AFCOR Col_L.Thomas
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AFCOR Col_L.Thomas
1 Volumes cibles en radiothérapie externe pour le cancer du col Dr Laurence Thomas Institut Bergonié, Bordeaux Printemps de l’AFCOR, 25-26 mars 2011 2 Introduction Malgré une épidémiologie en diminution dans les pays industrialisés, le cancer du col est responsable d’une mortalité de 30% des patientes. Facteurs pronostiques • Évaluation volume tumoral : clinique et examens d’imagerie (IRM) • Évaluation extension ganglionnaire : examens d’imagerie habituels (CT, IRM et PET-scan) et curages lombo-aortique et pelvien (diagnostic histologique de certitude) Cancer du col réputé radiosensible et radiocurable. Depuis la publication des essais randomisés de 1999, indication de réalisation de radio-chimiothérapie concomitante. Stratégie thérapeutique basée sur la détermination optimale des facteurs pronostiques en préthérapeutique Le traitement de ces tumeurs du col est le plus souvent multidisciplinaire. • Stades localisés : associations radio-chirurgicales. • Stades plus évolués : associations radio-chimiothérapie concomitante et curiethérapie. Progrès • Détermination des facteurs préthérapeutiques prédécisionnels qui influencent la stratégie thérapeutique. • Associations de radiochimio concomitante suite aux essais publiés en 1999. • Modification des techniques de radiothérapie externe (nous ne parlerons pas des modifications technologiques liées à la curiethérapie utéro-vaginale 3D) : radiothérapie avec techniques de la boite, radiothérapie 3D conformationnelle puis radiothérapie par intensité modulée • Définition précise des volumes cibles à appliquer lors de la réalisation d’une radiothérapie par intensité modulée afin de : • diminuer la dose au niveau des organes critiques et en conséquence de diminuer les effets secondaires de la radiothérapie externe • permettre une escalade de dose au niveau de régions nécessaires (ganglions, paramètres) • favoriser également la faisabilité de traitements par radiochimiothérapie concomitante sur des volumes étendus Barillot. Cancer Radiother 2009;13(6-7):507-10. 3 4 5 6 Volume cible en radiothérapie externe pour le cancer du col avec utérus en place Facteurs connus pour permettre la détermination du volume cible • Données anatomiques • Expérience clinique de la stratégie thérapeutique et données de l’examen clinique gynécologique • Données de l’imagerie (CT/IRM/Pet-scan) • Données anatomopathologiques relevant des examens histologiques des curages • Guidelines édités concernant la détermination du volume cible • Volume cible en radiothérapie dans le cancer du col (Thomas, Barillot. Cancer Radiother 2001;5:629-43) • Volume cible en radiothérapie externe dans le cancer du col (Pointreau. Cancer Radiother 2010(suppl1):S147-53) avec le site SIRIADE • Guidelines américains concernant l’IMRT postopératoire pour les cancers gynécologiques (Small. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2008;71:428-34) • Guidelines édités sur l’IMRT dans les cancers gynécologiques (Lim. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2011;79:348-55) 7 Volume cible à définir avec précision pour permettre l’optimisation de la radiothérapie externe par l’IMRT afin de : • ne pas sous-doser le volume cible • limiter les doses aux organes critiques (Lim. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2011;79: 348-55) Le volume cible comprend : • GTV = volume tumoral macroscopique • CTV = structure suspecte d’envahissement sur la plan clinique • CTV tumoral = GTV + 5 mm, col, utérus, paramètres, vagin • CTV global = CTV tumoral + CTV ganglionnaire (comprenant le plus souvent les ganglions régionaux) • PTV (volume cible de planification) : CTV total + marges mises en place pour tenir compte : • • • • des incertitudes de positionnement des mouvements des organes intra-péritonéaux des modifications de volume liées à la régression tumorale des mouvements du col et du corps utérin liés à la réplétion vésicale et rectale. (Barillot. Cancer Imaging 2006;6:100-6 ; Lim 2011 ; Pointreau 2010) Nécessité de disposer de Guidelines pour passer d’une radiothérapie 3D conformationnelle dite standard à la radiothérapie par intensité modulée. 