Rapport complet incluant les visuels

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Rapport complet incluant les visuels
■ Un fonctionnement associatif
national en réseau
■ Un mouvement d’éducation
nouvelle et d’innovation
pédagogique
■ Les loisirs et les vacances,
un droit pour tous les enfants
et les jeunes
■ L’enjeu des politiques éducatives,
dans et autour de l’école
■ Politiques sociales, la place
de la jeunesse, la lutte contre
toutes les exclusions
■ La construction européenne,
la solidarité internationale,
une affaire de citoyens
■ Démocratiser l’accès aux pratiques
culturelles, accompagner
les nouveaux publics
■ Des idées à diffuser, l’action
des Ceméa, c’est aussi
des publications écrites
et audiovisuelles
d’activité
Rapport
Les Ceméa,
une association
nationale,
réseau
d’associations
territoriales
3
Sommaire
Les Ceméa en 1998
Un fonctionnement associatif national, en réseau
Un mouvement d’éducation nouvelle
et d’innovation pédagogique
Les loisirs et les vacances,
un droit pour tous les enfants et les jeunes
5
6
8
14
L’enjeu des politiques éducatives,
dans et autour de l’école
22
Politiques sociales, la place de la jeunesse,
la lutte contre toutes les exclusions
32
La construction européenne,
la solidarité internationale, une affaire de citoyens
42
Démocratiser l’accès aux pratiques culturelles,
accompagner les nouveaux publics
44
Des idées à diffuser, l’action des Ceméa, c’est aussi
des publications écrites et audiovisuelles
Des partenariats et relations extérieures multiples
Une organisation humaine et économique
au service d’un projet
Les adresses des Ceméa
46
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56
4
5
6
L
es Ceméa sont constitués par un ensemble de
militants regroupés en Associations territoriales et
dans une Association nationale.
Les Ceméa rassemblent des personnes, elles constituent le
mouvement Ceméa et des institutions, il s’agit du réseau
Ceméa.
La vie associative des Ceméa s’articule autour de plusieurs
instances, soit animées par le président Jérôme Chapuisat,
soit préparées et animées par la direction nationale des
Ceméa. En 1998, celle-ci était composée de Jacques
Demeulier, directeur général, Jean-François Magnin,
directeur général adjoint chargé des activités, de la
recherche, de l’innovation et du développement, Joël
Chanoir, directeur aux relations européennes et
internationales, Christian Koch puis Yannick Barbey,
directeur à l’administration, aux finances et ressources
humaines et Christian Gautellier, directeur de la
communication et des publications.
La vie associative des Ceméa s’articule autour de plusieurs
instances.
L’assemblée générale annuelle de l’Association nationale
qui a eu lieu le 13 juin 1998 à Paris et rassemblé plus de 200
personnes, est l’occasion de rendre compte publiquement
de l’activité du réseau Ceméa. Conformément aux statuts,
elle a examiné et adopté les rapports moral et financier et
procédé au renouvellement du Conseil d’administration
national.
Le Conseil d’administration national conduit les
orientations nationales des Ceméa au regard de leur projet
associatif issu du congrès (Montpellier pour la période
1997-2001). Il s’est réuni six fois (les 3 février, 7 avril,
20 mai, 13 juin, 21 octobre et 16 décembre) pendant
l’année 1998. Lors de chacune de ses réunions, il a débattu
de sujets de politique générale au regard de l’actualité, et a
examiné toutes les questions économiques et financières
dans le cadre de ses attributions régulières (présentation et
Un fonctionnement associatif
■ Composition du conseil
d’administration national (au 13 juin 1998)
M. Louis Cros, Président d’honneur - Inspecteur général honoraire de l’Instruction publique
MmeFrancine Best, Présidente d’honneur - Inspecteur général de l’Éducation nationale
M.Denis Bordat, Secrétaire général d’honneur - Ancien délégué général des Ceméa
BUREAU
M.Jérôme Chapuisat, Recteur d’académie, professeur au Cnam
M.Claude Vercoutère, Vice-président - Secrétaire général de la Ficeméa
M.Jacques Ladsous, Vice-président - Vice-président du Conseil supérieur du travail social
M.Claude Roynette, Secrétaire général - Membre du C.A. des Ceméa Alsace
M.Michel Desroches, Trésorier, Membre du C.A. des Ceméa Pays-de-Loire
MEMBRES
M.Michel Gevrey - Membre du Conseil économique et social, Président du CCOMCEN
MmeLouisette Guillaumin - Directrice générale des PEP
M.Jean-Jacques Beyrat - Secrétaire général des Ceméa de Midi-Pyrénées
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
M.Gérard A.Castellani - Inspecteur d’Académie honoraire, Inspecteur pédagogique régional
M.Michel Chane San - Chargé de mission du Bureau de coordination des Associations territoriales d’Outre-Mer des Ceméa
M.René Coquard - Directeur d’établissement spécialisé
M.Pierre De Rosa, Vice-président des Francas
MmeMartine Duval - Conseillère technique secteur école SE-FEN
M.Alain Grimont - Président des Ceméa de Bretagne
M.Jacques Henrard - Secrétaire général de la JPA
M.Daniel Lavenu - Ingénieur au CNRS, Président des Ceméa de Basse-Normandie
M.Bernard Pradat - Proviseur, Président des Ceméa de Picardie
MmeJanine Rabat - Formatrice d’éducateurs, retraitée, Administratrice des Ceméa du Languedoc-Roussillon
M.Pierre Roussel - Directeur territorial des Ceméa Rhône-Alpes
M. Yves Tusoni - Formateur permanent aux Ceméa de Lorraine
M.Albert Varier - Président d’honneur de la Ficeméa
M.Alex Votovic - Directeur d’établissement spécialisé, retraité, Président des Ceméa du Languedoc-Roussillon
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vote des budgets, analyse des résultats financiers,
situation économique des associations membres du
réseau). Il a également travaillé sur les projets régionaux
d’action et de développement de chacune des Associations
territoriales et sur les grandes orientations pédagogiques
des Ceméa (manifestations extérieures, regroupements
pédagogiques, projet expérimental d’accueil de chargés de
mission école, politique des publications…).
Au niveau des Associations régionales, ce sont des
Conseils d’administration régionaux qui conduisent la
politique des Ceméa et mettent en œuvre les orientations
des Ceméa à travers leur projet d’action et de
développement régional (PRAD).
Une publication Repères et Actions est adressée aux 4 500
membres actifs des Ceméa, elle constitue le lien
d’information de l’ensemble des membres du mouvement
Ceméa.
national, en réseau
■ La Conférence des présidents
Elle a réuni deux fois en 1998 (le 20 mai et 21 novembre) sous la responsabilité du Président du Conseil d’administration de l’Association nationale, les présidents des Associations territoriales et la direction nationale. C’est un lieu de réflexion, en 1998, il a contribué au repérage de l’évolution du contexte politique
social et éducatif, à partir des analyses conduites localement par les Conseils d’administration territoriaux.
Composition de la Conférence des présidents (au 31 décembre 1998)
Jérôme Chapuisat – Association Nationale
André Puts – Provence - Alpes - Côte-d’Azur
Bernard Pradat – Picardie
Michèle Berry – Franche-Comté
Hubert George – Aquitaine
Daniel Lavenu – Basse-Normandie
Jean-Louis Vieilly – Auvergne
Dolorès Orzel – Bourgogne
Yvan Druon – Nord - Pas-de-Calais
Robert Couty – Limousin
Alex Votovic – Languedoc-Roussillon
Sylvie Parent – Lorraine
Luc Daniel – Pays-de-Loire
Marie-Claude Bonnault – Centre
Daniel Pestourie – Rhône-Alpes
Frédéric Gautreau – Poitou-Charentes
Pierre Paterour – Champagne-Ardenne
Alain Grimont – Bretagne
Maurice Mazalto – Haute-Normandie
Jean-Jacques Bertin – Alsace
Jean-Philippe Alvernhe – Midi-Pyrénées
Sylvie Broussouloux – Ile-de-France
Tonia Vercoutère – Corse
Pierre Moustache – Guadeloupe
Françoise Leconte – Guyane
Yvon Midonnet – Martinique
Max Belvisee – Réunion
Dhoifirou Abdou – Mayotte
Mylène Garand – Polynésie
Simon Naaoutchoue – Nouvelle-Calédonie
■ Le Conseil des directeurs territoriaux
Il s’est réuni trois fois en 1998 (11 au 13 mars, 12 au 15 mai, 13 au 15 octobre). Il est animé par la direction nationale et rassemble tous les directeurs des Associations régionales. Il a assuré la mise en action concertée des orientations définies par le
projet national, en relation avec les analyses territoriales et a permis l’information réciproque et la coordination des politiques territoriales des Ceméa. Il s’est appuyé sur les travaux de plusieurs commissions pour les questions de ressources humaines, de
communication et publication, de recherche pédagogique et de développement, de dimension européenne ou internationale.
Composition du Conseil des directeurs territoriaux
Directeurs territoriaux
Roland Bathrez – Provence - Alpes - Côte-d’Azur
Pascal Brunon – Picardie
Nadine Vieste (par intérim) – Franche-Comté
Claudette Rousseli – Aquitaine
Philippe Le Bailly – Basse-Normandie
Valérie Cibert – Auvergne
François Alamichel – Bourgogne
Francis Lecluse – Nord - Pas-de-Calais
Daniel Chauprade – Limousin
Pierre Roussel – Rhône-Alpes
Anne-Marie Doré – Languedoc-Roussillon
Marc Keim – Lorraine
Jean-Marie Cosson – Pays-de-Loire
Frédéric Contault – Centre
Geneviève Breuil – Poitou-Charentes
Yvette Billet (par intérim) – Champagne-Ardenne
Jean-Yves L’Helgoualc’h – Bretagne
Jean-Luc Cazaillon – Haute-Normandie
Christian Meunier – Alsace
Jean-Louis Colombiès – Midi-Pyrénées
Martine Chaïla (par intérim) – Ile de France
Michel Chane San – Départements d’Outre Mer.
L’Équipe de direction nationale
Yannick Barbey, directeur à l’administration, aux finances
et ressources humaines
Joël Chanoir, directeur aux relations européennes
et internationales
Jacques Demeulier, directeur général
Christian Gautellier, directeur de la communication
et des publications
Jean-François Magnin, directeur général adjoint
chargé des activités, de la recherche, de l’innovation
et du développement
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L’
existence d’un ensemble de groupes nationaux
d'activités est un choix pédagogique et politique
réaffirmé dans le projet associatif des Ceméa.
Dans le cadre d’une volonté de faire vivre des espaces de
recherche pédagogique au sein du mouvement, il existe
aux Ceméa 24 groupes ou réseaux nationaux d'activités
auxquels participent 989 membres actifs des Ceméa.
• Conduire un travail de recherche et d’expérimentation au
sein du mouvement Ceméa.
• Diffuser, agir pour influer sur les pratiques de formation.
Cette diffusion passe par un développement des
publications des Ceméa.
• Qualifier et développer les compétences individuelles et
collectives.
Les missions des groupes nationaux d’activités peuvent
être définies de la façon suivante :
• Créer du lien entre les acteurs du mouvement qu’ils
soient membres de groupes régionaux ou isolés.
• Produire des références politiques et pédagogiques,
déclinaisons des positions de mouvement d’éducation
nouvelle des Ceméa.
• Inciter les Associations territoriales des Ceméa à donner
toute la place à ces préoccupations dans leur projet
d’actions.
U n m o u vement d’éducation nouvelle
Voici en 1998 les différents
groupes existants avec leurs
projets en cours, leurs
principales réalisations ou
leurs champs de compétence.
Jeux et pratiques ludiques
Responsable Pierre Parlebas
• Fichier de jeux de pleine nature,
de jeux d’intérieur.
• Livre sur les jeux, articles.
• Nouvelle boîte à jeux sous forme
de fichiers.
• Fichier jeux de la petite enfance.
Éducation à l'environnement
Responsable Jean-Louis Colombiès
• Découverte des milieux naturels
urbains, environnement et citoyenneté, développement durable.
• Formations: BAFA, Beatep, formation de formateurs en lien avec différents secteurs.
• International: colloques, forums,
participation aux réseaux Graine,
Citéphile, Ecole et nature.
• Vie du groupe: stages, regroupement, lettre info.
• Dossier des Cahiers de l’animation
sur l’éducation à l’environnement.
• Préparation des Assises nationales
éducation et environnement
(membre du Collectif national).
Activités de découvertes
techniques et scientifiques
Responsable Bruno Chichignoud
• Démarches pédagogiques sur électricité, boomerangs, fusées à eau,
planeurs, éoliennes, bulles de savon,
radio commande, moteur deux
temps, jeux avec la lumière,
bateaux, robotique.
• Participation aux Exposciences
régionales et internationales.
• BAFA expérimental avec l’ANSTJ,
réflexion sur les Beatep.
Education, collectivités
et qualité de vie
Activités manuelles,
techniques et plastiques
Responsable Dominique Guibert
• Restauration, gestion du patrimoine,
gestion financière.
• Aménagement d’espaces, direction
d’équipement et gestion des personnes.
• Production d’outils pédagogiques.
• Formation animation volontaire/animation professionnelle.
Responsable Claude Gratien
• Démarches d’activité en éducation
nouvelle.
• Dossiers pédagogiques sur l’air,
série sur la cuisson, travail sur le
décor, les jouets, les mécanismes
pour jouer.
• Fiches mécanismes des jouets sur
le site web de l'Éducation nationale
« la main à la pâte», outils pour la
formation.
Activités équestres
Responsable Alain Normand
• Reconstitution d’un réseau
d’échanges et de pratiques.
• Organisation d’une journée sur l’accueil des publics et sur la pédagogie
de l’activité.
• Réflexion pour proposer une formation à l’animation aux BEES enseignants équitation.
Sport quartier insertion
Responsable Philippe Segrestan
• Les contenus des stages animation
professionnelle, soutien aux Associations territoriales (Bapaat, Beatep).
• Les activités à risque, les sports de
combat.
• Documentation pour les formateurs :
sur la réglementation, la santé, la
sociologie.
Voile et milieu marin
Responsable Jean-Marie Morel
• Activités véliques (dériveur, PAV,
croisière, char à voile), milieu marin.
• Enquête en direction des organisateurs.
• Formation de formateurs (de type
qualifiant).
• Mise en place de documentation
théorique sur le web.
Mob, moto, éducation
à la sécurité routière
Responsable Vincent Chavaroche
• Projets de formation animation
volontaire, animation professionnelle, Beatep/Défa.
• Travail sur le BSSR (Brevet scolaire
de sécurité routière) avec la DSCR,
l’Anateep et la DJVA (Direction de la
jeunesse et de la vie associative).
• Montage d’un groupe inter-régional
cyclo, moto mécanique élémentaire.
Jeux, vie physique et sports
Responsable Elisabeth Detrez
• Activités physiques et sportives,
jeux traditionnels, jeux de société.
• Travail sur le BAFA 3.
Astronomie
Responsable Claude Fournier
• Construction d’instruments et
séances découvertes.
• Opération éclipse totale du soleil,
conception d'un numéro des Cahiers
de l’animation.
• Formation de formateurs.
Spéléologie
Responsable François Alamichel
• Conduite de la qualification BAFA.
• Aide à l’organisation d’autres types
de stage spéléologie.
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• Être à l’écoute des besoins exprimés par celles-ci et
répondre à leurs sollicitations.
• Entretenir au plan national des relations avec les
partenaires de référence dans leur champ d’activité.
Ces objectifs ne peuvent évidemment pas tous être menés
de front par chacun des groupes, mais ils indiquent leur
raison d’être.
Chacun prend ainsi pleinement sa place au cœur du projet
associatif des Ceméa.
et d ’ i n n ovation pédago gi q u e
Flûtes de bambou
Printemps de Bourges
Canoë kayak
Responsable Giselle Coatanroc’h
• Interventions dans la formation des
éducateurs de jeunes enfants.
• Stage national pour les formateurs
des Ceméa, cours hebdomadaires à
Paris.
• Stages initiation et perfectionnement.
Responsables Jean Noël Bruguière
et Florence Chantriaux
• Accueil des festivaliers pendant le
Printemps de Bourges.
• Animation d’un espace «loisirs
enfants».
• Rencontres artistes/publics sur la
programmation «jeune public».
• Rencontres internationales, formation continue des encadrants.
Responsable Bruno Chichignoud
• Coordination des qualifications
canoë-kayak, charte pédagogique
des stages.
• Promotion du stage qualification en
direction des organisateurs.
• Lien avec les diplômes fédéraux.
Cinéma
Responsable Benoît Cornet
• Accompagnement du spectateur.
• Rencontres internationales jeunes et
cinéma.
• Les Etats généraux du film documentaire à Lussas, Tévé Troqué
Paris.
• Projet Beatep cinéma avec l’Uffej.
• Dossier pour la revue Vers l'Education Nouvelle.
Médiation culturelle
Responsable Jean-Noël Brugière
• Gestion des chantiers culturels :
orientations politiques et pédagogiques.
• Formation de formateurs: accueil et
aménagements.
• Outils pour «l’accompagnement du
public».
• Travail de conceptualisation des
démarches de «médiation ».
Danse contemporaine
Responsable Florence Chantriaux
• Formation du spectateur en danse
contemporaine, rencontres et partenariat avec des artistes.
• Diffusion du concept bal moderne,
création de danses, modules hiphop.
• Recherche sur une adaptation des
différentes formes de danse aux
publics: enfants, ados, adultes.
Avignon
Responsable Jean-Noël Bruguière
• Accueil des festivaliers pendant le
festival d’Avignon.
• Séjours culturels jeunes et adultes,
deux camps «Théâtre», réalisation
de spectacles.
• Rencontres internationales, préparation Avignon 1999.
• Rencontre théâtre amateur, séjours
européens.
Audiovisuel, vacances loisirs
Responsable Benoît Cornet
• Fichiers d’activités «photo, vidéo
jeux».
• Regroupement pédagogique sur des
pratiques.
• Encadrement de stages d’approfondissement photo, audiovisuel.
Jeux et théâtre
Responsable Jac Manceau
• Formation de formateurs sur les activités dramatiques.
• Gestion, organisation de projets tels
que la rencontre Théâtre de jeunes,
rencontres internationales, etc.
• Stages de formation Défa et Beatep
Culture.
Montagne, neige, escalade
Responsable Jean-Marc Biolley
• Suivi des réglementations.
• Outils de références pédagogiques.
• Préformation accompagnateurs
moyenne montagne.
Vidéo et thérapie
Responsable Robert Albert
• Ateliers de réalisation en institution,
conseil à la conception et la réalisation de films.
• Collecter des films vidéos-fictions,
bibliographie sur la question.
• Réflexion sur les critères d’indication
et de contre indication de la vidéo en
thérapie.
• Journées d’étude inter-établissements sur les pratiques associant
soignants et soignés.
Multimédia
Responsable Benoît Cornet
• Création de l’observatoire des pratiques des hypermédias et de l’éducation nouvelle.
• Université d’été Multimédia et pratiques pédagogiques.
• Partenariat avec le Prix Möbius.
• Projets d'espaces culturels multimédias (Aubervilliers, Toulouse, ministère de la Culture).
➧
La spécificité
d’un mouvement
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les Ménu i res 1998, l ’ u n i v e r s i t é
L
es Ceméa s’étaient engagés, dans le cadre de leur
congrès de Montpellier, à mettre en place dès 1998, un
grand rendez-vous national à dimension pédagogique.
Cette orientation s’est concrétisée en août 1998, aux
Ménuires par l’organisation de la première université de
l’éducation nouvelle. Elle situe les Ceméa au premier plan,
comme mouvement d’éducation et d’innovation
pédagogique, au cœur des problématiques éducatives,
sociales et culturelles d’aujourd’hui. Elle a pour objectif de
renforcer la force d’attraction des Ceméa sur les questions
de l’éducation, articulée avec la politique, ancrée dans le
champ du culturel et capable de transformation sociale.
Cette éducation nous invite sans quitter le terrain du sens,
à toujours chercher le sens du terrain.
■ Un thème : éducation nouvelle et citoyenneté
En 1998, les Ceméa ont souhaité réfléchir à leur action au
regard de la notion de citoyenneté. Sans doute le thème estil aujourd’hui quelque peu rebattu. Tout le monde l’invoque,
soit pour souligner les aspects négatifs de notre société en
perte de repères et de sens, soit pour rechercher des
remèdes miracles à tous les maux de cette même société.
Mais si la citoyenneté est aussi souvent interrogée sans
doute est-ce aussi qu’elle porte témoignage de réels dysfonctionnements auxquels il faut trouver des solutions. Et
cela intéresse les Ceméa comme mouvement d’éducation
et d’innovation pédagogique.
■ Un objectif d’échanges
• Créer un événement national autour de l’éducation nouvelle
et des pratiques des Ceméa.
• Créer une rencontre pédagogique permettant aux militants
de l’éducation nouvelle d’échanger, de valoriser leurs travaux.
• Produire et construire des références sur des questions de
société.
• Renforcer l’image des Ceméa comme mouvement porteur
de recherches, d’innovations, en capacité de mobiliser un
large réseau ouvert sur l’extérieur.
• Impulser des dynamiques d’expérimentation (rechercheaction) dans l’ensemble du réseau Ceméa.
En permettant à des enfants, des jeunes adultes d’être
actifs, autonomes, responsables dans les actes de leur vie
quotidienne et collective, en agissant pour mettre les institutions au service des personnes et en faire des espaces de
pratiques citoyennes, en militant pour l’égalité d’accès de
tous à l’éducation, à la santé, aux loisirs, à la culture, les
Ceméa mettent en œuvre des principes d’éducation nouvelle et d’éducation populaire qui sont indissociables d’un
développement de la citoyenneté.
Praticiens de terrain, inventeurs et passeurs de pratiques
pédagogiques innovantes, l'utilité et la reconnaissance éducative et sociale des Ceméa se sont construites sur leurs
capacités à traduire en actes les idées et les valeurs qu'ils
voulaient promouvoir.
Former le citoyen,
aujourd’hui, c’est former
à la capacité à vivre
ensemble. Former le
citoyen à l’école, c’est
évidemment un enjeu
essentiel, c’est former un
homme, c’est former le
jugement, et c’est
indissociable de former
aussi les enseignants
comme citoyens.
■ Des contenus et approches diversifiés
• Des apports de personnes ressources, de chercheurs, de
pédagogues permettant d’éclairer les travaux, les
réflexions, aidant à conceptualiser.
• École et citoyenneté, par Philippe Meirieu,
• Citoyenneté: de la notion au concept… Approche
ethnosociologique, par Ali Aït Abdelmalek.
• Des carrefours – échanges de pratiques favorisant une
appropriation des expériences et des innovations dont les
militants pédagogiques présents sont porteurs.
• Des analyses approfondies de pratiques pédagogiques
supports à une conceptualisation/théorisation.
Une personne ou une équipe, présente de façon très
détaillée, à un groupe de 15 à 25 participants intéressés,
une démarche pédagogique, ses sous-tendus idéologiques et pédagogiques, les résultats, les questionnements et les problématiques dégagés. Le groupe, s’étant
ainsi approprié une pratique pédagogique, produit collectivement une analyse au regard des références en éducation nouvelle.
• Des thèmes : l’entrée en formation longue, phase clef pour
être acteur de la formation; la place du stagiaire en BAFA 1;
l’accompagnement scolaire et citoyenneté ; l’autonomie des
tout petits en crèche; socialisation des jeunes en formation
insertion; un projet de jeunes au Burundi; droits et pouvoirs
des enfants en centre de vacances; vers une pratique de
démocratisation culturelle, accompagner les publics, médiation famille-enfants-loisirs; les formations sur site ; la parole
de l’élève dans l’établissement.
• Des ateliers de formation faisant appel à la pratique d’activités. Il s’agit d’une formation à la citoyenneté par l’activité.
Ateliers proposés: danser dans une société en mouvement, culture scientifique et technique, environnement et
développement, pays - paysages, activités graphiques et
plastiques et éducation nouvelle, éducation aux médias,
atelier écriture, jeux traditionnels et sportifs, entendre et
faire entendre une parole citoyenne.
d’éducation nouvelle
et d’innovation pédagogique
11
de l’éducation nouvelle
L’accès à la parole
Il y a, une fonction essentielle dans l’accès à la citoyenneté qui est l’accès à la parole, qui
n’est pas l’accès au langage. Tous les enfants savent parler, utilisent le langage, mais ils
ne passent pas tous à la parole. Si on était complètement enfoncé dans le langage, nous
serions fous, c’est parce que nous ne sommes plus dans le langage que nous sommes
capables de parler. Le bébé qui voit passer les nuages au-dessus de sa tête pense que les
nuages passent et cachent le soleil parce qu’il a fait pipi dans sa couche. Un peu comme
l’homme des tribus primitives qui pense que si le volcan crache du feu c’est parce qu’il a
trompé sa femme. C’est-à-dire que celui qui vit dans le langage interprète tout, il n’y a pas
de réalité objectale. Il n’y a pas d’objet extérieur à ma conscience, tout est réinterprété
sur le mode de la propre subjectivité…
La parole c’est le fait de décider de sujets et de leur affecter des prédicats, c’est-à-dire de
décider de sujets au sens à la fois grammatical et philosophique; des sujets, c’est ce dont
on parle. C’est l’accès à la parole. Mais l’accès à la parole nécessite un apprentissage.
Beaucoup d’enfants ne sont pas dans la parole parce qu’ils sont totalement prisonniers
des rennes de leur propre subjectivité. 1
La question du droit
Il est important dans le cadre de la formation à la citoyenneté que l’école s’empare de
quelques éléments de droit. Je suis très frappé par l’incapacité qu’a l’école de s’emparer
de ces éléments. Il n’y a qu’un seul type de savoir qu’il est constitutionnellement interdit
d’ignorer, c’est la loi. C’est le seul qui n’est pas enseigné. Cela ne veut pas dire qu’il faut
introduire dès le CP des distinctions subtiles sur conseil d’état et conseil institutionnel,
mais il n’y a pas de formation à la citoyenneté sans une vraie réflexion sur le droit, sur la
genèse du droit à hauteur des élèves bien sûr et en progressant avec leur capacité à comprendre, mais le droit comme formalisation… 1
La transmission
du « vivre ensemble »
La nation se caractérise par la tension entre l’ambition de rationalité formelle et abstraite
de la citoyenneté, qui est d’ordre juridique et politique, et la nécessité, dans toute
société, de constituer entre les citoyens un lien social, qui ne peut être que de type
« communautaire» ou «ethnique». Cette tension est au cœur de l’idée même de nation
démocratique: d’un côté, la légitimité politique est fondée sur la citoyenneté, qui
dépasse toutes les appartenances particulières, biologiques, sociales, économiques ou
culturelles. On est donc citoyen, quelles que soient son origine et ses caractéristiques; le
citoyen est, en effet, un individu abstrait, un sujet de droit, sans identification et sans qualification particulière. Mais, d’un autre côté, la société concrète est, bien entendu, formée
d’individus, avec toutes leurs caractéristiques historiques, sociales, etc. On soulignera,
ici, que la société (des citoyens) est fondée sur un principe de dissociation entre le
citoyen abstrait et l’individu concret. Elle proclame l’égalité politique d’individus inégaux.
Mais affirmer le principe de citoyenneté ne suffit pas à constituer une «communauté de
citoyens». La souveraineté et la citoyenneté sont des fictions; concrètement, il est difficile de mobiliser les hommes sur des idées aussi abstraites. On ne peut les intégrer que
par l’action d’institutions communes, par lesquelles, les générations se transmettent les
manières d’être et de vivre ensemble, qui caractérisent les groupes sociaux et les collectivités particulières. 2
1. Extrait de la conférence de Philippe Meirieu.
2. Extrait de la conférence de Ali Aït Adelmalek.
■ La parole de l’élève
et le travail en équipe
« La parole privée de l’élève en direction de l’adulte doit être
prise au sérieux et suivie d’effet. Qu’il s’agisse de régler une
situation familiale perturbée, un mal-vivre passager, une
demande de soutien, une expression de relation difficile… Il
est indispensable que le questionnement ou la confidence
puisse être prise en charge par une équipe qui délègue éventuellement un de ses membres comme relais.
Or c’est là que le bât blesse, car le travail d’équipe n’est
guère dans les habitudes scolaires. Chaque professionnel a
tendance à se considérer, en tant que dépositaire de la
parole, comme seul habilité à résoudre le problème soulevé
ou pouvoir répondre à un questionnement.
On sait pourtant que l’adolescent ne peut être découpé en
tranches; certaines situations induisent des comportements
qui peuvent être inadéquats, une déprime passagère cause
d’absentéisme, pour ne citer que des interactions bien
connues. Il est donc souvent important que l’équipe échange
ses informations et décide collectivement de la personne
relais, de son mode d’intervention. La confiance est la règle
absolue entre les adultes tout en respectant, les prérogatives
de chacun, la confidentialité de certaines confidences, les
responsabilités finales du chef d’établissement… On
convient aisément que c’est un exercice peu aisé, dont on ne
peut faire l’économie. »
Maurice Mazalto, proviseur
■ En chiffres
182 militants pédagogiques des Ceméa étaient
présents, représentant 5 460 heures de formation
de formateurs. La préparation a nécessité
960 heures de travail, elle était prise en charge par
un groupe de pilotage d’une dizaine de personnes.
Toutes les associations territoriales du réseau
Ceméa étaient représentées y compris trois associations d’Outre-Mer (Martinique, Réunion, Guyane).
Sur les 182 participants, 59 étaient des salariés et
123 des membres actifs des Ceméa.
La spécificité
d’un mouvement
12
■ Des contractualisations Association nationale/
Associations territoriales, un dispositif original pour
encourager la recherche et l’innovation pédagogiques
Depuis quelques années, le mouvement Ceméa s’est doté
d’un dispositif qui veut encourager et soutenir les Associations territoriales dans leurs logiques de développement tant
au plan qualitatif que quantitatif. Cet effort particulier a représenté au plan national pour 1998 un montant de plus de
2,3millions de francs.
Les projets aidés sont de nature différente
• Des missions nationales délocalisées : elles sont centrées sur l’animation et la formation du réseau Ceméa
et/ou la conduite de recherches pédagogiques et d’expérimentations.
• Des expérimentations, des recherches, des innovations :
chaque projet doit comprendre une dimension de capitalisation et de diffusion.
• Des aides au développement: soutien à des projets dans
leur phase initiale et en cohérence avec le projet associatif
des Ceméa.
• La conception/production et la diffusion d’outils pédagogiques dans le cadre de la politique interne et externe de
communication et de publications des Ceméa.
Au-delà des chiffres… ce qu’il est important de retenir, c’est
le potentiel de création qu’il permet de libérer…
Quelques exemples parmi d’autres
• Les Ceméa de Provence - Alpes - Côte-d’Azur travaillent
sur un projet de film sur «les co-éducateurs à l’école».
• Les Ceméa de Basse Normandie trouvent là, la possibilité de lancer un café pédagogique pour créer du lien entre
les acteurs éducatifs et sociaux de la région caennaise.
• Les Ceméa de Franche-Comté s’investissent dans la préparation d’une Exposcience régionale.
« Il est nécessaire de mettre en place une politique
forte de formation des acteurs volontaires et professionnels. Sur nos principes et nos valeurs, sur les
méthodes et les activités, au plan régional comme au
plan national pour que le lien reste actif et vivant, cette
politique de formation doit développer la capacité des
acteurs du mouvement à appréhender les Ceméa
dans leur dimension d’éducation populaire, se référant
aux principes d’éducation nouvelle. Elle doit aussi viser
à la maîtrise de la construction des nouveaux partenariats, en s’appuyant sur un projet de recherche pédagogique concerté. Le traitement de la formation à tous
les niveaux de l’association doit être une priorité. »
Extraits du projet associatif Montpellier 1997-2001
• Les Ceméa d’Aquitaine assurent une mission nationale
sur le tourisme social et ceux du Languedoc Roussillon,
sur l’accompagnement scolaire.
• Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais expérimentent une
formation universitaire sur les métiers de la ville et du
sport et organisent une journée d’étude sur la psychiatrie.
• Les Ceméa du Limousin poursuivent l’animation du
groupe national Activités manuelles, techniques et plastiques.
• Les Ceméa Pays-de-Loire assurent l’animation du réseau
« voile», ceux de Picardie le groupe national Activités
équestres.
• Les Ceméa de Bretagne ouvrent un vaste dossier sur les
mini camps.
• Les Ceméa d’Alsace développent de l’expérience sur le
Service volontaire européen.
• Les Ceméa d’Île-de-France prennent en charge une nouvelle mission nationale sur le groupe «éducation, collectivités et qualité de vie».
• Les Ceméa de La Réunion installent un pôle de compétence autour de la question de l’aide à l’émergence de services de proximité.
• Les Ceméa de Midi-Pyrénées animent le groupe national
Éducation à l’environnement.
• Deux fichiers pédagogiques d’activités ont été conçus par
les Ceméa de Haute-Normandie (les Cerfs-volants) et les
Ceméa de Lorraine (des jeux chantés avec un cd audio).
Valoriser le potentiel de création des militants des Ceméa
tant au niveau des Associations territoriales qu’au niveau
national en préparant des réponses pour construire les
Ceméa de demain: l’ambition est affichée.
■ Programme
national de formation
des membres actifs
Les membres actifs des Ceméa se forment pour agir
autour de cinq axes :
• Connaissance et référence du mouvement et de
l’association Ceméa,
• Connaissance des publics, de l’environnement,
• Formation aux activités,
• Méthodologies de formation (conduites de groupes,
direction, évaluation…),
• Vie associative et implication militante, action politique.
L'année 1998 a été une année de relance de cette
orientation. Six stages nationaux ont été réalisés :
sur la maltraitance à Amiens, le multimédia, enjeu
d'éducation et de culture, à Nantes, la danse contemporaine, la formation des délégués élèves et la pédagogie de l'interculturel à Paris. La dernière session
« Écrire pour être publié» s'articulait avec la politique
des publications des revues au sein des Ceméa. Ces
formations ont rassemblé 111 participants correspondant à 359 journées-formation.
d’éducation nouvelle
et d’innovation pédagogique
13
Le mouvement de recherche pédagogique dans une région.
Un exemple en 1998 : les Ceméa de Picardie, 110 militants et salariés ont participé à la vie de l’association en 1998
pour 260 adhérents et bénévoles. Le fonctionnement de la vie pédagogique de l’association est organisé autour
d’un schéma précis et décliné autour de plusieurs instances.
Un ensemble d’instances
Les stages : travail sur les bilans des équipes avec le repérage des
acquis, des manques, des analyses du public par rapport aux exigences
de terrain et donc en filigrane des questions à approfondir.
Les groupes : accueil, formation de formateurs, échange de pratiques,
réflexions et encadrement des actions (stages et autres…) sont de leur
ressort.
Le conseil pédagogique : il recense ce qui se fait et l’ensemble des
questionnements en suspens. Les regroupements théoriques et d’activités qui ont pour vocation la socialisation des pratiques et la mise en
réflexion de questions qui traversent le mouvement, sont conçus et
encadrés par cette instance.
