Cahier des Charges bis

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Cahier des Charges bis
DIRECTION DU DEVELOPPEMENT
PÔLE URBANISME ET ARCHITECTURE
RAVALEMENT ET MISE EN COULEUR DES FACADES
AMIENS
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Cahier des clauses particulières
Maître d'ouvrage
VILLE D’AMIENS
La personne habilitée à fournir des renseignements énumérées à l’article 108 du
Code des Marchés Publics est Madame le Maire de la Ville d’Amiens.
Comptable public assignataire des paiements : Monsieur le Trésorier d’Amiens
Municipale
Dispositions techniques
Objet de l’étude
La ville d’Amiens souhaite disposer d’un document lui permettant d’orienter le pétitionnaire
lorsqu’il souhaite rénover la façade de son habitation. Le document intégrera les dimensions
pédagogiques et techniques indispensables à la compréhension de la démarche pour :
- Justifier les prescriptions
- Expliquer les techniques de ravalement proposées.
Il s’agira d’apporter des réponses en matière de rénovation ou de mise en couleur au
traitement de la brique, de la pierre, des enduits, des menuiseries et des parements en bois.
Le document produit sera annexé au Plan Local d’urbanisme.
Périmètre de l’étude
L’étude porte sur deux périodes de construction :
1- Le quartier Saint Leu, centre historique de la ville construit dès le Moyen-âge, aujourd’hui
Site inscrit à l’Inventaire des Sites et qui fait l’objet d’une grande attention, notamment dans
la perpétuation esthétique de la tradition locale.
2- Les secteurs de faubourgs dont le développement, situé entre 1870 et 1930, s’est
exclusivement matérialisé sous la forme urbaine de la maison de ville : « l’amiénoise ».
L’exception, qu’elle soit architecturale ou typologique correspond généralement à des
modèles de maisons d’après 1930 pour lesquelles les techniques de ravalement sont
connues. Elle est donc exclue de cette étude.
Contexte
1- Saint Leu
Le quartier Saint-Leu s’est établi en fond de vallée sur une trame urbaine étroite constituée
de ruelles et de canaux. Les constructions toutes implantées à l’alignement des voies ou des
venelles, présentent des façades aux caractéristiques communes : rez-de-chaussée identifié
par des pans de bois, étage en enduit, ouvertures plus hautes que larges, entablements de
fenêtres en bois, volet en bois à âmes pleines. Les maisons les plus anciennes sont
composées d’une ossature en bois et de torchis,
Ces caractéristiques typo-morphologiques font tout le charme de ce quartier qui est
aujourd’hui un des sites touristiques majeurs de la capitale régionale.
2- Les faubourgs
Aujourd’hui, les points de vue divergent sur les techniques de ravalement à promouvoir et
sur les caractéristiques identitaires du paysage bâti amiénois : le débat est installé entre les
partisans de l’homogénéité et ceux de la diversité. Les enjeux historiques, techniques ou
encore économiques sont à l’origine de ces discussions. Il apparaît néanmoins qu’à l’origine,
le traitement des façades (peinture ou brique nue, type de joint, qualité de la brique) était
fonction de la destination sociale des maisons et des techniques de leur mise en œuvre.
L’étude devra donc apporter des réponses justifiées à ce débat par un travail d’analyse
historique des façades. L’objectif est la définition de critères d’identification de ces dernières
et des modes d’intervention à promouvoir.
Secteurs à appréhender dans le cadre de l’étude (à titre indicatif)
Problématique
1- Saint Leu
Le développement de la vocation touristique et de loisirs sur le quartier conduit depuis
plusieurs années à une mode de « colorisation » des façades, bien éloignée des procédés
traditionnels de mise en couleur. Le résultat, bien que perçu positivement par la plupart des
visiteurs, apparaît, aux yeux des professionnels, bien éloigné de la réalité historique du
quartier.
Un des enjeux de cette étude sera donc de définir une palette chromatique dédiée au
quartier Saint Leu qui permettra de maintenir l’attrait sans précédent de ce site tout en lui
restituant une certaine intégrité quant à son histoire.
2- Les faubourgs
L’omniprésence de l’ « amiénoise » génère une perception à priori très homogène du
paysage bâti traditionnel amiénois. Toutefois, la répétitivité de l’architecture est à
tempérer : chaque maison ou ensemble de maisons est en fait « habillée » par des effets
décoratifs différents, fruit de la fantaisie des concepteurs.
L’amiénoise est directement issue du mode de construction de la ville par lotissement. Elle
n’a donc sa véritable identité que lorsqu’elle est groupée à d’autres et qu’elle dessine la rue.
Ainsi, les terrains lotis étaient vendus à des particuliers qui construisaient selon la typologie
consacrée et parfois s’organisaient en société pour passer des marchés groupés à des
entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle des régularités existent, notamment en terme de
composition des façades (ornementation et modénatures), généralement sur 4 à 5 unités,
une dizaine au maximum. Ces régularités sont encore plus fréquentes dans les zones de
lotissement ouvriers où les chantiers portaient simultanément sur 10 ou 20 unités, voire un
îlot entier.
