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5 L’autonomie Illustration 5 Orientation et activité Abb. 11gezeichnet Orientation Communication Perception Mouvement Augmentation de l’activité (Source: Nydahl, 2008, illustration p. 18) 5.5.4 Les champs de perception de la stimulation basale L’enfant parcourt progressivement le chemin de la perception, du mouvement et de la communication. Il effectue une sorte de voyage d’exploration destiné à apprendre à connaître son environnement et les autres. Ce voyage de découverte ne se termine en fait qu’avec la mort (voir module Psychologie du développement CPg). La stimulation basale associe les connaissances issues de la physiologie prénatale et de la physiologie du développement. Dans le ventre de sa mère, l’enfant dispose de trois champs élémentaires de perception qui lui permettent de se sentir bien dans ce premier environnement qu’est l’utérus et qui constituent la base de la confiance originelle. Il est à noter que les personnes qui vivent des situations de crise, retournent souvent à cet état initial, notamment lorsqu’elles veulent être prises dans les bras, lorsqu’elles se bercent, lorsque qu’elles se mettent en position fœtale, lorsqu’elles pleurent. Le corps «se souvient» de ces capacités, même sans cognition. Elles sont mémorisées, tout comme les souvenirs d’un événement. Les champs élémentaires de la perception sont: A la perception somatique: c’est le sens du toucher, de la peau. L’enfant est capable de percevoir avec tout son corps, il peut se mouvoir et utiliser sa peau pour sentir. Il rassemble ses premières expériences avec ses mains, ses pieds et surtout sa bouche. A ce niveau, l’enfant est en échange permanent avec sa mère. La perception somatique (dont fait également partie le toucher) permet à l’être humain d’éprouver des sensations induites par la surface de son corps mais également pas l’intérieur de celui-ci; A la perception vestibulaire: c’est le sens de l’équilibre, de l’oreille interne dans le ventre de sa mère, l’enfant est exposé en permanence à la pesanteur et ressent les mouvements et les changements de postures de sa mère. Cette perception permet de piloter l’équilibre, l’orientation spatiale et la coordination de la vue; A la perception vibratoire: principalement perçue à travers le squelette et les os à un stade précoce de la grossesse, l’enfant est déjà en mesure d’enregistrer les vibrations et d’y réagir. Ces vibrations sont provoquées par la voix de la mère, sa respiration, les battements de son cœur mais également par tous les bruits et toutes les voix qui proviennent du dehors. GEN G 53 6 La sexualité Objectif évaluateur et étapes d’apprentissage N° Objectif évaluateur Etapes d’apprentissage 3.1.8 GEN … décrit la signification de la sexualité et des besoins sexuels dans le cas des personnes accompagnées. A L’importance de la sexualité La puberté, l’adolescence et le handicap A Les besoins sexuels et la vieillesse A Vivre sa sexualité A Aspects importants de l’approche de la sexualité dans le quotidien de l’accompagnement A Mots-clés Acceptation du handicap, adolescence, intimité, puberté, règles comportementales, sentiment de honte, sexualité, sphère intime 6.1 L’importance de la sexualité Le développement de la sexualité est étroitement lié à celui de l’identité. En tant que composant du pilier «Physique et corporalité» (voir module Psychologie CPg), un développement sexuel sain contribue dans une très large mesure à un développement identitaire sain. Les enfants qui apprennent à se percevoir comme des êtres sexués et à différencier l’homme de la femme apprennent également à prendre en considération la sphère intime d’autrui et à faire preuve de respect réciproque. Une personne en situation de handicap qui sait comment elle peut se faire plaisir à elle-même et qui est en mesure de le faire est beaucoup plus équilibrée et peut aborder des personnes du sexe opposé sans éprouver des sentiments qu’elle ne peut pas s’expliquer. La sexualité est l’une des pulsions les plus fortes de la nature humaine et est à la base de nombreux comportements. De tout temps, les sociétés ont dû mettre en place des règles permettant à leurs membres de gérer ces pulsions. Les règles imposent toutefois toujours des limites. De tous temps et en tous lieux, ces règles ont été considérées par d’aucuns comme trop sévères ou alors trop laxistes et il en est encore ainsi de nos jours. De manière générale, on peut dire que les individus qui, pour une raison ou pour une autre, ne peuvent pas vivre leur sexualité de façon satisfaisante la considèrent de façon négative. A l’inverse, les personnes qui vivent leur sexualité de façon épanouie sont généralement plus positives et plus ouvertes à