Les MAORIS de Nouvelle

Transcription

Les MAORIS de Nouvelle
La Nouvelle-Zélande
Le peuple Maori
Portrait d'un chef maori
Les Maoris sont un peuple indigène de
Nouvelle-Zélande, d'origine polynésienne.
Ce sont des découvertes archéologiques qui
ont permis de dater l'arrivée de la première
vague de Maoris en Nouvelle-Zélande ; venus
des îles Cook ou des îles de l’archipel de la
Société, ils débarquèrent vers 800 ap J.-C. Le
peuple maori présente de nombreuses
caractéristiques communes à tous les
Polynésiens : une hiérarchie sociale composée
de trois groupes (tribu, sous-tribu et famille) et
de trois classes (chef, peuple et esclaves), ainsi
que des concepts comme le tapu (« tabou » ou
« sacré »), mana (« prestige » ou « honneur »,
pour un groupe social ou un individu), mauri («
force de vie »), utu (« revanche ») et makutu («
sorcellerie »).
Un chef Maori
Ornement de porte de maison maorie
Les activités communautaires comprennent la cueillette, l'agriculture et la guerre. Les
guerres entre les groupes sociaux, grands ou petits, accroissent ou diminuent le mana.
Certains individus se spécialisent dans les arts : poésie orale, tatouage et sculpture du
bois, des os et de la pierre. Les édifices publics sont, encore aujourd'hui, richement
décorés de sculptures de bois, et les ornements personnels des Maoris atteignent
souvent une très grande sophistication.
Les Maoris entrèrent en contact avec des Européens pour la première fois avec
l'arrivée d'Abel Tasman en 1642 ; quatre des membres de l'équipage de ce dernier
furent tués lors d'un affrontement sanglant. En 1796, James Cook parvint pourtant à
établir des relations plus pacifiques avec certains Maoris et, en 1800, les bateaux
étaient tolérés sur les côtes de leur territoire. Les Maoris apprirent rapidement à lire et
à écrire la langue des hommes blancs. Malheureusement, ils s'intéressèrent aussi aux
mousquets, dont ils expérimentèrent le pouvoir meurtrier lors des guerres tribales.
C'est en 1840 que le traité de Waitangi fut signé entre la Couronne britannique et les
chefs maoris, afin de déterminer les bases officielles des relations entre Maoris et
colons. Les dispositions prises dans ce traité sont encore aujourd'hui l'objet de
contestations et de discussions et des conflits, qui concernaient la possession de la
terre, reprirent de plus belle avec ce traité : le sang coula en 1842 et, pendant les
trente années qui suivirent, des conflits sporadiques, parfois très sanglants, éclatèrent
entre Maoris et colons. Ces conflits, appelés « guerres de Nouvelle-Zélande » ou «
guerres maories », culminèrent entre 1842 et 1846 et entre 1860 et 1868.
En 1856, les Maoris élirent un roi, Te Kooti, qui était le premier dirigeant au-dessus
du chef de tribu — notons qu'il y a toujours, aujourd'hui, une reine maorie, respectée
par les deux communautés. À l'époque cependant, ce « mouvement royaliste » fut
considéré comme une provocation à l'égard de la souveraineté britannique, et la
guerre reprit de plus belle. En 1865, Te Kooti échappa à la prison et prit la tête d'une
guérilla qui dura jusqu'en février 1872, date à laquelle la résistance des Maoris fut
écrasée. À la suite de ces affrontements, les colons victorieux prirent à l'encontre des
autochtones des mesures de confiscation des terres qui sont encore contestées
aujourd'hui.
Bois de bateau sculpté
Visage tatoué
Femme Maorie
La période qui suivit les guerres fut une période de répression pour les Maoris. La
plupart d'entre eux menaient une vie totalement à l'écart des Européens, installés en
petites communautés rurales sur les terres — en grande partie stériles — que les
colons leur avaient laissées. Contrairement aux Européens, ils ne reçurent aucune
aide du gouvernement pour financer leur agriculture et la plupart d'entre eux vivaient
dans la misère. À partir de 1840 et jusque dans les années 1890, la démographie
maorie connut un déclin rapide, dû aux guerres d'une part, et d'autre part à la misère
et aux maladies apportées par les Européens, comme la grippe, la rougeole et la
coqueluche, contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés : en 1769, la population
maorie comptait environ 120 000 individus ; en 1896, seulement 42 000. Devant ce
déclin, les Européens parlaient d'une « race mourante ». Toutefois, de 1890 à 1990,
l'effectif de la population maorie augmenta de nouveau, pour atteindre environ 300
000 habitants (un dizième de la population de Nouvelle-Zélande). Un renouveau
culturel et politique accompagna naturellement cette croissance. Certains dirigeants
maoris, qui étaient imprégnés des deux cultures, européenne et maorie, apparurent
dans les années 1910-1930, et formèrent le Young Maori Party. Parmi ces leaders
figuraient d'excellents médecins, qui contribuèrent en grande partie à l'amélioration
des conditions d'hygiène où vivait leur peuple. Ils avaient pour objectif de se servir
des institutions européennes, comme le Parlement, pour atteindre leurs objectifs et
faire reconnaître l'existence et la dignité des maoris dans la société.
D'autres dirigeants se tenaient plus à l'écart du gouvernement et des européens. La
plupart agissaient exclusivement au sein de leur propre tribu, si bien que l'« unité
maorie » devint lettre morte. Ces dirigeants étaient soucieux de contribuer à
l'accroissement du prestige (mana) de leur tribu par des actions sociales et culturelles,
mais aussi par la réalisation de progrès dans les domaines sanitaire, éducatif et
économique. À la fin des années 1920, la sculpture et les autres arts maoris fleurirent.
Ceux qui se sentaient mal à l'aise devant l'importance grandissante du tribalisme
rejoignirent le Ratana, un mouvement religieux qui développait une idéologie
politique centrée sur la défense des Maoris. Ce mouvement conclut une alliance avec
le Parti travailliste et contribua de ce fait à la victoire des travaillistes au Parlement.
Joueur de rugby au visage
tatoué
Tiki maori (totems)
Dès lors, les Maoris pouvaient avoir une influence sur les politiques
gouvernementales pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Ils tirèrent en outre
un nouveau prestige de leur participation aux grandes guerres internationales : leur
bravoure et leur habileté au combat leur octroya un plus grand respect de la part des
européens et, à leurs propres yeux, un retour de mana.
En conséquence, après la Première Guerre mondiale et surtout après la Seconde, la
participation des Maoris à la vie du pays s'accrut de manière considérable. En 1936,
seuls 11 % des Maoris vivaient dans les centres urbains ; dans les années 1980, ils
étaient plus de 90 %. Cet exode rural était dû aux guerres et à la présence d'emplois
dans l'industrie urbaine, mais aussi, en grande partie, à la pauvreté de la terre des
Maoris, associée à l'absence de subventions gouvernementales.
Le mode de vie citadin, plus attrayant et plus varié, contribua sans doute, dans une
moindre mesure, à cet abandon des zones rurales.
Danse maorie
De nombreux Maoris ont réussi à sortir de la marginalité pour participer aujourd'hui à
la vie du pays en tant que médecins, avocats, hommes d'affaires et membres du
parlement. Mais le pourcentage de Maoris parmi les classes défavorisées est plus
élevé que celui des Européens, et ils sont davantage atteints par la délinquance, le
chômage et les problèmes de drogue. Pour le moment, aucune solution vraiment
efficace n'a été trouvée pour résoudre ces problèmes, qui sont liés en grande partie à
l'exode rural et à la dissolution de structures traditionnelles qu'il implique.
Danse maorie