Billet : Frontière Maroc-Algérie: une normalisation

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Billet : Frontière Maroc-Algérie: une normalisation
Billet : Frontière Maroc-Algérie: une normalisation en vue - Institut Amadeus
La presse des deux pays bruisse de rumeurs sur une réouverture probable de la frontière
algéro-marocaine. La Voix de l’Oranie daté du 15 mai annonce même sans ambages une
réouverture des frontières terrestres pour le 2 Juin.
Même sans confirmation officielle à ce jour, tout indique effectivement un réchauffement des
relations entre les deux voisins. A commencer par une myriade de déclarations publiques,
habilement disséminées ces derniers mois par des responsables politiques des deux pays.
De passage par Tlemcen, dernière étape algérienne avant la frontière le 16 avril dernier, le
président algérien Bouteflika déclarait qu’ «il n’y [avait] pas de problème entre le Maroc et
l’Algérie ». Dans le cadre de la reprise des visites officielles au niveau ministériel, le chef de la
diplomatie algérienne, Mourad Medelci, déclarait quant à lui au quotidien arabophone Echorouk
que «
la
frontière entre les deux pays ne [pouvait] rester fermée indéfiniment ». Et d’insister sur les
ondes de la radio nationale : «Nous n’avons jamais exclu de rouvrir les frontières avec le
Maroc. Cela sera dans la nature des choses».
Le Maroc n’est pas en reste. Amina Benkhadra, la Ministre marocaine de l’Energie en visite en
Algérie début Mars, a relancé un projet de gazoduc vers le Maroc depuis le champ gazier de
Hassi R'mel, ainsi qu’un accord de partenariat prochain entre la Sonelgaz (Société algérienne
de l’électricité et du gaz) et l’Office marocain de l’électricité (ONE).
Mais c’est surtout la récente offre adressée au Maroc de la part du Golfe Cooperation Council
(GCC), cénacle très fermé des monarchies pétrolifères du Golfe, qui a résonné comme un coup
de fouet parmi dirigeants algériens. L’Algérie s’était donnée pour mission d’isoler le Royaume
chérifien ; la partie semble avoir complètement échouée. Soutenu par la France et les
Etats-Unis, disposant d’excellents relais en Afrique de l’Ouest et courtisé par les monarchies du
Golfe, le Maroc a fait la preuve de son habileté diplomatique et de sa profondeur
géostratégique. En passe de se voir isolée sur la scène régionale, l’Algérie se montre
désormais bien plus conciliante. La visite en mars de l’ambassadeur William Burns, sous
secrétaire d’Etat chargé des affaires d’Afrique du Nord et du Proche Orient, a sans doute aussi
contribué à clarifier la volonté américaine que les deux Etats maghrébins se rapprochent.
Pomme de discorde
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Le dossier du Sahara a longtemps été le principal point d’achoppement entre les deux pays. Il
est désormais tacitement convenu entre les deux pays qu’il ne fallait pas faire de son règlement
un préalable à la réouverture de la frontière. Reste à aplanir en vue de leur réouverture, les
divergences sur les dossiers sensibles que sont le trafic de drogue, la lutte contre l’immigration
clandestine et la contrebande.
Principal problème : définir le tracé exact de la démarcation. Si la frontière a pourtant été
officiellement définie dans une convention des Nations unies de 1972, bien malin est celui qui
peu la distinguer sur le terrain. Même le Michelin se garde bien d’en indiquer le tracé exact sur
sa carte du Maroc. Sur le terrain, la frontière avance et recule au rythme des mouvements des
patrouilles marocaines, algériennes et des contrebandiers des deux bords.
Entre les troupes des deux pays s’est développé un vaste no man’s land ; trafics de
carburant, de cigarettes et indulgence militaire envers ces arrangements y sont la règle. Les
deux pays se servent de cette situation pour se défausser du problème des réfugiés
clandestins, qui sont nombreux à affluer vers le Nord Ouest du continent africain pour tenter la
traversée vers l’Europe. Ils y déversent des hommes, des femmes et des enfants en
provenance d’Afrique Sub-saharienne, que se renvoient les autorités des deux bords. On
estime à 15 000 le nombre de migrants clandestins au Maroc.
L'absurdité en image: la fin de l'autoroute "est-ouest"
à la frontière algéro-marocaine
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