Rapport complet incluant les visuels
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Rapport complet incluant les visuels
■ Un fonctionnement associatif national en réseau ■ Un mouvement d’éducation nouvelle et d’innovation pédagogique ■ Les loisirs et les vacances, un droit pour tous les enfants et les jeunes ■ L’enjeu des politiques éducatives, dans et autour de l’école ■ Politiques sociales, la place de la jeunesse, la lutte contre toutes les exclusions ■ La construction européenne, la solidarité internationale, une affaire de citoyens ■ Démocratiser l’accès aux pratiques culturelles, accompagner les nouveaux publics ■ Des idées à diffuser, l’action des Ceméa, c’est aussi des publications écrites et audiovisuelles d’activité Rapport Les Ceméa, une association nationale, réseau d’associations territoriales 3 Sommaire Les Ceméa en 1998 Un fonctionnement associatif national, en réseau Un mouvement d’éducation nouvelle et d’innovation pédagogique Les loisirs et les vacances, un droit pour tous les enfants et les jeunes 5 6 8 14 L’enjeu des politiques éducatives, dans et autour de l’école 22 Politiques sociales, la place de la jeunesse, la lutte contre toutes les exclusions 32 La construction européenne, la solidarité internationale, une affaire de citoyens 42 Démocratiser l’accès aux pratiques culturelles, accompagner les nouveaux publics 44 Des idées à diffuser, l’action des Ceméa, c’est aussi des publications écrites et audiovisuelles Des partenariats et relations extérieures multiples Une organisation humaine et économique au service d’un projet Les adresses des Ceméa 46 52 54 56 4 5 6 L es Ceméa sont constitués par un ensemble de militants regroupés en Associations territoriales et dans une Association nationale. Les Ceméa rassemblent des personnes, elles constituent le mouvement Ceméa et des institutions, il s’agit du réseau Ceméa. La vie associative des Ceméa s’articule autour de plusieurs instances, soit animées par le président Jérôme Chapuisat, soit préparées et animées par la direction nationale des Ceméa. En 1998, celle-ci était composée de Jacques Demeulier, directeur général, Jean-François Magnin, directeur général adjoint chargé des activités, de la recherche, de l’innovation et du développement, Joël Chanoir, directeur aux relations européennes et internationales, Christian Koch puis Yannick Barbey, directeur à l’administration, aux finances et ressources humaines et Christian Gautellier, directeur de la communication et des publications. La vie associative des Ceméa s’articule autour de plusieurs instances. L’assemblée générale annuelle de l’Association nationale qui a eu lieu le 13 juin 1998 à Paris et rassemblé plus de 200 personnes, est l’occasion de rendre compte publiquement de l’activité du réseau Ceméa. Conformément aux statuts, elle a examiné et adopté les rapports moral et financier et procédé au renouvellement du Conseil d’administration national. Le Conseil d’administration national conduit les orientations nationales des Ceméa au regard de leur projet associatif issu du congrès (Montpellier pour la période 1997-2001). Il s’est réuni six fois (les 3 février, 7 avril, 20 mai, 13 juin, 21 octobre et 16 décembre) pendant l’année 1998. Lors de chacune de ses réunions, il a débattu de sujets de politique générale au regard de l’actualité, et a examiné toutes les questions économiques et financières dans le cadre de ses attributions régulières (présentation et Un fonctionnement associatif ■ Composition du conseil d’administration national (au 13 juin 1998) M. Louis Cros, Président d’honneur - Inspecteur général honoraire de l’Instruction publique MmeFrancine Best, Présidente d’honneur - Inspecteur général de l’Éducation nationale M.Denis Bordat, Secrétaire général d’honneur - Ancien délégué général des Ceméa BUREAU M.Jérôme Chapuisat, Recteur d’académie, professeur au Cnam M.Claude Vercoutère, Vice-président - Secrétaire général de la Ficeméa M.Jacques Ladsous, Vice-président - Vice-président du Conseil supérieur du travail social M.Claude Roynette, Secrétaire général - Membre du C.A. des Ceméa Alsace M.Michel Desroches, Trésorier, Membre du C.A. des Ceméa Pays-de-Loire MEMBRES M.Michel Gevrey - Membre du Conseil économique et social, Président du CCOMCEN MmeLouisette Guillaumin - Directrice générale des PEP M.Jean-Jacques Beyrat - Secrétaire général des Ceméa de Midi-Pyrénées MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION M.Gérard A.Castellani - Inspecteur d’Académie honoraire, Inspecteur pédagogique régional M.Michel Chane San - Chargé de mission du Bureau de coordination des Associations territoriales d’Outre-Mer des Ceméa M.René Coquard - Directeur d’établissement spécialisé M.Pierre De Rosa, Vice-président des Francas MmeMartine Duval - Conseillère technique secteur école SE-FEN M.Alain Grimont - Président des Ceméa de Bretagne M.Jacques Henrard - Secrétaire général de la JPA M.Daniel Lavenu - Ingénieur au CNRS, Président des Ceméa de Basse-Normandie M.Bernard Pradat - Proviseur, Président des Ceméa de Picardie MmeJanine Rabat - Formatrice d’éducateurs, retraitée, Administratrice des Ceméa du Languedoc-Roussillon M.Pierre Roussel - Directeur territorial des Ceméa Rhône-Alpes M. Yves Tusoni - Formateur permanent aux Ceméa de Lorraine M.Albert Varier - Président d’honneur de la Ficeméa M.Alex Votovic - Directeur d’établissement spécialisé, retraité, Président des Ceméa du Languedoc-Roussillon 7 vote des budgets, analyse des résultats financiers, situation économique des associations membres du réseau). Il a également travaillé sur les projets régionaux d’action et de développement de chacune des Associations territoriales et sur les grandes orientations pédagogiques des Ceméa (manifestations extérieures, regroupements pédagogiques, projet expérimental d’accueil de chargés de mission école, politique des publications…). Au niveau des Associations régionales, ce sont des Conseils d’administration régionaux qui conduisent la politique des Ceméa et mettent en œuvre les orientations des Ceméa à travers leur projet d’action et de développement régional (PRAD). Une publication Repères et Actions est adressée aux 4 500 membres actifs des Ceméa, elle constitue le lien d’information de l’ensemble des membres du mouvement Ceméa. national, en réseau ■ La Conférence des présidents Elle a réuni deux fois en 1998 (le 20 mai et 21 novembre) sous la responsabilité du Président du Conseil d’administration de l’Association nationale, les présidents des Associations territoriales et la direction nationale. C’est un lieu de réflexion, en 1998, il a contribué au repérage de l’évolution du contexte politique social et éducatif, à partir des analyses conduites localement par les Conseils d’administration territoriaux. Composition de la Conférence des présidents (au 31 décembre 1998) Jérôme Chapuisat – Association Nationale André Puts – Provence - Alpes - Côte-d’Azur Bernard Pradat – Picardie Michèle Berry – Franche-Comté Hubert George – Aquitaine Daniel Lavenu – Basse-Normandie Jean-Louis Vieilly – Auvergne Dolorès Orzel – Bourgogne Yvan Druon – Nord - Pas-de-Calais Robert Couty – Limousin Alex Votovic – Languedoc-Roussillon Sylvie Parent – Lorraine Luc Daniel – Pays-de-Loire Marie-Claude Bonnault – Centre Daniel Pestourie – Rhône-Alpes Frédéric Gautreau – Poitou-Charentes Pierre Paterour – Champagne-Ardenne Alain Grimont – Bretagne Maurice Mazalto – Haute-Normandie Jean-Jacques Bertin – Alsace Jean-Philippe Alvernhe – Midi-Pyrénées Sylvie Broussouloux – Ile-de-France Tonia Vercoutère – Corse Pierre Moustache – Guadeloupe Françoise Leconte – Guyane Yvon Midonnet – Martinique Max Belvisee – Réunion Dhoifirou Abdou – Mayotte Mylène Garand – Polynésie Simon Naaoutchoue – Nouvelle-Calédonie ■ Le Conseil des directeurs territoriaux Il s’est réuni trois fois en 1998 (11 au 13 mars, 12 au 15 mai, 13 au 15 octobre). Il est animé par la direction nationale et rassemble tous les directeurs des Associations régionales. Il a assuré la mise en action concertée des orientations définies par le projet national, en relation avec les analyses territoriales et a permis l’information réciproque et la coordination des politiques territoriales des Ceméa. Il s’est appuyé sur les travaux de plusieurs commissions pour les questions de ressources humaines, de communication et publication, de recherche pédagogique et de développement, de dimension européenne ou internationale. Composition du Conseil des directeurs territoriaux Directeurs territoriaux Roland Bathrez – Provence - Alpes - Côte-d’Azur Pascal Brunon – Picardie Nadine Vieste (par intérim) – Franche-Comté Claudette Rousseli – Aquitaine Philippe Le Bailly – Basse-Normandie Valérie Cibert – Auvergne François Alamichel – Bourgogne Francis Lecluse – Nord - Pas-de-Calais Daniel Chauprade – Limousin Pierre Roussel – Rhône-Alpes Anne-Marie Doré – Languedoc-Roussillon Marc Keim – Lorraine Jean-Marie Cosson – Pays-de-Loire Frédéric Contault – Centre Geneviève Breuil – Poitou-Charentes Yvette Billet (par intérim) – Champagne-Ardenne Jean-Yves L’Helgoualc’h – Bretagne Jean-Luc Cazaillon – Haute-Normandie Christian Meunier – Alsace Jean-Louis Colombiès – Midi-Pyrénées Martine Chaïla (par intérim) – Ile de France Michel Chane San – Départements d’Outre Mer. L’Équipe de direction nationale Yannick Barbey, directeur à l’administration, aux finances et ressources humaines Joël Chanoir, directeur aux relations européennes et internationales Jacques Demeulier, directeur général Christian Gautellier, directeur de la communication et des publications Jean-François Magnin, directeur général adjoint chargé des activités, de la recherche, de l’innovation et du développement 8 L’ existence d’un ensemble de groupes nationaux d'activités est un choix pédagogique et politique réaffirmé dans le projet associatif des Ceméa. Dans le cadre d’une volonté de faire vivre des espaces de recherche pédagogique au sein du mouvement, il existe aux Ceméa 24 groupes ou réseaux nationaux d'activités auxquels participent 989 membres actifs des Ceméa. • Conduire un travail de recherche et d’expérimentation au sein du mouvement Ceméa. • Diffuser, agir pour influer sur les pratiques de formation. Cette diffusion passe par un développement des publications des Ceméa. • Qualifier et développer les compétences individuelles et collectives. Les missions des groupes nationaux d’activités peuvent être définies de la façon suivante : • Créer du lien entre les acteurs du mouvement qu’ils soient membres de groupes régionaux ou isolés. • Produire des références politiques et pédagogiques, déclinaisons des positions de mouvement d’éducation nouvelle des Ceméa. • Inciter les Associations territoriales des Ceméa à donner toute la place à ces préoccupations dans leur projet d’actions. U n m o u vement d’éducation nouvelle Voici en 1998 les différents groupes existants avec leurs projets en cours, leurs principales réalisations ou leurs champs de compétence. Jeux et pratiques ludiques Responsable Pierre Parlebas • Fichier de jeux de pleine nature, de jeux d’intérieur. • Livre sur les jeux, articles. • Nouvelle boîte à jeux sous forme de fichiers. • Fichier jeux de la petite enfance. Éducation à l'environnement Responsable Jean-Louis Colombiès • Découverte des milieux naturels urbains, environnement et citoyenneté, développement durable. • Formations: BAFA, Beatep, formation de formateurs en lien avec différents secteurs. • International: colloques, forums, participation aux réseaux Graine, Citéphile, Ecole et nature. • Vie du groupe: stages, regroupement, lettre info. • Dossier des Cahiers de l’animation sur l’éducation à l’environnement. • Préparation des Assises nationales éducation et environnement (membre du Collectif national). Activités de découvertes techniques et scientifiques Responsable Bruno Chichignoud • Démarches pédagogiques sur électricité, boomerangs, fusées à eau, planeurs, éoliennes, bulles de savon, radio commande, moteur deux temps, jeux avec la lumière, bateaux, robotique. • Participation aux Exposciences régionales et internationales. • BAFA expérimental avec l’ANSTJ, réflexion sur les Beatep. Education, collectivités et qualité de vie Activités manuelles, techniques et plastiques Responsable Dominique Guibert • Restauration, gestion du patrimoine, gestion financière. • Aménagement d’espaces, direction d’équipement et gestion des personnes. • Production d’outils pédagogiques. • Formation animation volontaire/animation professionnelle. Responsable Claude Gratien • Démarches d’activité en éducation nouvelle. • Dossiers pédagogiques sur l’air, série sur la cuisson, travail sur le décor, les jouets, les mécanismes pour jouer. • Fiches mécanismes des jouets sur le site web de l'Éducation nationale « la main à la pâte», outils pour la formation. Activités équestres Responsable Alain Normand • Reconstitution d’un réseau d’échanges et de pratiques. • Organisation d’une journée sur l’accueil des publics et sur la pédagogie de l’activité. • Réflexion pour proposer une formation à l’animation aux BEES enseignants équitation. Sport quartier insertion Responsable Philippe Segrestan • Les contenus des stages animation professionnelle, soutien aux Associations territoriales (Bapaat, Beatep). • Les activités à risque, les sports de combat. • Documentation pour les formateurs : sur la réglementation, la santé, la sociologie. Voile et milieu marin Responsable Jean-Marie Morel • Activités véliques (dériveur, PAV, croisière, char à voile), milieu marin. • Enquête en direction des organisateurs. • Formation de formateurs (de type qualifiant). • Mise en place de documentation théorique sur le web. Mob, moto, éducation à la sécurité routière Responsable Vincent Chavaroche • Projets de formation animation volontaire, animation professionnelle, Beatep/Défa. • Travail sur le BSSR (Brevet scolaire de sécurité routière) avec la DSCR, l’Anateep et la DJVA (Direction de la jeunesse et de la vie associative). • Montage d’un groupe inter-régional cyclo, moto mécanique élémentaire. Jeux, vie physique et sports Responsable Elisabeth Detrez • Activités physiques et sportives, jeux traditionnels, jeux de société. • Travail sur le BAFA 3. Astronomie Responsable Claude Fournier • Construction d’instruments et séances découvertes. • Opération éclipse totale du soleil, conception d'un numéro des Cahiers de l’animation. • Formation de formateurs. Spéléologie Responsable François Alamichel • Conduite de la qualification BAFA. • Aide à l’organisation d’autres types de stage spéléologie. 9 • Être à l’écoute des besoins exprimés par celles-ci et répondre à leurs sollicitations. • Entretenir au plan national des relations avec les partenaires de référence dans leur champ d’activité. Ces objectifs ne peuvent évidemment pas tous être menés de front par chacun des groupes, mais ils indiquent leur raison d’être. Chacun prend ainsi pleinement sa place au cœur du projet associatif des Ceméa. et d ’ i n n ovation pédago gi q u e Flûtes de bambou Printemps de Bourges Canoë kayak Responsable Giselle Coatanroc’h • Interventions dans la formation des éducateurs de jeunes enfants. • Stage national pour les formateurs des Ceméa, cours hebdomadaires à Paris. • Stages initiation et perfectionnement. Responsables Jean Noël Bruguière et Florence Chantriaux • Accueil des festivaliers pendant le Printemps de Bourges. • Animation d’un espace «loisirs enfants». • Rencontres artistes/publics sur la programmation «jeune public». • Rencontres internationales, formation continue des encadrants. Responsable Bruno Chichignoud • Coordination des qualifications canoë-kayak, charte pédagogique des stages. • Promotion du stage qualification en direction des organisateurs. • Lien avec les diplômes fédéraux. Cinéma Responsable Benoît Cornet • Accompagnement du spectateur. • Rencontres internationales jeunes et cinéma. • Les Etats généraux du film documentaire à Lussas, Tévé Troqué Paris. • Projet Beatep cinéma avec l’Uffej. • Dossier pour la revue Vers l'Education Nouvelle. Médiation culturelle Responsable Jean-Noël Brugière • Gestion des chantiers culturels : orientations politiques et pédagogiques. • Formation de formateurs: accueil et aménagements. • Outils pour «l’accompagnement du public». • Travail de conceptualisation des démarches de «médiation ». Danse contemporaine Responsable Florence Chantriaux • Formation du spectateur en danse contemporaine, rencontres et partenariat avec des artistes. • Diffusion du concept bal moderne, création de danses, modules hiphop. • Recherche sur une adaptation des différentes formes de danse aux publics: enfants, ados, adultes. Avignon Responsable Jean-Noël Bruguière • Accueil des festivaliers pendant le festival d’Avignon. • Séjours culturels jeunes et adultes, deux camps «Théâtre», réalisation de spectacles. • Rencontres internationales, préparation Avignon 1999. • Rencontre théâtre amateur, séjours européens. Audiovisuel, vacances loisirs Responsable Benoît Cornet • Fichiers d’activités «photo, vidéo jeux». • Regroupement pédagogique sur des pratiques. • Encadrement de stages d’approfondissement photo, audiovisuel. Jeux et théâtre Responsable Jac Manceau • Formation de formateurs sur les activités dramatiques. • Gestion, organisation de projets tels que la rencontre Théâtre de jeunes, rencontres internationales, etc. • Stages de formation Défa et Beatep Culture. Montagne, neige, escalade Responsable Jean-Marc Biolley • Suivi des réglementations. • Outils de références pédagogiques. • Préformation accompagnateurs moyenne montagne. Vidéo et thérapie Responsable Robert Albert • Ateliers de réalisation en institution, conseil à la conception et la réalisation de films. • Collecter des films vidéos-fictions, bibliographie sur la question. • Réflexion sur les critères d’indication et de contre indication de la vidéo en thérapie. • Journées d’étude inter-établissements sur les pratiques associant soignants et soignés. Multimédia Responsable Benoît Cornet • Création de l’observatoire des pratiques des hypermédias et de l’éducation nouvelle. • Université d’été Multimédia et pratiques pédagogiques. • Partenariat avec le Prix Möbius. • Projets d'espaces culturels multimédias (Aubervilliers, Toulouse, ministère de la Culture). ➧ La spécificité d’un mouvement 10 les Ménu i res 1998, l ’ u n i v e r s i t é L es Ceméa s’étaient engagés, dans le cadre de leur congrès de Montpellier, à mettre en place dès 1998, un grand rendez-vous national à dimension pédagogique. Cette orientation s’est concrétisée en août 1998, aux Ménuires par l’organisation de la première université de l’éducation nouvelle. Elle situe les Ceméa au premier plan, comme mouvement d’éducation et d’innovation pédagogique, au cœur des problématiques éducatives, sociales et culturelles d’aujourd’hui. Elle a pour objectif de renforcer la force d’attraction des Ceméa sur les questions de l’éducation, articulée avec la politique, ancrée dans le champ du culturel et capable de transformation sociale. Cette éducation nous invite sans quitter le terrain du sens, à toujours chercher le sens du terrain. ■ Un thème : éducation nouvelle et citoyenneté En 1998, les Ceméa ont souhaité réfléchir à leur action au regard de la notion de citoyenneté. Sans doute le thème estil aujourd’hui quelque peu rebattu. Tout le monde l’invoque, soit pour souligner les aspects négatifs de notre société en perte de repères et de sens, soit pour rechercher des remèdes miracles à tous les maux de cette même société. Mais si la citoyenneté est aussi souvent interrogée sans doute est-ce aussi qu’elle porte témoignage de réels dysfonctionnements auxquels il faut trouver des solutions. Et cela intéresse les Ceméa comme mouvement d’éducation et d’innovation pédagogique. ■ Un objectif d’échanges • Créer un événement national autour de l’éducation nouvelle et des pratiques des Ceméa. • Créer une rencontre pédagogique permettant aux militants de l’éducation nouvelle d’échanger, de valoriser leurs travaux. • Produire et construire des références sur des questions de société. • Renforcer l’image des Ceméa comme mouvement porteur de recherches, d’innovations, en capacité de mobiliser un large réseau ouvert sur l’extérieur. • Impulser des dynamiques d’expérimentation (rechercheaction) dans l’ensemble du réseau Ceméa. En permettant à des enfants, des jeunes adultes d’être actifs, autonomes, responsables dans les actes de leur vie quotidienne et collective, en agissant pour mettre les institutions au service des personnes et en faire des espaces de pratiques citoyennes, en militant pour l’égalité d’accès de tous à l’éducation, à la santé, aux loisirs, à la culture, les Ceméa mettent en œuvre des principes d’éducation nouvelle et d’éducation populaire qui sont indissociables d’un développement de la citoyenneté. Praticiens de terrain, inventeurs et passeurs de pratiques pédagogiques innovantes, l'utilité et la reconnaissance éducative et sociale des Ceméa se sont construites sur leurs capacités à traduire en actes les idées et les valeurs qu'ils voulaient promouvoir. Former le citoyen, aujourd’hui, c’est former à la capacité à vivre ensemble. Former le citoyen à l’école, c’est évidemment un enjeu essentiel, c’est former un homme, c’est former le jugement, et c’est indissociable de former aussi les enseignants comme citoyens. ■ Des contenus et approches diversifiés • Des apports de personnes ressources, de chercheurs, de pédagogues permettant d’éclairer les travaux, les réflexions, aidant à conceptualiser. • École et citoyenneté, par Philippe Meirieu, • Citoyenneté: de la notion au concept… Approche ethnosociologique, par Ali Aït Abdelmalek. • Des carrefours – échanges de pratiques favorisant une appropriation des expériences et des innovations dont les militants pédagogiques présents sont porteurs. • Des analyses approfondies de pratiques pédagogiques supports à une conceptualisation/théorisation. Une personne ou une équipe, présente de façon très détaillée, à un groupe de 15 à 25 participants intéressés, une démarche pédagogique, ses sous-tendus idéologiques et pédagogiques, les résultats, les questionnements et les problématiques dégagés. Le groupe, s’étant ainsi approprié une pratique pédagogique, produit collectivement une analyse au regard des références en éducation nouvelle. • Des thèmes : l’entrée en formation longue, phase clef pour être acteur de la formation; la place du stagiaire en BAFA 1; l’accompagnement scolaire et citoyenneté ; l’autonomie des tout petits en crèche; socialisation des jeunes en formation insertion; un projet de jeunes au Burundi; droits et pouvoirs des enfants en centre de vacances; vers une pratique de démocratisation culturelle, accompagner les publics, médiation famille-enfants-loisirs; les formations sur site ; la parole de l’élève dans l’établissement. • Des ateliers de formation faisant appel à la pratique d’activités. Il s’agit d’une formation à la citoyenneté par l’activité. Ateliers proposés: danser dans une société en mouvement, culture scientifique et technique, environnement et développement, pays - paysages, activités graphiques et plastiques et éducation nouvelle, éducation aux médias, atelier écriture, jeux traditionnels et sportifs, entendre et faire entendre une parole citoyenne. d’éducation nouvelle et d’innovation pédagogique 11 de l’éducation nouvelle L’accès à la parole Il y a, une fonction essentielle dans l’accès à la citoyenneté qui est l’accès à la parole, qui n’est pas l’accès au langage. Tous les enfants savent parler, utilisent le langage, mais ils ne passent pas tous à la parole. Si on était complètement enfoncé dans le langage, nous serions fous, c’est parce que nous ne sommes plus dans le langage que nous sommes capables de parler. Le bébé qui voit passer les nuages au-dessus de sa tête pense que les nuages passent et cachent le soleil parce qu’il a fait pipi dans sa couche. Un peu comme l’homme des tribus primitives qui pense que si le volcan crache du feu c’est parce qu’il a trompé sa femme. C’est-à-dire que celui qui vit dans le langage interprète tout, il n’y a pas de réalité objectale. Il n’y a pas d’objet extérieur à ma conscience, tout est réinterprété sur le mode de la propre subjectivité… La parole c’est le fait de décider de sujets et de leur affecter des prédicats, c’est-à-dire de décider de sujets au sens à la fois grammatical et philosophique; des sujets, c’est ce dont on parle. C’est l’accès à la parole. Mais l’accès à la parole nécessite un apprentissage. Beaucoup d’enfants ne sont pas dans la parole parce qu’ils sont totalement prisonniers des rennes de leur propre subjectivité. 1 La question du droit Il est important dans le cadre de la formation à la citoyenneté que l’école s’empare de quelques éléments de droit. Je suis très frappé par l’incapacité qu’a l’école de s’emparer de ces éléments. Il n’y a qu’un seul type de savoir qu’il est constitutionnellement interdit d’ignorer, c’est la loi. C’est le seul qui n’est pas enseigné. Cela ne veut pas dire qu’il faut introduire dès le CP des distinctions subtiles sur conseil d’état et conseil institutionnel, mais il n’y a pas de formation à la citoyenneté sans une vraie réflexion sur le droit, sur la genèse du droit à hauteur des élèves bien sûr et en progressant avec leur capacité à comprendre, mais le droit comme formalisation… 1 La transmission du « vivre ensemble » La nation se caractérise par la tension entre l’ambition de rationalité formelle et abstraite de la citoyenneté, qui est d’ordre juridique et politique, et la nécessité, dans toute société, de constituer entre les citoyens un lien social, qui ne peut être que de type « communautaire» ou «ethnique». Cette tension est au cœur de l’idée même de nation démocratique: d’un côté, la légitimité politique est fondée sur la citoyenneté, qui dépasse toutes les appartenances particulières, biologiques, sociales, économiques ou culturelles. On est donc citoyen, quelles que soient son origine et ses caractéristiques; le citoyen est, en effet, un individu abstrait, un sujet de droit, sans identification et sans qualification particulière. Mais, d’un autre côté, la société concrète est, bien entendu, formée d’individus, avec toutes leurs caractéristiques historiques, sociales, etc. On soulignera, ici, que la société (des citoyens) est fondée sur un principe de dissociation entre le citoyen abstrait et l’individu concret. Elle proclame l’égalité politique d’individus inégaux. Mais affirmer le principe de citoyenneté ne suffit pas à constituer une «communauté de citoyens». La souveraineté et la citoyenneté sont des fictions; concrètement, il est difficile de mobiliser les hommes sur des idées aussi abstraites. On ne peut les intégrer que par l’action d’institutions communes, par lesquelles, les générations se transmettent les manières d’être et de vivre ensemble, qui caractérisent les groupes sociaux et les collectivités particulières. 2 1. Extrait de la conférence de Philippe Meirieu. 2. Extrait de la conférence de Ali Aït Adelmalek. ■ La parole de l’élève et le travail en équipe « La parole privée de l’élève en direction de l’adulte doit être prise au sérieux et suivie d’effet. Qu’il s’agisse de régler une situation familiale perturbée, un mal-vivre passager, une demande de soutien, une expression de relation difficile… Il est indispensable que le questionnement ou la confidence puisse être prise en charge par une équipe qui délègue éventuellement un de ses membres comme relais. Or c’est là que le bât blesse, car le travail d’équipe n’est guère dans les habitudes scolaires. Chaque professionnel a tendance à se considérer, en tant que dépositaire de la parole, comme seul habilité à résoudre le problème soulevé ou pouvoir répondre à un questionnement. On sait pourtant que l’adolescent ne peut être découpé en tranches; certaines situations induisent des comportements qui peuvent être inadéquats, une déprime passagère cause d’absentéisme, pour ne citer que des interactions bien connues. Il est donc souvent important que l’équipe échange ses informations et décide collectivement de la personne relais, de son mode d’intervention. La confiance est la règle absolue entre les adultes tout en respectant, les prérogatives de chacun, la confidentialité de certaines confidences, les responsabilités finales du chef d’établissement… On convient aisément que c’est un exercice peu aisé, dont on ne peut faire l’économie. » Maurice Mazalto, proviseur ■ En chiffres 182 militants pédagogiques des Ceméa étaient présents, représentant 5 460 heures de formation de formateurs. La préparation a nécessité 960 heures de travail, elle était prise en charge par un groupe de pilotage d’une dizaine de personnes. Toutes les associations territoriales du réseau Ceméa étaient représentées y compris trois associations d’Outre-Mer (Martinique, Réunion, Guyane). Sur les 182 participants, 59 étaient des salariés et 123 des membres actifs des Ceméa. La spécificité d’un mouvement 12 ■ Des contractualisations Association nationale/ Associations territoriales, un dispositif original pour encourager la recherche et l’innovation pédagogiques Depuis quelques années, le mouvement Ceméa s’est doté d’un dispositif qui veut encourager et soutenir les Associations territoriales dans leurs logiques de développement tant au plan qualitatif que quantitatif. Cet effort particulier a représenté au plan national pour 1998 un montant de plus de 2,3millions de francs. Les projets aidés sont de nature différente • Des missions nationales délocalisées : elles sont centrées sur l’animation et la formation du réseau Ceméa et/ou la conduite de recherches pédagogiques et d’expérimentations. • Des expérimentations, des recherches, des innovations : chaque projet doit comprendre une dimension de capitalisation et de diffusion. • Des aides au développement: soutien à des projets dans leur phase initiale et en cohérence avec le projet associatif des Ceméa. • La conception/production et la diffusion d’outils pédagogiques dans le cadre de la politique interne et externe de communication et de publications des Ceméa. Au-delà des chiffres… ce qu’il est important de retenir, c’est le potentiel de création qu’il permet de libérer… Quelques exemples parmi d’autres • Les Ceméa de Provence - Alpes - Côte-d’Azur travaillent sur un projet de film sur «les co-éducateurs à l’école». • Les Ceméa de Basse Normandie trouvent là, la possibilité de lancer un café pédagogique pour créer du lien entre les acteurs éducatifs et sociaux de la région caennaise. • Les Ceméa de Franche-Comté s’investissent dans la préparation d’une Exposcience régionale. « Il est nécessaire de mettre en place une politique forte de formation des acteurs volontaires et professionnels. Sur nos principes et nos valeurs, sur les méthodes et les activités, au plan régional comme au plan national pour que le lien reste actif et vivant, cette politique de formation doit développer la capacité des acteurs du mouvement à appréhender les Ceméa dans leur dimension d’éducation populaire, se référant aux principes d’éducation nouvelle. Elle doit aussi viser à la maîtrise de la construction des nouveaux partenariats, en s’appuyant sur un projet de recherche pédagogique concerté. Le traitement de la formation à tous les niveaux de l’association doit être une priorité. » Extraits du projet associatif Montpellier 1997-2001 • Les Ceméa d’Aquitaine assurent une mission nationale sur le tourisme social et ceux du Languedoc Roussillon, sur l’accompagnement scolaire. • Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais expérimentent une formation universitaire sur les métiers de la ville et du sport et organisent une journée d’étude sur la psychiatrie. • Les Ceméa du Limousin poursuivent l’animation du groupe national Activités manuelles, techniques et plastiques. • Les Ceméa Pays-de-Loire assurent l’animation du réseau « voile», ceux de Picardie le groupe national Activités équestres. • Les Ceméa de Bretagne ouvrent un vaste dossier sur les mini camps. • Les Ceméa d’Alsace développent de l’expérience sur le Service volontaire européen. • Les Ceméa d’Île-de-France prennent en charge une nouvelle mission nationale sur le groupe «éducation, collectivités et qualité de vie». • Les Ceméa de La Réunion installent un pôle de compétence autour de la question de l’aide à l’émergence de services de proximité. • Les Ceméa de Midi-Pyrénées animent le groupe national Éducation à l’environnement. • Deux fichiers pédagogiques d’activités ont été conçus par les Ceméa de Haute-Normandie (les Cerfs-volants) et les Ceméa de Lorraine (des jeux chantés avec un cd audio). Valoriser le potentiel de création des militants des Ceméa tant au niveau des Associations territoriales qu’au niveau national en préparant des réponses pour construire les Ceméa de demain: l’ambition est affichée. ■ Programme national de formation des membres actifs Les membres actifs des Ceméa se forment pour agir autour de cinq axes : • Connaissance et référence du mouvement et de l’association Ceméa, • Connaissance des publics, de l’environnement, • Formation aux activités, • Méthodologies de formation (conduites de groupes, direction, évaluation…), • Vie associative et implication militante, action politique. L'année 1998 a été une année de relance de cette orientation. Six stages nationaux ont été réalisés : sur la maltraitance à Amiens, le multimédia, enjeu d'éducation et de culture, à Nantes, la danse contemporaine, la formation des délégués élèves et la pédagogie de l'interculturel à Paris. La dernière session « Écrire pour être publié» s'articulait avec la politique des publications des revues au sein des Ceméa. Ces formations ont rassemblé 111 participants correspondant à 359 journées-formation. d’éducation nouvelle et d’innovation pédagogique 13 Le mouvement de recherche pédagogique dans une région. Un exemple en 1998 : les Ceméa de Picardie, 110 militants et salariés ont participé à la vie de l’association en 1998 pour 260 adhérents et bénévoles. Le fonctionnement de la vie pédagogique de l’association est organisé autour d’un schéma précis et décliné autour de plusieurs instances. Un ensemble d’instances Les stages : travail sur les bilans des équipes avec le repérage des acquis, des manques, des analyses du public par rapport aux exigences de terrain et donc en filigrane des questions à approfondir. Les groupes : accueil, formation de formateurs, échange de pratiques, réflexions et encadrement des actions (stages et autres…) sont de leur ressort. Le conseil pédagogique : il recense ce qui se fait et l’ensemble des questionnements en suspens. Les regroupements théoriques et d’activités qui ont pour vocation la socialisation des pratiques et la mise en réflexion de questions qui traversent le mouvement, sont conçus et encadrés par cette instance. Les commissions du Conseil d’administration (perfectionnement, financière, relations humaines, institutionnelles, pédagogique) : elles contribuent à travailler sur le projet de vie associative par le biais de propositions d’orientations, d’actions, d’évaluation. Elles ont en charge, l’ingénierie d’outils d’organisation et la maîtrise des budgets spécifiques aussi que celle du budget global de l’association. Le Conseil d’administration : il est garant du label pédagogique des Ceméa. Il statue et vote sur les propositions émanant des commissions. Le Conseil pédagogique : le conseil pédagogique est chargé d’animer et de coordonner la vie pédagogique de l’association. Il se réunit 3 fois par an pour débattre de sujets préparés