Histoire succinte des Maoris d`Aotearoa - Frogs-in-NZ

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Histoire succinte des Maoris d`Aotearoa - Frogs-in-NZ
Histoire succinte des Maoris d'Aotearoa
Arrivant de Polynésie, les Maoris auraient découvert la Nouvelle-Zélande entre 700 et 1000 ans. Une date qui fait encore débat
car les découvertes archéologiques sont limitées.
Kupe, le premier Maori ?
Les traditions maories recensées de 1840 à 1930 par les historiens européens racontent que le grand navigateur polynésien
Kupe aurait quitté sa terre natale, Hawaiiki (terre de légende entre Tahiti et les Marquises), vers l’an 900, à bord de son waka
(pirogue) Matawhaorua, à la recherche de nouvelles terres. Il aurait découvert la Nouvelle-Zélande, dont il aurait d’abord aperçu
la couverture de nuages (Aotearoa signifie "le pays du long nuage blanc"). Après un long séjour, Kupe serait revenu à Hawaiiki,
et aurait décrit le pays en termes éloquents "une terre à l'odeur douce, riche en humidité". Un de ses descendants, Toi , aurait
commencé la colonisation aux alentours de 1150, puis il y aurait eu la grande migration de la flotte des 7 bateaux (dont chaque
nom devient celui d’une tribu) vers 1350.
La part de vérité dans cette légende est fortement mise en question par les historiens modernes qui contestent l’idée d’une
migration en plusieurs vagues. D’une part car beaucoup doutent de la possibilité d’un retour vers la Polynésie (3000km sur des
pirogues peu conçues pour naviguer contre les vents dominants, et absence totale d’objets maoris en Polynésie), et d’autre part,
car plusieurs vagues de colons auraient réussi, en plusieurs tentatives, à importer une des ressources les plus précieuses des
Polynésiens : le cochon. Or, il a été introduit en Nouvelle-Zélande par les Européens. De récentes études basées sur la datation
des squelettes de rats, inexistants avant la colonisation humaine, tendraient à placer l'arrivée des premiers polynésiens vers l'an
1280. Ces datations au carbone 14 recoupent d'autres découvertes archéologiques humaines, légitimant les conclusions.
La société Maorie
Le peuple maori est constitué de 79 tribus traditionnelles (iwi), elles-mêmes divisées en sous-tribus (hapu) et familles (whanau),
réparties à travers le pays et principalement dans l’île du Nord.
Les Maoris possèdent une culture riche, d’origine polynésienne, dominée par des concepts de prestige et d’honneur (mana),
d’attachement aux ancêtres, et, surtout, par le passé, au niveau de la tribu, par des valeurs de loyauté et de solidarité.
À l’arrivée des premiers Européens, la société s’organisait fortement autour de la guerre pour la conquête ou la défense des
ressources, pour accroître le prestige ou pour réparer les atteintes perçues, à l’honneur. Les vaincus des conflits étaient souvent
les victimes de l’esclavage et du cannibalisme, une pratique courante.
Les Maoris continuent aujourd’hui à exprimer un attachement spirituel profond envers leurs traditions et leur terre. Leur vie
communautaire est centrée sur le marae, une enceinte sacrée au sein de laquelle est construite la grande maison tribale, whare
nui, ornée de sculptures stylisées représentant les ancêtres de la tribu.
L’État a pris conscience, après les émeutes des années 1970, de l’importance de la sauvegarde de la langue et de la culture
maories dont nombre de Néo-Zélandais sont fiers.
La population maorie a émigré vers les centres urbains au 20e siècle au fur et à mesure qu’on la privait de ses terres et a pris
ses distances avec l’organisation tribale traditionnelle, plus préservée en milieu non-urbain.
Il est intéressant de noter que le mot « maori », lui-même ne prend sa signification qu’avec l’arrivée des Européens.
Les Maoris sont une société tribale et pour se décrire, font essentiellement référence à leur tribu d’appartenance. En Te reo
Maori, la langue maorie, le mot « maori » signifie ordinaire, et « tangata maori », les gens ordinaires, c’est à dire, à la fin du 18e
siècle, ceux nés à Aotearoa et qui en parlent la langue.
Le mot ne prend tout son sens qu’opposé à son contraire : « pakeha », celui qui n’est pas maori.
Photo : New Zealand National Maritime Museum
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