« L`œuvre de Dieu, c`est que vous croyiez en Celui qu`Il a envoyé

HOMÉLIE DU PÈRE MAURICE PIVOT
À L'OCCASION DE SA VISITE AUX CONFRÈRES
DES PRÊTRES DE SAINT-SULPICE DE FRANCE
CHAPELLE DU CPC,
LE JEUDI 4 AVRIL 2013
« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé » (Jn 6, 29). « Que
vous croyiez... ». Quand l’évangéliste Jean parle ainsi, il y a dans ce croire beaucoup
plus que le fait d’adhérer à une vérité. Dans ce croire johannique, il y a un « se nourrir
de.... », comme le laisse à entendre son chapitre 6. Se nourrir de Celui qui est la Parole
de Dieu, se nourrir de Celui qui est Pain de Vie, assimiler au plus profond de nous
mêmes cet amour appelé à devenir la source de nos actes et de notre vie, nous laisser
transformer par cette Vérité qui est Vérité de l’amour de Dieu.
Nous le savons bien, il n’y a pas de découverte de la Vérité sans aimer. « La charité
n’est pas un accompagnement sentimental de la Vérité ; elle crée la relation dans
laquelle la Vérité peut naître ». Comment pourrais-je enseigner à des séminaristes, si je
ne les aime pas en vérité ? Comment pourrais-je accueillir des séminaristes, des
prêtres, des chrétiens en accompagnement spirituel si je ne les aime pas en vérité ?
Vos études, toutes d’une manière ou d’une autre, cherchent à explorer ce que Dieu a
déposé et dépose dans notre humanité, dans son peuple, dans son Église, depuis la
Bible jusqu’au droit canon. Pensez-vous que vous pouvez y entrer et découvrir cette
œuvre de Dieu, sans un peu de cet Amour ?
On a pu dire que l’œuvre centrale du « Bon Pape Jean » a été de mettre le primat de
l’Amour au cœur de notre vie ecclésiale (Ghislain Lafont, L’Église au travail de réforme),
sans le ligne de ce qu’avait déjà introduit Thérèse de Lisieux, ouvrant la voie à la remise
au relief de la présidence de la charité par l’évêque de Rome. C’est ce primat de l’amour
qui maintenant confié, chacun à sa manière, à chacun de nous et fait de nous des
frères.