Discours de Son Excellence Mme Ameenah Gurib

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Discours de Son Excellence Mme Ameenah Gurib
Discours de
Son Excellence Mme Ameenah Gurib-Fakim,
G.C.S.K., C.S.K., PhD., DSc,
Présidente de la République de Maurice
À l’occasion de l’Exhibition sur
“San Mao qui ne vieillit pas”
Jeudi 25 août 2016 à 14h30
Centre Culturel Chinois, Bell Village
L’Honourable Santaram Baboo, Ministre des Arts et de la Culture
Son Excellence M. Li Li, Ambassadeur de Chine
Mr. Yanqun Song, Directeur du Centre Culturel Chinois
Distingués Invités
Mesdames et Messieurs
Bon après-midi !
Je suis extrêmement heureuse de participer à cette présentation de San
Mao, une icône de la culture populaire de la chine, aujourd’hui de plus en
plus connue à travers le monde.
Véritable star pour plusieurs générations en Chine, San Mao, une figure
aussi populaire que Tintin, pour tous ceux, qui comme moi, ont été
largement influencés par la bande dessinée européenne, a inspiré de
nombreux albums, films, séries d'animation et spectacles musicaux.
Personnage de bande dessinée très attachant, cet orphelin des rues de
Shanghai au visage juvénile, son nez rond et ses trois brins de cheveux
(« SAN MAO» trois poils en mandarin), est un véritable monument de la
culture populaire chinoise.
Et Zhang Leping, son auteur, alors jeune dessinateur de presse, produit en
1935, les premières planches, des « strips » de l’enfant des rues qui
remportera un succès populaire immédiat.
Le dessinateur, qui veut toucher un large public, imagine un personnage
facilement déchiffrable.
Epuré, quelques traits suffisent à le camper.
Pas de dialogues, ni de légendes.
Non seulement San Mao est un gamin qui plaît aux plus jeunes, mais surtout
ses histoires sont quasi muettes, accessibles à toute la population, même
ceux qui ne peuvent pas lire.
Les gags de l’enfant chétif sont un moyen pour Leping de retranscrire le
spectacle désolant et la vie difficile des enfants des rues de Shanghai.
Les tribulations de l’orphelin débrouillard qui va déployer des trésors de
malices et d’astuces pour survivre, captivent les lecteurs.
Généreux, il tente d’aider d’autres enfants encore plus démunis que lui.
Le feuilleton tiendra les lecteurs en haleine pendant plus de deux ans.
Cette première série sera toutefois interrompue en 1937 lors de la guerre
sino-japonaise pour réapparaitre en 1946.
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Zhang Leping puisera dans ses propres souvenirs de soldat pour son premier
feuilleton au long cours « San Mao à l’armée » qui présente la vie sous les
drapeaux.
Ce nouveau feuilleton remportera également un très grand succès.
Emballés, des producteurs de cinéma décident de porter à l'écran les
aventures du gamin de Shanghai.
Le tournage débute en 1948 et le film « San Mao, le petit vagabond », un
des premiers classiques du cinéma chinois sort un an plus tard, et sera
présenté au festival de Cannes.
San Mao a, si nous pouvons dire, connu plusieurs vies accompagnant ainsi
plusieurs générations de Chinois, non seulement en raison de ses
caractéristiques distinctes, mais parce qu'il est également le reflet des
changements successifs qui se sont opérés au sein de la société chinoise.
D’un enfant pauvre de quartier, en passant par l'armée durant la guerre de
résistance contre le japon et ses multiples vagabondages dans les rues pour
enfin mener une nouvelle vie, San Mao est resté très proche de ses lecteurs
quel que soit leur âge.
Personnage très gentil, fort et courageux, San Mao est aussi un personnage
optimiste, gardant toujours l’espoir que la vie sera meilleure.
Zhang Leping à travers son crayon, brosse un tableau éloquent de son pays,
avec son œil d’artiste parfois critique, mais qui traduit toujours son ardent
désir de paix et de justice
Zhang Leping s’est éteint en 1992.
Depuis, personne n’a osé poursuivre son œuvre en bande dessinée.
Toutefois, comme tout artiste d’exception, l’œuvre de Zhang Leping est
devenue la bande dessinée de référence et constitue bel et bien l’icône de
la Chine, puisqu’elle transcende les générations.
San Mao, dit-on, en Chine, « ne vieillit jamais mais qu’au contraire, il gagne
perpétuellement en popularité. »
La qualité de l’œuvre est d’ailleurs mondialement reconnue et San Mao, le
Petit Vagabond s’est vue décernée le Prix du Patrimoine du 42ème Festival
d'Angoulême en 2015.
Au-delà de son appartenance au patrimoine culturel de la Chine, San Mao
est une aventure humaine poignante et captivante.
J’invite donc tous les mauriciens, surtout les plus jeunes à le découvrir car
sa lecture constitue sans aucun doute une belle occasion de se familiariser
avec l’histoire des Chinois, avec leur imaginaire collectif.
A un moment ou Maurice redouble d’effort pour accueillir davantage de
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visiteurs de la Chine, la connaissance de la Culture chinoise est devenue
un impératif, afin de mieux répondre à leurs attentes.
San Mao, constitue donc un moyen ludique de découvrir ou de connaitre
davantage l’histoire et la richesse de la civilisation chinoise, cette Chine
qui a toujours entretenu des relations privilégiées avec Maurice.
Je voudrais ainsi remercier Son Excellence l’Ambassadeur Li Li, et toute
son équipe de nous permettre de découvrir ce petit héros de la République
de Chine.
Je vous remercie de votre attention.

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