l`aviation dans le departement de l`ain avant 1914

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l`aviation dans le departement de l`ain avant 1914
L'AVIATION DANS LE DEPARTEMENT DE L'AIN, AVANT 1914
L'AVIATION DANS LE DEPARTEMENT DE L'AIN, AVANT 1914
FABRI, Pierre, Honoré, dit Pierre MOUSNER, né le 5 ou 16 avril 1607 à Virieu le Grand.
Après ses études à Lyon, il prononce ses voeux à Avignon en 1626, et fait son noviciat
jusqu'en 1628. Grand initiateur de la méthode expérimentale, et s'intéresse au vol et s'efforce
de restituer la fameuse colombe mécanique. Pierre FABRI se lance dans la réalisation d'une
grande machine volante mue par de l'air comprimé. Ce projet ou son idée fait de lui un
précurseur de l'aviation à réaction. En 1639, il revient à Lyon où il dispense des cours de
physique, d'astronomie et de mathématiques. Ultérieurement, il se rendra à Rome où il
décède le 16 mars 1688.
VALLET, Mathieu, né le 25 janvier 1734 à Pont de Veyle.
ALBAN, Léonard, né le 6 avril 1741 à Pont de Veyle.
Ces deux précurseurs de l'air conçoivent un aérostat doté d'ailes actionnées par un
moulinet et d'un gouvernail. Le 24 mai 1785, ce ballon nommé «Comte d'Artois», réalise son
premier vol libre à Javel en banlieue parisienne. Ce premier vol sera suivi de nombreux
autres au-dessus de Paris. Léonard ALBAN est un chimiste reconnu, on lui doit d'avoir mis au
point un liquide de lavage blanchissant, décolorant et désinfectant, en l'occurence l'eau de
Javel. Léonard ALBAN s'éteint à Javel, commune d'Issy les Moulineaux, le 21 mars 1803.
CARRA, Jean-Louis, né le 9 mars 1742 à Pont de Veyle.
Jean-Louis CARRA mène une vie aventureuse à travers l'Europe. Le 14 janvier 1784,
il présente à l'Académie ses Sciences son «Essai sur la nautique aérienne, contenant l'art de
diriger les ballons aérostatiques à volonté, et d'accélérer leurs courses dans les plaines de
l'air». L'Académie reçoit favorablement l'idée de ce savant connu pour ses recherches sur
l'application aux aérostats de l'électricté naturelle. Ultérieurement journaliste et homme
politique, Jean-Louis CARRA prend part aux débats de la Révolution. Condamné à mort avec
les vingt et uns députés girondins, il est guillotiné le 31 octobre 1793.
SERPOLLET, Léon, né en 1858 à Culoz.
Léon SERPOLLET crée, en 1881, la chaudière à vaporisation instantanée et imagine,
en 1887, un tricycle à vapeur, sans doute l'ancêtre de l'automobile. Il développe une
automobile à vapeur avant de concevoir un aéroplane en 1903. Il décède à Paris en 1907.
L'année 1910 voit se manifester un engouement profond pour l'aéronautique naissante,
soutenu par les initiatives multiples nées à la suite des premiers envols et exploits réalisés par
les pionniers au cours des années précédentes.
Le département de l'Ain ne reste pas à l'écart, et dès le courant de l'année 1909, la
plaine de Bellièvre, voisine d'Ambérieu en Bugey, voit les premiers atterrissages des pilotes
Mignot et Harding. Cet emplacement, d'une superficie de 180 hectares, utilisé comme champ
de manoeuvres et de tir par les unités de l'Armée, est idéalement situé à un kilomètre des
importantes installations ferroviaires d'Ambérieu. Aussi, se crée rapidement une «Société
Sportive d'Ambérieu-Aviation», qui réalise la construction d'un hangar pour abriter les
fragiles aéronefs de l'époque, puis des investissements plus importants nécessaires au bon
déroulement du meeting inaugural des 29, 30 et 31 mai 1910. En vue de l'établissement des
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installations permanentes d'un véritable aérodrome sur le site, la Société Sportived'Ambérieu-Aviation demande à la Municipalité l'établissement d'un bail de 10 ans, lui
permettant de «se servir exclusivement d'une partie de la plaine de Bellièvre sur 500 mètres
de profondeur de l'est à l'ouest, sur toute la façade orientale à partir de la gravière».