ce propos. Cette constatation joue un grand rôle dans l’accompagnement: toute personne qui affiche un comportement détendu face à la sexualité fournit aux personnes accompagnées des messages verbaux et non verbaux plus positifs que ceux émis par les personnes éprouvant des difficultés dans ce domaine. Indication La sexualité concerne tout un chacun, raison pour laquelle une approche saine de la sexualité induit également une saine conscience de soi. La sexualité est extrêmement importante pour le développement de l’être humain. En tant qu’assistante socio-éducative, il est de votre devoir de prendre au sérieux les besoins sexuels de vos clientes et de vos clients et de leur offrir l’opportunité de les vivre. L’organisation de cours explicatifs, la mise à disposition d’espaces réservés à l’autosatisfaction, la thématisation des conflits sexuels et la possibilité d’entretenir des relations sexuelles correspondantes aux besoins des clients font notamment partie de cette tâche. Etant donné que, dans notre société, le thème de la sexualité comprend encore de nombreux tabous, il est particulièrement important GEN G 67 Module GEN G Psychologie 6 La sexualité A en accompagnant des personnes du même sexe et en observant les réactions. Dans certaines situations, il est toutefois préférable que l’accompagnement soit effectué par une personne du sexe opposé; A en demandant éventuellement aux proches de dispenser certains soins si cela convient mieux à la personne accompagnée et à ses proches; A en cas de difficultés de compréhension lorsque l’on évoque des thèmes à connotation sexuelle, il convient de se demander qui pourrait être le meilleur «interprète» du message pour la personne concernée (fille, fils, tierce personne, autres collaboratrices). La stimulation du plaisir physique et de la sensualité A Par exemple en organisant des concerts ou des soirées dansantes, des lectures, des offres gastronomiques spéciales, également en plein air. Dans votre institution, il est ainsi par ex. possible de proposer des cours de gymnastique, des exercices physiques, des jeux, des massages, des événements qui ont lieu le soir à la lumière des chandelles, de chanter et de faire de la musique en commun. A Laisser les clients flirter et lutiner tout en préservant les limites individuelles. A Il peut être judicieux de réfléchir à l’aménagement des salles de bains afin de les transformer en véritables zones dédiées au bien-être (installation de baignoires à bulles, de douches de massage, de lumières d’ambiance et de diffuseurs de parfum et en y proposant un assortiment intéressant de produits de soins et de beauté). A Soutenez et conseillez les résidents dans la mise en place d’une certaine image d’euxmêmes (par ex. vêtements, look, bijoux), afin qu’ils sentent bien et attrayants. Autres mesures importantes dans le domaine de l’accompagnement A A A A A A A A A Faites en sorte que des rencontres soient rendues possibles, par ex. à la cafétéria, au bar, lors d’expositions, de fêtes, de bazars ou dans le cadre des services œcuméniques. Organisez des excursions. Offrez des occasions de rapprochement et favorisez les contacts en veillant toutefois à ce que les gestes réalisés dans ce contexte soient conscients et attentifs. Tout toucher grossier ou exempt d’affection doit impérativement être banni. Pour vous-même, pensez à utiliser des gants et des vêtements de protection ce qui permettra d’une part d’instaurer distance et respect et, d’autre part, d’éviter tout sentiment de honte et de rejet. Renforcez l’auto-estime des personnes accompagnées. Intéressez-vous à la biographie des personnes accompagnées. Partagez avec elles, dans un cadre confidentiel, les relations qu’elles ont vécues autrefois et éveillez leurs souvenirs. Dans la mesure du possible, respectez les désirs personnels des personnes accompagnées. Soulignez l’engagement et la volonté dont les personnes accompagnées font preuve et mettez en évidence les progrès accomplis. Ayez une approche valorisante. Valorisez les relations établies entre les personnes accompagnées et participez à leurs joies et à leurs peines. Au besoin, offrez-leur votre soutien (par ex. en cas de jubilée, de chagrin d’amour, de jalousie, de questions, de peurs). Posez des limites claires et maintenez vos distances (voir module Psychologie CPg). Les dépassements des limites doivent être discutés au sein de l’équipe et les solutions doivent être recherchées en commun. L’acception mutuelle et le respect des limites, ainsi que le fait d’en parler avec les clients et au sein de l’équipe sont d’une importance décisive. En ce qui concerne les peurs et les problèmes relatifs à la sexualité, il est important de mettre à disposition des personnes concernées