Généralement, le traitement architectural de la façade sur rue se fait par un marquage des
ouvertures et un bandeau d’étage réalisés avec un matériau différent. Celui-ci est souvent la
pierre, la façade étant réalisée en brique. La façade sur rue est par conséquent différente de
la façade sur jardin qui est dépouillée d’éléments ornementaux.
A l’heure actuelle, la cohérence d’ensemble de ces façades n’est pas maîtrisée. En effet, le
ravalement par sablage de la brique avec mise en place d’un joint blond se fait de manière
quasi-systématique et les maisons réhabilitées sont régulièrement déshabillées de leurs
volets ou persiennes en bois, ces dispositions gommant toute nuance entre les façades.
Parallèlement, certaines d’entre elles sont entièrement « maquillées » d’une peinture dont la
couleur et la mise en œuvre conduisent rarement à la valorisation de la façade et entraînent
de ce fait une perception négative de ce type de traitement. Pourtant, il apparaît parfois que
la mise en couleur de la façade pourrait être un traitement illustrant une pratique ancienne.
Lien avec le Plan Local d’Urbanisme
Cette étude doit apporter une réponse opérationnelle à certaines thématiques soulevées par
la réflexion sur le patrimoine menée dans le cadre de la révision du Plan Local d’Urbanisme
de la ville.
En effet, ce travail a permis de définir des orientations en identifiant :
- Des secteurs de cohérence, à savoir des périmètres regroupant des thématiques,
architecturale, urbaine ou paysagère communes,
-
A l’échelle de l’îlot, des ensembles ou des façades cohérentes,
Un certain nombre de bâtiments en fonction de leur potentiel référentiel.
L’étude sera donc appréhendée comme l’approfondissement de cette démarche
patrimoniale, à partir de typologies bâties spécifiques (la maison amiénoise, le quartier Saint
Leu) et par l’intermédiaire d’une application précise :
- La définition de techniques de ravalement et de mise en couleur des façades dans les
faubourgs,
- L’encadrement de la mise en couleur des façades de Saint Leu.
Elle apportera au pétitionnaire désirant ravaler la façade de sa maison, les outils lui
permettant d’inscrire cette intervention dans une démarche de valorisation du patrimoine.
L’équipe retenue explorera la pertinence des deux postulats correspondant :
-
à adopter une attitude de « restauration » visant à revenir à l’expression d’une tradition,
ou à réinterpréter le paysage urbain en fonction des goûts esthétiques d’aujourd’hui.
Contenu de l’étude
Phase 1 : Analyse architecturale et paysagère, Diagnostic
A) Analyse des composantes paysagères :
A partir des « secteurs de cohérence », identifiés dans le cadre de la révision du Plan Local
d’Urbanisme, l’équipe analysera plus précisément les caractéristiques paysagères des rues
de faubourgs et notamment l’incidence du traitement des façades sur la perception de ces
quartiers.
Un travail similaire adapté au quartier Saint Leu sera mené parallèlement.
Cette première étape doit permettre de dégager les problématiques paysagères propres à
chaque secteur.
B) Inventaire du bâti :
Recensement des façades :
- en fonction de leurs caractéristiques architecturales
- en fonction de leur mode de construction (individuel ou en série, maisons ouvrières).
Analyse des façades :
- composition, motifs, matériaux, rythmes, proportions…
- modes d’assemblages (caractéristiques des briques, types de joints, le cas échéant mise
en œuvre des éléments de bois)
- relevés colorimétriques
Durée : 2,5 mois
Rendu :
-
Remise d’un cahier contenant les plans, croquis, photos, inventaires chromatiques et
textes explicatifs propres à chaque secteurs, rues, maisons ou détails de façades.
Phase 2 : Projet
A) Définition des règles ou des logiques esthétiques :
-
Elaboration d’un document permettant d’identifier une logique d’appartenance des
constructions (zonage ou repérage typologique).
Mise en avant des caractéristiques et des enjeux communs à chacune de ces entités.
B) Proposition des techniques de ravalement ou de mise en couleur appropriées :
-
Elaboration d’une palette de couleurs par secteur et/ou type de façade.
Définition des techniques de ravalement appropriées à chaque typologie et matériaux de
façade.
Simulations sur cas concrets à l’aide de montages photos.
Durée : 2,5 mois
Rendu :
-
-
Un plan de repérage général accompagné d’un rapport illustré, présentant les objectifs
de chaque secteur ou typologie préalablement identifiés,
Un nuancier des couleurs proposées par secteur et/ou typologie, mettant en avant les
différents éléments de composition des façades (menuiseries, soubassements, brique,
pierre…). Pour chacun des cas, l’équipe réalisera un photomontage d’une rue type, afin
de tester ses propositions.
Une synthèse sur les techniques de ravalement appropriées.
