Les MAMA à la Réunion
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Les MAMA à la Réunion
Les MAMA à la Réunion Maladie d’Alzheimer et Maladies Apparentées Dr G. Basset, DRSM de la Réunion, Dr P.Catteau, Société Régionale de gériatrie et de gérontologie de la Réunion, Dr J.P. Serveaux, Responsable du centre Mémoire -chef du service de neurologie CHU Félix Guyon, Saint Denis de la Réunion. Cette étude en deux parties, présente d'une part une analyse de la prévalence et de l'incidence de la Maladie d’Alzheimer et des Maladie Apparentées, d'autre part une étude des traitements spécifiques de la démence et des psychotropes associés. Elle porte sur quatre ans, du 01/01/2010 au 31/12/2013, pour tous les assurés de la Réunion, en inter-régime. Nous avons utilisé et croisé trois sources de données issues du SNIIRAM (Système d'Information Inter-régime de l'Assurance Maladie): les ALD, les hospitalisations MCO issues du PMSI, et les données de remboursement de médicaments. Cette étude a répertorié sur ces 48 mois : -‐ 2966 personnes en ALD 15 (concerne tout type d’acte pris en charge : -‐ médicaments, kinésithérapie, orthophonie, imagerie, biologie, action d’aide au maintien d’aide à domicile…) -‐ 2483 personnes qui ont bénéficié d’un traitement médicamenteux spécifique anti maladie d’Alzheimer -‐ 4426 personnes distinctes qui ont connu au moins un séjour hospitalier à la Réunion, avec ces maladies en diagnostic principal, ou en diagnostic associé en relation avec l’hospitalisation -‐ Pour un total de 6712 patients distincts Total des patients en 4 ans Médicament de la démence 6712 100% Hospitalisation pour démence 2483 37% ALD tout confondu 4426 66% ALD n°15 5667 84% Décès 2907 43% CMUC 2224 33% 1854 28% Représentation proportionnelle des trois sources des données des 6712 patients distincts: Hospitalisation 4426 Traitement spécifique de la démence 2483 ALD 15 2966 La base principale numériquement est donc celle de l’hospitalisation, avec 66% du total, les ALD 15 représentant 44%, et les traitements spécifiques 37%. La maladie est volontiers diagnostiquée dans les âges avancés : les 3 principales tranches quinquennales s’étalant de 75 à 89 ans, ( âge d'apparition de la maladie : 76,6 ans en moyenne). Quant aux diagnostics portés au-delà de 90 ans, nous sommes en droit de reprendre l’interrogation du professeur Bruno Vellas : le déclin cognitif porté dans ces âges-là correspond-t-il à une véritable maladie d’Alzheimer, ou à un déclin cognitif de la grande vieillesse ? On voit ici la nécessité de la modestie de nos approches dans les études scientifiques des maladies d’Alzheimer - maladies apparentées. Au 31/12/2013, les patients étaient en ALD 15 depuis 5,5 ans en moyenne et 4,6 ans pour les patients DCD. 75% relevaient du régime général stricto sensu, 12% des section mutualistes (MGEN., SLI..), 12% du régime agricole, 1% du RSI. -600 -400 -200 Age du diagnostic de la maladie 0 200 400 600 800 1000 90 et plus 80 à 84 ans 70 à 74 ans 60 à 64 ans M F 50 à 54 ans 45 à 49 ans Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 1 Prévalences Compte tenu des différentes sources, nous avons établi la prévalence au 31 décembre de chaque année. On peut estimer à 4082, le nombre de patients, présents à la Réunion et porteurs de la maladie en décembre 2013. La comparaison avec les données nationales peut être fait à partir de la prévalence des ALD 15 du régime général et l'étude de l'INVS. On constate un taux de prévalence nettement moindre à la Réunion (75% du taux France entière). Prévalence au 31 décembre (non DCD, au moins un remboursement) Réunion