par une équipe composée de permanents, directeurs de stages, membres du CA et formateurs membres actifs. Différents groupes de travail Environnement Le groupe travaille principalement sur les thèmes des stages qu’il encadre, un approfondissement «Bord de mer», deux approfondissements «camping et découverte du milieu», un approfondissement sur les fermes pédagogiques avec la Bergerie nationale de Rambouillet, un approfondissement «itinérance et découverte du milieu», la pêche en eau douce. Il a la responsabilité de la définition d’une formation à l’environnement en BAFA/BAFD et en formation professionnelle d’animateurs. Il a organisé des week-ends sur les oiseaux du bord de mer, l’astronomie sur le territoire du hâble d’Ault (20 personnes à chaque fois). Activités dramatiques Le Grad (Groupe de recherche en activités dramatiques) depuis plusieurs années, accueille et forme des formateurs aux activités dramatiques; au cours de sessions courtes, sont accueillis des enseignants, des stagiaires et animateurs BAFA-BAFD, en complément de formation. Les formateurs du Grad interviennent dans les écoles, collèges et lycées, dans les dispositifs Arvej, dans les manifestations culturelles locales ou nationales (Fête du livre à Merlieux, Avignon, etc.) sous forme d’interventions culturelles, d’ateliers d’activités et d’expression dramatique, d’élaboration rapide de représentations à thèmes, d’animation autour des albums pour enfants, autour des contes picards… Cette année l’accent a été mis sur la réalisation d’un fichier «activités dramatiques» à destination des formateurs pour les stages de base. Ce groupe a organisé 4 week-ends (construction de personnages, raconter des histoires…) et a animé 4 stages approfondissement « jeux de théâtre», « stage dont vous êtes le héros», «moments de fête, parade spectacle», «musique et théâtre». Jeux, vie physique et sports Le groupe s’est réuni quatre fois dans l’année sur les thèmes suivants, le jeu, les jeux à la neige, préparation d’un regroupement national (10 personnes/rencontre), il a animé des stages d’approfondissement «activités physiques et sportives», «VTT», «neige», «jeux dans l’eau», « jeux», «voile», un stage qualification voile, un Beatep « loisirs sportifs et socio-culturels». Il a organisé deux week-ends interrégionaux sur la voile (15 personnes/rencontre). Activités de découvertes, techniques et scientifiques Ce groupe a animé un stage d’approfondissement ADTS, il est responsable de la coordination du collectif Exposcience et a participé au CA du centre de culture scientifique et technique. Cheval et activités équestres Ce groupe a animé un stage d’approfondissement, il est responsable de l’animation du réseau national. Il a participé aux travaux de la DREP (Délégation régionale d’équitation sur Poney) sur le thème de la pédagogie et de la prise en compte des publics et a mis en place un week-end sur l’échange de pratiques avec des formateurs de plusieurs régions. International Ce groupe a encadré trois stages d’approfondissements (Suède, Londres, Irlande). Il assure la gestion du Service volontaire européen. Enseignement L’action de ce groupe a été centrée essentiellement sur la formation des délégués d’élèves et les formations inscrites dans les dispositifs ARVEJ. Aujourd’hui, avec le présence d’un enseignant détaché au sein de l’équipe, les Ceméa renforcent leur action en direction des activités complémentaires de l’école et de l’Education nationale (Partenariat avec des établissements scolaires, relations avec le Rectorat, les Inspections académiques, les IUFM, etc.). Formation professionnelle à l’animation Ce groupe s’est réunit 6 fois par an pour travailler sur les formations des animateurs professionnels et sur les évolutions des métiers de l’animation. Il anime et encadre les Beatep «agent de développement local en milieu rural» et «loisirs sportifs et socio-culturels». Il a axé ses réflexions sur la formation des animateurs et sur la pédagogie des formations Beatep, Défa. Cette année, il a suivi le dispositif emplois jeunes. Formation professionnelle insertion Ce groupe est porteur de la réflexion pédagogique des stages de formation d’adultes et demandeurs d’emplois. Formation professionnelle, équipes de santé mentale (ESM) Ce groupe est porteur de la réflexion pédagogique à propos des stages du calendrier régional de formation professionnelle. Adolescents Ce groupe est porteur de la réflexion liée au stage d’approfondissement « Adolescents» et à la valorisation de cette tranche d’âge dans les diverses formations des Ceméa. Petite enfance Ce groupe est porteur de la réflexion liée aux stages d’approfondissements «Petite enfance» et à la valorisation de cette tranche d’âge dans les diverses formations des Ceméa. Maltraitance Les Ceméa de Picardie ont lancé en 98 une réflexion sur la maltraitance et les centres de vacances et de loisirs, un groupe ressource s’est constitué, il est à l’initiative d’une formation nationale de formateurs sur ce thème. L’enfant, le livre Dans le prolongement d’un stage de formation organisé par le ministère de la Jeunesse et Sports, un groupe s’est constitué pour réfléchir sur la place du livre dans les centres de vacances et de loisirs et pour valoriser la littérature jeunesse dans les projets d’animation. Ce groupe a travaillé cette année sur la pédagogie des activités autour du livre et à la création d’une malle «l’enfant et le livre». 14 L es Ceméa, en tant que mouvement d’éducation mettent en œuvre des actions de formation qui ont pour objectif de participer à la transformation de pratiques sociales. Ils réaffirment leur volonté : • Le renforcement des droits aux vacances, aux loisirs, à la culture pour tous les enfants et les jeunes. • Le soutien aux dispositifs tels que le développement de l’aménagement de rythmes scolaires et de l’accompagnement scolaire. • de favoriser le développement humain et social, • de développer et faire respecter les droits de l’enfant, • d’agir pour une société plus juste et plus solidaire, • de lutter contre les exclusions et l’échec scolaire. 1998, est l’année bilan de la Convention triennale Ceméa ministère de la Jeunesse et des Sports. Ces buts ont trouvé une expression particulière, de 1996 à 1998, par les actions engagées par les Ceméa en direction de la jeunesse. • Le développement de la citoyenneté des jeunes, de leurs droits, de leurs possibilités culturelles, à travers une meilleure maîtrise des différents outils d’expression, de communication. Ces trois priorités ont été respectées. L’activité de l’association Ceméa, dont les rapports d’activité annuels comme celui-ci pour 1998, donnent une lisibilité et une visibilité utiles, mais aussi les productions écrites, audiovisuelles et autres, les concrétisent. Ces trois priorités ont été respectées car elles sont au cœur de l’histoire des Ceméa. Elles s’appuient sur des compétences certaines, socialement valides et reconnues au-delà de la mouvance qui demeure la leur : celle des associations laïques, celle des associations complémentaires de l’école publique, celle de l’éducation populaire. Les loisirs et les vacances, un droit Trois raisons pour lesquelles il faut valoriser l’engagement volontaire dans les centres de vacances et de loisirs • L’intervention éducative ne peut pas être la seule affaire des professionnels et des familles même si aujourd’hui, face à quelques urgences, il faut consolider la légitimité et la compétence de ces institutions éducatives que sont l’école et la famille dans un monde moderne et parfois virtuel qui les a déstabilisées. • L’engagement volontaire auprès d’enfants et de jeunes développe la compétence nécessaire à une solidarité active et réciproque, complémentaire des actions liées aux urgences sociales et aux publics les plus démunis, véritables orphelins de la société qui ne sauraient être les oubliés des politiques sociales. • L’animation volontaire possède une symbolique forte. La société, en confiant leurs enfants à des jeunes, leur donne ainsi sa confiance. En retour, les jeunes s’engagent à donner du temps et à se former pour assumer ces responsabilités. Ils accomplissent, ce faisant, un travail incontournable pour devenir adultes. C’est aussi une occasion pour eux de donner un sens à leur intervention et de vérifier leurs projets de formation professionnelle. ■ Former les volontaires de l’animation Dans les régions métropolitaines et dans tous les départements ou territoires d’outre mer, les Ceméa mettent en place des formations pour l’animation volontaire. Elles mobilisent une grande partie des membres actifs des Ceméa. Ces formations s’adressent aux personnes, en particulier des jeunes, qui souhaitent vivre une expérience de prise de responsabilité, en exerçant un rôle d’accompagnement éducatif auprès d’enfants ou de jeunes, en centre de vacances, centres de loisirs sans hébergement, ou au cours des congés scolaires. Ce secteur est réglementé par des décrets, arrêtés et circulaires. Il est contrôlé par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Des brevets d’aptitude attestent des compétences acquises par les personnes au cours des différentes étapes de leur formation. • Le BAFA, Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur est composé de 3 étapes : une formation générale, assurée par les BAFD 1 101 organismes de formation ayant une habilitation Jeunesse et Sports; une formation en stage pratique, sous la responsabilité du directeur du centre de vacances ou du centre de loisirs et un stage d’approfondissement ou de qualification, assuré par les organismes de formation. • Le BAFD, Brevet d’aptitude à la fonction de directeur est lui une formation en cinq étapes : une formation générale, assurée par les organismes de formation ayant une habilitation Jeunesse et Sports, (9 jours) ; un stage pratique dans une structure d’accueil, centre de vacances ou centre de loisirs en situation de direction ou adjoint de la direction (au moins 14 jours); un stage de perfectionnement, assuré par les organismes de formation, (6 jours); un deuxième stage pratique en centre de vacances ou centre de loisirs, en situation de direction (au moins 14 jours); l’écriture d’un bilan de formation. BAFD 3 BAFD 1 1 217 1 819 BAFD 3 80 BAFA 1 498 BAFA 3 578 Stages effectués 1 257 BAFA 3 11007 BAFD 1 16338 BAFA 1 14679 Stagiaires accueillis 28 722 BAFD 3 7 319 BAFA 3 66636 BAFA 1 118 158 Journées stagiaires 208 451 15 Elles s’appuient sur des actions d’intervention dans le champ de l’animation soit volontaire, soit professionnelle. Elles sont caractérisées aussi par une articulation possible entre animation et éducation, garantissant une intervention éducative globale. Enfin, elles bénéficient des lieux d’actions concrets et innovants dans les festivals et les relations internationales. Il convient enfin, de souligner deux orientations fortes inscrites dans la convention entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et les Ceméa tout au long de ces trois années : • La lutte contre l’exclusion et les inégalités, face au développement du dualisme de la société et au morcellement du dispositif de prise en charge des exclus. Les Ceméa étaient très engagés en tant que pôle formateur dans des partenariats de terrain. Malheureusement, le financement de ces actions en 1996-1997 a mis parfois certaines des Associations territoriales des Ceméa dans des difficultés économiques importantes. Elles ont été parfois obligées de se désengager localement en 1998 de ces chantiers. Par contre, comme cela était prévu dans la convention, les Ceméa ont accentué leurs travaux sur les deux dossiers jeunes et santé et, errance des jeunes, en cohérence avec les objectifs fixés initialement. (1998, année bilan de la Convention triénnale Ceméa et ministère de la Jeunesse et des Sports) • Le développement de solidarités multiples, diverses dans une approche et une transversalité favorisant la citoyenneté et la reconstruction d’une identité sociale des jeunes. pour tous les enfants et les jeunes ■ Pour un statut de l’animateur volontaire Ce texte est l’aboutissement d’une réflexion menée d’une part par les fédérations des centres de vacances de la JPA dont les Ceméa, et d’autre part par l’UFCV. Il a été présenté au ministère de la Jeunesse et des Sports lors d’une réunion avec le directeur de la Jeunesse et de la Vie associative. Il est une base de travail pour définir un volontariat dans les centres de vacances et les centres de loisirs qui trouverait sa place dans une redéfinition globale du volontariat. La création du statut de volontaire permettrait de sortir des contradictions actuelles de l’annexe II de la convention collective de l’animation. Définition Le terme de bénévole définit une personne dont les actions sont exercées à titre complètement gratuit, sans indemnisation, ni avantages de quelque nature que ce soit à l’exception de remboursements de frais justifiés. Le terme de salarié s’applique à celui qui échange son travail avec une contrepartie, soit en nature, soit fiduciaire. Cette relation fait l’objet d’un contrat de travail, régi par le code du travail et les conventions collectives. Nous utiliserons le terme de volontaire pour définir une personne qui s’engage, en dehors de son activité principale pour participer à une action d’intérêt général, et reçoit pour cette activité accessoire une indemnisation. Il est situé en dehors du Code du Travail. Cette situation existe déjà en France (pompier volontaire, volontaire dans la coopération, arbitres de sport…). Dans l’absolu, cette notion de volontariat peut s’appliquer à l’ensemble des actions d’intérêt général, et dans un grand nombre de domaines, notamment celui des activités éducatives et sociales pour mineurs (accompagnement scolaire, ludothèques, actions culturelles…). Pour sa part, le dispositif qui va être décrit plus loin ne concerne qu’un secteur limité (celui régi par la réglementation des CLSH, centres de vacances pour mineurs, ainsi que, par assimilation, les centres de vacances pour majeurs handicapés). L’animation volontaire Il est bien entendu que le terme animateur est générique et que sont concernés par cette proposition les volontaires occupant des fonctions pédagogiques : animateur et/ou directeur de CVL, formateur de stages BAFA – BAFD. L’animateur volontaire doit disposer préalablement à son engagement d’une formation conformément à la réglementation en vigueur. Une charte devra préciser les engagements en matière de formation et notamment la recherche et la mise en œuvre de financements devant permettre l’accessibilité la plus grande possible. L’organisme doit prendre en charge toutes les assurances nécessaires pour les volontaires. Limiter la durée Nous proposons que la durée d’intervention de l’animateur volontaire soit établie sur une référence comparable à celle figurant dans la circulaire interministérielle DSS/AAF/A1 94-60 du 28juillet 1994 et à la lettre circulaire ACOSS 9461 du 18août 1994 relatives à la situation des sportifs à l’égard de la Sécurité sociale, soit 5 jours par mois. Toutefois, nous proposons une limitation annuelle différente pour prendre en compte les modalités de fonctionnement des CVL. Celle-ci pourrait porter sur 60 jours par an avec une extension possible à 100 jours pour les étudiants et lycéens. Le dispositif de contrôle Il est nécessaire de mettre en place un dispositif de contrôle. Il appartient à Jeunesse et Sports de vérifier si le postulant remplit les conditions requises. Nous proposons que tout postulant volontaire s’inscrive auprès des services départementaux de la Jeunesse et des Sports qui lui remettront un carnet personnalisé comportant 60 (ou 100) formules, ayant chacune la valeur d’une journée de volontariat. Il pourra donc utiliser pendant l’année son carnet pour donner son temps à une ou plusieurs structures. L’indemnisation On pourrait retenir un plafond identique à celui des textes cités en référence pour la durée, mais sous une forme annualisée. Son montant ne sera soumis à aucune charge, ni impôt, et c’est la formule extraite du carnet personnalisé qui servira de pièce justificative pour la comptabilité de la structure. Les structures habilitées Il est indispensable que les structures autorisées à recourir aux services des volontaires fassent l’objet d’une habilitation par les services départementaux de la Jeunesse et des Sports. En effet, non seulement, elles devront être à but non lucratif, mais de plus accepter de signer une charte sur les conditions d’exercice des volontaires. Cette charte devra préciser entre autres les engagements en matière de formation et d’assurances. Le non-respect de ces dispositions peut entraîner la perte de l’habilitation. La réglementation des centres de vacances et de loisirs doit être réexaminée pour s’assurer que le statut de l’animateur volontaire est conforme à la réglementation en vigueur. ➧ Les loisirs et les vacances 16 ■ Un travail avec les organisateurs Les Ceméa ont poursuivi comme priorité en 1998, leur travail avec les organisateurs de vacances collectives d’enfants et de jeunes. Ils développent ainsi en amont et en aval des actions de conseil, d’accompagnement et de formation continue. Travaux de conseil ou d’étude Cette dimension a tendance à s’amplifier fortement dans l’ensemble du réseau des Associations territoriales. Elle prend des formes très liées à la demande locale. • En Picardie, les Ceméa à travers un partenariat avec des syndicats intercommunaux (Ponthieux, Marquenterre, le Santerre, le CACIT de Chauny, le Noyonais, les villes d’Amiens et de Doullens) ont aidé à la mise en place de projets et à l’accueil de stagiaires et ont participé à l’élaboration d’une charte de qualité sur les CLSH de la Somme et de l’Aisne. • Les Ceméa d’Auvergne, sont engagés sur ce même type de charte de qualité dans le Puy-de-Dôme. Ils accompagnent également une trentaine de centres de loisirs sous forme de conseil à la direction de séjours en milieu rural. Ils participent à un observatoire régional des centres de vacances animé par la Direction régional de la Jeunesse et des Sports. • Les Ceméa d’Alsace participent également à une telle charte de qualité en direction des CLSH. • Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais, reconnus comme organisme conseil par les acteurs de projet de développement d’activités d’animation (cf. politique «Nouveau services, emplois jeunes»), ont réalisé un diagnostic sur la ville de Sunain, pour l’élaboration d’un contrat «Enfance » entre la ville, la CAF, et la DDJS. Organisation de journées d’étude ou de réflexion • Le département Politiques Vacances Loisirs des Ceméa a mis en place un groupe de travail régulier avec des organisateurs au plan national (CCE SNCF, CRE RATP, PEP, HPE, services enfances des villes de Montreuil, Saint-Denis, APAJH, Diabolo Menthe…). Ce groupe traite de l’actualité du secteur des CVL, débat sur les outils pédagogiques des Ceméa et construit des positionnements pour les vacances collectives des enfants et des jeunes. • Dans le cadre de leur engagement pour les centres de vacances et de loisirs, les Ceméa ont organisé en 1998 dans de nombreuses régions, des travaux de réflexion sur les questions du statut de l’animateur volontaire (notamment en Provence - Alpes - Côte-d’Azur, en Limousin, Midi-Pyrénées). • Les Ceméa de Picardie ont organisé des actions de prévention de la toxicomanie en direction des publics animateurs. • Les Ceméa de Franche-Comté ont renforcé leur relation avec les PEP du Doubs et travaillent sur les problématiques des séjours pour adolescents, avec les organisateurs locaux, affiliés à la JPA du Doubs. • En Bretagne, les Ceméa ont animé plusieurs rencontres à thèmes avec les organisateurs de la région. Interventions pédagogiques et accompagnement de projets Au-delà d’actions de conseil dans le cadre d’une politique globale, les Ceméa organisent aussi des formations spécifiques sur des objets précis. • Ainsi les Ceméa de Provence - Alpes - Côte-d’Azur, ont formé pour la ville de La Seyne (Var) et à la demande de la DDJS du Vaucluse des animateurs et des directeurs à la méthodologie de projet (respectivement 12 et 45 personnes). À noter également des interventions auprès d’animateurs et de directeurs de centres de vacances et de loisirs à propos des contrats éducatifs locaux (DDJS Vaucluse). • Pour la troisième année, les Ceméa de Picardie ont mené un partenariat avec la MSA (Mutualité Sociale Agricole) de la Somme. La MSA a mis en place un service sur les loisirs. Son objectif est de mettre en place des séjours en direction d’adolescents et de pré-adolescents. Cette année y ont été inclues des rencontres internationales. Les Ceméa ont assuré la formation de 20 animateurs en stage de base et de perfectionnement, les séjours étant le lieu de stage pratique. • Les Ceméa ont assuré un travail d’aide pédagogique au montage des séjours. Un certain nombre de formateurs Ceméa ont participé à l’encadrement de ceux-ci. Un travail en commun, en particulier avec les Ceméa Italiens a favorisé les échanges et la construction par les animateurs des pays concernés et par les jeunes, des projets de ces rencontres. À noter également un partenariat avec les PEP autour de la formation des animateurs, qui voit les Ceméa de Picardie assurer la formation des équipes PEP tant dans le domaine des vacances que sur le secteur social et d’avoir en contrepartie un lieu d’activité professionnelle pour les stagiaires des Ceméa. Ce partenariat devrait voir d’autres développements dans les années à venir. un droit pour tous les enfants et les jeunes • En septembre1998, après rencontre avec des responsables du Comité d’entreprise de la RATP, les Ceméa de Picardie ont signé une convention. Outre l’accueil de stagiaires BAFA et BAFD, les Ceméa interviendront sur des journées de formation et des temps de réflexion sur les vacances que cette structure met en place. Il s’agit pour les Ceméa de participer à la mise en œuvre d’un projet éducatif global. • Les Ceméa du Limousin participent au groupe de pilotage de suivi des centres de loisirs sans hébergement en Haute-Vienne. Ce groupe a été initié par la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports, il est composé de la Caisse d’allocations familiales, du Conseil général et de représentants d’associations organisatrices de formation dont les Ceméa. En 1998, le groupe a organisé des rencontres délocalisées avec les organisateurs de CLSH et des directeurs, afin de repérer leurs demandes d’aide technique, de formation, les difficultés d’organisation de leurs centres de loisirs. Le groupe a mis en place également des formations complémentaires pour les animateurs des centres de loisirs, (les Ceméa en ont organisé une, autour des jeux avec nouveaux engins, freesbees, indiacas, crosses…) et un centre de ressources dont la mission est de soutenir les actions des CLSH et de les aider en coordonnant des moyens techniques. • Les Ceméa du Limousin ont organisé en partenariat avec la ville de Limoges trois séjours pour des adolescents de 13 à 17 ans issus de l’agglomération urbaine. Ces séjours ont permis à 41 jeunes de partir en vacances. Les Ceméa de Midi-Pyrénées ont également fait partir 40 jeunes en centre de vacances l’été 1998. • En Pays-de-Loire, les Ceméa ont mis en place une formation d’agriculteurs accueillant des enfants sur leur exploitation en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire. • Un travail avec l’UCPA a été mené par l’institut de formation des Ceméa Ile-de-France (Infop) à travers la mise en place de formations des directeurs, de stages spécifiques et de journées de travail sur la notion de projet. • Les Ceméa de Mayotte ont renforcé leur collaboration avec la Fédération des centres de vacances et de loisirs de Mayotte, afin d’améliorer en commun la qualité de l’animation en direction des enfants dans l’île. Chaque commune s’est dotée maintenant d’un centre de loisirs de l’enfant et du jeune. 17 ■ L’aide au placement des stagiaires BAFABAFD, une priorité des Ceméa renforcée En référence à leur engagement qualité, les Ceméa continuent d’améliorer leur système de placement. • Une mission nationale initiée en 1998, a eu pour objet d’aider les Associations territoriales à renforcer leur dispositif d’aide au placement des stagiaires BAFA. • Ainsi les Ceméa Rhône-Alpes concrétisent en 1998 le travail relancé en 1997 par la mise en œuvre d’un nouveau service d’aide au placement. Une permanence, de nouveaux outils de communication, un traitement rapide et efficace des offres et démarches en témoignent. • En Picardie, un service régional télématique 3614 Ceméa Pic a permis la mise en relation de 2500 stagiaires avec 800 organisateurs tant associatifs que collectivités locales ou comités d’entreprises à travers la mise en place de codes d’accès personnalisés garantissant un accès réservé. Ce service est doublé d’un accueil personnalisé d’aide au placement avec une secrétaire de mai à juillet sur ce service et qui accueille organisateurs/stagiaires et animateurs formés. • Depuis le 11mai 1998, les Ceméa de Haute-Normandie ont créé un emploi à plein temps d’animatrice du bureau de placement. Ceci a permis de développer : - un accueil, un accompagnement et un suivi des personnes à la recherche d’un poste tant au niveau de l’animation volontaire que professionnelle (aide à l’écriture des CV et des lettres de motivations, préparation à l’entretien d’embauche…), - la relation aux organisateurs, ce qui a permis de fidéliser leurs demandes au bureau de placement, - un service d’informations auprès des organisateurs, des directeurs et des animateurs, concernant la convention collective, les textes Jeunesse et Sports… - une diffusion mensuelle de propositions de postes par le biais du journal Kaléidoscope. Le nombre de demandes de personnel sur la période 19971998 a quasiment doublé. • En 1998, les Ceméa du Languedoc-Roussillon ont traité plus de 850 demandes d’animateurs ou de directeurs au sein du bureau de placement qu’ils gèrent avec les Francas. Les loisirs et les vacances 18 ■ L’institut de formation professionnelle des Ceméa d’Ile-de-France Cet institut des Ceméa Ile-de-France (Infop) travaille sur les questions de développement local et de développement social, conçus comme des stratégies au service des habitants, permettant de maintenir et de réorganiser le lien social et la citoyenneté. Les publics accueillis sont soit des professionnels (logique de formation professionnelle continue) soit des jeunes (accès à une formation qualifiante professionnelle), soit des personnes en reconversion professionnelle (CIF, AFR, contrat de qualification). En 1998, l’Infop a organisé : • des formations professionnelles diplômantes préparant aux diplômes de la filière Jeunesse et Sport, le Défa (110 stagiaires, quatre promotions, soit 4443 journées stagiaires et environ 35000 heures stagiaires), deux Beatep, un Bapaat et un Beesapt. • un diplôme universitaire de deuxième cycle “gestion des organismes de l’économie sociale” avec l’Université de Paris X Nanterre (33 stagiaires, soit 432 journées stagiaires). • des formations professionnelles continues avec les villes de Cergy, Pantin et Clichy (formation d’animateurs sur les pratiques, adaptation des personnes à de nouvelles fonctions), avec le centre gériatrique Broca La Rochefoucauld sur l’animation auprès des personnes âgées (formation pour les personnels aides-soignants centrée sur la communication et l’animation avec des personnes âgées dépendantes) et sur des thématiques précises: animation d’ateliers d’écriture et diriger une équipe. Un travail important a été mené avec l’UCPA pour développer la qualité pédagogique des séjours et du travail en équipe. L’ensemble de ces actions représente un accueil de 218 stagiaires pour environ 1220 journées formation, soit près de 10000heures stagiaires. • l’Infop est également impliqué en Palestine dans la bande de Gaza dans un projet sur des problématiques de formation et d’éducation non formelle en partenariat avec l’Institut palestinien Canaan et Enfants réfugiés du monde, notamment. Un cycle de conférences Engagée depuis près de trois ans, une programmation de conférences s’est poursuivie en 1998. Elle offre un espace de rencontre inter-promotions propice aux échanges. Voici les thèmes pour 1998 : « La protection judiciaire de la jeunesse », « Les nouvelles technologies de la communication, un enjeu pour l’éducation populaire et la culture », « Philosophie et animation », « La politique de la ville », « L’activité - les activités », « De quelques problématiques dans la gestion du personnel », « Théâtre et politique », « Le socio-sportif », « L’apport de la psychanalyse à l’éducation », « Propos apéritifs ou le plaisir de la nourriture », « Éducation des adultes : exclusion ou inclusion », « L’éducation populaire, aujourd’hui ». ■ Former les professionnels de l’animation En 1998, les activités des Ceméa ont porté sur l’ensemble de la filière des diplômes d’État dont le ministère de la Jeunesse et des Sports assure la tutelle. • Le Bapaat (Brevet d’aptitude professionnel d’assistant animateur technicien) qui est le premier niveau de la filière a été mis en place dans 9 associations territoriales. • Le Béatep (Brevet d’État d’animateur technicien de la jeunesse et de l’éducation populaire) qui lui est référencé au niveau IV, c’est-à-dire au niveau baccalauréat a été mis en place dans 19 associations territoriales. • Concernant le Défa (Diplôme d’État relatif aux fonctions d’animation), l’intervention des Ceméa s’est faite sous deux formes : • Par l’organisation de promotions en centres sur cinq régions (Ile-de-France, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et la région Centre en partenariat avec les Pays-de-Loire et Poitou-Charentes). • Par l’organisation, soit isolée, soit intégrée dans des partenariats inter-associatifs, d’unités de formation (UF) mises en œuvre dans 8 autres associations régionales (Pays-de-Loire, Champagne- Ardenne, Provence - Alpes - Côte-d’Azur, Auvergne, Basse-Normandie, Lorraine, Picardie, Alsace). • Une formation du DÉ-DPAD (Diplôme d’État de directeur de projet d’animation et de développement) diplôme de niveau II, a été mise en place par les Ceméa du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Elle a obtenu le soutien de la délégation aux formations du ministère de la Jeunesse et des Sports (aide aux actions innovantes). • L’institut de formation des Ceméa (Infop) a également conduit une formation diplômante avec l’université de Nanterre : développement local urbain et gestion des associations et des organismes de l’économie sociale. • Les Ceméa ont également organisé 42 stages de formation professionnelle non diplômante à l’animation. L’ensemble de ces formations à l’animation professionnelle a accueilli en 1998, 2 648 stagiaires correspondant à plus de 96000 journées formation et 164 stages. Les contenus des Bapaat et des Béatep Une part importante de ces formations vise à répondre à des besoins de développement des loisirs quotidiens des enfants et des jeunes en articulation avec l’aménagement du temps et des rythmes scolaires et donc de développement d’activités post et périscolaires. Si ce développement est souvent en lien direct avec la politique de la ville, les problématiques de développement local rural ne sont pas non plus absentes. Bapaat Loisirs du jeune et de l’enfant (Aquitaine, Martinique, Champagne-Ardenne, NordPas de Calais, Bourgogne, Haute-Normandie, Alsace, Ile de France, La Réunion). Beatep Animateur des groupes et des collectivités (Infop Ile de France) Politique de la ville (Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie) Activités sociales et vie locale (Infop Ile de France) Animateur relais dans la cité (Martinique, Bourgogne, Centre, Midi-Pyrénées) Médiateur du livre (Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie) Animateur de ludothèque (Bretagne) Environnement (Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Nord-Pas de Calais) Tourisme (Auvergne) Animateur scientifique (Martinique, Haute-Normandie, Midi-Pyrénées) Animation locale et citoyenneté (Champagne-Ardenne) Animation locale et communication (ChampagneArdenne) Agent de développement local (Pays de Loire, Alsace, Picardie) Malades et handicapés (NordPas de Calais) Personnes âgées (LanguedocRoussillon, Lorraine) Enfance jeunesse (Centre) Petite enfance (Haute-Normandie, La Réunion) Animateur culturel et sportif (Picardie) Socio-sportif (Poitou-Charentes) Développement local et activités internationales (RhôneAlpes) Animateur de quartier, dans et autour de l’école (Provence-Alpes-Côte d’Azur) Accompagnement scolaire et citoyenneté (Rhône-Alpes) Cirque (Haute-Normandie) Animation et territoire (Poitou-Charentes). un droit pour tous les enfants et les jeunes 19 ■ Dans le cadre des politiques de la ville Les Ceméa, au plus près du terrain, sont engagés souvent en partenariat avec d’autres acteurs, dans la formation des acteurs professionnels ou bénévoles. Voici en 1998, plusieurs situations différentes pour illustrer le travail mené par les Ceméa. • Le dispositif Ville, Vie, Vacances, est mis en place par les préfets dans le cadre des politiques de la ville. Les Ceméa de Rhône-Alpes y ont été associés et sont intervenus dans la formation des personnels permanents et vacataires intervenant pendant l’été dans l’encadrement de séjours ou d’activités de proximité pour les villes de Lyon et de Villeurbanne (respectivement 8 structures, concernées, 3 chefs de projets impliqués et 5 animateurs formés; 10 structures concernées, 13 animateurs formés, ainsi que 8 jeunes qui ont encadré 200 autres jeunes de Villeurbanne sur 25 chantiers d’été). Le travail réalisé a consisté en réunions avec le service jeunesse (Villeurbanne), de temps de travail avec les directeurs des structures ou les permanents (Lyon, Villeurbanne), des visites de terrain (15 environ), des journées de formation et des réunions de bilan avec les structures et les mairies. • Cet engagement dans les dispositifs, on le retrouve également comme priorité dans les actions des Ceméa du Nord- Pas-de-Calais (formation des animateurs). • Prévention des violences en situation éducative, tel est le thème de cette formation, organisée par les Ceméa de Bretagne, dans le cadre du contrat ville, qui a rassemblé des animateurs péri-scolaires et de CLSH, des animateurs de la MPT, du centre social et de la bibliothèque et des éducateurs de prévention. • Suite à un appel d’offre et après une rencontre avec les différentes structures concernées, Jeunesse et Sports, DDTE, Conseil régional et employeurs, l’IFEP Léo Lagrange et les Ceméa de Picardie ont mis en place une formation en direction des emplois villes sur l’Oise. Celle-ci s’est déroulée à raison d’une journée par semaine et 5 à 6 périodes de regroupements d’une semaine. Elle a préparé les stagiaires au Bapaat ou au Beatep, selon leur niveau et la réussite aux tests de sélection, prévus en milieu de formation. Cette action s’est déroulée sur cinq sites : Compiègne, Noyon, Beauvais, Méru, Creil. Cette action, mise en place en 1997, s’est prolongée en 1998 • À Orléans, les Ceméa du Centre ont piloté, en partenariat avec le service de transport urbain de l’agglomération orléanaise (Semtao), un projet culturel. Il s’est déroulé dans un quartier sensible et avait pour objectif de remobiliser les jeunes autour de la réalisation d’une BD «je veux qu’on m’aime» et de la conception d’un spectacle de théâtre. Celui-ci a été joué au cours de 20 représentations dans un bus. Un film a été réalisé tout au long de ce projet qui a rassemblé également le collège, la Caisse d’allocations familiales, la bibliothèque du quartier, plusieurs associations locales et la ville d’Orléans. • Sept journées de formation des habitants d’un quartier de Douarnenez ont été confiées par la Caf du Sud Finistère aux Ceméa de Bretagne. L’objectif de ces formations est triple. Il s’agit de valoriser des pratiques d’animation des habitants d’un quartier en direction des enfants de 5 à 12 ans, de renforcer le rôle éducatif des parents en situation d’acteurs intervenant sur le temps libre, et de développer une formation à la citoyenneté. Une quinzaine de personnes du quartier de Kermarron se sont pendant la formation, perfectionnées dans différentes techniques d’animation (construction de cerfs-volants, de masques, pratiques de jeux, jeux chantés, d’activités de découverte du milieu). Un travail a été également mené sur la connaissance du public enfant et sur la préparation de mini séjours d’été (organisation, vie collective, vie quotidienne…). Cette action renforce l’implication de ces habitants dans l’animation de projets au sein du centre social. ■ Etude pour la ville d’Annonay En 1998 les Ceméa de Rhône-Alpes ont répondu à la demande de la municipalité d’Annonay pour conduire une étude afin de mesurer l’adéquation entre l’offre et la demande dans le domaine des loisirs en direction des jeunes de la ville. Cette étude visait plus particulièrement les jeunes en « rupture de l’utilisation de l’offre» et devait permettre d’alimenter la politique de la jeunesse de la municipalité. Les Ceméa ont construit ce travail avec une association spécialisée en sociologie urbaine Trapèze, pour que les compétences et les connaissances des Ceméa dans le champ de l’animation et des loisirs puissent être renforcées par des compétences de spécialistes de l’étude et de l’enquête (guide d’entretien, outils d’analyse…). Cette étude a fait parler les jeunes des quartiers, les personnels des structures de loisirs, les responsables des différents services de la ville, elle exprime leurs demandes, elle ana- lyse l’adéquation entre l’offre du contrat de ville et la demande des jeunes, elle propose des pistes, et des méthodes pour faire évoluer les projets et les pratiques. Elle s’appuie sur une exploration des textes officiels et des circulaires portant sur les grands dispositifs publics, des contrats et conventions passées entre les municipalités et les associations, des dossiers d’agrément des centres sociaux, des programmes d’activités et des budgets. Ce travail important a mobilisé pendant sept mois deux salariés et deux membres actifs bénévoles des Ceméa ainsi que quatre membres de Trapèze pour conduire les entretiens, exploiter les résultats, conduire les analyses et rédiger les rapports d’étape et le rapport final. La municipalité a été satisfaite du travail rigoureux mené. Elle sollicite aujourd’hui les Ceméa pour l’accompagnement dans la définition et dans l’écriture de leur projet politique en direction de la jeunesse Les loisirs et les vacances 20 ■ Cap Découvertes : un projet de loisirs piloté par les Ceméa d’Auvergne dans un quartier considéré comme difficile Les Ceméa d’Auvergne ont été sollicités pour mettre en place un projet de loisirs sur le quartier des Vergnes à Clermont-Ferrand. Il s’agissait d’offrir une possibilité de loisirs pour les enfants ne fréquentant pas les structures existantes. Ce projet envisageait l’animation et l’offre de loisirs comme supports à une socialisation des enfants, à une ouverture vers un univers plus large que celui du seul quartier, d’où le nom choisi « Cap Découvertes». Ce pro jet se voulait aussi support à une (re)mobilisation des parents. Il a été pédagogiquement piloté par les Ceméa dans le cadre d’un comité réunissant des représentants de différentes instances: Caisse d’allocations familiales, Jeunesse et Sports, Office clermontois de la jeunesse et des loisirs, Comité de quartier des Vergnes, Pupilles de l’enseignement public. ■ Des centres d’accueil permanents • Le centre Ceméa du Château de Vaugrigneuse est situé dans l’Essonne en Ile-de-France. Il accueille des formations animation volontaire pour 40% de son fonctionnement et des activités éducatives et de loisirs pour 60 % (associations, écoles, collèges, centres de loisirs…). Le centre organise des classes de découverte (théâtre, nature, loisirs mécaniques…) et des activités pour les CLSH. En 1998, 26934 journées participants ont été réalisées accueillant 6000 personnes différentes. De plus le centre est restaurant scolaire pour la commune (80 repas/j) et pour une association de formation du secteur de l’éducation spécialisée (20 repas/j). • Un autre centre d’accueil, Géorama, est directement géré par les Ceméa des Pays-de-Loire. Il est situé près de Saint-Nazaire. Il accueille un certain nombre de stages de formation d’animateurs ou de directeurs de centres de vacances et des groupes d’enfants, en classe de bord de mer ou environnement. Ces activités correspondent à 10492 journées participants pour 1998. • À Aniane, le centre des Ceméa du Languedoc-Roussillon est très impliqué dans des politiques de développement local (accompagnement scolaire, centres de loisirs, classes de découverte, activités scientifiques et techniques). 