qu`est-ce que l `ash et l`enseignement spécialisé
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qu`est-ce que l `ash et l`enseignement spécialisé
QU'EST-CE QUE L'ASH ET L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ ? Même si elle est d’usage courant, la notion d’enseignement spécialisé ne présente pas de caractère vraiment officiel. Elle est d’ailleurs parfois utilisée pour désigner diverses formations professionnelles “spéciales”. On peut dire que relèvent de l’enseignement spécialisé toutes les structures, dans les établissements scolaires ou ailleurs, dans lesquelles exercent réglementairement des enseignants spécialisés. Dans les établissements scolaires, il s’agit, dans le primaire, des RASED et des CLIS. Dans l’enseignement secondaire, il s’agit des SEGPA et des ULIS. Les EREA-LEA sont les seuls établissements à la fois purement scolaires et purements spécialisés. Hors du monde scolaire, il s’agit des multiples établissements dans lesquels des enseignants spécialisés assurent une scolarisation adaptée aux élèves handicapés qui y sont aussi éduqués et soignés conformément à leurs besoins par des personnels éducatifs et des personnels soignants. Ce sont en particulier les IME et les ITEP. Des enseignants spécialisés exercent également dans certains services de soins : hôpitaux de jour, CMPP, divers services de soins à domicile, et même dans les hôpitaux généraux au chevet des enfants malades ou en milieu carcéral. Les enseignants spécialisés sont définis, très officiellement cette fois, par le fait qu’ils ont obtenu une des certifications à l’enseignement spécialisé, nouvelles ou anciennes, après une formation ou en candidats libres. Ces certifications ne sont ouvertes qu’aux seuls enseignants titulaires. Elles comprennent différentes options, correspondant à différents publics ou fonctions. Les enseignants spécialisés appartiennent donc d’abord à l’un des corps des professeurs des enseignements primaires ou secondaires. Ils ont la même grille de salaire et les mêmes conditions et procédures d’avancement et de promotion que les professeurs du même corps. Ils ne touchent, en plus, qu’une indemnité très modeste et non prise en compte pour les droits à pension. Ils peuvent toujours revenir à un enseignement en classe ordinaire, et ils sont de plus en plus nombreux à le faire. La première certification d’enseignant spécialisé a été créée, dans la foulée des articles 7 et 14 de la loi de 1909 créant les classes et écoles de perfectionnement, par un décret du 14 août 1909. Longtemps réservées aux enseignants du primaire, ces certifications n’ont été ouvertes aux enseignants du secondaire que par le décret n° 2004-13 du 5 janvier 2004. Le secteur de l’enseignement spécialisé a été longtemps nommé secteur de l’enfance inadaptée. Cette appellation a été abandonnée en 1987, pour tenter de distinguer deux publics précédemment mêlés, les enfants en grande difficulté scolaire (secteur de l’adaptation ou des “enseignements adaptés”, c’est le A de ASH) et les enfants handicapés (c’est le SH de ASH, pour “scolarisation des élèves en situation de handicap”). Notez qu’il existe, marginalement, et seulement à destination des déficients sensoriels, des formations et des certifications du Ministère de la Santé. Contrairement aux certifications du Ministère de l’Éducation Nationale, elles sont en accès direct, sans passage obligé par la titularisation comme enseignant “ordinaire”. LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SPÉCIALISÉS Formation initiale : la formation initiale des enseignant-e-s a subi de grosses dégradations ces dernières années. L'élévation du niveau de qualification (désormais un MASTER) s'est accompagnée du renoncement à une véritable formation qualifiante. Les titulaires d'un MASTER qui réussissent le concours de professeur-e des écoles sont directement mis en responsabilité sur le terrain. La connaissance des élèves en situations de handicap ou en grande difficulté doit faire partie intégrante de la formation. Formation continue : La formation continue, qui était liée à la formation initiale puisque l'administration avait besoin de lieux d'accueil pour les stages des futurs enseignants, est désormais réduite à peau de chagrin. Les contenus de formation sont liés à des exigences nationales le plus souvent liées aux résultats aux évaluations nationales. Ils portent principalement sur l'apprentissage du français et des mathématiques. Les stages de formation continue ou animations pédagogiques reposent sur des ressources exclusivement locales et ne permettent pas une véritable ouverture sur le métier, des compléments réels de formation sur des domaines précis autres que le français et les maths, en tout cas très peu sur l'aide à apporter aux élèves à besoins éducatifs spécifiques. Il conviendrait de proposer de réelles formations sur le handicap ou les adaptations pédagogiques. Les conséquences du renoncement à la formation initiale et continue se portent aussi sur les enseignants spécialisés. Formation spécialisée : la formation spécialisée a beaucoup évolué ces dernières années. D'abord présentielle, elle a laissé la place à l'alternance, avec les difficultés inhérentes et la charge de travail qu'on lui connaît. Avoir la possibilité d'être « extrait » de la classe une année entière pour se spécialiser, un luxe qui coûtait bien trop cher ! Le nombre de départ en formation D et F a tendance à baisser, comme le nombre de collègues souhaitant s'engager dans ces formations (ce qui pose la question de l'attractivité de la formation et du type de poste). L'académie a renoncé départs en formation E et G, ce qui n'est pas sans conséquence sur le travail (et l'avenir !) des équipes responsables de la formation et en dit long sur la possibilité de voir renaître les RASED. 2 masters proposés par l'université de Caen (en particulier le master « Éduquer, enseigner et former des publics à besoins éducatifs particu- lier ») risquent d'entrer en concurrence avec les formations spécialisées telles qu'on les connaissait jusqu'alors. II existe en outre un certificat le 2-CA-SH pour les collègues du second degré qui désirent travailler avec des élèves en grandes difficultés ou en situation de handicap.