Une fête aérienne est organisée pour l'inauguration du terrain en mai 1910, à laquelle
participent les aviateurs Mignot et Harding, et les pilotes locaux : Eparvier, les frères
Wroblewski-Salvez et Mouthier. Ce dernier, qui avait fait l'acquisition d'un Blériot XI du type
«traversée de la Manche» ouvre, le 5 février 1911, «l'Ecole Bressanne d'Aviation» au sein de
laquelle il forme un nombre restreint d'élèves-pilotes.
Le 28 avril 1910, Monsieur B. Dufour, modeleur-mécanicien à Villeurbanne, demande
à la Municipalité de Loyettes de disposer des terrains communaux en friches au lieu-dit 'La
Mière' en vue de faire des 'essais d'aviation'.
Aéroplane Eparvier 1909
Aéroplane Eparvier 1911
Monsieur EPARVIER, industriel à Manthes dans la Drôme, construisit plusieurs aéroplanes.
Monsieur Dalphin, Maire de Loyettes, donne à bail en date du 20 octobre 1910, pour
une durée de 3 ans, le terrain appartenant à la commune situé au lieu-dit «La Mière», au sud
de la plantation de pins et jusqu'au chemin de la Grange Rouge. Ce bail, dressé pour le prix
annuel de un franc, est accordé à Messieurs Dufour et Eparvier.
Par une lettre du 7 janvier 1911 adressée par Monsieur Dufour à Monsieur le Maire de
Loyettes, celui-ci présente Monsieur Colomb, pilote aviateur brevet n° 310 en date du 7
décembre 1910, afin qu'il obtienne les mêmes conditions d'implantation sur le terrain de «La
Mière». Entre-temps, Monsieur Dufour se présente «constructeur d'appareils aériens» et
souhaite confier à Monsieur Colomb la création d'une école de pilotage civil et militaire.
En novembre 1911, Monsieur Dufour dispose dans ses hangars de : 2 biplans, dont un
monté par Legagneux lors de la Grande Semaine de l'Aviation Lyonnaise en mai 1910, et un
second pour l'école de pilotage, ainsi qu'un petit monoplan.
Que s'est-il passé à l'automne 1911 ? Le 16 octobre 1911, Monsieur L. Demaille,
Directeur de l'Ecole Pratique d'Aviation du Sud-Est à Loyettes-Aviation, informe la
Municipalité de Loyettes, de l'installation de son école qui dispose de quatre aéroplanes, et de
l'organisation d'une fête aérienne les 11 et 12 novembre, avec la participation des aviateurs
Maurice Tétard et Pierre Béard.
Au cours de ce meeting, plusieurs aviateurs essayèrent de s'élever, mais ils rouleront sur
plusieurs centaines de mètres. Seul Béard, un bugiste, s'élève à 400 mètres de hauteur,
traverse le Rhône, revient par Blyes et atterrit à son point de départ sous les applaudissements
de la foule.
Paul Mayet dans son historique «L'Aviation à Loyettes», nous parle de cette époque :
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«Les Anciens peuvent se souvenir des pilotes instructeurs : Vallet, Fouin, Allavoine et
Charpiat, qui ne partirent qu'en 1914». De nombreux constructeurs se pressent à «LoyettesAviation», en vue de créer leur école de pilotage : Joseph Barou, Charles Audenis, etc...
Nous avons jusqu'alors mentionné les noms de ces jeunes hommes, attirés par cette
nouvelle activité et ses perspectives. Qui sont-ils ? Référons-nous à la date d'obtention de leur
brevet, selon la liste établie par la revue des Vieilles Tiges de Hier et d' Aujourd' Hui,
«PIONNIERS» :
VIDART, René, né à Divonne les Bains, le 24 juillet 1890.
Brevet de pilote n° 133 du 24 juin 1910 sur Hanriot. Sportif, il pratique
successivement la moto et l'automobile de course. Il fait son premier vol le 21 juin 1910 sur
monoplan Hanriot qui lui a été livré,
ce jour, et trois jours plus tard est
breveté pilote. Il est blessé le 14
juillet 1910 à Lille dans la chute de
son appareil et, devenu pilote du
constructeur Deperdussin,
il se
distingue dans les grandes épreuves
de l'époque : 4ème dans la course
Paris-Rome, 1er dans Paris-Liège,
3ème du Circuit Européen, etc... Au
début 1912, il devient Directeur
sportif de l'Ecole Deperdussin et
moniteur des officiers élèves-pilotes.