Les commissions du Conseil d’administration (perfectionnement,
financière, relations humaines, institutionnelles, pédagogique) :
elles contribuent à travailler sur le projet de vie associative par le biais de
propositions d’orientations, d’actions, d’évaluation. Elles ont en charge,
l’ingénierie d’outils d’organisation et la maîtrise des budgets spécifiques
aussi que celle du budget global de l’association.
Le Conseil d’administration : il est garant du label pédagogique des
Ceméa. Il statue et vote sur les propositions émanant des commissions.
Le Conseil pédagogique : le conseil pédagogique est chargé d’animer
et de coordonner la vie pédagogique de l’association. Il se réunit 3 fois
par an pour débattre de sujets préparés par une équipe composée de
permanents, directeurs de stages, membres du CA et formateurs
membres actifs.
Différents groupes de travail
Environnement
Le groupe travaille principalement sur les thèmes des stages qu’il
encadre, un approfondissement «Bord de mer», deux approfondissements «camping et découverte du milieu», un approfondissement sur
les fermes pédagogiques avec la Bergerie nationale de Rambouillet, un
approfondissement «itinérance et découverte du milieu», la pêche en
eau douce. Il a la responsabilité de la définition d’une formation à l’environnement en BAFA/BAFD et en formation professionnelle d’animateurs. Il a organisé des week-ends sur les oiseaux du bord de mer, l’astronomie sur le territoire du hâble d’Ault (20 personnes à chaque fois).
Activités dramatiques
Le Grad (Groupe de recherche en activités dramatiques) depuis plusieurs années, accueille et forme des formateurs aux activités dramatiques; au cours de sessions courtes, sont accueillis des enseignants,
des stagiaires et animateurs BAFA-BAFD, en complément de formation.
Les formateurs du Grad interviennent dans les écoles, collèges et
lycées, dans les dispositifs Arvej, dans les manifestations culturelles
locales ou nationales (Fête du livre à Merlieux, Avignon, etc.) sous
forme d’interventions culturelles, d’ateliers d’activités et d’expression
dramatique, d’élaboration rapide de représentations à thèmes, d’animation autour des albums pour enfants, autour des contes picards…
Cette année l’accent a été mis sur la réalisation d’un fichier «activités
dramatiques» à destination des formateurs pour les stages de base.
Ce groupe a organisé 4 week-ends (construction de personnages,
raconter des histoires…) et a animé 4 stages approfondissement
« jeux de théâtre», « stage dont vous êtes le héros», «moments de
fête, parade spectacle», «musique et théâtre».
Jeux, vie physique et sports
Le groupe s’est réuni quatre fois dans l’année sur les thèmes suivants,
le jeu, les jeux à la neige, préparation d’un regroupement national (10
personnes/rencontre), il a animé des stages d’approfondissement «activités physiques et sportives», «VTT», «neige», «jeux dans l’eau»,
« jeux», «voile», un stage qualification voile, un Beatep « loisirs sportifs
et socio-culturels». Il a organisé deux week-ends interrégionaux sur la
voile (15 personnes/rencontre).
Activités de découvertes, techniques et scientifiques
Ce groupe a animé un stage d’approfondissement ADTS, il est responsable de la coordination du collectif Exposcience et a participé au CA du
centre de culture scientifique et technique.
Cheval et activités équestres
Ce groupe a animé un stage d’approfondissement, il est responsable de
l’animation du réseau national. Il a participé aux travaux de la DREP
(Délégation régionale d’équitation sur Poney) sur le thème de la pédagogie et de la prise en compte des publics et a mis en place un week-end
sur l’échange de pratiques avec des formateurs de plusieurs régions.
International
Ce groupe a encadré trois stages d’approfondissements (Suède,
Londres, Irlande). Il assure la gestion du Service volontaire européen.
Enseignement
L’action de ce groupe a été centrée essentiellement sur la formation des
délégués d’élèves et les formations inscrites dans les dispositifs ARVEJ.
Aujourd’hui, avec le présence d’un enseignant détaché au sein de
l’équipe, les Ceméa renforcent leur action en direction des activités
complémentaires de l’école et de l’Education nationale (Partenariat avec
des établissements scolaires, relations avec le Rectorat, les Inspections
académiques, les IUFM, etc.).
Formation professionnelle à l’animation
Ce groupe s’est réunit 6 fois par an pour travailler sur les formations des
animateurs professionnels et sur les évolutions des métiers de l’animation. Il anime et encadre les Beatep «agent de développement local en
milieu rural» et «loisirs sportifs et socio-culturels». Il a axé ses
réflexions sur la formation des animateurs et sur la pédagogie des formations Beatep, Défa. Cette année, il a suivi le dispositif emplois jeunes.
Formation professionnelle insertion
Ce groupe est porteur de la réflexion pédagogique des stages de formation d’adultes et demandeurs d’emplois.
Formation professionnelle, équipes de santé mentale (ESM)
Ce groupe est porteur de la réflexion pédagogique à propos des stages
du calendrier régional de formation professionnelle.
Adolescents
Ce groupe est porteur de la réflexion liée au stage d’approfondissement
« Adolescents» et à la valorisation de cette tranche d’âge dans les
diverses formations des Ceméa.
Petite enfance
Ce groupe est porteur de la réflexion liée aux stages d’approfondissements «Petite enfance» et à la valorisation de cette tranche d’âge dans
les diverses formations des Ceméa.
Maltraitance
Les Ceméa de Picardie ont lancé en 98 une réflexion sur la maltraitance
et les centres de vacances et de loisirs, un groupe ressource s’est
constitué, il est à l’initiative d’une formation nationale de formateurs sur
ce thème.
L’enfant, le livre
Dans le prolongement d’un stage de formation organisé par le ministère
de la Jeunesse et Sports, un groupe s’est constitué pour réfléchir sur la
place du livre dans les centres de vacances et de loisirs et pour valoriser
la littérature jeunesse dans les projets d’animation. Ce groupe a travaillé
cette année sur la pédagogie des activités autour du livre et à la création
d’une malle «l’enfant et le livre».
14
L
es Ceméa, en tant que mouvement d’éducation
mettent en œuvre des actions de formation qui ont
pour objectif de participer à la transformation de
pratiques sociales. Ils réaffirment leur volonté :
• Le renforcement des droits aux vacances, aux loisirs, à la
culture pour tous les enfants et les jeunes.
• Le soutien aux dispositifs tels que le développement de
l’aménagement de rythmes scolaires et de
l’accompagnement scolaire.
• de favoriser le développement humain et social,
• de développer et faire respecter les droits de l’enfant,
• d’agir pour une société plus juste et plus solidaire,
• de lutter contre les exclusions et l’échec scolaire.
1998, est l’année bilan de la Convention triennale Ceméa ministère de la Jeunesse et des Sports.
Ces buts ont trouvé une expression particulière, de 1996 à
1998, par les actions engagées par les Ceméa en direction
de la jeunesse.
• Le développement de la citoyenneté des jeunes, de leurs
droits, de leurs possibilités culturelles, à travers une
meilleure maîtrise des différents outils d’expression, de
communication.
Ces trois priorités ont été respectées. L’activité de
l’association Ceméa, dont les rapports d’activité annuels
comme celui-ci pour 1998, donnent une lisibilité et une
visibilité utiles, mais aussi les productions écrites,
audiovisuelles et autres, les concrétisent.
Ces trois priorités ont été respectées car elles sont au cœur
de l’histoire des Ceméa. Elles s’appuient sur des
compétences certaines, socialement valides et reconnues
au-delà de la mouvance qui demeure la leur : celle des
associations laïques, celle des associations complémentaires de l’école publique, celle de l’éducation populaire.
Les loisirs et les vacances, un droit
Trois raisons pour lesquelles
il faut valoriser l’engagement
volontaire dans les centres
de vacances et de loisirs
• L’intervention éducative ne peut pas être la seule
affaire des professionnels et des familles même si
aujourd’hui, face à quelques urgences, il faut consolider la légitimité et la compétence de ces institutions
éducatives que sont l’école et la famille dans un
monde moderne et parfois virtuel qui les a déstabilisées.
• L’engagement volontaire auprès d’enfants et de
jeunes développe la compétence nécessaire à une
solidarité active et réciproque, complémentaire des
actions liées aux urgences sociales et aux publics les
plus démunis, véritables orphelins de la société qui
ne sauraient être les oubliés des politiques sociales.
• L’animation volontaire possède une symbolique forte.
La société, en confiant leurs enfants à des jeunes,
leur donne ainsi sa confiance. En retour, les jeunes
s’engagent à donner du temps et à se former pour
assumer ces responsabilités. Ils accomplissent, ce
faisant, un travail incontournable pour devenir
adultes. C’est aussi une occasion pour eux de donner
un sens à leur intervention et de vérifier leurs projets
de formation professionnelle.
■ Former les volontaires
de l’animation
Dans les régions métropolitaines et dans
tous les départements ou territoires d’outre
mer, les Ceméa mettent en place des formations pour l’animation volontaire. Elles mobilisent une grande partie des membres actifs
des Ceméa. Ces formations s’adressent aux
personnes, en particulier des jeunes, qui
souhaitent vivre une expérience de prise de
responsabilité, en exerçant un rôle d’accompagnement éducatif auprès d’enfants ou de
jeunes, en centre de vacances, centres de
loisirs sans hébergement, ou au cours des
congés scolaires.
Ce secteur est réglementé par des décrets,
arrêtés et circulaires. Il est contrôlé par le
ministère de la Jeunesse et des Sports.
Des brevets d’aptitude attestent des compétences acquises par les personnes au cours
des différentes étapes de leur formation.
• Le BAFA, Brevet d’aptitude aux fonctions
d’animateur est composé de 3 étapes :
une formation générale, assurée par les
BAFD 1
101
organismes de formation ayant une habilitation Jeunesse et Sports; une formation
en stage pratique, sous la responsabilité
du directeur du centre de vacances ou du
centre de loisirs et un stage d’approfondissement ou de qualification, assuré par
les organismes de formation.
• Le BAFD, Brevet d’aptitude à la fonction de
directeur est lui une formation en cinq
étapes : une formation générale, assurée
par les organismes de formation ayant une
habilitation Jeunesse et Sports, (9 jours) ;
un stage pratique dans une structure d’accueil, centre de vacances ou centre de loisirs en situation de direction ou adjoint de
la direction (au moins 14 jours); un stage de
perfectionnement, assuré par les organismes de formation, (6 jours); un
deuxième stage pratique en centre de
vacances ou centre de loisirs, en situation
de direction (au moins 14 jours); l’écriture
d’un bilan de formation.
BAFD 3
BAFD 1 1 217
1 819
BAFD 3
80
BAFA 1
498
BAFA 3
578
Stages effectués
1 257
BAFA 3
11007
BAFD 1
16338
BAFA 1
14679
Stagiaires accueillis
28 722
BAFD 3
7 319
BAFA 3
66636
BAFA 1
118 158
Journées stagiaires
208 451
15
Elles s’appuient sur des actions d’intervention dans le
champ de l’animation soit volontaire, soit professionnelle.
Elles sont caractérisées aussi par une articulation possible
entre animation et éducation, garantissant une
intervention éducative globale. Enfin, elles bénéficient des
lieux d’actions concrets et innovants dans les festivals et
les relations internationales.
Il convient enfin, de souligner deux orientations fortes
inscrites dans la convention entre le ministère de la
Jeunesse et des Sports et les Ceméa tout au long de ces
trois années :
• La lutte contre l’exclusion et les inégalités, face au
développement du dualisme de la société et au
morcellement du dispositif de prise en charge des exclus.
Les Ceméa étaient très engagés en tant que pôle formateur
dans des partenariats de terrain. Malheureusement, le
financement de ces actions en 1996-1997 a mis parfois
certaines des Associations territoriales des Ceméa dans
des difficultés économiques importantes. Elles ont été
parfois obligées de se désengager localement en 1998 de
ces chantiers.
Par contre, comme cela était prévu dans la convention, les
Ceméa ont accentué leurs travaux sur les deux dossiers
jeunes et santé et, errance des jeunes, en cohérence avec
les objectifs fixés initialement.
(1998, année bilan de la Convention triénnale Ceméa
et ministère de la Jeunesse et des Sports)
• Le développement de solidarités multiples, diverses dans
une approche et une transversalité favorisant la citoyenneté et la reconstruction d’une identité sociale des jeunes.
pour tous les enfants et les jeunes
■ Pour un statut de l’animateur volontaire
Ce texte est l’aboutissement d’une réflexion menée d’une part par les fédérations des centres de vacances de la JPA dont les Ceméa, et d’autre
part par l’UFCV. Il a été présenté au ministère de la Jeunesse et des Sports lors d’une réunion avec le directeur de la Jeunesse et de la Vie associative. Il est une base de travail pour définir un volontariat dans les centres de vacances et les centres de loisirs qui trouverait sa place dans une
redéfinition globale du volontariat. La création du statut de volontaire permettrait de sortir des contradictions actuelles de l’annexe II de la
convention collective de l’animation.
Définition
Le terme de bénévole définit une personne dont
les actions sont exercées à titre complètement
gratuit, sans indemnisation, ni avantages de
quelque nature que ce soit à l’exception de remboursements de frais justifiés.
Le terme de salarié s’applique à celui qui échange
son travail avec une contrepartie, soit en nature,
soit fiduciaire. Cette relation fait l’objet d’un
contrat de travail, régi par le code du travail et les
conventions collectives.
Nous utiliserons le terme de volontaire pour définir une personne qui s’engage, en dehors de son
activité principale pour participer à une action d’intérêt général, et reçoit pour cette activité accessoire une indemnisation.
Il est situé en dehors du Code du Travail.
Cette situation existe déjà en France (pompier
volontaire, volontaire dans la coopération, arbitres
de sport…).
Dans l’absolu, cette notion de volontariat peut
s’appliquer à l’ensemble des actions d’intérêt
général, et dans un grand nombre de domaines,
notamment celui des activités éducatives et
sociales pour mineurs (accompagnement scolaire, ludothèques, actions culturelles…).
Pour sa part, le dispositif qui va être décrit plus loin
ne concerne qu’un secteur limité (celui régi par la
réglementation des CLSH, centres de vacances
pour mineurs, ainsi que, par assimilation, les
centres de vacances pour majeurs handicapés).
L’animation volontaire
Il est bien entendu que le terme animateur est
générique et que sont concernés par cette proposition les volontaires occupant des fonctions
pédagogiques : animateur et/ou directeur de CVL,
formateur de stages BAFA – BAFD.
L’animateur volontaire doit disposer préalablement à son engagement d’une formation conformément à la réglementation en vigueur. Une
charte devra préciser les engagements en
matière de formation et notamment la recherche
et la mise en œuvre de financements devant permettre l’accessibilité la plus grande possible. L’organisme doit prendre en charge toutes les assurances nécessaires pour les volontaires.
Limiter la durée
Nous proposons que la durée d’intervention de
l’animateur volontaire soit établie sur une référence comparable à celle figurant dans la circulaire interministérielle DSS/AAF/A1 94-60 du
28juillet 1994 et à la lettre circulaire ACOSS 9461 du 18août 1994 relatives à la situation des
sportifs à l’égard de la Sécurité sociale, soit 5
jours par mois. Toutefois, nous proposons une
limitation annuelle différente pour prendre en
compte les modalités de fonctionnement des
CVL. Celle-ci pourrait porter sur 60 jours par an
avec une extension possible à 100 jours pour les
étudiants et lycéens.
Le dispositif de contrôle
Il est nécessaire de mettre en place un dispositif
de contrôle. Il appartient à Jeunesse et Sports de
vérifier si le postulant remplit les conditions
requises. Nous proposons que tout postulant
volontaire s’inscrive auprès des services départementaux de la Jeunesse et des Sports qui lui
remettront un carnet personnalisé comportant 60
(ou 100) formules, ayant chacune la valeur d’une
journée de volontariat. Il pourra donc utiliser pendant l’année son carnet pour donner son temps à
une ou plusieurs structures.
L’indemnisation
On pourrait retenir un plafond identique à celui
des textes cités en référence pour la durée, mais
sous une forme annualisée.
Son montant ne sera soumis à aucune charge, ni
impôt, et c’est la formule extraite du carnet personnalisé qui servira de pièce justificative pour la
comptabilité de la structure.
Les structures habilitées
Il est indispensable que les structures autorisées
à recourir aux services des volontaires fassent
l’objet d’une habilitation par les services départementaux de la Jeunesse et des Sports.
En effet, non seulement, elles devront être à but
non lucratif, mais de plus accepter de signer une
charte sur les conditions d’exercice des volontaires.
Cette charte devra préciser entre autres les engagements en matière de formation et d’assurances. Le non-respect de ces dispositions peut
entraîner la perte de l’habilitation.
La réglementation des centres de vacances et de
loisirs doit être réexaminée pour s’assurer que le
statut de l’animateur volontaire est conforme à la
réglementation en vigueur.
➧
Les loisirs
et les vacances
16
■ Un travail avec les organisateurs
Les Ceméa ont poursuivi comme priorité en 1998, leur travail avec les organisateurs de vacances
collectives d’enfants et de jeunes. Ils développent ainsi en amont et en aval des actions de
conseil, d’accompagnement et de formation continue.
Travaux de conseil ou d’étude
Cette dimension a tendance à s’amplifier fortement dans
l’ensemble du réseau des Associations territoriales. Elle
prend des formes très liées à la demande locale.
• En Picardie, les Ceméa à travers un partenariat avec des
syndicats intercommunaux (Ponthieux, Marquenterre, le
Santerre, le CACIT de Chauny, le Noyonais, les villes
d’Amiens et de Doullens) ont aidé à la mise en place de
projets et à l’accueil de stagiaires et ont participé à l’élaboration d’une charte de qualité sur les CLSH de la Somme
et de l’Aisne.
• Les Ceméa d’Auvergne, sont engagés sur ce même type
de charte de qualité dans le Puy-de-Dôme. Ils accompagnent également une trentaine de centres de loisirs sous
forme de conseil à la direction de séjours en milieu rural.
Ils participent à un observatoire régional des centres de
vacances animé par la Direction régional de la Jeunesse et
des Sports.
• Les Ceméa d’Alsace participent également à une telle
charte de qualité en direction des CLSH.
• Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais, reconnus comme
organisme conseil par les acteurs de projet de développement d’activités d’animation (cf. politique «Nouveau services, emplois jeunes»), ont réalisé un diagnostic sur la
ville de Sunain, pour l’élaboration d’un contrat «Enfance »
entre la ville, la CAF, et la DDJS.
Organisation de journées d’étude
ou de réflexion
• Le département Politiques Vacances Loisirs des Ceméa a
mis en place un groupe de travail régulier avec des organisateurs au plan national (CCE SNCF, CRE RATP, PEP, HPE,
services enfances des villes de Montreuil, Saint-Denis,
APAJH, Diabolo Menthe…). Ce groupe traite de l’actualité
du secteur des CVL, débat sur les outils pédagogiques des
Ceméa et construit des positionnements pour les vacances
collectives des enfants et des jeunes.
• Dans le cadre de leur engagement pour les centres de
vacances et de loisirs, les Ceméa ont organisé en 1998
dans de nombreuses régions, des travaux de réflexion sur
les questions du statut de l’animateur volontaire (notamment en Provence - Alpes - Côte-d’Azur, en Limousin,
Midi-Pyrénées).
• Les Ceméa de Picardie ont organisé des actions de prévention de la toxicomanie en direction des publics animateurs.
• Les Ceméa de Franche-Comté ont renforcé leur relation
avec les PEP du Doubs et travaillent sur les problématiques
des séjours pour adolescents, avec les organisateurs locaux,
affiliés à la JPA du Doubs.
• En Bretagne, les Ceméa ont animé plusieurs rencontres à
thèmes avec les organisateurs de la région.
Interventions pédagogiques
et accompagnement de projets
Au-delà d’actions de conseil dans le cadre d’une politique
globale, les Ceméa organisent aussi des formations spécifiques sur des objets précis.
• Ainsi les Ceméa de Provence - Alpes - Côte-d’Azur, ont
formé pour la ville de La Seyne (Var) et à la demande de la
DDJS du Vaucluse des animateurs et des directeurs à la
méthodologie de projet (respectivement 12 et 45 personnes). À noter également des interventions auprès
d’animateurs et de directeurs de centres de vacances et
de loisirs à propos des contrats éducatifs locaux (DDJS
Vaucluse).
• Pour la troisième année, les Ceméa de Picardie ont mené
un partenariat avec la MSA (Mutualité Sociale Agricole) de
la Somme. La MSA a mis en place un service sur les loisirs. Son objectif est de mettre en place des séjours en
direction d’adolescents et de pré-adolescents. Cette
année y ont été inclues des rencontres internationales.
Les Ceméa ont assuré la formation de 20 animateurs en
stage de base et de perfectionnement, les séjours étant le
lieu de stage pratique.
• Les Ceméa ont assuré un travail d’aide pédagogique au
montage des séjours. Un certain nombre de formateurs
Ceméa ont participé à l’encadrement de ceux-ci. Un travail
en commun, en particulier avec les Ceméa Italiens a favorisé les échanges et la construction par les animateurs des
pays concernés et par les jeunes, des projets de ces rencontres.
À noter également un partenariat avec les PEP autour de la
formation des animateurs, qui voit les Ceméa de Picardie
assurer la formation des équipes PEP tant dans le
domaine des vacances que sur le secteur social et d’avoir
en contrepartie un lieu d’activité professionnelle pour les
stagiaires des Ceméa. Ce partenariat devrait voir d’autres
développements dans les années à venir.
un droit pour tous
les enfants et les jeunes
• En septembre1998, après rencontre avec des responsables du Comité d’entreprise de la RATP, les Ceméa de
Picardie ont signé une convention. Outre l’accueil de stagiaires BAFA et BAFD, les Ceméa interviendront sur des
journées de formation et des temps de réflexion sur les
vacances que cette structure met en place. Il s’agit pour
les Ceméa de participer à la mise en œuvre d’un projet
éducatif global.
• Les Ceméa du Limousin participent au groupe de pilotage
de suivi des centres de loisirs sans hébergement en
Haute-Vienne. Ce groupe a été initié par la Direction
départementale de la Jeunesse et des Sports, il est composé de la Caisse d’allocations familiales, du Conseil général et de représentants d’associations organisatrices de formation dont les Ceméa. En 1998, le groupe a organisé des
rencontres délocalisées avec les organisateurs de CLSH et
des directeurs, afin de repérer leurs demandes d’aide technique, de formation, les difficultés d’organisation de leurs
centres de loisirs. Le groupe a mis en place également des
formations complémentaires pour les animateurs des
centres de loisirs, (les Ceméa en ont organisé une, autour
des jeux avec nouveaux engins, freesbees, indiacas,
crosses…) et un centre de ressources dont la mission est
de soutenir les actions des CLSH et de les aider en coordonnant des moyens techniques.
• Les Ceméa du Limousin ont organisé en partenariat avec
la ville de Limoges trois séjours pour des adolescents de
13 à 17 ans issus de l’agglomération urbaine. Ces séjours
ont permis à 41 jeunes de partir en vacances. Les Ceméa
de Midi-Pyrénées ont également fait partir 40 jeunes en
centre de vacances l’été 1998.
• En Pays-de-Loire, les Ceméa ont mis en place une formation d’agriculteurs accueillant des enfants sur leur exploitation en partenariat avec la Chambre d’agriculture du
Maine-et-Loire.
• Un travail avec l’UCPA a été mené par l’institut de formation des Ceméa Ile-de-France (Infop) à travers la mise en
place de formations des directeurs, de stages spécifiques
et de journées de travail sur la notion de projet.
• Les Ceméa de Mayotte ont renforcé leur collaboration
avec la Fédération des centres de vacances et de loisirs de
Mayotte, afin d’améliorer en commun la qualité de l’animation en direction des enfants dans l’île. Chaque commune s’est dotée maintenant d’un centre de loisirs de l’enfant et du jeune.
17
■ L’aide au placement
des stagiaires BAFABAFD, une priorité des
Ceméa renforcée
En référence à leur engagement qualité, les Ceméa continuent d’améliorer leur système de placement.
• Une mission nationale initiée en 1998, a eu pour objet d’aider les Associations territoriales à renforcer leur dispositif
d’aide au placement des stagiaires BAFA.
• Ainsi les Ceméa Rhône-Alpes concrétisent en 1998 le travail relancé en 1997 par la mise en œuvre d’un nouveau
service d’aide au placement. Une permanence, de nouveaux outils de communication, un traitement rapide et
efficace des offres et démarches en témoignent.
• En Picardie, un service régional télématique 3614 Ceméa
Pic a permis la mise en relation de 2500 stagiaires avec
800 organisateurs tant associatifs que collectivités
locales ou comités d’entreprises à travers la mise en place
de codes d’accès personnalisés garantissant un accès
réservé. Ce service est doublé d’un accueil personnalisé
d’aide au placement avec une secrétaire de mai à juillet
sur ce service et qui accueille organisateurs/stagiaires et
animateurs formés.
• Depuis le 11mai 1998, les Ceméa de Haute-Normandie
ont créé un emploi à plein temps d’animatrice du bureau
de placement. Ceci a permis de développer :
- un accueil, un accompagnement et un suivi des personnes à la recherche d’un poste tant au niveau de l’animation volontaire que professionnelle (aide à l’écriture
des CV et des lettres de motivations, préparation à l’entretien d’embauche…),
- la relation aux organisateurs, ce qui a permis de fidéliser
leurs demandes au bureau de placement,
- un service d’informations auprès des organisateurs, des
directeurs et des animateurs, concernant la convention
collective, les textes Jeunesse et Sports…
- une diffusion mensuelle de propositions de postes par le
biais du journal Kaléidoscope.
Le nombre de demandes de personnel sur la période 19971998 a quasiment doublé.
• En 1998, les Ceméa du Languedoc-Roussillon ont traité
plus de 850 demandes d’animateurs ou de directeurs
au sein du bureau de placement qu’ils gèrent avec les
Francas.
Les loisirs
et les vacances
18
■ L’institut de formation professionnelle
des Ceméa d’Ile-de-France
Cet institut des Ceméa Ile-de-France (Infop) travaille sur
les questions de développement local et de développement social, conçus comme des stratégies au service des
habitants, permettant de maintenir et de réorganiser le lien
social et la citoyenneté. Les publics accueillis sont soit des
professionnels (logique de formation professionnelle continue) soit des jeunes (accès à une formation qualifiante professionnelle), soit des personnes en reconversion professionnelle (CIF, AFR, contrat de qualification). En 1998, l’Infop a organisé :
• des formations professionnelles diplômantes préparant
aux diplômes de la filière Jeunesse et Sport, le Défa (110
stagiaires, quatre promotions, soit 4443 journées
stagiaires et environ 35000 heures stagiaires), deux
Beatep, un Bapaat et un Beesapt.
• un diplôme universitaire de deuxième cycle “gestion
des organismes de l’économie sociale” avec l’Université de Paris X Nanterre (33 stagiaires, soit 432 journées stagiaires).
• des formations professionnelles continues avec les
villes de Cergy, Pantin et Clichy (formation d’animateurs sur les pratiques, adaptation des personnes à de
nouvelles fonctions), avec le centre gériatrique Broca
La Rochefoucauld sur l’animation auprès des personnes âgées (formation pour les personnels aides-soignants centrée sur la communication et l’animation
avec des personnes âgées dépendantes) et sur des
thématiques précises: animation d’ateliers d’écriture
et diriger une équipe. Un travail important a été mené
avec l’UCPA pour développer la qualité pédagogique
des séjours et du travail en équipe. L’ensemble de ces
actions représente un accueil de 218 stagiaires pour
environ 1220 journées formation, soit près de
10000heures stagiaires.
• l’Infop est également impliqué en Palestine dans la
bande de Gaza dans un projet sur des problématiques
de formation et d’éducation non formelle en partenariat
avec l’Institut palestinien Canaan et Enfants réfugiés du
monde, notamment.
Un cycle de conférences
Engagée depuis près de trois ans, une programmation de
conférences s’est poursuivie en 1998. Elle offre un
espace de rencontre inter-promotions propice aux
échanges. Voici les thèmes pour 1998 : « La protection
judiciaire de la jeunesse », « Les nouvelles technologies
de la communication, un enjeu pour l’éducation populaire
et la culture », « Philosophie et animation », « La politique de la ville », « L’activité - les activités », « De
quelques problématiques dans la gestion du personnel »,
« Théâtre et politique », « Le socio-sportif », « L’apport
de la psychanalyse à l’éducation », « Propos apéritifs ou
le plaisir de la nourriture », « Éducation des adultes :
exclusion ou inclusion », « L’éducation populaire, aujourd’hui ».
■ Former les professionnels
de l’animation
En 1998, les activités des Ceméa ont porté
sur l’ensemble de la filière des diplômes d’État dont le ministère de la Jeunesse et des
Sports assure la tutelle.
• Le Bapaat (Brevet d’aptitude professionnel
d’assistant animateur technicien) qui est le
premier niveau de la filière a été mis en place dans 9 associations territoriales.
• Le Béatep (Brevet d’État d’animateur
technicien de la jeunesse et de l’éducation
populaire) qui lui est référencé au niveau
IV, c’est-à-dire au niveau baccalauréat a
été mis en place dans 19 associations
territoriales.
• Concernant le Défa (Diplôme d’État relatif
aux fonctions d’animation), l’intervention
des Ceméa s’est faite sous deux formes :
• Par l’organisation de promotions en
centres sur cinq régions (Ile-de-France,
Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon
et la région Centre en partenariat avec
les Pays-de-Loire et Poitou-Charentes).
• Par l’organisation, soit isolée, soit intégrée
dans des partenariats inter-associatifs,
d’unités de formation (UF) mises en
œuvre dans 8 autres associations régionales (Pays-de-Loire, Champagne-
Ardenne, Provence - Alpes - Côte-d’Azur,
Auvergne, Basse-Normandie, Lorraine,
Picardie, Alsace).
• Une formation du DÉ-DPAD (Diplôme d’État de directeur de projet d’animation et
de développement) diplôme de niveau II, a
été mise en place par les Ceméa du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.
Elle a obtenu le soutien de la délégation
aux formations du ministère de la Jeunesse et des Sports (aide aux actions
innovantes).
• L’institut de formation des Ceméa (Infop) a
également conduit une formation diplômante avec l’université de Nanterre :
développement local urbain et gestion des
associations et des organismes de l’économie sociale.
• Les Ceméa ont également organisé 42
stages de formation professionnelle non
diplômante à l’animation.
L’ensemble de ces formations à l’animation
professionnelle a accueilli en 1998, 2 648
stagiaires correspondant à plus de
96000 journées formation et 164
stages.
Les contenus
des Bapaat
et des Béatep
Une part importante de ces formations vise à répondre à des
besoins de développement
des loisirs quotidiens des
enfants et des jeunes en articulation avec l’aménagement
du temps et des rythmes scolaires et donc de développement d’activités post et périscolaires. Si ce développement
est souvent en lien direct avec
la politique de la ville, les problématiques de développement local rural ne sont pas
non plus absentes.
Bapaat
Loisirs du jeune et de l’enfant (Aquitaine, Martinique,
Champagne-Ardenne, NordPas de Calais, Bourgogne,
Haute-Normandie, Alsace, Ile
de France, La Réunion).
Beatep
Animateur des groupes et
des collectivités (Infop Ile de
France)
Politique de la ville (Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie)
Activités sociales et vie
locale (Infop Ile de France)
Animateur relais dans la cité
(Martinique, Bourgogne,
Centre, Midi-Pyrénées)
Médiateur du livre (Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie)
Animateur de ludothèque
(Bretagne)
Environnement (Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Nord-Pas
de Calais)
Tourisme (Auvergne)
Animateur scientifique (Martinique, Haute-Normandie,
Midi-Pyrénées)
Animation locale et citoyenneté (Champagne-Ardenne)
Animation locale et communication (ChampagneArdenne)
Agent de développement
local (Pays de Loire, Alsace,
Picardie)
Malades et handicapés (NordPas de Calais)
Personnes âgées (LanguedocRoussillon, Lorraine)
Enfance jeunesse (Centre)
Petite enfance (Haute-Normandie, La Réunion)
Animateur culturel et sportif
(Picardie)
Socio-sportif (Poitou-Charentes)
Développement local et activités internationales (RhôneAlpes)
Animateur de quartier, dans
et autour de l’école (Provence-Alpes-Côte d’Azur)
Accompagnement scolaire et
citoyenneté (Rhône-Alpes)
Cirque (Haute-Normandie)
Animation et territoire (Poitou-Charentes).
un droit pour tous
les enfants et les jeunes
19
■ Dans le cadre des politiques de la ville
Les Ceméa, au plus près du terrain, sont engagés souvent en partenariat avec d’autres acteurs, dans la formation des acteurs professionnels ou bénévoles. Voici en
1998, plusieurs situations différentes pour illustrer le travail mené par les Ceméa.
• Le dispositif Ville, Vie, Vacances, est mis en place par les
préfets dans le cadre des politiques de la ville. Les Ceméa
de Rhône-Alpes y ont été associés et sont intervenus
dans la formation des personnels permanents et vacataires
intervenant pendant l’été dans l’encadrement de séjours
ou d’activités de proximité pour les villes de Lyon et de
Villeurbanne (respectivement 8 structures, concernées, 3 chefs de projets impliqués et 5 animateurs formés; 10 structures concernées, 13 animateurs formés,
ainsi que 8 jeunes qui ont encadré 200 autres jeunes de
Villeurbanne sur 25 chantiers d’été). Le travail réalisé a
consisté en réunions avec le service jeunesse (Villeurbanne), de temps de travail avec les directeurs des structures ou les permanents (Lyon, Villeurbanne), des visites
de terrain (15 environ), des journées de formation et des
réunions de bilan avec les structures et les mairies.
• Cet engagement dans les dispositifs, on le retrouve également comme priorité dans les actions des Ceméa du
Nord- Pas-de-Calais (formation des animateurs).
• Prévention des violences en situation éducative, tel est le
thème de cette formation, organisée par les Ceméa de
Bretagne, dans le cadre du contrat ville, qui a rassemblé
des animateurs péri-scolaires et de CLSH, des animateurs
de la MPT, du centre social et de la bibliothèque et des
éducateurs de prévention.