8 Consensus sur la planification dosimétrique Images tomodensitométriques avec injection de produit de contraste pour opacifier les axes vasculaires. Utilisation de l’IRM au mieux des images fusionnées CT/IRM (Barillot 2006) ou IRM de simulation (Thomas. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1997;37:827-32) Utilisation du PET conjointe au CT (Haie-Meder. Radiother Oncol 2010;96:351-5) Immobilisation de la patiente par des moyens de contention reproductibles. Maîtrise des conditions de l’état de réplétion vésicale, le plus souvent avec vessie pleine et de l’état rectal. 9 La planification radiothérapique repose sur différentes données. CTV tumoral • Données anatomiques • Principe de l’extension naturelle du cancer du col basé sur des données anatomochirurgicales : extension de proche en proche avec voie de perméation extracervicale microscopique concentrique. Concept à la base des techniques chirurgicales (étendue de la chirurgie latéropelvienne) (Querleu. Lancet Oncol 2008;9:297-303 ; Landoni Gynecol Oncol 2001;80:3-12 ; Höckel 2010) et du volume cible en radiothérapie (Thomas, Barillot 2001) • Nouvelle conception de l’extension naturelle du cancer du col à l’intérieur du compartiment müllérien d’origine embryonnaire (compartiment utéro-vaginal) Preuves indirectes d’après Höckel. Gynecol Oncol 2010;117:401-8. • Stade Ib et IIb traités par chirurgie avec résection en bloc du compartiment mésométrial : absence de rechute locale avec survie sans rechute à 94% à 5 ans et 9% de complications de grade 2 avec ce type de chirurgie (Höckel. Lancet Oncol 2005;6:7516 ; Höckel. Lancet Oncol 2009;10:683-92) • Site des rechutes après chirurgie conventionnelle liées à une résection incomplète du feuillet postérieur sous et rétropéritonéal du compartiment müllérien (Höckel 2009) 10 Etude de Höckel 2010 Analyse macro et microscopique des voies d’extension pour les tumeurs évoluées du col et analyse des rechutes locales après irradiation. Pour les stades localisés : inflation intra-compartimentale au niveau utéro-vaginal simulant une extension mésenchymateuse. Lors de l’évolution des lésions : transgression à d’autres compartiments en particulier sur le tractus urinaire inférieur lié à : • une réoxygénation paradoxale des cellules tumorales • une augmentation de densité des microvaisseaux Définition du compartiment utéro-vaginal publié par Höckel (2005) : • compartiment proximal (trompes et mésosalpinx) • compartiment intermédiaire (corps utérin et mésomètre péritonéal correspondant aux ligaments larges) ces 2 compartiments étant couverts par le péritoine • compartiment inférieur (col utérin, vagin proximal et moyen, mésomètre vasculaire et conjonctif sous-péritonéal) 11 Höckel M et al. Lancet Oncol 2009;10(7):683-92. 12 Etude de Touboul 2008 Analyse des données cœlio-chirurgicales, anatomiques sur cadavre et IRM concernant la réalité anatomique ou non du paramètre latéral infra-urétéral. • Paramètre supra-urétéral (lame porte vaisseaux et lymphatique à partir de l’artère utérine) : correspond au mésomètre de Höckel • limite antérieure = espace paravésical • limite postérieur = espace pararectal Lateral parametrium and paracervix are supraureteral cellulofatty tissue, whereas posterior parametrium is an infraureteral dense connective tissue. B, bladder; EPF, extraserosal pelvic fascia; PPF, parietal pelvic fascia; PRS, pararectal space; PVS, paravesical space; R, rectum; U, uterus; Ur, ureter; V, vagina; VPF, visceral pelvic fascia. Touboul C et al. The lateral infraureteral parametrium: myth or reality? Am J Obstet Gynecol 2008;199:242.e1-242.e6. • Paramètre antérieur confondu à la portion superficielle du ligament vésico-utérin • Paramètre postérieur qui part de la face postérieure du col et du vagin et se dirige vers le sacrum. La limite supérieure correspond aux ligaments utéro-sacrés. • Lame conjonctive située entre la région rectovaginale et pararectale. 