La mort de l`Industry Standard - WAN-IFRA
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La mort de l`Industry Standard - WAN-IFRA
Médias électroniques Brian Veseling octobre 2001 techniques de presse Arrêt d’une publication phare de la communauté Internet La mort de l’Industry Standard Les temps sont durs pour les activités Internet. Une preuve flagrante de ce marasme : vers la mi-août, à San Francisco, la société Standard Media International a déclaré qu’elle suspendait la parution de l’Industry Standard, hebdomadaire destiné à la communauté Internet. Presque tous les employés du magazine ont été licenciés. Des licenciements au début de l’année avaient déjà réduit l’équipe à moins de 200 personnes et les employés encore présents voyaient leurs espérances partir en fumée au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Aucune indemnité prévue Publié pour la première fois en 1988, le magazine Industry Standard semblait évoluer à la même vitesse que les sociétés pour lesquelles il couvrait l’actualité. Très rapidement, il a généré des milliers de pages de publicités par an – battant ainsi le record dans l’industrie de l’édition aux Etats-Unis avec 7558 pages de publicités pendant l’année 2000. Afin d’assurer l’essor du magazine qui comprenait certaines semaines plus de 300 pages, les effectifs avaient été progressivement été renforcés jusqu’à atteindre près de 500 personnes. Au premier semestre 2001, l’Industry Standard faisait toujours partie du top 10 des magazines aux Etats-Unis en termes de vente publicitaire, mais beaucoup d’annonceurs commençaient déjà à présenter des signes de faiblesse et donc à moins investir dans la publicité. Puis l’année passée, bon nombre de sociétés ciblées par le magazine – qui cons- Standard Media International a maintenu son site Web (www.thestandard.com), mais la société a cessé la publication du magazine The Industry Standard et a licencié la plupart de ses employés. tituaient ses principaux annonceurs – ont commencé à chanceler et la chance d’Industry Standard s’est mise à tourner aussi. Standard Media International avait enregistré des revenus de 140 millions de dollars en 2000, mais s’attendait pour 2001 à des pertes de l’ordre de 10 millions de dollars en raison de la baisse des ventes publicitaires et des coûts d’exploitation élevés – principalement dus aux loyers importants des bureaux de San Francisco. Un signe avant-coureur de la débâcle Au début du printemps, la clôture de l’édition britannique de son magazine qui avait été lancée fin de l’année précédente fut le premier signe avant-coureur du déclin de l’Industry Standard. Au cours de l’été, la tentative de conclure un accord avec International Data Group (groupe détenteur de la majorité des participations de Standard Media, luimême éditeur de centaines de magazines dans le monde entier), s’est soldée par un échec. Standard Media espérait par cet accord et l’apport financier correspondant maintenir la publication de son magazine jusqu’à la fin de l’année. Le 16 août, le site Internet de la société (www.thestandard.com) a annonçé la suspension prochaine du magazine. La dernière édition de 88 pages du magazine américain a paru à la fin du mois d’août. International Data Group, un éditeur de plus de 300 magazines (dont PC World et Macworld), possédait la majorité des participations de Standard Media International. Elle détient encore des droits sur le nom de Standard pour d’autres publications. 76 La société – qui à une époque approvisionnait ses employés en boissons et sandwichs et leur accordait même des pauses massage – les a laissé partir les uns après les autres, leur permettant juste de garder leurs téléphones et ordinateurs portables. Aucune indemnité de licenciement n’a été accordée. Seule une poignée d’employés est resté pour poursuivre les activités jusqu’à la fin. Le 27 août, le site Web de l’Industry Standard annonçait que sa maison mère Media International avait déposé le bilan. D’autres articles préalables sur le site faisaient part de l’espoir qu’avaient encore les employés de trouver un acheteur pour sauver la publication. A la fin du mois de septembre cependant, aucun rapport ne mentionnait le rachat éventuel de la publication et les ressources de Standard Media International ont finalement dues être mises aux enchères. Le sort des autres publications Outre le propre site Web du Standard, il existe plusieurs autres sites Web toujours en activité en Australie, au Brésil, en Chine, en Corée, en Norvège, en Pologne, en Suède et à Taiwan. En outre, International Data Group, qui possède des droits sur le nom de Standard, recense quatre publications dans sa gamme de produits Industry Standard sur son site www.idg.com : Digital Fortune (en Chine) avec 26 publications par an et une diffusion de 60 000 exemplaires ; The Business Standard (en Norvège) avec 11 numéros par an et une diffusion de 30 000 exemplaires ; The Industry Standard en Suède qui a récemment fêté son premier anniversaire et qui est passé d’un rythme hebdomadaire à un rythme mensuel avec une diffusion de 30 000 exemplaires et enfin New Economy Weekly (à Taiwan) pour lequel aucun chiffre n’est disponible. <