France Population INSEE 2 010 2 011 2 012 2 013 828 581 834 780 840 974 Nombre de patients tous régimes confondus 2 749 3 305 3 738 4 082 Taux brut ALD tout régime confondu 332 1 628 396 1 746 444 1 848 1 933 ALD taux de prévalence brut, tout régime confondu 196 209 220 Population Régime général ALD, régime général * 820 836 1 366 831 552 1638 837 746 1617 846 348 1 679 ALD taux de prévalence brut pour 100 000 166 197 193 198 ALD taux de prévalence standardisé pour 100 000, données CNAMTS 324 347 372 252 978 265 098 289 829 437 452 494 ALD, régime général, données nationales CNAMTS ALD, taux de prévalence pour 100 000, données nationales CNAMTS ALD, tout régime confondu, données INVS 316 115 ALD, taux de prévalence pour 100 000, données INVS 501 * données CNAMTS sauf 2013 De ce tableau comparatif des prévalences entre la Réunion et la métropole, relativement complexe, nous retiendrons surtout les taux de prévalence standardisés pour 100 000 habitants, chiffres totalement fiables : 494 en métropole, 372 à la réunion ce qui situe le résultat réunionnais à 75 % du résultat métropolitain, comme déjà indiqué ci-dessus. Quant à l’incidence, c’est-à-dire le nombre de nouveaux patients sur l’année, elle est estimée à 1010 en 2013, dont 323 nouvelles ALD 15. On constate que l’incidence des ALD 15 ne reflète qu'une partie de l'incidence réelle, environ un tiers des nouveaux cas chaque année. De plus, en 2013, sur 323 nouvelles ALD pour démence, la moitié était déjà en ALD pour un autre motif. La durée moyenne de vie entre le début de l'ALD et le décès est de 4,6 ans. Incidence à la Réunion Nombre de nouveaux patients (ALD ou pas) 2 010 ALD (données CNAMTS sauf 2013) 2 011 2 012 2 013 * 1178 1140 1010 315 353 366 323 * 2010 a été neutralisé car c'est l'année du début du recueil Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 2 Diagnostic Quelle que soit la source, les différents diagnostics par patient se répartissent de la façon suivante : -‐ -‐ -‐ -‐ maladie d’Alzheimer : 2648 démence vasculaire : 2107 démence au cours d’autres maladies « classées ailleurs » : 410 démence sans aucune précision nosologique : 2474 78 % des patients sont concernés par un seul diagnostic 19 % par deux diagnostics 3 % par trois diagnostics. Cette étude n’a pas concerné les démences secondaires, notamment les démences toxiques alcooliques. CIM10 F00 et G30 * F01 F02 Diagnostic Maladie d'Alzheimer Démence vasculaire Démence au cours d'autres maladies ALD % 1619 433 3 56% 15% 0% Hospitalisation % 1356 31% 1449 33% 305 7% F03 Démence sans précision 852 29% 1316 Total 2907 100% 4426 * le code G30 n'est pas utilisé en ALD 30, nous l'avons regroupé avec F00 pour le comparer avec les hospitalisations 30% 100% Rappelons que les diagnostics ont été transcrits dans le PMSI au décours des séjours pour les hospitalisations, ou, pour les ALD, dans l’outil de saisie des médecins conseils, à partir des protocoles de soins remplis par les médecins traitant, avec les limites de la subjectivité des praticiens Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 3 Prescription des médicaments dans la démence Deux classes composent ce type de médicaments : Les anticholinestérasiques, qui comprennent eux-mêmes les DONEPEZIL, RIVASTIGMINE et GALANTAMINE. Les antiglutamates avec la MEMANTINE. 