• Suite à un appel d’offre et après une rencontre avec les différentes structures concernées, Jeunesse et Sports,
DDTE, Conseil régional et employeurs, l’IFEP Léo
Lagrange et les Ceméa de Picardie ont mis en place une
formation en direction des emplois villes sur l’Oise. Celle-ci
s’est déroulée à raison d’une journée par semaine et 5 à 6
périodes de regroupements d’une semaine. Elle a préparé
les stagiaires au Bapaat ou au Beatep, selon leur niveau et
la réussite aux tests de sélection, prévus en milieu de formation. Cette action s’est déroulée sur cinq sites : Compiègne, Noyon, Beauvais, Méru, Creil. Cette action, mise
en place en 1997, s’est prolongée en 1998
• À Orléans, les Ceméa du Centre ont piloté, en partenariat
avec le service de transport urbain de l’agglomération
orléanaise (Semtao), un projet culturel. Il s’est déroulé
dans un quartier sensible et avait pour objectif de remobiliser les jeunes autour de la réalisation d’une BD «je veux
qu’on m’aime» et de la conception d’un spectacle de
théâtre. Celui-ci a été joué au cours de 20 représentations
dans un bus. Un film a été réalisé tout au long de ce projet
qui a rassemblé également le collège, la Caisse d’allocations familiales, la bibliothèque du quartier, plusieurs associations locales et la ville d’Orléans.
• Sept journées de formation des habitants d’un quartier de
Douarnenez ont été confiées par la Caf du Sud Finistère
aux Ceméa de Bretagne. L’objectif de ces formations est
triple. Il s’agit de valoriser des pratiques d’animation des
habitants d’un quartier en direction des enfants de 5 à 12
ans, de renforcer le rôle éducatif des parents en situation
d’acteurs intervenant sur le temps libre, et de développer
une formation à la citoyenneté. Une quinzaine de personnes du quartier de Kermarron se sont pendant la formation, perfectionnées dans différentes techniques d’animation (construction de cerfs-volants, de masques, pratiques
de jeux, jeux chantés, d’activités de découverte du milieu).
Un travail a été également mené sur la connaissance du
public enfant et sur la préparation de mini séjours d’été
(organisation, vie collective, vie quotidienne…). Cette
action renforce l’implication de ces habitants dans l’animation de projets au sein du centre social.
■ Etude pour la ville d’Annonay
En 1998 les Ceméa de Rhône-Alpes ont
répondu à la demande de la municipalité
d’Annonay pour conduire une étude afin de
mesurer l’adéquation entre l’offre et la
demande dans le domaine des loisirs en
direction des jeunes de la ville. Cette étude
visait plus particulièrement les jeunes en
« rupture de l’utilisation de l’offre» et devait
permettre d’alimenter la politique de la jeunesse de la municipalité.
Les Ceméa ont construit ce travail avec une
association spécialisée en sociologie urbaine
Trapèze, pour que les compétences et les
connaissances des Ceméa dans le champ de
l’animation et des loisirs puissent être renforcées par des compétences de spécialistes de
l’étude et de l’enquête (guide d’entretien,
outils d’analyse…).
Cette étude a fait parler les jeunes des quartiers, les personnels des structures de loisirs,
les responsables des différents services de la
ville, elle exprime leurs demandes, elle ana-
lyse l’adéquation entre l’offre du contrat de
ville et la demande des jeunes, elle propose
des pistes, et des méthodes pour faire évoluer les projets et les pratiques. Elle s’appuie
sur une exploration des textes officiels et des
circulaires portant sur les grands dispositifs
publics, des contrats et conventions passées
entre les municipalités et les associations,
des dossiers d’agrément des centres
sociaux, des programmes d’activités et des
budgets.
Ce travail important a mobilisé pendant
sept mois deux salariés et deux membres
actifs bénévoles des Ceméa ainsi que
quatre membres de Trapèze pour conduire
les entretiens, exploiter les résultats,
conduire les analyses et rédiger les rapports
d’étape et le rapport final.
La municipalité a été satisfaite du travail
rigoureux mené. Elle sollicite aujourd’hui les
Ceméa pour l’accompagnement dans la définition et dans l’écriture de leur projet politique en direction de la jeunesse
Les loisirs
et les vacances
20
■ Cap Découvertes : un projet de loisirs
piloté par les Ceméa d’Auvergne dans un
quartier considéré comme difficile
Les Ceméa d’Auvergne ont été sollicités pour mettre en
place un projet de loisirs sur le quartier des Vergnes à
Clermont-Ferrand. Il s’agissait d’offrir une possibilité de
loisirs pour les enfants ne fréquentant pas les structures
existantes. Ce projet envisageait l’animation et l’offre de
loisirs comme supports à une socialisation des enfants, à
une ouverture vers un univers plus large que celui du seul
quartier, d’où le nom choisi « Cap Découvertes». Ce pro jet se voulait aussi support à une (re)mobilisation des
parents. Il a été pédagogiquement piloté par les Ceméa
dans le cadre d’un comité réunissant des représentants
de différentes instances: Caisse d’allocations familiales,
Jeunesse et Sports, Office clermontois de la jeunesse et
des loisirs, Comité de quartier des Vergnes, Pupilles de
l’enseignement public.
■ Des centres d’accueil
permanents
• Le centre Ceméa du Château de Vaugrigneuse est situé
dans l’Essonne en Ile-de-France. Il accueille des formations animation volontaire pour 40% de son fonctionnement et des activités éducatives et de loisirs pour
60 % (associations, écoles, collèges, centres de loisirs…).
Le centre organise des classes de découverte (théâtre,
nature, loisirs mécaniques…) et des activités pour les
CLSH. En 1998, 26934 journées participants ont été
réalisées accueillant 6000 personnes différentes. De
plus le centre est restaurant scolaire pour la commune (80
repas/j) et pour une association de formation du secteur
de l’éducation spécialisée (20 repas/j).
• Un autre centre d’accueil, Géorama, est directement géré
par les Ceméa des Pays-de-Loire. Il est situé près de
Saint-Nazaire. Il accueille un certain nombre de stages de
formation d’animateurs ou de directeurs de centres de
vacances et des groupes d’enfants, en classe de bord de
mer ou environnement. Ces activités correspondent à
10492 journées participants pour 1998.
• À Aniane, le centre des Ceméa du Languedoc-Roussillon
est très impliqué dans des politiques de développement
local (accompagnement scolaire, centres de loisirs, classes
de découverte, activités scientifiques et techniques). 2200
enfants et jeunes ont séjourné sur le centre. Celui-ci a
accueilli 150 séjours différents représentant un total de
3300 personnes soit 12400 journées (50 % centres de
vacances, 18% classes de découverte).
• Par ailleurs les Ceméa gèrent le centre de Saint-Front
(Haute-Loire) qui accueille notamment des centres de
vacances, des stages et des classes prenant en compte
l’accueil des personnes porteuses de handicap. Ces activités ont représenté en 1998 10000 journées participants
environ.
L’évaluation menée par l’équipe de pilotage du projet a
fait notamment apparaître l’enjeu d’un travail en réseau.
Le démarrage du projet a été facilité par un ancrage dans
la réalité du quartier. C’est avec l’appui du centre social,
d’assistantes sociales, de la directrice et du directeur des
deux écoles du quartier que le démarrage du projet a pu
être relayé dans une dynamique de proximité. Ce travail a
notamment permis de repérer les enfants qui pouvaient
être le plus directement concernés. De plus, le projet a
prouvé que les parents pouvaient être de véritables relais
à partir du moment où ils avaient confiance dans le projet
et dans ses acteurs. C’est une donnée supplémentaire
qui plaide pour un travail coordonné entre les différents
acteurs sociaux et éducatifs du quartier, pour un travail
des animateurs conçu au départ comme ne s’arrêtant pas
aux seuls actes d’animation ni à leur préparation. Un
important travail de médiation auprès des familles est à
prévoir.
Éducation
à l’environnement
en centre de vacances
et de loisirs
Le CVL est un outil privilégié d’éducation à l’environnement, complémentaire de l’école. Surtout quand on voit
l’évolution actuelle des classes de découverte. Sa vocation première et originale est de faire découvrir le milieu
pour le comprendre, tout en apprenant à l’aimer pour
aussi le respecter. Tout ceci, sans brûler les étapes, en
particulier avec les enfants de 6-12 ans. Leur attrait pour
la nature est fort, parfois au détriment d’un intérêt pour
la dimension humaine qui est aussi un élément de l’environnement, un terrain de découverte très riche, mais
parfois plus difficile à mettre en œuvre.
un droit pour tous
les enfants et les jeunes
21
■ Handicap et centre de vacances
Les Ceméa se sont toujours inscrits au côté de la JPA, d’associations
ou de comités d’entreprise dans la défense au droit aux vacances
pour tous, et ont été de ceux qui, depuis 40 ans, se sont préoccupés
des loisirs des personnes handicapées, faisant en sorte que l’on
prenne en compte leurs difficultés et celles de leurs familles.
C’est ce potentiel d’intentions qui émane de la présence active des personnes handicapées dans une collectivité ordinaire qui constitue aussi ce
que l’on peut nommer le patrimoine social et humain.
• Par une incitation forte à l’accueil des handicapés dans les structures de
loisirs et des centres de vacances.
• Par la formation des personnels d’encadrement de centres de loisirs
mais aussi des centres plus permanents afin d’y mettre en œuvre une
politique d’intégration qui favorise ainsi l’alternance entre milieu spécialisé et milieu ordinaire.
Il ne s’agit, en aucun cas de former des " spécialistes ", mais des animateurs préparés à vivre des vacances avec des enfants, adolescents,
adultes qui peuvent être handicapés, en prenant en compte leurs particularités, qui tiennent parfois davantage au fait de l’exclusion dont ils sont
l’objet que des soins spécialisés qu’ils nécessitent.
L’accueil des handicapés dans les structures
de vacances et de loisirs
Le centre de vacances et de loisirs semble être pour les Ceméa le lieu
« privilégié» de l’intégration. Espace libéré des conditionnements les plus
habituels, le temps et l’espace du centre de vacances offrent un moment
de rupture, de changement du cadre de vie, d’alternative à la vie domestique quotidienne, de «passage» qui permet le changement qui se traduit par: un autre lieu, une autre activité, un autre environnement, un
autre mode de relations sociales.
Le loisir c’est aussi et surtout l’espace de liberté du temps libre, du jeu, de
la création, qui favorise les expériences nouvelles et contribue ainsi de
manière importante à l’éducation.
C’est la dimension du plaisir sur laquelle il faut insister, tant il paraît difficile parfois de concilier cette dimension avec nos représentations de la
personne handicapée (représentation parfois trop médicalisée) dépourvues de l’idée d’un corps qui peut prendre plaisir.
L’espace des loisirs et des vacances, c’est aussi l’occasion de rencontres
avec d’autres, permettant de rompre l’isolement de certaines personnes
handicapées dont la situation nécessite parfois une prise en charge institutionnelle, au quotidien, spécialisée.
À l’heure où l’insertion des personnes en difficulté est posée à partir de
l’intégration dans toutes les structures ordinaires (milieu scolaire, milieu
du travail), soulignons donc l’intérêt des pratiques d’intégration en milieu
des loisirs, un peu moins contraignant et un peu plus éloigné des normes
sociales d’adaptation et sans les contraintes de la performance.
Ce milieu où l’espace et le temps seront laissés à la personne pour lui permettre de vivre son épanouissement individuel, son originalité, et exercer
son droit à la différence, entendu comme droit d’être soi-même et
comme liberté d’être soi.
Quand les Ceméa affirment que «tous les centres de vacances peuvent
accueillir des enfants handicapés» c’est parce que la question du projet
est au cœur de leurs préoccupations. Accueillir les personnes handicapées c’est mieux comprendre ou faire comprendre la pédagogie et les
méthodes d’éducation active dans tous les centres de vacances, une
pédagogie qui prend en compte le désir du sujet, qui construit le projet de
loisir avec les participants.
Car accueillir des personnes handicapées, c’est être capable d’accueillir
l’imprévu, l’originalité de tout être humain qui ne ressemble à aucun autre.
En ce sens, le centre de loisir aura la volonté d’associer les usagers,
d’écouter les partenaires (spécialisés) et d’anticiper une organisation qui
favorise un espace de création et d’invention.
La formation des personnels de l’animation, d’encadrement des centres de vacances et de loisirs
Comment sensibiliser les animateurs aux problèmes des
enfants, adolescents handicapés ?
En travaillant :
• Sur la forme et sur la pédagogie des stages.
• Sur la notion d’inadaptation.
• Sur les conditions nécessaires à l’intégration.
• Sur l’analyse des pratiques.
Afin de prioriser ce qui va être différent entre l’enfant rapidement à l’aise
en centre de vacances et l’enfant en difficulté.
Dans ce «projet pédagogique», la notion de handicap est particulièrement intéressante dans la mesure où elle permet de poser les problèmes
inhérents à toute démarche éducative et par-là même, permet de mieux
cerner les difficultés rencontrées habituellement avec un groupe d’enfants ou d’adolescents: le handicap servant de « loupe».
Aborder la question du handicap, s’inscrit dans une démarche pédagogique globale, qui, tout en reconnaissant la spécificité des problèmes liés
aux handicapés considère que les difficultés qui lui sont liées, viennent
s’ajouter plutôt que se substituer aux difficultés que peuvent rencontrer
les personnes dites «normales».
Cette démarche pédagogique facilite une approche et une compréhension des problèmes réels que posent tous les enfants et est un levier pour
développer une réflexion en terme de méthodes actives et d’invention
pédagogique chez les animateurs.
Quelques exemples de thèmes mis en réflexion
(dans les stages) :
• La vie quotidienne: permet à l’animateur de pouvoir saisir la permanence de certaines difficultés à travers les différents moments de la
journée.
• La vie collective: l’organisation petit groupe – grand groupe permet à
chaque enfant (chaque personne) de trouver «sa» place, parce qu’elle
favorise le libre choix de son activité, de son rythme, de ses copains, de
l’adulte de référence.
• L’activité : permet d’aborder la difficulté de certains enfants de se situer
dans l’espace et dans le temps, de repérer les liens afin qu’il ne soit pas
isolé dans les pratiques d’activité qui doivent favoriser l’expérimentation
(notons au passage l’intérêt d’activités moins structurées, qui ne nécessitent pas trop de technicité comme les terrains d’aventure…).
• Le jeu: sachant que tous les jeux peuvent être proposés, même à des
enfants très handicapés, sachant qu’ils peuvent y participer sur leur
mode personnel (procédés pédagogiques qui favorisent cette participation).
À côté des droits sociaux (droit à l’éducation, au
logement, à la nourriture, droit au travail…),
certains autres droits sont à défendre :
•
•
•
•
Droit à l’imaginaire et au jeu.
Droit à la parole et au plaisir.
Droit à la création et à l’invention
Droit à l’émotion et au partage de ces émotions.
Ce sont des droits qui sont ouverts par les loisirs, les vacances, la culture,
maillons tout à fait importants dans la réhabilitation des êtres humains et
qui constituent un enjeu de citoyenneté.
Les loisirs
et les vacances
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■ Droits de l’enfant
À l’occasion de la journée des droits de l’enfant, des
associations picardes ont offert une caravane-centre
d’animation aux enfants des gens du voyage.`
Le «Rapide» (regroupement associatif picard pour les droits
de l’enfant) a voulu marquer le coup lors de la journée nationale des droits de l’enfant: ce collectif (Ceméa, PEP 80,
Secours populaire français, Amnesty international, Ligue des
droits de l’homme, Conseil départemental des associations
familiales) a installé cette caravane-centre d’animation sur le
terrain du Grand Marais à Amiens. Deux animateurs s’y sont
relayés, dans le cadre d’un projet éducatif des PEP.
Le 20novembre aura ainsi été «l’occasion de donner un
coup de projecteur sur un certain nombre de problématiques
qui touchent encore aujourd’hui l’enfance et la jeunesse de
notre pays, mais plus précisément de notre département»,
explique Bruno Dupuis, coordinateur du Rapide.
En effet, «il y a encore et toujours trop de précarité dans
notre département, là ce sont les gens du voyage et leurs
enfants qui vivent dans des conditions déplorables, ici ce
sont des familles et leurs enfants, expulsés de leur logement,
et toujours beaucoup d’enfants et d’adolescents qui ne bénéficient pas d’une alimentation saine, d’une hygiène correcte,
de temps de loisirs».
Ce numéro spécial a été
conçu et diffusé pour la journée international des droits de
l’enfants. Il résulte d’un partenariat Ceméa, Francas, Ligue
de l’enseignement et les éditions Milan.
Droits et pouvoirs
des enfants : des
espaces pour agir
Convaincus de la valeur éducative des vacances collectives, certains que les centres restent des espaces
privilégiés pour l’initiative, la liberté de choix et le travail en équipe; il s’agit pour les Ceméa en préparant
les centres, de penser une organisation qui assurera
aux enfants leurs droits fondamentaux.
Entre autres: droit à l’éducation; droit à la liberté d’expression (art. 13, ou droit d’être entendu et d’obtenir
des réponses - positives ou négatives - de la part des
adultes); droit de recevoir et de répandre des informations (art. 13); droit au respect de sa vie privée (art.
16); droit au loisir, au jeu et à la participation à des
activités culturelles de son choix (art. 31, droit de
s’amuser).
Il s’agit surtout de mettre ces droits en pratique, de
les rendre réels. Le centre de vacances peut être,
pour les adultes et les enfants, un lieu privilégié d’entraînement à leur mise en actes…
Organiser des espaces pour que les enfants décident
avec les adultes ne dispense pas ces adultes d’observer et d’écouter au cours de la journée, bien au
contraire… Pour décider de leurs activités lors de ces
réunions, les enfants doivent également avoir accès à
toutes les informations disponibles concernant la
structure et le milieu dans lequel elle est implantée
(possibilités du milieu naturel et humain, moyens
matériels et financiers…). Il va de soi aussi que l’espace a été préalablement aménagé, enrichi par les
adultes pour favoriser les activités spontanées, stimuler les envies d’aventure et susciter des entreprises
ambitieuses.
un droit pour tous
les enfants et les jeunes
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Redonner visibilité au capital d’initiatives
populaires qui concourent à rendre les gens
acteurs d’initiatives collectives
Derrière la scène visible, derrière les images émouvantes
d’enthousiasme lors de grandes manifestations culturelles: des milliers d’acteurs de l’ombre, animateurs, leaders culturels, hommes et femmes de contacts, militants
de longue date ou de l’instant, capables de s’engager, de
rassembler, de conduire des initiatives. La mode des événements pilotés par des spécialistes du décorum ne doit
pas faire oublier la force d’initiative des volontaires qui
sont à la base des réussites; ni faire oublier le travail permanent et discret des organismes, mouvements, fédérations au quotidien de l’éducation populaire…
Celui qui a vécu un BAFA et expérimenté le travail éducatif en centre de vacances et de loisirs, agit sur sa vie, sa
profession, son rôle dans la famille par l’attention portée
aux autres et aux événements de la société.
Celui qui se passionne pour une activité en foyer rural, en
équipe sportive, en groupe musical, de théâtre, dans une
activité humanitaire, de solidarité, d’action politique syndicale, prend conscience des stratégies de changement
social.
La force d’initiative se démultiplie lorsqu’elle s’organise,
se complexifie, sort de la solitude à l’aide des réseaux de
militance (associations, fédérations, actions communes,
prises de paroles…).
La résistance et la critique des sociétés où triomphe
l’idéologie du seul marché, moteurs d’avancées, nécessitent détermination afin d’ouvrir des millions de gens à
des pratiques aidant à maîtriser et à transformer des réalités sociales. Il y a urgence à redonner visibilité au capital
d’initiatives populaires qui concourent à rendre les gens
acteurs ensemble, d’initiatives les plus larges et les plus
variées possibles.
Le multimédia au cœur
de l’éducation populaire
Une accessibilité à plusieurs facettes
L’égalité des chances passe par l’accessibilité du plus grand nombre à ces médias.
Cette question renvoie d’abord aux coûts d’équipements, d’abonnements et d’achats
des contenus édités. Ce que défendent les Ceméa et d’autres associations, c’est la
mise en place d’accès publics, dans les écoles, les centres de loisirs, les bibliothèques, les centres culturels, les centres sociaux… Mais au-delà de ce problème
d’équipements, il faut aussi poser l’enjeu de l’accessibilité éducative et intellectuelle.
Il s’agit d’une nouvelle alphabétisation à ces langages.
La primauté du projet
Cela passe par la formation des acteurs aux systèmes technologiques mais surtout
aux conditions nécessaires de cette intégration dans les lieux éducatifs ou culturels…
C’est un enjeu d’éducation populaire que de réaffirmer cette primauté du projet par
rapport à la technologie; il signifie la primauté des politiques publiques dans le
domaine de l’éducation et de la culture par rapport aux politiques industrielles.
La défense du pluralisme des idées
Les contenus au-delà d’eux-mêmes, dans le domaine de l’éducation et de la culture,
véhiculent une certaine vision du monde, de la relation à l’autre, du vivre ensemble,
des représentations culturelles, des manières de concevoir l’acte d’apprendre. L’hégémonie d’une industrie culturelle à l’échelle mondiale est un risque pour le pluralisme
des idées. L’existence d’autres produits issus de cultures non hégémoniques est
essentielle.
■ Rencontre pour
l’avenir de l’éducation
populaire
Lors de ces rencontres*, organisées par le ministère de la
Jeunesse et des Sports sous la présidence de madame la
Ministre Marie-George Buffet, le Cnajep a demandé aux
Ceméa de témoigner et de réaffirmer qu’au banc d’essai des
fonctions collectives, il est des terrains qui ont fait leurs
preuves en croisant le politique, le socio-économique et les
activités éducatives et culturelles.
Les Ceméa ont pris deux exemples pour appuyer leurs propos, le premier celui de l’engagement volontaire pour l’animation et la direction des centres de vacances et de loisirs, le
second celui du volontariat européen. Ces exemples concernent quelques centaines de milliers de jeunes aujourd’hui.
* Les 5 et 6novembre 1998, à la Sorbonne, Paris.
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L’
école, de la maternelle à l’université est le lieu
fondamental d’apprentissage et d’acquisition des
connaissances. Elle est également un lieu de
promotion sociale, ouvert sur son environnement, un lieu
d’apprentissage de la vie en communauté qui contribue à
la cohésion sociale.
Promouvoir l’école de la République, l’école laïque, c’est
construire une école en phase avec son temps qui offre à
tous les enfants et à tous les jeunes les meilleures chances
d’une intégration sociale et professionnelle et leur permet
d’inventer “demain”. C’est à la fois un impératif et un
enjeu d’équité.
Une telle ambition inscrit l’école dans la nécessaire
formation tout au long de la vie, l’éducation permanente.
Elle lui confirme ses responsabilités : transmettre des
connaissances et construire des savoirs, apprendre à
apprendre et à penser, faire acquérir sens de l’effort, esprit
critique, capacités à communiquer, à s’exprimer, à
coopérer, à se repérer, à négocier. Mais une telle ambition
demande à l’école qu’elle apprenne aussi à élaborer des
projets individuels et collectifs, à dialoguer et à se situer
dans et avec la diversité des cultures et des identités.
L’enjeu des politiques éducatives d a n s
■ Un regroupement national pour
se former, pour agir
Cent praticiens de l'école primaire (maternelle et élémentaire), du collège, du lycée, de l'université occupant différentes fonctions, également formateurs des Ceméa, se sont réunis pendant quatre jours pour réfléchir, confronter des pratiques, des idées. Ils venaient de toutes les
Associations territoriales des Ceméa de métropole et de trois associations d'Outre-mer.
Plusieurs objectifs étaient assignés à ce regroupement :
• permettre la rencontre des militants des Ceméa impliqués en milieu scolaire,
• favoriser la confrontation et l'échange autour des pratiques et des idées,
• ébaucher une théorisation de ces pratiques, s'enrichir par des apports, des activités et techniques,
• s'approprier des outils disponibles et en produire de nouveaux en vue d'aider à la transformation du système éducatif.
Projet ambitieux, certes, mais l'enjeu aujourd'hui est bien de positionner clairement les
Ceméa comme partenaires à part entière du système éducatif, un partenaire capable de
prendre des initiatives, de faire des propositions. Cela passe par la mobilisation des militants
pédagogiques des Ceméa, en les soutenant, en valorisant leurs pratiques professionnelles
dans la diversité des fonctions et des lieux d'action dans et autour de l'école (de la maternelle
au lycée). Le regroupement des Ceméa s'inscrivait dans cette logique.
Les travaux se sont articulés autour de trois entrées :
• des thèmes de réflexions: de l'acquisition des connaissances aux apprentissages et à la
construction des savoirs et, la citoyenneté.
• des ateliers pour construire l'école de demain: les aides éducateurs, la relance des ZEP,
l'Europe, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le contrat
éducatif local, la direction d'une école, l'enseignement des sciences.
• des points de rencontres proposés par les participants.
■ Des chargés de
missions écoles dans
toutes les associations
territoriales des Ceméa
En 1998, afin de renforcer leurs implications au sein de
l’école et dans les activités périscolaires, les Ceméa ont mis
en place un dispositif national expérimental de chargés de
missions école. Douze associations territoriales (Centre,
Picardie, Provence - Alpes - Côte-d’Azur, Basse-Normandie, Lorraine, Martinique, Haute-Normandie, Poitou-Charentes, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Pays-de-Loire
et Bretagne) ont été concernées par cette première année
(à partir de septembre1998), elles ont accueilli chacune un
enseignant détaché de l’Éducation nationale. Le financement
de ce dispositif s’est fait par une affectation financière
interne spécifique, prise dans le budget de l’Association
nationale des Ceméa.
Parmi les premières actions menées en 1998, on peut citer
plusieurs Beatep «dans et autour de l’école», la conception
de formations pour les aides éducateurs, le renforcement
des relations avec les Inspections académiques, les IUFM et
les Rectorats, des réflexions sur la relation parents-enfantsécole, le soutien à des actions d’accompagnement scolaire
et l’aménagement des temps de l’enfant, un renforcement
qualitatif des formations des délégués élèves, une implication dans les contrats éducatifs locaux et dans les différents
projets de réforme des lycées et des écoles.
De ce regroupement sont ressorties des propositions de travail. Certaines donneront lieu à
des dossiers constitués par le groupe de pilotage Politiques éducatives des Ceméa, par
exemple sur la citoyenneté… d'autres à des groupes de travail sur la formation des acteurs de
Zep, la scolarisation des enfants de 2 à 3 ans, la formation des Atsem, les contrats éducatifs
locaux, l'école primaire et le collège.
■ Les aides éducateurs,
un engagement important
Dès l’origine du dispositif, les Ceméa ont approuvé et soutenu cette décision. Ils ont mis en
place des rencontres d’enseignants, de chefs d’établissement et d’aides éducateurs (académie de Montpellier, académie de Rouen); des formations courtes d’accompagnement à
l’emploi et au projet professionnel ont également été mises en place (à Poitiers par exemple
pour les aides éducateurs, animateurs de maisons de lycéens, des départements des DeuxSèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime).
Un travail important (montage de dossiers, rencontres institutionnelles…) a été mené en fin
d’année 1998, pour aller vers des propositions de formations qualifiantes, cette question
ayant été posée par les Ceméa dès la mise en place du dispositif, couplé avec l’enjeu de la
pérennisation de ces emplois. Des financements croisés (État, Région) se dessinent. Des formations longues (Beatep) sont en phase de mise en place (Académie de Poitiers, de Nantes,
de Rouen) et d’autres en projet pour 1999 dans de nombreuses régions.
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S’appuyant sur un demi-siècle d’expériences pédagogiques
autour et dans l’école publique, les Ceméa, mouvement
d’éducation nouvelle, association reconnue d’utilité
publique complémentaire de l’enseignement public,
agissent pour l’école de tous :
• par leur intervention pendant le temps scolaire, en appui
aux activités d’enseignement conduites par les
établissements,
• en organisant des activités éducatives complémentaires
en dehors du temps scolaire,
• en contribuant au développement de la recherche
pédagogique, à la formation des équipes pédagogiques
et des autres membres de la communauté éducative.
et autour de l’école
Aides éducateurs, la position
des Ceméa
En décembre1997 sortait la circulaire du
ministère de l’Éducation nationale sur la
mise en œuvre du dispositif emploisjeunes dans les établissements publics
locaux d’enseignement et dans les écoles
relevant du ministère de l’Éducation nationale de la Recherche et de la Technologie.
Si les Ceméa ont accueilli favorablement
cette circulaire, ils ont souligné la nécessité d’y adjoindre trois conditions :
• que cette fonction ne soit pas, de fait, un
simple passage en attente d’un emploi
futur hypothétique ;
• que les jeunes recrutés reçoivent une
véritable formation leur permettant d’assurer la fonction d’aide éducateur et les
tâches afférentes ;
• qu’ils puissent élaborer un réel projet
professionnel et suivre la formation
nécessaire.
Dans ce cadre, l’arrivée d’aides éducateurs est une chance pour l’école. Certes
cette circulaire n’a pas pour objectif de la
transformer, même si les situations nouvelles qu’elle crée et les changements
qu’elle apporte au quotidien, réinterroge
son fonctionnement. Après les agents
spécialisés d’école maternelle, les aides
éducateurs sont le premier personnel non
enseignant à intervenir de droit de façon
permanente dans l’école. Cette situation
est vécue parfois de manière concurrentielle et les réactions contradictoires
qu’elle suscite de la part des personnels
enseignants incitent à repenser le fonctionnement de l’école. Il convient donc de
bien définir la place spécifique des enseignants, des aides éducateurs, des autres
personnels et intervenants.
Pour autant, si l’arrivée des aides éducateurs a modifié le rapport «un maître, une
classe», elle ne répond pas à la question
d’augmenter le nombre d’enseignants
dans la classe.
Si la présence d’un aide éducateur dans la
classe permet un décloisonnement, un travail par groupes et modifie les pratiques
pédagogiques au quotidien, celui-ci ne doit
pas pour autant être employé comme
adjoint d’enseignement. Mais ses apports
contribuent à travailler autrement. Par
exemple sa compétence dans une activité
particulière va permettre à l’établissement
de la mettre en place. C’est le cas du développement d’activités technologiques, de
la lecture.
Les tâches attribuées aux aides éducateurs doivent être précisées et ils ont sans
doute un rôle privilégié à jouer dans les
temps périscolaires (d’accueil, d’encadrement des repas, des études) qui s’ajoute à
l’organisation en place. Ils contribuent à
maintenir un peu de sérénité dans les relations des élèves entre eux et entre les
élèves et les adultes.
La charte pour l’école du XXIe siècle et la
circulaire concernant les contrats éducatifs
locaux renforcent la pertinence de la fonction d’aide éducateur.
Les Ceméa proposent donc la pérennisation des fonctions qui peuvent être assurées soit par des personnels dans le cadre
d’un dispositif type emploi-jeunes, soit à
terme dans la pérennisation des personnes dans leur emploi. Ceci voudrait dire
qu’il faille définir un statut, un référentiel
emploi et un référentiel formation.
Avec ce dispositif c’est bien la question de
la vie scolaire qui est posée.
■ Une université d’été
Les Ceméa ont mis en place une université d’été avec
deux associations complémentaires de l’enseignement public, les Francas et la Ligue de l’enseignement, sur le thème «Aménagement des temps de
l’enfant et du jeune et projet d’établissement en collège, dans les quartiers difficiles: un facteur d’amélioration de la vie scolaire». Elle a regroupé pendant 5
jours du 18 au 21août 1998, 25 personnes.
Les objectifs étaient les suivants :
À partir de l’analyse de situations et de réalisations
d’aménagement des temps des enfants et des jeunes,
il s’agissait de dégager des éléments de prospective
sur les conditions à réunir pour que dans les collèges,
notamment des quartiers difficiles, l’aménagement
des temps de l’enfant amène une amélioration du
contexte d’exercice de la mission du service public
d’éducation.
À cette fin, les pistes de réflexion et les propositions
se sont articulées autour de trois points :
• les bénéfices d’un aménagement du temps pour les
établissements et les jeunes,
• les textes réglementaires et les conditions matérielles d’un aménagement des temps au collège,
• le travail en partenariat, la spécificité et la complémentarité des différents acteurs et, notamment, le
rôle dévolu aux associations et aux collectivités territoriales.
La démarche mise en place a permis aux travaux de
s’appuyer sur les travaux d’universitaires (Jacques
Ardoino et Guy Berger), d’intervenants, de l’expérience des participants, des productions des trois associations, des travaux du Comité d’évaluation et de suivi
des aménagements des rythmes de l’enfant (Cesare)
auxquels participent les trois associations.
■ Animation
de formations pour
les enseignants
Il s’agit de formations inscrites soit dans les plans académiques de formation continue des personnes du second
degré ou dans les plans départementaux de formation continue du primaire, soit dans la formation initiale (IUFM).
Il reste toujours difficile aux associations complémentaires de
l’école publique d’entrer dans ces dispositifs. Cependant la
mise en place de chargés de mission école a permis des partenariats plus nombreux et institutionnels.
On peut citer en 1998: la formation d’enseignants en ZEP
(académie de Marseille, Clermond-Ferrand, d’Amiens), des
formations sur la connaissance des adolescents (académie
de Limoges), l’aménagement des rythmes scolaires (académie de Nancy-Metz), l’éducation à la citoyenneté (académie
de Rouen, Amiens, Orléans et Clermond-Ferrand), les problèmes de violence (académie de Strasbourg), les activités
périscolaires (IUFM de Caen), l’hétérogénéité des élèves
(académie de Clermond-Ferrand), l’audiovisuel (IUFM de
Toulouse), les activités de découvertes scientifiques et techniques (IUFM de Cayenne-Guyane), les pédagogies nouvelles et l’organisation de la classe (académie d’Amiens), le
multimédia (IUFM de Nantes), mais aussi des actions ponctuelles en formation initiale ou en formation continue.
➧
Dans et autour de l’école
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■ Elèves
aujourd’hui,
citoyens demain
■ Des activités éducatives multiples,
au plus près du local, dans un contexte
d’évolution des dispositifs
Les Ceméa ont organisé les 18-19 novembre
1998 à Compiègne (académie d’Amiens) un colloque sur le thème de l’éducation à la citoyenneté en milieu scolaire. Chercheurs, élus, responsables associatifs, chefs d’établissement,
enseignants, conseillers principaux d’éducation,
lycéens… soit près de 150 personnes sont
venus pendant deux jours échanger, confronter
leurs pratiques, leurs propositions, leurs
réflexions, leurs recherches.
L’année 1998 est une année de redéploiement notamment au regard de la mise
en place du nouveau dispositif des contrats éducatifs locaux. De nombreuses
actions dans et autour de l’école, d’aménagement des rythmes de vie de
l’enfant, d’accompagnement scolaire et d’activités périscolaires sont amenées à
se resituer dans ce dispositif global. Les Ceméa dans les différentes régions y
sont impliqués avec les acteurs locaux. Beaucoup d’actions de concertation,
d’information ont été menées en 1998. Les mises en place réelles de projets
auront plutôt lieu en 1999.
Les Ceméa ont souhaité au cours de ces deux
journées aborder ce thème à la fois sur le plan
théorique et général mais aussi à travers des pratiques au quotidien qui sont celles des différents
personnels d’un établissement scolaire ou de
structures de loisirs. Il y a en effet nécessité de
faire le lien entre les différents lieux de vie des
enfants et des jeunes. Au cours de ce colloque
ont alterné, conférences (Gilles Monceau, «La
place faite à l’enfant et au jeune dans l’institution
scolaire» et Patrice Ville «La parole et la prise
de risque»), tables rondes («la règles, la loi, la
morale», avec la participation d’un proviseur de
lycée, d’une formatrice des personnels de l’Éducation nationale et d’un avocat et, «les pratiques
citoyennes dans et hors de l’école» à partir d’actions menées, à l’école élémentaire, en collège,
dans un centre de vacances et dans un conseil
municipal de d’enfants) et ateliers.