Phase 3 : Conception des documents pédagogiques
Cette dernière partie concerne la conception des documents destinés à la communication
entre les services municipaux et les pétitionnaires.
L’équipe proposera deux types de supports selon qu’ils soient destinés à être reproduits et
diffusés ou à rester en mairie.
Durée : 1 mois
Rendu :
-
Conception des documents destinés à rester en mairie :
* Un classeur qui reprendra l’ensemble des documents élaborés à l’issue des
deux premières phases,
* Un nuancier conseil.
-
Conception d’un fascicule synthétique destiné à la diffusion auprès des habitants. Ce
document devra constituer le bon à tirer pour les impressions.
Dispositions administratives
ARTICLE 1 : PROCEDURE DE PASSATION DU MARCHE
Il s’agit d’un appel d’offres ouvert de niveau européen.
ARTICLE 2 : DELAIS D’EXECUTION
-
2,5 mois pour la première phase,
2,5 mois pour la seconde phase,
1 mois pour la troisième phase.
Chaque phase fera l’objet d’un ordre de service spécifique. Le point de départ du
délai d’exécution de chaque phase commence à compter de la première présentation
de la lettre recommandée au titulaire.
ARTICLE 3 : MODALITE DE PAIEMENT
Le marché sera passé à prix forfaitaire et global non révisable et non actualisable.
Les règlements feront l’objet d’acomptes, le cas échéant mensuels. Ces acomptes
sur présentation de factures ne pourront s’effectuer que pour des prestations
réellement exécutées.
Le délai global de paiement est fixé à 45 jours. Le taux des intérêts moratoires se
réfère au taux de l’intérêt légal en vigueur à la date du début de l’application de ces
intérêts.
ARTICLE 4 : VERIFICATION ET RECEPTION
Le Directeur Général Adjoint sera chargé de suivre l’exécution de la présente
prestation. Le titulaire lui remettra les pièces concrétisant l’avancement de l’étude.
Les documents écrits finalisés seront établis en trois exemplaires.
Leur réception définitive ne sera prononcée que lorsque les conditions ci-dessous
seront satisfaites :
Documentation fournie complète et exacte
Le titulaire aura procédé à toutes les rectifications demandées par le maître
d’ouvrage.
Les prestations, objet du marché, seront soumises à vérification, destinées à
constater qu’elles répondent aux stipulations prévues dans le marché.
Les délais de vérifications courent à compter de la date de l’accusé de réception par
le maître d’ouvrage de l’élément (ou des éléments) remis à l’issue de chaque phase.
A l’issue des vérifications et en application de l’article 33 du CCAGPI, la Ville
d’Amiens prononce la réception, la réception avec réfaction, l’ajournement ou le rejet
des prestations.
ARTICLE 5 : PENALITES DE RETARD
En cas de non-respect par le Titulaire du délai d’exécution de sa mission, il sera
appliqué, par jour de retard, une pénalité de 1/1000ème du montant de la mission
globale après mise en demeure préalable restée sans réponse.
ARTICLE 6 : UTILISATION DES RESULTATS
Il est fait application de l’option A du CCAG prestations intellectuelles.
ARTICLE 7 : NANTISSEMENT
La pièce servant au nantissement sera délivrée en un seul exemplaire. Le titulaire
devra justifier, en cas de remise à un établissement de crédit : soit que le
nantissement est d’un montant tel qu’il ne fait pas obstacle au paiement direct de la
partie sous-traitée (si elle existe), soit que son montant a été réduit de manière à
réaliser cette condition.
ARTICLE 8 : PROPRIETES DES ETUDES ET DOCUMENTS
Toutes les données recueillies ou fournies au titulaire du marché sont la propriété du
maître d’ouvrage, ainsi que les documents édités à partir de ces données.
ARTICLE 9 : LITIGES
Pour le règlement de tout litige qui viendrait à intervenir dans l’exécution du présent
marché, les parties sont domiciliées à Amiens.
ARTICLE 10 : ARRET DE LA MISSION
En application des articles 35 et 36 du CCAGPI dans le cas où, au cours de
l’exécution du marché, il apparaîtrait que l’intérêt de la poursuite de la mission a
disparu : soit parce que les raisons qui ont présidé à la passation du marché ont
évolué, soit parce que les résultats intermédiaires ont modifié l’intérêt de la poursuite
du marché, soit pour des raisons extérieures aux deux partie, l’exécution du présent
marché sera alors arrêté au terme indiqué au titulaire par la Ville d’Amiens. La
notification de cette décision devra être adressée au titulaire pat lettre recommandée.
ARTICLE 11 : RESILIATION
Celle-ci pourra intervenir conformément aux dispositions des articles 35 à 39 du
CCAGPI.
ARTICLE 12 : DOCUMENTS REMIS A L’APPUI DE L’ETUDE / ECHANGES
Etude patrimoniale du Plan Local d’Urbanisme
Echanges DRAC – Architecte des Bâtiments de France

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