PNL, BOUDDHISME et TOLERANCE.

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PNL, BOUDDHISME et TOLERANCE.
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Le "hasard" faisant bien les choses, nous vous proposons deux articles sur le Bouddhisme et
la P.N.L. Le premier reprend l'intervention de Chantal LEFORT au dernier Congrés de
NLPNL sur "PNL, BOUDDHISME et TOLERANCE", le second de Grazyna KOPERNIAK
explore les "pareillétés"à partir de son expérience personnelle.
Chantal Lefort
* Conseil en Management et Communication
Consultante en Entreprise
Coaching et relation d'aide.
Formée à la PNL il y a plusieurs années par NLP sans Frontières (Jennifer de Gandt),
Chantal est membre du réseau des Trainers certifiés par le Dynamic Learning Center
(Université de Santa Cruz, Californie, Robert Dilts et Judith Delozier). Elle a intégré dans sa
pratique les travaux de recherche réalisés par des enseignants de renommée internationale
comme Robert et Judith et également David Gordon, Robert Mac Donald, Carol Erikson...
Elle bénéficie d'une expérience de près de 20 ans en entreprise dans le domaine des
Ressources Humaines. Aujourd'hui consultante en Management et Communication, elle
anime des formations où les participants découvrent le plaisir de révéler, développer et
partager leur potentiel, dans le respect de "la carte du monde de leurs interlocuteurs".
L'Approche Systémique sous-tend ses actions d'accompagnement de projets de changement.
Elle assure également du coaching individuel. Elle a lancé sur sa commune, dans la ville
nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, une association de développement personnel qui
diffuse depuis 5 ans une approche de connaissance de soi par la P.N.L.
Elle a rencontré dès 1988, grâce aux trainings animés par Bernard Leblanc, les premiers
lamas tibétains installés en Dordogne et a suivi plusieurs enseignements auprès d'eux. Cette
expérience privilégiée la conduit à porter régulièrement attention à "I'Important" dans le
quotidien.
Au travers de l'histoire de l'humanité se sont multipliées les manifestations de la non tolérance
des peuples les uns à l'égard des autres. Alors que les pays dits développés connaissent
aujourd'hui une vague de manifestations de la violence, de rejets par divers groupes de la
"pensée politique et économique dominante" et des conséquences de la consommation qu'elle
développe, d'autres groupes se forment pour attester d'un développement de la conscience
humaine collective.
Une fois qu'un peuple semble avoir trouvé les moyens de satisfaire ses besoins vitaux
essentiels en ayant installé une certaine stabilité politique, il pose lui-même les conditions de
sa "transcendance" en rendant accessibles à un plus grand nombre des démarches de
développement de l'individu.
Ainsi, en Occident aujourd'hui, foisonnent des disciplines qui permettent aux individus d'agir
sur leur "mental" ou sur leur "corps" en leur proposant d'atteindre un mieux être. Ces
démarches s'intéressent au psychisme de la personne et à l'atteinte d'un équilibre individuel.
Depuis plusieurs millénaires en Orient, c'est la recherche d'un échange harmonieux de l'être
humain avec l'univers qui a donné naissance à différentes pratiques d'intériorisation.
Si je me suis intéressée au bouddhisme tibétain avant même la Programmation NeuroLinguistique, c'est parce qu'il "présuppose" que les conditions de vie extérieures d'un individu
sont le reflet de son psychisme. Si l'on veut voir évoluer quoi que se soit autour de soi, cela
suppose d'agir de manière responsable, consciente et d'apprendre à gérer ses émotions.
Il y est essentiel de discipliner son "esprit", en découvrant "la voie du milieu" pour
s'affranchir des conditions "samsariques" communes aux êtres humains non "éveillés". En
expliquant progressivement ces termes, je vous propose d'explorer le sens de la démarche qu'il
déploie, dans la perspective d'éclairer ce qu'il peut apporter à la tolérance.
La P.N.L quant à elle permet d'approcher la compréhension par chacun de ses modes de
fonctionnement inconscients et de les faire ainsi évoluer.
Y aurait-il entre ces deux démarches des points de rapprochement et des complémentarités
utiles pour conjuguer leur apport à une plus grande tolérance entre les êtres?