2200 enfants et jeunes ont séjourné sur le centre. Celui-ci a accueilli 150 séjours différents représentant un total de 3300 personnes soit 12400 journées (50 % centres de vacances, 18% classes de découverte). • Par ailleurs les Ceméa gèrent le centre de Saint-Front (Haute-Loire) qui accueille notamment des centres de vacances, des stages et des classes prenant en compte l’accueil des personnes porteuses de handicap. Ces activités ont représenté en 1998 10000 journées participants environ. L’évaluation menée par l’équipe de pilotage du projet a fait notamment apparaître l’enjeu d’un travail en réseau. Le démarrage du projet a été facilité par un ancrage dans la réalité du quartier. C’est avec l’appui du centre social, d’assistantes sociales, de la directrice et du directeur des deux écoles du quartier que le démarrage du projet a pu être relayé dans une dynamique de proximité. Ce travail a notamment permis de repérer les enfants qui pouvaient être le plus directement concernés. De plus, le projet a prouvé que les parents pouvaient être de véritables relais à partir du moment où ils avaient confiance dans le projet et dans ses acteurs. C’est une donnée supplémentaire qui plaide pour un travail coordonné entre les différents acteurs sociaux et éducatifs du quartier, pour un travail des animateurs conçu au départ comme ne s’arrêtant pas aux seuls actes d’animation ni à leur préparation. Un important travail de médiation auprès des familles est à prévoir. Éducation à l’environnement en centre de vacances et de loisirs Le CVL est un outil privilégié d’éducation à l’environnement, complémentaire de l’école. Surtout quand on voit l’évolution actuelle des classes de découverte. Sa vocation première et originale est de faire découvrir le milieu pour le comprendre, tout en apprenant à l’aimer pour aussi le respecter. Tout ceci, sans brûler les étapes, en particulier avec les enfants de 6-12 ans. Leur attrait pour la nature est fort, parfois au détriment d’un intérêt pour la dimension humaine qui est aussi un élément de l’environnement, un terrain de découverte très riche, mais parfois plus difficile à mettre en œuvre. un droit pour tous les enfants et les jeunes 21 ■ Handicap et centre de vacances Les Ceméa se sont toujours inscrits au côté de la JPA, d’associations ou de comités d’entreprise dans la défense au droit aux vacances pour tous, et ont été de ceux qui, depuis 40 ans, se sont préoccupés des loisirs des personnes handicapées, faisant en sorte que l’on prenne en compte leurs difficultés et celles de leurs familles. C’est ce potentiel d’intentions qui émane de la présence active des personnes handicapées dans une collectivité ordinaire qui constitue aussi ce que l’on peut nommer le patrimoine social et humain. • Par une incitation forte à l’accueil des handicapés dans les structures de loisirs et des centres de vacances. • Par la formation des personnels d’encadrement de centres de loisirs mais aussi des centres plus permanents afin d’y mettre en œuvre une politique d’intégration qui favorise ainsi l’alternance entre milieu spécialisé et milieu ordinaire. Il ne s’agit, en aucun cas de former des " spécialistes ", mais des animateurs préparés à vivre des vacances avec des enfants, adolescents, adultes qui peuvent être handicapés, en prenant en compte leurs particularités, qui tiennent parfois davantage au fait de l’exclusion dont ils sont l’objet que des soins spécialisés qu’ils nécessitent. L’accueil des handicapés dans les structures de vacances et de loisirs Le centre de vacances et de loisirs semble être pour les Ceméa le lieu « privilégié» de l’intégration. Espace libéré des conditionnements les plus habituels, le temps et l’espace du centre de vacances offrent un moment de rupture, de changement du cadre de vie, d’alternative à la vie domestique quotidienne, de «passage» qui permet le changement qui se traduit par: un autre lieu, une autre activité, un autre environnement, un autre mode de relations sociales. Le loisir c’est aussi et surtout l’espace de liberté du temps libre, du jeu, de la création, qui favorise les expériences nouvelles et contribue ainsi de manière importante à l’éducation. C’est la dimension du plaisir sur laquelle il faut insister, tant il paraît difficile parfois de concilier cette dimension avec nos représentations de la personne handicapée (représentation parfois trop médicalisée) dépourvues de l’idée d’un corps qui peut prendre plaisir. L’espace des loisirs et des vacances, c’est aussi l’occasion de rencontres avec d’autres, permettant de rompre l’isolement de certaines personnes handicapées dont la situation nécessite parfois une prise en charge institutionnelle, au quotidien, spécialisée. À l’heure où l’insertion des personnes en difficulté est posée à partir de l’intégration dans toutes les structures ordinaires (milieu scolaire, milieu du travail), soulignons donc l’intérêt des pratiques d’intégration en milieu des loisirs, un peu moins contraignant et un peu plus éloigné des normes sociales d’adaptation et sans les contraintes de la performance. Ce milieu où l’espace et le temps seront laissés à la personne pour lui permettre de vivre son épanouissement individuel, son originalité, et exercer son droit à la différence, entendu comme droit d’être soi-même et comme liberté d’être soi. Quand les Ceméa affirment que «tous les centres de vacances peuvent accueillir des enfants handicapés» c’est parce que la question du projet est au cœur de leurs préoccupations. Accueillir les personnes handicapées c’est mieux comprendre ou faire comprendre la pédagogie et les méthodes d’éducation active dans tous les centres de vacances, une pédagogie qui prend en compte le désir du sujet, qui construit le projet de loisir avec les participants. Car accueillir des personnes handicapées, c’est être capable d’accueillir l’imprévu, l’originalité de tout être humain qui ne ressemble à aucun autre. En ce sens, le centre de loisir aura la volonté d’associer les usagers, d’écouter les partenaires (spécialisés) et d’anticiper une organisation qui favorise un espace de création et d’invention. La formation des personnels de l’animation, d’encadrement des centres de vacances et de loisirs Comment sensibiliser les animateurs aux problèmes des enfants, adolescents handicapés ? En travaillant : • Sur la forme et sur la pédagogie des stages. • Sur la notion d’inadaptation. • Sur les conditions nécessaires à l’intégration. • Sur l’analyse des pratiques. Afin de prioriser ce qui va être différent entre l’enfant rapidement à l’aise en centre de vacances et l’enfant en difficulté. Dans ce «projet pédagogique», la notion de handicap est particulièrement intéressante dans la mesure où elle permet de poser les problèmes inhérents à toute démarche éducative et par-là même, permet de mieux cerner les difficultés rencontrées habituellement avec un groupe d’enfants ou d’adolescents: le handicap servant de « loupe». Aborder la question du handicap, s’inscrit dans une démarche pédagogique globale, qui, tout en reconnaissant la spécificité des problèmes liés aux handicapés considère que les difficultés qui lui sont liées, viennent s’ajouter plutôt que se substituer aux difficultés que peuvent rencontrer les personnes dites «normales». Cette démarche pédagogique facilite une approche et une compréhension des problèmes réels que posent tous les enfants et est un levier pour développer une réflexion en terme de méthodes actives et d’invention pédagogique chez les animateurs. Quelques exemples de thèmes mis en réflexion (dans les stages) : • La vie quotidienne: permet à l’animateur de pouvoir saisir la permanence de certaines difficultés à travers les différents moments de la journée. • La vie collective: l’organisation petit groupe – grand groupe permet à chaque enfant (chaque personne) de trouver «sa» place, parce qu’elle favorise le libre choix de son activité, de son rythme, de ses copains, de l’adulte de référence. • L’activité : permet d’aborder la difficulté de certains enfants de se situer dans l’espace et dans le temps, de repérer les liens afin qu’il ne soit pas isolé dans les pratiques d’activité qui doivent favoriser l’expérimentation (notons au passage l’intérêt d’activités moins structurées, qui ne nécessitent pas trop de technicité comme les terrains d’aventure…). • Le jeu: sachant que tous les jeux peuvent être proposés, même à des enfants très handicapés, sachant qu’ils peuvent y participer sur leur mode personnel (procédés pédagogiques qui favorisent cette participation). À côté des droits sociaux (droit à l’éducation, au logement, à la nourriture, droit au travail…), certains autres droits sont à défendre : • • • • Droit à l’imaginaire et au jeu. Droit à la parole et au plaisir. Droit à la création et à l’invention Droit à l’émotion et au partage de ces émotions. Ce sont des droits qui sont ouverts par les loisirs, les vacances, la culture, maillons tout à fait importants dans la réhabilitation des êtres humains et qui constituent un enjeu de citoyenneté. Les loisirs et les vacances 22 ■ Droits de l’enfant À l’occasion de la journée des droits de l’enfant, des associations picardes ont offert une caravane-centre d’animation aux enfants des gens du voyage.` Le «Rapide» (regroupement associatif picard pour les droits de l’enfant) a voulu marquer le coup lors de la journée nationale des droits de l’enfant: ce collectif (Ceméa, PEP 80, Secours populaire français, Amnesty international, Ligue des droits de l’homme, Conseil départemental des associations familiales) a installé cette caravane-centre d’animation sur le terrain du Grand Marais à Amiens. Deux animateurs s’y sont relayés, dans le cadre d’un projet éducatif des PEP. Le 20novembre aura ainsi été «l’occasion de donner un coup de projecteur sur un certain nombre de problématiques qui touchent encore aujourd’hui l’enfance et la jeunesse de notre pays, mais plus précisément de notre département», explique Bruno Dupuis, coordinateur du Rapide. En effet, «il y a encore et toujours trop de précarité dans notre département, là ce sont les gens du voyage et leurs enfants qui vivent dans des conditions déplorables, ici ce sont des familles et leurs enfants, expulsés de leur logement, et toujours beaucoup d’enfants et d’adolescents qui ne bénéficient pas d’une alimentation saine, d’une hygiène correcte, de temps de loisirs». Ce numéro spécial a été conçu et diffusé pour la journée international des droits de l’enfants. Il résulte d’un partenariat Ceméa, Francas, Ligue de l’enseignement et les éditions Milan. Droits et pouvoirs des enfants : des espaces pour agir Convaincus de la valeur éducative des vacances collectives, certains que les centres restent des espaces privilégiés pour l’initiative, la liberté de choix et le travail en équipe; il s’agit pour les Ceméa en préparant les centres, de penser une organisation qui assurera aux enfants leurs droits fondamentaux. Entre autres: droit à l’éducation; droit à la liberté d’expression (art. 13, ou droit d’être entendu et d’obtenir des réponses - positives ou négatives - de la part des adultes); droit de recevoir et de répandre des informations (art. 13); droit au respect de sa vie privée (art. 16); droit au loisir, au jeu et à la participation à des activités culturelles de son choix (art. 31, droit de s’amuser). Il s’agit surtout de mettre ces droits en pratique, de les rendre réels. Le centre de vacances peut être, pour les adultes et les enfants, un lieu privilégié d’entraînement à leur mise en actes… Organiser des espaces pour que les enfants décident avec les adultes ne dispense pas ces adultes d’observer et d’écouter au cours de la journée, bien au contraire… Pour décider de leurs activités lors de ces réunions, les enfants doivent également avoir accès à toutes les informations disponibles concernant la structure et le milieu dans lequel elle est implantée (possibilités du milieu naturel et humain, moyens matériels et financiers…). Il va de soi aussi que l’espace a été préalablement aménagé, enrichi par les adultes pour favoriser les activités spontanées, stimuler les envies d’aventure et susciter des entreprises ambitieuses. un droit pour tous les enfants et les jeunes 23 Redonner visibilité au capital d’initiatives populaires qui concourent à rendre les gens acteurs d’initiatives collectives Derrière la scène visible, derrière les images émouvantes d’enthousiasme lors de grandes manifestations culturelles: des milliers d’acteurs de l’ombre, animateurs, leaders culturels, hommes et femmes de contacts, militants de longue date ou de l’instant, capables de s’engager, de rassembler, de conduire des initiatives. La mode des événements pilotés par des spécialistes du décorum ne doit pas faire oublier la force d’initiative des volontaires qui sont à la base des réussites; ni faire oublier le travail permanent et discret des organismes, mouvements, fédérations au quotidien de l’éducation populaire… Celui qui a vécu un BAFA et expérimenté le travail éducatif en centre de vacances et de loisirs, agit sur sa vie, sa profession, son rôle dans la famille par l’attention portée aux autres et aux événements de la société. Celui qui se passionne pour une activité en foyer rural, en équipe sportive, en groupe musical, de théâtre, dans une activité humanitaire, de solidarité, d’action politique syndicale, prend conscience des stratégies de changement social. La force d’initiative se démultiplie lorsqu’elle s’organise, se complexifie, sort de la solitude à l’aide des réseaux de militance (associations, fédérations, actions communes, prises de paroles…). La résistance et la critique des sociétés où triomphe l’idéologie du seul marché, moteurs d’avancées, nécessitent détermination afin d’ouvrir des millions de gens à des pratiques aidant à maîtriser et à transformer des réalités sociales. Il y a urgence à redonner visibilité au capital d’initiatives populaires qui concourent à rendre les gens acteurs ensemble, d’initiatives les plus larges et les plus variées possibles. Le multimédia au cœur de l’éducation populaire Une accessibilité à plusieurs facettes L’égalité des chances passe par l’accessibilité du plus grand nombre à ces médias. Cette question renvoie d’abord aux coûts d’équipements, d’abonnements et d’achats des contenus édités. Ce que défendent les Ceméa et d’autres associations, c’est la mise en place d’accès publics, dans les écoles, les centres de loisirs, les bibliothèques, les centres culturels, les centres sociaux… Mais au-delà de ce problème d’équipements, il faut aussi poser l’enjeu de l’accessibilité éducative et intellectuelle. Il s’agit d’une nouvelle alphabétisation à ces langages. La primauté du projet Cela passe par la formation des acteurs aux systèmes technologiques mais surtout aux conditions nécessaires de cette intégration dans les lieux éducatifs ou culturels… C’est un enjeu d’éducation populaire que de réaffirmer cette primauté du projet par rapport à la technologie; il signifie la primauté des politiques publiques dans le domaine de l’éducation et de la culture par rapport aux politiques industrielles. La défense du pluralisme des idées Les contenus au-delà d’eux-mêmes, dans le domaine de l’éducation et de la culture, véhiculent une certaine vision du monde, de la relation à l’autre, du vivre ensemble, des représentations culturelles, des manières de concevoir l’acte d’apprendre. L’hégémonie d’une industrie culturelle à l’échelle mondiale est un risque pour le pluralisme des idées. L’existence d’autres produits issus de cultures non hégémoniques est essentielle. ■ Rencontre pour l’avenir de l’éducation populaire Lors de ces rencontres*, organisées par le ministère de la Jeunesse et des Sports sous la présidence de madame la Ministre Marie-George Buffet, le Cnajep a demandé aux Ceméa de témoigner et de réaffirmer qu’au banc d’essai des fonctions collectives, il est des terrains qui ont fait leurs preuves en croisant le politique, le socio-économique et les activités éducatives et culturelles. Les Ceméa ont pris deux exemples pour appuyer leurs propos, le premier celui de l’engagement volontaire pour l’animation et la direction des centres de vacances et de loisirs, le second celui du volontariat européen. Ces exemples concernent quelques centaines de milliers de jeunes aujourd’hui. * Les 5 et 6novembre 1998, à la Sorbonne, Paris. 24 L’ école, de la maternelle à l’université est le lieu fondamental d’apprentissage et d’acquisition des connaissances. Elle est également un lieu de promotion sociale, ouvert sur son environnement, un lieu d’apprentissage de la vie en communauté qui contribue à la cohésion sociale. Promouvoir l’école de la République, l’école laïque, c’est construire une école en phase avec son temps qui offre à tous les enfants et à tous les jeunes les meilleures chances d’une intégration sociale et professionnelle et leur permet d’inventer “demain”. C’est à la fois un impératif et un enjeu d’équité. Une telle ambition inscrit l’école dans la nécessaire formation tout au long de la vie, l’éducation permanente. Elle lui confirme ses responsabilités : transmettre des connaissances et construire des savoirs, apprendre à apprendre et à penser, faire acquérir sens de l’effort, esprit critique, capacités à communiquer, à s’exprimer, à coopérer, à se repérer, à négocier. Mais une telle ambition demande à l’école qu’elle apprenne aussi à élaborer des projets individuels et collectifs, à dialoguer et à se situer dans et avec la diversité des cultures et des identités. L’enjeu des politiques éducatives d a n s ■ Un regroupement national pour se former, pour agir Cent praticiens de l'école primaire (maternelle et élémentaire), du collège, du lycée, de l'université occupant différentes fonctions, également formateurs des Ceméa, se sont réunis pendant quatre jours pour réfléchir, confronter des pratiques, des idées. Ils venaient de toutes les Associations territoriales des Ceméa de métropole et de trois associations d'Outre-mer. Plusieurs objectifs étaient assignés à ce regroupement : • permettre la rencontre des militants des Ceméa impliqués en milieu scolaire, • favoriser la confrontation et l'échange autour des pratiques et des idées, • ébaucher une théorisation de ces pratiques, s'enrichir par des apports, des activités et techniques, • s'approprier des outils disponibles et en produire de nouveaux en vue d'aider à la transformation du système éducatif. Projet ambitieux, certes, mais l'enjeu aujourd'hui est bien de positionner clairement les Ceméa comme partenaires à part entière du système éducatif, un partenaire capable de prendre des initiatives, de faire des propositions. Cela passe par la mobilisation des militants pédagogiques des Ceméa, en les soutenant, en valorisant leurs pratiques professionnelles dans la diversité des fonctions et des lieux d'action dans et autour de l'école (de la maternelle au lycée). Le regroupement des Ceméa s'inscrivait dans cette logique. Les travaux se sont articulés autour de trois entrées : • des thèmes de réflexions: de l'acquisition des connaissances aux apprentissages et à la construction des savoirs et, la citoyenneté. • des ateliers pour construire l'école de demain: les aides éducateurs, la relance des ZEP, l'Europe, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le contrat éducatif local, la direction d'une école, l'enseignement des sciences. • des points de rencontres proposés par les participants. ■ Des chargés de missions écoles dans toutes les associations territoriales des Ceméa En 1998, afin de renforcer leurs implications au sein de l’école et dans les activités périscolaires, les Ceméa ont mis en place un dispositif national expérimental de chargés de missions école. Douze associations territoriales (Centre, Picardie, Provence - Alpes - Côte-d’Azur, Basse-Normandie, Lorraine, Martinique, Haute-Normandie, Poitou-Charentes, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Pays-de-Loire et Bretagne) ont été concernées par cette première année (à partir de septembre1998), elles ont accueilli chacune un enseignant détaché de l’Éducation nationale. Le financement de ce dispositif s’est fait par une affectation financière interne spécifique, prise dans le budget de l’Association nationale des Ceméa. Parmi les premières actions menées en 1998, on peut citer plusieurs Beatep «dans et autour de l’école», la conception de formations pour les aides éducateurs, le renforcement des relations avec les Inspections académiques, les IUFM et les Rectorats, des réflexions sur la relation parents-enfantsécole, le soutien à des actions d’accompagnement scolaire et l’aménagement des temps de l’enfant, un renforcement qualitatif des formations des délégués élèves, une implication dans les contrats éducatifs locaux et dans les différents projets de réforme des lycées et des écoles. De ce regroupement sont ressorties des propositions de travail. Certaines donneront lieu à des dossiers constitués par le groupe de pilotage Politiques éducatives des Ceméa, par exemple sur la citoyenneté… d'autres à des groupes de travail sur la formation des acteurs de Zep, la scolarisation des enfants de 2 à 3 ans, la formation des Atsem, les contrats éducatifs locaux, l'école primaire et le collège. ■ Les aides éducateurs, un engagement important Dès l’origine du dispositif, les Ceméa ont approuvé et soutenu cette décision. Ils ont mis en place des rencontres d’enseignants, de chefs d’établissement et d’aides éducateurs (académie de Montpellier, académie de Rouen); des formations courtes d’accompagnement à l’emploi et au projet professionnel ont également été mises en place (à Poitiers par exemple pour les aides éducateurs, animateurs de maisons de lycéens, des départements des DeuxSèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime). Un travail important (montage de dossiers, rencontres institutionnelles…) a été mené en fin d’année 1998, pour aller vers des propositions de formations qualifiantes, cette question ayant été posée par les Ceméa dès la mise en place du dispositif, couplé avec l’enjeu de la pérennisation de ces emplois. Des financements croisés (État, Région) se dessinent. Des formations longues (Beatep) sont en phase de mise en place (Académie de Poitiers, de Nantes, de Rouen) et d’autres en projet pour 1999 dans de nombreuses régions. 25 S’appuyant sur un demi-siècle d’expériences pédagogiques autour et dans l’école publique, les Ceméa, mouvement d’éducation nouvelle, association reconnue d’utilité publique complémentaire de l’enseignement public, agissent pour l’école de tous : • par leur intervention pendant le temps scolaire, en appui aux activités d’enseignement conduites par les établissements, • en organisant des activités éducatives complémentaires en dehors du temps scolaire, • en contribuant au développement de la recherche pédagogique, à la formation des équipes pédagogiques et des autres membres de la communauté éducative. et autour de l’école Aides éducateurs, la position des Ceméa En décembre1997 sortait la circulaire du ministère de l’Éducation nationale sur la mise en œuvre du dispositif emploisjeunes dans les établissements publics locaux d’enseignement et dans les écoles relevant du ministère de l’Éducation nationale de la Recherche et de la Technologie. Si les Ceméa ont accueilli favorablement cette circulaire, ils ont souligné la nécessité d’y adjoindre trois conditions : • que cette fonction ne soit pas, de fait, un simple passage en attente d’un emploi futur hypothétique ; • que les jeunes recrutés reçoivent une véritable formation leur permettant d’assurer la fonction d’aide éducateur et les tâches afférentes ; • qu’ils puissent élaborer un réel projet professionnel et suivre la formation nécessaire. Dans ce cadre, l’arrivée d’aides éducateurs est une chance pour l’école. Certes cette circulaire n’a pas pour objectif de la transformer, même si les situations nouvelles qu’elle crée et les changements qu’elle apporte au quotidien, réinterroge son fonctionnement. Après les agents spécialisés d’école maternelle, les aides éducateurs sont le premier personnel non enseignant à intervenir de droit de façon permanente dans l’école. Cette situation est vécue parfois de manière concurrentielle et les réactions contradictoires qu’elle suscite de la part des personnels enseignants incitent à repenser le fonctionnement de l’école. Il convient donc de bien définir la place spécifique des enseignants, des aides éducateurs, des autres personnels et intervenants. Pour autant, si l’arrivée des aides éducateurs a modifié le rapport «un maître, une classe», elle ne répond pas à la question d’augmenter le nombre d’enseignants dans la classe. Si la présence d’un aide éducateur dans la classe permet un décloisonnement, un travail par groupes et modifie les pratiques pédagogiques au quotidien, celui-ci ne doit pas pour autant être employé comme adjoint d’enseignement. Mais ses apports contribuent à travailler autrement. Par exemple sa compétence dans une activité particulière va permettre à l’établissement de la mettre en place. C’est le cas du développement d’activités technologiques, de la lecture. Les tâches attribuées aux aides éducateurs doivent être précisées et ils ont sans doute un rôle privilégié à jouer dans les temps périscolaires (d’accueil, d’encadrement des repas, des études) qui s’ajoute à l’organisation en place. Ils contribuent à maintenir un peu de sérénité dans les relations des élèves entre eux et entre les élèves et les adultes. La charte pour l’école du XXIe siècle et la circulaire concernant les contrats éducatifs locaux renforcent la pertinence de la fonction d’aide éducateur. Les Ceméa proposent donc la pérennisation des fonctions qui peuvent être assurées soit par des personnels dans le cadre d’un dispositif type emploi-jeunes, soit à terme dans la pérennisation des personnes dans leur emploi. Ceci voudrait dire qu’il faille définir un statut, un référentiel emploi et un référentiel formation. Avec ce dispositif c’est bien la question de la vie scolaire qui est posée. ■ Une université d’été Les Ceméa ont mis en place une université d’été avec deux associations complémentaires de l’enseignement public, les Francas et la Ligue de l’enseignement, sur le thème «Aménagement des temps de l’enfant et du jeune et projet d’établissement en collège, dans les quartiers difficiles: un facteur d’amélioration de la vie scolaire». Elle a regroupé pendant 5 jours du 18 au 21août 1998, 25 personnes. Les objectifs étaient les suivants : À partir de l’analyse de situations et de réalisations d’aménagement des temps des enfants et des jeunes, il s’agissait de dégager des éléments de prospective sur les conditions à réunir pour que dans les collèges, notamment des quartiers difficiles, l’aménagement des temps de l’enfant amène une amélioration du contexte d’exercice de la mission du service public d’éducation. À cette fin, les pistes de réflexion et les propositions se sont articulées autour de trois points : • les bénéfices d’un aménagement du temps pour les établissements et les jeunes, • les textes réglementaires et les conditions matérielles d’un aménagement des temps au collège, • le travail en partenariat, la spécificité et la complémentarité des différents acteurs et, notamment, le rôle dévolu aux associations et aux collectivités territoriales. La démarche mise en place a permis aux travaux de s’appuyer sur les travaux d’universitaires (Jacques Ardoino et Guy Berger), d’intervenants, de l’expérience des participants, des productions des trois associations, des travaux du Comité d’évaluation et de suivi des aménagements des rythmes de l’enfant (Cesare) auxquels participent les trois associations. ■ Animation de formations pour les enseignants Il s’agit de formations inscrites soit dans les plans académiques de formation continue des personnes du second degré ou dans les plans départementaux de formation continue du primaire, soit dans la formation initiale (IUFM). Il reste toujours difficile aux associations complémentaires de l’école publique d’entrer dans ces dispositifs. Cependant la mise en place de chargés de mission école a permis des partenariats plus nombreux et institutionnels. On peut citer en 1998: la formation d’enseignants en ZEP (académie de Marseille, Clermond-Ferrand, d’Amiens), des formations sur la connaissance des adolescents (académie de Limoges), l’aménagement des rythmes scolaires (académie de Nancy-Metz), l’éducation à la citoyenneté (académie de Rouen, Amiens, Orléans et Clermond-Ferrand), les problèmes de violence (académie de Strasbourg), les activités périscolaires (IUFM de Caen), l’hétérogénéité des élèves (académie de Clermond-Ferrand), l’audiovisuel (IUFM de Toulouse), les activités de découvertes scientifiques et techniques (IUFM de Cayenne-Guyane), les pédagogies nouvelles et l’organisation de la classe (académie d’Amiens), le multimédia (IUFM de Nantes), mais aussi des actions ponctuelles en formation initiale ou en formation continue. ➧ Dans et autour de l’école 26 ■ Elèves aujourd’hui, citoyens demain ■ Des activités éducatives multiples, au plus près du local, dans un contexte d’évolution des dispositifs Les Ceméa ont organisé les 18-19 novembre 1998 à Compiègne (académie d’Amiens) un colloque sur le thème de l’éducation à la citoyenneté en milieu scolaire. Chercheurs, élus, responsables associatifs, chefs d’établissement, enseignants, conseillers principaux d’éducation, lycéens… soit près de 150 personnes sont venus pendant deux jours échanger, confronter leurs pratiques, leurs propositions, leurs réflexions, leurs recherches. L’année 1998 est une année de redéploiement notamment au regard de la mise en place du nouveau dispositif des contrats éducatifs locaux. De nombreuses actions dans et autour de l’école, d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant, d’accompagnement scolaire et d’activités périscolaires sont amenées à se resituer dans ce dispositif global. Les Ceméa dans les différentes régions y sont impliqués avec les acteurs locaux. Beaucoup d’actions de concertation, d’information ont été menées en 1998. Les mises en place réelles de projets auront plutôt lieu en 1999. Les Ceméa ont souhaité au cours de ces deux