MOUTHIER, Louis, né à Bourg en Bresse, le 31 décembre 1884.
Brevet de pilote n° 157 du 9 août 1910 sur Blériot XI. C'est aussi un sportif, coureur
cycliste renommé, qui en mai 1910 achète un Blériot XI du type «Traversée de la Manche».
Faute d'instructeur, il apprend à voler seul. En 1911, il achète un Borel-Morane à moteur
Gnôme de 50 cv. Le 23 juillet 1911, il décolle de Bron, à 4 h 05 et se guidant au moyen de la
voie ferrée, survole Bourg en Bresse,
atterrissant à 4 h 35 sur l'hippodrome
des Vennes : 70 kilomètres couverts
en 30 minutes, soit 140 km/h de
moyenne ! Le soir même, il décollait
pour rejoindre Bron. Il participe à bon
nombre
d'exhibitions
aériennes
régionales , avant de se consacrer au
monitorat à l'école d'Ambérieu.. Peu
avant sa mort, en 1961, il assista au
cinquantenaire de l'aviation à Bourg,
célébrant son atterrissage du 23 juillet
1911.
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BEARD, Pierre, né à Cressin-Rochefort, le 2 avril 1893.
Brevet de pilote n°276 du 8 novembre 1910 sur Blériot XI. Elève de l' Ecole supérieure
professionnelle de Belley, il est élève-pilote à l'Ecole Blériot en septembre 1910. Rapidement
breveté, il participe à de nombreux
meetings en 1911-1912. Mais le 8
septembre 1912 à Gray (Haute-Saône),
son appareil peine à décoller et s'écrase
sur la foule, tuant 4 spectateurs. Ce
drame le marquera à jamais. Passant
son brevet de pilote militaire début août
1914, il sera affecté à une escadrille
saharienne. A l'issue du conflit, il se
retire dans son pays natal, cessant toute
pratique aéronautique.
LACROUZE, Marius, né le 13 juin 1891 à Berzé la Ville (Saône et Loire).
Brevet de pilote n° 983 du 2 août 1912 sur monoplan Deperdussin. Après ses études
au Lycée Lamartine de Mâcon, il est irrésistiblement attiré par l'aviation naissante. Un jour,
avec l'aide de copains qui tiraient l'appareil, il réussit à s'envoler d'un grand pré à proximité
de son domicile. Il apprend à piloter à Ambérieu en Bugey avec Vidart comme moniteur.
Maîtrisant rapidement l'art du pilotage, Vidart lui confie le poste de chef pilote de l'Ecole
d'Ambérieu lors de la mobilisation de 1914. Il trouva la mort à Villacoublay, le 28 novembre
1917, à l'âge de 26 ans, lors de l'essai d'un appareil de chasse, dont les ailes se détachèrent
du fuselage.
Gardons-nous d'oublier trois pilotes militaires :
Lieutenant FRUGIER, Léon, né à Villebois, le 22 mai 1879.
Brevet de pilote n° 378 du 3 février 1911 sur Henri Farman. Nous ne connaissons rien
sur sa carrière ultérieure.
TRUCHON, Lucien, né en 1887 à Chalamont.
Contre le mur nord du cimetière de Chalamont, un médaillon en bronze avec cette
inscription «Au Lieutenant aviateur TRUCHON, Mort pour la Patrie. Ses camarades de
l'Ecole Polytechnique, Promotion 1906». Il trouve la mort le 29 juin 1911 à Bouy (Marne). Il
est la 63ème victime de l'aviation et la 25ème victime française.
Lieutenant GREZAUD, Pierre, né à Gorrevod, le 21 février 1887.
