La bataille de Bagdad

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La bataille de Bagdad
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Extrait du Grands Reporters
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A Bagdad, pendant la guerre d'Irak
La bataille de Bagdad
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Date de mise en ligne : dimanche 5 novembre 2006
Date de parution : 8 avril 2003
Grands Reporters
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La bataille de Bagdad
Ils arrivent. Ils sont là. De lautre côté du Tigre, sur la rive Ouest, à quatre cents mètres dici. Tout à lheure, dans la
nuit encore noire, un feu roulant dartillerie a fait trembler ce quartier de Bagdad. Par où sont-ils venus ? Sûrement
en longeant les anses du fleuve, par cet axe Sud, Sud-Ouest, angle de pénétration à partir de laéroport, du quartier
de Dora. Dans un deuxième temps, ils ont du se glisser, derrière leurs tanks, le long de la berge pour arriver jusquà
cette anse du fleuve. Ce coude très marqué du Tigre, entre les quartiers de Karrada et dAbou Nawwass, juste avant
le pont Joumhouria, marque le début dun complexe de deux kilomètres sur deux, planté darbres, dun palais
présidentiel, de tunnels et de bunkers souterrains : le Palais de la république. Il a été bombardé une bonne trentaine
de fois depuis le début des raids. Au dix-huitième jour de guerre, on lattaque, au cSur de Bagdad. Maintenant, des
tirs de chars, distincts, proches. Avec le jour qui se lève, la silhouette massive, métallique de soixante-dix tonnes des
Abrahams se détache sur la berge, suivi dun groupe de Marines en file indienne, casqués, courbés en deux,
recroquevillés sous la protection du monstre blindé. Un tir dobus et un camion citerne enterré de pétrole
senflamme, jette une intense lumière orange suivie de paquets de fumée très noire. Lair sent mauvais. Un autre tir
et une butte de terre fortifiée monte au ciel. Un raclement dun réacteur dans lair et une bombe, bruit de baquet
deau bouillante sur le sol, écrase un bâtiment entouré de végétation. Un bouquet darbres senflamme. Bombes,
coups de canons, mitrailleuses lourdes, tout se déchaîne. Lorage qui gronde, éclate de feu et dacier, mêle tirs de
chars, déflagrations, écho des bombes et bruit des réacteurs qui passent le mur du son à basse altitude. Les
Américains avancent, nettoient, pulvérisent à distance tout ce qui fait mine de résister. On voit des soldats irakiens
courir, désemparés, sans armes. Certains sont fauchés par la moulinette des rafales de mitrailleuses, dautres se
jettent à leau, nagent à travers les roseaux du bord du Tigre. La brume commence à tomber. On note en hâte les
repères chronologiques de loffensive éclair : 6H30, premières explosions sur la berge ; 8H12, quatre colonnes de
fumée au-dessus du complexe ; 8H13, les tanks Abrahams et les engins blindés Bradley poussent au bord du Tigre ;
8H27, le palais orné de quatre sculptures de Saddam aux traits de Saladin prend quatre impacts de plein fouet ;
8H27, la débandade ; 8H39, lintérieur du complexe est fouillé, sondé à coups dobus ; le nettoyage commence,
méthodique, implacable. Lentement, le décor se noie dans la brume qui sépaissit. Il faut sortir. Départ de lhôtel
Palestine au Tigre. On évite le bord immédiat du fleuve en passant par lavenue Saadoune. Quelques voitures, tous
les magasins fermés sauf de petites échoppes et une station-service. Des gens errent au bord des trottoirs, à la
recherche dun transport introuvable. Pour franchir le fleuve en direction des combats, le pont Al-Sennaq est à
découvert. De lautre côté, lhôtel Mansour, sa carcasse secouée depuis deux semaines par le souffle régulier des
missiles alentour. Passage devant lancien centre de presse au ministère de linformation, son toit et ses paraboles
crevés par deux impacts. Les bunkers sont habités par des hommes en civils embusqués, le doigt sur la détente de
leur fusil-mitrailleur. La gare routière est vide, des voyageurs, sacs à la main, tournent en rond, perdus. Beaucoup de
miliciens armés, en colère mais impuissants. Un jeune homme écarte les bras en signe de défi, une kalachnikov
