Le bouddhisme

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Le bouddhisme
Pour vous le bouddhisme est peut-être une religion, avec des dogmes, est-il une secte ?, etc…
Voyons de plus près :
Question : Le bouddhisme est-il avant tout une religion ou une philosophie d’introspection ?
Réponse : C’est l’impression que l’on peut avoir au début, parce que, dans la méditation bouddhique,
on s’assoit, on ferme les yeux et on regarde à l’intérieur. Mais, en réalité, la méditation permet de
comprendre la nature des choses, la nature de toute chose.
Donc le bouddhisme est une voie pour être plus heureux. C’est tout !!!
En tant qu’être humain, nous habitons une forme sensible – ce corps - qui est très vulnérable et qui
existe dans un système universel vaste et impossible à comprendre. Il est facile de tomber dans le
piège qui consiste à voir le monde comme quelque chose d’extérieur à nous. Quand on voit les
choses ainsi, en termes d’intérieur et d’extérieur, se tourner vers l’intérieur paraît moins important,
paraît petit, en comparaison avec l’extérieur, le vaste système universel.
Mais en abandonnant les perceptions et l’état conditionné de l’esprit, on commence à voir l’univers
différemment. Il devient quelque chose d’autre que son apparence divisée entre sujet et objet. Il n’y
a peut-être pas de mots exacts pour décrire ce sentiment, sauf que l’on « réalise ». La meilleure
comparaison que je puisse faire, c’est avec un récepteur radio. Nos corps sont des formes sensibles,
comme des radios ou des télévisions. Des choses passent par eux et se manifestent en fonction de
nos attitudes particulières, de nos peurs et de nos désirs. Quand nous libérons l’esprit des limitations
de ces états conditionnés, nous commençons à ressentir que ces formes humaines sont des
récepteurs pour la sagesse et la compassion.
Question : Alors en quoi croient les bouddhistes, s’ils croient en quelque chose ?
Réponse : C’est une question qui est souvent posée mais il n’est pas facile d’y répondre. Si nous
disons que nous n’avons pas de croyances, les gens disent : « alors, vous ne croyez en rien. Si nous
répondons : « non, ce n’est pas exact. Nous ne croyons pas non plus qu’il n’y ait rien ; » ils disent :
« alors, vous croyez qu’il y a quelque chose, vous croyez en Dieu ? » Si nous répondons alors qu’il ne
nous semble pas nécessaire de croire en Dieu, ils disent : « alors vous croyez qu’il n’y a pas de
Dieu ? » Nous pouvons tourner en rond comme cela, parce que les gens pensent que « religion »
signifie croire en quelque chose, croire en une doctrine, avoir des opinions soit théistes, soit
athéistes. Mais ce sont deux visions extrêmes de l’esprit : croire en l’éternité et croire en l’extinction
ou l’annihilation.
Quand on parle du bouddhisme, on ne peut pas utiliser tous les concepts des autres religions car ils
ne s’y appliquent pas. Le bouddhisme aborde les choses d’une manière différente. Nous ne voulons
pas croire en des doctrines, des enseignements ou des choses qui viennent d’ailleurs, nous voulons
découvrir la vérité par nous-mêmes.
La vérité des choses nous est forcément accessible, sinon nous ne sommes que des êtres perdus et
sans ressources dans un univers mystérieux, sans aucun moyen de comprendre ce qui nous arrive ou
pourquoi les choses sont comme elles sont. Ne sommes-nous que des espèces d’accidents cosmiques
ou y-a-t-il quelque chose de plus ? Les êtres humains sentent qu’il y a quelque chose au-delà de
l’apparence du monde sensoriel. Dans les sociétés primitives comme dans les sociétés modernes, on
trouve un sentiment religieux, une aspiration, un mouvement d’élévation vers quelque chose. Nous
faisons tous partie d’un grand mystère et nous voulons savoir comment nous y relier.
La connaissance existe n’est-ce pas ? L’intelligence existe. Il y a une tendance vers le bien et le beau.
Il y a un désir d’en finir avec ce qui est douloureux et laid. Les êtres humains ont toujours eu une
aspiration. Nous nous détestons quand notre vie est pleine de complaisance, de bassesse et de
laideur. Nous éprouvons de la honte à faire des choses méchantes ou mesquines, nous espérons que
personne ne saura jamais certaines des choses que nous faisons. Si la vie n’avait aucun sens, il n’y
aurait pas de place pour la honte, n’est-ce pas ? Nous pourrions faire n’importe quoi et rien n’aurait
d’importance.
Nous avons une intelligence humaine, nous pouvons penser aux concepts les plus élevés, nous
pouvons concevoir en esprit ce qu’il y a de mieux. La démocratie, le communisme, tout cela est né
des pensées les plus élevées à propos de la forme de gouvernement la meilleure et la plus juste. Cela
ne veut pas dire que nos gouvernements atteignent des sommets mais ils essaient.
Nous pouvons aspirer à une vision du monde plus grande et plus universelle : une planète, un type
de système écologique, une famille humaine. Cette façon de voir les choses est de plus en plus
répandue de nos jours. De diverses manières, l’humanité est maintenant une famille globale : ce qui
se passe en Mongolie ou en Argentine a un impact sur l’ensemble.
Nous pouvons développer notre capacité à percevoir, passer du point de vue de l’individu – où nous
ne faisons que nous chercher nous-mêmes – à celui d’une vision globale. A partir de là, nous incluons
tous les êtres humains dans notre famille au lieu de la limiter à notre famille immédiate ou à une
nation. En élargissant notre conscience, nous sommes en mesure d’avoir des perceptions et des
concepts beaucoup plus aimants et compatissants, au-delà d’une attention tournée uniquement vers
nous-mêmes en tant qu’individus. Nous pouvons dépasser un intérêt limité à notre groupe, notre
classe sociale ou notre race. Nous pouvons élargir notre conscience jusqu’à ce qu’elle inclue tous les
êtres humains et puis tous les autres êtres. Elle devient universelle.
Pour conclure sur l’éthique bouddhiste : la véritable révolution de ce 21ème siècle sera (serait !!)
spirituelle et laïque. Pour les 7 milliards d’humains de cette petite planète, la véritable révolution de
ce siècle serait de parvenir à dépasser les particularismes religieux ou culturels, afin que tous les
êtres humains, puissent se reconnaître dans une éthique laïque basée sur des principes humains
universels. Le rôle de l’éthique est fondamental dans notre civilisation. Elle permet aux hommes de
vivre ensemble en étant tolérants et respectueux les uns des autres.