journées aborder ce thème à la fois sur le plan théorique et général mais aussi à travers des pratiques au quotidien qui sont celles des différents personnels d’un établissement scolaire ou de structures de loisirs. Il y a en effet nécessité de faire le lien entre les différents lieux de vie des enfants et des jeunes. Au cours de ce colloque ont alterné, conférences (Gilles Monceau, «La place faite à l’enfant et au jeune dans l’institution scolaire» et Patrice Ville «La parole et la prise de risque»), tables rondes («la règles, la loi, la morale», avec la participation d’un proviseur de lycée, d’une formatrice des personnels de l’Éducation nationale et d’un avocat et, «les pratiques citoyennes dans et hors de l’école» à partir d’actions menées, à l’école élémentaire, en collège, dans un centre de vacances et dans un conseil municipal de d’enfants) et ateliers. « Un citoyen, c’est celui qui peut parler, qui peut s’exprimer, qui peut aller sur le forum et qui est capable d’exprimer son point de vue » Philippe Meirieu INRP. « Il est impossible de penser les enjeux éducatifs de l’apprentissage scolaire de la citoyenneté sans penser cet apprentissage dans ses implications institutionnelles. Concernant les pratiques à mettre en œuvre, impossible de ne pas les voir comme des praxis qui transforment leurs auteurs en même temps que leurs objets». Gilles Monceau, Universitaire Paris VIII. « On ne peut pas avoir de parole publique si le pouvoir d’action sur le système n’est pas partagé. Chacun dans le système éducatif doit se poser la question de la manière dont lui-même participe au fait que les autres prennent des risques». Patrice Ville,socioanalyste. Aménagement des temps de l’enfant Activités périscolaires • En partenariat avec plusieurs municipalités (Gros Morme, Trinité, Le Marin…) qui ont signé des contrats enfance avec la CAF, les Ceméa de Martinique ont poursuivi en 1998 leur travail d’accompagnement de projets destinés à améliorer les dispositifs d’accueil des enfants à l’interclasse. L’action des Ceméa est centrée sur la formation des intervenants recrutés par les Caisses des écoles. Les municipalités souhaitent résolument s’inscrire dans la dynamique de la charte pour l’école du XXIe siècle et s’engagent pour aller vers la signature de contrats éducatifs locaux. Les Ceméa ont mis en place de nombreuses réunions de concertation. • Les Ceméa de Lorraine ont assuré la formation des animateurs sur les sites pilotes «aménagement des rythmes scolaires» en partenariat avec la direction départementale de la Jeunesse et des Sports de la Moselle. Les stages ont porté en 1998 sur le projet et le travail d’équipe, sur l’aménagement du temps et de l’espace dans l’activité, un cycle de rencontres de suivi a été mis en place tout au long de l’année scolaire. Les trois sites de Moselle fonctionneront l’année prochaine en contrat éducatif local. • En Picardie, les Ceméa ont mis en place deux modules de formation s’adressant à des animateurs de la banlieue amienoise dans le cadre de projets d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant. • En collaboration avec les écoles et la municipalités d’Aniane, les Ceméa du LanguedocRoussillon, se sont impliqués dans la mise en œuvre du contrat d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant (Arvej) et participent au pilotage de l’action. Les Ceméa interviennent directement dans l’encadrement d’activités physiques et l’amélioration des temps de restauration scolaire (Aniane, Perpignan). Leur rôle est également de participer au pilotage et à l’accompagnement des personnels municipaux autour de la transformation des pratiques professionnelles pour passer du statut de «personnel de cantine» à celui d’animateur du temps de repas auprès des enfants. Les Ceméa interviennent directement dans un certain nombre de communes dans le cadre de projets ciblés. Ces actions sont inscrites dans des partenariats de proximité et peuvent être également pour les Ceméa des espaces de recherche pédagogique. • Les Ceméa sont intervenus directement auprès de classes dans le cadre de la semaine nationale sur les droits des enfants (à Metz, à la Martinique, à Clermond-Ferrand) à partir notamment du numéro spécial des Clés de l’actualité qu’ils avaient conçu avec la Ligue, les Francas, et les éditions Milan. • Ces actions peuvent avoir lieu dans le cadre de manifestations (les exposciences par exemple, à Nimes, à Niort, 28 groupes accueillis sur 3 jours, animation du dispositif en Picardie, en Auvergne, Pays de Loire, ChampagneArdenne…). En Auvergne, les Ceméa sont intervenus dans le cadre de la semaine de la poésie (exposition «Arts plastiques et poé sie», animation auprès de 14 classes). • À Montpellier, les Ceméa ont mené avec plusieurs écoles de la ville, un travail d’accompagnement avec les enfants, sur des manifestations culturelles afin de contribuer à la création d’un lien enfants artistes, école et art. • Les centres permanents des Ceméa à Aniane (Languedoc-Roussilon), à Vaugrigneuse (Ilede-France), à Saint Front (Auvergne), et Géorama (Pays-de-Loire) se sont impliqués tout au long de l’année 1998 dans l’accueil de classes de découverte, de mer, d’environnement ou de séjours «mini-motos». Plusieurs projets de ce type ont également été menés par les Ceméa de Midi-Pyrénées. Le centre d’Aniane développe également dans une dynamique d’animation en milieu rural, l’accueil de publics centrés sur les démarches scientifiques, grâce à leur savoir faire dans la pédagogie des sciences et techniques. • Une formation de femmes relais a été mise en place par les Ceméa de Picardie sur la Zep de Creil (260heures de formation, étalées sur 13 semaines) et des formations sur la restauration scolaire ont été conduites par les Ceméa de Bretagne et par les Ceméa de Pays-deLoire en relation avec le CNFPT. • Les Ceméa de Bretagne ont mis en place un cycle de travail sur une zone d’éducation prioritaire, rassemblant des enseignants et des animateurs sur la prévention des violences en situation éducative. • Ils ont également participé à un colloque à Quimper (300 personnes accueillies) sur la restauration scolaire (animation de tables rondes). Suite à ce colloque, quatre collectivités locales ont sollicité auprès des Ceméa de Bretagne, des conseils et études concernant l’aménagement d’espaces éducatifs, l’accompagnement de leurs structures éducatives ainsi qu’un dispositif de formations spécifiques. l’enjeu des politiques éducatives 27 ■ Multimédia, éducation et culture Un engagement important dans des recherches et études Les Ceméa contribuent aux réflexions et débats concernant le multimédia dans l’éducation et la culture en intervenant régulièrement dans des conférences, des séminaires de recherches ou des journées d’étude. Leurs propositions, analyses ou réflexions s’appuient sur le travail mené au sein de leur groupe de recherche national «Apprentissage et multimédia». En 1998, les Ceméa sont intervenus au cours : • des 4es rencontres de l’Orme à Marseille sur le thème «de l’écriture à la lecture, conception et usages du multimédia éducatif » (octobre1998, organisation, ministère de l’Éducation nationale, CNDP); • des rencontres universités-écoles-entreprises de Strasbourg sur le multimédia, outil d’acquisition des savoirs et des compétences : rêves d’éducation et réalités de la classe (avril 1998, organisation, Association des auteurs multimédias et université Paris VIII) ; • des rencontres francophones, nouvelles technologies et institutions muséales à Dijon (mars1998, organisation, Occim) ; • du colloque : «Image’in», culture de l’image, culture d’enfance sur «Multimédia, projet culturel et éducatif» (février 1998, organisation, Institut International Charles Pérault). Les Ceméa participent également aux travaux du groupe de recherche du ministère de la Culture sur les Autoroutes de l’information, et à ce titre ont participé au séminaire organisé à l’Unesco sur le thème de «Ouvrir la société de l’information» (décembre 1998). De plus les Ceméa, membres d’un groupe de travail du Conseil supérieur du travail social, ont participé dans ce cadre en 1998 à l’élaboration d’un rapport sur la question des nouvelles technologies dans le travail social. Des actions de formation • Les Ceméa ont mis en place en 1998, un stage de formation de formateurs à l’IUFM de Nantes, et un séminaire national pour le ministère de la Culture, pour former les responsables des Espaces culture multimédia mis en place par le ministère. Il s’est déroulé en janvier à Belfort en partenariat avec l’Institut polytechnique de Sévenans. • Sur les questions de conception de titres multimédias pédagogiques ou culturels, et à partir des titres édités par les Ceméa (Ciné Studio et Ensemble contre le racisme), les Ceméa ont animé des séminaires ou conférences au Cnam à Paris (cycle de conférence de l’Université de Paris VIII, département hypermédias), à l’IAE d’Angoulême (MST, produits marketing de l’enfant) et à la Sorbonne (DESS-multimédia). • Dans le cadre des politiques de la ville, les Ceméa Infop ont mis en place au sein de la formation développement local urbain, un module sur « la communication sociale, aujourd’hui » et les Ceméa de Basse-Normandie sont intervenus dans le cadre d’une journée d’étude organisée par la Communauté urbaine de Cherbourg sur les questions des pratiques liées aux médias et à la communication (décembre 1998). Multimédia, les enjeux pour l’école Enjeux sociaux Enjeux politiques Tous les enfants n’ont pas actuellement accès de façon égale au multimédia. L’école seule peut offrir à tous, une découverte et une pratique de ces technologies. Il y a là une dimension importante de l’égalité des chances que par ailleurs l’école a tant de mal à réaliser. Savoir s’informer, comprendre les mécanismes de la production et de la diffusion de l’information, faire usage des informations disponibles pour mieux comprendre le monde, fait partie intégrante de l’exercice de la citoyenneté. Former les citoyens de demain est une des missions explicites de l’école. Enjeux culturels L’école doit aussi permettre de découvrir et de comprendre les manifestations culturelles les plus récentes et les plus innovantes. Or, en ce domaine et en particulier dans le cadre des activités artistiques, le multimédia représente un fort potentiel de changement et de création. Enjeux cognitifs Affirmer que le multimédia possède une fonction cognitive, c’est reconnaître non seulement qu’il permet d’acquérir des connaissances et de construire des savoirs, mais aussi qu’il peut être à l’origine de modalités spécifiques de comprendre et d’étudier le monde et plus généralement encore, de nouvelles formes de pensée. Enjeux pédagogiques Apprendre avec le multimédia signifie d’abord apprendre autrement. Si le multimédia est en soi porteur de nouvelles modalités de travail à l’école, il doit permettre de réaliser à la fois une véritable individualisation des apprentissages et une socialisation de ceux-ci dans le sens d’une mutualisation impliquant échanges, confrontation et élaboration en commun. ■ Projets et animation au festival de cerfs volants de Dieppe Les Ceméa de Haute-Normandie (une équipe de 17 personnes) ont travaillé en étroite relation avec les organisateurs de ce festival pour assurer des animations vers les enfants et le large public. Seize classes, cinq groupes d’un centre de loisirs, ont été accueillis sur le village du festival où les Ceméa avaient installé un espace d’activités et de rencontre. Les enfants ont pu fabriqué des cerfs-volants, les décorer, découvrir des sites Internet, rencontrer des délégations de cerfs-volants du monde entier. Des ateliers de fabrication ont également eu lieu dans des écoles avec des représentants de délégation étrangères. Au total ce sont plus de 800 enfants qui ont été concernés par ces activités. Dans et autour de l’école 28 ■ Médiateur du livre, l’exemple d’une formation menée par les Ceméa du Languedoc-Roussillon La construction de la formation a nécessité environ un an. L’accord des partenaires s’est concrétisé sur la nature des structures terrains de stage: les bibliothèques municipales ou les médiathèques. En effet, les bibliothécaires montraient des résistances envers ce métier et il a semblé incontournable de travailler avec ces professionnels afin de promouvoir auprès d’eux la reconnaissance de cette fonction et de ces compétences spécifiques et complémentaires aux leurs. Cette formation d’un an était construite sur une alternance : 700heures -18 sessions, en centre de formation, 1160heures sur le terrain de stage. L’objectif essentiel de la formation était de former des personnes qui ouvriraient le livre et la lecture à un public ne fréquentant pas les bibliothèques; leur action s’inscrivait dans et/hors les murs de la bibliothèque, il était également attendu d’eux des interventions auprès d’un public présent en bibliothèque et non lecteur. En parallèle de la formation Beatep, une formation tutorale a été mise en place. Les principaux axes de la formation • L’alternance (session et stage) et les outils dans la formation (temps de travail collectif à chaque regroupement en centre, cahier de liaison, visite de stage du formateur avec le stagiaire et le tuteur). • La méthodologie du projet: diagnostic, élaboration de projet d’actions d’animation, et évaluation de ces actions. • La connaissance des publics, de l’enfant à la personne âgée, les publics «empêchés», le rapport à l’écriture et à la lecture… • La connaissance de la structure et de son environnement: ville, quartier, associations, écoles, dispositifs sur le quartier, partenaires possibles… • La place de l’animateur médiateur et l’acquisition de supports techniques liés aux techniques professionnelles en bibliothèque et aux techniques d’animation, « jouer avec le livre», «lecture à voix haute », « approche du conte » ; le projet d’animation collectif a débouché sur la création d’un journal centré sur des réflexions autour de la médiation du livre et d’un atelier correspondance, • Un atelier d’écriture mené par un écrivain. Des projets de terrain Suite à un temps d’observation, d’immersion dans la structure et de repérage des différents acteurs du quartier ou de la ville, le stagiaire devait construire une démarche pour établir un diagnostic afin de mettre en place un projet d’animation qui viserait a entrer en contact et travailler avec un public: soit qui ne fréquentait pas la bibliothèque, soit qui avait des difficultés liés à l’écriture et à la lecture. Les actions menées par les stagiaires sur leur terrain de stage ont été diverses, on peut signaler: un accueil de classes en bibliothèque, une animation sur le conte, un portage de livres en maison de retraite et comité de lecture, une lecture à ciel ouvert, un travail avec de jeunes adolescents en lien avec la maison des jeunes sur la réalisation de papier végétal et travaux d’écriture, une action avec des jeunes adolescents sur le rap, une action avec une crèche autour du jeune enfant et du livre, un travail sur l’audiovisuel, un travail avec les professionnels d’une crèche. Il était possible également de retravailler des actions menées par la bibliothèque. Par exemple, l’accueil de classes est une activité habituelle dans les bibliothèques. Les enseignants viennent quatre à cinq fois par an avec leurs élèves en bibliothèque. Cette action a été travaillée différemment, avec des classes où l’enseignant souhaitait s’engager de manière plus importante: travail d’ateliers d’animation autour du conte en bibliothèque, mené par la médiatrice, en lien avec le projet scolaire mené par l’institutrice, et ce, dans des classes où le public enfant était assez en difficulté. ■ Echanges avec l’Afrique du Sud Les Ceméa Rhône-Alpes et le Gref (Groupement des retraités de l’enseignement sans frontière) ont accueilli une délégation d’acteurs éducatifs d’Afrique du Sud (enseignants, parents d’élèves, inspecteurs pédagogiques). Cet accueil (après une première mission d’étude sur place) est la première étape d’un partenariat qui vise à soutenir l’accompagnement d’acteurs éducatifs de la province du Western Cap sur une période de trois ans. Ces acteurs souhaitent développer «une autre école» (au sens des nouvelles formes participatives des élèves à la vie et au fonctionnement des établissements scolaires en lien avec leur environnement) dans cette région d’Afrique du Sud. Lors de cette session, centrée plutôt sur les établissements scolaires ont été précisés les attentes et les besoins en ce qui concerne le péri-scolaire en vue des actions futures. Cet accueil a été soutenue de manière très importante par l’administration académique de l’Éducation nationale sur Grenoble. l’enjeu des politiques éducatives 29 ■ Des actions en faveur de la lecture La maîtrise de la lecture est au cœur de tout projet d’intégration, c’est avant tout un enjeu de culture. Cette question est au cœur de différents dispositifs, au sein de l’école, plus largement à l’extérieur, lutte contre l’illettrisme, dans les institutions types bibliothèques publiques… Les différentes actions des Ceméa recoupent ces lieux multiples, ce sont aussi bien des actions de formation des professionnels ou de bénévoles, qu’une implication directe dans des projets d’animation autour du livre et de la lecture. Pour illustrer ces travaux on peut citer quelques projets menés par les Ceméa en 1998. Animation en direction des enfants • 150 enfants au cours de trois journées ont été pris en charge par les Ceméa du Limousin dans le cadre du salon du livre d’enfants à Isle. Le thème du salon 1998 était « bouh! fais moi peur». Les Ceméa avait installé des espaces de jeux où les enfants pouvaient, à partir d’éléments de costume, se créer des personnages qui font peur. Ont été utilisés des jeux d’ombres qui permettent de rendre des silhouettes encore plus effrayantes. Les enfants ont pu écrire des histoires à faire peur dans des ateliers d’écriture. Trois classes des écoles primaires ont été accueillies pour découvrir ces ateliers, qui ont été présentés à toutes les classes de quatrième du collège Jean Rebier. • Les Ceméa d’Auvergne ont organisé un grand jeu pour 16 classes dans le cadre de la fête de la lecture d’une commune de l’agglomération clermontoise. • La XIIe prix du roman européen pour enfants de la ville de Poitiers (initiative de l’Éducation nationale, de la municipalité, de l’Applac et des Ceméa de Poitou-Charentes) a concerné 2 235 élèves venant de 35 écoles et 9 collèges et des lecteurs des bibliothèques, âgés de 10 à 13 ans. Ces jeunes doivent sélectionner trois titres parmi dix sélectionnés. Cette manifestation a pour objectif de développer l’envie de lire et le goût de lire. Ce grand prix est non seulement un outil de réussite scolaire, mais aussi un formidable moyen de voyager, rêver, de découvrir les autres et de se connaître. Accompagnement des politiques de lecture publique en Basse-Normandie Le Beatep animateur médiateur du livre est l’action centrale des Ceméa de Basse-Normandie qui visent en particulier à intervenir et à participer à la promotion et à la mise en œuvre de politiques de lecture publique cohérentes à l’échelle de territoires pertinents (Lisieux : concevoir et conduire des activités avec des livres et des écrits pour le service animation, participation à la commission extra municipale livres lecture). Ce Beatep est le fruit d’années d’initiatives, il est également un moyen d’intervention qui a permis aux Ceméa de conduire deux «formations - actions» sur site avec l’en semble des personnels d’un établissement (Cherbourg : accueillir des publics illettrés - Argentan : accueillir les publics à la médiathèque). Des stages sous leur forme classique ont aussi été organisés en direction des professionnels du livre (les adolescents et la lecture) ou d’acteurs de différentes fonctions afin d’impulser des dynamiques de communication transversale sur un même territoire (Contrat de ville de la Communauté urbaine de Cherbourg : formation à l’animation d’ateliers d’écriture accueillant 26 enseignants, animateurs, travailleurs sociaux). L’ensemble de ces actions ont accueilli des professionnels évoluant en milieu urbain. Le contact avec le milieu rural s’est maintenu avec le renouvellement de la collaboration avec la bibliothèque départementale de prêt de l’Orne. ■ Les Ceméa ouvrent un café pédagogique en Basse-Normandie Les Ceméa ont décidé de créer un lieu ressource pédagogique destiné aux acteurs éducatifs et aux intervenants sociaux de Basse-Normandie : animateurs, travailleurs sociaux, enseignants, médiateurs, formateurs. Il s’agit d’une réponse innovante en matière de formation et d’accompagnement d’acteurs. Ce nouveau service proposera des situations de rencontre et d’échanges variées afin de répondre à des besoins différents : • verbaliser et échanger sur un vécu pédagogique, • bénéficier d’un éclairage sur une question précise, • confronter sa pratique avec d’autres acteurs expérimentés ou non, salariés ou bénévoles, • découvrir des expériences, • développer un réseau d’acteurs sur des thématiques ou des fonctions communes, • accéder aux recherches en sciences humaines. Trois types d’animation ont été proposés • Les rendez-vous pédagogiques : moments d’échanges et de débat sur des thèmes pédagogiques proposés et décidés par les participants. Ces moments ont lieu le 1er jeudi de chaque mois de 18 à 20heures. • L’invité du mois: rencontre mensuelle avec un chercheur ou un praticien venant témoigner d’un travail de recherche sur une question d’éducation. Ces temps d’échanges ont lieu en soirée. • Des groupes de travail, de réflexion, d’élaboration se réunissent à partir d’un intérêt commun. Leur durée et leur fréquence sont fonction de chaque groupe. Le café pédagogique a ouvert ses portes le mardi 3 novembre 1998. Les Ceméa souhaitent que l’accès du café pédagogique soit accessible à tous les acteurs éducatifs et veulent éviter que son coût puisse être un obstacle à la participation. Les animations 1998 sont ouvertes sans aucune condition financière. Cette accessibilité économique n’est rendue possible que grâce aux soutiens financiers obtenus auprès d’administrations de l’État (ministère de l’Éducation nationale, ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Direction régionale des Affaires sanitaires et sociales, Direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports), de la Communauté européenne, des villes de Caen et d’Hérouville Saint Clair, de l’Association nationale des Ceméa. 230 intervenants éducatifs et sociaux ont été accueillis au cours des cinq premiers mois. Dans et autour de l’école 30 L es Ceméa, avec les mouvements pédagogiques et les mouvements d’éducation populaire ont décidé d’être présents dans la consultation nationale « Quels savoirs enseigner dans les lycées ? ». Parce que ces mouvements et associations sont des associations éducatives partenaires et complémentaires de l’enseignement public. Parce qu’acteurs et promoteurs d’un service public innovant, ouvert à tous, sans discrimination, ils sont militants de l’éducation laïque, ayant l’expérience et l’ambition d’agir au service des jeunes et avec eux, dans leur cadre social, scolaire et familial. Forts de leur légitimité s’appuyant sur l’expérience et la pluralité des acteurs, l’action de l’ensemble de ces associations concerne chaque année près de 3 millions d’enfants et de jeunes dont 500 000 lycéens. Les missions de l’école étant “éducation, instruction et insertion dans la vie sociale et professionnelle”, les propositions faites concernant les savoirs à enseigner au lycée s’inspirent de cinq principes : universalité et diversité dans l’école, la fonction démocratique de l’école, l’école dans l’éducation, enseigner… c’est éduquer… et réciproquement, l’école pour l’accès à l’emploi. Les propositions des associations se sont organisées en cinq grands domaines : pratiques démocratiques et pratiques pédagogiques, d’autres rythmes et d’autres espaces, le pouvoir des lycéens sur la vie scolaire, organisation de l’enseignement et évaluation, le métier d’enseigner. Des contributions des Ceméa pour la consultation nationale Quels savoirs enseigner dans les lycées ? La réforme des lycées et les méthodes actives Les premiers résultats connus de la consultation des lycéens confirment ce que les études antérieures avaient pu montrer. Face à leurs études, la plupart des lycéens sont dans une attitude sinon de refus, du moins de profond désintérêt. Cette attitude peut s’analyser ainsi par les trois aspects suivants: un désintérêt pour l’abstraction gratuite, un besoin d’autonomie et de responsabilité, un besoin de socialisation inter-jeunes. Les méthodes actives, telles que les pratiquent depuis longtemps les Ceméa paraissent susceptibles d’apporter des remèdes à cette situation, voici quelques propositions. Sujets d’études et programmes Les problèmes fondamentaux de la vie quotidienne, qu’ils portent sur des faits de société ou des problèmes concernant l’individu, doivent constituer une part importante des programmes. Certes, ces problèmes ne peuvent être abordés valablement sans une connaissance d’instruments intellectuels qui relèvent des disciplines classiques, en particulier linguistiques, mathématiques et scientifiques. Mais l’erreur, face aux adolescents, est de considérer ces instruments comme des pré-requis dont la maîtrise est préalable à l’abord de problèmes nécessairement complexes. Les méthodes actives conduisent au contraire à considérer que l’abord de ces instruments doit se faire quand le besoin s’en fait sentir et à un niveau de complexité compatible avec le développement psychologique et cognitif de l’apprenant. De là une technique classique en méthodes actives. Choix d’un thème par les apprenants Traitement de ce thème en petit groupe avec d’abord des instruments intellectuels découlant des besoins du traitement par le spécialiste disciplinaire concerné. La synthèse est interdisciplinaire sous la conduite d’un maître qualifié. La nature et le choix des thèmes sont déterminés par débat en grand groupe. Une liste de ces thèmes peut-être affichée. On peut concevoir plusieurs groupes de thèmes à dominante sociale, littéraire, scientifique, artistique etc. Les instruments disciplinaires annexes doivent distinguer les connaissances «déclaratives» et les connaissances « procédurales», ces dernières devant être considérées comme fondamentales, parce que transférables. Des analyses théoriques des thèmes possibles et de leurs mise en œuvre devraient être produites selon les techniques classiques de l’analyse des objectifs. Les thèmes sont choisis en grand groupe de débat conduisant à la constitution de petits groupes chargés du traitement des thèmes choisis. L’essentiel du travail est personnel ou en petit groupe. Une documentation à élaborer est mise à disposition. Les professeurs disciplinaires suivent le travail et répondent aux besoins méthodologiques. Des synthèses sont élaborées, écrites et présentées en grand groupe. Des évaluations, des acquis disciplinaires sont prévus au terme de chaque thème traité. Des durées maximales sont définies pour chaque thème. Organisation générale de l’enseignement L’emploi du temps est structuré en trois durées souplement articulées, un tiers de travail personnel, un tiers de travail en petit groupe, un tiers de travail en grand groupe. Les locaux sont utilisés en conséquence. Les espaces classiques de «salle de classe» sont redistribués en espace de documentation ou de réunions. L’informatique est systématiquement utilisée. Les grands établissements sont éclatés en sous-établissements groupant des classes par niveaux ou inter niveau (équivalent de cinq à six classes). Les équipes professorales sont regroupées de la même façon de manière à obtenir le minimum de professeurs responsables d’un tel ensemble. La mise en œuvre Elle peut être faite dans ces grands ensembles de façon progressive. Corrélativement les instruments disciplinaires sont organisés comme dit plus haut. C’est là un travail indispensable de recherche à mettre en œuvre d’urgence dans les IUFM. Louis Legrand,Professeur honoraire des universités, Conseiller pédagogique des Ceméa l’enjeu des politiques éducatives 31 Des constats et propositions • Les programmes sont beaucoup trop lourds et à tendance encyclopédique marquée. Chaque discipline défend farouchement un territoire sans souci de concertation avec les autres ce qui entraîne un empilage exagéré sans cohérence, ni passerelle. Il est indispensable d’alléger les programmes, de les rendre évolutifs par la mise en place d’une structure permanente. Il est indispensable de leur donner un sens général, transdisciplinaire, qui facilite des entrées différentes, et un travail d’équipe réel. • A l’intérieur de ce positionnement, les enseignants sont souvent très exigeants sur la qualité des travaux demandés: parfois de niveau enseignement supérieur… sans véritable souci d’aider les élèves qui éprouvent des difficultés de compréhension, de synthèse, d’analyse… Les séquences institutionnelles comme les modules, ne jouent pas leur rôle de soutien et d’aide notamment méthodologiques. Une approche plus formative de l’évaluation permettrait de repérer de façon plus positive les points à approfondir, à reprendre… Une redéfinition des rôles des modules s’impose. Une mise en place d’aide, à tous niveaux, devrait être envisageable dans l’optique de favoriser la réussite et d’en faire un axe prioritaire. • L’enseignement en cours magistral sécrète souvent ennui et désintérêt. C’est souvent la solution de facilité, utilisée surtout si la classe est chargée (> 25). Pour certaines disciplines notamment les langues, un effectif important est contradictoire… Diminuer les effectifs en augmentant les moyens horaires et en favorisant les travaux de groupe. Rendre à l’élève la possibilité d’agir, en multipliant les situations où il est acteur à l’intérieur de sa formation • L’orientation actuelle n’est pas satisfaisante et découle souvent de critères internes aux didactiques. En outre, le jeune a peu l’occasion de rechercher, affirmer, exprimer ses choix par l’absence de moments repérés pour ce travail. Prendre en considération d’autres aptitudes, qu’intellectuelles en réfléchissant à la globalité du jeune, aux critères des évaluations. Dégager du temps pour bâtir une évaluation progressive; faire appel aux multimédia pour capitaliser la masse importante d’informations disponibles. Favoriser l’ouverture sur l’extérieur, par des rencontres, stages… Construire des images «réelles» d’activités. • L’enseignant isolé face à sa classe, sans autres contraintes que les horaires et les programmes n’est pas le summum de l’efficacité dans l’acte pédagogique… même si des générations d’enseignants ne peuvent fonctionner que de cette façon. La place de l’enseignant est à reconstruire, les relations avec les élèves à transformer. L’éducation à la citoyenneté est une formation transversale peu satisfaisante actuellement. Multiplier les formations MAFPEN/IUFM. Réfléchir et redéfinir: le droit à la parole, le rapport à la règle chez le jeune. Maurice Mazalto, Proviseur, formateur et membre de la Commission nationale “Politiques éducatives”des Ceméa ■ Agir contre le racisme ■ De l’éthique sur l’étiquette, Les Ceméa sont membres du collectif organisateur de la semaine nationale d’éducation contre le racisme (plus d’une une campagne vingtaine d’organisations) et ont participé à cette manifestation du 21 au 28mars 1998. nationale d’action Pour les Ceméa mouvement d’éducation, il est essentiel d’être engagé sur cette question, au regard de leur projet qui met au cœur l’éducation, comme moyen de lutte contre toutes les discriminations. La diffusion du cédérom Ensemble contre le racisme, pour une Europe solidaire, conçu dans le cadre d’un projet européen dirigé par France Libertés et réalisé par les Ceméa a été l’occasion d’illustrer le savoir-faire des Ceméa dans la pédagogie des nouvelles technologies et la production d’outils éducatifs. Des numéros spéciaux des journaux Clés de l’actualité (junior, senior) ont été conçus spécifiquement pour cette semaine par le collectif. Ils sont diffusés très largement dans les collèges et lycées. Ainsi, dans l’académie de Rennes, les Ceméa ont mené un travail dans plusieurs classes de collèges et lycées. Le cédérom a été également présenté au conseil académique de la vie lycéenne. En Haute-Normandie, les Ceméa ont également développé un partenariat avec le Mrap, animé un travail dans les deux IUFM de l’Eure et de la Seine-Maritime, ainsi que dans des écoles du département de l’Eure. Depuis plusieurs années des campagnes nationales telles « Libère tes fringues», «Soyez sport », et «Commerce équitable» ont été lancées à l’initiative d’Artisans du monde et d’Agir ici. Elles avaient pour objectif de sensibiliser les consommateurs sur la question de la «qualité sociale» des produits qu’ils achètent. Un collectif s’est créé. Les Ceméa ont décidé d’en faire partie parce qu’en tant que mouvement d’éducation cet enjeu de société traverse notre champ de pratiques et d’actions. Éducation contre le racisme, droits des enfants, éthique sur l’étiquette, autant de questions de société qui ouvrent au regard du projet des Ceméa, d’éducation populaire et de formation d’acteurs bénévoles volontaires ou professionnels, un vaste chantier pédagogique et citoyen. Dans et autour de l’école 32 ■ L’accompagnement scolaire Nous savons pourquoi et comment la lutte contre l’échec scolaire d’enfants issus de certains milieux culturellement défavorisés (mais aussi d’autres enfants) passe par la proposition d’activités, d’expériences, de situations de vie en amont de l’école. Il est aisé de montrer que l’école manque de temps pour proposer à tous les enfants et les jeunes une sensibilisation aux situations, expériences, objets d’étude dont elle a la charge d’assurer la théorisation. Il s’agit donc, pour que l’école profite a tous, de permettre à tous de bénéficier d’un encadrement des activités périscolaires auxquelles ils participent, par des personnes sensibilisées aux enjeux scolaires de ces activités. Les Ceméa y contribuent. • Des actions de formation en direction des intervenants bénévoles ou professionnelles dont plusieurs Beatep sur cette problématique ont eu lieu (Académies de Lyon, de Marseille, de Caen…). • En Corrèze, les Ceméa du Limousin ont formé les animateurs du réseau mis en place par le département, l’objectif était de favoriser la relation animateurs-parents des enfants accueillis dans des structures d’accompagnement scolaire. • La présence de l’intervention des Ceméa sur l’accompagnement scolaire se consolide à travers une pérennisation des collaborations avec les collectivités locales. C’est le cas par exemple dans la région Basse-Normandie, avec les villes de Flers, Caen, Hérouville, Lisieux et Alençon ou en Haute-Normandie avec un centre social de la ville d’Évreux. • En Picardie, les Ceméa accompagnent quatre projets, la Zep de Méru (Oise), l’association CAPS et l’Acipp à Amiens et les PEP de la Somme. À Méru, une formation a réuni des animateurs socio-culturels d’associations de quartiers, des aides éducateurs des écoles et des enseignants. • Sur le canton d’Aniane Gignac (Région LanguedocRoussillon) le centre Henri Laborde des Ceméa, dans le cadre d’une collaboration avec le centre intercommunal de prévention de la délinquance, a mis en place plusieurs sites d’accompagnement scolaire et formé les personnes intervenant sur ceux-ci. Il en est de même pour les