LA DATA-VISUALISATION TEMPS REEL, OUTIL D
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LA DATA-VISUALISATION TEMPS REEL, OUTIL D
LA DATA-VISUALISATION TEMPS REEL, OUTIL D’ANTICIPATION DES RISQUES OPERATIONNELS CHEZ KEPLER CHEUVREUX Daniel Alban, MCF Sciences de Gestion, Université Sorbonne Paris Cité – Paris Descartes Laurent Ably et Jacques Béja, Dirigeants et Fondateurs IDCWARE Parmi les problématiques récurrentes dans nos organisations et nos entreprises, la question du management du risque opérationnel apparaît centrale notamment dans le domaine des industries de la banque et de l’assurance. Les crises successives des années 2000 ont favorisé sa diffusion ; règlements, législations, référentiels et progiciels ont tenté d’y répondre. Alors qu’il est déjà indispensable de prévenir les risques opérationnels, la visualisation des données en temps réel a été conçue par IDCWARE comme outil d’anticipation pour la société de services financiers KEPLER CHEUVREUX. Suite à leur fusion, les sociétés KEPLER et CHEUVREUX font appel en 2014 à une société de services informatiques pour mener la revue des fonctions et des processus des systèmes de supervision de l’entreprise. Le cabinet dresse alors un constat très commun aux sociétés de la dimension de son client. Cet acteur majeur européen du courtage boursier souhaite préparer ses projets de forte croissance en restant focalisé sur la fourniture des meilleurs services à ses clients. Il a développé en interne un certain nombre de systèmes de supervision qui s’appuient bien souvent sur des scripts maison ou des applications tierces telles que Nagios, Zabbix, ou PRTG ; ils sont implémentés par des personnels internes dont ce n’est pas le métier premier. Les opérations dictent les besoins sans qu’une réelle stratégie de supervision ne soit déterminée ; l’approche en est donc, par construction, opportuniste. De fait, les outils sont incomplets : le périmètre est souvent très limité et seuls les besoins opérationnels immédiats sont couverts. Il n’existe pas de vision long terme partagée, que ce soit dans leur usage (collecte de données statistiques) ou dans leur perspective de maintenance (pas de ressources dédiées). Dès lors les équipes opérationnelles deviennent très demandeuses d’une solution temps réel afin de devenir proactives là où elles ne sont que réactives. La DSI y voit quant à elle un moyen supplémentaire d’augmenter la qualité des opérations, mais aussi de les suivre au niveau métier afin de fournir un retour client approprié, ce que la multiplicité des outils ne permet pas. Partant de ce constat, la société de conseil se met alors à la recherche d’un prestataire dont la solution permettra d’obtenir une supervision à la fois opérationnelle et métier. Les métriques couvriront le système d’information opérationnel, en le dotant d’alarmes et d’outils de diagnostiques rapides, et s’appliqueront aussi à un périmètre métier en supervisant les indicateurs business appropriés. Comme il se doit, l’outil sera totalement interconnecté. Les 1 services et les systèmes dépendent les uns des autres et si les différents rouages ne savent pas communiquer sur leur métier, l’outil les décloisonnera en favorisant l’interopérabilité. Pour autant, la solution veillera à ne pas ajouter en complexité sur un SI disposant déjà de très nombreux outils et sous-systèmes. Les Opérationnels comme la DSI de KEPLER CHEUVREUX sont à la recherche d’un point d’entrée unique, d’une solution d’uniformisation permettant un point de vue global de l’information à travers des dashboards adaptés à l’usage. La solution retenue, face à des concurrents plus centrés sur la technique comme IBM Tivoli ou Corvil, est l’outil de data-visualisation temps réel de l’éditeur IDCWARE. Le progiciel BoardVisor, édité par la startup parisienne, adopte une approche totalement décomplexée vis à vis de la technique. Selon les fondateurs, il faut savoir prendre à sa charge la complexité technologique des systèmes, afin de libérer dans l’entreprise cliente un espace de réflexion sain pour se concentrer sur la recherche d’indicateurs pertinents et cohérents. Les entreprises qui adoptent une approche résolument technicienne ont trop souvent tendance à vouloir tout superviser et tout restituer sur des tableaux de bord qui prennent alors le risque d’être le plus souvent surchargés et qui perdent en clarté. De même ces approches, le plus souvent intrusives, ont une empreinte trop lourde dans le quotidien des Opérationnels. En s’intégrant aux outils existants, cette solution d’hypervision répond ainsi au besoin de simplicité qui a été exprimé par le cabinet de conseil, mais aussi à un besoin économique, en réutilisant des composants qui ont souvent requis un coût RH important. L’approche d’IDCWARE est par ailleurs innovante par la manière dont les projets sont abordés. Contrairement au modèle classique des relations client - fournisseur qui obéissent au cycle traditionnel « cahier des charges, spécifications, livrables techniques », la jeune pousse mise sur une approche centrée usage en pilotant par l’interface les développements demandés par le client. Un bon croquis valant mille mots, il est plus productif de designer un tableau de bord que de partir des jeux de données disponibles pour identifier les indicateurs complexes pertinents. En commençant par la création des tableaux de bords, les opérationnels se permettent d’exprimer un périmètre plus large de leurs besoins et il est dès lors plus facile d’opérer un déplacement vers la stratégie, l’utilisateur se projetant plus aisément. La conception est itérative, de même que les développements à façon qui s’opèrent en agilité. Ainsi, client et prestataire deviennent à tour de rôle producteur et consommateur dans le but commun de réaliser un produit adapté et de répondre à la fois aux contraintes opérationnelles et aux besoins stratégiques. En adoptant une approche 100% visuelle et graphique IDCWARE propose à son client des représentations schématiques dès le premier jour du projet. Ce modus operandi a été rendu possible par les avancées significatives dans le domaine de la data-visualisation. Si 2 cette science n’est pas nouvelle, sa