13 Etude de Touboul 2008 Résultats • Pas de structure paramétriale ou paracervicale sous l’uretère s’étendant vers le pelvis latéral. Cette structure n’a pas été identifiée. • Le paramètre infra-urétéral (tissu fibreux) s’étend en arrière du col et du vagin et latéralement sur les deux côtés du rectum. Au total, il existe différents termes et différentes représentations anatomiques • paramètre antérieur = ligament vésico-utérin • paramètre sus-urétéral = paramètre latéral = mésomètre • paramètre sous-urétéral = ligament utéro-sacré 14 Question posée par Touboul : la paramétrectomie postérieure est-elle nécessaire ? • Elle contient des ganglions lymphatiques et les ligaments utéro-sacrés • Seuls 5% des ganglions paramétriaux sont contenus dans cette paramétrectomie postérieure (conseil de respecter le fascia pelvien viscéral pré-sacré et réaliser une dissection sous-urétérale limitée). Réaliser une balance bénéfice/risque du fait de risques fonctionnels sévères. Données anatomiques confrontées aux images IRM • mésomètre hyperintense en T2 (paramètre latéral supra-urétéral qui va en bas et en arrière du mur pelvien à l’utérus) • zone hypointense en T2 au niveau du col utérin qui correspond à un tissu conjonctif qui va en arrière et latéralement vers les deux côtés du rectum Figure 4 p. 244 (Touboul) 15 Données radiologiques IRM : meilleur examen pour visualiser la tumeur du col et son extension car très bonne différenciation tissu tumoral/tissu sain avec vision spatiale entre tissu tumoral et organes avoisinants. Précision concernant l’extension : 80 à 90% (Mayr. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1997;39:395-404 et Radiology 1993;189:601-8) IRM utilisée pour des patientes traitées selon la technique de la boîte (couverture adéquate du volume cible dans 44% des cas et couverture incomplète du fond utérin de 62,5% (Russel. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1992;23:44955 ; Thomas 1997 ; Zunino. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1999;44:53-9) Au total • IRM diagnostique : aide efficace pour définir les faisceaux d’irradiation • IRM en position de traitement : meilleure corrélation entre l’anatomie tumorale et les faisceaux d’irradiation (Thomas 1997) • Fusions d’images IRM/TDM : meilleure définition du volume cible mais nécessite des examens réalisés dans la même position avec le même état de réplétion vésicale et rectale (Barillot 2006) • Conditions d’examen à moduler en fonction de l’arrivée de nouveaux logiciels de fusion permettant des fusions rigides et élastiques. Fusion scanner/IRM à utiliser pour la radiothérapie 3D conformationnelle et pour l’IMRT. 16 Utilisation du PET scan (Haie-Meder 2010) Le PET scan a une spécificité de 100% pour détecter la tumeur primitive (Wong. Mol Imaging Biol 2004;6:55-62) Corrélations PET scan/données chirurgicales (Loft. Gynecol Oncol 2007;106:29-34) • Spécificité : 96% • Sensibilité : 75% • Valeur prédictive négative : 92% • Valeur prédictive positive : 75% Meilleure performance si stades supérieurs aux stades I Possibilité de fusion d’images scanner voire IRM et PET scan. Problème de résolution de l’image. Spécificité du PET inférieure pour les stades Ia2 à Ib de petit volume. 