INTOXICATIONS PAR DROGUES ILLICITES (HEROINE, COCAINE
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INTOXICATIONS PAR DROGUES ILLICITES (HEROINE, COCAINE
INTOXICATIONS PAR DROGUES ILLICITES (HEROINE, COCAINE, ECTASY, CANNABIS): suspecter, diagnostiquer et traiter avec les problèmes de réanimation S.Garnier 50ème séminaire interrégional de réanimation médicale Clermont-ferrand 7 et 8 décembre 2006 Drogues de la « fête » polyintoxications polydépendances polytraumatisme Intoxiqués multiples (rave) sevrages Santé publique Tableau clinique Et diagnostic complexes Cocaïne et crack Cocaïne =extrait plante, erythroxylon coca Crack = précipité cristallisé Apparue il y a 1200 ans dans le nord des andes Péruviennes et boliviennes ►propriétés anesthésiques locales Consommation de la « divine » coca lors cérémonie religieuses Incas. ►propriétés psychodysleptiques, euphorisantes Pizarro conquiert l’empire inca en 1533, les esclaves indiens Mâchent la coca pour lutter contre la fatigue ►propriétés stimulantes Molécule de cocaïne isolée en 1860 Dans année 1880, travaux de Freud ►médicament augmentant les capacités physiques, traitant les désordres digestifs, la cachexie, l’asthme et puissant stimulant sexuel ►utilisation comme AL pour chirurgie ophtalmo Création du coca cola…1903 1913: cocaïne déclaré « ennemi numéro 1 » 1914: législation sur les narcotiques 1980’S: Risque cardiovasculaire Formes disponibles Cocaïne (C17H21NO4) = Ester d'acide benzoïque Poudre blanche, hydrosoluble, instable au chauffage “chlorhydrate” = forme pure “crack”= chauffage cocaïne + bicarbonate de sodium “speed-ball” = cocaïne + héroïne Voie inhalée Mécanismes d’action Inhibition recapture des cathécolamines Dopamine et serotonine thermorégulation Diminution dépolarisation et amplitude Potentiel d’action Activation et aggrégation plaquettaire Diminution Prot C et AT III: Activité prothrombotique neurones Blocage canaux sodiques voltage-dépendants: Effet anesthésique local Inhibition activité macrophagique et production de cytokines: immunodépression Activation cellules polynucléaires et inflammation: Blocage recepteurs muscariniques à forte dose: ALI Ralentissement transit et risque ulcéreux hyperthermie Symptome le plus souvent retrouvé Doit être prise en charge le plus précocement Urgence thérapeutique: 1 Aucune technique de refroidissement n’a démontré de supériorité - refroidissement des axes vasculaires par glace - vaporisation d’air frais - lavage gastrique à eau froide - perfusion de solutés refroidis 2 Sédation par benzodiazépines: réduction de l’activité motrice+++ Autres sédatifs ? Dantrolène=non 3 Maintien homéostasie Complications neuro-psychiques Après euphorie initiale: crash = trouble humeur, risque auto ou hétéroaggréssivité Tremblements, Agitation: Facteur d’hyperthermie, tachycardie, et hypertension Cause intriquée possible: OH, sevrage, lésion SNC+++ Convulsions: Souvent déclenchées par stimulations BZD voire NLP Contrôle de température BZD voire nesdo AVC ischémique ou hémorragique à rechercher systématiquement Devant toute manifestation neurologique: -cocaïne= 1ère cause AVC avant 35 ans Lapostolle et Flesh, réanimation 2006 Complications cardiovasculaires Les complications CV les plus fréquentes: - poussées hypertensives - syndromes coronariens aigus - troubles du rythme Lange R, Hills L. NEJM 2001; 345:351-8 PEC complications CV Poussées hypertensives: Elles doivent être traitées en première intention par sédatifs: benzo Si sévère: recours aux dérivés nitrés et aux inhibiteurs calciques Les béta-bloquants sont CI+++ Syndromes coronariens: prise en charge aspécifique Troubles du rythme: le plus souvent contrôlés par traitement de agitation De l’hyperthermie, des troubles hydroelectrolytiques, et la rehydratation Tdr supraventriculaire: Inhibiteurs calciques Effet stabilisant de membrane: Soluté salé hypertonique T Ventriculaire: Amiodarone/lido Lapostolle, réanimation 2006 Complications pulmonaires 25% des usagers réguliers Cruz et al, heart lung 1998 - Bronchospasme - Hémoptysie voire hémorragies pulmonaire fatales - Infarctus pulmonaires - Pneumopathie d’hypersensibilisation « crack lung » -Fièvre, dyspnée, wheezing, toux productive -Infiltration alvéolo-interstitielle diffuse -De manière moins fréquente pneumopathie granulomateuse -Liée à inhalation talc, cellulose ou silice -Toxicité directe cocaine sur endothélium: OAP lésionnel -Pneumomédiastin, pneumothorax lors inhalation Shanti et al, crit care med 2003 Autres complications Sueurs Mydriase Troubles digestifs Diminution du débit sanguin cutané Rhabdomyolyse