des offres de conseil et du matériel d’information. GEN G 74 7 Les comportements agressifs 7.1 L’auto-agression, automutilation Le fait de se faire du mal à soi-même n’est pas un comportement dont font exclusivement preuve les personnes en situation de handicap. Tous les être humains affichent des comportements potentiellement autodestructeurs plus ou moins marqués (fumer, rouler trop vite en auto, pratiquer un sport à l’excès, etc.). Toutefois, il est vrai que les personnes qui sont en situation de handicap mental affichent plus souvent des comportements auto-agressifs que les autres. La littérature spécialisée évoque ainsi un pourcentage allant de 2,6 à 41% de personnes en situation de handicap mental qui ont un tel comportement (Fröhlich/Heringer, 1997, p. 27). Les principaux comportements auto-agressifs sont: A A A A A A A s’occasionner des lésions au niveau oculaire; se griffer, se mordre; s’arracher les cheveux; se frapper avec les mains; se frapper contre les oreilles; se heurter la tête parterre, contre les murs, contre des objets; se pincer, se démettre un membre, se froisser des muscles. 7.1.1 Explications Les comportements complexes de l’être humain ne peuvent jamais être compris en se contentant d’une ou deux explications. L’être humain est comme un repas élaboré: il est composé de très nombreux ingrédients et sa réussite dépend d’innombrables facteurs. La représentation cidessous fournit différentes explications du comportement auto-agressif. Il s’agit toutefois de garder à l’esprit qu’une théorie n’est utile que quand on la comprend bien et quand on peut l’appliquer de façon ciblée, ce qui en garantit le succès. L’auto-agression Théorie Caractéristiques Hypothèses Hypothèses Littérature spécialisée Hypothèse relative à la psychologie du développement Immobilité ou retour à un stade de développement antérieur. Le fait de frapper, de mordre, etc. sont des comportements affichés par les nourrissons. Ce n’est qu’au niveau de réactions secondaires (voir module Psychologie du développement CPg) qu’il devient possible de manipuler des objets autrement qu’avec son propre corps. «Quand Monsieur Howald est fatigué, il commence à s’arracher les cheveux. Lorsque nous le couchons et que nous le couvrons avec une couverture, il cesse et se calme un peu.» Klauss, 1995 Brezovski, 1985 GEN G 77 7 Les comportements agressifs Théorie Caractéristiques Hypothèses Hypothèses Littérature spécialisée Problèmes de communication Tentative de se faire comprendre Le comportement auto-agressif surgit lorsqu’il n’existe aucune autre possibilité de communiquer «Depuis que Monsieur Ortlieb peut dire, au moyen de ses fiches, quand il a faim, quand il veut aller aux toilettes ou quand il veut aller se promener, il a cessé de se frapper la tête.» Hettinger, 1996 Gestion émotionelle «Flipper» Le comportement se manifeste en cas de surcharge émotive «Nous avons fourni un sablier à Antoine afin qu’il puisse observer le temps qui le sépare encore de la pause. Désormais, il se frappe moins sur les oreilles quand il doit effectuer un travail difficile.» Theunissen, 2002 7.1.2 La gestion de l’auto-agression Partie 1: analyser, comprendre Afin de pouvoir planifier une intervention, il s’agit dans un premier temps de se faire une idée des causes qui pourraient être à l’origine du comportement non souhaité. Il faut donc établir un diagnostic attentif (comme pour une maladie), basé sur une observation et une analyse exactes. Dans le cadre de cette analyse, les questions suivantes peuvent être pertinentes: A A A A A A A A A A dans quelles situations le comportement se manifeste-t-il (description précise de la situation permettant d’expliciter la survenue du comportement notamment par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs facteurs déclenchant)? combien de temps cela dure-t-il (indication exacte de la durée)? quand cela cesse-t-il (soudainement, progressivement, à l’occasion d’un événement externe, par changement de la situation, par une intervention)? qui a déjà essayé de faire quoi pour interrompre l’auto-agression? avec quels résultats? comment réagit l’environnement? certaines réactions de l’environnement font-elles empirer la situation? comment est-ce que je réagis au niveau des sentiments (mes propres réactions peuvent fournir une indication sur le comportement auto-agressif)? dans quelles situations le comportement ne s’arrête-t-il pas? en me basant sur mon propre ressenti, quel sentiment le comportement me fait-il craindre? Lorsque, sur la base d’un processus d’observation minutieuse, une hypothèse apparaît sur les causes qui sont à l’origine du comportement auto-agressif, on peut commencer à planifier une intervention pédagogique concrète. GEN G 79