Canevas pour interventions scolaires (C.DEBS 2015)

Transcription

Canevas pour interventions scolaires (C.DEBS 2015)
CANEVAS POUR INTERVENTION PROPOSE PAR
Christiane DEBS –
mise à jour : octobre 2015
Bonjour à tous,
Comme promis avec le petit texte précédent un document plus fourni.
A chacun suivant le public qu'il a en face de lui d'adapter, de supprimer certaines de ces informations.
En une heure il est difficile de donner certains détails, mais il me semble important pour celui qui
s'adresse à un auditoire de maitriser ces informations qui permettront également de répondre à
certaines questions.
Il est important de temps en temps de poser une question en adéquation avec le le sujet abordé afin
que l'information soit interactive :
Exemple :
•
Pouvez vous citer les organes vitaux ?
•
Savez vous combien de personnes sont en attente d'un organes en France ?
•
Pouvez vous dire jusqu'à quel âge on peut donner ses organes ? etc.
Au fur et à mesure il faudra rajouter les nouveautés, certains chiffres, à chacun de voir ce qui peut
être intéressant à transmettre.
Jamais de directivité, uniquement une information. Dans les classes où les jeunes sont mineurs
proposer les cartes uniquement sur demande et avec l'accord de l'enseignant (te).
En espérant que ces quelques renseignements vous aideront pour vos interventions.
Pour moi l'aspect humain me semble primordiale. Chaque membre aura son approche personnelle et sa
manière de passer le message. Je suis ouverte à toute critique ou sujétion pour affiner, modifier ou
améliorer ce texte.
Bien à Vous,
Christiane
PS : Je transmets à toute l'équipe, même si certains membres ne souhaitent pas intervenir et que
d'autres ont toutes ces informations et assurent des interventions,
Il est toujours bon de rafraichir nos connaissances.
Introduction
Se présenter et saluer le ou les professeurs et les élèves. Remercier de nous recevoir pour parler du
don d'organes.
Présentation de l'ADOT 67 :
Exposer les buts essentiels :
•
informer en apportant les éléments nécessaires à la réflexion tout en respectant la liberté de
chacun
•
les questions touchent aussi bien à l'éthique, au culturel, à l'humain et au religieux. C'est aussi
un choix de société, de citoyenneté. C'est enjeu de santé publique
•
promouvoir et susciter les prélèvements d'organes et les tissus humains et favoriser ainsi la
solidarité
•
le don d'organes est un acte gratuit et anonyme dont le but ultime est de "sauver des vies"
•
protéger le caractère bénévole des dons et assurer le respect de la volonté du donneur.
Bien sûr tout n'est pas à énoncer, adapter le message au public
Pourquoi le don d'organes ? :
Lorsqu'un organe est défaillant, alors que toutes les thérapies ont échoué et que le patient risque de
décéder, la greffe d'organes est la dernière chance pour permettre aux malades de continuer à vivre
La loi bioéthique :
dit que "toute personne qui de son vivant ne s'est pas opposée au don d'organes et un donneur
potentiel. C'est le "consentement présumé"
Au cas où une personne est contre le don d'organes elle peut s'inscrire sur le registre de refus
(national) et il n'y aura pas de demande en cas de décès par mort encéphalique
Ce règlement est régit par l'Agence de Biomédecine.
Le don d'organes et anonyme et gratuit
L'Agence de Biomédecine gère la liste nationale d'attente où toutes les personnes en attente sont
inscrites
Le donneur
-
La mort encéphalique :
Un choc d'une extrême violence peut conduire à un grave traumatisme crânien qui crée un important
hématome dans le cerveau. Dans la boite crânienne s'installe une forte pression
et le sang arrivant des artères carotides ne peut plus monter au cerveau. Ce dernier n'étant plus
irrigué se meurt au bout d'environ 3 minutes.
Devant des élèves les rassurer et préciser que cet important traumatisme ne concerne qu'un peu plus
de 1 % de personnes et que le plus souvent on arrive à baisser la pression.
