49. L`amour doit s`apprendre L`aptitude à aimer s`apprend : celui qui
Transcription
49. L`amour doit s`apprendre L`aptitude à aimer s`apprend : celui qui
49. L’amour doit s’apprendre L’aptitude à aimer s’apprend : celui qui n’a pas connu l’amour parental n’est pas capable de donner de l’amour parce qu’il ne l’a pas vécu sous sa forme la plus belle, la plus gratuite, la plus désintéressée. Ne dit-on pas que la plus mauvaise famille vaut mieux que tout jardin d’enfants ? Les valeurs fondamentales de la famille sont passées de mode et pour peu que l’on s’y intéresse, l’on se voit vite déclassé, l’on passe pour un partisan de la femme au foyer, des familles nombreuses et des dimanches à l’Église. Dans notre société moderne, les modèles conservateurs ne sont plus bons qu’à être mis au rebut. Je n’ai pas, moi non plus, l’intention de faire revivre ces vieux modèles éculés. Il n’empêche qu’il faut se demander si la criminalité, la violence ou un égoïsme délirant ne sont pas les conséquences involontaires d’une enfance en mal d’amour. L’absence d’amour parental peut être à l’origine de troubles irréparables. Interrogeons-nous : où le travail de la femme est-il le plus important ? auprès de ses enfants en bas âge ou au bureau ? Au niveau financier, le travail de bureau est la bonne réponse parce que l’éducation des enfants n’est pas rémunérée (ni rémunérable) ; au niveau de la politique sociale, la réponse est simple aussi parce que les crèches et les jardins d’enfants créent des emplois. Mais au niveau humain ? Ce bilan-là n’est jamais tiré parce qu’il n’est pas quantifiable. L’homme n'est-il pas au centre de tous les programmes politiques ? Les enfants ne peuvent vivre sans l’amour de leurs parents. Chacun d’entre nous a fait la même expérience dans son enfance. Les hommes politiques seraient-ils les seuls à l’avoir oublié ? Peut-être cet oubli vient-il de ce que les enfants ne sont pas des électeurs ? Les parents s’occupent de leurs enfants – existe-t-il des mères qui les négligent délibérément ou qui ne les aiment pas ? Le « scénario » est organisé de manière optimale mais nous ne connaissons que nos contraintes financières, budgétaires, politiques. Nous l’ignorons alors que la nature nous donne de le connaître. La transition entre l’adolescence et l’âge adulte est une période très difficile. Théoriquement, le jeune homme, fort de corps et d’esprit, devrait se séparer de sa mère et partir seul à la recherche d’une compagne. Dans son comportement amoureux et relationnel envers les femmes, l’homme dépend pour beaucoup, sinon pour tout, du lien qui l’unissait à sa mère. Le jeune est profondément marqué par la relation mère-fils, que ce soit positivement ou négativement. Le modèle schématique fondamental de l’homme est clairement orienté vers l’apprentissage. Pour remplir son rôle d’ « Adam », il ne doit pas seulement apprendre pour acquérir des connaissances intellectuelles (la femme le doit aussi), mais également pour acquérir des « connaissances » de type émotionnel. Il doit faire ses expériences, parfois dans la douleur, sans dévier de son chemin. La jeune fille, futur objet d’amour à découvrir, est sans doute plus douée pour ce type d’apprentissage émotionnel. Son lien à la mère, très étroit dans l’enfance, rend la séparation plus facile, c’est du moins ce qu’un homme se permet d’en penser. La mère a aussi une influence décisive sur l’aptitude du jeune homme à tomber amoureux d’une personne de l’autre sexe. Une mère égoïste ne permettra pas à son fils de s’éloigner ou de partir. Elle croit qu’il est incapable de s’imposer sans son amour dans un monde hostile et elle lui transmet ses propres angoisses existentielles. Le rapport des hommes à la sexualité est aussi directement lié à l’éducation maternelle. Les fantasmes et les attentes des hommes se forment à l’adolescence et s’enracinent profondément dans leur inconscient. Si l’amour maternel a été défectueux, ou si le petit garçon a été « couvé », la sexualité de l’adulte peut facilement prendre des tournures agressives voire brutales. Ces hommes sont incapables de ressentir la sexualité comme le complément de l’amour : leur compagne doit payer les fautes de leur mère… Quant à l’amour maternel égoïste, il peut faciliter l’éclosion d’une homosexualité latente. En soi, la sexualité est un jeu purement physique et mécanique. Dénué d’amour, elle peut devenir avilissante et dangereuse. Là encore, la mère occupe une position clé dans la vie de l’adolescent. Celui qui n’aura pas connu l’amour dans son enfance, ou qui en aura reçu trop, ne pourra en donner, ou sera en permanence dans l’expectation : dans les deux cas, il est dans l’incapacité d’aimer et de connaître le bonheur. L’amour maternel, parce qu’il est un don gratuit et non un investissement sur l’avenir, est le fondement absolu d’une vie sentimentale et sexuelle équilibrée. Un homme ne pourra avoir de relation vraie et durable avec une femme que lorsqu’il aura définitivement coupé le cordon ombilical. Ce cordon n’est pas une attache physique mais une dépendance émotionnelle et spirituelle. Le paradoxe, c’est que l’homme ne peut à lui seul réaliser cette coupure. C’est la mère, et elle seule, qui est en mesure de lâcher l’enfant de son étreinte protectrice ou destructrice. Si la mère refuse en son for intérieur de libérer son fils, l’homme cherchant à s’en délivrer se trouve dans une position délicate. La confiance originelle qu’il a envers sa mère lui voile la réalité, et ce sera sa compagne qui en pâtira. Non seulement la mère tentera de punir la femme qui lui a ravi son fils, mais encore elle chargera son fils d’exécuter la punition. Le conflit est programmé. La jeune femme amoureuse ne saura d’abord plus à quel saint se vouer, mais très vite elle comprendra intuitivement qui tire les ficelles. Ce n’est pas en adoptant une position de défense ou d’attaque envers la mère que la vérité se révélera. Avant de se marier, toute femme devrait faire une étude approfondie de la relation qui unit son « promis » à sa mère. L’être humain est-il victime du lien mère-enfant ? Peut-être pas victime, mais l’enfant tant qu’il grandit est fortement façonné par ce lien. Et la nourriture essentielle de l’enfant est sans nul doute l’amour inconditionnel que sa mère lui voue. Il faut bien le savoir : les valeurs primordiales dans la vie d’un homme n’ont aucune signification financière ni économique, elles ne peuvent être qu’offertes en cadeau.