Le syndicat des journalistes français interpelle Jacques Chirac

Transcription

Le syndicat des journalistes français interpelle Jacques Chirac
Affaire Mohamed Benchicou
Spécial Juin 2004 – Juin 2005
Le syndicat des journalistes français interpelle Jacques Chirac
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Incarcération de Mohamed Benchicou
Le syndicat des journalistes français interpelle Jacques Chirac
© Le Soir d’Algérie | Jeudi 16 juin 2005
Saïda AZZOUZ
C’est le 14 juin, date qui marque une année d’incarcération du journaliste et directeur du quotidien Le
Matin, que le Syndicat national des journalistes français, section CGT, a choisi pour écrire à Jacques
Chirac et solliciter son intervention pour l’élargissement de notre confrère.
Site perso de Mohamed ZIANE-KHODJA – www.ziane-online.com
«Le bureau national du SNJ vous demande d’intervenir au plus haut niveau des autorités algériennes pour que soit
libéré Mohamed Benchicou», relève-t-on dans la lettre adressée avant-hier au président de la République
française, auquel il est précisé que le directeur du journal Le Matin a été «condamné à deux ans de prison ferme,
pour un motif fallacieux» … «Il a surtout exercé le droit de critique et la liberté d’investigation sans lesquels il n’est
pas de presse libre et, donc, de démocratie», souligne le bureau national SNJ-CGT, qui n’a pas manqué d’attirer
l’attention du président français sur le harcèlement judiciaire que subissent les journalistes algériens et dont
certains ont été condamnés à des peines de prison ferme, pour diffamation et outrage au chef de l’Etat. Une
menace que relève le syndicat français qui, dans sa missive informe le chef de l’Etat français que «huit journalistes
algériens sont dans l’attente des procès en appel après des condamnations pour «délits» visant expressément la
liberté de la presse». Pour rappel, l’incarcération de Mohamed Benchicou a été à «l’ordre du jour» des visites
officielles que toutes les personnalités politiques françaises ont eu à effectuer en Algérie. Les organisations
internationales leur avaient demandé de s’exprimer «formellement, ou informellement» sur le cas de
l’emprisonnement du directeur du journal Le Matin. Madame Benchicou a même été reçue il y a quelques mois au
Quai d’Orsay. Elle avait abordé avec les collaborateurs du ministre français des Affaires étrangères l’incarcération
de son époux et la situation de la presse en Algérie. Une situation qui fait, depuis quelque temps déjà, l’objet d’une
large mobilisation en France et dans toute l’Europe à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération
internationale des journalistes, FIJ. A cela s’ajoute le fait que le Parlement européen vient d’adopter une résolution
sur la liberté de la presse en Algérie, dont les autorités ont été invitées à dépénaliser les délits de presse. Comme il
leur a été demandé de libérer les journalistes et de mettre fin aux poursuites judiciaires vis-à-vis des journalistes et
éditeurs des journaux privés. Un mois plus tôt, Josep Borell Fontelles, président du Parlement européen, avait
demandé aux autorités algériennes par le canal de notre ambassadeur à Bruxelles des «éclaircissements» sur les
conditions de détention de Mohamed Benchicou et le harcèlement judiciaire des journalistes de certains titres
privés, et ce, avait-il précisé, «en vue du dialogue politique dans le cadre d’association entre l’Algérie et l’Union
européenne».

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