17 18 Définition du CTV tumoral = GTV + 5 mm + col, utérus, vagin, paramètres Questions • Malgré toutes les études, pas de limite bien précise des paramètres • Faut-il englober l’ensemble de l’utérus ? • Selon la définition de Höckel, l’utérus fait partie du compartiment müllérien et est théoriquement à englober dans sa totalité • Pas de plan de clivage entre col et utérus • Taux de rechute après trachélectomie (Plante. Gynecol Oncol 2008;111:S105-10) : 2% de rechutes utérines (augmentation du taux de rechute si tumeur > à 2 cm et si extension ganglionnaire). • Si IMRT, marge de 2 cm au niveau de l’utérus par rapport à la tumeur du col (Lim. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2008;72(suppl):S112) • CTV tumoral d’après Lim 2011. 19 Pas de consensus pour la hauteur de vagin dans le CTV tumoral • Thomas et Barillot (2001) : 4 cm en dessous de la limite inférieure de la tumeur (partie inférieure du trou obturateur) • Barillot (2006) : 2 cm en-dessous de la limite inférieure de la tumeur • Pointreau (2010) : 2 cm en-dessous de la limite inférieure de la tumeur • Höckel (2010) a donc confirmé que le compartiment utéro-vaginal d’origine müllérienne comportait la partie supérieure et moyenne du vagin. • Lim (2011) : définition du contour vaginal en fonction de l’extension tumorale vaginale à l’examen clinique gynécologique • moitié supérieure du vagin si atteinte uniquement du col de l’utérus • 2/3 supérieur si atteinte du 1/3 supérieur du vagin par extension tumorale • tout le vagin si atteinte de l’extension tumoral au niveau du 1/3 moyen du vagin Définition du CTV ganglionnaire 20 Extension ganglionnaire : facteur pronostique majeur qui influe sur la survie globale et sur la survie sans rechute métastatique et locorégionale. La définition du CTV ganglionnaire repose sur différentes données Données anatomiques 1. Lengelé (Radiother Oncol 2009;92:22-33) : de façon schématique, les ganglions sont le plus souvent associés aux axes vasculaires iliaques et leurs branches. Les chaînes ascendantes proviennent des iliaques externes, des iliaques internes et rejoignent pour se regrouper au niveau des iliaques communes et proviennent également des ganglions présacrés. L’ensemble de ces chaines ascendantes se drainent vers la chaine latéro-aortique dans sa partie inférieure. 2. Martnitz (Strahlenther Oncol 2006;182:80-5) : variation anatomique inter-individuelle, en particulier sur la bifurcation aortique. Augmentation du risque d’atteinte iliaque commune si atteinte pelvienne ou para-aortique. Marnitz a corrélé la situation de la bifurcation aortique et le niveau supérieur des faisceaux d’irradiation en radiothérapie conventionnelle 3D : couverture inadéquate de la bifurcation aortique pour 40% et donc de l’iliaque commune. Nécessité d’individualiser la planification radiothérapique à l’anatomie personnelle de la patiente. 3. Höckel (2009) : 3 groupes de chaînes • chaîne paraviscérale : iliaque externe, iliaque interne, supraobturatrice, infraoburatrice présciatique • chaîne iliaque commune • chaîne présacrée : par l’intermédiaire de l’iliaque postéro-interne et se draine dans la région aortique au niveau de la bifurcation aortique. 21 Données d’imagerie concernant l’extension ganglionnaire TDM, IRM, PET scan • La connaissance de l’extension ganglionnaire permet soit d’étendre les faisceaux d’irradiation à la région lombo-aortique, soit de permettre des surimpressions ganglionnaires au niveau de ganglions pelviens suspects d’envahissement. • Le scanner et l’IRM permettent de détecter des ganglions sur des critères de taille et sont en général considérés comme pathologiques s’ils sont d’une taille > à 10 mm (ceci ne présage en aucun cas de l’atteinte histologique) • L’IRM réalisée avec des particules de fer superparamagnétiques permet une amélioration de l’identification des ganglions. Même avec ce type d’IRM utilisant les USPIO, pas de détection des micrométastases. • Dinniwell (Int J Radiat Oncol Biol Phys 2009;74:844-51) a réalisé un atlas ganglionnaire et a permis une détermination du CTV ganglionnaire en 3D. Utilisation de l’IRM avec USPIO. • Cet auteur a permis de déterminer de façon spatiale la position des ganglions par rapport aux vaisseaux adjacents ainsi qu’à des repères osseux et musculaires. Marges symétriques en 3D par rapport à chaque groupe ganglionnaire : ganglions paraaortiques 12 mm, iliaques communs 10 mm, iliaques externes 9 mm, iliaques internes 10 mm. Expansion de 12 mm en antérieur au niveau du sacrum et de 22 mm de façon médiale par rapport au mur pelvien. 