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Focus ENGAGEMENT | Novembre 2012
Publication destinée aux investisseurs professionnels
Remettre les choses en ordre : Shell au Nigeria
Par Sylvia van Waveren, Spécialiste de l’Engagement chez Robeco.
La pollution et les torchères de
gaz sont deux grandes
problématiques auxquelles Shell
doit faire face au Nigeria et qui
nuisent à son image.
Sylvia van Waveren s’est rendue
sur place pour rencontrer les
représentants locaux de Shell et
discuter des opérations de
l'entreprise dans le delta du
Niger. Voici ses conclusions…
L’affaire Shell au Niger
Le delta du Niger, au sud du Nigeria, est un des endroits les plus pollués au monde. Amnesty International affirme qu’entre 9
et 13 millions de barils de pétrole ont été déversés sur terre et en mer à la suite d’opérations menées dans la région par Royal
Dutch Shell au cours des 50 dernières années. Les principaux facteurs de cette pollution sont la corrosion des canalisations, le
mauvais entretien des infrastructures, le déversement et les fuites lors des phases de traitement, l'erreur humaine, le vol de
pétrole et le vandalisme délibéré.
La région est également touchée par les effets de la combustion de torchère – la combustion du gaz naturel produit au cours
du processus d'extraction de pétrole – car l’infrastructure nécessaire pour utiliser ce gaz n’est pas mise en place. Shell a été
fortement impliqué dans le brûlage à la torche, même si ce procédé est illégal au Nigeria depuis 1984.
Shell se défend actuellement devant les tribunaux des Pays-Bas face à quatre villageois nigérians accusant la société de
polluer la terre et les cours d'eau autour de leurs maisons dans le delta du Niger. S'ils ont gain de cause, ce précédant
pourrait ouvrir la porte à d'autres plaintes.
Même si Shell n'est pas la seule grande société pétrolière à opérer dans le pays, elle a la présence la plus forte au Niger. Elle a
également les pires problèmes d'image.
La réponse de Shell
Pour sa part, Shell cite le sabotage externe comme la principale cause des déversements responsables de la pollution. En
2011, par exemple, la société a affirmé que 98% des déversements ont résulté d’actes de sabotage, mais elle a depuis révisé
ce chiffre à la baisse, à 70%. Pendant ce temps, Shell mène des discussions avec le gouvernement nigérian et d'autres
Groupes afin de mettre en place un fonds de 1 milliard de dollars pour nettoyer le delta du Niger.
Cependant, Shell opère au Nigeria sous l’entité Shell Petroleum Development Company (SPDC) une joint-venture détenue en
majorité par le gouvernement nigérian. C’est un facteur de complication car Royal Dutch Shell ne détient que 30% de
participation dans le SPDC. De ce fait, son pouvoir pour provoquer le changement est limité.
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ENGAGEMENT –Shell au Nigeria | Novembre 2012
Qu’avons-nous découvert?
Visitant la région, nous avons été frappés par la complexité des problèmes
auxquels Shell est confrontée. D'énormes quantités de pétrole polluent le
delta depuis des décennies. Il faudra des années pour le nettoyer
entièrement.
“Shell doit reconnaître que le
sabotage illégal et la pollution
sont des problèmes que la
société doit résoudre de manière
proactive”
En outre, le Nigeria est un pays extrêmement corrompu. Des gangs
professionnels bien organisés volent d’énormes quantités de pétrole,
endommageant les infrastructures et raffinant eux-mêmes par la suite. Ces
gangs qui ont peu d'égard pour l'environnement déversent fréquemment des hydrocarbures. Chaque fois que Shell répare les
tuyaux détruits lors des vols, peu de temps après les saboteurs les endommagent à nouveau.
