Réunion du 11 novembre 2016 - Alliance Française de Zurich

Transcription

Réunion du 11 novembre 2016 - Alliance Française de Zurich
ALLIANCE FRANÇAISE
Zurich
Club de lecture
Réunion du 11 novembre 2016
Après nous être installés autour d’une théière bien chaude et de quelques
biscuits, nous savons parlé des 3 livres suivants, qui se trouvent dans notre
bibliothèque :
José Luis SAMPEDRO
Le Sourire étrusque
M 5992
(roman traduit de l’espagnol par Françoise Duscha-Calandre)
Paris : Éditions Métailié 1994 — 324 p. (parution originale 1985). Un paysan du midi de l’Italie vient à Milan, où il se sent tout d’abord
complètement dépaysé par la vie urbaine aussi bien que par l’organisation du
ménage de son fils, qui l’héberge. La distance qui l’éloignait de son fils et celle
plus grande encore qui le sépare de sa belle-fille sont compensées par la
complicité qui l’unit à son petit-fils, encore un tout jeune enfant. Petit à petit, le
vieil homme trouvera ses marques dans la vie "moderne," d’une façon originale.
Appréciation : un excellent récit qui amuse, sans être du tout superficiel.
Hermann KOCH
Villa avec piscine
(roman traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin)
Paris : Éditions Belfond, 2013 — 380 p.
M 5934
L’auteur crée un climat étrange. Le roman se déroule dans un milieu assez
conventionnel, mais où évoluent d’étranges personnages. Le héros de l’histoire,
par exemple, est un médecin à succès qui a horreur des corps et davantage
encore des maladies. Il préfère se concentrer sur les problèmes psychiques de
sa clientèle aisée. Tout semble rouler à peu près normalement jusqu’au moment
où un acteur célèbre rencontre le maître de la "villa" et s’intéresse à son
épouse. Bien que le récit démarre en douceur, le lecteur est bientôt pris par le
"suspense".
Un style d’une précision chirurgicale (selon certains critiques), mais cru par
moment.
Joris-Karl HUYSMANS
En Route
Paris : Tresse et Stock 1895 — 458 p.
Le héros du roman, Durtal, un écrivain moyen, est un sosie spirituel de l’auteur.
Fatigué de la vie dissolue et vaine du monde littéraire parisien, il est en quête de
certitudes qu’il cherche dans la tradition de l’Art européen. Par ce truchement
Club de lecture_20161111
1
il entre en contact avec l’Église catholique. Un prêtre devient son directeur de
conscience et l’oriente vers un monastère trappiste, dans lequel il fait un stage,
sans se résoudre à y entrer définitivement, mais où sa conversion s’accomplit.
Le livre mêle critique d’art, descriptions du paysage intérieur du protagoniste,
relation de ses pérégrinations parmi les églises parisiennes, d’une cérémonie
religieuse à l’autre, d’une rencontre à l’autre, puis jusqu’à la Trappe de NotreDame-d’Igny, et à son retour à Paris.
L’idée de se confronter à Huysmans est venue au rédacteur à la suite de la
lecture de Soumission, la dernière oeuvre de Houelbecque, où Huysmans est
omniprésent, tout en y jouant un rôle cryptique. L’intérêt de En Route réside
dans son caractère de profession de foi, son charme dans son style luxuriant,
qu’un lecteur de notre 21e siècle voué à l’économie ne peut consommer
qu’avec modération. Voici deux échantillons positifs.
L’auteur condense à l’extrême son point de vue en page 10: "Ah! La vraie
preuve du Catholicisme, c’était cet art qu’il avait fondé, cet art que nul n’a
surpassé encore!"
A propos de l’architecture de Saint-Séverin, on peut lire (page 39): "Cette
abside elle était bien, si l’on voulait, un massif gelé de squelettes d’arbres, une
serre d’essences mortes, ayant appartenu à la famille des palmifères, évoquant
encore le souvenir d’invraisemblables phoenix, d’inexacts lataniers, mais elle
rappelait aussi , avec sa forme en demi-lune et sa lumière trouble, l’image d’une
proue de navire plongée sous l’onde."
Et un échantillon négatif (page 17) à propos d’un service religieux compromis
par un "morceau de musique moderne que dévidait maintenant la maîtrise. Ah!
qui donc se décidera à proscrire cette mystique égrillarde, ces fonts à l’eau de
bidet qu’inventa Gounod?"
D’autres livres, écrits par des auteurs représentés à la bibliothèque, ont fait
également l’objet de nos commentaires :
Julian BARNES
Par la fenêtre
(essais traduits de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin)
Paris : Mercure de France 2015 — 320 p.
L’auteur fait un éloge convaincant de la passion des livres. Il passe en revue
quelques grands écrivains anglais et français. En conclusion, il présente son
analyse du chagrin, sentiment qu’il décrit avec une justesse extraordinaire.
Donne envie de lire.
Julien GRACQ
Un Balcon en forêt
Paris : José Corti 1958 — 256 p.
Club de lecture_20161111
2
Les maîtres mots du roman sont: silence et attente. 4 soldats français et un
officier sont mobilisés en 1939 et prennent donc part à la "drôle de guerre".
Leur tâche: monter la garde dans un bunker des Ardennes, où presque rien ne
se passe pendant 8 mois, jusqu’à la brève et décisive attaque des Allemands …
Réalisme et surréalisme se combinent dans cette vision personelle d’un épisode
historique.
Maurice G. DANTEC
Les Racines du mal
Paris : Gallimard, Folio policier ou Série Noire 1995 — 640 p.).
Roman de science-fiction qui voit un policier familier des sciences cognitives
traquer des tueurs en série. Il s’appuie dans son enquête sur un redoutable
ordinateur constitué d’une "neuromatrice". Dans cette aventure, ce qui fait peur,
c’est que la machine douée d’intelligence artificielle finit par imprimer son mode
de procéder à ses utilisateurs humains.
Récit inquiétant et fascinant malgré sa longueur. Bases scientifiques sérieuses
en grande partie.
A. F.
Club de lecture_20161111
3

Documents pareils