La réflexion que je vous présente portera sur: la tolérance, la P.N.L et la tolérance, la
tolérance et la compassion, le bouddhisme et la compassion, enfin la P.N.L et le Bouddhisme
avant de conclure sur "PNL, Bouddhisme et tolérance ”.
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La racine étymologique en indo-européen est "TEL" qui signifie "idée de lever, supporter";
cela a donné lieu en français au verbe "tolérer": supporter, puis à "tolérance": respect de la
liberté d'autrui, de ses manières de penser et de vivre, et particulièrement de ses opinions
religieuses, philosophiques, politiques.( 1560 )
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Dès le présupposé "La carte n'est pas le territoire", les créateurs de la P.N.L nous préviennent.
Qui pourrait détenir la vision exacte de la réalité extérieure alors qu'il va faire un traitement
tout-à-fait spécifique de ce que ses sens auront capté, selon ce qu'il aura privilégié de sa
perception et des "interprétations inconscientes" auxquelles il se sera livré?
Lorsque des personnes prennent conscience, grâce à la P.N.L, de leurs stratégies internes et de
leurs "filtres", alors elles sont capables de comprendre l'intérêt de s'expliquer mutuellement
dans une relation sur les cartes du monde que chacune a pu élaborer.
Cette prise de conscience rend possible la prise en compte de "I'autre" comme entité à part
entière en dehors de "moi". La reconnaissance de cette différence de base entre deux êtres
humains est un préalable au respect de l'autre. En effet, telle qu'elle est définie, la tolérance est
une première étape dans l'acceptation de l'autre.
"Accepter" I'autre tel qu'il est : issu en indo -européen de " KAP II: capturer, prendre" signifie
"sans capturer l'autre". Du point de vue de la plupart des thérapies contemporaines, il s'agit
d'abord de s'accepter soi-même avant d'être capable d'accepter l'autre dans sa "liberté de
penser et d'agir"; c'est à dire, se dégager de ses propres conceptions de soi, de ses illusions,
faire la distinction entre soi-même et ses comportements; et alors, de la même façon que l'on
quitte ses illusions sur soi-même en gagnant une meilleure connaissance de soi par un
dialogue accru "conscient-inconscient", on devient capable de regarder l'autre vivre, de
l'observer, d'essayer de le comprendre, sans vouloir le changer ou le transformer.
Cette première étape introduit la suivante, d'une autre nature, qu'est la compassion.
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La racine étymologique en indo-européen de compassion est "PET", idée d'ouvrir, de
déployer. Traduit de manière lapidaire en français par l'idée de "souffrir avec", pitié.
Il s'agit en fait d'une attitude fondamentale de neutralité bienveillante qui accepte et accueille
l'autre tel qu'il est à un moment donné, avec ses "ressources" et ses limites, et cette
acceptation est source de "déploiement de soi comme de l'autre dans la relation".
Cette dimension transparaît selon ma compréhension dans la P.N.L au moment où sont
développés des outils comme "Les niveaux Neuro-Logiques" adaptés par R. Dilts, où il est
question que chacun trouve et reconnaisse sa place spécifique dans la contribution collective.
Après la compréhension dynamique par un individu de sa propre identité il inscrit ses actes
dans la perspective d'une "mission" et concrétise, par cette mission, une perspective plus large
de lui-même : sa "vision".
Si chacun a sa place dans un "Tout plus vaste", à quoi servirait-il de s'affronter, pour
"prendre" quoi, à qui, et au nom de quoi? A ce stade, le Bouddhisme présente des principes
clairs, appuyés sur des présupposés qui lui sont spécifiques et sur la vérification par
l'expérience, et présente comme indispensable, la démarche de développement en soi de la
"compassion".
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Rappelons brièvement les éléments fondateurs du Bouddhisme. Cette discipline est née en
Inde, au VIème siècle avant l'ère chrétienne.
Siddharta Gautama, appelé plus tard "le Buddha" -l'éveillé-, na”t dans le Nord de l'Inde, a
Lumbini. Il appartient à une famille puissante. Il reçoit une éducation guerrière et
intellectuelle poussée. Plus tard, il est marié à la fille du monarque d'un clan voisin qui lui
donnera un fils. Mais tourmenté par l'idée de la maladie, la vieillesse et la mort, à l'âge de 30
ans, il s'enfuit loin du palais pour chercher la vérité et comprendre le sens de l'existence.