« Un citoyen, c’est celui qui peut parler, qui
peut s’exprimer, qui peut aller sur le forum et
qui est capable d’exprimer son point de vue »
Philippe Meirieu INRP.
« Il est impossible de penser les enjeux éducatifs de l’apprentissage scolaire de la
citoyenneté sans penser cet apprentissage
dans ses implications institutionnelles.
Concernant les pratiques à mettre en œuvre,
impossible de ne pas les voir comme des
praxis qui transforment leurs auteurs en
même temps que leurs objets».
Gilles Monceau, Universitaire Paris VIII.
« On ne peut pas avoir de parole publique si
le pouvoir d’action sur le système n’est pas
partagé. Chacun dans le système éducatif
doit se poser la question de la manière dont
lui-même participe au fait que les autres
prennent des risques».
Patrice Ville,socioanalyste.
Aménagement des temps de l’enfant
Activités périscolaires
• En partenariat avec plusieurs municipalités
(Gros Morme, Trinité, Le Marin…) qui ont
signé des contrats enfance avec la CAF, les
Ceméa de Martinique ont poursuivi en 1998
leur travail d’accompagnement de projets destinés à améliorer les dispositifs d’accueil des
enfants à l’interclasse. L’action des Ceméa est
centrée sur la formation des intervenants recrutés par les Caisses des écoles. Les municipalités souhaitent résolument s’inscrire dans la
dynamique de la charte pour l’école du
XXIe siècle et s’engagent pour aller vers la signature de contrats éducatifs locaux. Les Ceméa
ont mis en place de nombreuses réunions de
concertation.
• Les Ceméa de Lorraine ont assuré la formation
des animateurs sur les sites pilotes «aménagement des rythmes scolaires» en partenariat
avec la direction départementale de la Jeunesse et des Sports de la Moselle. Les stages
ont porté en 1998 sur le projet et le travail
d’équipe, sur l’aménagement du temps et de
l’espace dans l’activité, un cycle de rencontres
de suivi a été mis en place tout au long de l’année scolaire. Les trois sites de Moselle fonctionneront l’année prochaine en contrat éducatif local.
• En Picardie, les Ceméa ont mis en place deux
modules de formation s’adressant à des animateurs de la banlieue amienoise dans le cadre de
projets d’aménagement des rythmes de vie de
l’enfant.
• En collaboration avec les écoles et la municipalités d’Aniane, les Ceméa du LanguedocRoussillon, se sont impliqués dans la mise en
œuvre du contrat d’aménagement des rythmes
de vie de l’enfant (Arvej) et participent au pilotage de l’action. Les Ceméa interviennent
directement dans l’encadrement d’activités
physiques et l’amélioration des temps de restauration scolaire (Aniane, Perpignan). Leur
rôle est également de participer au pilotage et à
l’accompagnement des personnels municipaux
autour de la transformation des pratiques professionnelles pour passer du statut de «personnel de cantine» à celui d’animateur du
temps de repas auprès des enfants.
Les Ceméa interviennent directement dans un certain nombre de communes dans le cadre de projets
ciblés. Ces actions sont inscrites dans des partenariats de proximité et peuvent être également pour
les Ceméa des espaces de recherche pédagogique.
• Les Ceméa sont intervenus directement auprès
de classes dans le cadre de la semaine nationale
sur les droits des enfants (à Metz, à la Martinique, à Clermond-Ferrand) à partir notamment du numéro spécial des Clés de l’actualité
qu’ils avaient conçu avec la Ligue, les Francas,
et les éditions Milan.
• Ces actions peuvent avoir lieu dans le cadre de
manifestations (les exposciences par exemple,
à Nimes, à Niort, 28 groupes accueillis sur
3 jours, animation du dispositif en Picardie, en
Auvergne, Pays de Loire, ChampagneArdenne…). En Auvergne, les Ceméa sont
intervenus dans le cadre de la semaine de la
poésie (exposition «Arts plastiques et poé sie», animation auprès de 14 classes).
• À Montpellier, les Ceméa ont mené avec plusieurs écoles de la ville, un travail d’accompagnement avec les enfants, sur des manifestations culturelles afin de contribuer à la création
d’un lien enfants artistes, école et art.
• Les centres permanents des Ceméa à Aniane
(Languedoc-Roussilon), à Vaugrigneuse (Ilede-France), à Saint Front (Auvergne), et Géorama (Pays-de-Loire) se sont impliqués tout
au long de l’année 1998 dans l’accueil de
classes de découverte, de mer, d’environnement ou de séjours «mini-motos». Plusieurs
projets de ce type ont également été menés
par les Ceméa de Midi-Pyrénées. Le centre
d’Aniane développe également dans une dynamique d’animation en milieu rural, l’accueil de
publics centrés sur les démarches scientifiques, grâce à leur savoir faire dans la pédagogie des sciences et techniques.
• Une formation de femmes relais a été mise en
place par les Ceméa de Picardie sur la Zep de
Creil (260heures de formation, étalées sur
13 semaines) et des formations sur la restauration scolaire ont été conduites par les Ceméa
de Bretagne et par les Ceméa de Pays-deLoire en relation avec le CNFPT.
• Les Ceméa de Bretagne ont mis en place un
cycle de travail sur une zone d’éducation prioritaire, rassemblant des enseignants et des animateurs sur la prévention des violences en
situation éducative.
• Ils ont également participé à un colloque à
Quimper (300 personnes accueillies) sur la
restauration scolaire (animation de tables
rondes). Suite à ce colloque, quatre collectivités
locales ont sollicité auprès des Ceméa de Bretagne, des conseils et études concernant
l’aménagement d’espaces éducatifs, l’accompagnement de leurs structures éducatives ainsi
qu’un dispositif de formations spécifiques.
l’enjeu des politiques éducatives
27
■ Multimédia, éducation et culture
Un engagement important dans des recherches et études
Les Ceméa contribuent aux réflexions et débats concernant le multimédia dans l’éducation et
la culture en intervenant régulièrement dans des conférences, des séminaires de recherches
ou des journées d’étude. Leurs propositions, analyses ou réflexions s’appuient sur le travail
mené au sein de leur groupe de recherche national «Apprentissage et multimédia».
En 1998, les Ceméa sont intervenus au cours :
• des 4es rencontres de l’Orme à Marseille sur le thème «de l’écriture à la lecture, conception et usages du multimédia éducatif » (octobre1998, organisation, ministère de l’Éducation nationale, CNDP);
• des rencontres universités-écoles-entreprises de Strasbourg sur le multimédia, outil d’acquisition des savoirs et des compétences : rêves d’éducation et réalités de la classe
(avril 1998, organisation, Association des auteurs multimédias et université Paris VIII) ;
• des rencontres francophones, nouvelles technologies et institutions muséales à Dijon
(mars1998, organisation, Occim) ;
• du colloque : «Image’in», culture de l’image, culture d’enfance sur «Multimédia, projet
culturel et éducatif» (février 1998, organisation, Institut International Charles Pérault).
Les Ceméa participent également aux travaux du groupe de recherche du ministère de la Culture sur les Autoroutes de l’information, et à ce titre ont participé au séminaire organisé à
l’Unesco sur le thème de «Ouvrir la société de l’information» (décembre 1998). De plus les
Ceméa, membres d’un groupe de travail du Conseil supérieur du travail social, ont participé
dans ce cadre en 1998 à l’élaboration d’un rapport sur la question des nouvelles technologies
dans le travail social.
Des actions de formation
• Les Ceméa ont mis en place en 1998, un stage de formation de formateurs à l’IUFM de
Nantes, et un séminaire national pour le ministère de la Culture, pour former les responsables des Espaces culture multimédia mis en place par le ministère. Il s’est déroulé en janvier à Belfort en partenariat avec l’Institut polytechnique de Sévenans.
• Sur les questions de conception de titres multimédias pédagogiques ou culturels, et à partir
des titres édités par les Ceméa (Ciné Studio et Ensemble contre le racisme), les Ceméa ont
animé des séminaires ou conférences au Cnam à Paris (cycle de conférence de l’Université
de Paris VIII, département hypermédias), à l’IAE d’Angoulême (MST, produits marketing de
l’enfant) et à la Sorbonne (DESS-multimédia).
• Dans le cadre des politiques de la ville, les Ceméa Infop ont mis en place au sein de la formation développement local urbain, un module sur « la communication sociale, aujourd’hui » et
les Ceméa de Basse-Normandie sont intervenus dans le cadre d’une journée d’étude organisée par la Communauté urbaine de Cherbourg sur les questions des pratiques liées aux
médias et à la communication (décembre 1998).
Multimédia, les enjeux pour l’école
Enjeux sociaux
Enjeux politiques
Tous les enfants n’ont pas
actuellement accès de
façon égale au multimédia.
L’école seule peut offrir à
tous, une découverte et
une pratique de ces technologies. Il y a là une
dimension importante de
l’égalité des chances que
par ailleurs l’école a tant de
mal à réaliser.
Savoir s’informer, comprendre les mécanismes
de la production et de la
diffusion de l’information,
faire usage des informations disponibles pour
mieux comprendre le
monde, fait partie intégrante de l’exercice de la
citoyenneté. Former les
citoyens de demain est
une des missions explicites de l’école.
Enjeux culturels
L’école doit aussi permettre de découvrir et de
comprendre les manifestations culturelles les plus
récentes et les plus innovantes. Or, en ce domaine
et en particulier dans le
cadre des activités artistiques, le multimédia
représente un fort potentiel de changement et de
création.
Enjeux cognitifs
Affirmer que le multimédia
possède une fonction
cognitive, c’est reconnaître
non seulement qu’il permet
d’acquérir des connaissances et de construire des
savoirs, mais aussi qu’il
peut être à l’origine de
modalités spécifiques de
comprendre et d’étudier le
monde et plus généralement encore, de nouvelles
formes de pensée.
Enjeux
pédagogiques
Apprendre avec le multimédia signifie d’abord
apprendre autrement. Si le
multimédia est en soi porteur de nouvelles modalités de travail à l’école, il
doit permettre de réaliser à
la fois une véritable individualisation des apprentissages et une socialisation
de ceux-ci dans le sens
d’une mutualisation impliquant échanges, confrontation et élaboration en
commun.
■ Projets et animation
au festival de cerfs
volants de Dieppe
Les Ceméa de Haute-Normandie (une équipe de 17
personnes) ont travaillé en étroite relation avec les
organisateurs de ce festival pour assurer des animations vers les enfants et le large public. Seize classes,
cinq groupes d’un centre de loisirs, ont été accueillis
sur le village du festival où les Ceméa avaient installé
un espace d’activités et de rencontre. Les enfants ont
pu fabriqué des cerfs-volants, les décorer, découvrir
des sites Internet, rencontrer des délégations de
cerfs-volants du monde entier. Des ateliers de fabrication ont également eu lieu dans des écoles avec des
représentants de délégation étrangères. Au total ce
sont plus de 800 enfants qui ont été concernés par
ces activités.
Dans et autour de l’école
28
■ Médiateur du livre, l’exemple d’une formation
menée par les Ceméa du Languedoc-Roussillon
La construction de la formation a nécessité environ un
an. L’accord des partenaires s’est concrétisé sur la nature
des structures terrains de stage: les bibliothèques municipales ou les médiathèques. En effet, les bibliothécaires
montraient des résistances envers ce métier et il a semblé incontournable de travailler avec ces professionnels
afin de promouvoir auprès d’eux la reconnaissance de
cette fonction et de ces compétences spécifiques et
complémentaires aux leurs. Cette formation d’un an était
construite sur une alternance : 700heures -18 sessions,
en centre de formation, 1160heures sur le terrain de
stage. L’objectif essentiel de la formation était de former
des personnes qui ouvriraient le livre et la lecture à un
public ne fréquentant pas les bibliothèques; leur action
s’inscrivait dans et/hors les murs de la bibliothèque, il
était également attendu d’eux des interventions auprès
d’un public présent en bibliothèque et non lecteur. En
parallèle de la formation Beatep, une formation tutorale a
été mise en place.
Les principaux axes de la formation
• L’alternance (session et stage) et les outils dans la formation (temps de travail collectif à chaque regroupement en centre, cahier de liaison, visite de stage du
formateur avec le stagiaire et le tuteur).
• La méthodologie du projet: diagnostic, élaboration de
projet d’actions d’animation, et évaluation de ces
actions.
• La connaissance des publics, de l’enfant à la personne
âgée, les publics «empêchés», le rapport à l’écriture
et à la lecture…
• La connaissance de la structure et de son environnement: ville, quartier, associations, écoles, dispositifs
sur le quartier, partenaires possibles…
• La place de l’animateur médiateur et l’acquisition de
supports techniques liés aux techniques professionnelles en bibliothèque et aux techniques d’animation,
« jouer avec le livre», «lecture à voix haute »,
« approche du conte » ; le projet d’animation collectif a
débouché sur la création d’un journal centré sur des
réflexions autour de la médiation du livre et d’un atelier
correspondance,
• Un atelier d’écriture mené par un écrivain.
Des projets de terrain
Suite à un temps d’observation, d’immersion dans la
structure et de repérage des différents acteurs du quartier ou de la ville, le stagiaire devait construire une
démarche pour établir un diagnostic afin de mettre en
place un projet d’animation qui viserait a entrer en
contact et travailler avec un public: soit qui ne fréquentait
pas la bibliothèque, soit qui avait des difficultés liés à
l’écriture et à la lecture.
Les actions menées par les stagiaires sur leur terrain de
stage ont été diverses, on peut signaler: un accueil de
classes en bibliothèque, une animation sur le conte, un
portage de livres en maison de retraite et comité de lecture, une lecture à ciel ouvert, un travail avec de jeunes
adolescents en lien avec la maison des jeunes sur la réalisation de papier végétal et travaux d’écriture, une action
avec des jeunes adolescents sur le rap, une action avec
une crèche autour du jeune enfant et du livre, un travail
sur l’audiovisuel, un travail avec les professionnels d’une
crèche.
Il était possible également de retravailler des actions
menées par la bibliothèque. Par exemple, l’accueil de
classes est une activité habituelle dans les bibliothèques.
Les enseignants viennent quatre à cinq fois par an avec
leurs élèves en bibliothèque. Cette action a été travaillée
différemment, avec des classes où l’enseignant souhaitait s’engager de manière plus importante: travail d’ateliers d’animation autour du conte en bibliothèque, mené
par la médiatrice, en lien avec le projet scolaire mené par
l’institutrice, et ce, dans des classes où le public enfant
était assez en difficulté.
■ Echanges avec
l’Afrique du Sud
Les Ceméa Rhône-Alpes et le Gref (Groupement des retraités de l’enseignement sans frontière) ont accueilli une délégation d’acteurs éducatifs d’Afrique du Sud (enseignants,
parents d’élèves, inspecteurs pédagogiques).
Cet accueil (après une première mission d’étude sur place)
est la première étape d’un partenariat qui vise à soutenir l’accompagnement d’acteurs éducatifs de la province du Western Cap sur une période de trois ans. Ces acteurs souhaitent
développer «une autre école» (au sens des nouvelles
formes participatives des élèves à la vie et au fonctionnement des établissements scolaires en lien avec leur environnement) dans cette région d’Afrique du Sud.
Lors de cette session, centrée plutôt sur les établissements
scolaires ont été précisés les attentes et les besoins en ce
qui concerne le péri-scolaire en vue des actions futures. Cet
accueil a été soutenue de manière très importante par l’administration académique de l’Éducation nationale sur Grenoble.
l’enjeu des politiques éducatives
29
■ Des actions en faveur de la lecture
La maîtrise de la lecture est au cœur de tout projet d’intégration, c’est avant tout un enjeu de culture. Cette question est au cœur de différents dispositifs, au sein de
l’école, plus largement à l’extérieur, lutte contre l’illettrisme, dans les institutions types bibliothèques
publiques… Les différentes actions des Ceméa recoupent
ces lieux multiples, ce sont aussi bien des actions de formation des professionnels ou de bénévoles, qu’une
implication directe dans des projets d’animation autour
du livre et de la lecture. Pour illustrer ces travaux on peut
citer quelques projets menés par les Ceméa en 1998.
Animation en direction des enfants
• 150 enfants au cours de trois journées ont été pris en
charge par les Ceméa du Limousin dans le cadre du salon
du livre d’enfants à Isle. Le thème du salon 1998 était
« bouh! fais moi peur». Les Ceméa avait installé des
espaces de jeux où les enfants pouvaient, à partir d’éléments de costume, se créer des personnages qui font
peur. Ont été utilisés des jeux d’ombres qui permettent de
rendre des silhouettes encore plus effrayantes. Les
enfants ont pu écrire des histoires à faire peur dans des
ateliers d’écriture. Trois classes des écoles primaires
ont été accueillies pour découvrir ces ateliers, qui ont été
présentés à toutes les classes de quatrième du collège
Jean Rebier.
• Les Ceméa d’Auvergne ont organisé un grand jeu pour 16
classes dans le cadre de la fête de la lecture d’une commune de l’agglomération clermontoise.
• La XIIe prix du roman européen pour enfants de la ville de
Poitiers (initiative de l’Éducation nationale, de la municipalité, de l’Applac et des Ceméa de Poitou-Charentes) a
concerné 2 235 élèves venant de 35 écoles et 9 collèges
et des lecteurs des bibliothèques, âgés de 10 à 13 ans.
Ces jeunes doivent sélectionner trois titres parmi dix
sélectionnés. Cette manifestation a pour objectif de développer l’envie de lire et le goût de lire. Ce grand prix est
non seulement un outil de réussite scolaire, mais aussi un
formidable moyen de voyager, rêver, de découvrir les
autres et de se connaître.
Accompagnement des politiques de lecture
publique en Basse-Normandie
Le Beatep animateur médiateur du livre est l’action centrale
des Ceméa de Basse-Normandie qui visent en particulier à
intervenir et à participer à la promotion et à la mise en œuvre
de politiques de lecture publique cohérentes à l’échelle de
territoires pertinents (Lisieux : concevoir et conduire des
activités avec des livres et des écrits pour le service animation, participation à la commission extra municipale livres lecture). Ce Beatep est le fruit d’années d’initiatives, il est
également un moyen d’intervention qui a permis aux Ceméa
de conduire deux «formations - actions» sur site avec l’en semble des personnels d’un établissement (Cherbourg :
accueillir des publics illettrés - Argentan : accueillir les
publics à la médiathèque). Des stages sous leur forme classique ont aussi été organisés en direction des professionnels du livre (les adolescents et la lecture) ou d’acteurs de
différentes fonctions afin d’impulser des dynamiques de
communication transversale sur un même territoire (Contrat
de ville de la Communauté urbaine de Cherbourg : formation à l’animation d’ateliers d’écriture accueillant 26 enseignants, animateurs, travailleurs sociaux).
L’ensemble de ces actions ont accueilli des professionnels
évoluant en milieu urbain. Le contact avec le milieu rural
s’est maintenu avec le renouvellement de la collaboration
avec la bibliothèque départementale de prêt de l’Orne.
■ Les Ceméa ouvrent un café pédagogique
en Basse-Normandie
Les Ceméa ont décidé de créer un lieu ressource pédagogique destiné aux acteurs éducatifs et aux intervenants
sociaux de Basse-Normandie : animateurs, travailleurs
sociaux, enseignants, médiateurs, formateurs.
Il s’agit d’une réponse innovante en matière de formation et
d’accompagnement d’acteurs. Ce nouveau service proposera des situations de rencontre et d’échanges variées afin
de répondre à des besoins différents :
• verbaliser et échanger sur un vécu pédagogique,
• bénéficier d’un éclairage sur une question précise,
• confronter sa pratique avec d’autres acteurs expérimentés
ou non, salariés ou bénévoles,
• découvrir des expériences,
• développer un réseau d’acteurs sur des thématiques ou
des fonctions communes,
• accéder aux recherches en sciences humaines.
Trois types d’animation ont été proposés
• Les rendez-vous pédagogiques : moments d’échanges et
de débat sur des thèmes pédagogiques proposés et décidés par les participants. Ces moments ont lieu le 1er jeudi
de chaque mois de 18 à 20heures.
• L’invité du mois: rencontre mensuelle avec un chercheur
ou un praticien venant témoigner d’un travail de recherche
sur une question d’éducation. Ces temps d’échanges ont
lieu en soirée.
• Des groupes de travail, de réflexion, d’élaboration se
réunissent à partir d’un intérêt commun. Leur durée et leur
fréquence sont fonction de chaque groupe.
Le café pédagogique a ouvert ses portes le mardi
3 novembre 1998. Les Ceméa souhaitent que l’accès du
café pédagogique soit accessible à tous les acteurs éducatifs
et veulent éviter que son coût puisse être un obstacle à la
participation. Les animations 1998 sont ouvertes sans
aucune condition financière. Cette accessibilité économique
n’est rendue possible que grâce aux soutiens financiers
obtenus auprès d’administrations de l’État (ministère de l’Éducation nationale, ministère du Travail, de l’Emploi et de la
Formation professionnelle, Direction régionale des Affaires
sanitaires et sociales, Direction régionale et départementale
de la Jeunesse et des Sports), de la Communauté européenne, des villes de Caen et d’Hérouville Saint Clair, de
l’Association nationale des Ceméa. 230 intervenants éducatifs et sociaux ont été accueillis au cours des cinq premiers mois.
Dans et autour de l’école
30
L
es Ceméa, avec les mouvements pédagogiques et les
mouvements d’éducation populaire ont décidé d’être
présents dans la consultation nationale « Quels
savoirs enseigner dans les lycées ? ».
Parce que ces mouvements et associations sont des
associations éducatives partenaires et complémentaires de
l’enseignement public.
Parce qu’acteurs et promoteurs d’un service public
innovant, ouvert à tous, sans discrimination, ils sont
militants de l’éducation laïque, ayant l’expérience et
l’ambition d’agir au service des jeunes et avec eux, dans
leur cadre social, scolaire et familial.
Forts de leur légitimité s’appuyant sur l’expérience et la
pluralité des acteurs, l’action de l’ensemble de ces
associations concerne chaque année près de 3 millions
d’enfants et de jeunes dont 500 000 lycéens.
Les missions de l’école étant “éducation, instruction et
insertion dans la vie sociale et professionnelle”, les
propositions faites concernant les savoirs à enseigner au
lycée s’inspirent de cinq principes : universalité et diversité
dans l’école, la fonction démocratique de l’école, l’école
dans l’éducation, enseigner… c’est éduquer… et
réciproquement, l’école pour l’accès à l’emploi.
Les propositions des associations se sont organisées en
cinq grands domaines : pratiques démocratiques et
pratiques pédagogiques, d’autres rythmes et d’autres
espaces, le pouvoir des lycéens sur la vie scolaire,
organisation de l’enseignement et évaluation, le métier
d’enseigner.
Des contributions
des Ceméa pour
la consultation nationale
Quels savoirs enseigner dans les lycées ?
La réforme des lycées et les méthodes
actives
Les premiers résultats connus de la consultation des
lycéens confirment ce que les études antérieures avaient
pu montrer. Face à leurs études, la plupart des lycéens
sont dans une attitude sinon de refus, du moins de profond
désintérêt. Cette attitude peut s’analyser ainsi par les trois
aspects suivants: un désintérêt pour l’abstraction gratuite,
un besoin d’autonomie et de responsabilité, un besoin de
socialisation inter-jeunes.
Les méthodes actives, telles que les pratiquent depuis
longtemps les Ceméa paraissent susceptibles d’apporter
des remèdes à cette situation, voici quelques propositions.
Sujets d’études et programmes
Les problèmes fondamentaux de la vie quotidienne, qu’ils
portent sur des faits de société ou des problèmes concernant l’individu, doivent constituer une part importante des
programmes.
Certes, ces problèmes ne peuvent être abordés valablement sans une connaissance d’instruments intellectuels
qui relèvent des disciplines classiques, en particulier linguistiques, mathématiques et scientifiques. Mais l’erreur,
face aux adolescents, est de considérer ces instruments
comme des pré-requis dont la maîtrise est préalable à
l’abord de problèmes nécessairement complexes.
Les méthodes actives conduisent au contraire à considérer
que l’abord de ces instruments doit se faire quand le
besoin s’en fait sentir et à un niveau de complexité compatible avec le développement psychologique et cognitif de
l’apprenant. De là une technique classique en méthodes
actives.
Choix d’un thème par les apprenants
Traitement de ce thème en petit groupe avec d’abord des
instruments intellectuels découlant des besoins du traitement par le spécialiste disciplinaire concerné. La synthèse
est interdisciplinaire sous la conduite d’un maître qualifié.
La nature et le choix des thèmes sont déterminés par
débat en grand groupe. Une liste de ces thèmes peut-être
affichée. On peut concevoir plusieurs groupes de thèmes à
dominante sociale, littéraire, scientifique, artistique etc.
Les instruments disciplinaires annexes doivent distinguer
les connaissances «déclaratives» et les connaissances
« procédurales», ces dernières devant être considérées
comme fondamentales, parce que transférables. Des analyses théoriques des thèmes possibles et de leurs mise en
œuvre devraient être produites selon les techniques classiques de l’analyse des objectifs.
Les thèmes sont choisis en grand groupe de débat conduisant à la constitution de petits groupes chargés du traitement des thèmes choisis.
L’essentiel du travail est personnel ou en petit groupe. Une
documentation à élaborer est mise à disposition. Les professeurs disciplinaires suivent le travail et répondent aux
besoins méthodologiques. Des synthèses sont élaborées,
écrites et présentées en grand groupe. Des évaluations,
des acquis disciplinaires sont prévus au terme de chaque
thème traité. Des durées maximales sont définies pour
chaque thème.
Organisation générale de l’enseignement
L’emploi du temps est structuré en trois durées souplement articulées, un tiers de travail personnel, un tiers de
travail en petit groupe, un tiers de travail en grand groupe.
Les locaux sont utilisés en conséquence. Les espaces classiques de «salle de classe» sont redistribués en espace
de documentation ou de réunions. L’informatique est systématiquement utilisée. Les grands établissements sont
éclatés en sous-établissements groupant des classes par
niveaux ou inter niveau (équivalent de cinq à six classes).
Les équipes professorales sont regroupées de la même
façon de manière à obtenir le minimum de professeurs responsables d’un tel ensemble.
La mise en œuvre
Elle peut être faite dans ces grands ensembles de façon
progressive. Corrélativement les instruments disciplinaires
sont organisés comme dit plus haut. C’est là un travail
indispensable de recherche à mettre en œuvre d’urgence
dans les IUFM.
Louis Legrand,Professeur honoraire des universités,
Conseiller pédagogique des Ceméa
l’enjeu des politiques éducatives
31
Des constats et propositions
• Les programmes sont beaucoup trop lourds et à tendance encyclopédique marquée. Chaque discipline
défend farouchement un territoire sans souci de concertation avec les autres ce qui entraîne un empilage exagéré sans cohérence, ni passerelle.
Il est indispensable d’alléger les programmes, de les
rendre évolutifs par la mise en place d’une structure permanente. Il est indispensable de leur donner un sens
général, transdisciplinaire, qui facilite des entrées différentes, et un travail d’équipe réel.
• A l’intérieur de ce positionnement, les enseignants sont
souvent très exigeants sur la qualité des travaux demandés: parfois de niveau enseignement supérieur… sans
véritable souci d’aider les élèves qui éprouvent des difficultés de compréhension, de synthèse, d’analyse… Les
séquences institutionnelles comme les modules, ne
jouent pas leur rôle de soutien et d’aide notamment
méthodologiques.
Une approche plus formative de l’évaluation permettrait
de repérer de façon plus positive les points à approfondir, à reprendre… Une redéfinition des rôles des
modules s’impose.
Une mise en place d’aide, à tous niveaux, devrait être
envisageable dans l’optique de favoriser la réussite et
d’en faire un axe prioritaire.
• L’enseignement en cours magistral sécrète souvent
ennui et désintérêt. C’est souvent la solution de facilité,
utilisée surtout si la classe est chargée (> 25). Pour certaines disciplines notamment les langues, un effectif
important est contradictoire… Diminuer les effectifs en
augmentant les moyens horaires et en favorisant les travaux de groupe.
Rendre à l’élève la possibilité d’agir, en multipliant les
situations où il est acteur à l’intérieur de sa formation
• L’orientation actuelle n’est pas satisfaisante et découle
souvent de critères internes aux didactiques. En outre,
le jeune a peu l’occasion de rechercher, affirmer, exprimer ses choix par l’absence de moments repérés pour
ce travail.
Prendre en considération d’autres aptitudes, qu’intellectuelles en réfléchissant à la globalité du jeune, aux critères des évaluations.
Dégager du temps pour bâtir une évaluation
progressive; faire appel aux multimédia pour capitaliser
la masse importante d’informations disponibles.
Favoriser l’ouverture sur l’extérieur, par des rencontres,
stages… Construire des images «réelles» d’activités.
• L’enseignant isolé face à sa classe, sans autres
contraintes que les horaires et les programmes n’est pas
le summum de l’efficacité dans l’acte pédagogique…
même si des générations d’enseignants ne peuvent
fonctionner que de cette façon.
La place de l’enseignant est à reconstruire, les relations
avec les élèves à transformer.
L’éducation à la citoyenneté est une formation transversale peu satisfaisante actuellement.
Multiplier les formations MAFPEN/IUFM.
Réfléchir et redéfinir: le droit à la parole, le rapport à la
règle chez le jeune.
Maurice Mazalto, Proviseur, formateur et membre de la
Commission nationale “Politiques éducatives”des Ceméa
■ Agir contre le racisme ■ De l’éthique sur
l’étiquette,
Les Ceméa sont membres du collectif organisateur de la
semaine nationale d’éducation contre le racisme (plus d’une
une campagne
vingtaine d’organisations) et ont participé à cette manifestation du 21 au 28mars 1998.
nationale d’action
Pour les Ceméa mouvement d’éducation, il est essentiel
d’être engagé sur cette question, au regard de leur projet qui
met au cœur l’éducation, comme moyen de lutte contre
toutes les discriminations.
La diffusion du cédérom Ensemble contre le racisme, pour
une Europe solidaire, conçu dans le cadre d’un projet européen dirigé par France Libertés et réalisé par les Ceméa a été
l’occasion d’illustrer le savoir-faire des Ceméa dans la pédagogie des nouvelles technologies et la production d’outils
éducatifs.
Des numéros spéciaux des journaux Clés de l’actualité
(junior, senior) ont été conçus spécifiquement pour cette
semaine par le collectif. Ils sont diffusés très largement dans
les collèges et lycées.
Ainsi, dans l’académie de Rennes, les Ceméa ont mené un
travail dans plusieurs classes de collèges et lycées. Le cédérom a été également présenté au conseil académique de la
vie lycéenne.
En Haute-Normandie, les Ceméa ont également développé
un partenariat avec le Mrap, animé un travail dans les deux
IUFM de l’Eure et de la Seine-Maritime, ainsi que dans des
écoles du département de l’Eure.
Depuis plusieurs années des campagnes nationales telles
« Libère tes fringues», «Soyez sport », et «Commerce équitable» ont été lancées à l’initiative d’Artisans du monde et
d’Agir ici. Elles avaient pour objectif de sensibiliser les
consommateurs sur la question de la «qualité sociale» des
produits qu’ils achètent. Un collectif s’est créé. Les Ceméa
ont décidé d’en faire partie parce qu’en tant que mouvement
d’éducation cet enjeu de société traverse notre champ de
pratiques et d’actions. Éducation contre le racisme, droits des
enfants, éthique sur l’étiquette, autant de questions de
société qui ouvrent au regard du projet des Ceméa, d’éducation populaire et de formation d’acteurs bénévoles volontaires ou professionnels, un vaste chantier pédagogique et
citoyen.
Dans et autour de l’école
32
■ L’accompagnement scolaire
Nous savons pourquoi et comment la lutte contre
l’échec scolaire d’enfants issus de certains milieux culturellement défavorisés (mais aussi d’autres enfants)
passe par la proposition d’activités, d’expériences, de
situations de vie en amont de l’école. Il est aisé de montrer que l’école manque de temps pour proposer à tous
les enfants et les jeunes une sensibilisation aux situations, expériences, objets d’étude dont elle a la charge
d’assurer la théorisation.
Il s’agit donc, pour que l’école profite a tous, de permettre à
tous de bénéficier d’un encadrement des activités périscolaires auxquelles ils participent, par des personnes sensibilisées aux enjeux scolaires de ces activités. Les Ceméa y
contribuent.
• Des actions de formation en direction des intervenants
bénévoles ou professionnelles dont plusieurs Beatep sur
cette problématique ont eu lieu (Académies de Lyon, de
Marseille, de Caen…).
• En Corrèze, les Ceméa du Limousin ont formé les animateurs du réseau mis en place par le département, l’objectif
était de favoriser la relation animateurs-parents des
enfants accueillis dans des structures d’accompagnement
scolaire.
• La présence de l’intervention des Ceméa sur l’accompagnement scolaire se consolide à travers une pérennisation
des collaborations avec les collectivités locales. C’est le
cas par exemple dans la région Basse-Normandie, avec
les villes de Flers, Caen, Hérouville, Lisieux et Alençon
ou en Haute-Normandie avec un centre social de la ville
d’Évreux.
• En Picardie, les Ceméa accompagnent quatre projets, la
Zep de Méru (Oise), l’association CAPS et l’Acipp à Amiens
et les PEP de la Somme. À Méru, une formation a réuni des
animateurs socio-culturels d’associations de quartiers, des
aides éducateurs des écoles et des enseignants.
• Sur le canton d’Aniane Gignac (Région LanguedocRoussillon) le centre Henri Laborde des Ceméa, dans le
cadre d’une collaboration avec le centre intercommunal de
prévention de la délinquance, a mis en place plusieurs
sites d’accompagnement scolaire et formé les personnes
intervenant sur ceux-ci. Il en est de même pour les villes
de Béziers, Sète et Lodève qui ont vu les Ceméa être le
partenaire privilégié pour la conception d’un plan de formation des accompagnateurs scolaires de ces secteurs et
pour sa mise en œuvre. À Nîmes, c’est en partenariat
avec la Falep du Gard que les Ceméa ont monté un programme de formation et d’accompagnement des associations gérant les sites d’accompagnement scolaire de la
ville, dans le cadre des contrats-ville. Des actions complémentaires avec le secteur animation professionnelle (Beatep, Animateur relais, politique de la ville et modules Défa)
ont pu se développer.