villes de Béziers, Sète et Lodève qui ont vu les Ceméa être le partenaire privilégié pour la conception d’un plan de formation des accompagnateurs scolaires de ces secteurs et pour sa mise en œuvre. À Nîmes, c’est en partenariat avec la Falep du Gard que les Ceméa ont monté un programme de formation et d’accompagnement des associations gérant les sites d’accompagnement scolaire de la ville, dans le cadre des contrats-ville. Des actions complémentaires avec le secteur animation professionnelle (Beatep, Animateur relais, politique de la ville et modules Défa) ont pu se développer. ■ Un projet d’accompagnement scolaire sur plusieurs communes L’hypothèse est de faire fonctionner les sites d’accompagnement scolaire au plus près des habitants et acteurs des communes. Il est envisagé de mettre en œuvre 4 à 5 sites dans un premier temps, et d’en développer d’autres dans une seconde phase. Chaque site d’activité d’accompagnement scolaire doit accueillir environ 10 à 15 enfants. Chacun de ces groupes sera encadré par trois accompagnateurs. A minima, ce projet vise 90 jeunes et 18 accompagnateurs scolaires. ■ Jeunes reporters pour l’environnement Depuis septembre1998, les Ceméa d’ Alsace ont entamé un partenariat avec le Lycée Pasteur, le Rectorat, la Région, et la fondation FEEE (Fondation européenne d’éducation à l’environnement). Il s’agit de s’impliquer dans le démarrage en Alsace du processus «100 classes de lycées en Europe collaborent sous la forme d’une agence européenne de presse sur les questions de protection de l’environnement» qui fonctionne déjà dans 9 pays et 6 régions françaises. Ce suivi doit aboutir à la conception d’une formation européenne pour les enseignants de ce projet, formation qui intègrera les dimensions journalistiques, éducation à l’environnement, communication internationale et communication via internet. L’objectif général du projet d’accompagnement scolaire porté par les Ceméa du Languedoc-Roussillon est de développer sur les communes un accompagnement scolaire qui vise au côté de l’école, à la réussite scolaire et à l’intégration des jeunes en difficulté. Ce dispositif doit s’inscrire dans un champ global d’intervention sociale. L’accompagnement scolaire se situe dans le cadre du périscolaire et du périfamilial. Trois axes d’intervention sont envisagés sur les communes : • Mise en place sur les communes d’un espace d’aide méthodologique visant les problèmes de compréhension des enfants et le sens de l’apprentissage scolaire. • Développer des lieux et/ou des temps de rencontres/débats ouverts à tous sur les communes autour de thématiques qui touchent la réussite scolaire. • Former des acteurs issus des communes sur l’accompagnement scolaire pour favoriser le développement culturel individuel et collectif dans une stratégie de mobilisation sociale et d’innovation pédagogique. Un partenariat familles-enseignants-accompagnateurs scolaires est l’enjeu principal de ce type d’intervention qui, au-delà d’un accompagnement social à la scolarité, vise à la lutte contre l’inégalité sociale devant la réussite scolaire. Pour mener à bien cette action, la démarche mise en œuvre se conçoit selon un repérage précis des besoins et des demandes, une élaboration d’un projet d’intervention avec l’ensemble des partenaires concernés et, cela de manière concertée, l’engagement des accompagnateurs dans un dispositif de formation qui vise à rendre cohérent l’intervention sur le territoire concerné et qui serve aussi de «code commun» d’intervention et de réflexion. l’enjeu des politiques éducatives 33 ■ Participation des jeunes à la vie de la cité et de l'école Formation des délégués élèves Pour les Ceméa, l’éducation à la citoyenneté est beaucoup plus large que le simple apprentissage de formes d’organisation sociale pratiqué dans des institutions particulières et protégées, menant à repousser au seuil de la majorité la mise en œuvre des droits du citoyen. Les Ceméa sont pour une citoyenneté des jeunes progressive et réelle, s’appuyant sur plusieurs principes : • le droit à la parole de tous, • favoriser l’expression et en tenir compte, • prendre en considération les rôles de consultation, représentation, médiation, délégation du délégué élu, • le rapport des jeunes à la règle, • édicter des règles claires, qui sont acceptées par tous et s’appliquent à tous les membres de la communauté éducative, • baser ces règles sur le respect et la tolérance d’autrui. Instaurer une éducation des jeunes à la citoyenneté, c’est mettre ces principes en œuvre en permanence, partout, pour tous. La formation des délégués, nécessairement liée au projet d’établissement, s’inscrit dans cette réflexion d’ensemble. Dans la plupart des académies, les Ceméa organisent des formations de délégués d'élèves en direction des collèges et des lycées publics de l'Éducation nationale et des lycées publics du ministère de l'Agriculture. Ces formations à la citoyenneté se réalisent la plupart du temps en partenariat avec l'équipe éducative. Les Ceméa, à travers leur département national Politiques éducatives, ont travaillé en 1998 à la conception d'une charte de qualité pour ces interventions. Elle sera diffusée largement en 1999. Elle souligne cette dimension de projet concerté qui passe par une participation de l'équipe éducative de l'établissement à la préparation, aux temps de formation et à un bilan de l'action. Dans ce cadre, les objectifs de formation que se donnent les Ceméa s'articulent autour de 4 axes. Une charte de qualité • Définir la fonction de délégué (cette définition peut se faire en amont des élections) • pouvoir représenter les élèves dans les instances réglementaires : conseil de classe, conseil d’administration, conseil des délégués, conseil de discipline, • ose situer à la fois comme porte parole du groupe et de chacun des élèves, • être reconnu comme force de propositions pour améliorer le “mieux travailler” et le “mieux vivre” au sein de l’établissement, • être reconnu comme médiateur en cas de situation conflictuelle. • Déterminer les différents niveaux de relation • la direction, • les enseignants, • le personnel de service, • les personnels de l’administration et de gestion, • l’animation, • le conseiller principal d’éducation, • les surveillants, • les aides éducateurs. • Construire des compétences pour rendre efficace la fonction de délégué • se construire, clarifier sa propre conception du rôle du délégué pour en déterminer les prérogatives et les limites, • avoir une perception claire des instances et de leurs attributions afin d’être un participant actif, • avoir une connaissance des statuts, rôles et fonctions spécifiques des divers adultes travaillant dans un établissement scolaire afin d’apprendre à intervenir opportunément auprès de chacun d’eux en fonction de ses compétences et de son champ de responsabilités (connaître le fonctionnement de l’établissement afin d’être un interlocuteur compétent des responsables et un guide pour les autres élèves ; pouvoir prendre en compte l’ensemble des personnes de l’établissement pour développer des réseaux pertinents). • anticiper sur les événements pour favoriser une préparation collective associant l’ensemble des élèves, • être à l’écoute de l’autre en distinguant la parole du groupe, celle de l’individu, • argumenter ses prises de position, • être accompagnateur et/ou initiateur de projets concernant l’organisation des apprentissages, la vie scolaire, les activités culturelles, etc. • Associer, former les membres de l’équipe éducative afin : • de permettre une meilleure identification des rôles et fonctions des délégués au sein de l’établissement, • de situer l’exercice de la fonction de délégué dans le projet d’établissement: quels droits réels? Quelles initiatives possibles? Quels rôles spécifiques des adultes? • de définir ce que pourraient être les missions « d’adultes relais» susceptibles d’accompagner les délégués dans l’exercice de leurs fonctions. Formation des jeunes élus • Les Ceméa mènent un travail avec plusieurs municipalités de la région du Limousin. Il s'agit de soutenir les adultes chargés d'accompagner les jeunes élus par l'apport de méthodologies pour aider les enfants et les jeunes à mieux exercer leurs mandats, être à l'écoute de leurs électeurs, à gérer des réunions, écrire des comptes rendus. • Les Ceméa d'Alsace ont poursuivi en 1998 leur travail sur les conseils de jeunes de la ville de Strasbourg et de Schiltigheim. Cette implication se fait en partenariat avec l'Anacej (Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes). • Les Ceméa du Centre ont également formé des jeunes élus de la ville de Lucé, sur des questions de conduite de réunions, de prises de note, de gestion de la prise de parole en public. Suite à cette action, l'Anacej a demandé aux Ceméa de construire un référentiel commun de la formation d'enfants et de jeunes au regard de leur statut d'élus. Socialisation, coopération, expression Beaucoup de projets éducatifs et pédagogiques font référence à la citoyenneté des adolescents et des enfants. Être citoyen c’est participer de façon active à la vie de la cité. Cela suppose pour chaque personne que plusieurs conditions soient réunies : • Avoir intégré les normes sociales et les interdits qui conditionnent la vie en société, cette condition renvoie au rôle d’éducation et de socialisation des adultes et donc de celui de l’animateur. • Participer aux décisions, avoir un droit à la consultation sur les questions de la cité, cette condition sera plus facilement réunie si les enfants et les ados sont familiarisés avec des pratiques et un fonctionnement coopératifs dans les structures d’animation. • La possibilité de contribuer au débat d’idées sur des questions de société, cette condition nécessite l’existence d’activités et d’espaces d’expression dans les structures éducatives et en particulier les centres d’animation. Ces trois dimensions sont articulées, indissociables et indispensables pour développer la citoyenneté. Des carences sur l’une de ces trois dimensions compromettent sérieusement le projet d’autonomie et de citoyenneté. 34 I « l est un domaine où les Ceméa estiment qu’ils auront de plus en plus vocation à intervenir : le social. Les difficultés de tous ordres qui assaillent et qui excluent les jeunes, les choix sécuritaires au détriment de l’éducation, suffisent à justifier l’urgence de cette intervention qui prend le chemin, là aussi, de la formation des acteurs du champ social, de la santé, de la ville. Avec la double visée d’une meilleure insertion des individus et d’une transformation de la société. » « Laboratoire d’innovation sociale, les Ceméa ne veulent pas faire cavalier seul. Convaincus de l’actualité des valeurs républicaines et laïques, ils s’engagent sur la voie de la redynamisation de leurs partenariats et de leurs alliances. Partenariat avec les pouvoirs publics à tous les échelons, partenariat aussi avec les autres acteurs de terrain participant aux mêmes valeurs pour rechercher ensemble les solutions nécessaires aux problèmes sociaux d’aujourd’hui. » Extrait du projet associatif des Ceméa. Politiques sociales : la place de la jeunesse, ■ Nouveaux services, nouveaux emplois, un dispositif pour les Une rencontre départementale À Lille (Nord), le 6avril 1998, les Ceméa ont participé à une table ronde organisée par le collectif départemental. Cette rencontre qui a réuni une soixantaine d’associations locales a permis de préciser les enjeux liés au programme «nouveaux ser vices - nouveaux emplois» pour le déve loppement du secteur d’activités liés aux loisirs des enfants et des jeunes, et de faire le point sur la mise en œuvre du dispositif tant aux plan national que local. Comme lors de la rencontre nationale de Marly le Roi, peuvent être retenus plusieurs éléments : • ce programme suscite un intérêt certain pour de nombreuses associations locales, qui ont parfois du mal à s’inscrire dans la logique de projet de développement du dispositif, ce qui les empêche, alors d’imaginer les conditions de la pérennisation des emplois créés, • le développement de l’emploi dans ce secteur d’activités ne passe pas nécessairement par la création de nouveaux métiers mais passe aussi par le développement de ceux qui existent. Le dispositif actuel, notamment en matière d’ingénierie ne permet pas toujours l’accompagnement des associations dans cette démarche de projet. Lettre Emplois Jeunes Infos 3 avril 1998 L’état de l’avancée du projet En 1997, les Ceméa, les Francas, la Ligue de l’Enseignement et les Pupilles de l’Enseignement public, ont passé un accord-cadre de trois ans avec l’État. Cet accord, signé avec les ministères de l’Emploi et de la Solidarité, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des Sports, portait création de 4000 emplois au titre du programme Nouveaux services – Emplois jeunes dans les domaines des vacances et des loisirs et de l’animation périscolaire et extra-scolaire. À mi-parcours, ce collectif national du pôle laïque a souhaité disposer d’un état des lieux commandé auprès du Cabinet FR Consultant, concernant la mise en œuvre de cet accord-cadre passé avec l’État (cf. extraits de la synthèse ci contre). Un état des lieux L’étude d’évaluation a été conduite sur la base d’une hypothèse selon laquelle la mobilisation de mouvements d’éducation populaire pouvait se traduire par trois formes de contribution : • le soutien à l’émergence de projets des associations locales et des communes, • le recrutement en direct des jeunes, • la solvabilité des activités et la pérennisation de l’emploi. Cette étude permet de dégager les éléments suivants : • près de deux mille emplois créés ou suscités dans le domaine des vacances et de loisirs, • une amélioration qualitative des services proposés aux publics et une réponse à des besoins insatisfaits, • une meilleure reconnaissance institutionnelle. La professionnalisation Ce que l’on pourrait développer pour expliquer la valeur ajoutée que les quatre associations ont apportée en se regroupant ensemble, c’est : • la complémentarité de leurs réseaux et de leurs activités, • la complémentarité géographique, qui permet une présence complète et un bon maillage du territoire. Le niveau régional est le niveau privilégié des Ceméa, qui s’explique par leur action principale sur les qualifications et les formations. Mobilisation du réseau Ceméa La mobilisation du réseau Ceméa n’a pas porté sur la capacité à devenir employeur, l’ensemble des associations l’étant déjà depuis plusieurs années. Par contre, il fallait développer la capacité des associations territoriales à devenir des agents de développement en direction des petites associations qui ont habituellement des relations avec les Ceméa; mais aussi auprès d’autres associations ou de services municipaux qui pourraient être intéressés par notre savoir faire. Il était aussi nécessaire d’établir de nouvelles relations, de créer des liens de travail avec des services de l’État et des collectivités publiques territoriales à l’occasion de ce dispositif. Cela nécessitait d’agir dans plusieurs directions : • la Conférence des présidents des associations territoriales des Ceméa (deux temps de travail), • les directeurs territoriaux (100heures de formation pour 9 personnes et deux journées de travail pour l’ensemble des directeurs territoriaux des Ceméa), • la rencontre nationale du 23juillet 1998 et le regroupement animation professionnelle des Ceméa, • les militants de l’université d’été de l’éducation nouvelle organisée par les Ceméa, et sur plusieurs registres : • le commentaire du cadre législatif et réglementaire du dispositif, • la connaissance des moyens dont se dotait l’État et ses services déconcentrés dans les régions et les départements, • l’adaptation des formations aux réalités du dispositif. Professionnalisation des jeunes Dans le cadre du dispositif «Nouveaux services – Emplois jeunes» et en s’appuyant sur les analyses de besoins, les Ceméa ont engagé des réflexions pour aller vers une adaptation des cursus de formation de la filière animation et éducation, aux réalités du dispositif. Les projets que les Ceméa proposent dans les différentes régions ont pour objectif principal la professionnalisation de nouveaux secteurs dans le champ du temps libre des enfants. Certaines actions visent essentiellement la qualification des jeunes en proposant des formations d’adaptation à la fonction ou des formations qualifiantes. D’autres projets élargissent leurs actions en proposant des projets de développement local, en accompagnant des associations, des communes dans la mise en œuvre des nouveaux services dans le domaine des loisirs et des vacances. 35 Les acquis, les difficultés de l’accord cadre « Emplois jeunes » la lutte contre toutes les exclusions jeunes La rencontre nationale du 27 mars 1998 Cette première rencontre avec les collectifs départementaux et régionaux des quatre associations (Ceméa, Ligue, Francas, Pep), signataires a réuni plus de 180 participants représentant 70 départements. Reflet de notre mobilisation aux plans départemental et régional, la participation des représentants de nos collectifs répondait à leur volonté de dépasser les difficultés rencontrées sur le terrain. Les attentes en la matière étaient fortes. Si l’accent a beaucoup été mis sur les freins, les incompréhensions, les insatisfactions, notamment au regard des attitudes et comportements des services déconcentrés des ministères signataires, c’est pour mieux les dépasser. Les difficultés qui ont été soulevées peuvent être regroupées sous cinq problématiques : • la connaissance et/ou reconnaissance des associations signataires par les services déconcentrés de l’État, • les exigences restrictives des services instructeurs de projets à l’égard des porteurs associatifs, notamment concernant les questions de la pérennisation des emplois, de la solvabilité économique ou des cadres de rémunération, • les articulations avec le dispositif spécifique à l’Éducation nationale, • les aides à l’ingénierie, • la formation, la qualification des jeunes et de la fonction employeur. Il convient de noter que, sur l’ensemble de ces questions, les représentants nationaux des ministères signataires - notamment de l’Emploi et de la Solidarité et de la Jeunesse et des Sports - ont marqué leur volonté d’être à l’écoute des préoccupations exprimées, d’apporter des réponses et d’oeuvrer à ce que sur les territoires soient réunies les conditions nécessaires à une collaboration efficace entre les parties signataires de l’accord-cadre. Madame Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports a, dès l’ouverture, donné le ton en rappelant que le monde associatif est un des éléments clé de la dynamique sociale. Elle a aussi souligné l’enjeu humain et économique du programme «Nouveaux services - Nouveaux emplois» et plus spécifiquement son importance pour les secteurs d’activités liés à son département ministériel. Ce programme, a-t-elle observé, répond à des besoins réels, qu’ils soient existants ou émergents. C’est pourquoi elle a appelé les administrations à rompre avec la lecture restrictive de « nouveaux métiers» et évoqué la nécessité que certains préfets assouplissent leur attitude. Des projets innovants De nombreux emplois ont été créés qui permettent d’améliorer qualitativement les services proposés aux publics ou aux adhérents: au travers d’un renforcement des missions d’accueil et d’information des publics, d’une permanence tout au long de l’année du service rendu. Dans certains cas, ces créations d’emplois débouchent sur de nouveaux services: par l’élargissement des publics concernés, la diversification des activités proposées. Cette tendance est particulièrement forte en milieu rural où le programme «Nouveaux services, Emplois jeunes» a permis de répondre à certaines carences existantes en matière d’animation. Autrement dit, les emplois créés ont jusqu’à présent permis, en règle générale, de répondre à des besoins jusque-là insatisfaits, à défaut de répondre aux besoins émergents dans le temps libre des enfants et des jeunes. Les initiatives de création de nouveaux services autour de l’Europe et des nouvelles technologies de l’information et de la communication sont, en règle générale insuffisantes. Par contre des projets originaux ont vu le jour sur les questions relatives à l’environnement, comme en témoignent, à Rennes l’expérimentation de «classes villes» permettant de sensibiliser les enfants à l’environnement urbain, en Dordogne le travail mené en direction de centres de loisirs, d’écoles ou de familles autour de l’éducation à l’environnement, dans les Landes la prise en compte des besoins spécifiques de certains publics (enfants handicapés), dans d’autres lieux la promotion des activités scientifiques et techniques, la mise en place d’animateurs de la citoyenneté européenne… Une action concertée Un ensemble d’initiatives ont été prises en commun par les partenaires de l’accordcadre, que ce soit au niveau national (publication de L’emploi Jeunes-Infos, organisation de rencontres nationales) ou départemental (constitution de collectifs). En règle générale, l’action des collectifs départementaux a porté sur la phase d’interpellation des institutions, les phases de concrétisation ne donnant lieu à une action en commun que dans une minorité de cas. Il existe cependant des dynamiques partenariales intéressantes comme dans les Bouches-du-Rhône (groupement d’employeurs) ou dans la Loire (plate-forme d’initiatives pour la promotion du programme Nouveaux services, mise en place d’un Club emplois jeunes). Des initiatives pour la pérennisation des services Des premières initiatives voient le jour visant à pérenniser les services créés. En règle générale, l’action des partenaires de l’accord-cadre porte sur les questions relatives à la professionnalisation. En lien aux plates-formes de professionnalisation ou dans le cadre de regroupements d’employeurs, ceux-ci développent un ensemble d’initiatives autour de : • l’identification et l’analyse des besoins en formation, • la mise en place de modules d’adaptation à l’emploi appliqués au champ de l’utilité sociale, • la création de nouvelles formations, • l’animation des réseaux d’employeurs. La nécessité d’un nouvel élan Les partenaires de l’accord-cadre buttent néanmoins sur des difficultés nombreuses : les associations locales et les collectivités qui ont bien souvent perçu le programme Nouveaux services comme une mesure de plus pour l’emploi, se montrent souvent rétives à la démarche de projet préconisée. De même, il existe en règle générale une méconnaissance forte, du côté des institutions, du champ de l’animation, et plus largement de la spécificité des mouvements d’éducation populaire. Enfin, l’inquiétude est lourde quant à la solvabilisation, à terme, des services créés, ce qui génère de nombreux effets pervers, notamment en matière de professionnalisation. La poursuite de l’accord-cadre suppose dès lors d’adopter une démarche beaucoup plus volontariste, tant en termes de création de nouveaux services, qu’en termes de mobilisation des acteurs locaux et des institutions sur la structuration d’un pôle éducatif dans le temps libre. Extraits de l’état des lieux commandé auprès du cabinet FR-Consultant. Politiques sociales, la place de la jeunesse 36 ■ Les Ceméa engagés dans des actions d’insertion des jeunes • Les Ceméa de Haute-Normandie en 1998, ont conforté leur engagement dans le secteur « développement social ». L’augmentation du nombre d’heures stagiaires, mais également du nombre de personnes différentes accueillies, leur participation aux commissions au Conseil régional, l’animation de réseaux de partenaires en sont l’illustration (115 stagiaires accueillis pour plus de 40000 heures de formation). • Les Ceméa de Poitou-Charentes sont également impliqués dans ce type d’action. Ils ont organisé en 1998 des parcours qualifiants dans le domaine sanitaire et social, une plate forme d’orientation «découverte des métiers sanitaires et sociaux» et des cercles de recherche d’emplois (CRE) (en relation avec l’ANPE). • Les Ceméa de Bourgogne ont également organisé plusieurs actions d’insertion et de formation à l’emploi correspondant à plus de 2000 journées formation soit près de 15000heures stagiaires (99 stagiaires). • Les Ceméa de Picardie sont également très impliqués dans ces dispositifs d’intervention sociale. En 1998, leur action s’est articulée autour de quatre projets : • Un chantier école en partenariat avec l’ADFP de Moreuil Dans le cadre d’une commune de l’Oise, Agnetz, formation autour de la rénovation de salles de formation par un groupe de stagiaires. La municipalité fournit les matériaux et le chantier sert d’outil pédagogique pour l’insertion professionnelle. • Une action innovante «ici et ailleurs » Dans le cadre du FSE, a été mise en place une action longue dont l’objectif est de permettre à des personnes en grande difficulté de s’insérer en utilisant des compétences et un goût pour la cuisine. À partir de février et jusqu’à fin 1998, ont été accueillies 16 personnes de l’Oise et de la Somme. Après une phase d’insertion, un travail sur la mobilité, les Ceméa ont engagé en partenariat avec le Greta de Compiègne, une qualification en CAP cuisine. Parallèlement des périodes en entreprise ont permis de compléter l’expérience. Ces stagiaires qui n’auraient jamais imaginé entamer une qualification, seront pour certain en situation d’emploi en 1999. • Des actions préparatoires aux métiers de l’animation et du social Sur deux mois les Ceméa ont réalisé avec le Conseil régional un bilan orientation pour 15 jeunes ayant un projet dans ce secteur. Depuis plusieurs années, les Ceméa ont un partenariat d’actions sur Doullens. Ils ont accueilli 15 jeunes dans le cadre d’une préparation à l’emploi. Ce partenariat a permis de croiser les compétences pédagogiques des Ceméa avec l’implication dans le tissu local de la MPT pour permettre aux jeunes de se constituer un projet professionnel réaliste. • Action mobilisation pour l’emploi Ont été réalisé deux actions en direction de publics adultes, l’une à Clermont de l’Oise, l’autre à Montdidier dans la Somme. Ces actions ont pour objectif de permettre une mise en emploi de personnes en chômage longue durée. ■ Promouvoir des actions de solidarité Accompagner des personnes allocataires du Revenu minimum d’insertion Par convention avec le Conseil Général de l’Hérault, les Ceméa ont accueilli des personnes sans emploi et en difficultés sociales (rencontres régulières, chaque quinzaine). 380 ont été accompagnées individuellement dans leurs projets. Par ailleurs des actions collectives (expression écrite, orale, couture, informatique) leur ont permis de créer du lien, d’échanger savoirs et compétences. 170 personnes dans une orientation à dominante artistique ou culturelle ont tenté de faire avancer leur projet dans une pratique de création individuelle ou bien dans l’animation d'ateliers. L’Espace 28, est un outil privilégié puisqu’il peut servir de lieu d’expérimentation pour des expositions, de salle de travail collectif, et permettre la rencontre entre l’artiste et son public. Une convention avec le Service d’Insertion par l’Emploi (SIE) du Conseil Général de l’Hérault facilite la relation employeurs/allocataires du RMI et permet un accompagnement dans la remise à l’emploi. Sur le triangle Aniane, Lodève, Clermont l’Hérault, 150 bénéficiaires du RMI sont inscrits dans le cadre d’un suivi social et/ou artistique. Inventer des dispositifs de lien social Deux Chantiers-Ecole (430heures) se sont déroulés à Lunel. Subventionnés par la DDTE en ce qui concerne la partie pédagogique de la formation et les indemnités des stagiaires, par la mairie de Lunel pour les matériaux, plantations, prêt de matériel et utilisation des gros engins, 24 personnes ont aménagé les berges du canal qui sont devenues pour les Lunellois un lieu privilégié de promenade et de pêche. Les Ceméa sont très attachés à cette méthode de remise à l’emploi, parce que le chantier sert de support aux apports à la fois théoriques et pratiques, et que sa réalisation est valorisante pour la personne et le groupe. La visibilité de ce travail est un atout important pour cette forme d’insertion puisque l'environnement a, le plus souvent, une image négative de ce public. Insérer par l’emploi Par convention avec le Conseil Général du Gard, 150adultes ont été suivis individuellement dans le cadre d’une mesure d’Accompagnement vers l’insertion (AVI) sur la zone littorale (Le Grau du Roi, Aigues-Mortes) et sur les communes d’Uchaud, Saint-Gilles, Aimargues. Par ailleurs, 12 personnes ont bénéficié d’un suivi social et professionnel dans le cadre d’un chantier d’insertion CES du Programme départemental d’insertion mis en place par la commune d’Aimargues; 22 jeunes (AVI jeunes) ont été remobilisés dans leurs projets et aidés dans leurs difficultés de tous ordres. Sur Aigues-Mortes, un stage tourisme : Avec la DDTE et le Conseil Général du Gard, ce stage a permis à 15 personnes de reprendre pieds dans l’emploi (600heures). Une autre action (800heures) pour un public illettré a été jumelée avec une insertion professionnelle dans les métiers d’entretien de collectivités. la lutte contre toutes les exclusions 37 ■ Insertion et intervention sociale en Basse-Normandie Les Ceméa de Basse-Normandie ont accueilli en 1998, 437 stagiaires sur des dispositifs d’insertion sociale et professionnelle, ce qui correspond à 10 603 journées stagiaires de formation. Ces actions sont essentiellement conduites par des salariés permanents. Néanmoins, un groupe d’étude a réuni, salariés et bénévoles sur les formations de lutte contre l’illettrisme et, la formation des agents locaux de médiations sociales s’est appuyée sur des interventions d’acteurs non permanents. Les Ceméa de Basse-Normandie font une priorité d’amplifier les implications militantes dans ce secteur d’intervention. Ils ont réaffirmé lors de leur colloque anniversaire, leur intérêt et leurs compétences pour agir dans le cadre des dispositifs de la politique de la ville, 15 ans après leur première implication à titre expérimental dans les premières animations de quartier à Hérouville en 1983. • Agir auprès des publics et des professionnels des quartiers d’habitat social, fait toujours partie en 1998 d’une orientation forte. Elle s’est traduite par des formations insertion sur la zone franche de Cherbourg Octeville, un Beatep animation sociale de quartier, la formation des agents locaux de médiation sociale, des intervenants de l’accompagnement scolaire de Flers, Caen, Lisieux, Hérouville, l’animation pour la deuxième année d’un groupe de travail réunissant des animateurs de quartier. • Ancrage local des formations insertion Les Ceméa ont poursuivi la logique d’implantation locale de leurs formations insertion sur les trois zones où ils interviennent : Caen-littoral, Cherbourg et Argentan. Les Ceméa sont installés sur deux quartiers d’habitat social d’Argentan et ont accueilli 43 jeunes en action d’insertion sociale et professionnelle (AISP) sur l’année. À été signé avec le Greta une convention de partenariat afin d’enrichir réflexions éducatives et réponses de formation; cela se concrétise, en mutualisant les compétences des deux structures, par un élargissement des contenus proposés aux jeunes: par exemple, en ce qui concerne l’orientation professionnelle, le Greta permet aux stagiaires des Ceméa de s’essayer aux métiers du bâtiment. • D’autres activités ont renforcé l’implantation locale des Ceméa - mises en œuvre de réalisations collectives, comme supports de formation, en prise avec la vie locale, exposition autour du tri sélectif des déchets en lien avec le syndicat intercommunal, animation d’un grand jeu avec des associations d’animation et de formation d’Argentan, décoration des quartiers Saint-Michel et des Provinces d’Argentan à l’occasion de Noël, etc.; - contribution à un groupe de travail sur la mobilité psychosociale regroupant plusieurs partenaires de la formation et de l’insertion d’Argentan; - participation de certains stagiaires aux réseaux d’échanges de savoirs, à l’aide aux devoirs, à des animations locales. • Cet ancrage local de l’intervention des Ceméa débouche sur des demandes de plus en plus pressantes auprès de notre association pour accompagner des projets locaux en matière d’animation ou d’insertion. Il a permis surtout aux stagiaires que nous accueillons dans nos formations insertion de profiter et d’utiliser ces réseaux, ce qui facilite leur intégration dans le tissu associatif et leur reconnaissance par les structures locales. • Mise en œuvre de formations expérimentales - Atelier logement À la demande des travailleurs sociaux de la commission locale d’insertion de Caen Littoral, les Ceméa ont organisé un atelier logement visant à accompagner des personnes soit dans leur recherche de logement, soit dans le maintien dans leur logement. Cette première expérimentation régionale a permis d’identifier les contenus de formation d’une telle action ainsi que les conditions externes à réunir en matière d’harmonisation des interventions des différents partenaires concernés, d’amélioration des conditions d’accès au logement privé pour les personnes de très faibles revenus. - Formation d’agents locaux de médiation sociale Les Ceméa ont été sélectionnés par la Préfecture de Région pour organiser une formation de 17 agents locaux de médiation sociale des villes d’Alençon, Caen et Flers. Ces nouveaux acteurs professionnels sont chargés de prévenir la délinquance des jeunes et de développer du lien social dans des quartiers relevant des dispositifs de la politique de la ville. Cette formation a permis de faire reconnaître les compétences des Ceméa en matière de formation des acteurs éducatifs intervenant en zone urbaine sensible et va être prolongée par la mise en œuvre d’un Beatep animateur médiateur social en 2000. - Plate forme d’insertion sociale et professionnelle Suite à une expertise des formations à visée d’insertion sociale et professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi de 16 à 25 ans, le Conseil régional de Basse-Normandie a lancé un appel à projet pour la mise en œuvre d’un nouveau dispositif à titre expérimental en 1999. Cinq projets au niveau régional ont été retenus dont celui des Ceméa, proposé en partenariat avec deux autres associations de formation : l’AIFST et Vis-à-vis. Ce projet résulte de deux éléments, un travail collectif mené dans l’association par les formateurs insertion intervenant dans les AISP, et un partenariat depuis plusieurs années avec les deux autres organismes de formation. Celui-ci portait sur une action recherche à propos des jeunes en difficulté, une étude des compétences recherchées par les employeurs et la participation au groupe jeunes en difficulté de la mission locale de Caen. Politiques sociales, la place de la jeunesse 38 ■ Travail social, quatre centres de formation professionnelle L’activité des Ceméa se développent autour de quatre centres de formation (Arras, Basso Combo, Aubervilliers et Carnon). Ils assurent la formation qualifiante et diplômante des moniteurs éducateurs et/ou des éducateurs spécialisés. Elle s’étend au delà dans les formations qualifiantes à l’aide à domicile, dans les formations expérimentales de la prévention spécialisés ainsi que dans les formations de cadres (chefs de services et directeurs). • À Basso Combo et Carnon, les projets des centres de formation des Ceméa articulent les formations éducatives aux formations de l’animation professionnelles (cf. ci contre). • Parmi les projets du centre de formation d’Arras, on peut souligner en 1998: une formation de personnes ressources chargées de la prévention du Sida dans les établissements accueillant des personnes handicapées mentales, formation labellisée par l’État (Préfecture de Région) qui est délocalisée sur trois sites (Arras, Lens, Boulogne) pour susciter des réseaux locaux de prévention; une recherche action sur l’étude diagnostic des problèmes de délinquance sur la ville de Drocourt (Pas-de-Calais) conduite avec des formateurs et des élèves éducateurs spécialisés (UF8 spécialisation sur les problèmes d’insertion), un échange international, avec les universités de Breda (Hollande) et d’Anvers (Belgique); un projet d’échange Erasmus de formateurs. • Le centre de formation d’Aubervilliers a vu la validation de la formation expérimentale de prévention, et l’obtention de l’agrément d’un DSTS en partenariat avec l’université. La Direction régionale des Affaires sociales a autorisé une augmentation de 10% du nombre d’élèves accueillis. • 1998 est la dernière année de la convention Franco-Algérienne entre les Ceméa et le Centre national de formation des personnels spécialisés de Birkhadeim à Alger. Cette formation de formateurs et d’éducateurs algériens a mobilisé les centres de formation des Ceméa d’Aubervilliers, de Carnon, d’Arras et de Toulouse. En mars s’est tenue à Carnon une session d’un mois afin d’élaborer le futur projet de formation de l’école d’Alger. La période trouble que traverse l’Algérie n’a pas permis toutefois de bien finaliser ce travail. Les quatre centres de formation des Ceméa ont accueilli en 1998, 678 étudiants en formation diplômante. Si on tient compte des formations continues, c’est plus de 1500 professionnels qui ont été formés par les Ceméa en 1998. Le budget annualisé de cette activité est d’environ 22millions. Les centres ont reçu une subvention de l’État (via la DRASS) de 15,5millions de francs. ■ Le centre de formation professionnelle aux métiers de l’éducation et de l’animation de Carnon (Languedoc-Roussillon) La filière médico sociale • La formation des moniteurs éducateurs Le centre de Carnon des Ceméa du Languedoc-Roussillon forme 30 % environ des moniteurs éducateurs de cette région. Au cours de l’année 1998, l’effectif global des stagiaires était de 121 personnes (54 en première année, 67 en seconde année). Le dispositif pédagogique global s’appuie sur trois axes forts : l’évaluation, un groupe d’élaboration de l’expérience professionnelle et l’atelier. La formation se déroule sur deux espaces, l’école et les établissements (111 établissements sont des terrains de stages dont 38 hors de la région Languedoc-Roussillon). Une intégration de stagiaires sourdes a été un axe de travail important. Dans le cadre du programme Horizon, ont été organisés des échanges avec l’Irlande et l’Ulster, (stage dans le milieu de surdité en Irlande du Nord, voyage d’étude sur la place spécifique dans la communauté sourde en Ulster, échanges de formateurs entre institutions, séminaire trinational «surdité et emploi» à Dublin). 