22 • Taylor (Int J Radiat Oncol Biol Phys 2005;63:1604-12) a étudié également l’anatomie ganglionnaire avec IRM utilisant les USPIO (Ultra Small Superparamagnetic Iron Oxid) • Guideline pour le contourage du CTV ganglionnaire si irradiation par IRMT prévue. • Marges de 7 mm pour tous les groupes ganglionnaires • Modifications pour inclure des ganglions qui sont situés à distance des vaisseaux. Les marges sont donc asymétriques. • Problème de la consommation de temps pour réaliser ces modifications et ce type de contourage est moins reproductible qu’à marges symétriques. • Question : est-il possible d’exclure du CTV ganglionnaire le groupe ganglionnaire iliaque externe latéro-distal ? On pourra probablement répondre à cette question avec les résultats des études concernant le ganglion sentinelle ainsi que les études utilisant le PET scan dans le cadre du bilan d’extension, ainsi que par l’étude du site des rechutes ganglionnaires après réalisation d’un traitement par IMRT. 23 Taylor A et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2005;63:1604-12. 24 Utilisation du PET CT pour le CTV ganglionnaire Sugawara (J Nucl Med 1999;40:1125-31) : mise en évidence d’une sensibilité du PET (75%) par rapport au scanner (57%) surtout pour les stades ≥ Ib2. Rose (J Clin Oncol 1999;17:41-5) : sensibilité du PET au niveau du pelvis (100%) et des ganglions para-aortiques (75%) et spécificité de 92%. Les corrélations PET anapath concernant les données du curage et du PET scan sont plutôt en faveur d’utiliser le PET scan en planification de la radiothérapie afin d’étendre ou non les faisceaux d’irradiation en lombo-aortique. La valeur prédictive négative du PET en lomboaortique est de 92% impliquant que 8% des patientes ayant un PET – présentent une atteinte lombo-aortique si le curage est réalisé. Boughanim (J Clin Oncol 2008;26:2558-61) : réalisation d’un curage lombo-aortique avant tout traitement par radiochimiothérapie concomitante. Narayan (Int J Gynecol Cancer 2001;11:263-71) : curage lombo-aortique si PET + en pelvien et pas de curage pelvien puisque valeur prédictive positive de 98% au niveau pelvien. De nombreuses études sont actuellement en cours corrélant les données des curages et du PET. En fonction de la validité du PET qui pourra être retenu de l’ensemble de ces études, se discutera l’extension des faisceaux au niveau de la région lombo-aortique et le problème de la surimpression du CTV ganglionnaire lorsque ces ganglions sont potentiellement positifs avec nécessité pour permettre une escalade de dose, de réaliser les irradiation en IMRT. Guidelines concernant le contourage du CTV ganglionnaire édités (Lim 2011 ; Taylor 2005 ; Small. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2008;71:428-34) 25 26 En résumé Guidelines édités par différents auteurs (Pointreau 2010, Lim 2011, Small 2008, Taylor 2005). Définition du CTV ganglionnaire Point particulier concernant l’irradiation des ganglions présacrés qui démarrent sous la bifurcation aortique et vont jusqu’au repère S2 CTV ganglionnaire dépend du statut ganglionnaire au mieux obtenu par exploration chirurgicale ganglionnaire • Ganglion sentinelle à l’étude pour les stades limités et réalisation de curage lombo-aortique ± curage pelvien pour les stades avancés. Pointreau (2010) recommande : • pas d’extension ganglionnaire irradiation du CTV iliaque externe et interne • atteinte iliaque externe irradiation du groupe iliaque externe