■ Un projet d’accompagnement
scolaire sur plusieurs communes
L’hypothèse est de faire fonctionner les sites d’accompagnement scolaire au plus près
des habitants et acteurs des communes. Il est envisagé de mettre en œuvre 4 à 5 sites
dans un premier temps, et d’en développer d’autres dans une seconde phase. Chaque
site d’activité d’accompagnement scolaire doit accueillir environ 10 à 15 enfants. Chacun de ces groupes sera encadré par trois accompagnateurs. A minima, ce projet vise
90 jeunes et 18 accompagnateurs scolaires.
■ Jeunes reporters
pour l’environnement
Depuis septembre1998, les Ceméa d’ Alsace ont entamé un
partenariat avec le Lycée Pasteur, le Rectorat, la Région, et la
fondation FEEE (Fondation européenne d’éducation à l’environnement). Il s’agit de s’impliquer dans le démarrage en
Alsace du processus «100 classes de lycées en Europe collaborent sous la forme d’une agence européenne de presse
sur les questions de protection de l’environnement» qui
fonctionne déjà dans 9 pays et 6 régions françaises.
Ce suivi doit aboutir à la conception d’une formation européenne pour les enseignants de ce projet, formation qui intègrera les dimensions journalistiques, éducation à l’environnement, communication internationale et communication via
internet.
L’objectif général du projet d’accompagnement scolaire porté par les Ceméa du Languedoc-Roussillon est de développer sur les communes un accompagnement scolaire
qui vise au côté de l’école, à la réussite scolaire et à l’intégration des jeunes en difficulté.
Ce dispositif doit s’inscrire dans un champ global d’intervention sociale. L’accompagnement scolaire se situe dans le cadre du périscolaire et du périfamilial. Trois axes d’intervention sont envisagés sur les communes :
• Mise en place sur les communes d’un espace d’aide méthodologique visant les problèmes de compréhension des enfants et le sens de l’apprentissage scolaire.
• Développer des lieux et/ou des temps de rencontres/débats ouverts à tous sur les
communes autour de thématiques qui touchent la réussite scolaire.
• Former des acteurs issus des communes sur l’accompagnement scolaire pour favoriser le développement culturel individuel et collectif dans une stratégie de mobilisation sociale et d’innovation pédagogique.
Un partenariat familles-enseignants-accompagnateurs scolaires est l’enjeu principal de
ce type d’intervention qui, au-delà d’un accompagnement social à la scolarité, vise à la
lutte contre l’inégalité sociale devant la réussite scolaire.
Pour mener à bien cette action, la démarche mise en œuvre se conçoit selon un repérage précis des besoins et des demandes, une élaboration d’un projet d’intervention
avec l’ensemble des partenaires concernés et, cela de manière concertée, l’engagement des accompagnateurs dans un dispositif de formation qui vise à rendre cohérent
l’intervention sur le territoire concerné et qui serve aussi de «code commun» d’intervention et de réflexion.
l’enjeu des politiques éducatives
33
■ Participation des jeunes à la vie
de la cité et de l'école
Formation des délégués élèves
Pour les Ceméa, l’éducation à la citoyenneté est
beaucoup plus large que le simple apprentissage
de formes d’organisation sociale pratiqué dans
des institutions particulières et protégées, menant
à repousser au seuil de la majorité la mise en
œuvre des droits du citoyen. Les Ceméa sont
pour une citoyenneté des jeunes progressive et
réelle, s’appuyant sur plusieurs principes :
• le droit à la parole de tous,
• favoriser l’expression et en tenir compte,
• prendre en considération les rôles de consultation, représentation, médiation, délégation du
délégué élu,
• le rapport des jeunes à la règle,
• édicter des règles claires, qui sont acceptées
par tous et s’appliquent à tous les membres de
la communauté éducative,
• baser ces règles sur le respect et la tolérance
d’autrui.
Instaurer une éducation des jeunes à la citoyenneté, c’est mettre ces principes en œuvre en permanence, partout, pour tous. La formation des
délégués, nécessairement liée au projet d’établissement, s’inscrit dans cette réflexion d’ensemble.
Dans la plupart des académies, les Ceméa organisent des formations de délégués d'élèves en
direction des collèges et des lycées publics de
l'Éducation nationale et des lycées publics du
ministère de l'Agriculture. Ces formations à la
citoyenneté se réalisent la plupart du temps en
partenariat avec l'équipe éducative. Les Ceméa, à
travers leur département national Politiques éducatives, ont travaillé en 1998 à la conception
d'une charte de qualité pour ces interventions.
Elle sera diffusée largement en 1999. Elle souligne cette dimension de projet concerté qui
passe par une participation de l'équipe éducative
de l'établissement à la préparation, aux temps de
formation et à un bilan de l'action. Dans ce cadre,
les objectifs de formation que se donnent les
Ceméa s'articulent autour de 4 axes.
Une charte de qualité
• Définir la fonction de délégué (cette définition peut se faire en amont des élections)
• pouvoir représenter les élèves dans les instances réglementaires : conseil de classe,
conseil d’administration, conseil des délégués, conseil de discipline,
• ose situer à la fois comme porte parole du
groupe et de chacun des élèves,
• être reconnu comme force de propositions
pour améliorer le “mieux travailler” et le
“mieux vivre” au sein de l’établissement,
• être reconnu comme médiateur en cas de
situation conflictuelle.
• Déterminer les différents niveaux de relation
• la direction,
• les enseignants,
• le personnel de service,
• les personnels de l’administration et de
gestion,
• l’animation,
• le conseiller principal d’éducation,
• les surveillants,
• les aides éducateurs.
• Construire des compétences pour rendre efficace la fonction de délégué
• se construire, clarifier sa propre conception
du rôle du délégué pour en déterminer les
prérogatives et les limites,
• avoir une perception claire des instances et de
leurs attributions afin d’être un participant actif,
• avoir une connaissance des statuts, rôles et
fonctions spécifiques des divers adultes travaillant dans un établissement scolaire afin
d’apprendre à intervenir opportunément
auprès de chacun d’eux en fonction de ses
compétences et de son champ de responsabilités (connaître le fonctionnement de l’établissement afin d’être un interlocuteur compétent des responsables et un guide pour les
autres élèves ; pouvoir prendre en compte
l’ensemble des personnes de l’établissement
pour développer des réseaux pertinents).
• anticiper sur les événements pour favoriser
une préparation collective associant l’ensemble des élèves,
• être à l’écoute de l’autre en distinguant la
parole du groupe, celle de l’individu,
• argumenter ses prises de position,
• être accompagnateur et/ou initiateur de projets
concernant l’organisation des apprentissages,
la vie scolaire, les activités culturelles, etc.
• Associer, former les membres de l’équipe
éducative afin :
• de permettre une meilleure identification des
rôles et fonctions des délégués au sein de
l’établissement,
• de situer l’exercice de la fonction de délégué
dans le projet d’établissement: quels droits
réels? Quelles initiatives possibles? Quels
rôles spécifiques des adultes?
• de définir ce que pourraient être les missions
« d’adultes relais» susceptibles d’accompagner les délégués dans l’exercice de leurs
fonctions.
Formation des jeunes élus
• Les Ceméa mènent un travail avec plusieurs
municipalités de la région du Limousin. Il s'agit
de soutenir les adultes chargés d'accompagner
les jeunes élus par l'apport de méthodologies
pour aider les enfants et les jeunes à mieux
exercer leurs mandats, être à l'écoute de leurs
électeurs, à gérer des réunions, écrire des
comptes rendus.
• Les Ceméa d'Alsace ont poursuivi en 1998 leur
travail sur les conseils de jeunes de la ville de
Strasbourg et de Schiltigheim. Cette implication se fait en partenariat avec l'Anacej (Association nationale des conseils d'enfants et de
jeunes).
• Les Ceméa du Centre ont également formé
des jeunes élus de la ville de Lucé, sur des
questions de conduite de réunions, de prises
de note, de gestion de la prise de parole en
public. Suite à cette action, l'Anacej a demandé
aux Ceméa de construire un référentiel commun de la formation d'enfants et de jeunes au
regard de leur statut d'élus.
Socialisation,
coopération,
expression
Beaucoup de projets éducatifs et pédagogiques font référence à la citoyenneté des
adolescents et des enfants. Être citoyen
c’est participer de façon active à la vie de la
cité. Cela suppose pour chaque personne
que plusieurs conditions soient réunies :
• Avoir intégré les normes sociales et les
interdits qui conditionnent la vie en
société, cette condition renvoie au rôle
d’éducation et de socialisation des
adultes et donc de celui de l’animateur.
• Participer aux décisions, avoir un droit à
la consultation sur les questions de la
cité, cette condition sera plus facilement
réunie si les enfants et les ados sont
familiarisés avec des pratiques et un
fonctionnement coopératifs dans les
structures d’animation.
• La possibilité de contribuer au débat
d’idées sur des questions de société,
cette condition nécessite l’existence
d’activités et d’espaces d’expression
dans les structures éducatives et en particulier les centres d’animation.
Ces trois dimensions sont articulées, indissociables et indispensables pour développer la citoyenneté. Des carences sur l’une
de ces trois dimensions compromettent
sérieusement le projet d’autonomie et de
citoyenneté.
34
I
«
l est un domaine où les Ceméa estiment qu’ils auront de
plus en plus vocation à intervenir : le social. Les
difficultés de tous ordres qui assaillent et qui excluent les
jeunes, les choix sécuritaires au détriment de l’éducation,
suffisent à justifier l’urgence de cette intervention qui
prend le chemin, là aussi, de la formation des acteurs du
champ social, de la santé, de la ville. Avec la double visée
d’une meilleure insertion des individus et d’une
transformation de la société. »
« Laboratoire d’innovation sociale, les Ceméa ne veulent pas
faire cavalier seul. Convaincus de l’actualité des valeurs
républicaines et laïques, ils s’engagent sur la voie de la
redynamisation de leurs partenariats et de leurs alliances.
Partenariat avec les pouvoirs publics à tous les échelons,
partenariat aussi avec les autres acteurs de terrain
participant aux mêmes valeurs pour rechercher ensemble les
solutions nécessaires aux problèmes sociaux d’aujourd’hui. »
Extrait du projet associatif des Ceméa.
Politiques sociales : la place de la jeunesse,
■ Nouveaux services, nouveaux emplois, un dispositif pour les
Une rencontre
départementale
À Lille (Nord), le 6avril 1998, les Ceméa
ont participé à une table ronde organisée
par le collectif départemental. Cette rencontre qui a réuni une soixantaine d’associations locales a permis de préciser les
enjeux liés au programme «nouveaux ser vices - nouveaux emplois» pour le déve loppement du secteur d’activités liés aux
loisirs des enfants et des jeunes, et de
faire le point sur la mise en œuvre du dispositif tant aux plan national que local.
Comme lors de la rencontre nationale de
Marly le Roi, peuvent être retenus plusieurs éléments :
• ce programme suscite un intérêt certain
pour de nombreuses associations
locales, qui ont parfois du mal à s’inscrire dans la logique de projet de développement du dispositif, ce qui les
empêche, alors d’imaginer les conditions de la pérennisation des emplois
créés,
• le développement de l’emploi dans ce
secteur d’activités ne passe pas nécessairement par la création de nouveaux
métiers mais passe aussi par le développement de ceux qui existent.
Le dispositif actuel, notamment en
matière d’ingénierie ne permet pas toujours l’accompagnement des associations dans cette démarche de projet.
Lettre Emplois Jeunes Infos 3 avril 1998
L’état de l’avancée du projet
En 1997, les Ceméa, les Francas, la Ligue de l’Enseignement et les Pupilles de l’Enseignement
public, ont passé un accord-cadre de trois ans
avec l’État. Cet accord, signé avec les ministères
de l’Emploi et de la Solidarité, de l’Éducation
nationale et de la Jeunesse et des Sports, portait
création de 4000 emplois au titre du programme
Nouveaux services – Emplois jeunes dans les
domaines des vacances et des loisirs et de l’animation périscolaire et extra-scolaire.
À mi-parcours, ce collectif national du pôle laïque
a souhaité disposer d’un état des lieux commandé auprès du Cabinet FR Consultant, concernant la mise en œuvre de cet accord-cadre passé
avec l’État (cf. extraits de la synthèse ci contre).
Un état des lieux
L’étude d’évaluation a été conduite sur la base
d’une hypothèse selon laquelle la mobilisation de
mouvements d’éducation populaire pouvait se
traduire par trois formes de contribution :
• le soutien à l’émergence de projets des associations locales et des communes,
• le recrutement en direct des jeunes,
• la solvabilité des activités et la pérennisation de
l’emploi.
Cette étude permet de dégager les éléments suivants :
• près de deux mille emplois créés ou suscités
dans le domaine des vacances et de loisirs,
• une amélioration qualitative des services proposés aux publics et une réponse à des besoins
insatisfaits,
• une meilleure reconnaissance institutionnelle.
La professionnalisation
Ce que l’on pourrait développer pour expliquer la
valeur ajoutée que les quatre associations ont
apportée en se regroupant ensemble, c’est :
• la complémentarité de leurs réseaux et de leurs
activités,
• la complémentarité géographique, qui permet
une présence complète et un bon maillage du
territoire. Le niveau régional est le niveau privilégié des Ceméa, qui s’explique par leur action
principale sur les qualifications et les formations.
Mobilisation du réseau Ceméa
La mobilisation du réseau Ceméa n’a pas porté
sur la capacité à devenir employeur, l’ensemble
des associations l’étant déjà depuis plusieurs
années.
Par contre, il fallait développer la capacité des
associations territoriales à devenir des agents de
développement en direction des petites associations qui ont habituellement des relations avec
les Ceméa; mais aussi auprès d’autres associations ou de services municipaux qui pourraient
être intéressés par notre savoir faire. Il était aussi
nécessaire d’établir de nouvelles relations, de
créer des liens de travail avec des services de l’État et des collectivités publiques territoriales à
l’occasion de ce dispositif.
Cela nécessitait d’agir dans plusieurs directions :
• la Conférence des présidents des associations
territoriales des Ceméa (deux temps de travail),
• les directeurs territoriaux (100heures de formation pour 9 personnes et deux journées
de travail pour l’ensemble des directeurs
territoriaux des Ceméa),
• la rencontre nationale du 23juillet 1998 et le
regroupement animation professionnelle des
Ceméa,
• les militants de l’université d’été de l’éducation
nouvelle organisée par les Ceméa, et sur plusieurs registres :
• le commentaire du cadre législatif et réglementaire du dispositif,
• la connaissance des moyens dont se dotait l’État
et ses services déconcentrés dans les régions et
les départements,
• l’adaptation des formations aux réalités du dispositif.
Professionnalisation des jeunes
Dans le cadre du dispositif «Nouveaux services –
Emplois jeunes» et en s’appuyant sur les analyses de besoins, les Ceméa ont engagé des
réflexions pour aller vers une adaptation des cursus de formation de la filière animation et éducation, aux réalités du dispositif.
Les projets que les Ceméa proposent dans les
différentes régions ont pour objectif principal la
professionnalisation de nouveaux secteurs dans
le champ du temps libre des enfants.
Certaines actions visent essentiellement la qualification des jeunes en proposant des formations
d’adaptation à la fonction ou des formations qualifiantes.
D’autres projets élargissent leurs actions en proposant des projets de développement local, en
accompagnant des associations, des communes
dans la mise en œuvre des nouveaux services
dans le domaine des loisirs et des vacances.
35
Les acquis, les difficultés de
l’accord cadre « Emplois jeunes »
la lutte contre toutes les exclusions
jeunes
La rencontre nationale
du 27 mars 1998
Cette première rencontre avec les collectifs départementaux
et régionaux des quatre associations (Ceméa, Ligue, Francas,
Pep), signataires a réuni plus de 180 participants représentant
70 départements.
Reflet de notre mobilisation aux plans départemental et
régional, la participation des représentants de nos collectifs répondait à leur volonté de dépasser les difficultés
rencontrées sur le terrain. Les attentes en la matière
étaient fortes.
Si l’accent a beaucoup été mis sur les freins, les incompréhensions, les insatisfactions, notamment au regard des attitudes et comportements des services déconcentrés des
ministères signataires, c’est pour mieux les dépasser. Les difficultés qui ont été soulevées peuvent être regroupées sous
cinq problématiques :
• la connaissance et/ou reconnaissance des associations
signataires par les services déconcentrés de l’État,
• les exigences restrictives des services instructeurs de projets à l’égard des porteurs associatifs, notamment concernant les questions de la pérennisation des emplois, de la
solvabilité économique ou des cadres de rémunération,
• les articulations avec le dispositif spécifique à l’Éducation
nationale,
• les aides à l’ingénierie,
• la formation, la qualification des jeunes et de la fonction
employeur.
Il convient de noter que, sur l’ensemble de ces questions, les
représentants nationaux des ministères signataires - notamment de l’Emploi et de la Solidarité et de la Jeunesse et des
Sports - ont marqué leur volonté d’être à l’écoute des préoccupations exprimées, d’apporter des réponses et d’oeuvrer à
ce que sur les territoires soient réunies les conditions nécessaires à une collaboration efficace entre les parties signataires de l’accord-cadre.
Madame Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et
des Sports a, dès l’ouverture, donné le ton en rappelant que
le monde associatif est un des éléments clé de la dynamique
sociale. Elle a aussi souligné l’enjeu humain et économique
du programme «Nouveaux services - Nouveaux emplois» et
plus spécifiquement son importance pour les secteurs d’activités liés à son département ministériel. Ce programme,
a-t-elle observé, répond à des besoins réels, qu’ils soient
existants ou émergents. C’est pourquoi elle a appelé les
administrations à rompre avec la lecture restrictive de « nouveaux métiers» et évoqué la nécessité que certains préfets
assouplissent leur attitude.
Des projets innovants
De nombreux emplois ont été créés qui permettent d’améliorer qualitativement les services proposés aux publics ou aux adhérents: au travers d’un renforcement des missions d’accueil et d’information des publics, d’une permanence tout au long de l’année
du service rendu. Dans certains cas, ces créations d’emplois débouchent sur de nouveaux services: par l’élargissement des publics concernés, la diversification des activités proposées. Cette tendance est particulièrement forte en milieu rural où le programme «Nouveaux services, Emplois jeunes» a permis de répondre à certaines
carences existantes en matière d’animation. Autrement dit, les emplois créés ont jusqu’à présent permis, en règle générale, de répondre à des besoins jusque-là insatisfaits, à défaut de répondre aux besoins émergents dans le temps libre des enfants et
des jeunes. Les initiatives de création de nouveaux services autour de l’Europe et des
nouvelles technologies de l’information et de la communication sont, en règle générale
insuffisantes. Par contre des projets originaux ont vu le jour sur les questions relatives
à l’environnement, comme en témoignent, à Rennes l’expérimentation de «classes
villes» permettant de sensibiliser les enfants à l’environnement urbain, en Dordogne
le travail mené en direction de centres de loisirs, d’écoles ou de familles autour de
l’éducation à l’environnement, dans les Landes la prise en compte des besoins spécifiques de certains publics (enfants handicapés), dans d’autres lieux la promotion des
activités scientifiques et techniques, la mise en place d’animateurs de la citoyenneté
européenne…
Une action concertée
Un ensemble d’initiatives ont été prises en commun par les partenaires de l’accordcadre, que ce soit au niveau national (publication de L’emploi Jeunes-Infos, organisation
de rencontres nationales) ou départemental (constitution de collectifs). En règle générale, l’action des collectifs départementaux a porté sur la phase d’interpellation des institutions, les phases de concrétisation ne donnant lieu à une action en commun que
dans une minorité de cas. Il existe cependant des dynamiques partenariales intéressantes comme dans les Bouches-du-Rhône (groupement d’employeurs) ou dans la
Loire (plate-forme d’initiatives pour la promotion du programme Nouveaux services,
mise en place d’un Club emplois jeunes).
Des initiatives pour la pérennisation des services
Des premières initiatives voient le jour visant à pérenniser les services créés. En règle
générale, l’action des partenaires de l’accord-cadre porte sur les questions relatives à
la professionnalisation. En lien aux plates-formes de professionnalisation ou dans le
cadre de regroupements d’employeurs, ceux-ci développent un ensemble d’initiatives
autour de :
• l’identification et l’analyse des besoins en formation,
• la mise en place de modules d’adaptation à l’emploi appliqués au champ de l’utilité
sociale,
• la création de nouvelles formations,
• l’animation des réseaux d’employeurs.
La nécessité d’un nouvel élan
Les partenaires de l’accord-cadre buttent néanmoins sur des difficultés nombreuses :
les associations locales et les collectivités qui ont bien souvent perçu le programme
Nouveaux services comme une mesure de plus pour l’emploi, se montrent souvent
rétives à la démarche de projet préconisée. De même, il existe en règle générale une
méconnaissance forte, du côté des institutions, du champ de l’animation, et plus largement de la spécificité des mouvements d’éducation populaire. Enfin, l’inquiétude est
lourde quant à la solvabilisation, à terme, des services créés, ce qui génère de nombreux effets pervers, notamment en matière de professionnalisation.
La poursuite de l’accord-cadre suppose dès lors d’adopter une démarche beaucoup
plus volontariste, tant en termes de création de nouveaux services, qu’en termes de
mobilisation des acteurs locaux et des institutions sur la structuration d’un pôle éducatif dans le temps libre.
Extraits de l’état des lieux commandé auprès du cabinet FR-Consultant.
Politiques sociales,
la place de la jeunesse
36
■ Les Ceméa engagés dans des actions d’insertion des jeunes
• Les Ceméa de Haute-Normandie en 1998, ont conforté
leur engagement dans le secteur « développement social ».
L’augmentation du nombre d’heures stagiaires, mais également du nombre de personnes différentes accueillies, leur
participation aux commissions au Conseil régional, l’animation de réseaux de partenaires en sont l’illustration (115 stagiaires accueillis pour plus de 40000 heures de formation).
• Les Ceméa de Poitou-Charentes sont également impliqués dans ce type d’action. Ils ont organisé en 1998 des
parcours qualifiants dans le domaine sanitaire et social,
une plate forme d’orientation «découverte des métiers
sanitaires et sociaux» et des cercles de recherche d’emplois (CRE) (en relation avec l’ANPE).
• Les Ceméa de Bourgogne ont également organisé plusieurs actions d’insertion et de formation à l’emploi correspondant à plus de 2000 journées formation soit près de
15000heures stagiaires (99 stagiaires).
• Les Ceméa de Picardie sont également très impliqués
dans ces dispositifs d’intervention sociale. En 1998, leur
action s’est articulée autour de quatre projets :
• Un chantier école en partenariat avec l’ADFP de
Moreuil
Dans le cadre d’une commune de l’Oise, Agnetz, formation autour de la rénovation de salles de formation
par un groupe de stagiaires. La municipalité fournit les
matériaux et le chantier sert d’outil pédagogique pour
l’insertion professionnelle.
• Une action innovante «ici et ailleurs »
Dans le cadre du FSE, a été mise en place une action
longue dont l’objectif est de permettre à des personnes
en grande difficulté de s’insérer en utilisant des compétences et un goût pour la cuisine. À partir de février et
jusqu’à fin 1998, ont été accueillies 16 personnes de
l’Oise et de la Somme. Après une phase d’insertion, un
travail sur la mobilité, les Ceméa ont engagé en partenariat avec le Greta de Compiègne, une qualification en
CAP cuisine. Parallèlement des périodes en entreprise
ont permis de compléter l’expérience. Ces stagiaires qui
n’auraient jamais imaginé entamer une qualification,
seront pour certain en situation d’emploi en 1999.
• Des actions préparatoires aux métiers de l’animation et du social
Sur deux mois les Ceméa ont réalisé avec le Conseil
régional un bilan orientation pour 15 jeunes ayant un projet dans ce secteur.
Depuis plusieurs années, les Ceméa ont un partenariat
d’actions sur Doullens. Ils ont accueilli 15 jeunes dans
le cadre d’une préparation à l’emploi. Ce partenariat a
permis de croiser les compétences pédagogiques des
Ceméa avec l’implication dans le tissu local de la MPT
pour permettre aux jeunes de se constituer un projet
professionnel réaliste.
• Action mobilisation pour l’emploi
Ont été réalisé deux actions en direction de publics
adultes, l’une à Clermont de l’Oise, l’autre à Montdidier dans la Somme. Ces actions ont pour objectif de
permettre une mise en emploi de personnes en chômage longue durée.
■ Promouvoir des actions de solidarité
Accompagner des personnes allocataires
du Revenu minimum d’insertion
Par convention avec le Conseil Général de l’Hérault, les
Ceméa ont accueilli des personnes sans emploi et en difficultés sociales (rencontres régulières, chaque quinzaine).
380 ont été accompagnées individuellement dans leurs
projets. Par ailleurs des actions collectives (expression
écrite, orale, couture, informatique) leur ont permis de créer
du lien, d’échanger savoirs et compétences.
170 personnes dans une orientation à dominante artistique ou culturelle ont tenté de faire avancer leur projet
dans une pratique de création individuelle ou bien dans l’animation d'ateliers.
L’Espace 28, est un outil privilégié puisqu’il peut servir de
lieu d’expérimentation pour des expositions, de salle de travail collectif, et permettre la rencontre entre l’artiste et son
public.
Une convention avec le Service d’Insertion par l’Emploi (SIE)
du Conseil Général de l’Hérault facilite la relation
employeurs/allocataires du RMI et permet un accompagnement dans la remise à l’emploi.
Sur le triangle Aniane, Lodève, Clermont l’Hérault, 150
bénéficiaires du RMI sont inscrits dans le cadre d’un suivi
social et/ou artistique.
Inventer des dispositifs de lien social
Deux Chantiers-Ecole (430heures) se sont déroulés à
Lunel.
Subventionnés par la DDTE en ce qui concerne la partie pédagogique de la formation et les indemnités des stagiaires, par
la mairie de Lunel pour les matériaux, plantations, prêt de
matériel et utilisation des gros engins, 24 personnes ont
aménagé les berges du canal qui sont devenues pour les
Lunellois un lieu privilégié de promenade et de pêche.
Les Ceméa sont très attachés à cette méthode de remise à
l’emploi, parce que le chantier sert de support aux apports à
la fois théoriques et pratiques, et que sa réalisation est valorisante pour la personne et le groupe. La visibilité de ce travail
est un atout important pour cette forme d’insertion puisque
l'environnement a, le plus souvent, une image négative de
ce public.
Insérer par l’emploi
Par convention avec le Conseil Général du Gard,
150adultes ont été suivis individuellement dans le cadre
d’une mesure d’Accompagnement vers l’insertion (AVI) sur
la zone littorale (Le Grau du Roi, Aigues-Mortes) et sur les
communes d’Uchaud, Saint-Gilles, Aimargues.
Par ailleurs, 12 personnes ont bénéficié d’un suivi social
et professionnel dans le cadre d’un chantier d’insertion CES
du Programme départemental d’insertion mis en place par la
commune d’Aimargues; 22 jeunes (AVI jeunes) ont été
remobilisés dans leurs projets et aidés dans leurs difficultés
de tous ordres.
Sur Aigues-Mortes, un stage tourisme :
Avec la DDTE et le Conseil Général du Gard, ce stage a permis à 15 personnes de reprendre pieds dans l’emploi
(600heures).
Une autre action (800heures) pour un public illettré a été
jumelée avec une insertion professionnelle dans les métiers
d’entretien de collectivités.
la lutte contre
toutes les exclusions
37
■ Insertion et intervention sociale
en Basse-Normandie
Les Ceméa de Basse-Normandie ont accueilli en 1998,
437 stagiaires sur des dispositifs d’insertion sociale et
professionnelle, ce qui correspond à 10 603 journées stagiaires de formation. Ces actions sont essentiellement
conduites par des salariés permanents. Néanmoins, un
groupe d’étude a réuni, salariés et bénévoles sur les formations de lutte contre l’illettrisme et, la formation des
agents locaux de médiations sociales s’est appuyée sur
des interventions d’acteurs non permanents. Les Ceméa
de Basse-Normandie font une priorité d’amplifier les
implications militantes dans ce secteur d’intervention. Ils
ont réaffirmé lors de leur colloque anniversaire, leur intérêt et leurs compétences pour agir dans le cadre des dispositifs de la politique de la ville, 15 ans après leur première implication à titre expérimental dans les premières
animations de quartier à Hérouville en 1983.
• Agir auprès des publics et des professionnels des
quartiers d’habitat social, fait toujours partie en 1998
d’une orientation forte. Elle s’est traduite par des formations insertion sur la zone franche de Cherbourg
Octeville, un Beatep animation sociale de quartier, la
formation des agents locaux de médiation sociale, des
intervenants de l’accompagnement scolaire de Flers,
Caen, Lisieux, Hérouville, l’animation pour la
deuxième année d’un groupe de travail réunissant des
animateurs de quartier.
• Ancrage local des formations insertion
Les Ceméa ont poursuivi la logique d’implantation
locale de leurs formations insertion sur les trois zones
où ils interviennent : Caen-littoral, Cherbourg et
Argentan. Les Ceméa sont installés sur deux quartiers
d’habitat social d’Argentan et ont accueilli 43 jeunes
en action d’insertion sociale et professionnelle
(AISP) sur l’année. À été signé avec le Greta une
convention de partenariat afin d’enrichir réflexions éducatives et réponses de formation; cela se concrétise,
en mutualisant les compétences des deux structures,
par un élargissement des contenus proposés aux
jeunes: par exemple, en ce qui concerne l’orientation
professionnelle, le Greta permet aux stagiaires des
Ceméa de s’essayer aux métiers du bâtiment.
• D’autres activités ont renforcé l’implantation locale
des Ceméa
- mises en œuvre de réalisations collectives, comme
supports de formation, en prise avec la vie locale,
exposition autour du tri sélectif des déchets en lien
avec le syndicat intercommunal, animation d’un
grand jeu avec des associations d’animation et de
formation d’Argentan, décoration des quartiers
Saint-Michel et des Provinces d’Argentan à l’occasion de Noël, etc.;
- contribution à un groupe de travail sur la mobilité psychosociale regroupant plusieurs partenaires de la formation et de l’insertion d’Argentan;
- participation de certains stagiaires aux réseaux
d’échanges de savoirs, à l’aide aux devoirs, à des animations locales.
• Cet ancrage local de l’intervention des Ceméa débouche
sur des demandes de plus en plus pressantes auprès de
notre association pour accompagner des projets locaux
en matière d’animation ou d’insertion. Il a permis surtout
aux stagiaires que nous accueillons dans nos formations
insertion de profiter et d’utiliser ces réseaux, ce qui facilite leur intégration dans le tissu associatif et leur reconnaissance par les structures locales.
• Mise en œuvre de formations expérimentales
- Atelier logement
À la demande des travailleurs sociaux de la commission locale d’insertion de Caen Littoral, les Ceméa
ont organisé un atelier logement visant à accompagner des personnes soit dans leur recherche de logement, soit dans le maintien dans leur logement.
Cette première expérimentation régionale a permis
d’identifier les contenus de formation d’une telle
action ainsi que les conditions externes à réunir en
matière d’harmonisation des interventions des différents partenaires concernés, d’amélioration des
conditions d’accès au logement privé pour les personnes de très faibles revenus.
- Formation d’agents locaux de médiation sociale
Les Ceméa ont été sélectionnés par la Préfecture de
Région pour organiser une formation de 17 agents
locaux de médiation sociale des villes d’Alençon,
Caen et Flers. Ces nouveaux acteurs professionnels
sont chargés de prévenir la délinquance des jeunes
et de développer du lien social dans des quartiers
relevant des dispositifs de la politique de la ville.
Cette formation a permis de faire reconnaître les
compétences des Ceméa en matière de formation
des acteurs éducatifs intervenant en zone urbaine
sensible et va être prolongée par la mise en œuvre
d’un Beatep animateur médiateur social en 2000.
- Plate forme d’insertion sociale et professionnelle
Suite à une expertise des formations à visée d’insertion sociale et professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi de 16 à 25 ans, le Conseil régional de
Basse-Normandie a lancé un appel à projet pour la
mise en œuvre d’un nouveau dispositif à titre expérimental en 1999. Cinq projets au niveau régional ont
été retenus dont celui des Ceméa, proposé en partenariat avec deux autres associations de formation :
l’AIFST et Vis-à-vis. Ce projet résulte de deux éléments, un travail collectif mené dans l’association par
les formateurs insertion intervenant dans les AISP, et
un partenariat depuis plusieurs années avec les deux
autres organismes de formation. Celui-ci portait sur
une action recherche à propos des jeunes en difficulté, une étude des compétences recherchées par
les employeurs et la participation au groupe jeunes
en difficulté de la mission locale de Caen.
Politiques sociales,
la place de la jeunesse
38
■ Travail social, quatre centres de formation
professionnelle
L’activité des Ceméa se développent autour de quatre
centres de formation (Arras, Basso Combo, Aubervilliers
et Carnon). Ils assurent la formation qualifiante et diplômante des moniteurs éducateurs et/ou des éducateurs spécialisés. Elle s’étend au delà dans les formations qualifiantes
à l’aide à domicile, dans les formations expérimentales de la
prévention spécialisés ainsi que dans les formations de
cadres (chefs de services et directeurs).
• À Basso Combo et Carnon, les projets des centres de
formation des Ceméa articulent les formations éducatives
aux formations de l’animation professionnelles (cf. ci
contre).
• Parmi les projets du centre de formation d’Arras, on peut
souligner en 1998: une formation de personnes ressources chargées de la prévention du Sida dans les établissements accueillant des personnes handicapées mentales, formation labellisée par l’État (Préfecture de Région)
qui est délocalisée sur trois sites (Arras, Lens, Boulogne)
pour susciter des réseaux locaux de prévention; une
recherche action sur l’étude diagnostic des problèmes de
délinquance sur la ville de Drocourt (Pas-de-Calais)
conduite avec des formateurs et des élèves éducateurs
spécialisés (UF8 spécialisation sur les problèmes d’insertion), un échange international, avec les universités de
Breda (Hollande) et d’Anvers (Belgique); un projet
d’échange Erasmus de formateurs.
• Le centre de formation d’Aubervilliers a vu la validation
de la formation expérimentale de prévention, et l’obtention de l’agrément d’un DSTS en partenariat avec l’université. La Direction régionale des Affaires sociales a autorisé
une augmentation de 10% du nombre d’élèves accueillis.
• 1998 est la dernière année de la convention Franco-Algérienne entre les Ceméa et le Centre national de formation
des personnels spécialisés de Birkhadeim à Alger. Cette
formation de formateurs et d’éducateurs algériens a mobilisé les centres de formation des Ceméa d’Aubervilliers,
de Carnon, d’Arras et de Toulouse. En mars s’est tenue
à Carnon une session d’un mois afin d’élaborer le futur
projet de formation de l’école d’Alger. La période trouble
que traverse l’Algérie n’a pas permis toutefois de bien
finaliser ce travail.
Les quatre centres de formation des Ceméa ont accueilli en
1998, 678 étudiants en formation diplômante. Si on tient
compte des formations continues, c’est plus de 1500 professionnels qui ont été formés par les Ceméa en 1998. Le
budget annualisé de cette activité est d’environ 22millions.
Les centres ont reçu une subvention de l’État (via la DRASS)
de 15,5millions de francs.
