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27/11/2013 TIC SANTE Télé-AVC: la rémunération des établissements sans UNV doit être clarifiée PARIS, NANCY, 27 novembre 2013 (TICsanté) - Un modèle économique doit être élaboré avant de lancer un dispositif de télémédecine entre les établissements sans unité neurovasculaire (UNV) pour la prise en charge aiguë de l'accident vasculaire cérébral (AVC), ont expliqué à l'APM des acteurs de la filière dans le département de la Meuse. Les Drs Sébastien Richard du CHU de Nancy et Arielle Brunner de l'agence régionale de santé (ARS) Lorraine ont présenté une expérimentation de télé-AVC et ses aspects médicoéconomiques lors de la première journée nationale des animateurs des filières AVC, dans le cadre des journées de la Société française neurovasculaire (SFNV) la semaine dernière à Paris. Plusieurs participants ont demandé un appui de la direction générale de l'offre de soins (DGOS) pour développer des modèles médico-économiques viables. En Lorraine, la prise en charge des AVC par télémédecine a débuté de manière empirique entre le CHU de Nancy, "seule UNV de Lorraine disposant d'une télé-expertise de recours", et le CH de Bar-le-Duc (Meuse), a indiqué le Dr Richard. Avant d'étendre le dispositif à la région, en débutant par le CH de Verdun en juillet 2012, il a fallu "tout protocoliser, l'adressage, les examens, l'imagerie cérébrale, les traitements, et notamment envisager une procédure dégradée en cas de problèmes". Pour définir l'organisation, il a été nécessaire au préalable d'"identifier les coûts de la prise en charge", a ajouté le Dr Brunner. "Il était essentiel d'élaborer le modèle médico-économique avant de lancer l'expérimentation, surtout pour des établissements en difficulté financière, pour que chacun puisse être rémunéré à la hauteur de son engagement". Le rt-PA, médicament thrombolytique indiqué dans l'AVC à la phase aiguë, "ne possède pas de financement en propre, il est intégré dans le forfait pour les UNV", soit le GHS (groupe homogène de séjours) pour le paiement du séjour et le supplément pour soins intensifs. L'ARS a commencé par identifier "les établissements sans UNV mais avec du personnel formé au diagnostic et à l'administration du rt-PA aux urgences, c'est-à-dire selon des critères de qualité des soins pour les patients", explique le Dr Brunner. "Le modèle a fait l'objet de discussions avec les établissements et une convention a été signée. Il n'y a pas d'obligation, l'hôpital adhère au projet. C'est un scénario gagnant-gagnant. Mais il ne peut s'appliquer qu'avec un personnel suffisant", notamment paramédical pour initier la rééducation en court séjour. Un tel système permet aussi d'"inciter les établissements à recruter" du personnel afin de s'engager dans cette organisation des soins. TROIS SCENARIOS POSSIBLES Le modèle prévoit trois scénarios de thrombolyse hors UNV. Dans le premier cas, le patient est thrombolysé au CH puis transféré dans l'UNV du CHU et comme il récupère rapidement, il sort directement sans retourner au CH. "Cette situation s'est débloquée en janvier lorsque l'ATIH [Agence technique de l'information sur l'hospitalisation] a modifié ses règles de codage dans le cadre de l'amélioration du parcours de soins", a indiqué le Dr Brunner. Dans le cadre du Plan AVC, il est possible à présent de "rémunérer les deux établissements sans mouvement d'argent", le CH pour avoir effectué le bilan et l'imagerie cérébrale, et le CHU pour l'administration du rt-PA, les consultations de neurologie et de radiologie et le supplément soins intensifs. Le deuxième scénario, le plus fréquent, prévoit que le patient retourne au CH où il a été thrombolysé après son passage en UNV. "Une équipe a été formée donc on essaie de le renvoyer au CH", insiste le Dr Richard. Le patient y retourne "seulement s'il n'y a pas de perte de chance", ajoute le Dr Brunner. Dans ce cas, l'UNV touche le forfait pour le séjour et le supplément soins intensifs mais comme elle n'a pas administré le rt-PA, elle rembourse son coût au CH qui a réalisé les premières étapes de la prise en charge, soit entre 750 et 1.350 euros, précise-t-elle. Enfin, dans la dernière situation, toute la prise en charge aiguë se déroule au CH. "Cette procédure est la moins fréquente: le patient n'a pas accès à l'UNV par manque de place ou parce que la famille ne souhaite pas le transfert, quand le patient est âgé, par exemple", explique le Dr Richard. Comme l'UNV n'a pas accueilli le patient, aucune rémunération n'est prévue mais dans le modèle lorrain, "le CH rembourse une consultation de neurologue et une consultation de neuroradiologue à l'UNV car elle a apporté son expertise par télémédecine", indique la référence AVC. Un groupement de coopération sanitaire (GCS), attenant au CHU, fournit le matériel informatique, notamment pour "alléger" les astreintes auxquelles participent les cinq médecins neurologues, spécialisés dans le vasculaire, du CHU de Nancy. Plus de 70 patients ont été traités par thrombolyse depuis juillet 2012 dans les CH de Bar-leDuc et de Verdun grâce à la télémédecine. Le CH de Neufchâteau (Vosges) doit rejoindre le dispositif au printemps 2014. Le maillage du territoire est prévu fin 2014, ajoute le Dr Richard. Ce modèle sera évalué au bout de six mois de fonctionnement, avec des résultats d'analyse disponibles en février-mars 2014, afin d'identifier d'éventuelles difficultés ou des dépenses non identifiées au préalable, indique la référente AVC de l'ARS Lorraine. /ld/mb Source: http://www.ticsante.com/Tele-AVC-la-remuneration-des-etablissements-sans-UNVdoit-etre-clarifiee-NS_1643.html#ixzz2lqpmxXIX