et interne ainsi que iliaque primitif • atteinte macroscopique des ganglions lomboaortiques irradiation lomboaortique • pas d’irradiation lomboaortique prophylactique 27 Définition du PTV L’ensemble du CTV (CTV tumoral + CTV ganglionnaire) nécessite la mise en place de marges pour définir le PTV (volume de planification thérapeutique). L’importance de ces marges est capitale car elle peut potentiellement annuler le bénéfice d’une IMRT, soit entraîner en cas de marges étroites, un sous-dosage du CTV. • L’addition de marges au CTV correspond à de possibles erreurs de positionnement pour lesquelles il est recommandé de disposer de moyens de contention fiables. • Le positionnement de la patiente peut être couplé à une IGRT pour améliorer l’ensemble de l’irradiation réalisée par IMRT. • Variation de volume de la tumeur pouvant entraîner une modification des rapports anatomiques • Variations anatomiques liées à la réplétion vésicale et à la réplétion rectale. Début Après radiochimiothérapie 28 29 Des études ont été faites concernant la définition de ces marges et ses implications. Buchali (Radiother Oncol 1999;52:29-34) (irradiation 3D conformationnelle) • Changements de position et de forme de la tumeur du col, avec le plus grand impact de la position du col et du corps utérin liée au remplissage vésical. • Réalisation de scanners avec ou sans réplétion vésicale. • Constatation : mouvements substantiels dans le sens antéro-postérieur jusqu’à 20 mm, mobilité du corps utérin de 7 mm en cranio-caudal et de 4 mm en antéro-postérieur, mobilité du col utérin de 4 mm en cranio-caudal. • Meilleur compromis : irradier la vessie pleine en incluant des marges de 10 mm au niveau du CTV tumoral. • Recommandation Buchali : marges de 15 mm à la partie supérieure, 6 mm vers le bas et 9 mm en antéro-postérieur par rapport au CTV tumoral 30 Ahmad (Radiother Oncol 2011;98:340-6) • Évaluation de l’impact du remplissage vésical sur les déplacements du corps et du col de l’utérus, réalisée avec des scanners en position de décubitus ventral, en préplanning et à 40 Gy avec des scanners réalisés à différents temps du remplissage vésical. • Grande variabilité entre les patientes des mouvements de l’utérus et du col en fonction du changement du volume de la vessie, impliquant la mise en place de marges de planification individualisées. • Les mouvements du col et du corps de l’utérus peuvent aller jusqu’à 65 mm dans une direction en fonction des variations de remplissage vésical, avec des variations importantes inter-patientes. • A 40 Gy, difficulté d’établir des corrélations entre les mouvements du col et les modifications du volume vésical, liées peut-être à un remplissage rectal différent ou à la régression tumorale. • L’approche habituelle d’irradier vessie pleine et de faire la planification vessie pleine, conduit à des erreurs systématiques de position importantes en particulier pour le haut de l’utérus (partie supérieure et inférieure) pouvant aller de –18,5 mm à ± 11,2. • Ceci implique automatiquement d’individualiser les marges avec une radiothérapie possiblement adaptative réalisée avec conjointement IMRT et IGRT (possible repère fiduciaire au niveau du col de l’utérus). 31 32 Vandebunt (Radiother Oncol 2008;88:233-40) • Contourage sur IRM. • IRM hebdomadaire réalisé en décubitus dorsal. • Sur l’ensemble du groupe étudié : pas d’impact importantde la modification du remplissage du rectum sur les mouvements du col et du corps de l’utérus dans le sens antéro-postérieur, mais cette étude ne tient pas compte des variations individuelles possibles. • Pas d’impact du remplissage vésical sur les mouvements du col et du corps utérin, contrairement aux autres auteurs. • Nécessité de marges inhomogènes autour du GTV et CTV avec des marges différentes en fonction du volume de rectum > ou < à 70 cc. • Difficulté de mesurer spécifiquement