■ Le centre de formation professionnelle
aux métiers de l’éducation et de l’animation
de Carnon (Languedoc-Roussillon)
La filière médico sociale
• La formation des moniteurs éducateurs
Le centre de Carnon des Ceméa du Languedoc-Roussillon
forme 30 % environ des moniteurs éducateurs de cette
région. Au cours de l’année 1998, l’effectif global des stagiaires était de 121 personnes (54 en première année, 67
en seconde année). Le dispositif pédagogique global s’appuie sur trois axes forts : l’évaluation, un groupe d’élaboration de l’expérience professionnelle et l’atelier. La formation
se déroule sur deux espaces, l’école et les établissements
(111 établissements sont des terrains de stages dont 38
hors de la région Languedoc-Roussillon).
Une intégration de stagiaires sourdes a été un axe de travail important. Dans le cadre du programme Horizon, ont
été organisés des échanges avec l’Irlande et l’Ulster,
(stage dans le milieu de surdité en Irlande du Nord, voyage
d’étude sur la place spécifique dans la communauté
sourde en Ulster, échanges de formateurs entre institutions, séminaire trinational «surdité et emploi» à Dublin).
65 personnes ont été présentées au Cafme en 1998
avec un taux de réussite de 90% environ (61 personnes
reçues).
• La formation des assistantes maternelles
Ces formations sont à la fois initiales (ASE, PMI : 135 personnes formées) dans les départements du Gard et de
l’Aude, et continues (62 personnes formées) dans le Gard
(thème « Observer, analyser, écrire ») et dans l’Hérault
(prise en charge du handicap et des enfants maltraités).
Les actions dans la filière de l’animation
professionnelle
Le centre de Carnon intervient sur trois diplômes d’État de
la filière de formation à l’animation professionnelle, le Beatep
(28 stagiaires, trois cycles et options «relais politiques de la
ville», «animateur auprès des personnes âgées», «média-
teur du livre et de la lecture»), le Défa (26 stagiaires) et le
DEDPAD (13 stagiaires). Cette dernière formation est
menée conjointement par les Ceméa du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.
Les formations (Beatep-Défa) mobilisent plus de 50 terrains
de stages (bibliothèques, médiathèques, associations d’environnement, centres sociaux, maisons de retraite, mairies,
hôpitaux…). Les actions menées par les stagiaires dans ces
lieux sont multiples. Après un temps d’observation et d’immersion dans la structure, les stagiaires doivent construire
une démarche pour établir un diagnostic et mettre en place
un projet d’animation avec un public. Pour le Défa, ils procèdent à une recherche sur les modes de financement et à une
analyse de la gestion de leurs actions. À noter également la
préformation d’emplois jeunes (niveaux 4 et 3) dans le
champ médico-social dans le cadre d’une plate forme régionale inter-centres (IRTS de l’Hérault, Centre de Nimes,
Centre de Marvejoles en Lozère, Centre de la Rotière dans
l’Aude).
Des actions de formation permanente
Des conférences-débats accueillent des professionnels des
institutions, elles permettent la rencontre et favorisent la
théorisation des pratiques professionnelles et institutionnelles; elles ont permis également le développement d’initiatives à caractère d’animation dans le champ du travail
social sur le plan du département de l’Hérault.
Les thèmes en 1998 ont été: «La cité n’appartient à personne», «La vie de radeau», «Amour, mon ennemi».
Trois journées d’étude et de débats centrées sur la pédagogie M.Montessori en collaboration avec l’association Centro
Nascita Montessori de Rome, sur les lieux d’accueil (partenariat, clinique de la Borde) et autour de la présentation du film
La moindre des choses avec le cinéma Diagonal, ont été
également organisées par les Ceméa.
la lutte contre
toutes les exclusions
39
■ Le centre régional de formation aux métiers de l’éducation
et de l’animation des Ceméa de Midi-Pyrénées
En 1998, le centre a confirmé son engagement dans les formations des
acteurs du champ social. Ceci recoupe les domaines de la santé mentale, de l’animation, de l’éducation spéciale.
En formation continue quatre axes sont poursuivis: des formations pluri-institutionnelles, des formations intra-institutionnelles, des bilans de compétences, des formations en partenariat.
En 1998, ces stages ont porté sur l’initiation à la musicothérapie, des ateliers
jeux d’écriture, des ateliers conte, la question de l’errance et de l’enfermement, la lutte contre les exclusions et la médiation, les populations prédélinquantes et délinquantes, les pratiques éducatives et les pratiques judiciaires,
la formation de travailleurs handicapés. Ces stages ont accueillis plus de
110 personnes.
Les cadres spécialisés du CRFMEA sont : les techniques de médiations, l’accompagnement au projet, le projet individualisé, l’intervention sociale de
réseau, les médiations sociales, les pratiques judiciaires, le développement
local. Les champs d’intérêt: les institutions de santé mentale, la protection
judiciaire, les institutions sociales et médico-sociales, la politique de la ville,
les territoires.
Médiation et conflits
En accord avec l’idée que notre société tend vers une
gestion consensuelle des dynamiques contradictoires,
la plupart des pratiques de médiation semblent avoir
en arrière-plan une visée d’évitement des conflits,
voire d’étouffement des conflits; une visée de régulation, voire de paix sociale. Dominique Bondu, rédacteur dans la revue VST des Ceméa, ne se situe résolument pas dans cette perspective-là, qui ne permet pas
d’avancer quoi que ce soit au regard des problèmes,
des réalités vécues par les publics en difficultés,
notamment des jeunes vis-à-vis desquels il a été
amené à davantage travailler la question de la médiation sociale.
Tout au contraire, une visée, un enjeu majeur de la
médiation sociale en direction des jeunes en difficulté,
consiste à pouvoir retrouver ou recréer les conditions
de dynamiques, d’interactions positives entre deux
mondes qui s’ignorent plus ou moins : le monde des
jeunes et le monde des adultes, le monde de la
société organisée. Autrement dit, la médiation, loin de
n’être qu’un mode de gestion d’une paix sociale ou un
mode de régulation par étouffement des conflits, vise
à recréer les conditions d’une dynamique conflictuelle,
à retrouver la possibilité du conflit comme un des plus
puissants vecteurs de socialisation. C’est donc là se
situer à l’opposé de la représentation dominante du
conflit comme synonyme de destruction.
• En formation supérieure, les Ceméa participent au GIP CRPFD assurant la
formation Cafdes (15 stagiaires) ; est poursuivie en partenariat avec les
Ceméa du Languedoc-Roussillon, la formation au DE DPAD (13 stagiaires).
• En formation initiale, les Ceméa sont engagés dans les formations d’éducateurs spécialisés (101 stagiaires) et moniteurs éducateurs (64 stagiaires).
• Les formations de l’animation se développent autour du Défa (102 stagiaires) et du Beatep (30 stagiaires).
L’expérimentation en développement social local reste un axe important des
positionnements du centre, en formation comme sur site. Le partenariat
s’est poursuivi avec le Conseil général de la Haute-Garonne, la MDS et le
CCPD de la Ville de Toulouse, la ville de Castres, Mouvance Réseau Villages, les Comités de bassin d’emploi, les structures d’économie solidaire et
d’insertion, le CREAI et les centres de formation en travail social régionaux.
Cela se traduit par des participations de professionnels en formation, et des
accueils en terrains de stages. Ce sont aussi des collaborations en appui
technique à des projets de développement social urbain, mais aussi des rencontres interprofessionnelles. Des temps de réflexion et de recherche partenariales, se sont concrétisés par des journées d’études.
■ Réinterroger les pratiques sociales
La famille, le village, le quartier, l’école, l’entreprise, qui régulaient de nombreux conflits,
sont selon certains en crise, pour d’autres
en métamorphose.
Face à cela, des espaces de médiations se
constituent dans la plus grande diversité :
diversité des champs (judiciaire, social, familial, culturel); diversité des acteurs (individus,
groupes, institutions); diversité des espaces
(urbains, ruraux).
Et des questions surgissent: S’agit-il de
nouveaux métiers du social? Sommes-nous
en train de réinventer des espaces de régulation? Va-t-on vers une recomposition des
rapports État/Citoyens ?
En choisissant de se positionner en faveur
des pratiques de développement local, le
Centre régional de formation des Ceméa de
Toulouse s’est donné pour objectif de réinterroger les pratiques du travail social. La
médiation, comme clé de voûte d’un processus de socialisation, est apparue comme
une fonction devant être réinvestie par les
professionnels du travail social. C’est un
enjeu; c’est un risque !
S’étant rapidement rendus compte que
l’abondante littérature sur ce sujet avait ten-
dance à prendre les moyens pour des finalités, les outils et techniques pour des objectifs – un peu comme si le «comment faire »
de la médiation venait légitimer le «pourquoi
faire» de la médiation –, les Ceméa se sont
jetés dans une réflexion sur ce que produit la
médiation et sur les conditions de cette production.
Les résultats ont été publiés dans un
numéro de la revue des Ceméa VST selon
trois axes: le clair-obscur d’une définition ;
pédagogie et médiation: quelles
innovations ?; professions sociales territorialisées.
Le risque et l’intérêt c’est de s’engager dans
la confrontation. Pour cela, les Ceméa ont
sollicité un certain nombre de partenaires
institutionnels et de chercheurs, qui ont
accepté de partager ce projet sur deux journées de séminaire, ouvertes aux stagiaires
et aux professionnels. Le dossier de VST en
retrace l’essentiel du contenu et du cheminement.
Politiques sociales,
la place de la jeunesse
40
■ Économie solidaire à l’île de la Réunion,
faire émerger des services de proximité
Comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, les
associations se mobilisent une à une, avec le soutien des
Ceméa de la Réunion, pour développer une économie
dite alternative ou encore solidaire, parallèle à l’économie classique. But affiché: sortir de la spirale infernale
du chômage. Le parcours est douloureux mais la récompense est souvent au bout. L’économie marchande et
concurrentielle a ses limites. Certains l’ont bien compris
et se sont lancés dans l’exploration d’autres voies.
Ainsi aux quatre coins de l’île de la Réunion, on voit naître
des services de proximité répondant à une utilité collective
en direction des jeunes enfants, des handicapés, des personnes âgées. Aides diverses, loisirs, soutien scolaire, etc.,
ces actions individuelles, isolées ou collectives contribuent à
recréer un lien social entre générations. Afin de guider les
porteurs de projets et de faciliter la concrétisation et la
pérennisation de ces derniers, les Ceméa de la Réunion, en
partenariat avec l’ADI (Agence départementale d’insertion),
leur dispensent des formations de méthodologie de travail.
C’est pour présenter cette démarche et pour échanger des
réflexions que les Ceméa ont organisé une table ronde sur le
thème de l’économie solidaire.
Avec 19 autres sites en métropole, l’île de la Réunion s’est
inscrite dans une expérimentation de développement des
services de proximité. Expérimentation menée par l’ADSP
(Agence pour le développement des services de proximité)
et placée sous la responsabilité du CRIDA-LSCI (Centre de
recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie,
Laboratoire de sociologie du changement des institutionsCNRS) qui en est l’instigateur. C’est grâce à cela si des réalisations ont vu le jour dans différents quartiers de SaintDenis : le Centre de ressources du Ruisseau (crèche et halte
garderie parentale), Lantouraz Sainte-Clotilde Services (régie
de quartier des Calebassiers au Chaudron) ou encore Harmonie (association d’animation du quartier Petite-Ile qui a créé
une association solidaire). Parallèlement, en partenariat avec
Jeunesse et Sports, a été mis en place un Défa (Diplôme
d’État aux fonctions d’animation). Puis, une nouvelle initiative a été prise: l’aide à l’émergence, à la construction et à la
consolidation des services de proximité. Trois objectifs principaux y sont attelés: faire émerger chez des habitants des
projets correspondant à leurs besoins collectifs ou individuels, construire avec eux des services répondant à des
demandes et leur assurer un accompagnement susceptible
de pérenniser l’activité et de créer de l’emploi. Sur cinq sites
pilotes répartis sur l’île (Port/Possession, Saint-Denis,
Saint-André, Saint-Joseph et Saint-Pierre), une vingtaine
de projets (sports adaptés, services pour personnes handicapées, prévention routière pour les motards…) surtout collectifs ont ainsi été créés, appuyés par un ensemble de partenaires.
■ Les jeunes en errance
En 1998 le département Politiques sociales des Ceméa a continué à s’investir dans ce secteur, où les Ceméa conduisent une recherche-action depuis 1992.
Des équipes coordonnées par les Ceméa ou constituées pour partie de membres de l’Association nationale sont intervenues dans les festivals de Bourges, Annonay, Belfort,
LaRochelle et Aurillac pour y organiser des accueils destinés aux jeunes en errance et pour
poursuivre de cette façon l’accompagnement social et éducatif de ces jeunes. Accueils sur
des campings provisoires, dans des équipements sportifs, 100 à 1000 utilisateurs selon les
lieux, équipes de 10 à 30 intervenants, constituées principalement de professionnels de la
jeunesse et de l’intervention sociale.
L’organisation de ces accueils a été effectuée pour partie en partenariat avec le Centre de
soins spécialisés aux toxicomanes de Clermont-Ferrand, chargé d’expérimenter en1998
et1999, l’impact de la mise en place d’une équipe mobile de prévention et de conseil dans
les festivals où les jeunes en errance se regroupent. Les Ceméa sont les référents de cette
expérimentation pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui en est le financeur.
Des liens ont été peu à peu tissés avec des professionnels intervenant dans des structures
permanentes, Un «réseau national des professionnels errance» a commencé à être identifié,
et deux jours de rencontre et d’échange ont été organisés à Paris avec trente-cinq participants. Les thèmes de travail étaient très concrets: attitudes et responsabilités vis-à-vis des
mineurs, aides dans l’accès au logement, leurs modèles d’insertion et les notres.
L’investissement des Ceméa dans ce secteur et leur connaissance des acteurs et des questions qui s’y posent, ont amené la direction de l’Action sociale du ministère de l’Emploi et de
la Solidarité à commander aux Ceméa une étude portant sur le fonctionnement des structures
d’accueil de jeunes en rupture et en errance. Le but était de mettre à la disposition des
acteurs sociaux un repérage des pratiques et des difficultés pour les aider à s’engager plus
efficacement dans des expérimentations d’accueils. Ce rapport «Accueillir l’errance» a été
remis en novembre1998.
la lutte contre
toutes les exclusions
41
■ Dans les Dom-Tom, quatre priorités
Solidarité intra-zone
La collaboration entre les Associations territoriales Outre-mer s'est intensifiée en 1998.
C'est le cas de l'ensemble Antilles-Guyane
avec la reprise des actions initiées dans le
cadre du plan Antilles-Guyane de formation
mis en place il y a quelques années.
Il s'agit d'un véritable plan de développement
commun aux Associations territoriales qui a été
échafaudé lors d'une réunion qui a regroupé
leurs responsables en Guyane, en
décembre1998. Il s'étalera sur trois ans et
devra mobiliser des moyens propres aux trois
Associations territoriales ainsi que ceux de l'Association nationale des Ceméa dans le cadre
d'une contractualisation. Ce sera également
l'occasion pour valoriser les compétences
locales respectives des différentes équipes.
Dans l'Océan Indien, la relation entre les
Ceméa de Mayotte et les Ceméa de la
Réunion se consolide avec le soutien de cette
dernière à la préparation et à la mise en place
du premier Bapaat qu'organise l'équipe mahoraise pour 1999.
Mobilité vers l'Europe
Le rayonnement, le champ d'intervention des
Associations territoriales Outre-mer ne se
limite pas qu'à leur zone respective.
Les Ceméa de la Réunion, déjà engagés dans
les programmes Jeunesse pour l'Europe
depuis plusieurs années, viennent d'innover en
la matière en préparant pendant toute l'année
1998, huit jeunes réunionnais à partir seuls en
voyage de découverte en Grèce. Ce déplacement s'inscrit dans la suite d'une rencontre
organisée par les Ceméa avec leurs homologues italiens et qui a réuni des jeunes des
deux pays à Turin.
Les 8 réunionnais doivent être accueillis par
des jeunes grecs en janvier1999, lesquels
seront leur invités à la Réunion en mars.
Dans les Caraïbes, une formation de relais
locaux JPE a eu lieu en Guadeloupe, en septembre1998 regroupant des formateurs des
Ceméa de la Martinique et de la Guadeloupe.
Elle devrait être suivite par d'autres formations
à la préparation à l'accueil de jeunes dans le
cadre du service volontaire européen.
Inscription des Associations
territoriales Outre-mer dans la zone
• Les Ceméa de la Martinique poursuivent
leur coopération avec le Secrétariat d'État à
l'alphabétisation en Haïti. Grâce à un travail
de suivi avec différents responsables locaux,
dont les magistrats (maires) l'équipe en
charge de l'opération a contribué en 1998 à la
mise en place de 30 centres d'alphabétisation. La formation conduite par les Ceméa
martiniquais en Haïti concerne les moniteurs, les coordinateurs, les organisateurs de
formation. Les évaluations qui ont été effectuées tournent autour de la lecture et de
l'écriture.
Prochaine étape de cette action: la réalisation de la post alphabétisation. Cette intervention, soutenue aujourd'hui par la Région
de Martinique, est le prélude à la mise en
œuvre d'une coopération plus large des
Ceméa avec les autres pays riverains de la
zone Caraïbes.
• Les Ceméa de la Réunion, en relation avec
l'association Seychelloise pour la Jeunesse
et l'Animation, des Seychelles et sous l'égide
de la Ficeméa ont été les initiateurs du premier regroupement des formateurs de
l'Océan-Indien en décembre1998. Celui-ci a
eu lieu aux Seychelles et a réuni des formateurs des Ceméa (de Madagascar), des
Ceméa de Mayotte, des Ceméa de la
Réunion, de l'Association pour la Jeunesse
et l'Animation des Seychelles, un observateur des Comores (FADC), des représentants
de la Direction des Relations européennes et
internationales des Ceméa France et du Président d'honneur de la Ficeméa. Il a bénéficié
du soutien financier de la fondation communautaire de l'Océan Indien.
Face à la mondialisation et à ses effets, les
communautés tentent de s'organiser pour
trouver de nouveaux équilibres, de nouvelles
formes de résistance. Ainsi la coopération
régionale prend un sens nouveau. Cette
perspective d'intégration régionale peut
constituer un élément majeur de la structuration du monde. Les Ceméa, à leur place, souhaitent contribuer à l'emergence de ces nouvelles prise de conscience, de ces nouvelles
identités. La mobilité des cadres de jeunesse
de l'éducation constitue un levier important
pour la prise de conscience de l'appartenance à ces nouveaux ensembles.
Ce séminaire a fonctionné comme un lieu
d'échange, une bourse de mise en commun de
compétences dans la perspective de développer de nouvelles coopérations. Chacun a pu
présenter un domaine de compétence qu'ils
souhaiteraient mettre à disposition du collectif.
Ainsi les Ceméa Malgaches ont présenté un
travail sur l'évaluation en formation, l'association des Seychelles sur l'éducation des enfants,
les Ceméa de la Réunion ont sensibilisé les
participants à l'économie solidaire et à la pédagogie des activités scientifiques et techniques,
les Comores sont intervenues sur les associations villageoises.
Des projets bi ou multilatéraux verront le jour
en 1999 avec un volet particulier sur la mobilité
des jeunes, la prime enfance et la constitution
d'un fichier pédagogique d'activités sur les jeux
pratiqués dans la zone de l'océan indien.
Jeunes, emploi, insertion
• Les Ceméa de Polynésie s'investissent dans
le champ de l'insertion et de la formation à
l'animation professionnelle, sollicités par le
ministère de la Jeunesse et des Sports, ils
ont conduit plusieurs modules d'une formation d'animateurs de quartier.
• En Martinique, les Ceméa développent le
partenariat avec les communes du département et forment des bénéficiaires du CIA et
du CES. Ils travaillent à la coordination d'un
corps d'animateurs professionnels sur l'une
d'entre elles.
• À la Réunion, le programme d'aide à l'émergence, à la construction et à la consolidation
des services de proximité se poursuit, avec
l'apparition des premières structures et
actions concrètes initiées dans le secteur de
la petite enfance et du handicap, fin 1998.
• Ce type d'intervention intéresse les Ceméa
de la Guadeloupe et les élus du territoire.
Dans ce cadre, des missions ont eu lieu tant
à la Réunion qu'en Guadeloupe au cours
desquelles, des réunions de sensibilisation
ont été organisées en direction des responsables concernés. Un dossier a été déposé
sur les bureaux des collectivités locales de la
Guadeloupe, par les Ceméa pour la mise en
œuvre d'un dispositif de transfert de méthodologie d'accompagnement de projets de
services, à l'intention des porteurs potentiels
du projet.
Politiques sociales,
la place de la jeunesse
42
■ Petite enfance
Renforcer la qualité éducative
des lieux d’accueils
Les Ceméa font de plus en plus le constat suivant: au
cours des dernières décennies, les structures d’accueil
de la petite enfance se sont profondément transformées,
évoluant du lieu de garde au lieu d’éveil. Mais la crise
économique, idéologique et sociale actuelle a suspendu
cette évolution et s’amorce un retour en arrière. Les
structures tendent à se vider. Les familles aidées par les
CAF, leur préfèrent l’accueil familial plus souple des
assistantes maternelles.
Les Ceméa pour renforcer la qualité des lieux d’accueils, continuent cependant fortement à s’investir dans la formation :
• Des différents personnels des crèches, haltes garderie, en
Corse, à Claux en Isère, formation de 12 professionnels,
à Clermond-Ferrand dans la formation initiale des auxiliaires de puéricultrice, à Limoges pour 16 personnels des
crèches de la ville avec comme objectif d’acquérir des
moyens d’observation des jeunes enfants pour mieux les
comprendre et répondre à leurs besoins, en Haute-Normandie 107 personnes formées, représentant près de
1 00 0 0 heures de formation, en Pays-de-Loire, des formations pour les villes de la Roche-sur-Yon et Saint-Herblain, en Poitou-Charentes, 41 personnels des crèches
et Atsem formés pour la ville de Niort.
• Des assistantes maternelles en relation avec les collectivités locales ou les services de PMI, en Côte-d’Or, en
Loire-Atlantique, dans les Hautes-Alpes et HauteSavoie où les Ceméa Rhône-Alpes ont accueilli 418 stagiaires en formation représentant un total de 1354
journées formation, en Provence - Alpes - Côte-d’Azur,
à travers des stages «découvrir autrement les jeunes
enfants», en Poitou-Charentes, 252 assistants maternelles formées pour le conseil général de la Vienne, en
Languedoc-Roussillon, dans le Gard et l’Aude, actions à
la fois dans les formations initiales (135 personnes) et les
formations complémentaires (62 personnes).
• Des Atsem sur l’accueil périscolaire avec le CNFPT par
exemple à Bourges, dans la région de Bourgogne, en
Alsace, en Pays-de-Loire sur la formation éducative des
Atsem, en Bretagne, sur la connaissance des jeunes
enfants (146 personnes formées représentent près de
1200 journées participants), à Chatellerault. À la Martinique, les Ceméa ont formé pour la ville de Fort de
France, 110 personnes (678 journées stagiaires),
agents d’écoles maternelle.
• Des éducateurs de jeunes enfants par exemple à Poitiers
sur le thème des aménagements d’espaces ludiques, à
Toulouse pour les personnels d’un centre de loisirs petite
enfance et à la demande de la ville de Libourne (Aquitaine).
• Un colloque a été organisé à Angoulème par les Ceméa de
Poitou-Charentes à l’initiative de l’association des relais
maternels sur le thème « L’enfant et les séparations… de
zéro à quelques années ». Il a réuni 150 personnes.
Les Ceméa de Bourgogne agissent
pour la petite enfance
Organisée autour de regroupements régionaux spécifiques à
ce secteur de la petite enfance (30 personnes en mai 1998),
l’action des Ceméa de Bourgogne, a été en 1998 fortement
marquée par la mise en place d’une convention avec le service PMI du conseil général de Côte-d’Or sur la formation
des assistantes maternelles. Le nombre de stagiaires formés
par les Ceméa a été plus que doublé, ceci correspond à 1 010
personnes formées soit 3 217 journées stagiaires et près
de 20 000 heures de formation. Au delà du département de
la Côte-d’Or, les Ceméa sont intervenus en Saône-et-Loire
et dans des sessions de 2 à 8 jours pour les Atsem, agents
des écoles maternelles, à Dijon, Autun, Vesoul, Prénovel.
Un projet débuté, il y a 2 ans se poursuit également avec
l’ADMR21 et concerne la formation des personnels de huit
haltes garderies associatives. Quelques actions ont également été menées autour des temps d’accueil post et périscolaires (à Châlons sur Saône, le Creusot, Dijon…, sur l’animation des restaurants scolaires, des centres d’accueil…) et
une intervention dans un stage de formation continue des
enseignants organisé par l’IUFM de Bourgogne.
■ Mobiliser les mères pour créer
des « clos d’enfants »
Réseau africain francophone prime enfance, un partenariat pour améliorer le sort des
jeunes enfants (Unesco unité petite enfance et éducation familiale, Solidarité laïque,
Fédération internationale des Ceméa).
Qu’est ce qu’un clos d’enfants ?
S’inspirant de pratiques traditionnelles aujourd’hui abandonnées, c’est un lieu pourvu
de l’équipement minimum pour accueillir, dans de bonnes conditions sanitaires et éducatives quinze enfants de 3 à 6 ans. Les enfants sont «encadrés» par trois mères
bénévoles, se succédant chaque jour de la semaine et faisant donc partie d’une équipe
de quinze femmes (mères, grands-mères, futures mères).
En février1998, organisation d’un séminaire à Bamako: dix pays représentés. Des projets de clos en Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Mali, Niger,
Sénégal. En mars1998, ouverture du deuxième clos d’enfants à Kati (Mali).
Une action pour les enfants… Une action pour les femmes
Une formation en trois étapes est proposée aux femmes :
• Une session de base, d’une semaine, pour les quinze femmes qui vont encadrer le
futur clos.
• Un stage pratique constitué par l’encadrement du clos pendant plusieurs mois.
L’équipe des formateurs et l’organisatrice assurent un suivi sur le terrain et de plus,
toutes les cinq semaines, une réunion de travail, pendant un week-end, permet de
faire le point.
• Après le stage pratique, l’équipe des femmes se retrouve dans une session de bilan
et d’approfondissement d’une semaine.
la lutte contre
toutes les exclusions
43
■ Un engagement constant dans la santé mentale
La mission nationale Santé mentale des Ceméa s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion, contre
la marginalité et affirme le respect du sujet, y compris dans sa souffrance mentale. Elle
s’articule autour de trois objectifs : former (offre de formation), confronter (journées d’étude,
groupe de recherche), diffuser (la revue VST). Les Ceméa collaborent avec les ministères de la
Santé et des Affaires sociales (notamment sur la maltraitance à enfant) et sont en relation avec
les principales institutions spécialisées dans ce domaine : l’ANFH, la Mire, la Fédération des
Croix Marines, la Fédération française de santé mentale, l’école nationale de la magistrature,
l’ENSP, l’Unafam, le Cedep.
Les Ceméa et la recherche en santé mentale
Ils ont organisé :
• des journées de travail regroupant des professionnels de
la santé mentale sur les thème des équipes de santé mentale et de la question de l’urgence, de la politique de secteur et des urgences, de la psychiatrie aux urgences nécessités et réalités.
• plusieurs colloques en co-partenariat, notamment un
séminaire européen sur le transfert de compétences pour
promouvoir l’Advocacy en France (novembre 1998).
Les Ceméa publient la revue Vie sociale et traitements
(4numéros). Elle est diffusée à 2500 exemplaires dans les
milieux professionnels avec notamment un dossier sur Art et
Thérapie en 1998.
Les Ceméa, concepteurs et organisateurs
de formations
Les Ceméa, à travers 12 associations régionales, ont
organisé 73 stages de formation continue, pour les
acteurs de la santé mentale représentant 867 stagiaires,
soit un total de 5846 journées de formation.
L’action des Ceméa se situe dans une politique de psychiatrie
de secteur, et l’hôpital psychiatrique n’est qu’une structure
de suivi parmi d’autres. C’est dans ce cadre que sont proposées des formations dont les objectifs sont de réfléchir sur la
dimension soin, la dimension thérapeutique de chaque professionnel, la relation entre le professionnel et la personne à
prendre en charge, la notion de projet thérapeutique, ainsi
que sur les alternatives à l’hospitalisation ; mais aussi sur la
question du droit des patients, le malade mental comme personne sujet et citoyen ayant des droits et des devoirs.
Parmi les questions traitées, voici, pour illustrer ces actions,
les thèmes des stages :
• les activités dans la vie quotidienne, approche de la musicothérapie, la pratique du cheval en institution, l’utilisation
du milieu aquatique dans les institutions spécialisées, les
activités physiques en institution, la pratique d’atelier de
peinture, l’atelier conte en institution,
• la famille comme partenaire thérapeutique, l’accueil familial, la prise en charge de la personne polyhandicapée,
l’aide-soignant en thérapie, la démarche de soin, la visite à
domicile un acte thérapeutique,
• l’enfance maltraitée, violence et désespérance des adolescents, la prévention et le traitement des abus sexuels, la
prise en charge d’enfants difficiles,
• équipe et psychose, l’évaluation, l’autisme, identité et culture, l’analyse institutionnelle et le travail d’équipe, des
lieux pour la santé mentale, la connaissance de la psychiatrie, l’hôpital de jour, les structures intermédiaires…
Formations en Nouvelle Calédonie
Dans le cadre des accords de Matignon, le secteur Santé
mentale des Ceméa accompagne activement le développement de la psychiatrie de secteur en Nouvelle Calédonie, à la
demande de l’Institut de formation des personnels administratifs du territoire, ceci depuis plusieurs années.
Un «état des lieux» préalable de la prise en charge de la
maladie mentale dans et hors les murs a permis en 1997 de
constater le faible développement actuel des structures
alternatives, d’identifier les besoins en formation du personnel soignant et de proposer une politique de formation en
adéquation à la politique de sectorisation.
Le secteur Santé mentale des Ceméa est intervenu régulièrement, en 1998, dans l’organisation de stages de formation
continue destinés aux professionnels de la psychiatrie autour
des thèmes suivants: l’équipe pluridisciplinaire, les alternatives à l’hospitalisation, le projet thérapeutique individualisé,
la place de l’aide soignant dans l’équipe de soin.
■ Des formations liées aux
personnes âgées
• Les Ceméa de Lorraine sont intervenus dans des actions de formation pointues
telles que l’accompagnement de la personne en fin de vie. En 1998, ils ont conduit
4 sessions de 7 à 8 jours sur ce thème. Ce travail est mené en relation avec le
Centre régional de soins palliatifs du CHR de MetzThionville. Le Beatep option
« Animateur auprès des personnes âgées» et les sessions de formation en direction
des Agents des services hospitaliers réalisées en 1998 ont favorisé les contacts
dans les établissements et les structures d’accueil à caractère gériatrique, renforçant
l’action des Ceméa dans ce secteur.
• L’hôpital Pasteur de Poitiers à sollicité les Ceméa pour former les personnels de son
centre de gérontologie sociale, l’objet de la formation était d’apporter des aides techniques et méthodologiques pour mettre au point un programme d’animation avec les
patients.
• Les Ceméa de Guyane ont formé 15 personnes pour l’animation au quotidien avec la
personne âgée.
• D’autres actions sur la vie quotidienne des personnes âgées ont eu lieu en Pays-deLoire et en Languedoc-Roussillon.
44
L
es associations se sentent concernées à plus d’un titre
par la construction européenne et la solidarité
internationale. Les Ceméa souhaitent contribuer à
l’émergence d’une Europe sociale, de pratiques de
solidarité internationale qui placent le citoyen au cœur de
ces préoccupations. Le devenir de l’Europe, l’évolution du
monde concernent toutes les associations et pas
seulement celles dont la vocation serait exclusivement
européenne et internationale quelles que soient leurs
missions.
En tant que mouvement d’éducation, organisme de
formation de formateurs, les Ceméa ont multiplié les
actions permettant une implication réelle de leurs militants
par la mobilité en Europe et dans le monde, par de
nombreux accueils en France. Une vigilance particulière a
été apportée à la place des jeunes.
Notre volonté pour que se renforce une coopération de
société à société, a conduit notre équipe nationale à
apporter un soutien particulier aux équipes régionales dans
la conduite de leurs actions. Ainsi par exemple, les Ceméa
du Nord Pas de Calais sont impliqués dans une coopération
avec des ONG sud Africaines, les Ceméa de Picardie avec la
Roumanie, les Ceméa de Haute Normandie avec le Maroc,
les Ceméa de Rhône Alpes avec le Burundi, les Ceméa de
Bretagne ont accueilli des jeunes animateurs de la ville de
Tchéliabinsk (Oural), les Ceméa de Poitou-Charentes des
jeunes aux Francofolies de La Rochelle…
La construction européenne, la solidarité
■ La coopération et la solidarité avec les pays
d’Europe centrale et orientale (les PECO)
L’année 1998 aura été marquée par le lancement de l’élargissement de l’Union européenne et par plusieurs manifestations
françaises pour faire le point sur la coopération et la solidarité avec les PECO.
Depuis le début des années 1990 les Ceméa ont développé ou renforcé leur coopération en Roumanie, en Pologne, en
Hongrie, en République Tchèque et dans bien d’autre pays.
En appui à l’organisation de la société civile dans le domaine des vacances et des loisirs, les Ceméa ont contribué en 1991
à la constitution du réseau EAICY… (European Association for the Leisure Time Institutions of Children and Youth)
association européenne de droit Tchèque. Ce réseau regroupe une quarantaine de partenaires issus de grandes villes
européennes de 18 pays. Il s’est donné pour mission de travailler ensemble aux problèmes concernant la jeunesse et la
pédagogie du temps libre, développant l’idée que les espaces périscolaires peuvent constituer des lieux importants pour
l’apprentissage de l’autonomie, de la responsabilité et de la citoyenneté. Ce sont des lieux culturels et éducatifs
participant pleinement à l’éducation de la jeunesse. Ainsi avec la Fi-Ceméa, Eurojeunesse 2000 et EAICY les Ceméa sont
structurés pour être actifs en Europe.
Une formation pour des animateurs à Tchéliabinsk
(Russie, Oural du sud)
Cette formation de type BAFA, encadrée par trois
formateurs français des Ceméa de Bretagne a
préparé les stagiaires russes à encadrer des
enfants français en France. Elle s’est déroulée
dans les locaux de l’Université pédagogique et
s’est adressée aux élèves professeurs de français
volontaires des 3e et 4e années. Vingt-huit stagiaires ont participé au stage. Nous avons
apporté un grand soin aux travaux par petits
groupes sur la vie quotidienne et sur la vie collective au centre de vacances. C’est bien dans ces
domaines qu’existe le choc des cultures. Les stagiaires cherchent à comprendre, ils adhèrent aux
idées mais il faudra le vécu avec les enfants pendant le séjour pour se déterminer complètement.