La plupart des traumatismes peuvent être soignés avec des conséquences plus ou moins importantes
Age du donneur :
Il n'y a pas d'âge limite du moment que les organes sont de qualité satisfaisante. Contre-indications :
sida, maladies neurologiques, cancer ou cirrhose du foie. Ceci au cas par cas.
La famille du donneur :
Elle est naturellement prévenue. Malheureusement l'état du proche s'aggrave et va évoluer vers la
mort encéphalique et pourtant la famille va constater qu'il a l'aspect rose (corps chaud, cœur qui bat,
urines qui coulent, poitrine qui se soulève : il respire grâce au respirateur - mort encéphalique appelée
aussi mort rose)
Le médecin réanimateur - l'infirmière coordinatrice - la famille du donneur :
Obligation avant toute demande de don de consulter le registre des refus où la personne peut être
inscrite
Après l'annonce du décès, le médecin réanimateur ou l'infirmière coordinatrice va parler à la famille
dans les heures qui suivent.
Questions :
•
aviez vous connaissance de l'avis de votre proche par rapport au don d'organes ?
•
Peut-être le proche avait une carte de donneur avec ses papiers d'identité, donc il avait
réfléchi au don d'organes et était "pour"
•
Souvent la famille n'a pas connaissance de la position de son proche et malheureusement elle
devra prendre une décision. C'est la situation à éviter par l'information en amont. La famille
sous le choc va souvent refuser le don non pas parce qu'elle est contre mais parce que ce n'est
pas le moment de réfléchir en connaissance de cause, l'émotion étant trop vive.
La coordonatrice va expliquer le déroulement jusqu'à la restitution du corps, dont on respecte bien
l'intégrité. La famille est soutenue même en cas de refus. Un numéro de téléphone sera communiqué et
à tout moment la famille peut appeler et parler. Il faut rassurer et respecter les décisions.
Si la réponse est oui on va procéder au prélèvement :
L'Agence de Biomédecine est contactée et va consulter si le proche n'est pas sur la liste de refus. Elle
va diriger les opérations pour savoir quel patient pourra bénéficier de la greffe.
Sont prioritaires :
•
la super-urgence : si hépatite fulminante ou un rejet
•
les enfants de 4 de 18 ans
•
suppléance rénale (si un patient dont les reins ne fonctionnent plus et ne peut avoir accès à la
dyaliste rénale
Les prélèvements et les greffes d'organes vitaux ne peuvent être effectuées que dans des hôpitaux
universitaires qui ont l'agrément et qui disposent de structures de coordination.
Prélèvement et conservation :
les organes peuvent être conservés pendant quelques heures hors du coprs, dans un liquide de
conservation à environ 3 ° pour être transportés vers le receveur.
Prélèvement du cœur :
C'est un organe vital qui a des critères bien stricts. Il faut respecter le poids, la taille, en plus du
groupe sanguin. Il est toujours prélevé en premier.
Ischémie froite : 5 heures seulement
Prélèvement des reins :
Il faut en plus une compatibilité H.L.A. (carte d'identité génétique) Ils peuvent se conserver de 12 à 18
heures
Prélèvement des poumons :
C'est l'organe le plus sensible, car il doit être ventilé au préalable. Conservation : 5 heures
Prélèvement du foie :
Cet organe peut être partagé en deux lobes si nécessaire et faire bénéficier deux receverus (un enfant
ou des personnes ayant moins de 50 kilos).
Il peut se conserver 12 à 24 heures;
Don du vivant :
encore trop peu en France
Le don du vivant dans le cadre familial a été élargi entre époux, oncles, tantes et personnes ayant une
relation commune de plus de trois ans.
rein ou poumon
Conditions :
Création d'un comité d'experts qui peut exprimer le refus si la vie du donneur serait mis en danger
Signifier son accord auprès du procureur de la république
Etre en parfaite santé : examens médicaux multiples
Le receveur :
Il est inscrit sur la liste CRISTAL, base informatique.