dans une main, un lance-roquettes dans lautre. Un pick-up, autrefois blanc, a pris un coup direct, épave froissée,
carbonisée. Maintenant, la ville fantôme a disparu dans le brouillard. Impossible daller jusquau grand hôtel Rachid,
interdit pour cause de violents combats. Demi-tour. Difficile de parler de guérilla urbaine, pas le moindre signe de
contre-attaque, pas de T-72 irakiens, pas de canons anti-chars quon emmène sur la rive opposée, rien. Tout à
lheure, le Ministre de lInformation a donné un briefing de victoire sur le toit dun hôtel, dans la brume, la fumée noire
et les explosions proches. Il adore ironiser, parler des « Vilains », les Américains ; de l »Escroc » Tony Blair et des «
Mercenaires » Britanniques. Cette fois, en substance : tout va bien, on a massacré et repoussé les troupes
américaines, il ny a plus un Gis dans Bagdad. Ah ! Bon...Retour par le pont sur la rive Est. Explosions et longues
rafales assourdies par louate qui enveloppe la ville. Saleté de brouillard ! Comment suivre les combats dans ce
décor fantôme, au seul bruit des explosions ? Sur la berge Ouest encore distincte se déroule un jeu du chat et de la
souris qui va durer toute la journée. Devant le palais, deux Bradley se sont installés, à la lisière des arbres, face au
mur de digue qui descend en pente douce vers leau du fleuve. De part et dautre, deux escaliers de pierre et une
rampe daccès vers le Tigre. En contrebas, à vingt-cinq mètres à peine, court une longue tranchée de terre où sont
enterrés des Irakiens. On voit des silhouettes vert-olive tenter un mouvement de fuite. Dans la seconde suivante, un
tir dobus emporte une partie de la tranchée. Parfois, une gerbe de feu et des fusées marque lexplosion dune
caisse de munitions. La tranchée dissimule un bunker souterrain, relié à un tunnel qui doit filer vers les souterrains
du palais, une taupinière que lavancée des troupes secoue. Un des sorties est précisément cette tranchée au bord
du Tigre, une issue de secours que les engins blindés ont pour tâche dinterdire. Les Irakiens sont piégés, les
Bradley le savent et ils attendent, immobiles, froids, métalliques, comme des tueurs à laffût, lSil intérieur de leur
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écran vidéo posé sur la tranchée, canon en joue, à quelques mètres, à bout portant. Froid dans le dos. Au
dix-huitième jour de guerre, en plein cSur de la capitale, la bataille de Bagdad a commencé. On lattendait depuis
plusieurs jours, depuis cette coupure générale de courant. Ma lampe dabat-jour avait dabord vacillé, puis elle a
brillé très fort avant de mourir. Dehors, lhabituel arbre de Noël de Bagdad était éteint, lascenseur en panne, le
téléphone muet, le haut-parleur de la Mosquée Royale soudain silencieux, le robinet à sec, la chaleur toujours
étouffante et le son des bombes étrangement plus fort dans la nuit noire dencre. Le matin suivant, le système a
commencé à craquer. La plupart des « guides » et des chauffeurs ne sont plus là, une grande partie du personnel de
lhôtel est absent et un responsable de lInformation tourne en rond à la recherche dun programme à organiser. On
file faire la tournée des hôpitaux. Dans celui dAl-Kindi, victimes civiles et militaires arrivent en vrac : quatre vingt-dix
blessés en deux heures, un homme en tenue léopard amputé des deux jambes, le muezzin dune mosquée, une
fillette gravement brûlé ; Dans une chambre, deux gamins, lun dit nimporte quoi et pleure son arrêt, lautre bégaie et
narrive pas sortir un mot. A la sortie, une femme en abbaya noire, folle de douleur, hurle des mots tabous que ses
proches essaient détouffer. Elle se débat : « Meurs si tu veux, toi, Saddam ! Mais laisse-nous nos fils ! » Des
hommes de la sécurité se jettent sur elle et la bâillonnent de leurs mains. On lemporte. Lhôpital Yarmouk est bourré
de militaires qui arrivent de la bataille de laéroport. Impossible de pénétrer, les premiers reporters étrangers se sont
heurtés à des survivants, soldats vaincus et dangereux, le poignard à la main, prêts à égorger tous les « étrangers »
anglo-saxons, français ou autres. Dans latmosphère de douleur et dhystérie, plus personne na le temps de faire la