2483 patients ont eu au moins une délivrance de médicaments de la démence du 01/01/2010 au 31/12/2013. Au cours de ces 4 années, 53 286 boites ont été délivrées, pour un montant des dépenses de 4 841 586 € et un total des remboursements de 4 414 904 €, soit un taux de remboursement de 91,2%. Bien que le taux de remboursement de ces médicaments soit passé à 15% en 2012, les patients étant pour la plupart en ALD 30, la part de l'assurance maladie reste très élevée, passant de 93% en 2010 à 88,2% en 2013. Les prescripteurs On ne peut être que surpris de la faible part dans la prescription des médecins psychiatres et des médecins neurologues. Par contre 80 % des prescriptions sont réalisées par la médecine générale. Deux nuances fondamentales sont à apporter à ces résultats : - les neurologues qui interviennent dans les consultations de la mémoire, ainsi que les autres spécialistes y exerçant, confient volontiers les primo prescriptions au médecin généraliste référent, qui se base sur leur avis spécialisé. - Dans la classification officielle des spécialisations médicales, en France, les médecins gériatres sont encore classés dans la catégorie médecins généralistes, contrairement à ce qu’il se passe dans la plupart des pays européens. Les gériatres étant les principaux intervenants médicaux dans les consultations de la mémoire du département, il s’en suit le résultat statistique mis en évidence par le tableau. SPECIALITE MEDECINE GENERALE ETABLISSEMENT AUTRES OPHTAMOLOGIE PSYCHIATRIE GENERALE NEUROLOGIE CARDIOLOGUES GASTRO-ENTEROLOGIE Total Prescripteurs % 827 68 64 19 16 16 15 10 1035 79,9% 6,6% 6,2% 1,8% 1,5% 1,5% 1,4% 1,0% 100% Patients 3551 2018 333 22 41 463 26 13 6467 % 54,9% 31,2% 5,1% 0,3% 0,6% 7,2% 0,4% 0,2% 100% Remboursements 3 601 766 € 496 781 € 30 686 € 2 626 € 21 453 € 244 188 € 5 998 € 11 406 € 4 414 904 € % 81,6% 11,3% 0,7% 0,1% 0,5% 5,5% 0,1% 0,3% 100% Les prescriptions Les anticholinestérasique représentent plus des 2/3 des prescriptions, sur l'ensemble de la période, avec surtout la Galantamine pour 37% des patients. Les inhibiteurs de l’acétylcholine estérase continue à être majoritairement prescrit (60 % des ordonnances). L’association des deux familles spécifiques continue à être prescrite dans 21 % des cas, malgré les recommandations de la HAS. Il nous faut ajouter que cette dernière recommandation est loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. Les différences de prescription entre les différents inhibiteurs est essentiellement à rapporter, semble-t-il, à la différence de lobbying par les trois groupes pharmaceutiques concernés. Une des découvertes surprenantes de l’étude fut de constater que nombre de prescriptions des molécules spécialisées dans ces maladies se faisait hors ALD 15, volontiers sur une autre ALD non actualisée, ou parfois même, mais plus rarement, en dehors de tout soutien ALD, alors que dans ce cas le remboursement de ces médications onéreuses ne se fait qu’à 15%! Influence de la CMUC ou des mutuelles ? Nos contacts hospitalo-universitaires nous ont appris que cette situation paradoxale de prescription se rencontrait dans les mêmes proportions en région PACA et en région Nord - Pas de Calais. CLASSE anticholinestérasiques seul anticholinestérasiques + antiglutamate antiglutamate seul Total Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. Patients % 1485 527 60% 21% 471 2483 19% 100% 4 DCI Patients % patients ANTICHOLINESTERASIQUES DONEPEZIL GALANTAMINE RIVASTIGMINE ANTIGLUTAMATE MEMANTINE Total général 2162 485 1155 522 998 998 3160 Remboursements % remboursements 3 024 997 € 69% 665 642 € 15% 1 735 399 € 39% 623 957 € 14% 1 389 907 € 31% 1 389 907 € 31% 4 414 904 € 100% 68% 15% 37% 17% 32% 32% 100% La cinétique de la prescription met clairement en évidence plusieurs constats : La baisse globale des prescriptions spécifiques doit certainement être rapportée