Le patient à greffer doit rester en permanence disponible et doit en cas d'appel se rendre rapidement
à l'hôpital. Il est préparé, quelques derniers examens sont réalisés avant son entrée au bloc opératoire.
A sa sortie de l'hôpital il peut éventuellement aller en cure ou rentrer chez lui. Il va être
régulièrement suivi et a pour obligation de prendre un médicament antirejet et la plupart du temps il y
a un retour à la vie normale : reprise du travail, sport, vie sociale...
Le rejet : est le phénomène naturel de la défense immunitaire. C'est la destruction après
reconnaissance de tout corps étranger pénétrant dans le corps humain.
Le médicament antirejet empêche que l'organe soit rejeté. Ce médicament doit être pris à vie. Mais
c'est une petite contrainte par rapport à la vie avant la greffe.
1982 : traitement antirejet mise sur le marché (la ciclosporine) ce qui considérablement fait augmenter
les greffes
Aspect psychologique de la greffe :
La greffe est ressentie comme une deuxième naissance. Toute personne candidate à la greffe qui va lui
sauver la vie peut être vue par un psychiatre.
L'attente de la greffe est parfois longue pour certains patients. Le chirurgien prépare le patient et
l'informe de la conduite à tenir après la greffe c'est-à-dire prise de médicaments immunosuppresseurs
et hygiène de vie à tenir (pas d'excès : alcool, prise de poids, tabac)
Don d'organes et religions :
Toutes les religions monothéistes sont favorables au don d'organes et comme la loi bioéthique elles
souhaitent que chaque personne prenne ses responsabilités et en toute connaissance décide si elle est
pour ou contre le don d'organes.
Comme pour la loi bioéthique informer ses proches de la décision prise.
Pour matérialiser la décision porter sur soi une carte de donneur et ne pas laisser aux proches une
décision trop lourde à porter.
Les greffes de tissus humains : Greffe de cornée
La cornée est un tissus donc elle peut être prélevée sur un patient à cœur arrêté dans un délai de
moins de 24 heures. Lorsque l'on prélève une cornée qui est une fine pellicule, on n'altère pas l'aspect
du visage, du visage du défunt.
Grâce à une greffe de cornée le patient retrouve la vue. Il n'y a pas de limite d'âge pour le
prélèvement de cornée.
GREFFE DE MOELLE OSSEUSE :
Il ne faut pas confondre avec la moelle épinière. La moelle osseuse se trouve dans tous nos os.
La moelle osseuse fabrique les cellules du sang, globules rouges, globules blancs et plaquettes.
On peut donner sa moelle entre 18 et 55 ans. Dans certains cas le donneur se trouve dans la famille s'il
est compatible avec le receveur.
Si le donneur n'est pas trouvé dans la famille il y seulement une chance sur un million de trouver une
personne compatible.
Pour cette raison il existe des listes internationales pour donner plus de chance aux personnes en
attente d'une greffe de moelle osseuse.
Pour devenir donneur de moelle :
Les personnes peuvent s'inscrire sur une liste de donneurs gérée par l'Etablissement Français du Sang,
E.F.S. à partir de 18 ans jusqu'à 55 ans.
S'inscrire c'est s'engager pour une longue durée. Le donneur sera appelé s'il y a compatibilité H.L.A.
Deux manières de prélever la moelle osseuse : soit sous anesthésie et prélèvement en milieu
hospitalier au niveau de l'os iliaque (deux jours d'hospitalisation) soit par prélèvement de sang
périphérique (tous les renseignements se trouvent sur les fiches d'inscription).
L'inscription peut se faire par le biais de l'ADOT qui va transmettre la fiche à l'E.F.S.
La moelle du donneur va se régénérer, très rapidement et il n'y a jamais eu de problème (pour le
donneur) suite à un don de moelle osseuse, et il a pu aider à sauver une vie.
Tous les frais et les pertes de salaires sont pris en charge intégralement par la Sécurité Sociale.