Après avoir pratiqué des techniques de Yoga, traversé des périodes de jeûne, médité des
années durant dans une grotte, c'est un jour la remarque d'un maître de musique à l'égard de
ses élèves qui provoque en lui une illumination :"Pour qu'un luth fasse de la bonne musique, il
faut qu'il soit bien accordé; si les cordes sont trop lâches, le son est mou, si les cordes sont
trop tendues, le son est discordant".
Rapprochant cette remarque de sa vie passée trop molle dans le luxe et de celle plus récente
dans le vagabondage inutile, il comprend que la vérité est dans l'équilibre des forces; il pose
ainsi le premier principe fondateur du bouddhisme : la Voie du Juste Milieu.
Le Bouddhisme se répand en Inde grâce aux enseignements qu'il donne jusqu'à ses 80 ans.
Il présente les principes de l'Octuple sentier, c'est à dire les 8 marches à parcourir sur le Noble
Chemin pour réaliser la Voie du Juste Milieu : la vision juste, la pensée juste, la parole juste,
l'action spontanée juste, l'activité organisée juste, l'énergie juste, l'attention juste, la méditation
juste.
Ses disciples Ananda puis Mahakasyapa codifient ensuite la Loi, foi et pratique de ce nouveau
mouvement. Il se répand en Asie au gré de conquêtes de rois convertis au Bouddhisme.
Progressivement il est remplacé en Inde par d'autres mouvements. ll est introduit au Tibet au
VIIème siècle par le maître indien Padmasambhava.
Plusieurs écoles se sont développées à l'époque en Inde, selon des Véhicules adaptés aux
capacités intellectuelles et spirituelles de leurs adeptes;
- le"Hinayana" propose des pratiques pour atteindre sa propre libération, dans le but de libérer
plus efficacement, dans un second temps, les autres êtres;
- le "Mahayana" pour les êtres qui développent en eux la compassion et en tant que
"bodhisattva", refuseront leur propre libération tant qu'ils n'auront pas libéré tous les autres
êtres;
- le"Vajrayana" où le but, c'est à dire la libération, est utilisé comme "voie": il s'agit l'utiliser
comme méthodes la lumière et la plénitude de l'éveil (sagesse et compassion), pour transmuter
nos émotions en esprit et sagesse éveillés.
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Le bouddhisme tibétain est souvent considéré comme une philosophie : pour les bouddhistes,
il n'existe pas un Dieu "extérieur" à la nature profonde de l'esprit de l'être humain et qui aurait
tout créé. C'est dans la nature même de l'esprit humain que de créer, ce que l'on peut
considérer comme étant une qualité intérieure de nature divine. Tout ce que nous percevons
comme réel, c'est nous-même qui le créons, mais nous l'ignorons et concevons ces formes
comme indépendantes de nous. Du fait de cette ignorance, tout ce que nous créons est limité
et imparfait.
Aujourd'hui en France, nous bénéficions de l'apport de "lamas" tibétains qui ont reçu de leur
ma”tre les initiations par transmission orale et nous le découvrons à une époque où il devient
accessible à tous, même dans son Véhicule le plus élevé.
Pour découvrir le sens des pratiques bouddhistes, il est nécessaire de méditer d'abord sur "les
4 Nobles Vérités" utiles pour développer une motivation juste.
Voici les 4 préliminaires :
1) Nous réfléchissons à la difficulté d'obtenir une existence humaine parmi toutes les
possibilités de renaissance (réincarnation dans 5 classes d'êtres). De ce fait nous apprécions
notre corps actuel qui nous ouvre à la possibilité d'éveil dans cette vie-ci (la classe des êtres
humains étant plus favorable que d'autres pour cette réalisation). C'est d'autant plus important
que la souffrance est notre lot quotidien, prenant racine dans notre insatisfaction permanente.
2) Tous les phénomènes manifestés sont transitoires. Rien ne dure, que ce soient des
événements heureux ou malheureux. Tout est impermanence. L'origine de la souffrance est
notre "saisie égocentrique", notre "dualité" : nous concevons tout comme "séparé" de nous,
nous voulons nous "agripper, contrôler", nous sommes à peine conscients de l'existence des
autres, tout occupés à entretenir nos tensions.