aux campagnes médiatisées anti inhibiteurs et anti voie glutaminergique, mettant en doute l’efficacité et la tolérance de ces deux familles pharmacologiques. Evolu&on des prescrip&ons des classes thérapeu&ques janvier 2010 à Novembre 2013 (en nombre de pa&ents) 1000 800 an/cholinestérasiques 600 an/glutamate 400 200 2013-‐11 2013-‐09 2013-‐07 2013-‐05 2013-‐03 2013-‐01 2012-‐11 2012-‐09 2012-‐07 2012-‐05 2012-‐03 2012-‐01 2011-‐11 2011-‐09 2011-‐07 2011-‐05 2011-‐03 2011-‐01 2010-‐11 2010-‐09 2010-‐07 2010-‐05 2010-‐03 0 2 classes total Le nombre de nouveaux patients sous traitement baisse progressivement, alors que le nombre d'arrêt du traitement est lui en progression Evolution mensuelle des initiations et arrêts de traitement - d'avril 2010 à septembre 2013 100 50 0 MOIS 201004 201005 201006 201007 201008 201009 201010 201011 201012 201101 201102 201103 201104 201105 201106 201107 201108 201109 201110 201111 201112 201201 201202 201203 201204 201205 201206 201207 201208 201209 201210 201211 201212 201301 201302 201303 201304 201305 201306 201307 201308 -‐ -‐ -‐ le nombre de malades ayant bénéficié d’une prescription d’une famille spécifique a culminé entre fin 2010 et début 2012 : environ 920 patients. Depuis baisse insidieuse et non lente : environ 800 bénéficiaires actuellement la prescription des inhibiteurs a décru, puis s’est tassée l’association des deux classes a également légèrement diminué, de 14 à 11% des patients en quatre ans l’antiglutamate est en progression lente, 14 à 22% des patients en quatre ans, sans atteindre 200 prescriptions en fin 2013. 2010-‐01 -‐ Initiation Arrêt DCD Initiation : droite de régression Arrêt : droite de régression Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 5 La prescription de psychotropes La prescription de médicaments psychotropes se révèle très importante, qu’elle soit associée à la prescription ou non d’une famille spécifique de la maladie. Toujours sur la période de 48 mois étudiée : - 62 % des patients ont reçu des anxiolytiques - 50 % ont reçu un antidépresseur - 44 % ont reçu un neuroleptique. 1229 malades ont été l’objet d’une prescription d’un antidépresseur, avec, en pole position, et avec une forte avance, le Séropram, le Séroplex et le Déroxat. Alors que pour certains des psychopharmacologues, le Citalopram n’a pas suffisamment fait la preuve de son efficacité. Une importante prescription d’antiépileptiques, notamment de Lamictal, fait soupçonner des pathologies associées. 1548 patients ont reçu sur la période un anxiolytique, essentiellement Oxazepam (seresta), Meprobamate et Alprazolam. Cette prescription abondante de Meprobamate n’est plus possible depuis le 10 janvier 2012, date de son retrait du marché. 1001 personnes ont reçu un hypnotique, surtout Zolpidem et Zopiclone. Quant aux neuroleptiques, 1103 patients les ont reçus, avec une très nette préférence pour la Risperidone : 818 sur les 1103, tandis que le deuxième neuroleptique atypique, l’Olanzapine, n’a été prescrit qu’à 54 personnes, en raison très probablement de la médiatisation spécialisée sur son risque vasculaire cérébral. L’Halopéridol a concerné 206 malades, pendant que la Cyamemazine (Tercian) en concernait 140. Ce dernier reste en gériatrie un des neuroleptiques sédatifs les mieux tolérés. Nous pouvons nous étonner de la prescription persistante d’antidépresseurs tricycliques et de neuroleptiques conventionnels, dont leur inscription sur l’ordonnance devrait être des plus limitée en raison de leurs effets anticholinergiques. CLASSE ANTIDEPRESSEURS Total ANTIDEPRESSEURS ANTIEPILEPTIQUE CLASSE_ATC