Association des familles monoparentales ou recomposées La Source
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Association des familles monoparentales ou recomposées La Source
Victoriaville, le 3 mars 2016 Monsieur Jean Dusseault Commissaire au lobbyisme 70, rue Dalhousie, bureau 200 Québec, Qc, G1K 4B2 [email protected] RÉCIPIENDAIRE Objet : NON au Projet de loi 56 Loi sur la transparence en matière de lobbyisme 2003-2007-2011 Monsieur le Commissaire, L’Association des familles monoparentales existe depuis bientôt 40 ans et a été fondée par un groupe de femmes cheffes de famille monoparentale, dans le but de s’entraider et faire face aux difficultés vécues en tant que parent unique. La mission de l’organisme s’est actualisée au fil du temps; maintenant peuvent être membres les familles avec un homme chef de famille monoparentale, les familles recomposées ainsi que les familles homosexuelles. Fondamentalement, la mission de l’Association La Source est demeurée la même : réunir, aider, défendre les droits des familles monoparentales ou recomposées et, par le fait même, toutes les familles. Nos actions et nos représentations locales et nationales, auprès des différents paliers politiques, touchent une très grande partie de la population, puisque c’est 50% des couples qui vivent une rupture, que les enfants issus de ces unions ne bénéficient pas des mêmes droits s’ils sont nés d’un couple en union de fait ou marié, etc. Vous pourrez en savoir plus sur toutes nos activités et projets réalisés au fil des ans, en visitant notre site Internet – www.associationlasource.com ou celui de la FAFMRQ http://www.fafmrq.org/ . Avant toute chose, sachez monsieur le Commissaire, que Nous ne sommes pas des lobbyistes Nous sommes en désaccord avec l’obligation de nous inscrire au registre des lobbyistes Nous joignons notre voix à celle de notre regroupement la Fédération des associations des familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ), membre du Groupe des 13, dont vous avez entendu la présentation lors de la Commission parlementaire le 11 février dernier. 1 Qui sommes-nous? Quelle est notre mission? Comme écrit plus tôt, nous sommes un organisme né de la concertation de femmes et, en tant qu’organisme communautaire famille nous sommes financés par le Ministère de la famille pour notre mission et par le CIUSSS Mauricie Centre du Québec via des ententes spécifiques dans le cadre de notre service de Supervision des droits d’accès. Nous recevons aussi l’aide financière de Centraide et devons faire des activités de financement annuellement afin d’avoir les fonds nécessaires pour l’actualisation de notre mission, soit le maintien des services offerts, l’accompagnement des personnes qui vivent la rupture ou la recomposition familiale et la concertation, entre autres. A cela s’ajoute la reconnaissance de notre Ville, ce qui nous permet l’obtention d’un montant d’argent et des réductions lors de la location d’équipement de la Ville. Lorsque nous devons rencontrer un ou plusieurs élus, et ce, peu importe le palier gouvernemental, nous représentons nos membres ainsi que toutes les familles monoparentales ou recomposées de notre territoire. Lorsque le dossier est de nature provinciale ou fédérale, nous nous joignons à notre Fédération. Nous faisons aussi partie de Tables de concertation qui elles aussi, à plusieurs occasion, font de la représentation auprès de différentes instances; il s’agit encore de revendications provenant de la population et connues par toutes et tous, et les effets attendus et obtenus sont aussi publicisés largement. Ce qui est bien différent des entreprises privées, qui par le biais de personnes d’influence et souvent par d’anciens élus passés au secteur privé, tentent d’obtenir des faveurs (contrats, subventions, etc.) ou dérogations à certaines lois dans le but d’accroître leurs profits. Dans nos groupes, il n’est jamais question de faire une action, une revendication, une représentation dans le but d’enrichir l’organisme ni un de ses membres ou encore les travailleuses. C’est ensemble que nous travaillons à l’amélioration du tissu social et de la qualité de vie ainsi qu’à la transformation sociale. Nos actions sont aux vus et aux sus de toutes et tous, c’est ce qui fait notre force, et jamais nous n’inviterions un élu ou un de ses conseillers dans un rendez-vous porte close afin d’obtenir des faveurs privées, n’apportant des bénéfices qu’à un petit groupe d’individus. En tant qu’organisme communautaire, nous avons des membres plus militants qui acceptent différentes fonctions dans nos organisations; plusieurs acceptent d’être membres du conseil d’administration. Ils le font en toute bonne foi; s’ils devaient s’inscrire au registre des lobbyistes, plusieurs ne resteraient pas comme bénévoles. Pourtant, sans eux, nos organismes ne peuvent fonctionner faute de personnel salarié et selon la loi des compagnies. Alourdissement administratif De plus, en acceptant cette obligation de nous inscrire au registre des lobbyistes, nous verrions notre fardeau administratif augmenté de façon incroyable; déjà qu’en ce moment nous devons tenir à jour des données statistiques afin de répondre aux exigences de divers bailleurs de fonds, faire de nombreuses redditions de compte, dont le MF, le CIUSSS Mauricie Centre du Québec, à la Ville, pour ne nommer que ceux-ci. En ce moment, nous passons déjà plus de 30% de notre temps à la partie administrative alors que notre mission est avant tout d’être avec et pour les personnes en situation de rupture ou de recomposition familiale. 2 Transparence Au niveau de la transparence dans nos organisations, tous les organismes communautaires ont l’obligation de tenir annuellement une Assemblée générale annuelle pendant laquelle le rapport d’activités, les états financiers, le plan d’action et les prévisions financières pour l’année à venir, sont déposés aux membres présents. Ils sont aussi envoyés aux bailleurs de fonds et à toute personne qui demande ces documents. Nous sommes transparents à ce niveau et ne ressentons aucunement le besoin de produire davantage de documents, de remplir d’autres formulaires, ou registres afin de démontrer notre transparence. Nous nous questionnons sur ce projet de loi fort controversé - N’est-ce pas là un moyen de détourner l’attention du public et des personnes engagées socialement, sur les vrais enjeux en noyant l’information dans le registre des lobbyistes? - Est-ce une façon de faire taire la société civile devant les nombreux lobbys qui eux, travaillent pour leurs profits uniquement? - Serait-ce une tactique pour museler les organismes communautaires qui osent demander des comptes, revendiquer la justice sociale? Pour conclure Avant de terminer nous tenons à redire notre solidarité à la position du Groupe des 13 dont fait partie notre Fédération (FAFMRQ) ainsi qu’à la position des organismes et regroupement d’organismes communautaires qui refusent l’obligation de s’inscrire comme lobbyistes dans le registre des lobbyistes tel que prévu dans le projet de loi 56 sur la transparence en matière de lobbyisme. PARCE QUE NOUS NE SOMMES PAS DES LOBBYISTES, MONSIEUR LE COMMISSAIRE NOUS VOUS DEMANDONS DE RECOMMANDER À LA MINISTRE DE RETIRER LE PROJET DE LOI 56. En espérant que nous saurons influencer la décision de la Commission et de la Ministre, veuillez accepter, Monsieur le Commissaire, nos salutations distinguées, Céline Fortier, Coordonnatrice Association des familles monoparentales ou recomposées La Source 3