différence entre pays amis ou ennemis. Les bombes non plus ne font pas le détail. Témoin, lhôpital dAl-Hillah,
quelques jours plus tôt quand une bombe a fragmentation a criblé les murs du quartier Nader : Trente-deux morts,
cent cinquante blessés. Dans les couloirs des Urgences, on patauge dans le sang. Un père portait son enfant ; léclat
a fracassé le crâne du gamin. Celui-ci a apparemment neuf ans, ne sen souvient plus, porte un bras et lépaule
bandée et ensanglantée. Fragmentation ? Non, il était dans un bus avec son père, amputé dune jambe. Le véhicule
sest approché dun barrage US, près de lendroit où un « martyr », un kamikaze, sest fait sauter deux jours plus
tôt. Les Marines ont la hantise des attentats-suicide : les tanks ont ouvert le feu ; vingt-cinq passagers morts. La
bombe à fragmentation est tombée la nuit suivante, non loin de la maison dAli Abed Taleb, un fellah de trente-deux
ans. Ce type dengin est un conteneur descend lentement, explose à hauteur dhomme et expédie des milliers de
disques, de billes ou de barres spiralées, de la largeur dun doigt, aux bords acérés comme un rasoir. La femme dAli
a été décapitée. Il tient la main à son fils dun an, touché au ventre et qui se plaint à voix basse. Ali était soldat
pendant la guerre Iran-Irak et sur la frontière du Koweït en 1991. Il connaît ce genre de bombe conçue pour hacher
menu linfanterie enterrée dans les tranchées. « Pas sur des civils, des maisons de paysans. Dites-moi : pourquoi...
? » A côté, dans un autre lit, son frère, quinze ans, a les membres inférieurs dans le plâtre. Il montait un buffle noir
vers labreuvoir et lanimal a marché dans lherbe sur un bâton noirâtre, à lapparence de « morceau de carbone ».
Lexplosion de la mine a déchiqueté le ventre du buffle mais a sauvé le frère qui sen sort avec deux jambes
fracturées. « La campagne est pleine de ces petits bâtons dit Ali le fellah, « les chiens, les vaches, les hommes
sautent. Tout le monde fuit la région. Une terre désertée, brûlée, perdue. » Dans un centre de commandement
américain, un porte-parole a expliqué que la bombe à fragmentation nest pas interdite et fait partie de larsenal de la
guerre conventionnelle. Les hôpitaux croulent sous lafflux des blessés, surtout quand ils arrivent au rythme dune
centaine à lheure, après la bataille menée pour semparer du grand aéroport de Bagdad, moderne, sophistiqué,
orgueil du régime, dénommé évidemment « Saddam Hussein ». Deux pistes immenses, une tour de contrôle, un
tarmac de six kilomètres sur trois et la « Garde Républicaine » unité délite du Raïs, bien décidé à ne pas céder un
pouce de cet espace vital. Après un déluge de tout ce qui peut exploser et un millier de morts plus tard, les troupes
américaines rebaptisent laéroport dun simple « Aéroport International de Bagdad. » Au même moment, le ministre
de lInformation explique que les « Vilains » sont tombés dans le piège, « aspirés » au centre de laéroport, isolés et
coupés de leurs troupes, sur une zone devenue une « île » lieu dune résistance héroïque des fedayin. Et bien
heureux ceux qui sortiront vivants de ce nouveau « Dien Bien Phû » version irakienne ! Pour mieux marquer la
victoire, les rues de Bagdad sont sillonnées par des cortèges de voitures de police flambant neuves, sirènes et
gyrophares en action, qui lâchent de rafales en lair et exhibent un portrait du raïs à la portière. Sous lSil de plus en
plus morne des passants de Bagdad. [1]] Où sont les « Fedayin de Saddam », « lArmée dAl-Qods », la milice
armée du Bath et les soixante mille hommes délite de la Garde Républicaine ? Huit divisions entières qui sombrent
un à un dans la bataille. Les divisions « Médina » et « Bagdad » décimées ; celle de « Nabuchodonosor » en grande
partie détruite ; celle d « Al-Nida » rayée du contingent ; et la division blindée d « Hamurabi » réduite à deux brigades
encore opérationnelles. Ce sont ses chars qui avaient écrasé dans le sang les révoltes des Chiites au Sud et des
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Kurdes au Nord après la guerre du Golfe. Et elles comptaient encore 500 canons, 800 tanks et 1100 engins blindés.