AGOMELATINE AMITRIPTYLINE CITALOPRAM CLOMIPRAMINE DOSULEPINE DULOXETINE ESCITALOPRAM FLUOXETINE IMIPRAMINE MAPROTILINE MIANSERINE MILNACIPRAN MIRTAZAPINE MOCLOBEMIDE PAROXETINE SERTRALINE TIANEPTINE VENLAFAXINE FLUVOXAMINE DOXEPINE CARBAMAZEPINE CLONAZEPAM GABAPENTINE LAMOTRIGINE LEVETIRACETAM OXCARBAZEPINE PHENOBARBITAL PHENYTOINE PREGABALINE PRIMIDONE TOPIRAMATE VALPROIQUE ACIDE Total ANTIEPILEPTIQUE ANTIPARKINSONIEN Total ANTIPARKINSONIEN Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. TRIHEXYPHENIDYL Nb de patients Nb de boites % patients Remboursement 8 237 € 2 706 € 59 951 € 1 077 € 698 € 20 456 € 114 325 € 13 884 € 15 € 131 € 10 902 € 4 807 € 24 542 € 5 941 € 68 226 € 24 112 € 24 676 € 20 939 € 31 € 36 € 405 690 € 3 947 € 1 878 € 20 792 € 49 384 € 73 556 € 3 347 € 4 644 € 2 483 € 113 145 € 1 575 € 3 451 € 30 298 € 23 132 240 16 5 56 376 95 3 3 136 13 143 25 295 134 121 97 2 1 1 229 35 127 73 82 80 6 50 27 253 5 4 98 180 692 3 032 196 106 705 5 863 2 075 5 13 1 730 224 1 832 579 8 429 2 364 2 277 1 640 6 21 31 969 801 802 536 2 555 974 105 1 703 649 2 324 138 110 3 160 1% 5% 10% 1% 0,2% 2% 15% 4% 0,1% 0,1% 5% 1% 6% 1% 12% 5% 5% 4% 0,1% 0,04% 49% 1% 5% 3% 3% 3% 0,2% 2% 1% 10% 0,2% 0,2% 4% 603 13 857 308 500 € 24% 14 14 132 132 388 € 388 € 1% 1% 6 ANXIOLYTIQUES ALPRAZOLAM BROMAZEPAM BUSPIRONE CLOBAZAM CLORAZEPATE POTASSIQUE 450 263 5 107 72 4 885 2 020 232 564 684 11 024 € 5 443 € 1 547 € 2 077 € 2 559 € 18% 11% 0,2% 4% 3% CLOTIAZEPAM DIAZEPAM ETHYLE LOFLAZEPATE 30 73 4 354 449 13 916 € 987 € 39 € 1% 3% 0,2% 144 485 110 255 2 530 373 1 548 6 2 16 752 2 996 1 321 5 845 6 5 977 2 025 28 123 33 2 131 2 869 € 10 574 € 3 351 € 8 418 € 13 € 13 769 € 6 284 € 69 871 € 72 € 3€ 169 € 6% 20% 4% 10% 0,1% 21% 15% 62% 0,2% 0,1% 1% 17 60 20 135 1 057 124 388 € 2 307 € 377 € 1% 2% 1% 13 25 698 482 1 001 49 16 8 18 140 1 3 206 32 257 412 9 916 6 724 18 791 538 263 20 587 1 417 11 110 1 811 346 216 € 756 € 24 992 € 19 213 € 48 494 € 12 447 € 32 981 € 89 € 3 300 € 15 944 € 95 € 973 € 4 182 € 2 613 € 1% 1% 28% 19% 40% 2% 1% 0% 1% 6% 0,04% 0,1% 8% 1% 20 54 18 66 895 150 382 € 70 025 € 772 € 1% 2% 1% 3 12 2 818 13 130 13 1 103 20 90 66 111 7 751 92 1 440 228 15 992 235 235 € 208 € 1 829 € 244 611 € 313 € 9 146 € 1 747 € 401 893 € 4 909 € 0,1% 0,5% 0,1% 33% 1% 5% 1% 44% 1% 47 66 2 353 1 335 1 570 110 434 10 566 € 15 475 € 1 250 311 € 2% 3% 95% ETIFOXINE HYDROXYZINE LORAZEPAM MEPROBAMATE NORDAZEPAM OXAZEPAM PRAZEPAM Total ANXIOLYTIQUES HYPNOTIQUES ESTAZOLAM FLUNITRAZEPAM HYPNOTIQUES ET SEDATIFS EN ASSOCIATION, BARBITURIQUES EXCLUS LOPRAZOLAM LORMETAZEPAM MEPROBAMATE EN ASSOCIATION NITRAZEPAM TEMAZEPAM ZOLPIDEM ZOPICLONE Total HYPNOTIQUES NEUROLEPTIQUE AMISULPRIDE ARIPIPRAZOLE CHLORPROMAZINE CLOZAPINE CYAMEMAZINE FLUPENTIXOL FLUPHENAZINE HALOPERIDOL LEVOMEPROMAZINE LOXAPINE OLANZAPINE PERICIAZINE PIMOZIDE PIPAMPERONE PIPOTIAZINE RISPERIDONE SULPIRIDE TIAPRIDE ZUCLOPENTHIXOL Total NEUROLEPTIQUE NORMOTHYMIQUES VALPROIQUE ACIDE VALPROMIDE Total NORMOTHYMIQUES Total général Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 7 Reste à considérer une dimension fondamentale de la prescription des psychotropes : la durée de ces prescriptions sur la période étudiée des 48 mois. Les durées de traitement se révèlent relativement longues, notamment pour les antidépresseurs et les anxiolytiques. les pourcentages de patients avec un traitement de plus d'un an sont respectivement, de 47% pour les antidépresseurs, 28% pour les anxiolytiques, 25% pour les hypnotiques. Nous constatons que 25 % des patients ont reçu des neuroleptiques pendant plus d’une année, dont 