Brevet de pilote n° 265 du 4 octobre 1910 sur appareil Sommer. Après ses études au
Collège de Pont de Vaux, il se dirige vers l'Ecole Polytechnique. Il est enthousiasmé par
l'aviation, il est breveté à l'Ecole de pilotage Sommer à Mourmelon. C'est à travers
l'aérostation qu'il entre dans l'aéronautique militaire. Il sera détaché fin 1913 comme
instructeur auprès de l'aviation impériale russe. A la déclaration de guerre en août 1914, il
devient chef d'escadrille russe et effectue des missions de reconnaissance. Il est abattu au
cours de l'une d'elle sur la Vistule, le 7 juin 1915, et il est fait prisonnier. De retour en
France, il quitte l'Armée en 1920.
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Evoquons maintenant la trop brève carrière de deux frères qui, à double titre, méritent
d'être qualifiés de pionniers :
les frères Pierre (1886-1914) et Gabriel (1888-1914) WROBLEWSKI, dits SALVEZ.
Sarthois d'origine. L'ainé fit ses études au Lycée Ampère de Lyon, puis devint
ingénieur. Aidé de son frère cadet, il étudia un premier monoplan équipé d'un moteur rotatif
Anzani de 30 cv. Gabriel apprit à piloter sur cet appareil, le W 1, au cours de vols d'essai
effectués de juillet à septembre 1910 au Grand Camp de Lyon. Ceux-ci se terminèrent par le
capotage de l'appareil, courant septembre. Cet appareil se singularisait par son mode de
construction, en tubes d'acier soudés à l'autogène. A l'époque, seuls les frères Voisin
utilisaient une construction métallique, qui fit d'ailleurs leur renom. Nullement découragés,
ils entreprennent la construction d'un second monoplan, le W 2, à Pont de Veyle. C'est un
biplace, propulsé d'abord par un moteur Aviatic, puis par un moteur Labor de 60 cv,
entrainant une hélice en bois, de conception Salvez. L'appareil qui vole à 95 km/h est exposé
au Salon de la Locomotion Aérienne au Grand Palais à Paris, en décembre 1911. Il attire
l'attention des visiteurs allemands. A l'automne 1911, les deux pionniers s'installent sur le
terrain d'Ambérieu, où ils entreprennent la construction du W 3 équipé d'un moteur Gnome.
Il différait des types précédents par l'installation d'une béquille avant anti-capotage. Gabriel
Wroblewski obtient le brevet de pilote n° 891 en date du 26 juin 1912 sur le W 2, en présence
notamment de Pierre Béard. En juillet 1912, il fit prendre son baptême de l'air à un
adolescent venu en voisin du château familial de Saint Maurice de Remens. Il s'appelait
Antoine de Saint Exupéry. Début 1913, les frères Salvez entreprennent la construction d'un
monoplan blindé à vocation militaire, équipé d'un moteur Labor de 130 cv, entrainant une
hélice de conception Salvez d'un diamètre de 2,74 m. Ce W 4, biplace pouvant être armé
d'une mitrailleuse Hotchkiss, effectue son premier vol, le 3 février1914, Gabriel emmenant
son frère comme passager. De dimensions semblables à ses prédécesseurs (envergure de
13,5 m, longueur de 10,50 m), il est plus rapide (110 km/h) et surtout plus lourd (950 kg) du
fait de son fuselage blindé à 3 mm. L'appareil retient l'attention de la Commission
Aéronautique Militaire devant laquelle il devait être présenté en vol et au sol, le 2 mars 1914.
Hélas, la veille, au cours d'un ultime vol d'essai, le W 4 s'écrase au sol, tuant les deux frères
Salvez. Bien qu'en matière d'aviation une défaillance technique soit toujours possible, cette
coïncidence ne manqua pas d'alimenter des rumeurs sur un possible sabotage de l'appareil,
étayées par le fait que, dès juillet 1913, la famille Wroblewski avait loué une chambre à un
jeune allemand qui disparut quelques jours avant la déclaration de guerre... La mort
prématurée des frères Salvez demeure entourée d'un certain mystère et priva l'aéronautique
française naissante, d'un authentique talent de concepteur aux vues en avance sur son
temps...