L’ambassade de France a offert la possibilité d’accueillir dix stagiaires pendant l’été en France. Les
étudiants russes avaient environ vingt ans. Ils
avaient déjà encadré 2 ou 3 centres de vacances
en Russie puisque cela est obligatoire dans leur
formation d’enseignant. Pour une première expérience en France, nous leur avons proposé des
séjours avec des enfants de 6 à 12 ans.
Cet aller-retour entre formation théorique et stage
pratique est fondamental. Les stagiaires ont parfaitement compris le sens de la formation.: «On
ne forme pas les gens, on leur permet de se former. C’est-à-dire qu’au fur et à mesure qu’ils font
de nouvelles acquisitions, souvent à travers l’expérience personnelle, ils se construisent les outils
pour faire de nouvelles acquisitions: ils apprennent à apprendre se situant ainsi dans une perspective de formation permanente tout au long de
la vie».
De retour au pays les dix animateurs se sont
davantage impliqués dans l’activité de l’association Initiatives dont la mission est de faire émerger des projets des différents quartiers de la ville
dans le domaine des loisirs et des échanges avec
les jeunes étrangers.
Une coopération dans
le domaine de la jeunesse
en Hongrie
Les événements politiques intervenus à la fin des
années quatre-vingts ont déstabilisé l’ensemble
des organisations de jeunesse laissant parfois le
champ libre à d’autres acteurs. En 1998, une
coopération s’est renforcée entre les Ceméa et
une nouvelle association hongroise Zabhegyezo
(association d’animateurs d’enfants) dont le siège
est à Budapest, sur la formation d’animateurs.
Pour beaucoup, la formation est interne aux organisations sans cadre législatif. Le modèle de formation des animateurs de jeunesse en France
pour des volontaires, intéresse particulièrement
nos partenaires. Sans faire un transfert direct
d’un modèle, ce sont les principes fondamentaux
du dispositif de formation qui intéressent nos partenaires Hongrois comme d’ailleurs les Russes et
les Sud-Africains.
L’association Zabhegyezo qui forme aujourd’hui
ses propres animateurs d’enfants et de jeunes
(200 à 250 jeunes bénévoles formés annuellement), établit des coopérations avec d’autres
organisations formatrices pour créer un système
national de formation. Cette démarche pourrait
permettre d’élargir leur structure de formation
pour s’ouvrir à des jeunes d’autres associations
ou à toutes personnes intéressées par la formation d’animateur. Une méthodologie de la formation d’animateur devrait voir le jour.
45
■ Activités franco-allemandes et trinationales
En 1998, 10 stages et rencontres, soutenus par l’Office
franco-allemand pour la jeunesse, ont eu lieu en France et
en Allemagne, totalisant 1 000 journées-stagiaires : des
rencontres culturelles de jeunes autour du théâtre (à Avignon) ou de la musique (à LaRochelle), des rencontres de
jeunes inscrits dans des dispositifs d’insertion avec les
Ceméa Ile-de-France et du Languedoc-Roussillon, un
stage de formation à la pédagogie de l’interculturel avec les
Ceméa de Picardie.
Du 25 au 30octobre 98 s’est déroulé à Hambourg un
stage sur la place des femmes dans la société. Il s’agissait
de la deuxième phase d’un projet commencé à Montpellier
en 1997. Des visites de structures (centre social ou centre
de formation aux métiers techniques pour des jeunes
femmes) et des services de l’administration (service jeunesse, bureau pour l’égalité des droits des femmes), des
rencontres avec des femmes, ont mis en lumière les
grandes différences entre la France et l’Allemagne en ce
qui concerne le travail des femmes, les rôles respectifs des
parents et de l’État ou de la collectivité dans l’éducation des
jeunes enfants, la représentation des femmes au niveau
politique, etc. Deux conceptions différentes qui s’expliquent culturellement et historiquement et qui pourraient
aussi apprendre l’une de l’autre.
internationale : « une affaire de citoyen »
Réseaux Europe
1998 a vu la création de la lettre d’information des membres
des réseaux Euro Jeunesse 2000 et Ceméa avec le soutien du
budget général des Communautés européennes.
« L’espace européen est de plus en plus présent dans notre vie
quotidienne. C’est une dimension que nous devons apprendre
à mieux intégrer dans notre action. Parce que nous voulons
une Europe des citoyens, une Europe de la connaissance et du
développement culturel, une Europe sociale moins inégalitaire,
nous nous devons d’agir. Agir, c’est faire connaître nos analyses et nos propositions, c’est développer des projets qui
transforment les pratiques sociales et éducatives. Cette lettre, qui paraîtra 6 fois par an,
doit contribuer à faire circuler l’information, à susciter des actions, à construire du
réseau… en un mot, à donner un peu plus de sens à l’Europe à laquelle nous aspirons. »
Lettre infos no 1 octobre 1998
Des camps de vacances de langue
française en Roumanie
Depuis 5 ans, sur la base d’un partenariat entre le ministère
de l’Éducation roumain et le service culturel de l’ambassade
de France, les Ceméa se sont associés avec les Francas et
Léo Lagrange afin que des animateurs français partent en
Roumanie pour intervenir sur des camps de vacances
accueillant des enfants Roumains, et qui ont pour but l’apprentissage et le perfectionnement de la langue française.
L’objectif est d’accompagner le développement de formation
d’animateurs en Roumanie afin que se démultiplient les
centres de vacances et que le public d’enfants accueillis
s’élargisse vers les milieux populaires.
■ Quelques chiffres
En 1998, les 150 militants d’une quinzaine d’associations territoriales des Ceméa de métropole et des
départements et territoires d’Outre-mer se sont impliqués soit en missions dans 20 pays à l’étranger, soit
en accueil de délégations en France.
Ce travail européen et international correspond le plus
souvent à des programmes pluri-annuels.
En ce qui concerne l’accueil de jeunes étrangers lors
de manifestations culturelles à Bourges, à
LaRochelle, à Avignon ou Arles… ce sont plus de
1600 journées d’accueil en France à la découverte de
pratiques culturelles et de la francophonie qui ont été
réalisées.
■ Service volontaire
européen (SVE)
Après une période de 2 ans d’action pilote, le programme SVE
grandeur nature se met en route. Depuis septembre 1998, 16
volontaires alsaciens ont été « envoyés » par les Ceméa d’Alsace, pour des périodes de 6 mois à un an, en Allemagne, au
Royaume-Uni, en Irlande, en Grèce, en Espagne, en Italie, en
Autriche et en Suède.
Le premier bilan des volontaires revenus a eu lieu en
décembre1998. Les Ceméa sont aussi chargés de les aider à
se réinsérer dans la société française, et à valoriser leurs
acquis.
Séminaires de préparation à l’envoi, séminaires socio-linguistiques se sont succédés en 1998 dans plusieurs régions
(Languedoc-Roussillon, Picardie, Alsace…), cela a représenté plus de 1000 journées de formation.
En Afrique du Sud, l’éducation à la citoyenneté, à la démocratie,
une préoccupation commune, hors de l’école, comme dans l’école
Les Ceméa du Nord - Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes
avec d’autres partenaires français (Gref, Léo Lagrange, Club
Unesco, Ansha…) sont investis depuis deux ans dans un programme d’appui aux ONG sud-africaines (Idassa, NBI…) sur
l’éducation à la citoyenneté.
Cette coopération permet de mettre en œuvre des processus
de travail se démarquant des visions classiques de transfert,
ou de réciprocité. En effet une part importante de cette
coopération se passe en France par l’accueil de responsables
d’ONG et de programme communautaire d’éducation.
L’objectif visé est de permettre de développer la capacité à
coopérer entre tous les acteurs concernés pour favoriser
l’évolution qualitative de l’ensemble de la communauté éducative et l’implication de ces différents acteurs - représentants associatifs de la communauté, représentants du
monde de la production, parents, apprenants, usagers,
enseignants, animateurs, administration… dans une
démarche de coéducation (prise en charge collective de
l’éducation dans son ensemble).
46
F
estival d’Avignon, Printemps de Bourges, Théâtre de
rue à Aurillac, Eurockéennes à Belfort, Francofolies à
La Rochelle, Théâtre à Blaye, États généraux du
documentaire à Lussas…
Sur tous ces lieux, en partenariat avec les directions de ces
festivals et les collectivités locales, les Ceméa créent des
dispositifs d’accueil pour rendre ces manifestations
accessibles au plus grand nombre, favoriser la rencontre
avec les œuvres et les artistes et soutenir les pratiques
amateurs.
Ces chantiers sont animés par des équipes nombreuses (de
50 à 140 personnes sur chaque festival) aux compétences
variées, issues des associations régionales des Ceméa
(Auvergne, Franche-Comté, Poitou-Charentes, Aquitaine, et
Rhône-Alpes), des groupes nationaux de recherche et de
diffusion : danse contemporaine, jeux et théâtres,
médiation culturelle, cinéma, audiovisuel et
communication.
Ils ont été préparés tout au long de l’année 1998 à travers
des séminaires de formation, des ateliers de pratiques et
des espaces de réflexion.
Démocratiser l’accès aux pratiques culturelles
■ À Lussas, mobilisation sociale, culturelle
et, documentaires
■ Les Ceméa à Aurillac,
un ancrage fort et
diversifié
En Ardèche, les Ceméa accompagnent ce festival devenu
l’une des références du film documentaire en France,
autant par la convivialité de son accueil que par la qualité
de la recherche cinématographique.
Le projet des Ceméa conduit par l’association régionale d’Auvergne (140 membres actifs mobilisés) est articulé autour de
plusieurs dispositifs :
• la gestion de l’accueil des festivaliers dans trois centres
(lycées Monnet, Cortat et lycée Agricole). Malgré cette
année une baisse de la fréquentation, ces centres sont la
clés de voûte de l’accessibilité à un large public au festival,
ils intègrent tous un projet d’accompagnement du spectateur. 795 personnes ont été accueillies, ceci correspondant à 2889 nuitées et 2720 repas servis pour les
troupes de théâtres.
• l’animation d’un centre de loisirs pour les enfants pendant
le festival au cœur de la ville d’Aurillac. Le projet, soutenu
par la Caf, répond à l’attente des parents investis sur le festival (commerçants, festivaliers, acteurs, personnels
Ceméa…) et à celle de rendre accessible le festival à des
enfants de 3 à 12 ans et de répondre à différents besoins
de parents (ouverture sur 4 jours de 10heures à minuit) 65 enfants ont été accueillis.
• l’accueil de stages de formation liés à l’animation volontaire
(BAFA) ou professionnelle (Beatep pratiques culturelles).
• les rencontres «théâtre de rue-jeunes», participation de
nombreuses troupes du off, rencontres entre les jeunes et
les troupes, après les spectacles…
• un lieu central d’animation, à travers les rendez-vous «le
festival face à vous» ou les rencontres «public troupes»,
ce lieu a joué un rôle important, lieu de convivialité, lieu ressourçant, pour un nombre de personnes important mais
sans engouement excessif.
• le dispositif accueil précaire et «jeunes en errance». Dans
le cadre d’un partenariat Ceméa - Maire d’Aurillac, 35 personnes ont accueilli environ 2000 personnes par jour et
4000 environ la nuit (29250 nuitées au total) et mené
un travail de prévention et d’accompagnement social et
éducatif auprès des jeunes.
Du 16 au 22août 1998 s’est déroulée à Lussas (Ardèche) la
xe édition des États généraux du film documentaire. Depuis
près de huit ans, les Ceméa accompagnent cette manifestation. Cette année encore, ils y étaient présents.
• En y assurant l’accueil (l’association des Ceméa de RhôneAlpes, par l’implication de 14 personnes, animent les
espaces d’accueil, s’occupent de la diffusion des informations, gèrent la billeterie, la régie en salle et les navettes de
transport).
• En organisant le séminaire sur la diffusion documentaire
(Association nationale Ceméa) et en développant leur présence institutionnelle.
On n’est pas à Lussas simplement dans un festival de
cinéma. On est d’abord dans les États généraux du film documentaire. États généraux signifie d’abord état des lieux. Mais
états généraux signifie aussi une confrontation. C’est-à-dire
un état collectif et une forme de mobilisation sociale et culturelle sur les fondements de notre société dont le cinéma
documentaire serait plus ou moins le témoin. De plus en plus
le documentaire à Lussas consacre une large part de sa programmation à l’international. De nombreux films programmés
à Lussas touchent de près les chantiers internationaux des
Ceméa. Cette faculté du documentaire à nous rapprocher du
lointain ou au contraire à nous distancer du local, pose bien
sûr, la question de savoir ce qu’il déclenche chez le spectateur, «devenu grand public» depuis l’extension du documentaire sur les chaînes de télévision.
47
■ Hommage à Paul Puaux
Le matin du dimanche 27décembre, entre Noël et le Nouvel an, notre
ami Paul Puaux, président en exercice de l’association Centre de Jeunes
et de séjours du Festival d’Avignon, principal collaborateur de Jean Vilar
de 1963 à 1971 et, à la disparition de celui-ci, responsable du Festival jusqu’en 1979, ne s‘est pas réveillé: il venait de mourir dans son appartement d’Avignon.
Son parler vrai, sa probité, et son vécu faisaient de lui un individu exceptionnel, une balise morale dans ce milieu culturel souvent trop sensible
aux opportunités. Les principes auxquels il se référait étaient simples et
clairs, et au delà de l’admiration et de l’estime qu’il suscitait, en ramenant
à l’essentiel, il communiquait, le devoir de refuser les petits arrangements,
les complaisances financières et les « magouilles », l’envie de résister,
d’agir et de trouver les moyens d’être un peu plus humain… Fier de rappe-
ler son passé de « petit instituteur » et d’instructeur des
Ceméa (alors qu’il avait été par ailleurs président du
conseil d’administration de l’Opéra), et qu’il avait côtoyé la
plupart des artistes, des créateurs, des « politiques » chargés de la culture et des responsables associatifs de ces
cinquante dernières années. C’était quelqu’un qui aimait
rencontrer les autres, leur parler et qui, fabuleux « médiateur » avant l’heure, aimait faciliter et provoquer des rencontres, présenter
des gens, créer du lien, partager, découvrir avec eux…
Comme il nous l’indiquait très récemment il nous faudra «prendre la
relève», en continuant de porter des questions essentielles comme
l’éthique dans l’éducation, le militantisme culturel, les valeurs laïques de
tolérance, la démocratisation culturelle…
« accompagner » les nouveaux publics
■ Soutien aux pratiques amateurs et itinéraires du spectateur
Au Festival d’Avignon
991 personnes représentant 6926 journées festivaliers
ont été accueillies dans les séjours culturels réalisés en
juillet1998, adolescents de 13 à 18 ans, jeunes adultes de
18 à 25 ans, adultes de toutes origines sociales et de 27
nationalités (136 jeunes ont été acceuillis dans le cadre de
rencontres internationales)
Au delà d’un accueil convivial et d’un accès privilégié aux
spectacles, tous ont pu s’investir dans des ateliers pratiques
d’initiation théâtrale (jeu théâtral, écriture, danse…) et dialoguer avec les équipes artistiques dont ils ont vu le travail sur
scène.
Ce va-et-vient entre expérience personnelle, même
modeste, et rencontre avec les œuvres constitue la base
d’une dynamique d’ouverture et de participation à la vie culturelle qui donne sens au mouvement d’éducation populaire
Ceméa.
Le soutien aux pratiques amateurs s’est traduit en Avignon
par la réalisation de deux projets particuliers :
Proposition d’un séjour adolescents «Réalisation de spectacle».
Durant 3 semaines, 28 jeunes de 15 à 17 ans se sont lancé
dans la création d’un spectacle théâtral et d’une comédie
musicale. Ces réalisations ont été présentées au public en
fin de séjour.
Organisation de la rencontre «Théâtres en Amateur »
Huit troupes « amateurs » représentant 70 personnes ont
présenté leur travail théâtral, échangé sur leurs pratiques, et
rencontré les nombreux professionnels présents en Avignon.
Partenaire du Festival d’Avignon, les Ceméa ont co-produit
deux initiatives destinées à former et informer le public.
La réalisation d’un ouvrage «pédagogique» sur la programmation: «Les clés du festival» éditions Actes Sud - Papier.
L’accueil d’un «Spectacle - Démonstration» sur l’Opéra de
Pékin permettent d’accéder aux codes de cette forme très
ancienne de théâtre.
Au Printemps de Bourges, un projet
multiforme pour les jeunes
1183 personnes ont été reçues, représentant 2488 journées festivaliers dans les trois centres d’accueil mis en place.
L’action des Ceméa sur le « Printemps» s’est également traduite par :
• Ouverture d’un «Espace Loisirs enfants» recevant les
enfants de 4 à 12 ans.
• Gestion d’un self - restaurant au centre du festival.
• Animation de rencontres artistes - enfants dans le cadre
de la programmation «Jeune public» du festival.
• Mise en place d’un lieu d’expression et de rencontre pour
les jeunes: «l’échangeur» permettant, de présenter des
réalisations préparées dans les ateliers des centres d’accueil (son, percussion, danse, maquillage…), de découvrir
des groupes musicaux hors programmation officielle, de
rencontrer une personnalité du monde du spectacle.
Chaque soir, 250 jeunes ont participé à ces rencontres.
■ Les Ceméa aux
Francofolies de La Rochelle
720 personnes y ont été accueillies, représentant 2332 journées festivalières.
Deux sites en lycée ont été mis en place.
Ces lieux de vie sont animés et conviviaux,
ils proposent, sous diverses formes, des
relations avec le monde artistique (visite de
balances, rencontre avec des artistes…).
Un centre de loisirs «Enfants des festivaliers» est situé au cœur du festival, ainsi
qu’un lieu de restauration du soir.
En partenariat avec la municipalité de
LaRochelle, les Ceméa ont également mis
en place un espace de camping pour
mineurs en séjour déclaré Jeunesse et
Sports (250 places, animation par une
équipe, accompagnement des projets des
groupes). Ce site complète le dispositif
général d’accueil temporaire «Jeunes en
errances et accueil des familles».
Dans le cadre des rencontres internationales, 42 jeunes adultes de 23 nationalités
différentes se sont rencontrés durant 10
jours autour de la culture française et plus
particulièrement de la chanson française. En
partenariat avec l’équipe de Jean Louis Foulquier pour l’accueil de « L’échappée Belle»,
100 jeunes de banlieues ayant un projet
autour de la communication et des spectacles (journal, vidéo, danse, expression,
tag…), ont été accueillis sur le festival. Dans
le cadre d’un échange franco-allemand-polonais, 36 jeunes de 18 à 20 ans (12 Français, 12 Allemands, 12 Polonais) se sont
rencontrés sur le festival en croisant leurs
regards de vidéastes amateurs.
L’ensemble de ces activités a été animé par
70 membres actifs des Ceméa du PoitouCharentes.
48
P
ublier est, pour les Ceméa, une nécessité permanente.
Pour diffuser leurs propositions, leurs actions et en
décupler l’impact, les Ceméa mobilisent autour d’elles
les publics concernés en s’adressant à eux. « Publier et
donc laisser trace, au cœur du débat public, est essentiel
pour la démultiplication et la reconnaissance des travaux
des Ceméa ».
Chaque année, les Ceméa produisent, conçoivent et
éditent, par leurs propres moyens ou en partenariat,
diverses publications destinées à des publics larges.
Il s’agit aussi bien de revues que de films, de livres que de
documents pédagogiques. Ces outils contribuent à la
réflexion, à l’innovation dans le champ de l’éducation, de la
culture, de la santé et de l’action sociale. En 1998, les
éditions Actes Sud, Retz, Milan ont travaillé avec les
Ceméa. Un travail spécifique a également été engagé avec
RFO pour mettre en place un magazine sur les initiatives
des jeunes. Le projet avance et devrait se concrétiser en
1999 notamment à La Réunion.
Des idées à diffuser, l’action des Ceméa, c’est
■ Trois revues
Vie Sociale et Traitements
C’est la revue du champ social et de la santé mentale des Ceméa. Chaque numéro compte
44 pages. Quatre numéros ont été édités en
1998. Cette publication participe activement à la
recherche et à l’innovation en santé mentale et
dans le champ social. Son tirage, en 1998, a été
de 3 000 exemplaires pour 2500 abonnés environ.
Structurée autour de dossiers, la revue a traité,
en 1998, des thèmes suivants :
• « Accueil familial thérapeutique» (janvierfévrier-mars),
• « Médiations et territoires» (avril-mai-juin),
• « Fernand Deligny» (juillet-août-septembre),
• « Art et thérapie» (octobre-novembredécembre).
Les dossiers des Cahiers de
l’animation Vacances-Loisirs
Dans le prolongement de la revue, la direction
des publications des Ceméa a mis en place une
nouvelle collection. Quatre titres en 1998, ont été
diffusés auprès des animateurs et des directeurs
de centres de vacances et de loisirs: les centres
de loisirs, les vacances collectives d’adolescents,
l’animateur en centre de vacances, accompagner
l’expression.
Les Cahiers de l’animation
Vacances Loisirs
Cette revue (42 pages), est spécialement destinée aux animateurs et directeurs de centres de
vacances et de loisirs.
Son contenu s’adresse également aux enseignants qui préparent une classe de découverte.
Elle comporte quatre numéros par an, son tirage,
en 1998, a été de 20000 exemplaires par
numéro, pour 18000 abonnés environ.
Chaque numéro a proposé des fiches d’activités,
des conseil techniques et a présenté des informations sur la connaissance des publics, ainsi
que des comptes rendus d’expériences variées.
Différents sujets de réflexion sont régulièrement
abordés pour permettre de préparer son séjour et
de se préparer à travailler avec des enfants :
rythmes de vie, structuration de la vie collective,
vie de groupe, etc.
Les Cahiers de janvier1998 titraient sur «Education à l’environnement». Le numéro d’avril sur
« L’animateur en centre de vacances», celui de
juillet sur «A nous les vacances ! » et enfin celui
d’octobre avait pour thème «Accompagner l’ex pression».
49
Les documents de
Vers l’Éducation Nouvelle
Ces documents thématiques permettent
d’amplifier la diffusion des réflexions et
propositions des Ceméa dans la domaine des
politiques éducatives. Trois documents ont été
conçus et diffusés en 1998, il s’agit d’une
nouvelle collection.
Violence à l’école, enjeux de société ; travail en
équipe ; multimédia, école et société.
aussi des publications écrites et audiovisuelles
Vers l’Éducation Nouvelle
Revue destinée à tous les acteurs qui se préoccupent d’éducation, elle aborde les grandes questions liées à l’enfance, la jeunesse, les pratiques
éducatives et culturelles, en crèche, à l’école,
dans le quartier, en milieu rural… Elle traite de
l’évolution des politiques éducatives, valorise les
pratiques innovantes et soutient la création vraie.
VEN est tiré à 3500 exemplaires, comporte 2500
abonnés et est lue par plus de 10000 personnes.
Chacun des cinq numéros diffusés, en 1998,
abordait un thème particulier :
• Violences, société et école
Les manifestations de violence en milieu scolaire prennent actuellement des formes différentes et diversifiées, selon les lieux et les
publics qui doivent interroger les acteurs du
système éducatif. Éric Debarbieux en fait l’analyse à partir d’une double entrée: la délinquance, mais aussi les incivilités.
• Pour l’éducation populaire
L’éducation populaire s’interroge sur son
avenir: un équilibre entre une mobilisation
contre toutes les formes d’exclusion et la formation tout au long de leur vie de ceux et celles
qui peuvent profiter des temps libérés.
• Vacances collectives d’enfants
et d’adolescents en l’an 2000
Si les centres de vacances et de loisirs continuent de remplir une fonction sociale et éducative de premier plan, ces temps de vie exceptionnellement riches, encadrés par des animateurs volontaires se trouvent placés face à des
enjeux économiques et politiques qui les
dépassent. Quatre grands organisateurs
confrontent leurs analyses.
• Travail en équipe, groupe au travail
L’appréhension du travail en équipe confronte à
au moins deux ordres de discours: celui des
valeurs et celui de la pédagogie. La notion de
travail en équipe recouvre un vaste champ de
pratiques diverses aux objectifs distincts, non
exempts de confusion entre finalités et
moyens. Y a t-il une plus-value du travail en
équipe? Pour qui ?
• Multimédia, école et société
Quelle place centrale doivent occuper les principaux acteurs du système éducatif dans le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication? Quels
enjeux pour l’école en particulier? Le multimédia peut être porteur de nouvelles modalités
d’apprentissages scolaires et permettre aux
jeunes générations de voir l’avenir sous l’angle
de la réussite, mais il faut également garder un
regard critique face à ces innovations technologiques pas nécessairement synonymes d’innovations pédagogiques.
➧
Des idées à diffuser,
l’action des Ceméa
50
■ Questions d’éducation, une nouvelle collection
Cette collection est le fruit d’une forte collaboration
entre les Éditions Milan et la Ligue de l’enseignement,
les Francas et les Ceméa. Ce travail traduit la volonté des
trois associations d’amplifier l’influence des idées du
monde laïque, dans les débats actuels de société, sur
l’éducation, l’enfance et la jeunesse. Il s’inscrit dans une
démarche plus globale de réflexions et d’actions communes entre associations et médias.
Les évolutions permanentes de notre environnement ont, ou
auront, des répercussions sur la vie quotidienne des enfants
et des jeunes, sur leur éducation, sur leur capacité à s’insérer dans la société, à devenir des citoyens actifs.
Économie en transition, crise politique, ruptures culturelles,
mutations technologiques… ou encore situations familiales
diversifiées, modifications des rythmes de vie, impact de la
télévision… autant d’éléments qui nous concernent, soit à
titre de citoyen, soit dans notre rôle de parent, d’enseignant,
d’animateur, de responsable associatif ou syndical, d’élu
local…
• Comment mieux comprendre les causes de ces
évolutions ?
• Comment en apprécier les conséquences, en particulier
sur la vie des enfants et des jeunes?
• Pour rechercher une complémentarité entre les différents
acteurs et mettre en cohérence l’ensemble des influences
éducatives, sur quoi peut-on agir, comment et avec qui ?
Ces différentes questions sont abordées en s’appuyant, de
manière complémentaire, sur le débat d’idées qui anime en
permanence nos associations, sur notre expérience de terrain, en référence à nos valeurs communes: les droits de
l’homme et de l’enfant, la laïcité, l’égalité des chances, l’éducation nouvelle…
Il s’agit de mettre à la disposition des lecteurs (parents, élus,
éducateurs…) des informations, des repères, des ressources… ou des réflexions :
• permettant à chacun une prise de conscience et une mobilisation sur des questions relatives à l’enfance et à la jeunesse;
• donnant, pour le domaine abordé, des éléments pour argumenter ou plaider la cause de l’enfance et de la jeunesse,
pour alimenter le débat civique, à son niveau d’action ou de
responsabilités (dans une commune, une association de
parents, un comité d’entreprise, un établissement
public…).
Du temps à ménager,
quels rythmes pour
les enfants
et les jeunes ?
Territoires à vivre,
quels aménagements
pour les enfants
et les jeunes ?
Lutter contre un
monde inégal, parti
pris pour une
humanité solidaire
Robert Penin, 144 pages.
Sophie Genelot, 158 pages.
Thérèse Pujolle, 144 pages.
Sont abordées tout d’abord les
influences qui ont modifié les temps de
vie et la question des rythmes biologiques, psychologiques et sociaux des
enfants. La seconde partie de l’ouvrage
s’intéresse aux finalités, à comment
construire un projet d’aménagement
du temps et aux rôles des différents
partenaires. La préface est signée
Roger Bambuck, ancien ministre de la
Jeunesse et des Sports.
Cet ouvrage en trois parties traite la
question de l’aménagement du territoire à l’échelle des enfants. Sont abordées l’importance de la notion de territoire et les conséquences des modifications de ses limites. L’auteur développe ensuite les différentes étapes de
l’aménagement et met en avant les
divers intervenants. Enfin, sont proposés de nombreux éléments de réponse
pour une méthodologie de l’action. La
préface est signée par Paul Chemetov,
auteur de nombreux ouvrages sur la
ville, les banlieues et l’architecture.
Cet ouvrage est un manifeste pour la
solidarité. L’auteur, dans un premier
temps, nous propose quelques repères
historiques afin de mieux comprendre
comment s’accomplit la mondialisation
commerciale et industrielle. Sont abordées également les premières formes
de solidarité internationale. Suivent un
état des lieux de la crise de la démocratie à l’échelle de la nation et des propositions pour agir pour une plus grande
solidarité de proximité et internationale. La préface est signée par Jacques
Pelletier, médiateur de la République.
c’est aussi des publications
écrites et audiovisuelles
51
■ Une nouvelle collection de fichiers pédagogiques
Les Ceméa ont conçu une nouvelle ligne éditoriale de fichiers pédagogiques pour tous les animateurs et éducateurs. Chaque fichier est composé d’un
ensemble de propositions, de construction de jeux ou d’activités et d’un livret pédagogique contenant réflexions, conseils et démarches pour mettre en
œuvre l’activité correspondante avec des enfants.
Trois titres ont été conçus en 1998
Jeux en piscine
Cerfs-volants
Jeux chantés
Conçu par les Ceméa d’Ile-de-France.
Conçu par les Ceméa de Haute-Normandie.
Accompagné d’un CD audio
Conçu par les Ceméa de Lorraine.
Aborder le milieu aquatique de manière ludique et
originale, appréhender l’eau autrement, accompagner l’enfant dans l’activité, tels sont les enjeux
de ce fichier.
Composé de trente et une fiches de jeux et de
leurs variantes testées en piscine, ce fichier
s’adresse à tous : enseignants, éducateurs, animateurs, parents… Il permet d’encadrer des
groupes d’enfants ou d’adolescents dans le cadre
d’un projet d’activité en piscine.
Il s’accompagne d’un livret, fruit d’une expérimentation et d’une réflexion menées par un
groupe d’activité et de recherche au sein des
Ceméa. Cette réflexion approfondie sur l’encadrement des activités en piscine prend en compte la
prévention et les règles de sécurité liées au
milieu, tout en réinventant la piscine comme un
véritable espace de jeu collectif.
Si le développement de la pratique du cerf-volant
s’est accompagné de publications variées et souvent de qualité, il manquait de toute évidence un
ouvrage pédagogique à destination des animateurs, des parents, des enseignants. La dernière
publication des Ceméa sur ce sujet intitulée
« dans le vent» datait de 1979 et demandait une
actualisation, malgré son succès.
Ce fichier est le fruit d’une longue et importante
expérience collective. Les 24 modèles présentés
ont été soigneusement choisis, et font l’objet
d’une progression favorisant de multiples projets.
Des fiches de fabrication, claires et colorées,
accompagnées d’un livret pédagogique pour permettre au lecteur une mises en place autonome
de l’activité. Les dimensions culturelles, créatrices, techniques et sportives ont été mise en
valeur pour le plus grand plaisir de chacun.
La pratique des jeux chantés s’est accompagnée
de publications diverses mais sans nécessairement de réflexions pédagogiques.
Le présent ouvrage, fruit d’un long travail collectif,
comporte un compact disque, des fiches et un
livret pédagogique.
Les 50 fiches présentées ont été choisies, en
favorisant la diversité des types de jeux chantés.
Des fiches claires, colorées, avec les informations
nécessaires permettant à l’adulte de se composer rapidement un répertoire qui tient compte de
l’âge des enfants, de la taille du groupe, du lieu de
pratique et du temps réservé à cette activité.
Le CD audio de grande qualité musicale a été réalisé par le groupe «Marchand de sable» et coproduit par MDS production et les Ceméa.
Des idées à diffuser,
l’action des Ceméa
52
■ Production et diffusion de films
Les Ceméa produisent ou coproduisent des films documentaires, des magazines dans des perspectives de débats, propres à
faire rebondir des pratiques sociales et à introduire l’image comme élément de culture et d’éducation, de recherche et d’action.
Les Ceméa diffusent une collection de cassettes vidéos sur l’éducation, l’école, l’enfance, les loisirs, la jeunesse, l’insertion et
le développement local, la santé et le troisième âge. En 1998, plus de 2500 cassettes ont été diffusées.
Trois films produits en 1998
Le bus dans ma cité
Produit par la Direction de la Communication et des Publications des Ceméa,
les Ceméa du Centre, la Semtao
(Société d’économie mixte des transports de l’agglomération orléanaise) et
la Caisse d’allocations familiales du
Loiret. Durée: 30 minutes.
Depuis une dizaine d’années les transports urbains sont l’objet de manifestations de violence. De l’incivilité, aux
injures, en passant par les jets de
pierre, toutes les grandes agglomérations ont été touchées par ce phénomène qui débouche souvent sur l’immobilisation de leurs réseaux de transport.
En 1996, la délégation interministérielle à la ville (DIV) lançait un appel à
projets, auprès des sociétés de transport. Le projet de la Semtao, lauréat, a
été inscrit dans le contrat de ville. Il
visait la mise en place d’un atelier
théâtre et d’un atelier bande dessinée
sur le quartier de l’Argonne à Orléans.
Ce projet a été piloté par les Ceméa du
Centre.
Depuis la détermination des thèmes et
leur mise en jeu, l’initiation des jeunes
au jeu dramatique, jusqu’au spectacle
final, ce film rend compte des
moments clefs d’une année d’activité
de l’atelier théâtre. A chaque étape,
dans la continuité des situations scéniques d’expression et de création
vécues par les jeunes en liaison avec
leur vie scolaire et dans les quartiers,
les divers partenaires témoignent des
enjeux et du sens qu’ils confèrent à
l’action en cours.
Derrière l’activité, ce qui est en jeu
c’est bien l’expression de cette jeunesse. Car lorsqu’elle a le sentiment
de ne plus trop compter pour ses
aînés, elle hurle, elle tague, elle casse.
Mais quand il se trouve des adultes
capables de se concerter suffisamment pour pouvoir engager un dialogue authentique avec la génération
qui les suit, tout redevient possible.
Les paroles s’adressent à l’autre dans
la claire conscience d’être reçues, les
actes participent d’une vie sociale
enfin partagée.
Former comme on
éduque, les Ceméa et
l’éducation spécialisée
Produit par la Direction de la Communication et des Publications des Ceméa
et la mission de coordination des
centres de formation d’éducateurs des
Ceméa. Durée: 27 minutes.
Pourquoi s’intéresser à l’éducation
spécialisée, avec aussi l’idée qu’elle
n’est pas spécialisée…?
Parce que les Ceméa, mouvement
d’éducation, ont un système de
valeurs globales qui pose que tout individu peut progresser, peut se développer, qu’il en a la possibilité, qu’il en a le
désir, qu’on peut l’accompagner dans
ce développement. Il suffit d’être au
plus près de ses réalités.
Si le travail social est le miroir des crises
qu’une société traverse, les Ceméa
sont avant tout un laboratoire de formation, un espace de débats et de
recherche des solutions à ces crises.