20% pour la Risperdone, plus de 7 % des patients ont reçu des neuroleptiques au-delà de 3 ans ! Il nous faut réfléchir à cette sur prescription de psychotropes, et à une prescription beaucoup trop prolongée. Durée de traitement des psychotropes les plus prescrits (> 200 patients) DCI ANTICHOLINESTERASIQUES DONEPEZIL RIVASTIGMINE GALANTAMINE ANTIDEPRESSEURS CITALOPRAM PAROXETINE ESCITALOPRAM ANTIEPILEPTIQUE PREGABALINE ANTIGLUTAMATE MEMANTINE ANXIOLYTIQUES OXAZEPAM BROMAZEPAM PRAZEPAM ALPRAZOLAM HYDROXYZINE MEPROBAMATE HYPNOTIQUES ZOPICLONE ZOLPIDEM NEUROLEPTIQUE HALOPERIDOL RISPERIDONE 1 mois 268 99 91 160 175 61 59 63 127 73 143 143 291 141 108 173 169 228 58 259 151 239 205 76 184 2 à 5 mois 402 102 125 210 248 63 67 102 162 86 228 228 487 191 77 123 133 158 83 301 157 211 352 79 282 6 à 12 mois 344 69 115 198 229 47 57 92 123 43 222 222 330 104 26 43 85 53 65 189 89 128 265 28 188 13 à 24 mois 431 96 105 243 270 38 55 62 89 30 228 228 270 76 35 27 44 35 49 140 60 63 163 18 109 2 ans à 3 ans 302 58 56 176 161 21 26 39 53 14 118 118 119 15 12 7 12 9 3 ans à 4 ans 265 61 30 168 146 10 31 18 49 7 59 59 51 3 5 72 14 39 79 4 42 40 11 18 39 1 13 7 2 total 2012 485 522 1155 1229 240 295 376 603 253 998 998 1548 530 263 373 450 485 255 1001 482 698 1103 206 818 Conclusion Par cette étude à triple base, nous apportons une contribution au chiffrage de la prévalence et de l’incidence des maladies d’Alzheimer et maladies apparentées dans notre département. Il est de bon sens pratique d’avancer que le nombre de personnes atteintes de ces maladies doit être inférieur à celui de la métropole en raison de la corrélation linéaire qui existe entre l’âge de la population et la prévalence des MAMA, notre durée de vie moyenne étant encore inférieure de deux ans et demi au résultat national. A contrario, leur nombre doit être supérieur du fait des fortes prévalences locales des facteurs de risque que sont les maladies cardio-vasculaires et des maladies multi métaboliques. Ce sont donc un peu plus de 4000 personnes qui souffrent actuellement de ces maladies dans notre île. Elles continuent à bénéficier d’une exceptionnelle solidarité de proximité. À nos politiques de soutenir cette solidarité par le développement des filières, des réseaux, et des solutions de répit - repos. Les prescriptions médicales des médicaments spécifiques, et des médicaments psychotropes associés, pourront faire l’objet d’échanges confraternels dans l’avenir immédiat. Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 8 Rappel : Recommandation de bonne pratique Maladie d’Alzheimer et Maladies apparentées HAS décembre 2011 Le médecin prescripteur doit apprécier le rapport bénéfice /risque du traitement médicamenteux spécifique. Les traitements spécifiques sont les inhibiteurs de la choline estérase et un anti glutamate. La primo prescription de ces traitements est réservée aux médecins spécialistes en neurologie en psychiatrie et en gériatrie. On peut proposer un inhibiteur au stade léger : MMSE supérieur à 20 Un inhibiteur ou un anti glutamate au stade modéré : MMSE entre 10 et 20 Un anti glutamate au stade sévère : MMSE inférieur à 10. Il n’y a pas d’argument pour recommander une bithérapie. Il faut réévaluer régulièrement le rapport bénéfice sur risque du traitement. La poursuite ou l’arrêt du traitement dépend de cette évaluation. L’arrêt du traitement ne doit pas reposer sur les seuls critères de score au MMSE.. Il doit reposer sur une interaction avec le patient en tenant compte de l’ensemble du contexte. Après la primo prescription, le suivi peut être réalisé par le