3) Nos actes ont laissé des empreintes dans notre esprit et leur maturation dans l'espace de
plusieurs vies produit des circonstances extérieures déterminées. Leurs effets préparent les
racines de nos vies à venir. C'est la loi de causalité. La souffrance peut cesser. Il existe un état
où l'esprit n'est pas troublé et ne trouble pas. Il est nécessaire de prendre conscience des
causes interdépendantes qui génèrent les évènements pour cesser de les développer.
4) Les existences conditionnées portent en elles les racines de la souffrance. Il est temps de
développer une motivation juste vers "l'esprit d'éveil". L'octuple sentier est une méthode utile
pour réaliser cet état.
Les 2 formes complémentaires pour atteindre l'éveil sont "la voie de la sagesse" (pratique
informelle de contemplation pure en toutes circonstances) et "la voie des moyens" (méditation
sur des Yidams, divinités qui symbolisent des qualités de notre esprit).
Parmi ces Yidams, celle qui correspond à la COMPASSION est centrale : c'est Tchenrézi.
On y découvre l'hypothèse de renaissances multiples pour chacun de nous, donc la probabilité
pour que n'importe quel être sur notre chemin actuel, ait un jour pu être notre mère et ait fait
tout son possible pour nous élever, nous choyer...
Dans ce contexte, comment pourrait-on éprouver de la haine ou quelque sentiment négatif à
l'égard des autres êtres?
Cette pratique a pour objet de développer en nous le sentiment profond de l'acceptation de
topus les êtres et de nous remémorer les conséquences exactes en terme de classes de
renaissance de notre attachement à l'une des 5 formes d'émotions perturbatrices : désir-envie,
colère, peur, orgueil, peine-jalousie.
Si l'on présente ces éléments dans la perspective de la modélisation proposée par David
Gordon :
♦ CROIRE
- Il existe une variété infinie de mondes, "depuis des temps sans commencement".
Dans le livre de la médecine tibétaine cette notion laisse clairement entrevoir que notre terre
n'est qu'un des aspects du système solaire que nous avons identifié, mais qu'il y a une variété
infinie d'autres univers...
- Notre Esprit possède des qualités de Création : par ignorance, nous créons des
formes imparfaites. En dégageant nos obscurcissements, nous pouvons accéder à la dimension
pure de notre Esprit.
- La mort est un moment essentiel dans la vie d'un être humain; en effet, si nous
sommes terrorisés quand elle se présente à nous, nous allons nous réincarner dans une
condition liée aux actes que nous aurons accumulés dans notre vie. Mais si nous nous
préparons, durant notre vie à ce moment, alors nous pourrons reconna”tre la nature profonde
de notre Esprit et choisir notre manifestation future.
- Tous les êtres, dans des vies passées ont pu être notre mère et faire de leur mieux
pour nous élever.
♦ PENSER
-Il s'agit de créer des habitudes de penser utiles pour révéler les qualités de notre
Esprit.
- Garder en mémoire que tout ce que nous concevons est illusion.
- Développer une juste motivation pour vivre et s'appuyer sur la contemplation, la
pratique et l'intégration de la pratique.
- Méditer sur les 4 Nobles Vérités.
♦ AGIR
quelques précisions sur la pratique de Tchenrézi. (V.A.K)
- Prendre refuge dans le Bouddha (qui a montré la voie de la libération et a témoigné
de la nature de notre Esprit), le Dharma (l'enseignement qu'il a élaboré pour nous permettre
d'y accéder et qui rappelle un ordre juste des choses), la Sangha (la communauté qui s'efforce
comme nous de pratiquer et sera notre soutien pour traverser les doutes).
- Elaborer la visualisation, extérieure à soi, de la représentation symbolique de la
compassion sous la forme de Tchenrézi.
- Développer une attitude de reconnaissance et de dévotion à cette présence.
- Se rappeler les 5 classes de renaissance liées à l'influence des 5 types d'émotion.
- Réciter le mantra OM MANI PADME HUNG et s'associer à sa vibration.