Quen reste-il, sinon quelques cendres et beaucoup de doute ? Certains volontaires arabes étrangers sont en plein
désarroi. Hier soir, trois dentre eux, dune vingtaine dannées, sont venus aux nouvelles. Le premier, Saoudien, vif,
intelligent, est interprète à Ryad pour une société internationale ; le deuxième, un musulman pieux de la banlieue de
Tunis, fait son droit à Damas ; le troisième, un étudiant syrien en psychologie, grand, brun, fin, porte un keffieh rouge
autour du cou et ressemble à un manifestant dextrême gauche sur le pavé de Paris. Le Saoudien dit quils sont
venus se battre « avec leurs frères irakiens, parce que nous partageons la même langue, la même religion et le
même destin ». Le Syrien ajoute « que Bagdad nest que le premier pays attaqué avant lIran, la Syrie, la Jordanie...
Bush est le mal absolu. » Le troisième ne dit rien et approuve de la tête. Ils étaient venus pleins denthousiasme, ont
vu leur bus bombardé sur la route de Bagdad et se sont retrouvé dans une caserne de la banlieue survolée chaque
nuit par des avions US. Un matin, les premiers jeunes cinq cents volontaires sont partis au combat ; le soir, au
retour, ils nétaient plus que quatre-vingt-onze. Pilonnés, décimés, ils nont pas compris pourquoi la radio locale
continuait à parler de grande victoire. Ne restent, ce soir, à Bagdad, que ces trois Djihadistes, perdus, désemparés,
qui ne veulent pas regagner leur caserne et cherchent des informations exactes, un « lieu sûr pour dormir » ou une «
route encore libre vers la frontière ». Inutile de compter sur eux pour le « martyr », lattentat-suicide ou la guérilla
urbaine, celle, meurtrière que les Irakiens voulaient imposer, rue par rue, aux soldats américains. Les autres ont
refusé davancer de front et choisi la tactique de coup de boutoir successifs, sous la forme de « colonnes infernales
». Le principe est simple mais terrifiant : prenez trente chars Abrahams, lourds de soixante-dix tonnes, blindés
comme des bunkers et armés comme des forteresses ; ajoutez quelques hélicoptères Cobra anti-chars le jour ou
Apaches la nuit, qui voient, attaquent et tuent tout ce qui bouge. Et donnez leur lordre de foncer, de labourer les
lignes de défense adverses, comme une lame de charrue, un soc. Rien ne peut les arrêter. Ensuite, ils se retirent
pour éviter lenlisement. Ici, à Dora, dans la banlieue sud de la capitale, leur chevauchée se lit tout au long des huit
kilomètres dautoroute recouverts dénormes blocs dasphalte déchiquetés et dépaves carbonisées. Ils ont semé la
mort et la destruction sur leur passage, tuant un millier de soldats et de civils des quartiers limitrophes, pulvérisant
tout, murs, rambardes dautoroutes, voitures, pick-up, camions, canons tractés, lance-roquettes ou batterie de Dca.