Leurs centres de formation d’éducateurs, à Arras, Aubervilliers, Montpellier-Carnon et Toulouse-Basso
Cambo, constituent un tremplin des
actions éducatives et sociales. Ils
visent à combattre l’exclusion, à atténuer les souffrances et à contribuer à
une société plus solidaire.
Ce film montre les visages divers de
l’éducation spécialisée et les enjeux des
situations de formation qui y préparent.
Mon Île de la Réunion
Produit par la Direction de la Communication et des Publications, le bureau de
coordination des Associations territoriales d’outre-mer et les Ceméa de la
Réunion. Durée: 33minutes.
« Entre Océan indien et sol métropolitain, entre Chinois, Malgaches, Créoles
et Africains, mon île, n’es-tu qu’une
illusion? Mon île, tu n’es pas qu’une
carte postale… ».
40% de chômage, et le rhum qui fait
des ravages…
Tristan, tu ne fais pas la révolution, tu
cherches des évolutions qui pourraient
faire du tapage sur ton île en ébullition.
Projets en cours de réalisation
• Un café pédagogique, en liaison
avec l’Association régionale des
Ceméa de Basse-Normandie.
• Les minicamps en CLSH, en liaison
avec le Département Politiques
Vacances-Loisirs des Ceméa et l’Association régionale des Ceméa de
Bretagne.
• Si le soleil leur revenait, un film sur
les jeunes en errance, en liaison
avec le Département Politiques
sociales des Ceméa. Avec le soutien
du ministère de la Jeunesse et des
Sports (Direction de la Jeunesse et
de la Vie associative) et la Mission
interministérielle de lutte contre la
drogue et la toxicomanie.
• Les athlètes au quotidien d’une
maladie rare et orpheline, la vie au
quotidien de personnes atteintes
de maladie génétique. Avec le soutien du ministère des Affaires
sociales et de la Solidarité.
• La coéducation à l’école comme
élément indispensable du développement de l’enfant, en liaison avec
l’Association régionale des Ceméa
Provence - Alpes- Côte-d’Azur.
• Mémoires des Ceméa, à travers les
•
•
•
•
témoignages de militants anciens.
Mise à l’étude de l’exploitation des
enregistrements.
Les délégués élèves. Conception
d’un film, avec l’Association régionale de Picardie des Ceméa et le
Lycée horticole de Ribecourt.
La paix au Burundi (Espoir de paix
et justice), en liaison avec la Direction aux relations européennes et
internationales et l’Association
Rhône-Alpes des Ceméa.
La jeunesse Kanak face à son avenir (L’identité mélanésienne face à
l’an 2000), en liaison avec la Direction
aux relations européennes et internationales, le ministère de la Jeunesse
et des Sports et l’Association régionale Midi-Pyrénés des Ceméa.
Le service volontaire européen
(Solidarité et solitude - Échanges et
identité culturelle) en liaison avec la
Direction aux relations européennes
et internationales et l’Association
régionale d’Alsace des Ceméa.
c’est aussi des publications
écrites et audiovisuelles
■ Zapp ! la publication de l’observatoire
Enfants, jeunes et télévisions
Les Ceméa ont animé la rédaction de cette publication de
l’association En Jeu Télé, dont ils sont les membres fondateurs, avec les Francas. En 1998, la revue Zapp! s’est donnée un nouveau projet rédactionnel, passant notamment par
l’élargissement du partenariat Francas-Ceméa à la Ligue de
l’Enseignement et à la FCPE.
En terme de contenu, la pagination a été doublée, les questions traitées l’ont été sur l’ensemble des relations enfantsécrans, de nouvelles rubriques ont été mises en place,
concernant les politiques éditoriales, la culture des écrans,
l’état de la recherche et l’observation des usages.
Trois numéros ont été édités en 1998. Ils ont traité des questions liées à la société de l’information et à l’enjeu culturel
des NTIC, du droit à la culture inscrit dans la loi contre les
exclusions, des situations d’usagers et/ou de consommateurs. Les responsables des services Enfance Jeunesse de
toutes les chaînes (Fox Kids, La Cinquième, France2, France
3, Disney Channel, Canal J et Télétoon) ont été interviewés
dans la revue. Ils ont présenté leurs orientations en terme de
programmes. Plusieurs travaux de recherche ont été présentés («Télécole» à Belfort, « L’enfant et les écrans» à Albi, et
« les relations enseignants-télévision-jeunes»).
■ Ensemble contre le racisme,
un cédérom traduit en anglais
Conçu tout au long de l’année 1997, ce cédérom a été diffusé en 1998 à plus de 2000 exemplaires en France (lancement lors d’une manifestation nationale publique en
mars 1998 devant une centaine de personnes) mais aussi
en Belgique. Il a permis notamment aux Ceméa de s’engager encore plus dans la semaine nationale d’éducation
contre le racisme à travers des animations essentiellement
dans les collèges et lycées. En 1998, a également été développée une version anglaise de ce cédérom. Le cédérom fait
partie d’une mallette comprenant également un ouvrage de
référence Identité européenne et droits de l’homme, des
fiches d’activités pour des formateurs et une cassette
vidéo. Tous ces documents sont accessibles dans les deux
langues officielles de l’Union européenne, l’anglais et le
français. Une diffusion européenne est prévue pour 1999.
53
54
L
es Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation
active (Ceméa) sont une association nationale,
reconnue d’utilité publique, habilitée par divers
ministères ou administrations publiques. Les Ceméa sont
agréés par les ministères de l’Éducation nationale, de la
Jeunesse et des Sports. Ils sont conventionnés avec les
ministères de la Jeunesse et des Sports de l’Éducation
nationale, de la Recherche et de la Technologie, de l’Emploi
et de la Solidarité, de la Culture et de la Communication,
de l’Aménagement du territoire et de l'Environnement,
ainsi qu’avec les ministères délégués à la Ville, à la
Coopération et à la Francophonie. Ils sont par ailleurs
partenaires de Conseils régionaux et généraux, du Comité
économique et social (CES) et des comités économiques
et sociaux régionaux (CESR), d’organismes mutualistes, de
la CNAF, des CAF, de Comités d’entreprise, de fédérations
et d’associations locales, régionales, nationales et
internationales.
L’ensemble de ces partenariats et de ces relations
extérieures doit à terme construire une visibilité plus
grande de la mission et des actions des Ceméa. Cela invite
les Ceméa à distinguer chaque jour ce qui relève de la
complémentarité au service public, ce qui relève des
projets d’éducation populaire et de la vie associative. Cela
contribue à positionner les Ceméa comme mouvement
d’éducation nouvelle au service de tous.
Des partenariats et relations
■ Dans et autour de
l’école
■ Culture et
communication
En 1998 les Ceméa ont accentué leur présence politique et
partenariale dans le secteur de l’Éducation nationale et de
l’enseignement scolaire.
De façon soutenue, les Ceméa ont rencontré les partenaires
syndicaux et associatifs agissant dans l’école. Les rencontres
avec les syndicats ont permis de réaffirmer les exigences de
la formation des acteurs au quotidien de l’école, du collège,
du lycée.
Les rencontres avec les associations et en particulier avec les
mouvements pédagogiques au sein du CLIMOPE, ont marqué la volonté des Ceméa de renforcer la qualité des
réponses d’éducatives dans et autour de l’école.
La participation au Conseil d’administration de l’INRP a traduit
une première avancée voulue par le ministre et le directeur Philippe Meirieu. Enfin, il n’y a pas d’éducation globale, pas
d’éducation complémentaire sans une place pour les parents.
1998 a ainsi offert de nombreux terrains de collaborations et
de concertations avec la FCPE.
Ces relations ont trouvé des concrétisations dans les dossiers tels que les Contrats éducatifs locaux, la question sur
les collèges et les lycées, les aides éducateurs, les sorties
scolaires, la violence en milieu scolaire.
Elles ont connu un renforcement au niveau territorial dans
l’action quotidienne des équipes régionales pour la plupart
enrichies par la présence d’un chargé de mission école.
Les Ceméa ont développé, en 1998, les pratiques amateurs
et défendu l’apport spécifique de notre mouvement d’éducation dans les politiques d’accompagnement du jeune public,
l'accès public aux multimédias, l’accessibilité du plus grand
nombre aux grands festivals et la formation des jeunes à un
regard critique face à tous les médias. En cela, ils ont contribué à plusieurs groupes de travail du ministère de la Culture
et comme membres de différents conseils, ils ont favorisé
l’avancée de ces idées auprès des décideurs ou chercheurs.
Les Ceméa font partie des groupes de travail sur «les pratiques en théâtre amateur» (ministère Jeunesse et sport),
sur «la formation aux médiations culturelles», et sur «culture et autoroutes de l’information» (ministère de la Culture).
Ils ont participé, en 1998, à des travaux du Conseil supérieur
de l’audiovisuel, du conseil «éducation populaire et culture»,
ils sont membres des conseils d’administration de l’Uffej
(Union française du film d’enfance et de jeunesse), de la
fédération des vidéos de pays, d’En Jeu Télé ou du Grrem
(groupe de recherche relation enfants et médias).
Les Ceméa travaillent en partenariat étroit avec les municipalités des villes festivalières (Avignon, Bourges, Aurillac…),
avec les directions des festivals (Avignon, Théâtre de rue à
Aurillac, Printemps de Bourges, États généraux du documentaire à Lussas, Francofolies de LaRochelle…), avec le
centre national du théâtre et l’ANRAT (association nationale
de recherche et d’action théâtrale), avec le centre de promotion du livre de jeunesse de Seine-Saint-Denis (salon du livre
de jeunesse).
■ Social
Le mouvement d’éducation Ceméa a continué en 1998,
dans différentes instances à défendre et promouvoir l’intégration des enfants et adultes handicapés dans tous les lieux
de vie et de travail et à mettre en avant les pratiques de prévention et de soins sans exclusion.
De façon prioritaire, les Ceméa ont proposé en 1998, des
dispositifs d’accompagnement des jeunes en rupture sociale
ou en grande difficulté d’insertion à partir des nombreuses
situations d’expérimentations sociales sur «les jeunesses
en errance» (ministère des Affaires sociales).
Les Ceméa ont participé aux travaux du Conseil supérieur du
travail social, du Comité scientifique «prévention primaire »
de la mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie
(ministère des Affaires sociales, de la Santé, de la Jeunesse
et des Sports).
Les Ceméa ont été reconnus comme expert sur l’errance
auprès de la direction des Affaires sociales (ministère des
Affaires sociales).
Les Ceméa ont travaillé au sein de la Commission «Enfance
et handicap» de la JPA, au Conseil d’administration et au
comité d’éthique de la Fédération française de la santé mentale, au conseil d’administration de l’ANCE (association nationale des communautés éducatives), avec l’ANFH, avec le
comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), la
délégation interministérielle à la ville (DIV), l’Union nationale
des instituts de travailleurs sociaux (Unites), le Fas (fonds
d’action sociale pour les travailleurs immigrés et leur famille),
l’Association française de la sauvegarde de l’enfance et de
l’adolescence, le comité national de liaison des associations
de prévention spécialisée. Une collaboration particulière
existe avec la faculté de Médecine Saint-Antoine (Département de Santé Publique) sur des enjeux de formation et de
pratiques sociales.
55
Les Ceméa sont membres fondateurs
des associations suivantes :
• FI-Ceméa, Fédération internationale
des Ceméa,
• EN JEU TÉLÉ, enfants, jeunes et
télévisions,
• CENTRES DE JEUNES ET SÉJOURS,
accueil de jeunes en Avignon,
• EAICY, jeunesse et villes
européennes,
• FFSM, Fédération française de la
santé mentale,
• EURO JEUNESSE 2000, association
européenne de jeunesse,
• MICROMÉGAS, réseau européen
d’étude et de recherche sur les
modes de vie et de consommation
des jeunes,
• CESS, confédération européenne du
sport-santé.
Les Ceméa sont membres du
CCOMCEN, de la JPA, du Climope, de
l’AFVP et du Comité national de
Solidarité laïque, du Cnajep, et de
nombreuses coordinations nationales
et régionales.
Les Ceméa sont membres fondateurs
et administrateurs avec notamment les
Francas et les Pep du Snogaec
(Syndicat national des œuvres
gestionnaires de l’animation, de
l’éducation et de la culture).
extérieures multiples
■ Jeunesse, éducation populaire
et animation
Les implications des Ceméa sont d’une part
liées au partenariat étroit avec le ministère
de la Jeunesse et des Sports et, d’autre
part, à la diversité associative de ce secteur
et à l’importance des coordinations ou
confédérations.
Un engagement important dans les commissions du ministère et ses différentes
instances de conseil
• En 1998, les Ceméa ont contribué aux travaux de la CTPCVL (Commission technique et pédagogique des centres de
vacances et de loisirs) et à ceux des différents groupes à tâche du ministère (temps
libre, enfants-jeunes, activités physiques
et sportives, environnement, préventiontoxicomanie, le socio-sportif).
• Les Ceméa se sont investis dans la préparation des « Rencontres pour l’avenir de
l’éducation populaire » à la Sorbonne (Paris)
organisées par le ministère de la Jeunesse
et des Sports. Les Ceméa sont intervenus
durant ces rencontres sur le thème du
volontariat d’éducation populaire.
• Les Ceméa ont participé également aux
travaux du CNEPJ (Conseil national de
l’éducation populaire et de la jeunesse) et
de plusieurs de ses commissions (agréments, bénévolat, contrôle des publications de jeunesse, classification des
œuvres cinématographiques) et au delà
pour les questions générales de vie associative, à ceux du CNVA (Conseil national
de la vie associative) et de ses commissions, (bénévolat, décentralisation, formation professionnelle, FNDVA).
• Les Ceméa se sont fortement investis au
Cnajep à travers leur participation comme
vice président au bureau et au comité exécutif, à la commission « bénévolat volontariat », à la commission « franco-allemande,
Europe et solidarité internationale », à la
commission « formation professionnelle ».
Les Ceméa assurent une vice présidence
du Cnajep et animent la commission
« bénévolat volontariat » qui a produit deux
textes de positionnements du comité (l’un
sur le bénévolat l’autre sur le volontariat).
Des partenariats privilégiés avec les Pep
(Pupilles de l’école publique), la Ligue de
l’enseignement et les Francas
Accord cadre sur l'emplois des jeunes, partenariat en terme de publication, intervention concertée dans les Dom-Tom, politiques
éducatives et vacances loisirs, participation
aux rendez-vous «place de l’enfant» aux
Karellis et à l’université d’été de la communication à Hourtin.
À travers l’implication aux conseils d’administration de :
Pep,INRP, Cnajep, Fonjep, l’Injep (Institut
national de la jeunesse et de l’éducation
populaire), Foeven, l’UCPA, Micromégas
(réseau européen d’études sur les modes de
vie et de consommation des jeunes), En Jeu
Télé, l’Anacej, Cirasti (collectif interassociatif
pour la réalisation d’activités scientifiques et
techniques), CIDJ.
Où à travers des partenariats d’actions
avec :
la Fondation France Libertés, l’Iforep (institut
de formation de recherche et de promotion),
le réseau «École et nature», la FSGT, la
fédération française des motards en colère
(FFMC), l’APAJH (association pour adultes et
jeunes handicapés), la Cnaf, la SNCF (Mission solidarité).
■ Du local
à la solidarité
internationale
Les implications des Ceméa sont liées au partenariat
avec le ministère des Affaires étrangères et le secrétariat d’Etat à la Coopération, le ministère de la Jeunesse et des Sports, et l’OFAJ et à l’importance des
plates-formes et coordinations dans ce secteur.
En 1998 les Ceméa ont poursuivi leur engagement au
sein des groupes de travail de la commission «coopération et développement» (CCD) plus particulière ment dans les groupes «éducation et jeunesse»,
espace privilégié de concertation avec les pouvoirs
publics. Après de longues années de réflexions et de
travail, un programme d’appui aux organisations de
jeunesse du sud devrait être financé par les crédits
« fonds d’aide et de coopération» (Fac).
L’engagement a été aussi très important au côté des
pouvoirs publics au sein des instances dirigeantes, de
l’AFVP (Association française des volontaires de progrès) pour défendre et promouvoir le volontariat de
jeunes pour la solidarité internationale, pour un volontariat ouvert au plus grand nombre dans une perspective d’éducation citoyenne, pour renforcer le développement quantitatif et qualitatif des échanges de
jeunes et du volontariat en Europe.
Les Ceméa se sont impliqués au sein des comités
JPE (Jeunesse pour l’Europe) et SVE (Service Volontaire Européen) mis en place par le ministère de la
Jeunesse et des Sports. Les Ceméa ont aussi participé aux groupes de réflexion mis en place par l’Ofaj
sur les normes de qualité dans la formation et sur les
apprentissages dans les rencontres bi, tri et multinationales.
Une présence active dans les
coordinations et les plates-formes
Les Ceméa ont particulièrement suivi les différentes
initiatives qui se développent en région et qui se renforcent depuis les assises décentralisées de la coopération. En Alsace, les Ceméa ont été à l’initiative de la
création du réseau Sapia pour favoriser les échanges
européens et de solidarité internationales.
Au niveau national des implications
privilégiées
Cnajep (commissions franco-allemande, Europe et
solidarité internationale), CNSL Plate-forme de coordination géographique des ONG: Afrique du Sud,
Palestine, PECO (Pays d’Europe centrale et orientale),
bassin méditerranéen, Groupe de suivi des commissions mixtes: Haïti, Mali, Groupe de programme :
Burundi, Coordination sud (coordination des collectifs
d’ONG).
Au niveau européen
Les Ceméa ont assuré la représentation du Cnajep au
Forum européen de la Jeunesse et à la conférence
des ministres de la Jeunesse et du Conseil de l’Europe (avril 1998 à Bucarest). Ils ont participé, par le
biais d’EAICY et de la Ficeméa, aux commissions des
ONG du conseil de l’Europe (droits de l’homme, éducation, etc.) et à certains groupes de travail (éducation
à la citoyenneté).
56
L
e choix des Ceméa de faire vivre leurs idées dans le
cadre de structures de gestion autonomes,
responsables et décentralisées est une option
majeure.
Ce choix rend nécessaire l’existence, au sein de
l’Association nationale, d’une instance qui assure la
collecte et la consolidation des données économiques,
financières et humaines de l’ensemble du réseau.
Cette recherche de données permet l’information et la
prise de décisions des instances statutaires ou de direction
(Conseil d’administration, commission économique du
Conseil d’administration, assemblée générale, conseil des
directeurs territoriaux et sa commision des ressources
humaines, équipe de direction, etc.). Elle permet d’informer
les interlocuteurs et les partenaires des Ceméa. Elle permet
de rendre compte et de justifier de l’usage des fonds qui
sont alloués aux Ceméa auprès des diverses instances de
contrôles (commissaires aux comptes, commissions de
Une organisation h u m a i n e e t
■ Une gestion concertée
dans un réseau décentralisé
Affirmant la décentralisation de leur gestion,
les Ceméa affirment également l’unité du
réseau. Cette unité passe, notamment, par le
choix de se doter d’outils de gestion et de travail communs et de faire vivre un cadre d’emploi unique.
• En matière d’outils informatiques, l’année
1998 a vu la mise en placed’un outil de traitement budgétaire, «Budget.mdb», et la poursuite de la montée en charge des progiciels
préalablement installés (Ceméastats, Actigest,
Adresse, Placement).
• En matière d’équipements, les Ceméa ont
porté leurs efforts sur la constitution de
moyens de communication par réseau informatique. L’association s’est donc dotée d’ordinateurs, de modems et de réseaux permettant
l’utilisation d’internet.
À terme ces démarches permettront d’accélérer les transmissions d’informations, en réduisant leurs coûts et de simplifier les tâches
administratives.
En 1998 a été lancée l’étude du renouvellement du système informatisé de traitement
des paies. Ce dossier devant aboutir au
deuxième semestre 1999.
L’objectif poursuivi est de disposer d’un outil
proportionné aux besoins locaux qui permet la
consolidation nationale des informations par le
choix d’un système commun à l’ensemble du
réseau.
• En matière financière, le réseau a décidé de
se doter de deux fonds, aux finalités très différentes, qui s’inscrivent dans la préoccupation
de l’existence d’une solidarité interne et d’une
mutualisation des moyens.
• Le « fonds commun de placement et de solidarité » a été créé à la suite des décisions de
l’Assemblée générale de juin 1996. Il a pour
vocation de permettre des apports de trésorerie de court terme aux associations qui en
font la demande. Ces prêts répondent à des
difficultés passagères et leur attribution suit
une procédure et des règles qui permettent
de s’assurer de ce principe.
Quatre associations ont sollicité le «fonds
commun de placement et de solidarité»,
pour un montant de prêt cumulé de
785000 F. Le remboursement de trois de ces
prêts se poursuit jusqu’en 1999.
Ce fonds fait l’objet de placements rémunérés et permet à l’association une marge de
manœuvre en matière financière.
Origine produits
exploitation
• Le «fonds de développement et de charges
exceptionnelles» a une toute autre finalité.
Constitué en 1998 à partir d’une ligne budgétaire spécifique, il a notamment permis de
faire face aux conséquences des difficultés
de l’Association régionale d’Ile-de-France. Il
sera réabondé en 1999.
Ce fonds à pour objectif de permettre de
financer des mesures d’ordre structurel qui
ne sont pas de nature à se reproduire. L’allocation de financement doit se faire au vue de
projets contractualisés. Mais il peut aussi
permettre de faire face à des charges exceptionnelles intéressant le réseau.
• L’autre volet des outils communs de gestion du
réseau est celui des ressources humaines.
Dans le cadre d’une responsabilité pleine et
entière de chaque association vis-à-vis de ses
salariés, le réseau a décidé de faire vivre une
« unité économique et sociale» qui autorise un
cadre unique d’emploi: les salariés des Ceméa
bénéficient donc d’un même accord d’entreprise et des mêmes critères pour se voir attribuer une formation dans le cadre de la formation professionnelle continue.
Volume relatif
de chaque activité
Bien sûr, comme toutes les branches professionnelles, celle de l’animation socio-culturelle
s’interroge sur l’évolution des textes signés
avec les partenaires sociaux du fait de la réduction à 35heures de la durée légale du travail
hebdomadaire, au 1er janvier 2000. Ces interrogations ne seront pas sans effet sur l’accord
d’entreprise des Ceméa. Les Ceméa qui ne
peuvent connaître une évolution trop différente
de celle de leurs partenaires habituels.
La formation professionnelle des salariés des
Ceméaa encore fait l’objet en 1998 d’efforts
particuliers, puisque les fonds volontairement
affectés à ces dépenses excèdent largement le
minimum légal obligatoire. L’effort supplémentaire du réseau porte le montant total du plan
de formation professionnelle à 5,6% de la
masse salariale.
Elles sont déclinées en formations demandées
individuellement ou en formations collectives
souhaitées par les Associations territoriales.
138actions et 12451heures ont été financés
en 1998.
Détail du budget
Association nationale
57
contrôle des militants, inspections diverses par des
services de l’État).
Sur le fondement de ces remontées d’informations venant
des acteurs locaux, il est possible aux Ceméa de faire vivre
une analyse partagée de leur environnement. Et sur ce
même fondement, il est possible de faire vivre une fonction
de conseil et d’assistance en matière de gestion et de
ressources humaines.
économique au service d’un pro j e t
■ Un redressement économique qui se consolide
S’étant donné en 1996 les moyens de son redressement économique, le
réseau a poursuivi en 1998, comme en 1997, la mise en œuvre du plan
de restructuration financière arrêté.
À ce plan est venu s’ajouter, en application des décisions du congrès de
Montpellier, le renforcement de la présence de fonctionnaires de l’Éducation nationale, «dans et autour de l’école», comme axe de renouvellement et de développement des Ceméa.
C’est un témoignage important de la reconnaissance publique de la place
du mouvement sur le terrain de l’école, du collège, du lycée, mais aussi
sur celui du post et péri scolaire.
Pour les personnels concernés, c’est l’occasion de vivre un moment singulier de leur parcours professionnel et d’apporter leurs compétences au
mouvement. Pour les Ceméa, c’est le moyen de confirmer leur statut de
proximité avec l’action publique d’éducation.
• Pour améliorer son fonds de roulement et restructurer leur bilan, les
Ceméa ont poursuivi leurs désinvestissements immobiliers. Deux propriétés ont été vendues en 1998, pour un montant de 1300000 francs.
Et trois promesses de ventes ont été signées, qui trouveront leur réalisation au début de 1999, pour un montant de 15280000 francs.
Depuis la rentrée scolaire de septembre1998, le réseau accueille 12
détachés supplémentaires dans le cadre d’un projet expérimental
« dans et autour de l’école». Ce projet répond aux orientations du
congrès de Montpellier et a pour finalité d’intensifier le lien avec l’Éducation nationale. L’action de ces personnels a permis de redynamiser les
liens, de relancer des démarches en direction des structures scolaires et
péri-scolaires.
Ce projet, d’un coût de 1 093696 F sur les 4 mois concernés de 1998, fera
l’objet d’une évaluation complète à l’issue de la deuxième année de détachement, en 2000. Mais, pour permettre aux Associations territoriales,
n’ayant pas bénéficié du dispositif depuis l’origine, de pouvoir le faire, il a
été décidé d’accueillir une deuxième vague de détachés dès septembre 1999, pour une durée de deux ans également. En année pleine et
si tous les détachements envisagés sont réalisés, le budget de ce dispositif est de 4620 000 F en 2000.
À la suite des recapitalisation des Associations territoriales en 1997,
celles-ci ont connu des situations de trésorerie plus favorables en 1998.
Le réseau a donc retrouvé une certaine capacité d’action financière. Le
résultat comptable cumulé 1998 des associations territoriales est en
sensible amélioration, puisque qu’il est maintenant excédentaire de
632470 F. Il marque une rupture avec les années antérieures.
• Du fait de leur reconnaissance comme association complémentaire de
l’enseignement public, les Ceméa accueillent des personnels de l’Éducation nationale, par le voie de la mise à disposition ou par celle du
détachement.
Divers
1,96 % (4 536)
Reprise
de provision
7,37 % (17097)
Volume relatif
de chaque activité
Autres produits
d'activité
9,42 % (21 847)
Autres organismes
10,84 % (25 141)
Convention
Cnaf
0,61 % (1 407)
Éditions/Presse
1,63 % (2 743) Animation/Accueil
3,91 % (6 568)
Versements participants
38,52 % (89302)
Pédagogie Recherche
Coordination
21,62 % (12 467)
Budgets
mutualisés
41,19 % (23745)
Formation interne
recherche
4,49 % (7 547)
FP Autres
2,15 % (3 605)
Activités internationales
6,62 % (3 814)
Communication
3,98 % (2 295)
FP Petite enfance
2,19 % (3681)
FP Psychiatrie
1,76 % (2959)
Collectivités
Territoriales
9,02 % (20 905)
Ministère
Éducation
nationale
11,62 % (26935)
Ministère Affaire sociales
6,69 % (15 500)
Ministère
Jeunesse
et Sports
3,96 % (9 178)
Édition Presse
Audiovisuel
7,56 % (4 358)
Siège
national
7,45 % (4 295)
Insertion
9,44 % (15 852)
Animation volontaire
50,85 % (85 437)
Direction
financière
Ressources
humaines
8,60 % (4 959)
Direction
générale
instances
2,98 % (1 719)
Travail social
9,86 % (16 568)
Origine produits
exploitation
Animation
professionnelle
13,72 % (23 050)
Détail du budget
Association nationale
58
Les adresses des Ceméa
SIÈGE NATIONAL.
Ceméa
24, rue Marc Séguin
75 883 Paris Cedex 18
Tél. 01 53 26 24 24 - Fax 01 53 26 24 19
Minitel : 36 15 Ceméa
Site web : www.cemea.asso.fr
E-mail : [email protected]
SIÈGES RÉGIONAUX.
Ceméa LANGUEDOC-ROUSSILLON
• Siège régional :
28, faubourg Boutonnet
34 090 Montpellier
E-mail : [email protected]
Tél. 04 67 04 35 60 - Fax 04 67 54 79 30
• Secteur formation professionnelle
Centre régional de formation des Ceméa
195, ave Grasson-Cibrand - Carnon-Plage
34 280 La Grande Motte
Tél. 04 67 50 46 00 - Fax 04 67 50 46 01
E-mail : [email protected]
Ceméa ALSACE
22, rue de la Broque
67 000 Strasbourg
Tél. 03 88 22 05 64 - Fax 03 88 32 98 31
E-mail : [email protected]
Ceméa LIMOUSIN
23A, bd Saint Maurice - BP 340
87 009 Limoges Cedex
Tél. 05 55 34 60 52 - Fax 05 55 34 11 31
E-mail : [email protected]
Ceméa AQUITAINE
178, rue Achard, Bât. D
33 300 Bordeaux
Tél. 05 56 69 17 92 - Fax 05 56 50 21 28
E-mail : [email protected]
Ceméa LORRAINE
Château de Lunéville - BP 46
54 303 Luneville Cedex
Tél. 03 8374 06 63 - Fax 03 8373 79 35
E-mail : [email protected]
Ceméa AUVERGNE
61, ave de l’Union Soviétique
63 000 Clermont-Ferrand
Tél. 04 73 98 73 73 - Fax 04 73 98 73 70
E-mail : [email protected]
Ceméa MIDI-PYRÉNÉES
• Siège régional :
51 bis, rue des Amidonniers
31 000 Toulouse
Tél. 05 61 12 65 00 - Fax 05 61 12 65 19
[email protected]
• Centre régional de formation des Ceméa
ZAC de Basso-Combo
1, chemin Colasson
31 100 Toulouse Mirail
Tél. 05 61 19 27 60 - Fax 05 61 19 27 75
E-mail : [email protected]
Ceméa BASSE-NORMANDIE
33, rue des Rosiers
14 000 Caen
Tél. 02 31 86 14 11 - Fax 02 31 86 86 85
E-mail : [email protected]
Ceméa BOURGOGNE
27, rue Parmentier
21 000 Dijon
Tél. 03 80 72 37 11 - Fax 03 80 73 12 50
E-mail : [email protected]
Ceméa BRETAGNE
92, rue Frugy -BP 1437
29 104 Quimper Cedex
Tél. 02 9890 10 78 - Fax 02 9890 94 01
E-mail : [email protected]
Ceméa NORD-PAS-DE-CALAIS
• Siège régional
118, boulevard de la Liberté
59 800 Lille
Tél. 03 20 12 80 00 - Fax 03 20 30 08 05
E-mail : [email protected]
• Centre de formation des personels
de l’enfance inadaptée
5, rue Périn - BP 225
62 004 Arras Cedex
Ceméa CENTRE
10, rue Adolphe Crespin - BP 2 142
45 011 Orléans Cedex
Tél. 02 38 53 70 66 - Fax 02 38 53 02 51
E-mail : [email protected]
Ceméa PAYS-DE-LOIRE
17, rue Paul Bellamy
44 000 Nantes
Tél. 02 40 20 12 37 - Fax 02 40 48 28 92
E-mail : [email protected]
Ceméa CHAMPAGNE-ARDENNE
16 bis, rue de Chevigné
51 100 Reims
Tél. 03 26 88 52 44 - Fax 03 26 84 91 24
E-mail : [email protected]
Ceméa PICARDIE
7, rue Henriette Dumuin - BP 2 703
80 027 Amiens Cedex
Tél. 03 22 92 04 49 - Fax 03 22 91 08 50
E-mail : [email protected]
Ceméa CORSE
École du Centre
8, rue Saint François
20 200 Bastia
Tél. 04 95 34 13 20
Ceméa POITOU-CHARENTES
3, place Prosper Mérimée - BP 219
86 005 Poitiers Cedex
Tél. 05 49 88 07 61 - Fax 05 49 41 74 45
E-mail : [email protected]
Ceméa FRANCHE-COMTÉ
6, rue de la Madeleine - BP 117
25 013 Besançon Cedex
Tél. 03 81 81 33 80 - Fax 03 81 82 33 07
E-mail : [email protected]
Ceméa PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR
• 47, rue Neuve Sainte Catherine
13 007 Marseille
Tél. 04 91 54 25 36 - Fax 04 91 55 06 98
E-mail : [email protected]
• 21, rue d’Angleterre
06 000 Nice
Tél. 04 93 16 18 20 - Fax 04 93 16 00 18
Ceméa HAUTE-NORMANDIE
36, rue Desseaux
76 100 Rouen
Tél. 02 32 18 54 91 - Fax 02 32 18 54 99
E-mail : [email protected]
Ceméa RHÔNE-ALPES
• Siège régional :
1, rue Marceau - BP 1 053
69 201 Lyon Cedex 01
Tél. 04 72 10 63 00 - Fax 04 78 30 87 58
E-mail : [email protected]
• Antenne Grenoble
12, place des Écrins
38 600 Fontaine
Tél. 04 76 26 85 40 - Fax 04 76 26 69 55
• Antenne Saint Étienne
École de Tardy
2, rue des Ferrandiniers
42 100 Saint Etienne
Tél. 04 77 25 68 47
Ceméa ILE-DE-FRANCE
• Ile-de-France Est :
51, rue Louis Braille
94 100 Saint-Maur
Tél. 01 45 11 77 00 - Fax 01 45 11 77 10
(Essonne, Seine, Seine-Saint-Denis, Seine-etMarne, Val-de-Marne)
E-mail : [email protected]
• Ile-de-France Ouest :
50, av. de la République
95 100 Argenteuil
Tél. 01 30 25 89 20 - Fax 01 30 25 89 39
(Val-d’Oise, Yvelines, Hauts-de-Seine)
E-mail : [email protected]
• Ceméa – CFPES
62, ave de la République
93 300 Aubervilliers
Tél. 01 48 11 27 90 - Fax 01 48 11 27 97
• Ceméa - Infop
56, ave Gabriel Péri
92 230 Gennevilliers
Tél. 01 47 9140 58 - Fax 01 47 9129 99
SIÈGES DES DOM-TOM.
Ceméa GUADELOUPE
59, rue Peynier
97 110 Pointe-à-Pitre
Tél. 05 90 82 20 67 - Fax 05 9082 92 84
Ceméa GUYANE
BP 80 – 97 322 Cayenne Cedex
Tél. 05 94 30 6809 - Fax 05 94 30 68 09
Ceméa MARTINIQUE
BP 483 - 97 205 Fort-de-France Cedex
Tél. 05 96 60 34 94 - Fax 05 96 63 91 74
Ceméa MAYOTTE
Rue du Stade Cavani
Maison des associations - BP 318
97 600 Mamoudzou
Tél. 002 69 61 13 75 Fax 002 69 61 30 75
E-mail : [email protected]
Ceméa POLYNÉSIE
177, cours de l’Union Sacrée
Taunoa - BP 3 824 Papeete - Tahiti
Tél. 00 (689) 43 73 11 - Fax 00 (689) 45 23 04
Ceméa RÉUNION
43, ruelle Magnan Champ Fleuri - BP 808
97 400 Saint Denis Cedex
Tél. 02 62 21 76 39 - Fax 02 62 21 22 13
E-mail : [email protected]
Association Pwärä wäro
Ceméa NOUVELLE CALÉDONIE
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