- S'associer à la divinité et rester absorbé dans l'état de contemplation correspondant.
- Dédicacer cette pratique, I'offrir en pensée pour le bien de tous les êtres sensibles.
♦ RESULTAT
- Eprouver de la compassion envers les êtres et la manifester dans ses actes de tous les
jours.
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Quelques points me semblent proches entre ces deux démarches :
Agir sur ses pensées avec la P.N.L, par exemple en modifiant des interprétations qu'un
individu a fait d'une situation passée pour choisir une interprétation plus constructive pour lui,
rejoint l'affirmation bouddhiste de l'illusion que nous créons par nos pensées en imaginant que
ce que nous percevons a une existence propre réelle.
Toutes deux reconnaissent un lien étroit entre le corps et l'esprit pour chaque individu. Le
bouddhisme suggère de pratiquer des actes vertueux liés au corps, à la parole et à l'esprit pour
installer des "habitudes" qui ne créent pas d'effets néfastes.
Alors que la P.N.L pose comme évidente l'existence en chaque être des ressources utiles pour
résoudre ses problèmes et fournit des protocoles pour les explorer, le Bouddhisme affirme la
possibilité pour l'individu de réaliser la nature profonde de l'esprit par la pratique de
méditations et l'attention juste dans les activités quotidiennes.
Tandis que la PNL rappelle la nécessité de distinguer soi et ses comportements, le
Bouddhisme insiste sur l'importance de développer des comportements appropriés pour
accéder à l'état d'éveil. Dans l'acception bouddhiste, I'état d'éveil est un état où l'on est vigilant
sur ses pensées et conscient de ce qu'elles engendrent, de même que l'on a le sentiment d'unité
avec soi, avec tous les êtres sensibles, avec l'univers.
La P.N.L fait état de l'usage que fait l'individu de ses 5 sens, le Bouddhisme évoque les
émotions reliées à ces domaines de perception : vue et désir, ou•e et peur, odorat et peine,
goùt et colère, toucher et orgueil.
Des différences plus marquées :
Dans le bouddhisme, par la méditation nous observons nos pensées. Elles ne viennent en fait
de nulle part, ne demeurent nulle part, ne vont nulle part. Notre souffrance vient de ce que
nous les considérons comme réelles. Alors que la PNL joue avec leur transformation, le
bouddhisme suggère de les démasquer dans leur caractère irréel et de n'en plus souffrir ni d'en
concevoir artificiellement de la joie.
La P.N.L favorise les capacités d'un individu à choisir sa vie et les interprétations qu'il en fait
consciemment. Elle peut être d'une aide précieuse pour accompagner un individu à bâtir une
image positive de lui, lui donnant les moyens de renforcer son estime de soi et nourrir mieux
"son ego". Elle s'adresse au "mental". Pour le bouddhisme, il s'agit d'aider l'individu à se
détacher de cet ego, qui n'est qu'un aspect limité de lui-même pour atteindre à une dimension
plus vaste et universelle, où les qualités de sagesse et de compassion de son Esprit vont
pouvoir s'exprimer. Ce détachement sera d'autant plus pertinent que la personnalité est
structurée.
La vie humaine a ses limites : elle a un commencement, se maintient un certain temps puis
finit par la mort. Quand une personne est totalement éveillée, elle n'est plus sous l'emprise des
apparences illusoires. Le bouddhisme encourage à développer cet état au delà des limites de la
vie humaine.
Le bouddhisme considère qu'un travail de nature intellectuelle ne libère pas de façon durable
des émotions perturbatrices. Il fournit "différents moyens habiles" pour apprendre à vivre
avec ses émotions, les identifier et s'en détacher affectivement. Il décrit dans un "mandala"
spécifique : à quel sens, à quel élément, à quelle couleur est relié quelle émotion, et associe à
chacun des pratiques libératrices développant les qualités correspondantes à la nature
profonde de l'esprit. Cela signifie qu'on éprouve des émotions mais qu'elles ne nous "mènent
plus par le bout du nez"!
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"Celui qui sait ne parle pas, celui qui ne sait pas parle"
J'ai présenté ci-dessus, ce que j'imagine avoir compris de chacune de ces deux approches.