Pourtant, au milieu de la route, un char Abrahams gît, dinosaure noirci, chenille démontée et un trou circulaire dans
la tourelle droite : « Nous les avons laissés passé, bien enterrés dans nos tranchées, avant de les attaquer, en début
et en queue de colonne. » dit Ahmed, combattant depuis lage de quinze ans dans la Garde Républicaine. En civil,
keffieh sur la tête, chargeurs autour de la poitrine et RPG à la main, il montre le char immatriculé « Cojone EH » : «
celui-ci a pris deux obus de RPG et de canon. Les cinq occupants, quatre hommes et une femme-soldat, sont morts.
» Côté américain, on affirme que le char, tombé en panne puis endommagé, a été abandonné par léquipage qui a
réussi à emporter le commandant mort et deux blessés. Des témoins disent que léquipage américain a couru et
jetant des grenades pour rejoindre un autre Abrahams. Une chose est sûre, il ny a pas de traces de cadavres dans
le tank et lénorme trou contre le tank est celui dune bombe jetée dun avion US pour détruire la prise de guerre
irakienne. « Colonne Infernale »... Cest la même méthode qui a été appliquée ce matin à laube quand les chars ont
foncé vers les bords du Tigre. Cette fois-ci pourtant, ils sont restés. Et à lheure où jécris, ils pointent leurs gueules
noircies sur le Pont Joumhouria, vers la rive Ouest du fleuve Tigre. En route pour la bataille finale de Bagdad.
Jean-Paul Mari
[1] Sauf sil sagit de Saddam Hussein en personne ! Ce jour là, un cortège de voitures banalisées sarrête sur une place du quartier dAl
Mansour. Un homme en sort, grand, moustachu, en béret noir et fourragère rouge sur luniforme vert-olive. Un passant sapproche, écarquille les
yeux et recule comme frappé par la foudre. Devant lui se dresse... Saddam Hussein en chair et en os ! Dautres badauds, plus hardis, lui
embrassent les mains, la poitrine ou se jettent à ses pieds. Très vite, la foule matinale se gonfle de dizaines de personnes dont les transports font
frémir les gardes du corps et son secrétaire personnel, une kalachnikov à la main. Lui, souriant, débonnaire, se laisse adorer. Bien sûr, la caméra
est là et le montre reprenant son chemin vers le quartier dAddamiya où il prend longuement dans ses bras une petite fille dun an à peine et
grimpe sur le capot dune voiture, bras droit levé, à limage des centaines de ses statues qui habitent la capitale. Encore trois petits tours en ville
et, chaque fois, mêmes acclamations spontanées, même foule qui danse en chantant le slogan traditionnel : « Avec notre sang, notre âme, nous
nous sacrifierons pour toi Saddam » ou sa dernière variante à la mode : « Bush, écoute bien... Nous aimons Saddam Hussein ! » Tout est filmé,
criant de vérité, un coup de maître dans la guerre psychologique contre les Etats-Unis qui, bien sûr, parleront de sosie. Scène extraordinaire : le
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Raïs est là, sur le pavé de Bagdad, à portée des canons US. Il prend un bain de foule exceptionnel pour un président très mystérieux. Mieux, il
montre en lespace de quelques pas, quil est vivant, tranquille, sûr de lui et... populaire. Un grand coup médiatique pour un homme que les
Américains donnent régulièrement blessé ou mort. Deux jours plus tard dailleurs, quatre énormes bombes tomberont en plein Bagdad, creusant
un cratère de dix mètres de profondeur sur vingt-cinq de large et tuant huit personnes, à côté du meilleur restaurant dAl-Mansour où des
renseignements indiquaient la présence de lhomme le plus recherché dIrak. Mais cette belle opération psychologique est peut-être la dernière.
Tant il est vrai quà chaque « victoire finale », larmée irakienne recule en comptant ses lourdes pertes.
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