Le deux-‐tiers monde-‐ Ce que le recensement des membres de la

Le deux-­‐tiers monde-­‐ Ce que le recensement des membres de la CMM nous a appris Nous ne l’appelons plus Tiers-Monde. Les catégories d’Ouest capitaliste, d’Est communiste et
de tiers-monde, toutes issues de la guerre froide, n’existent plus. Fut un temps, le « deux-tiers
monde » était un terme en vogue pour désigner ce que l’on appelle maintenant le Sud.
Aujourd’hui, le concept du « deux-tiers » est statistiquement exact. Comme elle le fait tous les
trois ans, la conférence Mennonite Mondiale a dénombré les anabaptistes du monde. Pour la
première fois, la population du Sud représente les deux-tiers des adhérents. L’Afrique, l’Asie et
L’Amérique Latine représentent 66.6 pourcents des croyants baptisés.
Pendant au moins deux décennies, nous avons vu se dessiner les contours de l’anabaptisme
du 21ème siècle. En 1990, le point de bascule était proche : 48 pourcents des anabaptistes
venaient d’ailleurs que d’Amérique du Nord et d’Europe. 22 ans plus tard, l’adhésion
anabaptiste dans le monde a pratiquement doublé, passant de 856 000 membres à 1.77
millions. En 2003, l’Afrique a dépassé l’Amérique du Nord, devenant le continent en première
position et l’écart ne fait qu’augmenter.
Les chiffres nous disent que l’identité anabaptiste en tant que mouvement majoritairement du
Sud ne fait que grandir année après année. Que pouvons-nous apprendre d’autre de ces
statistiques ?
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Les Amish permettent à la population anabaptiste des Etats-Unis de ne pas diminuer. Le
nombre de membres Amish (114 440 adultes baptisés) a augmenté de 8540 personnes
depuis 2009 alors que le nombre total de membres n’a augmenté que de
4797personnes. Sans les Amish, les Etats-Unis auraient enregistré une perte.
L’Ethiopie reste un modèle de croissance et d’unité. Avec 224 407 membres, une
augmentation de 30 pourcents en trois ans, le Meserete Kristos Church garde son statut
de plus grand groupe mennonite au monde.
La stagnation ou déclin continue en Europe, seul continent ayant enregistré une
diminution. La Hollande a recensé 8 000 membres, en baisse par rapport aux 9 025
membres de 2009 et par rapport aux 50 000 d’il y a un demi-siècle.
La menace de persécution continue de planer. Deux corps d’église, l’un de 34 000
membres en Asie du Sud-est et l’autre de 400 membres en Afrique, sont inscrits en tant
que « pays anonymes » afin de ne pas faire courir de risque à l’église.
Au Zimbabwé, l’église des Frères en Christ prospère toujours. C’est elle qui avait
accueilli en 2003 l’assemblée de la CMM. Ces dix dernières années, son nombre de
membres a augmenté de 69 pourcents, totalisant maintenant 42 382 personnes.
On trouve quelques poignées d’anabaptistes en Europe de l’Est : en Pologne, Roumanie
et Moldavie. Ces postes éloignés d’une ou deux douzaines de personnes appartiennent
à de simples groupes comme les Beachy Amish Mennonite.
Un restant de mennonites russes survit mais il est difficile d’obtenir des renseignements
à son sujet. La CMM a conservé la même estimation qu’en 2009, soit 3000 membres en
Russie. Un observateur dit que les congrégations en Sibérie, officiellement connues
comme Baptistes Chrétiens Evangéliques, conservent leur identité mennonite.
Il fut un temps où les pays du Nord voyaient le tiers-monde comme étant appauvri et arriéré.
Maintenant, nous regardons vers le Sud pour qu’il nous montre les signes de richesse spirituelle
et de progrès qui nous font défaut. Nous prions pour notre propre renouveau pendant que le
deux-tiers monde anabaptiste montre la direction pour créer le futur de l’Eglise.
Paul Schrag, Editeur
Tiré de l’issue de 4 Mars 2013 de Mennonite World Review