Effectuons un bref retour en arrière : l'année 1910 voit la création de la Société
Sportive d'Ambérieu-Aviation, et 1911, celle de l'Ecole Bressane d'Aviation. Dès le début de
1912, on assiste à ce qu'à, notre époque, nous appellerions une «restructuration» des activités
aéronautiques régionales. En effet, le 5 février 1912, l'Ecole Aérienne de Lyon-Bron fusionne
avec l'Ecole Bressane d'Aviation d'Ambérieu, pour donner naissance à la «Société de
Navigation Aérienne de Lyon-Ambérieu» ou Ecole Deperdussin. La direction est confiée à
René Vidart, avec Louis Mouthier et Marius Lacrouze comme chefs-pilotes. Les élèvespilotes affluent et se préparent au brevet civil de pilotage. L'Armée qui commence à
s'intéresser à l'aviation militaire envoie également des élèves issus des diverses armes. Ainsi,
le Capitaine A. Denis de Lagarde, qui titulaire du brevet de pilote militaire n° 226, trouvera la
mort dans son avion Deperdussin, le 11 novembre 1912, les Lieutenants Adrian brevet n° 266,
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Lamoret brevet n° 262, Redelsperger brevet n° 248 et Volmerange brevet n° 308, seront
également brevetés par le Commissaire de l'Aéroclub de France, Monsieur Vermorel de
Villefranche sur Saône.
A l'initiative du Comité d'Aviation de Bourg en Bresse sont organisées de nombreuses
manifestations aériennes :
• 4 février 1911, fête d'aviation au lac des Echets sur la commune de Miribel avec la
participation d'Albert Kimmerling.
• 5 et 6 août 1911, journées d'aviation à Divonne les Bains avec la participation de
l'aviateur René Vidart.
• 6 et 7 août 1911, Oyonnax, journées d'aviation avec la participation de l'aviateur local
Demaille et de Ludovic Verdier sur monoplan Guyot-Verdier. Cela n'a pas été un
succès : défection d'un pilote, moteur récalcitrant d'un appareil, qui lorsqu'il consent
enfin à décoller va percuter une ligne électrique. L'assistance nombreuse, manifeste
son mécontentement.
• 20 et 21 août 1911, Oyonnax, journées d'aviation avec René Vidart et Charles
Carabelli. René Vidart anime avec brio ces journées, effectuant notamment un vol de
17 minutes, atteignant la hauteur de 200 mètres. Demaille, un élève-pilote de Bourg en
Bresse, brise son appareil au décollage.
• Les 9, 10 et 11 septembre 1911, Bourg en Bresse organise son «meeting», selon la
terminologie anglo-saxonne, animé par les vols de Louis Mouthier, René Vidart,
d'Albert Kimmerling et Henri Berlot, venus de l'Ecole d'Aviation de Lyon-Bron. On
dénombre 25000 spectateurs.
• du 17 au 29 avril 1912, Ambérieu en Bugey, inauguration des écoles civiles et
militaires de pilotage, avec la participation de Louis Mouthier.
• les 13, 14 et 15 juillet 1912, à Bourg en Bresse, journées d'aviation destinées à
alimenter une souscription nationale pour l'édification de hangars d'aviation. Quatre
aviateurs en sont les vedettes : Louis Mouthier, Pierre Béard, un parisien Paul Guerre
dit Rugère, volant sur biplan Voisin, et Gaston Olivères, pilote d'un biplan Sommer.
Le 14 juillet, tout se passe bien, mais le lendemain, bien que son appareil ait été mis à
mal par la chaleur torride, Olivères décolle vers 16 h 45, contourne la ville et,
revenant vers le terrain, s'abat brutalement. Le pilote est tué. Le Président du Comité
d'Aviation met fin au meeting qui avait enregistré 15000 entrées payantes, chiffre
considérable.
• en juillet 1912, Montrevel, fête d'aviation.
• 14 juillet 1912, Divonne les Bains, journée d'aviation avec René Vidart.
• 15 août 1912, Villars les Dombes, fête d'aviation à l'aérodrome du Gachet avec la
participation de Louis Mouthier et Pierre Béard.
• 18 août 1912, Culoz, journée d'aviation avec Pierre Béard.
• 22 septembre 1912, Belley, journée d'aviation avec l'aviateur Marius Lacrouze.
Ces manifestations, de moindre importance, prouvent l'engouement des populations
encore rurales pour les «merveilleux fous volants et leurs drôles de machines», titre d'un film
qui, une cinquantaine d'années plus tard, restituera l'ambiance de ces folles années où voler
constituait un exploit.
L'Aviation dans le département de l'Ain, avant 1914 © C.A.L.M 10/2012
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