GREFFE D'AUTRES TISSUS :
valves cardiaques, vaisseaux, peau, os (banque de tissus)
GREFFES COMPOSITES :
Au cas où il y aurait une question à ce sujet : on nomme greffe composite la greffe de visage parce qu'il
y a plusieurs tissus qui entre en jeu : la peau, les muscles, de l'os, etc.
QUELQUES DATES QUI PEUVENT SERVIR :
Les HUS (Hôpitaux de Strasbourg)
- 1960 : 1ère greffe de cornée
- 1977 : 1ère greffe de rein
- 1978 ; 1ère greffe de foie
- 1983 : 1ère greffe de moelle
- 1984 : 1ère greffe de pancréas
- 1986 : 1ère greffe cardiaque (même année que création de l'ADOT 67)
- 1990 ; 1ère greffe de cœur-poumons-pancréas
GLOSSAIRE ET QUELQUES RENSEIGNEMENTS UTILES :
allogreffe : greffon pris chez le sujet génétiquement différent mais de la même espèce que le
receveur - dans ce cas traitement immunosuppresseur (antirejet) qui entraine une diminution des
défenses immunitaires du receveur
isogreffe : même génome (les vrais jumeaux)
autogreffe : le donneur est aussi le receveur (peau, doigt, main etc.)
xénogreffe : organes d'animaux - exemple : les valves cardiaques non vascularisées sont réalisées
depuis 1963 et fiable au minimum une dizaine d'années
hypothermie : température inférieure à la normale
ischémie : arrêt ou insuffisance d'irrigation
défibrillateur ; appareil qui permet de relancer l'activité du cœur par action d'un courant électrique
HLA :
antigènes d'histocompatibilité ( Human Leucocyte Antigen)
classe 1 et 2 et dans chaque classe ils sont au nombre de 20
classe 1 permettent de reconnaitre les cellules d'un individu
classe 2 permettent de reconnaitre les substances étrangères
Nous avons chacun 2 exemplaires de chaque gène du père et de la mère. La combinaison de
tous ces types constituent pour chacun une composition génétique originale ce qui rend difficile la
recherche d'un donneur apparenté
anticorps : substance produite par l'organisme en réaction à l'introduction de substance étrangère
(appelé antigène)
immunologie : étude des réactions de défence de l'organisme par rapport à l'intrusion d'un antigène
immunosuppresseur : traitement ou médicament diminuant les réactions immunitaires de l'organisme
(antirejet)
cross-matche : pour déterminer la compatibilité tissulaire et sanguine (si positif pas de greffe)
____________________________________
Quelques prélèvements à cœur arrêté pratiqués depuis 2007 à Strasbourg (si pas de question ne pas
évoquer)
Actuellement des greffés qui ont plus de 40 ans de survie
La greffe cela marche (environ 5 000 greffes par an mais 20 000 personnes en attente. Manque de
greffons donc malheureusement des hommes, des femmes et des enfants meurent en attente
Le don et la greffe peuvent nous concerner tous. C'est un problème de société.
Si la société n'adhère pas au don pas de greffe possible alors que les chirurgiens transplanteurs
maitrisent la technique
POUR TERMINER :
La greffe cela marche. Quotidiennement des personnes sauvées
Le souhait de la loi et également des religions : s'informer, y réfléchir et se positionner en le disant à
ses proches, en portant une carte de donneur. Ne pas laisser cette mission à sa famille.
Mais savoir aussi que nous avons 4 fois plus de possibilité d'avoir un jour besoin d'un organe que d'être
donneur.
Mot du Professeur CABROL qui a réalisé la 1 ère greffe cardiaque en France : "Nous devons prendre
conscience que nous sommes les seules sources d'organes, que notre corps est une richesse fabuleuse.
Ne pas faire profiter les autres est comparable à se faire enterrer avec nos trésors "
"TOUT CE QUI N'EST PAS DONNE EST PERDU"

Documents pareils