Insuffisance rénale aiguë En contexte traumatique: - retard diagnostic du choc hémorragique - complications vasculaires interactions ecstasy Méthylenedioxymetamphetamine MDMA MDMA: synthétisée en 1912 Utilisée comme drogue de la fête depuis les années 1977 Arrivée en France en 1985 Principalement utilisée au cours des « raves » Dérivée des amphétamines « designer’s drugs » Propriétés « entactogènes », cad produisant un contact avec son propre intérieur Mildt 2001 Mécanismes d’action • Affinité forte pour les recepteurs serotoninergiques • Affinité moindre sur les récepteurs dopaminergiques et adrénergiques • Mécanismes incomplètement compris Effets secondaires mineurs Sensations de chaud et froid Sueurs Nausées et vomissements Troubles de la concentration Sécheresse buccale Mydriase Tachycardie Augmentation de pression artérielle Moiteur des mains Tension des mâchoires Insomnie Perte d'appétit Envie impérieuse d'uriner signes objectifs Intoxications sévères Hyperthermie Constante dans les formes graves++ Favorisée par le contexte et hydratation insuffisante Effets neurologiques convulsions Effets cardiovasculaires HTA, tachycardie Parfois collapsus, ainsi que trouble du rythme (TV/FV) Effets hépatiques Hepatotoxicité parfois mortelle Rhabdomyolyse Dans contexte hyperthermie ou convulsions Effets biologiques CIVD, acidose métabolique, hyponatrémie, hyperkaliémie decès Syndrome serotoninergique akathisie Altération conscience hyperthermie Symptomes modérés tremblement Formes graves Myoclonies inductibles Ou constantes Hypertonie musculaire Boyer et al, The Serotonin Syndrome, N Engl J Med 2005 Syndrome sérotoninergique Notion d’ingestion d’un agent sérotoninergique Absence d’introduction ou de modification d’un neuroleptique Exclusion d’une autre étiologie (infection, métabolique, sevrage) Présence de 3 ou lus des signes suivants : État mental (Confusion, hypomanie) Fièvre Agitation, Tremblements Myoclonies Frissons Hyperréflexie Incoordination motrice Diaphorèse Diarrhée (Sternbach, Am J Psychiatr 1991 ; 148 : 705-713) Syndrome sérotoninergique Sternbach H, the serotonin syndrome, Am J Psychiatr 1991 Prise en charge Réanimation Monitoring adapté PEC SYNDROME SEROTONINERGIQUE -traitement symptomatique: refroidissement, assistance respiratoire, Curarisation (non dépolarisants) -traitements spécifiques? - antagonistes non spécifiques de la sérotonine (cyproheptadine) - olanzapine, chlorpromazine? Bromocriptine (parlodel), propranolol = CI, dantrolène? Traitements symptomatiques Héroine et opiacés généralités HEROINE Voie injectable Évolution du nombre d’interventions du SAMU 93 de janvier 1995 à décembre 1999 pour une intoxication aiguë sévère aux produits opiacés / opioïdes : 140 Intoxications aux opiacés/opioïdes 122 - 393 survivants après hospitalisation. 120 11 98 - 28 patients retrouvés décédés. - Réduction de l’incidence annuelle des intoxications hospitalisées. - Réduction des cas d’intoxications fatales en préhospitalier. 100 10 97 4 80 60 Fatal Non Fatal 62 3 111 88 42 93 40 59 42 20 0 1995 1996 1997 1998 1999 Gueye P, et al. Addiction 2002; 97:1295-304. Évolution du nombre de patients admis en réanimation toxicologique pour intoxication aiguë sévère aux produits opiacés / opioïdes : - de janvier 1995 à décembre 1999 20 18 18 17 Opiacés 16 Méthadone Buprénorphine 14 Incidence constante: 16 ± 3 patients / an. - Absence de cas de décès depuis 1996. - Réduction des overdoses à l’héroïne. - Augmentation des overdoses aux produits de substitution. Propoxyphène 12 10 10 10 8 8 6 4 4 2 2 2 2 22 1 1 1995* 1996 0 Gueye P, et al. Addiction 2002; 97:1295-304. 3 3 44 3 0 0 1997 1998 * Recueil sur 6 mois: juin 95 à décembre 95. 1999 overdose De l'empoisonnement par l'opium • Contraction de la pupille dans 19/20ème des cas. • La respiration semble souvent comme suspendue. • Les muscles sont dans le relâchement, le malade est immobile. Roche, Précis de Médecine, 1844 Toxicité neurologique et respiratoire Prise en charge réa Décontamination digestive Intubation ventilation - inéfficacité naloxone -Complication respiratoire -buprénorphine Antidote: naloxone -Pas si buprénorphine -Nécéssité traitement entretien -Surveillance+++ -Objectif= fréquence respiratoire Lapostolle, réanimation 2006 cannabis Facteur d’agitation accidentogène Problèmes de sevrage? Traitement des traumatisés craniens? Body-packers conclusions Hyperthermie constante dans intoxications graves cocaine et ecstasy prise en charge en réanimation Traitement Surveillance Autres problèmes de réa liés aux intoxications chroniques: sevrage Immunodépression Myocardiopathie