65 personnes ont été présentées au Cafme en 1998 avec un taux de réussite de 90% environ (61 personnes reçues). • La formation des assistantes maternelles Ces formations sont à la fois initiales (ASE, PMI : 135 personnes formées) dans les départements du Gard et de l’Aude, et continues (62 personnes formées) dans le Gard (thème « Observer, analyser, écrire ») et dans l’Hérault (prise en charge du handicap et des enfants maltraités). Les actions dans la filière de l’animation professionnelle Le centre de Carnon intervient sur trois diplômes d’État de la filière de formation à l’animation professionnelle, le Beatep (28 stagiaires, trois cycles et options «relais politiques de la ville», «animateur auprès des personnes âgées», «média- teur du livre et de la lecture»), le Défa (26 stagiaires) et le DEDPAD (13 stagiaires). Cette dernière formation est menée conjointement par les Ceméa du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Les formations (Beatep-Défa) mobilisent plus de 50 terrains de stages (bibliothèques, médiathèques, associations d’environnement, centres sociaux, maisons de retraite, mairies, hôpitaux…). Les actions menées par les stagiaires dans ces lieux sont multiples. Après un temps d’observation et d’immersion dans la structure, les stagiaires doivent construire une démarche pour établir un diagnostic et mettre en place un projet d’animation avec un public. Pour le Défa, ils procèdent à une recherche sur les modes de financement et à une analyse de la gestion de leurs actions. À noter également la préformation d’emplois jeunes (niveaux 4 et 3) dans le champ médico-social dans le cadre d’une plate forme régionale inter-centres (IRTS de l’Hérault, Centre de Nimes, Centre de Marvejoles en Lozère, Centre de la Rotière dans l’Aude). Des actions de formation permanente Des conférences-débats accueillent des professionnels des institutions, elles permettent la rencontre et favorisent la théorisation des pratiques professionnelles et institutionnelles; elles ont permis également le développement d’initiatives à caractère d’animation dans le champ du travail social sur le plan du département de l’Hérault. Les thèmes en 1998 ont été: «La cité n’appartient à personne», «La vie de radeau», «Amour, mon ennemi». Trois journées d’étude et de débats centrées sur la pédagogie M.Montessori en collaboration avec l’association Centro Nascita Montessori de Rome, sur les lieux d’accueil (partenariat, clinique de la Borde) et autour de la présentation du film La moindre des choses avec le cinéma Diagonal, ont été également organisées par les Ceméa. la lutte contre toutes les exclusions 39 ■ Le centre régional de formation aux métiers de l’éducation et de l’animation des Ceméa de Midi-Pyrénées En 1998, le centre a confirmé son engagement dans les formations des acteurs du champ social. Ceci recoupe les domaines de la santé mentale, de l’animation, de l’éducation spéciale. En formation continue quatre axes sont poursuivis: des formations pluri-institutionnelles, des formations intra-institutionnelles, des bilans de compétences, des formations en partenariat. En 1998, ces stages ont porté sur l’initiation à la musicothérapie, des ateliers jeux d’écriture, des ateliers conte, la question de l’errance et de l’enfermement, la lutte contre les exclusions et la médiation, les populations prédélinquantes et délinquantes, les pratiques éducatives et les pratiques judiciaires, la formation de travailleurs handicapés. Ces stages ont accueillis plus de 110 personnes. Les cadres spécialisés du CRFMEA sont : les techniques de médiations, l’accompagnement au projet, le projet individualisé, l’intervention sociale de réseau, les médiations sociales, les pratiques judiciaires, le développement local. Les champs d’intérêt: les institutions de santé mentale, la protection judiciaire, les institutions sociales et médico-sociales, la politique de la ville, les territoires. Médiation et conflits En accord avec l’idée que notre société tend vers une gestion consensuelle des dynamiques contradictoires, la plupart des pratiques de médiation semblent avoir en arrière-plan une visée d’évitement des conflits, voire d’étouffement des conflits; une visée de régulation, voire de paix sociale. Dominique Bondu, rédacteur dans la revue VST des Ceméa, ne se situe résolument pas dans cette perspective-là, qui ne permet pas d’avancer quoi que ce soit au regard des problèmes, des réalités vécues par les publics en difficultés, notamment des jeunes vis-à-vis desquels il a été amené à davantage travailler la question de la médiation sociale. Tout au contraire, une visée, un enjeu majeur de la médiation sociale en direction des jeunes en difficulté, consiste à pouvoir retrouver ou recréer les conditions de dynamiques, d’interactions positives entre deux mondes qui s’ignorent plus ou moins : le monde des jeunes et le monde des adultes, le monde de la société organisée. Autrement dit, la médiation, loin de n’être qu’un mode de gestion d’une paix sociale ou un mode de régulation par étouffement des conflits, vise à recréer les conditions d’une dynamique conflictuelle, à retrouver la possibilité du conflit comme un des plus puissants vecteurs de socialisation. C’est donc là se situer à l’opposé de la représentation dominante du conflit comme synonyme de destruction. • En formation supérieure, les Ceméa participent au GIP CRPFD assurant la formation Cafdes (15 stagiaires) ; est poursuivie en partenariat avec les Ceméa du Languedoc-Roussillon, la formation au DE DPAD (13 stagiaires). • En formation initiale, les Ceméa sont engagés dans les formations d’éducateurs spécialisés (101 stagiaires) et moniteurs éducateurs (64 stagiaires). • Les formations de l’animation se développent autour du Défa (102 stagiaires) et du Beatep (30 stagiaires). L’expérimentation en développement social local reste un axe important des positionnements du centre, en formation comme sur site. Le partenariat s’est poursuivi avec le Conseil général de la Haute-Garonne, la MDS et le CCPD de la Ville de Toulouse, la ville de Castres, Mouvance Réseau Villages, les Comités de bassin d’emploi, les structures d’économie solidaire et d’insertion, le CREAI et les centres de formation en travail social régionaux. Cela se traduit par des participations de professionnels en formation, et des accueils en terrains de stages. Ce sont aussi des collaborations en appui technique à des projets de développement social urbain, mais aussi des rencontres interprofessionnelles. Des temps de réflexion et de recherche partenariales, se sont concrétisés par des journées d’études. ■ Réinterroger les pratiques sociales La famille, le village, le quartier, l’école, l’entreprise, qui régulaient de nombreux conflits, sont selon certains en crise, pour d’autres en métamorphose. Face à cela, des espaces de médiations se constituent dans la plus grande diversité : diversité des champs (judiciaire, social, familial, culturel); diversité des acteurs (individus, groupes, institutions); diversité des espaces (urbains, ruraux). Et des questions surgissent: S’agit-il de nouveaux métiers du social? Sommes-nous en train de réinventer des espaces de régulation? Va-t-on vers une recomposition des rapports État/Citoyens ? En choisissant de se positionner en faveur des pratiques de développement local, le Centre régional de formation des Ceméa de Toulouse s’est donné pour objectif de réinterroger les pratiques du travail social. La médiation, comme clé de voûte d’un processus de socialisation, est apparue comme une fonction devant être réinvestie par les professionnels du travail social. C’est un enjeu; c’est un risque ! S’étant rapidement rendus compte que l’abondante littérature sur ce sujet avait ten- dance à prendre les moyens pour des finalités, les outils et techniques pour des objectifs – un peu comme si le «comment faire » de la médiation venait légitimer le «pourquoi faire» de la médiation –, les Ceméa se sont jetés dans une réflexion sur ce que produit la médiation et sur les conditions de cette production. Les résultats ont été publiés dans un numéro de la revue des Ceméa VST selon trois axes: le clair-obscur d’une définition ; pédagogie et médiation: quelles innovations ?; professions sociales territorialisées. Le risque et l’intérêt c’est de s’engager dans la confrontation. Pour cela, les Ceméa ont sollicité un certain nombre de partenaires institutionnels et de chercheurs, qui ont accepté de partager ce projet sur deux journées de séminaire, ouvertes aux stagiaires et aux professionnels. Le dossier de VST en retrace l’essentiel du contenu et du cheminement. Politiques sociales, la place de la jeunesse 40 ■ Économie solidaire à l’île de la Réunion, faire émerger des services de proximité Comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, les associations se mobilisent une à une, avec le soutien des Ceméa de la Réunion, pour développer une économie dite alternative ou encore solidaire, parallèle à l’économie classique. But affiché: sortir de la spirale infernale du chômage. Le parcours est douloureux mais la récompense est souvent au bout. L’économie marchande et concurrentielle a ses limites. Certains l’ont bien compris et se sont lancés dans l’exploration d’autres voies. Ainsi aux quatre coins de l’île de la Réunion, on voit naître des services de proximité répondant à une utilité collective en direction des jeunes enfants, des handicapés, des personnes âgées. Aides diverses, loisirs, soutien scolaire, etc., ces actions individuelles, isolées ou collectives contribuent à recréer un lien social entre générations. Afin de guider les porteurs de projets et de faciliter la concrétisation et la pérennisation de ces derniers, les Ceméa de la Réunion, en partenariat avec l’ADI (Agence départementale d’insertion), leur dispensent des formations de méthodologie de travail. C’est pour présenter cette démarche et pour échanger des réflexions que les Ceméa ont organisé une table ronde sur le thème de l’économie solidaire. Avec 19 autres sites en métropole, l’île de la Réunion s’est inscrite dans une expérimentation de développement des services de proximité. Expérimentation menée par l’ADSP (Agence pour le développement des services de proximité) et placée sous la responsabilité du CRIDA-LSCI (Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie, Laboratoire de sociologie du changement des institutionsCNRS) qui en est l’instigateur. C’est grâce à cela si des réalisations ont vu le jour dans différents quartiers de SaintDenis : le Centre de ressources du Ruisseau (crèche et halte garderie parentale), Lantouraz Sainte-Clotilde Services (régie de quartier des Calebassiers au Chaudron) ou encore Harmonie (association d’animation du quartier Petite-Ile qui a créé une association solidaire). Parallèlement, en partenariat avec Jeunesse et Sports, a été mis en place un Défa (Diplôme d’État aux fonctions d’animation). Puis, une nouvelle initiative a été prise: l’aide à l’émergence, à la construction et à la consolidation des services de proximité. Trois objectifs principaux y sont attelés: faire émerger chez des habitants des projets correspondant à leurs besoins collectifs ou individuels, construire avec eux des services répondant à des demandes et leur assurer un accompagnement susceptible de pérenniser l’activité et de créer de l’emploi. Sur cinq sites pilotes répartis sur l’île (Port/Possession, Saint-Denis, Saint-André, Saint-Joseph et Saint-Pierre), une vingtaine de projets (sports adaptés, services pour personnes handicapées, prévention routière pour les motards…) surtout collectifs ont ainsi été créés, appuyés par un ensemble de partenaires. ■ Les jeunes en errance En 1998 le département Politiques sociales des Ceméa a continué à s’investir dans ce secteur, où les Ceméa conduisent une recherche-action depuis 1992. Des équipes coordonnées par les Ceméa ou constituées pour partie de membres de l’Association nationale sont intervenues dans les festivals de Bourges, Annonay, Belfort, LaRochelle et Aurillac pour y organiser des accueils destinés aux jeunes en errance et pour poursuivre de cette façon l’accompagnement social et éducatif de ces jeunes. Accueils sur des campings provisoires, dans des équipements sportifs, 100 à 1000 utilisateurs selon les lieux, équipes de 10 à 30 intervenants, constituées principalement de professionnels de la jeunesse et de l’intervention sociale. L’organisation de ces accueils a été effectuée pour partie en partenariat avec le Centre de soins spécialisés aux toxicomanes de Clermont-Ferrand, chargé d’expérimenter en1998 et1999, l’impact de la mise en place d’une équipe mobile de prévention et de conseil dans les festivals où les jeunes en errance se regroupent. Les Ceméa sont les référents de cette expérimentation pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui en est le financeur. Des liens ont été peu à peu tissés avec des professionnels intervenant dans des structures permanentes, Un «réseau national des professionnels errance» a commencé à être identifié, et deux jours de rencontre et d’échange ont été organisés à Paris avec trente-cinq participants. Les thèmes de travail étaient très concrets: attitudes et responsabilités vis-à-vis des mineurs, aides dans l’accès au logement, leurs modèles d’insertion et les notres. L’investissement des Ceméa dans ce secteur et leur connaissance des acteurs et des questions qui s’y posent, ont amené la direction de l’Action sociale du ministère de l’Emploi et de la Solidarité à commander aux Ceméa une étude portant sur le fonctionnement des structures d’accueil de jeunes en rupture et en errance. Le but était de mettre à la disposition des acteurs sociaux un repérage des pratiques et des difficultés pour les aider à s’engager plus efficacement dans des expérimentations d’accueils. Ce rapport «Accueillir l’errance» a été remis en novembre1998. la lutte contre toutes les exclusions 41 ■ Dans les Dom-Tom, quatre priorités Solidarité intra-zone La collaboration entre les Associations territoriales Outre-mer s'est intensifiée en 1998. C'est le cas de l'ensemble Antilles-Guyane avec la reprise des actions initiées dans le cadre du plan Antilles-Guyane de formation mis en place il y a quelques années. Il s'agit d'un véritable plan de développement commun aux Associations territoriales qui a été échafaudé lors d'une réunion qui a regroupé leurs responsables en Guyane, en décembre1998. Il s'étalera sur trois ans et devra mobiliser des moyens propres aux trois Associations territoriales ainsi que ceux de l'Association nationale des Ceméa dans le cadre d'une contractualisation. Ce sera également l'occasion pour valoriser les compétences locales respectives des différentes équipes. Dans l'Océan Indien, la relation entre les Ceméa de Mayotte et les Ceméa de la Réunion se consolide avec le soutien de cette dernière à la préparation et à la mise en place du premier Bapaat qu'organise l'équipe mahoraise pour 1999. Mobilité vers l'Europe Le rayonnement, le champ d'intervention des Associations territoriales Outre-mer ne se limite pas qu'à leur zone respective. Les Ceméa de la Réunion, déjà engagés dans les programmes Jeunesse pour l'Europe depuis plusieurs années, viennent d'innover en la matière en préparant pendant toute l'année 1998, huit jeunes réunionnais à partir seuls en voyage de découverte en Grèce. Ce déplacement s'inscrit dans la suite d'une rencontre organisée par les Ceméa avec leurs homologues italiens et qui a réuni des jeunes des deux pays à Turin. Les 8 réunionnais doivent être accueillis par des jeunes grecs en janvier1999, lesquels seront leur invités à la Réunion en mars. Dans les Caraïbes, une formation de relais locaux JPE a eu lieu en Guadeloupe, en septembre1998 regroupant des formateurs des Ceméa de la Martinique et de la Guadeloupe. Elle devrait être suivite par d'autres formations à la préparation à l'accueil de jeunes dans le cadre du service volontaire européen. Inscription des Associations territoriales Outre-mer dans la zone • Les Ceméa de la Martinique poursuivent leur coopération avec le Secrétariat d'État à l'alphabétisation en Haïti. Grâce à un travail de suivi avec différents responsables locaux, dont les magistrats (maires) l'équipe en charge de l'opération a contribué en 1998 à la mise en place de 30 centres d'alphabétisation. La formation conduite par les Ceméa martiniquais en Haïti concerne les moniteurs, les coordinateurs, les organisateurs de formation. Les évaluations qui ont été effectuées tournent autour de la lecture et de l'écriture. Prochaine étape de cette action: la réalisation de la post alphabétisation. Cette intervention, soutenue aujourd'hui par la Région de Martinique, est le prélude à la mise en œuvre d'une coopération plus large des Ceméa avec les autres pays riverains de la zone Caraïbes. • Les Ceméa de la Réunion, en relation avec l'association Seychelloise pour la Jeunesse et l'Animation, des Seychelles et sous l'égide de la Ficeméa ont été les initiateurs du premier regroupement des formateurs de l'Océan-Indien en décembre1998. Celui-ci a eu lieu aux Seychelles et a réuni des formateurs des Ceméa (de Madagascar), des Ceméa de Mayotte, des Ceméa de la Réunion, de l'Association pour la Jeunesse et l'Animation des Seychelles, un observateur des Comores (FADC), des représentants de la Direction des Relations européennes et internationales des Ceméa France et du Président d'honneur de la Ficeméa. Il a bénéficié du soutien financier de la fondation communautaire de l'Océan Indien. Face à la mondialisation et à ses effets, les communautés tentent de s'organiser pour trouver de nouveaux équilibres, de nouvelles formes de résistance. Ainsi la coopération régionale prend un sens nouveau. Cette perspective d'intégration régionale peut constituer un élément majeur de la structuration du monde. Les Ceméa, à leur place, souhaitent contribuer à l'emergence de ces nouvelles prise de conscience, de ces nouvelles identités. La mobilité des cadres de jeunesse de l'éducation constitue un levier important pour la prise de conscience de l'appartenance à ces nouveaux ensembles. Ce séminaire a fonctionné comme un lieu d'échange, une bourse de mise en commun de compétences dans la perspective de développer de nouvelles coopérations. Chacun a pu présenter un domaine de compétence qu'ils souhaiteraient mettre à disposition du collectif. Ainsi les Ceméa Malgaches ont présenté un travail sur l'évaluation en formation, l'association des Seychelles sur l'éducation des enfants, les Ceméa de la Réunion ont sensibilisé les participants à l'économie solidaire et à la pédagogie des activités scientifiques et techniques, les Comores sont intervenues sur les associations villageoises. Des projets bi ou multilatéraux verront le jour en 1999 avec un volet particulier sur la mobilité des jeunes, la prime enfance et la constitution d'un fichier pédagogique d'activités sur les jeux pratiqués dans la zone de l'océan indien. Jeunes, emploi, insertion • Les Ceméa de Polynésie s'investissent dans le champ de l'insertion et de la formation à l'animation professionnelle, sollicités par le ministère de la Jeunesse et des Sports, ils ont conduit plusieurs modules d'une formation d'animateurs de quartier. • En Martinique, les Ceméa développent le partenariat avec les communes du département et forment des bénéficiaires du CIA et du CES. Ils travaillent à la coordination d'un corps d'animateurs professionnels sur l'une d'entre elles. • À la Réunion, le programme d'aide à l'émergence, à la construction et à la consolidation des services de proximité se poursuit, avec l'apparition des premières structures et actions concrètes initiées dans le secteur de la petite enfance et du handicap, fin 1998. • Ce type d'intervention intéresse les Ceméa de la Guadeloupe et les élus du territoire. Dans ce cadre, des missions ont eu lieu tant à la Réunion qu'en Guadeloupe au cours desquelles, des réunions de sensibilisation ont été organisées en direction des responsables concernés. Un dossier a été déposé sur les bureaux des collectivités locales de la Guadeloupe, par les Ceméa pour la mise en œuvre d'un dispositif de transfert de méthodologie d'accompagnement de projets de services, à l'intention des porteurs potentiels du projet. Politiques sociales, la place de la jeunesse 42 ■ Petite enfance Renforcer la qualité éducative des lieux d’accueils Les Ceméa font de plus en plus le constat suivant: au cours des dernières décennies, les structures d’accueil de la petite enfance se sont profondément transformées, évoluant du lieu de garde au lieu d’éveil. Mais la crise économique, idéologique et sociale actuelle a suspendu cette évolution et s’amorce un retour en arrière. Les structures tendent à se vider. Les familles aidées par les CAF, leur préfèrent l’accueil familial plus souple des assistantes maternelles. Les Ceméa pour renforcer la qualité des lieux d’accueils, continuent cependant fortement à s’investir dans la formation : • Des différents personnels des crèches, haltes garderie, en Corse, à Claux en Isère, formation de 12 professionnels, à Clermond-Ferrand dans la formation initiale des auxiliaires de puéricultrice, à Limoges pour 16 personnels des crèches de la ville avec comme objectif d’acquérir des moyens d’observation des jeunes enfants pour mieux les comprendre et répondre à leurs besoins, en Haute-Normandie 107 personnes formées, représentant près de 1 00 0 0 heures de formation, en Pays-de-Loire, des formations pour les villes de la Roche-sur-Yon et Saint-Herblain, en Poitou-Charentes, 41 personnels des crèches et Atsem formés pour la ville de Niort. • Des assistantes maternelles en relation avec les collectivités locales ou les services de PMI, en Côte-d’Or, en Loire-Atlantique, dans les Hautes-Alpes et HauteSavoie où les Ceméa Rhône-Alpes ont accueilli 418 stagiaires en formation représentant un total de 1354 journées formation, en Provence - Alpes - Côte-d’Azur, à travers des stages «découvrir autrement les jeunes enfants», en Poitou-Charentes, 252 assistants maternelles formées pour le conseil général de la Vienne, en Languedoc-Roussillon, dans le Gard et l’Aude, actions à la fois dans les formations initiales (135 personnes) et les formations complémentaires (62 personnes). • Des Atsem sur l’accueil périscolaire avec le CNFPT par exemple à Bourges, dans la région de Bourgogne, en Alsace, en Pays-de-Loire sur la formation éducative des Atsem, en Bretagne, sur la connaissance des jeunes enfants (146 personnes formées représentent près de 1200 journées participants), à Chatellerault. À la Martinique, les Ceméa ont formé pour la ville de Fort de France, 110 personnes (678 journées stagiaires), agents d’écoles maternelle. • Des éducateurs de jeunes enfants par exemple à Poitiers sur le thème des aménagements d’espaces ludiques, à Toulouse pour les personnels d’un centre de loisirs petite enfance et à la demande de la ville de Libourne (Aquitaine). • Un colloque a été organisé à Angoulème par les Ceméa de Poitou-Charentes à l’initiative de l’association des relais maternels sur le thème « L’enfant et les séparations… de zéro à quelques années ». Il a réuni 150 personnes. Les Ceméa de Bourgogne agissent pour la petite enfance Organisée autour de regroupements régionaux spécifiques à ce secteur de la petite enfance (30 personnes en mai 1998), l’action des Ceméa de Bourgogne, a été en 1998 fortement marquée par la mise en place d’une convention avec le service PMI du conseil général de Côte-d’Or sur la formation des assistantes maternelles. Le nombre de stagiaires formés par les Ceméa a été plus que doublé, ceci correspond à 1 010 personnes formées soit 3 217 journées stagiaires et près de 20 000 heures de formation. Au delà du département de la Côte-d’Or, les Ceméa sont intervenus en Saône-et-Loire et dans des sessions de 2 à 8 jours pour les Atsem, agents des écoles maternelles, à Dijon, Autun, Vesoul, Prénovel. Un projet débuté, il y a 2 ans se poursuit également avec l’ADMR21 et concerne la formation des personnels de huit haltes garderies associatives. Quelques actions ont également été menées autour des temps d’accueil post et périscolaires (à Châlons sur Saône, le Creusot, Dijon…, sur l’animation des restaurants scolaires, des centres d’accueil…) et une intervention dans un stage de formation continue des enseignants organisé par l’IUFM de Bourgogne. ■ Mobiliser les mères pour créer des « clos d’enfants » Réseau africain francophone prime enfance, un partenariat pour améliorer le sort des jeunes enfants (Unesco unité petite enfance et éducation familiale, Solidarité laïque, Fédération internationale des Ceméa). Qu’est ce qu’un clos d’enfants ? S’inspirant de pratiques traditionnelles aujourd’hui abandonnées, c’est un lieu pourvu de l’équipement minimum pour accueillir, dans de bonnes conditions sanitaires et éducatives quinze enfants de 3 à 6 ans. Les enfants sont «encadrés» par trois mères bénévoles, se succédant chaque jour de la semaine et faisant donc partie d’une équipe de quinze femmes (mères, grands-mères, futures mères). En février1998, organisation d’un séminaire à Bamako: dix pays représentés. Des projets de clos en Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Mali, Niger, Sénégal. En mars1998, ouverture du deuxième clos d’enfants à Kati (Mali). Une action pour les enfants… Une action pour les femmes Une formation en trois étapes est proposée aux femmes : • Une session de base, d’une semaine, pour les quinze femmes qui vont encadrer le futur clos. • Un stage pratique constitué par l’encadrement du clos pendant plusieurs mois. L’équipe des formateurs et l’organisatrice assurent un suivi sur le terrain et de plus, toutes les cinq semaines, une réunion de travail, pendant un week-end, permet de faire le point. • Après le stage pratique, l’équipe des femmes se retrouve dans une session de bilan et d’approfondissement d’une semaine. la lutte contre toutes les exclusions 43 ■ Un engagement constant dans la santé mentale La mission nationale Santé mentale des Ceméa s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion, contre la marginalité et affirme le respect du sujet, y compris dans sa souffrance mentale. Elle s’articule autour de trois objectifs : former (offre de formation), confronter (journées d’étude, groupe de recherche), diffuser (la revue VST). Les Ceméa collaborent avec les ministères de la Santé et des Affaires sociales (notamment sur la maltraitance à enfant) et sont en relation avec les principales institutions spécialisées dans ce domaine : l’ANFH, la Mire, la Fédération des Croix Marines, la Fédération française de santé mentale, l’école nationale de la magistrature, l’ENSP, l’Unafam, le Cedep. Les Ceméa et la recherche en santé mentale Ils ont organisé : • des journées de travail regroupant des professionnels de la santé mentale sur les thème des équipes de santé mentale et de la question de l’urgence, de la politique de secteur et des urgences, de la psychiatrie aux urgences nécessités et réalités. • plusieurs colloques en co-partenariat, notamment un séminaire européen sur le transfert de compétences pour promouvoir l’Advocacy en France (novembre 1998). Les Ceméa publient la revue Vie sociale et traitements (4numéros). Elle est diffusée à 2500 exemplaires dans les milieux professionnels avec notamment un dossier sur Art et Thérapie en 1998. Les Ceméa, concepteurs et organisateurs de formations Les Ceméa, à travers 12 associations régionales, ont organisé 73 stages de formation continue, pour les acteurs de la santé mentale représentant 867 stagiaires, soit un total de 5846 journées de formation. L’action des Ceméa se situe dans une politique de psychiatrie de secteur, et l’hôpital psychiatrique n’est qu’une structure de suivi parmi d’autres. C’est dans ce cadre que sont proposées des formations dont les objectifs sont de réfléchir sur la dimension soin, la dimension thérapeutique de chaque professionnel, la relation entre le professionnel et la personne à prendre en charge, la notion de projet thérapeutique, ainsi que sur les alternatives à l’hospitalisation ; mais aussi sur la question du droit des patients, le malade mental comme personne sujet et citoyen ayant des droits et des devoirs. Parmi les questions traitées, voici, pour illustrer ces actions, les thèmes des stages : • les activités dans la vie quotidienne, approche de la musicothérapie, la pratique du cheval en institution, l’utilisation du milieu aquatique dans les institutions spécialisées, les activités physiques en institution, la pratique d’atelier de peinture, l’atelier conte en institution, • la famille comme partenaire thérapeutique, l’accueil familial, la prise en charge de la personne polyhandicapée, l’aide-soignant en thérapie, la démarche de soin, la visite à domicile un acte thérapeutique, • l’enfance maltraitée, violence et désespérance des adolescents, la prévention et le traitement des abus sexuels, la prise en charge d’enfants difficiles, • équipe et psychose, l’évaluation, l’autisme, identité et culture, l’analyse institutionnelle et le travail d’équipe, des lieux pour la santé mentale, la connaissance de la psychiatrie, l’hôpital de jour, les structures intermédiaires… Formations en Nouvelle Calédonie Dans le cadre des accords de Matignon, le secteur Santé mentale des Ceméa accompagne activement le développement de la psychiatrie de secteur en Nouvelle Calédonie, à la demande de l’Institut de formation des personnels administratifs du territoire, ceci depuis plusieurs années. Un «état des lieux» préalable de la prise en charge de la maladie mentale dans et hors les murs a permis en 1997 de constater le faible développement actuel des structures alternatives, d’identifier les besoins en formation du personnel soignant et de proposer une politique de formation en adéquation à la politique de sectorisation. Le secteur Santé mentale des Ceméa est intervenu régulièrement, en 1998, dans l’organisation de stages de formation continue destinés aux professionnels de la psychiatrie autour des thèmes suivants: l’équipe pluridisciplinaire, les alternatives à l’hospitalisation, le projet thérapeutique individualisé, la place de l’aide soignant dans l’équipe de soin. ■ Des formations liées aux personnes âgées • Les Ceméa de Lorraine sont intervenus dans des actions de formation pointues telles que l’accompagnement de la personne en fin de vie. En 1998, ils ont conduit 4 sessions de 7 à 8 jours sur ce thème. Ce travail est mené en relation avec le Centre régional de soins palliatifs du CHR de MetzThionville. Le Beatep option « Animateur auprès des personnes âgées» et les sessions de formation en direction des Agents des services hospitaliers réalisées en 1998 ont favorisé les contacts dans les établissements et les structures d’accueil à caractère gériatrique, renforçant l’action des Ceméa dans ce secteur. • L’hôpital Pasteur de Poitiers à sollicité les Ceméa pour former les personnels de son centre de gérontologie sociale, l’objet de la formation était d’apporter des aides techniques et méthodologiques pour mettre au point un programme d’animation avec les patients. • Les Ceméa de Guyane ont formé 15 personnes pour l’animation au quotidien avec la personne âgée. • D’autres actions sur la vie quotidienne des personnes âgées ont eu lieu en Pays-deLoire et en Languedoc-Roussillon. 