médecin généraliste. Une réévaluation attentive doit être faite à six mois. Il est conseillé de confier cette réévaluation au médecin spécialiste. Au bout de un an de traitement, la poursuite sera décidée avec l’aidant, le patient si possible, à la suite d’une concertation entre médecin spécialiste et médecin généraliste. S’il n’y a pas de stabilisation ou de ralentissement cognitif, le traitement spécifique sera arrêté. Tout au long de la prescription, les effets secondaires indésirables seront recherchés, notamment digestifs et cardio-vasculaires. Apports tirés du BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire) de l’INVS (Institut de Veille Sanitaire) Septembre 2013 Étude des maladies d’Alzheimer maladie apparentées à partir des taux d’ALD, de patients hospitalisés, et de mortalité en France métropolitaine. Les MAMA représente désormais la quatrième cause de décès, après les tumeurs, les pathologies cardio-vasculaires, les accidents, avec une progression de 72 % depuis 2000, ce qui permet une extrapolation du nombre de personnes atteintes entre 750 000 et 1 million. Les MAMA sont de mieux en mieux diagnostiquées. L’étude de l’INVS est issue de trois bases : deux bases médico administratives que sont les ALD et les hospitalisations via le PMSI, et la base des causes médicales de décès du CépiDC. Les ALD 15 ont concerné en 2010 316 115 personnes avec un sexe ratio femme / homme à 2.73, un âge moyen de 82,5 pour les femmes et de 79 pour les hommes. Le taux brut tous âges se chiffrent à 500 pour 100.000. Le taux brut standardisé se chiffre à 443. Les taux de patients en ALD sont significativement plus élevés chez les hommes avant 55 ans, et deviennent significativement plus élevés chez les femmes à partir de 70 ans. La base Hospitalisations fait apparaître les MAMA comme diagnostic principal, c’est-à-dire comme motif d’admission, près de 20 % des cas d’hospitalisation. Les comorbidités les plus fréquentes sont les maladies cardio-vasculaires ou neuro vasculaires. La base Mortalité : les décès spécifiquement liés à la maladie d’Alzheimer représentent 53 % des décès en causes multiples. Les décès avec une MAMA concernent deux fois plus souvent les femmes que les hommes. L’âge moyen au décès et significativement supérieur de plus de 4.4 ans à celui de la mise en ALD 15 soit une durée de bénéfice de l’ALD 15 supérieure à 4 ans. L’étude de l’INVS prouve que le poids de ces maladies est considérable pour la société : plus de 300 000 personnes en ALD, , plus de 230 000 hospitalisés au moins une fois, pour la maladie ou pour une autre cause mais en lien avec la maladie sur un total de 340 000 séjours hospitaliers. Plus de 54 000 personnes avec la maladie sont décédées. L’accès aux soins a évolué favorablement notamment grâce au dernier plan Alzheimer, et tout particulièrement au développement des centres mémoire. L’étude estime la prévalence des personnes prises en charge pour une MAMA à 415 000. Les estimations actuelles françaises de prévalence et d’incidence des MAMA sont issues d’extrapolation de cohorte française, de faible représentativité nationale. L’INVS propose d’estimer la prévalence des personnes prises en charge médicalement pour ces maladies en estimant les parts respectives des ALD 15, des hospitalisations liées à une MAMA (en diagnostic principal mais aussi en diagnostic relié et associé), et des traitements spécifiques pour maladie d’Alzheimer – maladie apparentée, méthode qui permettrait une couverture de la population générale à 95 %. C’est ce qui a été fait dans notre étude régionale. Dr G.B., Dr P.C., Dr J.P.S. 9