Cependant, Shell doit également assumer une partie du blâme, ce que l'entreprise reconnaît. Son infrastructure pétrolière est
souvent dans un état très dégradé et le nettoyage des déversements découlant du vol et de la corrosion est de sa
responsabilité. Elle doit maintenant s'attaquer à ces problèmes même si c’est avec retard... La question reste de savoir si Shell
paiera les dommages aux communautés si les déversements se révèlent être de sa faute, ce qui est l'objet des procès en
cours.
Il y existe tout de même de bonnes nouvelles. L'entreprise a investi près de 8 milliards de dollars dans l'infrastructure
nécessaire pour utiliser le gaz sans le brûler. Exxon et Chevron, qui sont également actifs dans le delta, sont un peu en retard
par rapport à Shell sur ce point.
En outre, Shell a déclaré que d'ici la fin de l'année 2012, elle aurait nettoyé toutes les fuites émanant directement de ses
pipelines depuis 2005. Cela ne résoudra pas tous les problèmes de pollution de la région, et la promesse a tardé à venir, mais
elle est tout de même encourageante.
Parallèlement nous avons constaté que Shell améliore sa transparence, ce qui rend plus facile pour les parties prenantes de
suivre les progrès de son processus de nettoyage. L'année dernière, par exemple, elle a lancé un site Web qui permet aux
utilisateurs de suivre la façon dont elle s’occupe de chaque déversement confirmé de ses installations. De plus, la société a
décidé de lancer un comité indépendant chargé d'examiner et de recommander des améliorations à ses processus de
nettoyage.
Et ce n'est pas tout. Au début de cette année, Shell s’est engagé avec Bureau Veritas, un organisme international de
vérification qui audite de façon indépendante sa gestion des déversements. Par ailleurs, lors de notre visite, Shell était très
ouverte à ce sujet.
Conclusions et défis à relever
Notre visite a révélé les efforts considérables que Shell a entrepris pour améliorer ses pratiques et le nettoyage du delta du
Niger dans un contexte de corruption généralisée et extrême.
Néanmoins, Shell reste l'objet de critiques répétées dans les médias. Nous pensons qu’elles reflètent ses lacunes en matière
de communication auprès de ses parties prenantes externes et des médias sur les défis qu’elle doit relever au Nigeria. Tout en
attribuant la responsabilité des déversements et de la pollution aux saboteurs, Shell souligne souvent l’impact économique et
social positif de ses activités sur la société nigériane. Mais plutôt que d’occulter ses impacts négatifs tout en s’attribuant les
points positifs, Shell serait mieux inspirée si elle adoptait une position plus équilibrée à l'égard de ses activités nigérianes.
Shell doit reconnaître que le défi que représentent le sabotage illégal et la pollution qui en résulte est un problème dont elle a
la responsabilité et auquel elle doit répondre de manière proactive.
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ENGAGEMENT –Shell au Nigeria | Novembre 2012
En acceptant clairement son rôle et ses responsabilités à la fois sur les aspects positifs et négatifs de ses activités, Shell
pourrait probablement contrer la plupart des critiques des ONG et des médias dirigées contre ses activités nigérianes.
Plus important encore, en adoptant une vision plus globale de sa responsabilité pour relever les défis auxquels elle est
confrontée, Shell pourrait faire plus clairement reconnaître que la réussite commerciale de ses opérations au Nigeria est très
étroitement liée au bien-être et la réussite de la société nigériane dans son ensemble.
Sur la base des résultats de notre voyage, Robeco croit que Shell a une occasion importante d'améliorer sa communication
sur le Nigeria, compte tenu des évolutions positives que nous avons observé sur le terrain. Les problèmes ne seront pas
résolus rapidement, mais Shell peut déjà faire une différence considérable en modifiant son approche globale de ses enjeux
face au monde extérieur.
Pour notre part, nous avons l'intention de maintenir un contact étroit avec cette société, de lui demander instamment de
continuer à améliorer ses pratiques de transparence et d’intégrer à ses plans le nettoyage du delta du Niger en collaboration
avec les autres parties concernées.
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tant qu’entreprise d’investissement depuis le 1er juillet 2012.
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