44 L es associations se sentent concernées à plus d’un titre par la construction européenne et la solidarité internationale. Les Ceméa souhaitent contribuer à l’émergence d’une Europe sociale, de pratiques de solidarité internationale qui placent le citoyen au cœur de ces préoccupations. Le devenir de l’Europe, l’évolution du monde concernent toutes les associations et pas seulement celles dont la vocation serait exclusivement européenne et internationale quelles que soient leurs missions. En tant que mouvement d’éducation, organisme de formation de formateurs, les Ceméa ont multiplié les actions permettant une implication réelle de leurs militants par la mobilité en Europe et dans le monde, par de nombreux accueils en France. Une vigilance particulière a été apportée à la place des jeunes. Notre volonté pour que se renforce une coopération de société à société, a conduit notre équipe nationale à apporter un soutien particulier aux équipes régionales dans la conduite de leurs actions. Ainsi par exemple, les Ceméa du Nord Pas de Calais sont impliqués dans une coopération avec des ONG sud Africaines, les Ceméa de Picardie avec la Roumanie, les Ceméa de Haute Normandie avec le Maroc, les Ceméa de Rhône Alpes avec le Burundi, les Ceméa de Bretagne ont accueilli des jeunes animateurs de la ville de Tchéliabinsk (Oural), les Ceméa de Poitou-Charentes des jeunes aux Francofolies de La Rochelle… La construction européenne, la solidarité ■ La coopération et la solidarité avec les pays d’Europe centrale et orientale (les PECO) L’année 1998 aura été marquée par le lancement de l’élargissement de l’Union européenne et par plusieurs manifestations françaises pour faire le point sur la coopération et la solidarité avec les PECO. Depuis le début des années 1990 les Ceméa ont développé ou renforcé leur coopération en Roumanie, en Pologne, en Hongrie, en République Tchèque et dans bien d’autre pays. En appui à l’organisation de la société civile dans le domaine des vacances et des loisirs, les Ceméa ont contribué en 1991 à la constitution du réseau EAICY… (European Association for the Leisure Time Institutions of Children and Youth) association européenne de droit Tchèque. Ce réseau regroupe une quarantaine de partenaires issus de grandes villes européennes de 18 pays. Il s’est donné pour mission de travailler ensemble aux problèmes concernant la jeunesse et la pédagogie du temps libre, développant l’idée que les espaces périscolaires peuvent constituer des lieux importants pour l’apprentissage de l’autonomie, de la responsabilité et de la citoyenneté. Ce sont des lieux culturels et éducatifs participant pleinement à l’éducation de la jeunesse. Ainsi avec la Fi-Ceméa, Eurojeunesse 2000 et EAICY les Ceméa sont structurés pour être actifs en Europe. Une formation pour des animateurs à Tchéliabinsk (Russie, Oural du sud) Cette formation de type BAFA, encadrée par trois formateurs français des Ceméa de Bretagne a préparé les stagiaires russes à encadrer des enfants français en France. Elle s’est déroulée dans les locaux de l’Université pédagogique et s’est adressée aux élèves professeurs de français volontaires des 3e et 4e années. Vingt-huit stagiaires ont participé au stage. Nous avons apporté un grand soin aux travaux par petits groupes sur la vie quotidienne et sur la vie collective au centre de vacances. C’est bien dans ces domaines qu’existe le choc des cultures. Les stagiaires cherchent à comprendre, ils adhèrent aux idées mais il faudra le vécu avec les enfants pendant le séjour pour se déterminer complètement. L’ambassade de France a offert la possibilité d’accueillir dix stagiaires pendant l’été en France. Les étudiants russes avaient environ vingt ans. Ils avaient déjà encadré 2 ou 3 centres de vacances en Russie puisque cela est obligatoire dans leur formation d’enseignant. Pour une première expérience en France, nous leur avons proposé des séjours avec des enfants de 6 à 12 ans. Cet aller-retour entre formation théorique et stage pratique est fondamental. Les stagiaires ont parfaitement compris le sens de la formation.: «On ne forme pas les gens, on leur permet de se former. C’est-à-dire qu’au fur et à mesure qu’ils font de nouvelles acquisitions, souvent à travers l’expérience personnelle, ils se construisent les outils pour faire de nouvelles acquisitions: ils apprennent à apprendre se situant ainsi dans une perspective de formation permanente tout au long de la vie». De retour au pays les dix animateurs se sont davantage impliqués dans l’activité de l’association Initiatives dont la mission est de faire émerger des projets des différents quartiers de la ville dans le domaine des loisirs et des échanges avec les jeunes étrangers. Une coopération dans le domaine de la jeunesse en Hongrie Les événements politiques intervenus à la fin des années quatre-vingts ont déstabilisé l’ensemble des organisations de jeunesse laissant parfois le champ libre à d’autres acteurs. En 1998, une coopération s’est renforcée entre les Ceméa et une nouvelle association hongroise Zabhegyezo (association d’animateurs d’enfants) dont le siège est à Budapest, sur la formation d’animateurs. Pour beaucoup, la formation est interne aux organisations sans cadre législatif. Le modèle de formation des animateurs de jeunesse en France pour des volontaires, intéresse particulièrement nos partenaires. Sans faire un transfert direct d’un modèle, ce sont les principes fondamentaux du dispositif de formation qui intéressent nos partenaires Hongrois comme d’ailleurs les Russes et les Sud-Africains. L’association Zabhegyezo qui forme aujourd’hui ses propres animateurs d’enfants et de jeunes (200 à 250 jeunes bénévoles formés annuellement), établit des coopérations avec d’autres organisations formatrices pour créer un système national de formation. Cette démarche pourrait permettre d’élargir leur structure de formation pour s’ouvrir à des jeunes d’autres associations ou à toutes personnes intéressées par la formation d’animateur. Une méthodologie de la formation d’animateur devrait voir le jour. 45 ■ Activités franco-allemandes et trinationales En 1998, 10 stages et rencontres, soutenus par l’Office franco-allemand pour la jeunesse, ont eu lieu en France et en Allemagne, totalisant 1 000 journées-stagiaires : des rencontres culturelles de jeunes autour du théâtre (à Avignon) ou de la musique (à LaRochelle), des rencontres de jeunes inscrits dans des dispositifs d’insertion avec les Ceméa Ile-de-France et du Languedoc-Roussillon, un stage de formation à la pédagogie de l’interculturel avec les Ceméa de Picardie. Du 25 au 30octobre 98 s’est déroulé à Hambourg un stage sur la place des femmes dans la société. Il s’agissait de la deuxième phase d’un projet commencé à Montpellier en 1997. Des visites de structures (centre social ou centre de formation aux métiers techniques pour des jeunes femmes) et des services de l’administration (service jeunesse, bureau pour l’égalité des droits des femmes), des rencontres avec des femmes, ont mis en lumière les grandes différences entre la France et l’Allemagne en ce qui concerne le travail des femmes, les rôles respectifs des parents et de l’État ou de la collectivité dans l’éducation des jeunes enfants, la représentation des femmes au niveau politique, etc. Deux conceptions différentes qui s’expliquent culturellement et historiquement et qui pourraient aussi apprendre l’une de l’autre. internationale : « une affaire de citoyen » Réseaux Europe 1998 a vu la création de la lettre d’information des membres des réseaux Euro Jeunesse 2000 et Ceméa avec le soutien du budget général des Communautés européennes. « L’espace européen est de plus en plus présent dans notre vie quotidienne. C’est une dimension que nous devons apprendre à mieux intégrer dans notre action. Parce que nous voulons une Europe des citoyens, une Europe de la connaissance et du développement culturel, une Europe sociale moins inégalitaire, nous nous devons d’agir. Agir, c’est faire connaître nos analyses et nos propositions, c’est développer des projets qui transforment les pratiques sociales et éducatives. Cette lettre, qui paraîtra 6 fois par an, doit contribuer à faire circuler l’information, à susciter des actions, à construire du réseau… en un mot, à donner un peu plus de sens à l’Europe à laquelle nous aspirons. » Lettre infos no 1 octobre 1998 Des camps de vacances de langue française en Roumanie Depuis 5 ans, sur la base d’un partenariat entre le ministère de l’Éducation roumain et le service culturel de l’ambassade de France, les Ceméa se sont associés avec les Francas et Léo Lagrange afin que des animateurs français partent en Roumanie pour intervenir sur des camps de vacances accueillant des enfants Roumains, et qui ont pour but l’apprentissage et le perfectionnement de la langue française. L’objectif est d’accompagner le développement de formation d’animateurs en Roumanie afin que se démultiplient les centres de vacances et que le public d’enfants accueillis s’élargisse vers les milieux populaires. ■ Quelques chiffres En 1998, les 150 militants d’une quinzaine d’associations territoriales des Ceméa de métropole et des départements et territoires d’Outre-mer se sont impliqués soit en missions dans 20 pays à l’étranger, soit en accueil de délégations en France. Ce travail européen et international correspond le plus souvent à des programmes pluri-annuels. En ce qui concerne l’accueil de jeunes étrangers lors de manifestations culturelles à Bourges, à LaRochelle, à Avignon ou Arles… ce sont plus de 1600 journées d’accueil en France à la découverte de pratiques culturelles et de la francophonie qui ont été réalisées. ■ Service volontaire européen (SVE) Après une période de 2 ans d’action pilote, le programme SVE grandeur nature se met en route. Depuis septembre 1998, 16 volontaires alsaciens ont été « envoyés » par les Ceméa d’Alsace, pour des périodes de 6 mois à un an, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande, en Grèce, en Espagne, en Italie, en Autriche et en Suède. Le premier bilan des volontaires revenus a eu lieu en décembre1998. Les Ceméa sont aussi chargés de les aider à se réinsérer dans la société française, et à valoriser leurs acquis. Séminaires de préparation à l’envoi, séminaires socio-linguistiques se sont succédés en 1998 dans plusieurs régions (Languedoc-Roussillon, Picardie, Alsace…), cela a représenté plus de 1000 journées de formation. En Afrique du Sud, l’éducation à la citoyenneté, à la démocratie, une préoccupation commune, hors de l’école, comme dans l’école Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes avec d’autres partenaires français (Gref, Léo Lagrange, Club Unesco, Ansha…) sont investis depuis deux ans dans un programme d’appui aux ONG sud-africaines (Idassa, NBI…) sur l’éducation à la citoyenneté. Cette coopération permet de mettre en œuvre des processus de travail se démarquant des visions classiques de transfert, ou de réciprocité. En effet une part importante de cette coopération se passe en France par l’accueil de responsables d’ONG et de programme communautaire d’éducation. L’objectif visé est de permettre de développer la capacité à coopérer entre tous les acteurs concernés pour favoriser l’évolution qualitative de l’ensemble de la communauté éducative et l’implication de ces différents acteurs - représentants associatifs de la communauté, représentants du monde de la production, parents, apprenants, usagers, enseignants, animateurs, administration… dans une démarche de coéducation (prise en charge collective de l’éducation dans son ensemble). 46 F estival d’Avignon, Printemps de Bourges, Théâtre de rue à Aurillac, Eurockéennes à Belfort, Francofolies à La Rochelle, Théâtre à Blaye, États généraux du documentaire à Lussas… Sur tous ces lieux, en partenariat avec les directions de ces festivals et les collectivités locales, les Ceméa créent des dispositifs d’accueil pour rendre ces manifestations accessibles au plus grand nombre, favoriser la rencontre avec les œuvres et les artistes et soutenir les pratiques amateurs. Ces chantiers sont animés par des équipes nombreuses (de 50 à 140 personnes sur chaque festival) aux compétences variées, issues des associations régionales des Ceméa (Auvergne, Franche-Comté, Poitou-Charentes, Aquitaine, et Rhône-Alpes), des groupes nationaux de recherche et de diffusion : danse contemporaine, jeux et théâtres, médiation culturelle, cinéma, audiovisuel et communication. Ils ont été préparés tout au long de l’année 1998 à travers des séminaires de formation, des ateliers de pratiques et des espaces de réflexion. Démocratiser l’accès aux pratiques culturelles ■ À Lussas, mobilisation sociale, culturelle et, documentaires ■ Les Ceméa à Aurillac, un ancrage fort et diversifié En Ardèche, les Ceméa accompagnent ce festival devenu l’une des références du film documentaire en France, autant par la convivialité de son accueil que par la qualité de la recherche cinématographique. Le projet des Ceméa conduit par l’association régionale d’Auvergne (140 membres actifs mobilisés) est articulé autour de plusieurs dispositifs : • la gestion de l’accueil des festivaliers dans trois centres (lycées Monnet, Cortat et lycée Agricole). Malgré cette année une baisse de la fréquentation, ces centres sont la clés de voûte de l’accessibilité à un large public au festival, ils intègrent tous un projet d’accompagnement du spectateur. 795 personnes ont été accueillies, ceci correspondant à 2889 nuitées et 2720 repas servis pour les troupes de théâtres. • l’animation d’un centre de loisirs pour les enfants pendant le festival au cœur de la ville d’Aurillac. Le projet, soutenu par la Caf, répond à l’attente des parents investis sur le festival (commerçants, festivaliers, acteurs, personnels Ceméa…) et à celle de rendre accessible le festival à des enfants de 3 à 12 ans et de répondre à différents besoins de parents (ouverture sur 4 jours de 10heures à minuit) 65 enfants ont été accueillis. • l’accueil de stages de formation liés à l’animation volontaire (BAFA) ou professionnelle (Beatep pratiques culturelles). • les rencontres «théâtre de rue-jeunes», participation de nombreuses troupes du off, rencontres entre les jeunes et les troupes, après les spectacles… • un lieu central d’animation, à travers les rendez-vous «le festival face à vous» ou les rencontres «public troupes», ce lieu a joué un rôle important, lieu de convivialité, lieu ressourçant, pour un nombre de personnes important mais sans engouement excessif. • le dispositif accueil précaire et «jeunes en errance». Dans le cadre d’un partenariat Ceméa - Maire d’Aurillac, 35 personnes ont accueilli environ 2000 personnes par jour et 4000 environ la nuit (29250 nuitées au total) et mené un travail de prévention et d’accompagnement social et éducatif auprès des jeunes. Du 16 au 22août 1998 s’est déroulée à Lussas (Ardèche) la xe édition des États généraux du film documentaire. Depuis près de huit ans, les Ceméa accompagnent cette manifestation. Cette année encore, ils y étaient présents. • En y assurant l’accueil (l’association des Ceméa de RhôneAlpes, par l’implication de 14 personnes, animent les espaces d’accueil, s’occupent de la diffusion des informations, gèrent la billeterie, la régie en salle et les navettes de transport). • En organisant le séminaire sur la diffusion documentaire (Association nationale Ceméa) et en développant leur présence institutionnelle. On n’est pas à Lussas simplement dans un festival de cinéma. On est d’abord dans les États généraux du film documentaire. États généraux signifie d’abord état des lieux. Mais états généraux signifie aussi une confrontation. C’est-à-dire un état collectif et une forme de mobilisation sociale et culturelle sur les fondements de notre société dont le cinéma documentaire serait plus ou moins le témoin. De plus en plus le documentaire à Lussas consacre une large part de sa programmation à l’international. De nombreux films programmés à Lussas touchent de près les chantiers internationaux des Ceméa. Cette faculté du documentaire à nous rapprocher du lointain ou au contraire à nous distancer du local, pose bien sûr, la question de savoir ce qu’il déclenche chez le spectateur, «devenu grand public» depuis l’extension du documentaire sur les chaînes de télévision. 47 ■ Hommage à Paul Puaux Le matin du dimanche 27décembre, entre Noël et le Nouvel an, notre ami Paul Puaux, président en exercice de l’association Centre de Jeunes et de séjours du Festival d’Avignon, principal collaborateur de Jean Vilar de 1963 à 1971 et, à la disparition de celui-ci, responsable du Festival jusqu’en 1979, ne s‘est pas réveillé: il venait de mourir dans son appartement d’Avignon. Son parler vrai, sa probité, et son vécu faisaient de lui un individu exceptionnel, une balise morale dans ce milieu culturel souvent trop sensible aux opportunités. Les principes auxquels il se référait étaient simples et clairs, et au delà de l’admiration et de l’estime qu’il suscitait, en ramenant à l’essentiel, il communiquait, le devoir de refuser les petits arrangements, les complaisances financières et les « magouilles », l’envie de résister, d’agir et de trouver les moyens d’être un peu plus humain… Fier de rappe- ler son passé de « petit instituteur » et d’instructeur des Ceméa (alors qu’il avait été par ailleurs président du conseil d’administration de l’Opéra), et qu’il avait côtoyé la plupart des artistes, des créateurs, des « politiques » chargés de la culture et des responsables associatifs de ces cinquante dernières années. C’était quelqu’un qui aimait rencontrer les autres, leur parler et qui, fabuleux « médiateur » avant l’heure, aimait faciliter et provoquer des rencontres, présenter des gens, créer du lien, partager, découvrir avec eux… Comme il nous l’indiquait très récemment il nous faudra «prendre la relève», en continuant de porter des questions essentielles comme l’éthique dans l’éducation, le militantisme culturel, les valeurs laïques de tolérance, la démocratisation culturelle… « accompagner » les nouveaux publics ■ Soutien aux pratiques amateurs et itinéraires du spectateur Au Festival d’Avignon 991 personnes représentant 6926 journées festivaliers ont été accueillies dans les séjours culturels réalisés en juillet1998, adolescents de 13 à 18 ans, jeunes adultes de 18 à 25 ans, adultes de toutes origines sociales et de 27 nationalités (136 jeunes ont été acceuillis dans le cadre de rencontres internationales) Au delà d’un accueil convivial et d’un accès privilégié aux spectacles, tous ont pu s’investir dans des ateliers pratiques d’initiation théâtrale (jeu théâtral, écriture, danse…) et dialoguer avec les équipes artistiques dont ils ont vu le travail sur scène. Ce va-et-vient entre expérience personnelle, même modeste, et rencontre avec les œuvres constitue la base d’une dynamique d’ouverture et de participation à la vie culturelle qui donne sens au mouvement d’éducation populaire Ceméa. Le soutien aux pratiques amateurs s’est traduit en Avignon par la réalisation de deux projets particuliers : Proposition d’un séjour adolescents «Réalisation de spectacle». Durant 3 semaines, 28 jeunes de 15 à 17 ans se sont lancé dans la création d’un spectacle théâtral et d’une comédie musicale. Ces réalisations ont été présentées au public en fin de séjour. Organisation de la rencontre «Théâtres en Amateur » Huit troupes « amateurs » représentant 70 personnes ont présenté leur travail théâtral, échangé sur leurs pratiques, et rencontré les nombreux professionnels présents en Avignon. Partenaire du Festival d’Avignon, les Ceméa ont co-produit deux initiatives destinées à former et informer le public. La réalisation d’un ouvrage «pédagogique» sur la programmation: «Les clés du festival» éditions Actes Sud - Papier. L’accueil d’un «Spectacle - Démonstration» sur l’Opéra de Pékin permettent d’accéder aux codes de cette forme très ancienne de théâtre. Au Printemps de Bourges, un projet multiforme pour les jeunes 1183 personnes ont été reçues, représentant 2488 journées festivaliers dans les trois centres d’accueil mis en place. L’action des Ceméa sur le « Printemps» s’est également traduite par : • Ouverture d’un «Espace Loisirs enfants» recevant les enfants de 4 à 12 ans. • Gestion d’un self - restaurant au centre du festival. • Animation de rencontres artistes - enfants dans le cadre de la programmation «Jeune public» du festival. • Mise en place d’un lieu d’expression et de rencontre pour les jeunes: «l’échangeur» permettant, de présenter des réalisations préparées dans les ateliers des centres d’accueil (son, percussion, danse, maquillage…), de découvrir des groupes musicaux hors programmation officielle, de rencontrer une personnalité du monde du spectacle. Chaque soir, 250 jeunes ont participé à ces rencontres. ■ Les Ceméa aux Francofolies de La Rochelle 720 personnes y ont été accueillies, représentant 2332 journées festivalières. Deux sites en lycée ont été mis en place. Ces lieux de vie sont animés et conviviaux, ils proposent, sous diverses formes, des relations avec le monde artistique (visite de balances, rencontre avec des artistes…). Un centre de loisirs «Enfants des festivaliers» est situé au cœur du festival, ainsi qu’un lieu de restauration du soir. En partenariat avec la municipalité de LaRochelle, les Ceméa ont également mis en place un espace de camping pour mineurs en séjour déclaré Jeunesse et Sports (250 places, animation par une équipe, accompagnement des projets des groupes). Ce site complète le dispositif général d’accueil temporaire «Jeunes en errances et accueil des familles». Dans le cadre des rencontres internationales, 42 jeunes adultes de 23 nationalités différentes se sont rencontrés durant 10 jours autour de la culture française et plus particulièrement de la chanson française. En partenariat avec l’équipe de Jean Louis Foulquier pour l’accueil de « L’échappée Belle», 100 jeunes de banlieues ayant un projet autour de la communication et des spectacles (journal, vidéo, danse, expression, tag…), ont été accueillis sur le festival. Dans le cadre d’un échange franco-allemand-polonais, 36 jeunes de 18 à 20 ans (12 Français, 12 Allemands, 12 Polonais) se sont rencontrés sur le festival en croisant leurs regards de vidéastes amateurs. L’ensemble de ces activités a été animé par 70 membres actifs des Ceméa du PoitouCharentes. 48 P ublier est, pour les Ceméa, une nécessité permanente. Pour diffuser leurs propositions, leurs actions et en décupler l’impact, les Ceméa mobilisent autour d’elles les publics concernés en s’adressant à eux. « Publier et donc laisser trace, au cœur du débat public, est essentiel pour la démultiplication et la reconnaissance des travaux des Ceméa ». Chaque année, les Ceméa produisent, conçoivent et éditent, par leurs propres moyens ou en partenariat, diverses publications destinées à des publics larges. Il s’agit aussi bien de revues que de films, de livres que de documents pédagogiques. Ces outils contribuent à la réflexion, à l’innovation dans le champ de l’éducation, de la culture, de la santé et de l’action sociale. En 1998, les éditions Actes Sud, Retz, Milan ont travaillé avec les Ceméa. Un travail spécifique a également été engagé avec RFO pour mettre en place un magazine sur les initiatives des jeunes. Le projet avance et devrait se concrétiser en 1999 notamment à La Réunion. Des idées à diffuser, l’action des Ceméa, c’est ■ Trois revues Vie Sociale et Traitements C’est la revue du champ social et de la santé mentale des Ceméa. Chaque numéro compte 44 pages. Quatre numéros ont été édités en 1998. Cette publication participe activement à la recherche et à l’innovation en santé mentale et dans le champ social. Son tirage, en 1998, a été de 3 000 exemplaires pour 2500 abonnés environ. Structurée autour de dossiers, la revue a traité, en 1998, des thèmes suivants : • « Accueil familial thérapeutique» (janvierfévrier-mars), • « Médiations et territoires» (avril-mai-juin), • « Fernand Deligny» (juillet-août-septembre), • « Art et thérapie» (octobre-novembredécembre). Les dossiers des Cahiers de l’animation Vacances-Loisirs Dans le prolongement de la revue, la direction des publications des Ceméa a mis en place une nouvelle collection. Quatre titres en 1998, ont été diffusés auprès des animateurs et des directeurs de centres de vacances et de loisirs: les centres de loisirs, les vacances collectives d’adolescents, l’animateur en centre de vacances, accompagner l’expression. Les Cahiers de l’animation Vacances Loisirs Cette revue (42 pages), est spécialement destinée aux animateurs et directeurs de centres de vacances et de loisirs. Son contenu s’adresse également aux enseignants qui préparent une classe de découverte. Elle comporte quatre numéros par an, son tirage, en 1998, a été de 20000 exemplaires par numéro, pour 18000 abonnés environ. Chaque numéro a proposé des fiches d’activités, des conseil techniques et a présenté des informations sur la connaissance des publics, ainsi que des comptes rendus d’expériences variées. Différents sujets de réflexion sont régulièrement abordés pour permettre de préparer son séjour et de se préparer à travailler avec des enfants : rythmes de vie, structuration de la vie collective, vie de groupe, etc. Les Cahiers de janvier1998 titraient sur «Education à l’environnement». Le numéro d’avril sur « L’animateur en centre de vacances», celui de juillet sur «A nous les vacances ! » et enfin celui d’octobre avait pour thème «Accompagner l’ex pression». 49 Les documents de Vers l’Éducation Nouvelle Ces documents thématiques permettent d’amplifier la diffusion des réflexions et propositions des Ceméa dans la domaine des politiques éducatives. Trois documents ont été conçus et diffusés en 1998, il s’agit d’une nouvelle collection. Violence à l’école, enjeux de société ; travail en équipe ; multimédia, école et société. aussi des publications écrites et audiovisuelles Vers l’Éducation Nouvelle Revue destinée à tous les acteurs qui se préoccupent d’éducation, elle aborde les grandes questions liées à l’enfance, la jeunesse, les pratiques éducatives et culturelles, en crèche, à l’école, dans le quartier, en milieu rural… Elle traite de l’évolution des politiques éducatives, valorise les pratiques innovantes et soutient la création vraie. VEN est tiré à 3500 exemplaires, comporte 2500 abonnés et est lue par plus de 10000 personnes. Chacun des cinq numéros diffusés, en 1998, abordait un thème particulier : • Violences, société et école Les manifestations de violence en milieu scolaire prennent actuellement des formes différentes et diversifiées, selon les lieux et les publics qui doivent interroger les acteurs du système éducatif. Éric Debarbieux en fait l’analyse à partir d’une double entrée: la délinquance, mais aussi les incivilités. • Pour l’éducation populaire L’éducation populaire s’interroge sur son avenir: un équilibre entre une mobilisation contre toutes les formes d’exclusion et la formation tout au long de leur vie de ceux et celles qui peuvent profiter des temps libérés. • Vacances collectives d’enfants et d’adolescents en l’an 2000 Si les centres de vacances et de loisirs continuent de remplir une fonction sociale et éducative de premier plan, ces temps de vie exceptionnellement riches, encadrés par des animateurs volontaires se trouvent placés face à des enjeux économiques et politiques qui les dépassent. Quatre grands organisateurs confrontent leurs analyses. • Travail en équipe, groupe au travail L’appréhension du travail en équipe confronte à au moins deux ordres de discours: celui des valeurs et celui de la pédagogie. La notion de travail en équipe recouvre un vaste champ de pratiques diverses aux objectifs distincts, non exempts de confusion entre finalités et moyens. Y a t-il une plus-value du travail en équipe? Pour qui ? • Multimédia, école et société Quelle place centrale doivent occuper les principaux acteurs du système éducatif dans le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication? Quels enjeux pour l’école en particulier? Le multimédia peut être porteur de nouvelles modalités d’apprentissages scolaires et permettre aux jeunes générations de voir l’avenir sous l’angle de la réussite, mais il faut également garder un regard critique face à ces innovations technologiques pas nécessairement synonymes d’innovations pédagogiques. ➧ Des idées à diffuser, l’action des Ceméa 50 ■ Questions d’éducation, une nouvelle collection Cette collection est le fruit d’une forte collaboration entre les Éditions Milan et la Ligue de l’enseignement, les Francas et les Ceméa. Ce travail traduit la volonté des trois associations d’amplifier l’influence des idées du monde laïque, dans les débats actuels de société, sur l’éducation, l’enfance et la jeunesse. Il s’inscrit dans une démarche plus globale de réflexions et d’actions communes entre associations et médias. Les évolutions permanentes de notre environnement ont, ou auront, des répercussions sur la vie quotidienne des enfants et des jeunes, sur leur éducation, sur leur capacité à s’insérer dans la société, à devenir des citoyens actifs. Économie en transition, crise politique, ruptures culturelles, mutations technologiques… ou encore situations familiales diversifiées, modifications des rythmes de vie, impact de la télévision… autant d’éléments qui nous concernent, soit à titre de citoyen, soit dans notre rôle de parent, d’enseignant, d’animateur, de responsable associatif ou syndical, d’élu local… • Comment mieux comprendre les causes de ces évolutions ? • Comment en apprécier les conséquences, en particulier sur la vie des enfants et des jeunes? • Pour rechercher une complémentarité entre les différents acteurs et mettre en cohérence l’ensemble des influences éducatives, sur quoi peut-on agir, comment et avec qui ? Ces différentes questions sont abordées en s’appuyant, de manière complémentaire, sur le débat d’idées qui anime en permanence nos associations, sur notre expérience de terrain, en référence à nos valeurs communes: les droits de l’homme et de l’enfant, la laïcité, l’égalité des chances, l’éducation nouvelle… Il s’agit de mettre à la disposition des lecteurs (parents, élus, éducateurs…) des informations, des repères, des ressources… ou des réflexions : • permettant à chacun une prise de conscience et une mobilisation sur des questions relatives à l’enfance et à la jeunesse; • donnant, pour le domaine abordé, des éléments pour argumenter ou plaider la cause de l’enfance et de la jeunesse, pour alimenter le débat civique, à son niveau d’action ou de responsabilités (dans une commune, une association de parents, un comité d’entreprise, un établissement public…). Du temps à ménager, quels rythmes pour les enfants et les jeunes ? Territoires à vivre, quels aménagements pour les enfants et les jeunes ? Lutter contre un monde inégal, parti pris pour une humanité solidaire Robert Penin, 144 pages. Sophie Genelot, 158 pages. Thérèse Pujolle, 144 pages. Sont abordées tout d’abord les influences qui ont modifié les temps de vie et la question des rythmes biologiques, psychologiques et sociaux des enfants. La seconde partie de l’ouvrage s’intéresse aux finalités, à comment construire un projet d’aménagement du temps et aux rôles des différents partenaires. La préface est signée Roger Bambuck, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Cet ouvrage en trois parties traite la question de l’aménagement du territoire à l’échelle des enfants. Sont abordées l’importance de la notion de territoire et les conséquences des modifications de ses limites. L’auteur développe ensuite les différentes étapes de l’aménagement et met en avant les divers intervenants. Enfin, sont proposés de nombreux éléments de réponse pour une méthodologie de l’action. La préface est signée par Paul Chemetov, auteur de nombreux ouvrages sur la ville, les banlieues et l’architecture. Cet ouvrage est un manifeste pour la solidarité. L’auteur, dans un premier temps, nous propose quelques repères historiques afin de mieux comprendre comment s’accomplit la mondialisation commerciale et industrielle. Sont abordées également les premières formes de solidarité internationale. Suivent un état des lieux de la crise de la démocratie à l’échelle de la nation et des propositions pour agir pour une plus grande solidarité de proximité et internationale. La préface est signée par Jacques Pelletier, médiateur de la République. c’est aussi des publications écrites et audiovisuelles 51 ■ Une nouvelle collection de fichiers pédagogiques Les Ceméa ont conçu une nouvelle ligne éditoriale de fichiers pédagogiques pour tous les animateurs et éducateurs. Chaque fichier est composé d’un ensemble de propositions, de construction de jeux ou d’activités et d’un livret pédagogique contenant réflexions, conseils et démarches pour mettre en œuvre l’activité correspondante avec des enfants. Trois titres ont été conçus en 1998 Jeux en piscine Cerfs-volants Jeux chantés Conçu par les Ceméa d’Ile-de-France. Conçu par les Ceméa de Haute-Normandie. Accompagné d’un CD audio Conçu par les Ceméa de Lorraine. Aborder le milieu aquatique de manière ludique et originale, appréhender l’eau autrement, accompagner l’enfant dans l’activité, tels sont les enjeux de ce fichier. Composé de trente et une fiches de jeux et de leurs variantes testées en piscine, ce fichier s’adresse à tous : enseignants, éducateurs, animateurs, parents… Il permet d’encadrer des groupes d’enfants ou d’adolescents dans le cadre d’un projet d’activité en piscine. Il s’accompagne d’un livret, fruit d’une expérimentation et d’une réflexion menées par un groupe d’activité et de recherche au sein des Ceméa. Cette réflexion approfondie sur l’encadrement des activités en piscine prend en compte la prévention et les règles de sécurité liées au milieu, tout en réinventant la piscine comme un véritable espace de jeu collectif. Si le développement de la pratique du cerf-volant s’est accompagné de publications variées et souvent de qualité, il manquait de toute évidence un ouvrage pédagogique à destination des animateurs, des parents, des enseignants. La dernière publication des Ceméa sur ce sujet intitulée « dans le vent» datait de 1979 et demandait une actualisation, malgré son succès. Ce fichier est le fruit d’une longue et importante expérience collective. Les 24 modèles présentés ont été soigneusement choisis, et font l’objet d’une progression favorisant de multiples projets. Des fiches de fabrication, claires et colorées, accompagnées d’un livret pédagogique pour permettre au lecteur une mises en place autonome de l’activité. Les dimensions culturelles, créatrices, techniques et sportives ont été mise en valeur pour le plus grand plaisir de chacun. La pratique des jeux chantés s’est accompagnée de publications diverses mais sans nécessairement de réflexions pédagogiques. Le présent ouvrage, fruit d’un long travail collectif, comporte un compact disque, des fiches et un livret pédagogique. Les 50 fiches présentées ont été choisies, en favorisant la diversité des types de jeux chantés. Des fiches claires, colorées, avec les informations nécessaires permettant à l’adulte de se composer rapidement un répertoire qui tient compte de l’âge des enfants, de la taille du groupe, du lieu de pratique et du temps réservé à cette activité. Le CD audio de grande qualité musicale a été réalisé par le groupe «Marchand de sable» et coproduit par MDS production et les Ceméa. Des idées à diffuser, l’action des Ceméa 52 ■ Production et diffusion de films Les Ceméa produisent ou coproduisent des films documentaires, des magazines dans des perspectives de débats, propres à faire rebondir des pratiques sociales et à introduire l’image comme élément de culture et d’éducation, de recherche et d’action. Les Ceméa diffusent une collection de cassettes vidéos sur l’éducation, l’école, l’enfance, les loisirs, la jeunesse, l’insertion et le développement local, la santé et le troisième âge. En 1998, plus de 2500 cassettes ont été diffusées. Trois films produits en 1998 Le bus dans ma cité Produit par la Direction de la Communication et des Publications des Ceméa, les Ceméa du Centre, la Semtao (Société d’économie mixte des transports de l’agglomération orléanaise) et la Caisse d’allocations familiales du Loiret. Durée: 30 minutes. Depuis une dizaine d’années les transports urbains sont l’objet de manifestations de violence. De l’incivilité, aux injures, en passant par les jets de pierre, toutes les grandes agglomérations ont été touchées par ce phénomène qui débouche souvent sur l’immobilisation de leurs réseaux de transport. En 1996, la délégation interministérielle à la ville (DIV) lançait un appel à projets, auprès des sociétés de transport. Le projet de la Semtao, lauréat, a été inscrit dans le contrat de ville. Il visait la mise en place d’un atelier théâtre et d’un atelier bande dessinée sur le quartier de l’Argonne à Orléans. Ce projet a été piloté par les Ceméa du Centre. Depuis la détermination des thèmes et leur mise en jeu, l’initiation des jeunes au jeu dramatique, jusqu’au spectacle final, ce film rend compte des moments clefs d’une année d’activité de l’atelier théâtre. A chaque étape, dans la continuité des situations scéniques d’expression et de création vécues par les jeunes en liaison avec leur vie scolaire et dans les quartiers, les divers partenaires témoignent des enjeux et du sens qu’ils confèrent à l’action en cours. Derrière l’activité, ce qui est en jeu c’est bien l’expression de cette jeunesse. Car lorsqu’elle a le sentiment de ne plus trop compter pour ses aînés, elle hurle, elle tague, elle casse. Mais quand il se trouve des adultes capables de se concerter suffisamment pour pouvoir engager un dialogue authentique avec la génération qui les suit, tout redevient possible. Les paroles s’adressent à l’autre dans la claire conscience d’être reçues, les actes participent d’une vie sociale enfin partagée. Former comme on éduque, les Ceméa et l’éducation spécialisée Produit par la Direction de la Communication et des Publications des Ceméa et la mission de coordination des centres de formation d’éducateurs des Ceméa. Durée: 27 minutes. Pourquoi s’intéresser à l’éducation spécialisée, avec aussi l’idée qu’elle n’est pas spécialisée…? Parce que les Ceméa, mouvement d’éducation, ont un système de valeurs globales qui pose que tout individu peut progresser, peut se développer, qu’il en a la possibilité, qu’il en a le désir, qu’on peut l’accompagner dans ce développement. Il suffit d’être au plus près de ses réalités. Si le travail social est le miroir des crises qu’une société traverse, les Ceméa sont avant tout un laboratoire de formation, un espace de débats et de recherche des solutions à ces crises. Leurs centres de formation d’éducateurs, à Arras, Aubervilliers, Montpellier-Carnon et Toulouse-Basso Cambo, constituent un tremplin des actions éducatives et sociales. Ils visent à combattre l’exclusion, à atténuer les souffrances et à contribuer à une société plus solidaire. Ce film montre les visages divers de l’éducation spécialisée et les enjeux des situations de formation qui y préparent. Mon Île de la Réunion Produit par la Direction de la Communication et des Publications, le bureau de coordination des Associations territoriales d’outre-mer et les Ceméa de la Réunion. Durée: 33minutes. « Entre Océan indien et sol métropolitain, entre Chinois, Malgaches, Créoles et Africains, mon île, n’es-tu qu’une illusion? Mon île, tu n’es pas qu’une carte postale… ». 