Comprendre la liturgie - Paroisse St-Jean
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Comprendre la liturgie - Paroisse St-Jean
Comprendre la liturgie : Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur Ce dimanche commence par une marche à la suite du Christ. Au début de la Semaine sainte, nous sommes invités à entrer à Jérusalem avec lui, à partager son dernier repas, à le suivre dans sa Passion jusqu’à la croix, à attendre dans la prière et à nous réjouir au matin de Pâques. Le titre de ce dimanche nous indique les deux parties de la liturgie, ces deux mystères que nous célébrons : l’entrée messianique du Seigneur à Jérusalem et la messe de la Passion. Le prêtre revêt les ornements rouges. Nous sommes encore en Carême (le sixième dimanche) mais nous entrons dans le temps de la Passion. L’entrée messianique du Seigneur à Jérusalem Jésus s’est toujours dérobé aux tentatives populaires de le faire roi. Pourtant, en arrivant à Jérusalem, il est acclamé comme le messie, le fils de David, le roi de gloire qui apporte le salut. Cette entrée dans Jérusalem manifeste la venue du Royaume de Dieu : Jésus va l’accomplir par sa Passion, sa mort et sa résurrection. Le rassemblement Pour faire mémoire de l’entrée messianique, on se rassemble dans un lieu distinct de l’église. C’est là qu’on chante ce que les foules ont chanté à Jérusalem : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! « Hosanna » est un mot hébreu qui signifie « Sauve maintenant ! » ; on le chante dans le Sanctus de la messe. L’expression « Béni soit celui qui vient » est tirée du psaume 117. C’est un chant de joie et de victoire utilisé par les Juifs pour la fête de la Pâque. Les chrétiens le chantent durant la veillée pascale, avant l’évangile : Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie ! Donne, Seigneur, donne le salut ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Rameaux en main, formez vos cortèges jusqu'auprès de l'autel. La bénédiction des rameaux Le prêtre explique que ce dimanche tombe le quarantième jour du Carême, alors que s’ouvre la Semaine sainte. Les rameaux tenus en mains par les fidèles sont bénis. Ils rappellent ceux que portait la foule à Jérusalem en acclamant Jésus, mais aussi les palmes que portent les élus devant le trône de Dieu dans le livre de l’Apocalypse (7, 9) : Voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer… debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main… La lecture de l’Evangile Le prêtre proclame l’Evangile selon saint Matthieu, saint Marc ou saint Luc, selon les années. Les évangélistes relient l’entrée du Christ dans la Ville sainte aux prophéties de l’Ancien Testament, notamment celle du prophète Zacharie (9, 9) : Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. Zacharie évoque le messie attendu par Israël, qui arrive aux portes de Jérusalem et proclame la paix. Ce messie acclamé comme un roi, ce fils de David, c’est Jésus. La procession La procession se met en marche. Elle tire son origine de la liturgie de Jérusalem : on la décrit déjà au IVe siècle. Elle n’est pas une reconstitution historique mais célèbre la rencontre de l’Eglise avec son Seigneur. En effet, la liturgie de l’Eglise renvoie au passé (nous faisons mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem), au présent (c’est « aujourd’hui » que nous suivons le Christ) et au futur (nous sommes en route vers la rencontre définitive avec « Celui qui vient » à la fin des temps). L’entrée dans l’église Dans certaines églises, on a l’habitude de s’arrêter devant les portes closes et de frapper pour que l’on ouvre grandes les portes, comme l’indique le psaume 23 : Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire ! Qui donc est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le roi de gloire. La messe de la Passion En raison de la procession, la messe commence directement par la prière d’ouverture. On ne chante donc pas le Kyrie (le Gloria est omis durant le Carême). La prière d’ouverture Cette prière qui ouvre la messe nous invite à suivre le Christ non seulement dans la joie de l’entrée à Jérusalem mais aussi dans les épreuves de la Passion : Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection… On voit ici les « deux faces » du mystère pascal : d’une part, la Passion et la mort du Christ ; d’autre part, sa résurrection au matin de Pâques. La première lecture Elle est tirée du prophète Isaïe. Dans son livre, on trouve quatre poèmes appelés « chants du Serviteur », qui dressent le portrait d’un juste persécuté qui accepte la souffrance et la mort pour sauver d’autres hommes. Ce serviteur tire sa puissance de son humilité. Les chrétiens ont reconnu dans cette prophétie l’annonce de la Passion. Un autre « chant du Serviteur » sera proclamé le Vendredi Saint. Le psaume A cette lecture répond le psaume 21, que le Christ citera sur la Croix (Evangile selon saint Matthieu 27, 46) : Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce psaume nous permet de communier aux sentiments du Christ en sa Passion : la confiance totale en Dieu malgré la souffrance et l’abandon des hommes. La deuxième lecture Dans la lettre qu’il adresse aux chrétiens de la ville de Philippes, en Grèce, l’Apôtre insère l’un des plus anciens hymnes chrétiens. On y lit un mouvement descendant (la crucifixion du Fils de Dieu) et un mouvement ascendant (l’exaltation du Christ et le chant de tout l’univers : « Jésus Christ est Seigneur »). Le chant d’acclamation L’acclamation – on ne chante pas l’Alléluia durant le Carême et jusqu’à la veillée pascale – est tirée de l’hymne aux Philippiens que nous venons d’entendre dans la deuxième lecture. Ce même passage sera proclamé le Vendredi Saint : Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. La lecture de la Passion On entend aujourd’hui la lecture de la Passion, tirée, selon les années, des Evangiles selon saint Matthieu, saint Marc ou saint Luc (la Passion selon saint Jean est réservée au Vendredi Saint). Le récit commence avec le repas de la Pâque et s’achève avec la mise au tombeau. La lecture se fait de manière sobre : le prêtre ne salue pas l’assemblée, les servants ne portent ni luminaire, ni encens. A l’annonce de la mort du Christ, on s’agenouille quelques instants en silence. La suite de la messe La messe se poursuit comme d’habitude. La préface eucharistique proclamée par le prêtre rappelle que nous sommes dimanche. Comme tout dimanche, l’Eglise célèbre le mystère pascal, c’est-à-dire la mort et la résurrection du Christ : Alors que le Christ était innocent, il a voulu souffrir pour les coupables, et, sans avoir commis le mal, il s’est laissé juger comme un criminel ; en mourant, il détruit notre péché ; en ressuscitant, il nous fait vivre et nous sanctifie. La bénédiction solennelle A la fin de la messe, le prêtre donne la bénédiction solennelle. Elle nous rappelle jusqu’où va l’amour de Dieu et comment cet amour porte du fruit dans nos vies : Dieu votre Père, le Père de toute miséricorde, vous a donné dans la passion de son Fils la plus belle preuve de son amour : qu’il vous aide maintenant à découvrir, à son service et à celui de vos frères, jusqu’où va le don de sa grâce. Après la messe Nous pouvons prendre un rameau béni pour orner les croix de nos maisons. Il est le signe de la victoire de la vie et affirme notre foi et notre espérance : nous croyons que nous aussi, nous ressusciterons pour être avec le Christ dans la maison du Père.