Retour du Cambodge, terre de contraste
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Retour du Cambodge, terre de contraste
Cambodge le pays du soutrire Jeunes de YRDP en réunion Retour du Cambodge, terre de contraste L’association « ADHOC » intervient à la campagne, dans les villages sur les problèmes fonciers, notamment l’accaparement des terres par de grands propriétaires : actions pour obtenir un droit de propriété, soutien aux victimes. Pendant notre séjour, ADHOC organisait un forum pour avertir la population des dangers de l’émigration vers les pays voisins où les droits des travailleurs étrangers ne sont pas respectés. Cette association intervient également sur des problèmes en augmentation dans ce pays : violences domestiques, conjugales et sur des enfants. L’association « YRDP » :est constituée de jeunes qui viennent en formation à la capitale Phnom Penh afin de devenir eux-mêmes ambassadeurs dans leur province. Leur devise : « Changer soi-même pour changer les autres ». À leur retour, ils réalisent des enquêtes pour mieux comprendre les problèmes locaux. Une fille constate : « je ne pensais pas qu’il y avait autant de pauvreté dans mon pays ». Ces jeunes travaillent en réseaux avec d’autres acteurs locaux (paysans, syndicalistes, chefs de village) sur différents sujets : ressources naturelles, déforestation, extraction de minerais, réchauffement climatique, travail de réconciliation, de mémoire. Au Cambodge nous constatons les effets de la mondialisation de plein fouet : 15% de la population détient toute la richesse en ayant profité de la corruption, des ventes de forêts et de terres. Ces nantis continuent de s’enrichir en investissant dans l’immobilier aujourd’hui. Les futurs accords de l’ASEAN (accords de libre-échange au niveau de l’Asie) sont une menace supplémentaire. Pour les observateurs, ce pays a trois scénarios d’avenir : a) La voie de la restriction des libertés, par des lois interdisant l'expression. b) La voie du retour en arrière avec un durcissement et une mise à l’écart des interventions des ONG et de l’aide internationale. c) La voie de l’amélioration avec une culture du dialogue, offrant une plus grande place aux femmes et aux jeunes. Merci du soutien de chacune et de chacun. Barberot Didier Pour bien comprendre la situation actuelle du Cambodge, il est indispensable de remonter à la terrible période des « khmers rouges ». En effet, de 1975 à 1979, deux millions de personnes ont disparu, victimes d’une idéologie dévastatrice. La population la plus instruite (enseignants, médecins, intellectuels…) a été éliminée ou a réussi à s’enfuir à l’étranger. La folie meurtrière khmère rouge a vidé les villes pour faire de ce peuple une nation de paysans travaillant comme des bêtes dans les rizières. Tout ce qui représentait un peu de modernisme a été détruit (voies de communication, système de drainage des rizières, passé culturel…). Aujourd’hui, une grande partie de la population traumatisée est obligée de cohabiter avec d’anciens tortionnaires non repentis qui occupent encore, à l’heure actuelle, des postes-clés : premier ministre, chefs de village… Nous étions une quinzaine de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire à nous rendre en voyage d’immersion dans ce pays. Sur place, nous avons rencontré trois associations soutenues financièrement par le CCFD. Cela nous a permis d’observer, de comprendre, de croiser nos réalités avec celles de ces femmes, ces jeunes, ces hommes qui s’engagent malgré les réticences de leur famille ; avec le poids de la culture, la pression du gouvernement (une loi vient d’être votée qui interdit les rassemblements de plus de 10 personnes). Le thème de notre voyage étant « égalité femmes hommes » nous avons rencontré des structures qui œuvrent dans ce sens. L’association « United Sisterhood » vient en aide aux travailleuses du textile. Jeunes, elles quittent la campagne pour aller en ville et envoyer une partie de leur salaire à la famille. Déracinées, exploitées, peu payées, exposées aux produits chimiques, endettées, ces filles peu instruites ne se rebellent pas, ne connaissent pas leurs droits. U.S. les informe, les forme, organise des campagnes de plaidoyers pour améliorer leurs conditions de vie et leurs salaires. C’est à cause d’une problématique assez proche que U.S. vient en aide aux travailleuses du sexe (prostitution): information sur leurs droits, sur leur santé, leur sécurité, soutien aux enfants, campagne de prévention, intervention auprès de la police en cas d’arrestation. 5