40% de chômage, et le rhum qui fait des ravages… Tristan, tu ne fais pas la révolution, tu cherches des évolutions qui pourraient faire du tapage sur ton île en ébullition. Projets en cours de réalisation • Un café pédagogique, en liaison avec l’Association régionale des Ceméa de Basse-Normandie. • Les minicamps en CLSH, en liaison avec le Département Politiques Vacances-Loisirs des Ceméa et l’Association régionale des Ceméa de Bretagne. • Si le soleil leur revenait, un film sur les jeunes en errance, en liaison avec le Département Politiques sociales des Ceméa. Avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports (Direction de la Jeunesse et de la Vie associative) et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. • Les athlètes au quotidien d’une maladie rare et orpheline, la vie au quotidien de personnes atteintes de maladie génétique. Avec le soutien du ministère des Affaires sociales et de la Solidarité. • La coéducation à l’école comme élément indispensable du développement de l’enfant, en liaison avec l’Association régionale des Ceméa Provence - Alpes- Côte-d’Azur. • Mémoires des Ceméa, à travers les • • • • témoignages de militants anciens. Mise à l’étude de l’exploitation des enregistrements. Les délégués élèves. Conception d’un film, avec l’Association régionale de Picardie des Ceméa et le Lycée horticole de Ribecourt. La paix au Burundi (Espoir de paix et justice), en liaison avec la Direction aux relations européennes et internationales et l’Association Rhône-Alpes des Ceméa. La jeunesse Kanak face à son avenir (L’identité mélanésienne face à l’an 2000), en liaison avec la Direction aux relations européennes et internationales, le ministère de la Jeunesse et des Sports et l’Association régionale Midi-Pyrénés des Ceméa. Le service volontaire européen (Solidarité et solitude - Échanges et identité culturelle) en liaison avec la Direction aux relations européennes et internationales et l’Association régionale d’Alsace des Ceméa. c’est aussi des publications écrites et audiovisuelles ■ Zapp ! la publication de l’observatoire Enfants, jeunes et télévisions Les Ceméa ont animé la rédaction de cette publication de l’association En Jeu Télé, dont ils sont les membres fondateurs, avec les Francas. En 1998, la revue Zapp! s’est donnée un nouveau projet rédactionnel, passant notamment par l’élargissement du partenariat Francas-Ceméa à la Ligue de l’Enseignement et à la FCPE. En terme de contenu, la pagination a été doublée, les questions traitées l’ont été sur l’ensemble des relations enfantsécrans, de nouvelles rubriques ont été mises en place, concernant les politiques éditoriales, la culture des écrans, l’état de la recherche et l’observation des usages. Trois numéros ont été édités en 1998. Ils ont traité des questions liées à la société de l’information et à l’enjeu culturel des NTIC, du droit à la culture inscrit dans la loi contre les exclusions, des situations d’usagers et/ou de consommateurs. Les responsables des services Enfance Jeunesse de toutes les chaînes (Fox Kids, La Cinquième, France2, France 3, Disney Channel, Canal J et Télétoon) ont été interviewés dans la revue. Ils ont présenté leurs orientations en terme de programmes. Plusieurs travaux de recherche ont été présentés («Télécole» à Belfort, « L’enfant et les écrans» à Albi, et « les relations enseignants-télévision-jeunes»). ■ Ensemble contre le racisme, un cédérom traduit en anglais Conçu tout au long de l’année 1997, ce cédérom a été diffusé en 1998 à plus de 2000 exemplaires en France (lancement lors d’une manifestation nationale publique en mars 1998 devant une centaine de personnes) mais aussi en Belgique. Il a permis notamment aux Ceméa de s’engager encore plus dans la semaine nationale d’éducation contre le racisme à travers des animations essentiellement dans les collèges et lycées. En 1998, a également été développée une version anglaise de ce cédérom. Le cédérom fait partie d’une mallette comprenant également un ouvrage de référence Identité européenne et droits de l’homme, des fiches d’activités pour des formateurs et une cassette vidéo. Tous ces documents sont accessibles dans les deux langues officielles de l’Union européenne, l’anglais et le français. Une diffusion européenne est prévue pour 1999. 53 54 L es Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa) sont une association nationale, reconnue d’utilité publique, habilitée par divers ministères ou administrations publiques. Les Ceméa sont agréés par les ministères de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Ils sont conventionnés avec les ministères de la Jeunesse et des Sports de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, de l’Emploi et de la Solidarité, de la Culture et de la Communication, de l’Aménagement du territoire et de l'Environnement, ainsi qu’avec les ministères délégués à la Ville, à la Coopération et à la Francophonie. Ils sont par ailleurs partenaires de Conseils régionaux et généraux, du Comité économique et social (CES) et des comités économiques et sociaux régionaux (CESR), d’organismes mutualistes, de la CNAF, des CAF, de Comités d’entreprise, de fédérations et d’associations locales, régionales, nationales et internationales. L’ensemble de ces partenariats et de ces relations extérieures doit à terme construire une visibilité plus grande de la mission et des actions des Ceméa. Cela invite les Ceméa à distinguer chaque jour ce qui relève de la complémentarité au service public, ce qui relève des projets d’éducation populaire et de la vie associative. Cela contribue à positionner les Ceméa comme mouvement d’éducation nouvelle au service de tous. Des partenariats et relations ■ Dans et autour de l’école ■ Culture et communication En 1998 les Ceméa ont accentué leur présence politique et partenariale dans le secteur de l’Éducation nationale et de l’enseignement scolaire. De façon soutenue, les Ceméa ont rencontré les partenaires syndicaux et associatifs agissant dans l’école. Les rencontres avec les syndicats ont permis de réaffirmer les exigences de la formation des acteurs au quotidien de l’école, du collège, du lycée. Les rencontres avec les associations et en particulier avec les mouvements pédagogiques au sein du CLIMOPE, ont marqué la volonté des Ceméa de renforcer la qualité des réponses d’éducatives dans et autour de l’école. La participation au Conseil d’administration de l’INRP a traduit une première avancée voulue par le ministre et le directeur Philippe Meirieu. Enfin, il n’y a pas d’éducation globale, pas d’éducation complémentaire sans une place pour les parents. 1998 a ainsi offert de nombreux terrains de collaborations et de concertations avec la FCPE. Ces relations ont trouvé des concrétisations dans les dossiers tels que les Contrats éducatifs locaux, la question sur les collèges et les lycées, les aides éducateurs, les sorties scolaires, la violence en milieu scolaire. Elles ont connu un renforcement au niveau territorial dans l’action quotidienne des équipes régionales pour la plupart enrichies par la présence d’un chargé de mission école. Les Ceméa ont développé, en 1998, les pratiques amateurs et défendu l’apport spécifique de notre mouvement d’éducation dans les politiques d’accompagnement du jeune public, l'accès public aux multimédias, l’accessibilité du plus grand nombre aux grands festivals et la formation des jeunes à un regard critique face à tous les médias. En cela, ils ont contribué à plusieurs groupes de travail du ministère de la Culture et comme membres de différents conseils, ils ont favorisé l’avancée de ces idées auprès des décideurs ou chercheurs. Les Ceméa font partie des groupes de travail sur «les pratiques en théâtre amateur» (ministère Jeunesse et sport), sur «la formation aux médiations culturelles», et sur «culture et autoroutes de l’information» (ministère de la Culture). Ils ont participé, en 1998, à des travaux du Conseil supérieur de l’audiovisuel, du conseil «éducation populaire et culture», ils sont membres des conseils d’administration de l’Uffej (Union française du film d’enfance et de jeunesse), de la fédération des vidéos de pays, d’En Jeu Télé ou du Grrem (groupe de recherche relation enfants et médias). Les Ceméa travaillent en partenariat étroit avec les municipalités des villes festivalières (Avignon, Bourges, Aurillac…), avec les directions des festivals (Avignon, Théâtre de rue à Aurillac, Printemps de Bourges, États généraux du documentaire à Lussas, Francofolies de LaRochelle…), avec le centre national du théâtre et l’ANRAT (association nationale de recherche et d’action théâtrale), avec le centre de promotion du livre de jeunesse de Seine-Saint-Denis (salon du livre de jeunesse). ■ Social Le mouvement d’éducation Ceméa a continué en 1998, dans différentes instances à défendre et promouvoir l’intégration des enfants et adultes handicapés dans tous les lieux de vie et de travail et à mettre en avant les pratiques de prévention et de soins sans exclusion. De façon prioritaire, les Ceméa ont proposé en 1998, des dispositifs d’accompagnement des jeunes en rupture sociale ou en grande difficulté d’insertion à partir des nombreuses situations d’expérimentations sociales sur «les jeunesses en errance» (ministère des Affaires sociales). Les Ceméa ont participé aux travaux du Conseil supérieur du travail social, du Comité scientifique «prévention primaire » de la mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie (ministère des Affaires sociales, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports). Les Ceméa ont été reconnus comme expert sur l’errance auprès de la direction des Affaires sociales (ministère des Affaires sociales). Les Ceméa ont travaillé au sein de la Commission «Enfance et handicap» de la JPA, au Conseil d’administration et au comité d’éthique de la Fédération française de la santé mentale, au conseil d’administration de l’ANCE (association nationale des communautés éducatives), avec l’ANFH, avec le comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), la délégation interministérielle à la ville (DIV), l’Union nationale des instituts de travailleurs sociaux (Unites), le Fas (fonds d’action sociale pour les travailleurs immigrés et leur famille), l’Association française de la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, le comité national de liaison des associations de prévention spécialisée. Une collaboration particulière existe avec la faculté de Médecine Saint-Antoine (Département de Santé Publique) sur des enjeux de formation et de pratiques sociales. 55 Les Ceméa sont membres fondateurs des associations suivantes : • FI-Ceméa, Fédération internationale des Ceméa, • EN JEU TÉLÉ, enfants, jeunes et télévisions, • CENTRES DE JEUNES ET SÉJOURS, accueil de jeunes en Avignon, • EAICY, jeunesse et villes européennes, • FFSM, Fédération française de la santé mentale, • EURO JEUNESSE 2000, association européenne de jeunesse, • MICROMÉGAS, réseau européen d’étude et de recherche sur les modes de vie et de consommation des jeunes, • CESS, confédération européenne du sport-santé. Les Ceméa sont membres du CCOMCEN, de la JPA, du Climope, de l’AFVP et du Comité national de Solidarité laïque, du Cnajep, et de nombreuses coordinations nationales et régionales. Les Ceméa sont membres fondateurs et administrateurs avec notamment les Francas et les Pep du Snogaec (Syndicat national des œuvres gestionnaires de l’animation, de l’éducation et de la culture). extérieures multiples ■ Jeunesse, éducation populaire et animation Les implications des Ceméa sont d’une part liées au partenariat étroit avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et, d’autre part, à la diversité associative de ce secteur et à l’importance des coordinations ou confédérations. Un engagement important dans les commissions du ministère et ses différentes instances de conseil • En 1998, les Ceméa ont contribué aux travaux de la CTPCVL (Commission technique et pédagogique des centres de vacances et de loisirs) et à ceux des différents groupes à tâche du ministère (temps libre, enfants-jeunes, activités physiques et sportives, environnement, préventiontoxicomanie, le socio-sportif). • Les Ceméa se sont investis dans la préparation des « Rencontres pour l’avenir de l’éducation populaire » à la Sorbonne (Paris) organisées par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Les Ceméa sont intervenus durant ces rencontres sur le thème du volontariat d’éducation populaire. • Les Ceméa ont participé également aux travaux du CNEPJ (Conseil national de l’éducation populaire et de la jeunesse) et de plusieurs de ses commissions (agréments, bénévolat, contrôle des publications de jeunesse, classification des œuvres cinématographiques) et au delà pour les questions générales de vie associative, à ceux du CNVA (Conseil national de la vie associative) et de ses commissions, (bénévolat, décentralisation, formation professionnelle, FNDVA). • Les Ceméa se sont fortement investis au Cnajep à travers leur participation comme vice président au bureau et au comité exécutif, à la commission « bénévolat volontariat », à la commission « franco-allemande, Europe et solidarité internationale », à la commission « formation professionnelle ». Les Ceméa assurent une vice présidence du Cnajep et animent la commission « bénévolat volontariat » qui a produit deux textes de positionnements du comité (l’un sur le bénévolat l’autre sur le volontariat). Des partenariats privilégiés avec les Pep (Pupilles de l’école publique), la Ligue de l’enseignement et les Francas Accord cadre sur l'emplois des jeunes, partenariat en terme de publication, intervention concertée dans les Dom-Tom, politiques éducatives et vacances loisirs, participation aux rendez-vous «place de l’enfant» aux Karellis et à l’université d’été de la communication à Hourtin. À travers l’implication aux conseils d’administration de : Pep,INRP, Cnajep, Fonjep, l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), Foeven, l’UCPA, Micromégas (réseau européen d’études sur les modes de vie et de consommation des jeunes), En Jeu Télé, l’Anacej, Cirasti (collectif interassociatif pour la réalisation d’activités scientifiques et techniques), CIDJ. Où à travers des partenariats d’actions avec : la Fondation France Libertés, l’Iforep (institut de formation de recherche et de promotion), le réseau «École et nature», la FSGT, la fédération française des motards en colère (FFMC), l’APAJH (association pour adultes et jeunes handicapés), la Cnaf, la SNCF (Mission solidarité). ■ Du local à la solidarité internationale Les implications des Ceméa sont liées au partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et le secrétariat d’Etat à la Coopération, le ministère de la Jeunesse et des Sports, et l’OFAJ et à l’importance des plates-formes et coordinations dans ce secteur. En 1998 les Ceméa ont poursuivi leur engagement au sein des groupes de travail de la commission «coopération et développement» (CCD) plus particulière ment dans les groupes «éducation et jeunesse», espace privilégié de concertation avec les pouvoirs publics. Après de longues années de réflexions et de travail, un programme d’appui aux organisations de jeunesse du sud devrait être financé par les crédits « fonds d’aide et de coopération» (Fac). L’engagement a été aussi très important au côté des pouvoirs publics au sein des instances dirigeantes, de l’AFVP (Association française des volontaires de progrès) pour défendre et promouvoir le volontariat de jeunes pour la solidarité internationale, pour un volontariat ouvert au plus grand nombre dans une perspective d’éducation citoyenne, pour renforcer le développement quantitatif et qualitatif des échanges de jeunes et du volontariat en Europe. Les Ceméa se sont impliqués au sein des comités JPE (Jeunesse pour l’Europe) et SVE (Service Volontaire Européen) mis en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Les Ceméa ont aussi participé aux groupes de réflexion mis en place par l’Ofaj sur les normes de qualité dans la formation et sur les apprentissages dans les rencontres bi, tri et multinationales. Une présence active dans les coordinations et les plates-formes Les Ceméa ont particulièrement suivi les différentes initiatives qui se développent en région et qui se renforcent depuis les assises décentralisées de la coopération. En Alsace, les Ceméa ont été à l’initiative de la création du réseau Sapia pour favoriser les échanges européens et de solidarité internationales. Au niveau national des implications privilégiées Cnajep (commissions franco-allemande, Europe et solidarité internationale), CNSL Plate-forme de coordination géographique des ONG: Afrique du Sud, Palestine, PECO (Pays d’Europe centrale et orientale), bassin méditerranéen, Groupe de suivi des commissions mixtes: Haïti, Mali, Groupe de programme : Burundi, Coordination sud (coordination des collectifs d’ONG). Au niveau européen Les Ceméa ont assuré la représentation du Cnajep au Forum européen de la Jeunesse et à la conférence des ministres de la Jeunesse et du Conseil de l’Europe (avril 1998 à Bucarest). Ils ont participé, par le biais d’EAICY et de la Ficeméa, aux commissions des ONG du conseil de l’Europe (droits de l’homme, éducation, etc.) et à certains groupes de travail (éducation à la citoyenneté). 56 L e choix des Ceméa de faire vivre leurs idées dans le cadre de structures de gestion autonomes, responsables et décentralisées est une option majeure. Ce choix rend nécessaire l’existence, au sein de l’Association nationale, d’une instance qui assure la collecte et la consolidation des données économiques, financières et humaines de l’ensemble du réseau. Cette recherche de données permet l’information et la prise de décisions des instances statutaires ou de direction (Conseil d’administration, commission économique du Conseil d’administration, assemblée générale, conseil des directeurs territoriaux et sa commision des ressources humaines, équipe de direction, etc.). Elle permet d’informer les interlocuteurs et les partenaires des Ceméa. Elle permet de rendre compte et de justifier de l’usage des fonds qui sont alloués aux Ceméa auprès des diverses instances de contrôles (commissaires aux comptes, commissions de Une organisation h u m a i n e e t ■ Une gestion concertée dans un réseau décentralisé Affirmant la décentralisation de leur gestion, les Ceméa affirment également l’unité du réseau. Cette unité passe, notamment, par le choix de se doter d’outils de gestion et de travail communs et de faire vivre un cadre d’emploi unique. • En matière d’outils informatiques, l’année 1998 a vu la mise en placed’un outil de traitement budgétaire, «Budget.mdb», et la poursuite de la montée en charge des progiciels préalablement installés (Ceméastats, Actigest, Adresse, Placement). • En matière d’équipements, les Ceméa ont porté leurs efforts sur la constitution de moyens de communication par réseau informatique. L’association s’est donc dotée d’ordinateurs, de modems et de réseaux permettant l’utilisation d’internet. À terme ces démarches permettront d’accélérer les transmissions d’informations, en réduisant leurs coûts et de simplifier les tâches administratives. En 1998 a été lancée l’étude du renouvellement du système informatisé de traitement des paies. Ce dossier devant aboutir au deuxième semestre 1999. L’objectif poursuivi est de disposer d’un outil proportionné aux besoins locaux qui permet la consolidation nationale des informations par le choix d’un système commun à l’ensemble du réseau. • En matière financière, le réseau a décidé de se doter de deux fonds, aux finalités très différentes, qui s’inscrivent dans la préoccupation de l’existence d’une solidarité interne et d’une mutualisation des moyens. • Le « fonds commun de placement et de solidarité » a été créé à la suite des décisions de l’Assemblée générale de juin 1996. Il a pour vocation de permettre des apports de trésorerie de court terme aux associations qui en font la demande. Ces prêts répondent à des difficultés passagères et leur attribution suit une procédure et des règles qui permettent de s’assurer de ce principe. Quatre associations ont sollicité le «fonds commun de placement et de solidarité», pour un montant de prêt cumulé de 785000 F. Le remboursement de trois de ces prêts se poursuit jusqu’en 1999. Ce fonds fait l’objet de placements rémunérés et permet à l’association une marge de manœuvre en matière financière. Origine produits exploitation • Le «fonds de développement et de charges exceptionnelles» a une toute autre finalité. Constitué en 1998 à partir d’une ligne budgétaire spécifique, il a notamment permis de faire face aux conséquences des difficultés de l’Association régionale d’Ile-de-France. Il sera réabondé en 1999. Ce fonds à pour objectif de permettre de financer des mesures d’ordre structurel qui ne sont pas de nature à se reproduire. L’allocation de financement doit se faire au vue de projets contractualisés. Mais il peut aussi permettre de faire face à des charges exceptionnelles intéressant le réseau. • L’autre volet des outils communs de gestion du réseau est celui des ressources humaines. Dans le cadre d’une responsabilité pleine et entière de chaque association vis-à-vis de ses salariés, le réseau a décidé de faire vivre une « unité économique et sociale» qui autorise un cadre unique d’emploi: les salariés des Ceméa bénéficient donc d’un même accord d’entreprise et des mêmes critères pour se voir attribuer une formation dans le cadre de la formation professionnelle continue. Volume relatif de chaque activité Bien sûr, comme toutes les branches professionnelles, celle de l’animation socio-culturelle s’interroge sur l’évolution des textes signés avec les partenaires sociaux du fait de la réduction à 35heures de la durée légale du travail hebdomadaire, au 1er janvier 2000. Ces interrogations ne seront pas sans effet sur l’accord d’entreprise des Ceméa. Les Ceméa qui ne peuvent connaître une évolution trop différente de celle de leurs partenaires habituels. La formation professionnelle des salariés des Ceméaa encore fait l’objet en 1998 d’efforts particuliers, puisque les fonds volontairement affectés à ces dépenses excèdent largement le minimum légal obligatoire. L’effort supplémentaire du réseau porte le montant total du plan de formation professionnelle à 5,6% de la masse salariale. Elles sont déclinées en formations demandées individuellement ou en formations collectives souhaitées par les Associations territoriales. 138actions et 12451heures ont été financés en 1998. Détail du budget Association nationale 57 contrôle des militants, inspections diverses par des services de l’État). Sur le fondement de ces remontées d’informations venant des acteurs locaux, il est possible aux Ceméa de faire vivre une analyse partagée de leur environnement. Et sur ce même fondement, il est possible de faire vivre une fonction de conseil et d’assistance en matière de gestion et de ressources humaines. économique au service d’un pro j e t ■ Un redressement économique qui se consolide S’étant donné en 1996 les moyens de son redressement économique, le réseau a poursuivi en 1998, comme en 1997, la mise en œuvre du plan de restructuration financière arrêté. À ce plan est venu s’ajouter, en application des décisions du congrès de Montpellier, le renforcement de la présence de fonctionnaires de l’Éducation nationale, «dans et autour de l’école», comme axe de renouvellement et de développement des Ceméa. C’est un témoignage important de la reconnaissance publique de la place du mouvement sur le terrain de l’école, du collège, du lycée, mais aussi sur celui du post et péri scolaire. Pour les personnels concernés, c’est l’occasion de vivre un moment singulier de leur parcours professionnel et d’apporter leurs compétences au mouvement. Pour les Ceméa, c’est le moyen de confirmer leur statut de proximité avec l’action publique d’éducation. • Pour améliorer son fonds de roulement et restructurer leur bilan, les Ceméa ont poursuivi leurs désinvestissements immobiliers. Deux propriétés ont été vendues en 1998, pour un montant de 1300000 francs. Et trois promesses de ventes ont été signées, qui trouveront leur réalisation au début de 1999, pour un montant de 15280000 francs. Depuis la rentrée scolaire de septembre1998, le réseau accueille 12 détachés supplémentaires dans le cadre d’un projet expérimental « dans et autour de l’école». Ce projet répond aux orientations du congrès de Montpellier et a pour finalité d’intensifier le lien avec l’Éducation nationale. L’action de ces personnels a permis de redynamiser les liens, de relancer des démarches en direction des structures scolaires et péri-scolaires. Ce projet, d’un coût de 1 093696 F sur les 4 mois concernés de 1998, fera l’objet d’une évaluation complète à l’issue de la deuxième année de détachement, en 2000. Mais, pour permettre aux Associations territoriales, n’ayant pas bénéficié du dispositif depuis l’origine, de pouvoir le faire, il a été décidé d’accueillir une deuxième vague de détachés dès septembre 1999, pour une durée de deux ans également. En année pleine et si tous les détachements envisagés sont réalisés, le budget de ce dispositif est de 4620 000 F en 2000. À la suite des recapitalisation des Associations territoriales en 1997, celles-ci ont connu des situations de trésorerie plus favorables en 1998. Le réseau a donc retrouvé une certaine capacité d’action financière. Le résultat comptable cumulé 1998 des associations territoriales est en sensible amélioration, puisque qu’il est maintenant excédentaire de 632470 F. Il marque une rupture avec les années antérieures. • Du fait de leur reconnaissance comme association complémentaire de l’enseignement public, les Ceméa accueillent des personnels de l’Éducation nationale, par le voie de la mise à disposition ou par celle du détachement. Divers 1,96 % (4 536) Reprise de provision 7,37 % (17097) Volume relatif de chaque activité Autres produits d'activité 9,42 % (21 847) Autres organismes 10,84 % (25 141) Convention Cnaf 0,61 % (1 407) Éditions/Presse 1,63 % (2 743) Animation/Accueil 3,91 % (6 568) Versements participants 38,52 % (89302) Pédagogie Recherche Coordination 21,62 % (12 467) Budgets mutualisés 41,19 % (23745) Formation interne recherche 4,49 % (7 547) FP Autres 2,15 % (3 605) Activités internationales 6,62 % (3 814) Communication 3,98 % (2 295) FP Petite enfance 2,19 % (3681) FP Psychiatrie 1,76 % (2959) Collectivités Territoriales 9,02 % (20 905) Ministère Éducation nationale 11,62 % (26935) Ministère Affaire sociales 6,69 % (15 500) Ministère Jeunesse et Sports 3,96 % (9 178) Édition Presse Audiovisuel 7,56 % (4 358) Siège national 7,45 % (4 295) Insertion 9,44 % (15 852) Animation volontaire 50,85 % (85 437) Direction financière Ressources humaines 8,60 % (4 959) Direction générale instances 2,98 % (1 719) Travail social 9,86 % (16 568) Origine produits exploitation Animation professionnelle 13,72 % (23 050) Détail du budget Association nationale 58 Les adresses des Ceméa SIÈGE NATIONAL. Ceméa 24, rue Marc Séguin 75 883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53 26 24 24 - Fax 01 53 26 24 19 Minitel : 36 15 Ceméa Site web : www.cemea.asso.fr E-mail : [email protected] SIÈGES RÉGIONAUX. Ceméa LANGUEDOC-ROUSSILLON • Siège régional : 28, faubourg Boutonnet 34 090 Montpellier E-mail : [email protected] Tél. 04 67 04 35 60 - Fax 04 67 54 79 30 • Secteur formation professionnelle Centre régional de formation des Ceméa 195, ave Grasson-Cibrand - Carnon-Plage 34 280 La Grande Motte Tél. 04 67 50 46 00 - Fax 04 67 50 46 01 E-mail : [email protected] Ceméa ALSACE 22, rue de la Broque 67 000 Strasbourg Tél. 03 88 22 05 64 - Fax 03 88 32 98 31 E-mail : [email protected] Ceméa LIMOUSIN 23A, bd Saint Maurice - BP 340 87 009 Limoges Cedex Tél. 05 55 34 60 52 - Fax 05 55 34 11 31 E-mail : [email protected] Ceméa AQUITAINE 178, rue Achard, Bât. D 33 300 Bordeaux Tél. 05 56 69 17 92 - Fax 05 56 50 21 28 E-mail : [email protected] Ceméa LORRAINE Château de Lunéville - BP 46 54 303 Luneville Cedex Tél. 03 8374 06 63 - Fax 03 8373 79 35 E-mail : [email protected] Ceméa AUVERGNE 61, ave de l’Union Soviétique 63 000 Clermont-Ferrand Tél. 04 73 98 73 73 - Fax 04 73 98 73 70 E-mail : [email protected] Ceméa MIDI-PYRÉNÉES • Siège régional : 51 bis, rue des Amidonniers 31 000 Toulouse Tél. 05 61 12 65 00 - Fax 05 61 12 65 19 [email protected] • Centre régional de formation des Ceméa ZAC de Basso-Combo 1, chemin Colasson 31 100 Toulouse Mirail Tél. 05 61 19 27 60 - Fax 05 61 19 27 75 E-mail : [email protected] Ceméa BASSE-NORMANDIE 33, rue des Rosiers 14 000 Caen Tél. 02 31 86 14 11 - Fax 02 31 86 86 85 E-mail : [email protected] Ceméa BOURGOGNE 27, rue Parmentier 21 000 Dijon Tél. 03 80 72 37 11 - Fax 03 80 73 12 50 E-mail : [email protected] Ceméa BRETAGNE 92, rue Frugy -BP 1437 29 104 Quimper Cedex Tél. 02 9890 10 78 - Fax 02 9890 94 01 E-mail : [email protected] Ceméa NORD-PAS-DE-CALAIS • Siège régional 118, boulevard de la Liberté 59 800 Lille Tél. 03 20 12 80 00 - Fax 03 20 30 08 05 E-mail : [email protected] • Centre de formation des personels de l’enfance inadaptée 5, rue Périn - BP 225 62 004 Arras Cedex Ceméa CENTRE 10, rue Adolphe Crespin - BP 2 142 45 011 Orléans Cedex Tél. 02 38 53 70 66 - Fax 02 38 53 02 51 E-mail : [email protected] Ceméa PAYS-DE-LOIRE 17, rue Paul Bellamy 44 000 Nantes Tél. 02 40 20 12 37 - Fax 02 40 48 28 92 E-mail : [email protected] Ceméa CHAMPAGNE-ARDENNE 16 bis, rue de Chevigné 51 100 Reims Tél. 03 26 88 52 44 - Fax 03 26 84 91 24 E-mail : [email protected] Ceméa PICARDIE 7, rue Henriette Dumuin - BP 2 703 80 027 Amiens Cedex Tél. 03 22 92 04 49 - Fax 03 22 91 08 50 E-mail : [email protected] Ceméa CORSE École du Centre 8, rue Saint François 20 200 Bastia Tél. 04 95 34 13 20 Ceméa POITOU-CHARENTES 3, place Prosper Mérimée - BP 219 86 005 Poitiers Cedex Tél. 05 49 88 07 61 - Fax 05 49 41 74 45 E-mail : [email protected] Ceméa FRANCHE-COMTÉ 6, rue de la Madeleine - BP 117 25 013 Besançon Cedex Tél. 03 81 81 33 80 - Fax 03 81 82 33 07 E-mail : [email protected] Ceméa PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR • 47, rue Neuve Sainte Catherine 13 007 Marseille Tél. 04 91 54 25 36 - Fax 04 91 55 06 98 E-mail : [email protected] • 21, rue d’Angleterre 06 000 Nice Tél. 04 93 16 18 20 - Fax 04 93 16 00 18 Ceméa HAUTE-NORMANDIE 36, rue Desseaux 76 100 Rouen Tél. 02 32 18 54 91 - Fax 02 32 18 54 99 E-mail : [email protected] Ceméa RHÔNE-ALPES • Siège régional : 1, rue Marceau - BP 1 053 69 201 Lyon Cedex 01 Tél. 04 72 10 63 00 - Fax 04 78 30 87 58 E-mail : [email protected] • Antenne Grenoble 12, place des Écrins 38 600 Fontaine Tél. 04 76 26 85 40 - Fax 04 76 26 69 55 • Antenne Saint Étienne École de Tardy 2, rue des Ferrandiniers 42 100 Saint Etienne Tél. 04 77 25 68 47 Ceméa ILE-DE-FRANCE • Ile-de-France Est : 51, rue Louis Braille 94 100 Saint-Maur Tél. 01 45 11 77 00 - Fax 01 45 11 77 10 (Essonne, Seine, Seine-Saint-Denis, Seine-etMarne, Val-de-Marne) E-mail : [email protected] • Ile-de-France Ouest : 50, av. de la République 95 100 Argenteuil Tél. 01 30 25 89 20 - Fax 01 30 25 89 39 (Val-d’Oise, Yvelines, Hauts-de-Seine) E-mail : [email protected] • Ceméa – CFPES 62, ave de la République 93 300 Aubervilliers Tél. 01 48 11 27 90 - Fax 01 48 11 27 97 • Ceméa - Infop 56, ave Gabriel Péri 92 230 Gennevilliers Tél. 01 47 9140 58 - Fax 01 47 9129 99 SIÈGES DES DOM-TOM. Ceméa GUADELOUPE 59, rue Peynier 97 110 Pointe-à-Pitre Tél. 05 90 82 20 67 - Fax 05 9082 92 84 Ceméa GUYANE BP 80 – 97 322 Cayenne Cedex Tél. 05 94 30 6809 - Fax 05 94 30 68 09 Ceméa MARTINIQUE BP 483 - 97 205 Fort-de-France Cedex Tél. 05 96 60 34 94 - Fax 05 96 63 91 74 Ceméa MAYOTTE Rue du Stade Cavani Maison des associations - BP 318 97 600 Mamoudzou Tél. 002 69 61 13 75 Fax 002 69 61 30 75 E-mail : [email protected] Ceméa POLYNÉSIE 177, cours de l’Union Sacrée Taunoa - BP 3 824 Papeete - Tahiti Tél. 00 (689) 43 73 11 - Fax 00 (689) 45 23 04 Ceméa RÉUNION 43, ruelle Magnan Champ Fleuri - BP 808 97 400 Saint Denis Cedex Tél. 02 62 21 76 39 - Fax 02 62 21 22 13 E-mail : [email protected] Association Pwärä wäro Ceméa NOUVELLE CALÉDONIE BP 161 - Poindimié Fax 000 687 427 124 Direction de la communication des Ceméa 24, rue Marc Séguin ■ 75883 Paris Cedex 18 ■ Tél. 0153262441 ■ Fax 0153262419 Web : www.cemea.asso.fr ■ Mél : [email protected] Directeur de la publication : Jacques Demeulier ■ Rédacteur en chef : Christian Gautellier Mise en page : Cédric de Mondenard ■ Impression : Graphic Impression - Tél. 0556891717