le remplissage vésical et rectal 33 Taylor (Radiother Oncol 2008;88:250-7) • Sur IRM réalisée sur 2 jours consécutifs, étude des mouvements par rapport à des points d’intérêt corrélés au volume vésical et au diamètre rectal. • Résultats • Grands mouvements de l’utérus (partie supérieure et inférieure et antéro-postérieure) et déplacement de la position du col • Le remplissage rectal peut affecter la position du col. • Le remplissage vésical a plus d’impact sur la position du corps utérin Nécessité d’instructions précises pour maintenir un volume vésical et un volume rectal relativement constant pendant toute la durée de l’irradiation. Proposition de marges par rapport au CTV tumoral : 7 mm latéralement, 15 mm en supérieur et inférieur, 15 mm en antéropostérieur 34 Lim (2008) • Irradiation en IMRT avec IGRT quotidienne. IRM hebdomadaires réalisées pendant l’irradiation. Marges par rapport au CTV : 3 mm. Contourage réalisé sur des images fusionnées CT/IRM. • Résultats : s’il n’y a pas de nouvelle planification dosimétrique • Les mouvements des organes impactent la dose délivrée au niveau du CTV par rapport à la dose planifiée • Nombreuses variations inter-individuelles avec nécessité de maîtrise des consignes concernant le remplissage vésical et rectal. • La réalisation de l’IGRT a permis de constater qu’il existait une diminution de la dose délivrée au CTV par rapport à la dose planifiée avec des zones de sous-dosage pour 4 patientes/30. • Mouvements des organes d’origine complexe : lié à la régression tumorale, déplacement de l’utérus avec l’ intestin souvent situé entre la vessie et l’utérus (facteurs non prévisionnels). • Replanification réalisée à mi-traitement permet de couvrir le volume cible tout en diminuant la dose au niveau des organes critiques. 35 Guidelines La seule publication concernant les Guidelines de contourage pour l’IMRT dans les cancers du col de l’utérus (validation par un consortium de radiothérapeutes gynécologiques) (Lim 2010) • CTV tumoral : marges conservatrices de 1,5 à 2 cm (s’il y a concordance par rapport aux parties molles et aux structures osseuses) problème de repères fiduciaires fiables au niveau tumoral • Marges importantes pouvant impacter sur le bénéfice possible de l’IMRT Taylor (2005) (CTV ganglionnaire) : marge de 7 mm par rapport aux structures ganglionnaires contourées pour IMRT Pointreau (2010) : marges de 10 mm par rapport au CTV global, à condition d’utiliser des systèmes de contention fiables 36 Conclusion Problème de définition du CTV • • • • Difficulté à définir radiologiquement les paramètres Etendue du volume d’utérus à contourer Limites au niveau du vagin à contourer Variation inter-observer du contourage si position anatomique particulière de l’utérus par rapport au col de l’utérus. • Quid du contourage des utérosacrés Problème de définition du PTV • Marges variables du fait des mouvements d’organes difficiles à contrôler de façon prévisionnelle Variations inter-individuelles Variations inter-fractions Nécessité IGRT • Consigne pour contrôler ce qui est possible mais inter-individualisé • Contrôle quotidien de la mise en place : repères fiduciaires, repères osseux 37 La définition des marges PTV a un impact très important : • pour la couverture du volume cible • pour les résultats en terme d’épargne des organes critiques. Prudence sur le boost intégré : ne tient pas compte de la régression tumorale • Marges établies par rapport au volume initial du CTV risque de toxicité accrue liée à l’irradiation des organes critiques. Balance de l’irradiation par IRMT et IGRT avec challenge concernant la couverture du volume cible et l’épargne des organes critiques. Nécessité d’avoir des études prospectives avec guidelines de contourage bien codifiés pour étudier les résultats à long terme avec étude de recherche concernant les marges à appliquer par rapport au CTV.