Manuel d`exercices gyMnastiques et de jeux scolaire 1891

M. Pothier Alric
Manuel d’exercices gyMnastiques et de jeux scolaire 1891
Ministère de l’instruction publique et des beaux-art
DEMENY
Commentaires
L’Éducation physique « est le contrepoids nécessaire d’un travail intellectuel […], en L’éducation physique se définit
comme la partie complémentaire de
même temps que la base la plus sûre de toute éducation saine et virile »
l’éducation intellectuelle et morale.
L’EP « est une condition nécessaires de l’harmonie du corps humain ».
HYGIENIQUE : L’EP a pour finalité de pallier aux excès de la vie
- « De nos jours, où l’activité est si fiévreuse, le travail cérébral
moderne et intellectuelle, de remédier notamment au « surmenage
si intense et les occupations sédentaires si nombreuses, elle
(l’EP) s’impose comme le seul moyen, de rétablir chez l’homme scolaire » et donc d’assister finalement l’élève dans son éducation
intellectuelle.
l’équilibre des foncions physiologiques »
Définition de
l’EP
Finalités
MILITAIRE : L’EP a des finalités militaires avouées sans toutefois
- « Dans un pays comme le nôtre, condamné pour longtemps
constituer nécessairement une éducation militaire. Elle doit préparer les
encore peut-être à une continuelle veillée des armes, elle
jeunes gens à recevoir, au cours de leur formation militaire. Ultérieure,
apparaît comme une nécessité patriotique et sacrée. »
une instruction plus efficace.
« développement de la charpente osseuse », « développement général du système musculaire », « fixation de
Objectif l’épaule », «ampliation thoracique », « solidité des parois abdominales », « perfectionnement de la
coordination des mouvements »
Cette gymnastique doit être
D’une part, « la gymnastique proprement dite, qui consiste en mouvement réglés et en exercices
rationnelle, s’adresser à tous les
avec appareils ».
enfants, proposer des exercices
Cette gymnastique se divise en deux parties suivant son utilité :
gradués, et s’appliquer à
- « gymnastique de développement, ou de perfectionnement physique, qui a pour objet de
l’organisme tout entier : c’est une
développer harmonieusement le corps de l’enfant, et d’établir ainsi un équilibre salutaire entre
gymnastique d’assouplissement et
l’activité physique et l’activité intellectuelle »
de développement qui bannit un
- Gymnastique d’application « d’utilité pratique dans la vie », soit pour l’individu lui-même, soit
certain nombre d’exercices et
pour autrui, qui trouve son application « en particulier dans la vie militaire »
d’agrès jugés dangereux et qui
s’adapte à la constitution des
 Elle retient « certains exercices qui sont d’une utilité pratique dans la vie, soit pour le
enfants.
compte de ceux qui les exécutent, soit pour le compte d’autrui ». Ces exercices « doivent
être le couronnement de l’enseignement »
Moyens
À eux seuls, ces jeux ne
développe pas harmonieusement
D’autre part, « les jeux libres et les exercices de force et d’adresse exécutés en plein air ». Il s’agit
le corps puisque l’élève « cultive
de toutes sortes de jeux et de sports dont la commission a dressée une liste et dans laquelle « elle a, spontanément ses facultés
pour des raisons qu’on devinera sans peine, accordé la préférence à nos jeux nationaux ». En
naturelles »et « néglige les
outre certains exercices militaires jugés du ressort de l’armée ont été abandonnés au profit de
autres ».
quelques sports parmi lesquels il faut citer le canotage, l’escrime, la natation, la boxe française, la
canne et le bâton. Ces jeux entrent dans le cadre de la gymnastique d’application.
ECLETISME
 « les jeux libres, en un mot, sont un excellent complément de la gymnastique proprement
dite, mais, à eux seuls, ils ne sauraient donner des résultats complets tant au point de
vue de l’éducation des mouvements qu’au point de vue de l’utilité pratique. »
 « la solution consiste à emprunter à chacun d’eux ce qu’ils ont de meilleur, à les
combiner, en les débarrassant de ce qu’ils ont d’excessif ou d’arbitraire. »
Écoles maternelles : ronde, marches, jeux variés, mouvement rythmiques, jeux mimiques accompagnés de chants, premiers
exercices d’ordre.
École primaires et secondaires : Mouvements rythmés, exercices d’ordre, mouvements d’ensemble, exercices de barres et de
cordes ; Mouvements gymnastiques sans puis avec appareil ; Marches rythmées, promenades scolaires, courses cadencées ;
Programme Jeux, natation, bâton, canne, mouvements élémentaires de boxe française, sauts.
Écoles secondaires (14ans et plus) : Exercices d’ordre et de formation, courses cadencées, mouvements d’ensemble avec ou sans
appareils portatifs ; Exercices de barres et de cordes, exercices aux agrès (planches, poutres, mâts, etc.) ; Assauts, voltige sauts ;
Escrime, boxe, bâton, canne ; Jeux, natation, canotage.
Elle sera « complète et utile » : Mouvement d’ensemble ; Jeux (récréatifs ou gymniques, exercices
militaires), Mouvements aux appareils fixes.
Le commandement doit être concis, clair, cadencé : « La leçon, pour être bien coordonnée, doit procéder du
simple au composé afin d’entraîner peu à peu le corps à des efforts progressifs ».
Elle doit être « graduée » : Les exercices doivent être classés en fonction de la dépense énergétique qu’ils
requièrent afin d’élever progressivement l’intensité de la leçon, mais aussi afin de ne pas terminer sans
La leçon
l’avoir progressivement diminué au préalable.
Elle doit être « intéressante et conduite avec ordre et énergie » : les exercices doivent être variés et justifiés.
« Le maître démontre l’exercice, commande et en surveille l’exécution, prévoit les accidents et les évite » :
dans les exercices d’ensemble, il a un rôle de commandant ; dans les jeux, il a un rôle de surveillant ; dans
les exercices aux agrès, il a un rôle de protecteur qui nécessite le passage des élèves 1 par 1 ; quelque soi
l’exercice, il a un rôle de démonstrateur et de répétiteur.
On évalue les « choses tangibles » qui résultent de la pratique de l’éducation physique et on inscrit dans un
tableau « les mensurations les plus simples et les plus utiles à prendre »
Évaluation