démocratisation à travers les infographies que l’on retrouve à présent un peu partout, ainsi que les progrès techniques des navigateurs web, ont permis l’émergence de librairies graphiques très performantes. Dans le domaine de la supervision, un des critères de pertinence réside dans le maintien à jour des données : en plus de ses automatismes, il est alors indispensable que la solution provoque l’envie chez ses utilisateurs de consacrer du temps à son utilisation et ainsi compenser l’effort de mise à jour nécessaire. Dans cette optique, les efforts ont porté sur le design pour améliorer amplement l’usabilité. Ce qui pouvait paraitre secondaire il y a encore quelques années devient aujourd’hui un enjeu majeur des éditeurs logiciels : améliorer drastiquement l’ergonomie et l’usabilité des progiciels revient en fait à rassurer l’utilisateur en termes de simplicité, d’autonomie et donc de faire un pas supplémentaire vers la pertinence des données. Le rythme de restitution des données à travers les indicateurs (SLR) est un autre élément important et l’émergence de nouvelles technologies « temps réel » a notamment permis à la solution mise en place chez KEPLER CHEUVREUX de franchir un pas décisif. La majorité des produits existants reposent sur des technologies procédurales telles que les langages Java, C ou C++. L’éditeur a fait le choix d’innover en investissant dans la technologie Node.js qui utilise du Javascript coté serveur. Ce nouveau langage de programmation repose sur un paradigme récent dans la conception, passant du développement procédural à une conception événementielle et par conséquent à un traitement asynchrone des données. Là où, traditionnellement, les données suivaient des chaînes de traitements dans un ordre défini, le logiciel opère maintenant un processus de traitement au plus tôt : les données sont traitées au moment exact où elles sont disponibles. L’idée de recourir au traitement asynchrone a permis de proposer à KEPLER CHEUVREUX de très forts gains de performances, une scalabilité décuplée et surtout un traitement des données et la restitution des indicateurs en temps réel. « Dans un milieu où la norme est devenue le High Frequency Trading, il était indispensable de repenser la conception des logiciels pour proposer des performances en adéquation avec les besoins de nos clients ». Si ce pari technologique a largement payé en termes de performances et de scalabilité, la jeune société parisienne a cependant dû faire face à des défis inattendus. Bien que le traitement des données en mode asynchrone permette de se rapprocher encore plus du temps réel, il ne faut pas pour autant en oublier la notion de workflow. La data-visualisation restitue très intuitivement les interconnexions entre systèmes et les différentes étapes de traitement d’ordres boursiers. Ainsi chez KEPLER CHEUVREUX dispose-t-on à présent de représentations graphiques illustrant les opérations de Backoffice : toutes les étapes de la chaine de traitement sont représentées, mesurées, et vérifiées en termes d’engagements fournisseurs (SLA). Mais pour arriver à ce résultat, IDCWARE a du retravailler sa copie et 3 proposer en plus du traitement asynchrone, un système synchrone de remise en cohérence des données. Dans la représentation des processus il est crucial de garantir l’homogénéité des différentes étapes, sous peine de perdre la confiance dans les données retranscrites. Cette approche synchrone de traitements en silo, a permis la construction d’indicateurs complexes tels que la mesure des temps d’atterrissage sur les chaines de traitements post trading (prédiction de l’heure de fin de traitement du silo et impact sur l’ensemble de la chaine de production) et la mise en œuvre de systèmes d’apprentissages basés sur l’usage. La mise en place de dashboards transversaux multi-métiers chez KEPLER CHEUVREUX a permis à la société de trading de disposer d’un point de vue global sur son SI en temps réel. Les impacts d’un dysfonctionnement sur l’infrastructure sont immédiatement répercutés sur les tableaux de bords des autres services : si les représentations graphiques sont différentes parce qu’adaptées aux spécificités métier, les sources d’information sont toutefois mutualisées, permettant une analyse immédiate des interactions. Les causes des dysfonctionnements sont alors analysables instantanément par l’ensemble des divisions, quel que soit le sous-système mis en cause. La communication entre les services est plus fluide et les mesures correctives sont prises beaucoup plus rapidement. De même, les représentations schématiques vivantes des sous-systèmes et de leurs interactions permettent aux équipes d’anticiper plus commodément les impacts des interventions. Dans le cadre d’une mise à jour ou d’une migration par exemple, les services peuvent visualiser immédiatement les sous-systèmes impactés et planifier avec les équipes concernées. L’ajout du temps réel permet de plus un retour visuel instantané des résolutions d’incidents ou des améliorations. Au final, en ne se limitant pas uniquement à des indicateurs techniques, mais en construisant des indicateurs complexes par une approche pragmatique et métier, KEPLER CHEUVREUX est à présent à même de communiquer plus rapidement et plus précisément vers ses clients. Les incidents sont reportés au plus tôt et de façon ciblée. Enfin, la société financière est aussi capable de montrer à ses clients en quoi les investissements techniques apportent in fine une valeur ajoutée dans la qualité des prestations rendues. A présent, KEPLER CHEUVREUX pense à augmenter le périmètre du territoire couvert par son système d’hypervision : en intégrant dans la solution actuelle d’autres soussystèmes de son SI tels que les ERP ou les systèmes de gestions de flotte, KEPLER CHEUVREUX se dotera d’outils de capacity planning. Plus encore, l’ajout de systèmes prédictifs via la détection de motifs ou de systèmes d’apprentissage permettra à la société de passer une étape supplémentaire dans l’amélioration continue vers la proactivité. Le système d’hypervision opérationnel devient alors un outil d’aide à la décision pour la DSI et revêt ainsi une véritable dimension stratégique. 4