C'est parce que je cherche encore à expérimenter la nature de la vacuité décrite par les maîtres
bouddhistes que j'ai pris le risque d'en parler.
Dans la représentation que j'ai aujourd'hui de ces deux démarches, la PNL me semble une
discipline utile pour relativiser les pensées néfastes des personnes dans leur quotidien et
capable de faire expérimenter la joie résultant de la sensation de liberté que l'on peut éprouver
quand on crée soi-même de nouvelles options et qu'on recadre les interprétations erronées.
La PNL améliore le quotidien en développant la confiance en soi et dans les autres.
L'approche bouddhiste permet aussi de rendre plus paisible et constructif le quotidien, mais sa
perspective me semble autrement plus vaste. Il répond à une aspiration à rencontrer en soi la
dimension commune à tous les êtres qui "transcende" la différence.
Le bouddhisme vise l'atteinte de l'état d'éveil où les pensées ne créent plus d'effets
interdépendants. Dans cette orientation, il convient mieux me semble-t 'il de parler de lâcherprise ou de détachement que de tolérance car alors son propre esprit ne s'agrippe à rien de
celui de l'autre. Cela permet de "dépasser la sensation d'être séparé" pour accéder à la
certitude d'unité.
Alors que la P.N.L favorise le dialogue conscient-inconscient par différentes techniques, le
Bouddhisme agit sur l'état d'esprit du pratiquant, sa motivation, sa présence aux évènements,
ce qui lui permet de trouver intuitivement les moyens de résoudre ses problèmes sur le
moment.
Vous aurais-je laissé à penser que j'oppose ces approches ou les rapproche artificiellement?
C'est que je me serais mal exprimée. "D'un point de vue relatif", il peut être tentant de les
comparer, "d'un point de vue absolu" cela n'a aucun sens.
Dans ma vie de tous les jours, dans mes rôles d'épouse, de mère, d'amie, de consultante, de
thérapeute, je m'appuie sur chacune pour avancer : le bouddhisme représente le "CÏur",
l'intention qui guide mes actes, la P.N.L représente "l'épée", un ensemble de techniques qui
me sont utiles concrètement pour accompagner. Ce sont les "deux moyens habiles" qui me
permettent aujourd'hui de manifester ce que je suis et ce que je me sens prête à donner et à
recevoir. D'autres personnes vont choisir d'autres moyens pour évoluer et agir car les chemins
sont multiples.
Ainsi, je vous ai proposé une présentation succincte d'un autre modèle du monde que celui qui
vous est peut-être plus familier. Il me reste à compter sur votre "tolérance" en tant que
PNListes à l'égard de mes propos remplis de Généralisations, d'Omissions et de Distorsions!
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Chhaannttaall L
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P.S: J'ai accepté de faire cette présentation en réponse à la curiosité sincère des personnes qui
m'avaient questionné. Pour ceux d'entre vous qui voudraient approfondir leur connaissance
pratique du Bouddhisme tibétain, il serait certainement approprié de vous adresser à des lamas
qualifiés pour dispenser les enseignements de leur culture.
Petite Bibliographie
* Paroles du Bouddha Textes recueillis par Marc de Smedt chez Albin Michel.
* Au-delà des dogmes par le Dalaï-Lama.
* L'Enseignement du Dalaï-Lama chez Spiritualités vivantes
* L'alchimie des émotions Les Dossiers du Dharma (Extrait d'un enseignement donné par
Kyabdjé Kalou Rinpoché).
* Les émotions de Lama Guendune Rinpoché chez Dzambala.
* La méditation dans l'action, et Vivre, mourir et vivre de Lama Jigmé Rinpoché chez
Dzambala.
* A...comme Bouddha! de Lama Jigmé Rinpoché chez Amitra Enseignement.
* Regards sages sur un monde fou de Arnaud Desjardins chez la Table Ronde.
* Le moine et le philosophe de Jean-François Revel et Matthieu Ricard chez Nil Editions
* Dictionnaire des racines des langues européennes de R. Grandsaignes d'Hauterive chez
Larousse.
* Gêne-Aise de la conscience, et Les Bouts d'Isme de Bernard Leblanc-Halmos chez L'être
Image.
* La vie des maîtres de Bairdt Spalding chez Robert Laffont.

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