stratégie de développement de la filière manioc au cameroun
Transcription
stratégie de développement de la filière manioc au cameroun
REPUBLIQUE DU CAMEROUN Ministère du Commerce Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation 2010-2015 Ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE MANIOC AU CAMEROUN SUIVI ET ACTUALISATION OCTOBRE 2010 VISION Organisée, structurée et en phase d’industrialisation, la filière manioc devient un secteur compétitif dans le commerce national, régional et international. Tout en devenant une référence dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration pérenne des conditions de vie des populations camerounaises, la filière devient un des moteurs de la croissance forte et soutenue, créatrice de richesses et d’emplois. La présente actualisation de la stratégie 2006 a été élaborée par les acteurs de la filière manioc et les institutions du Cameroun Avec l´appui du programme : Tous ACP en faveur des produits de base agricole Financé par la Commission Européenne En collaboration avec : Le Centre du Commerce International (ITC) La CNUCED La Banque Mondiale La FAO Le CFC Pour toute information sur la méthodologie utilisée pour le développement de cette stratégie, veuillez contacter: Le Centre de Commerce International (ITC) Division des Programmes Pays Export Strategy Tel : +41 22 730 0111 Fax : +41 22 730 0575 Site web: http://www.intracen.org E-mail: [email protected] 3 4 LISTE DES ABBREVIATIONS ACP ADF AGOA APE BEAC BPF BPH BM : CCC ITC CCIMA CEMAC CNUCED FAO FCFA GIC HACCP ISO JITAP MINADER OCISCA OMC ONG PIB PICA PNDRT PNUD PPP UE UEMOA Afrique Caraïbes Pacifique Aménagement durable des forêts African Growth and Opportunity Act Accords de Partenariat Economique Banque des Etats de l’Afrique Centrale Bonnes Pratiques de Fabrication Bonnes Pratiques d’Hygiène Banque Mondiale Cellule de la Coopération Commerciale Centre du commerce international Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement Food and Agriculture Organization Francs CFA Groupe d’Initiative Commune Hazard Analysis Critical Control Point Organisation Internationale de Normalisation Joint Integrated Technical Assistance Programme Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural Observatoire de changement et de l’innovation sociale au Cameroun Organisation Mondiale du Commerce Organisations Non Gouvernementales Produit Intérieur Brut Points d’information commerciale agricole Programme national de développement des racines et tubercules Programme des Nations Unies pour le développement Partenariat Public Privé Union européenne Union Economique et Monétaire Ouest Africaine 5 6 Table des Matières AVANT PROPOS .................................................................................................................................... 9 RESUME ............................................................................................................................................... 11 1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA FILIERE MANIOC ................................... 13 1.1. L’importance du Manioc dans l’économie camerounaise .......................................................... 13 1.2 Les enjeux économiques et sociaux ........................................................................................... 14 1.3. L’avenir de la filière : une demande mondiale croissante de manioc ........................................ 15 2. PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE LA STRATEGIE DE LA FILIERE MANIOC ET SON ACTUALISATION .................................................................................................................................. 17 2.1 La méthodologie du ITC de développement de stratégies sectorielles ...................................... 17 2.2. Le processus d’actualisation ...................................................................................................... 17 2.3 Le champs de la stratégie ............................................................................................................... 17 3. ACTUALISATION DE LA STRATEGIE 2006 .................................................................................... 21 3.1 Vision de la stratégie actualisée .................................................................................................. 21 3.2 Objectifs stratégiques actualisés ................................................................................................. 21 1. Poursuite de la structuration de la filière tout en explorant la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique ; ....................................................................... 22 2. Etude des perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière ; .................................... 22 3. Actualisation des perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière ; ............................................................................................................................................ 22 4. Proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières ; ....................................................................................................................................... 23 3.3 Résultats escomptés ................................................................................................................... 24 4. RESUME DE LA STRATEGIE ACTUALISEE ................................................................................... 25 Objectif stratégique révisé 1: Renforcer la structuration de la filière tout en explorant la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique .................................................. 27 Objectif stratégique 2 révisé : Etudier et mettre en œuvre les perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière .............................................................................................................. 29 Objectif stratégique 3 révisé : Actualiser les perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière ...................................................................................................................... 31 Objectif stratégique révisé 4 : Proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières ; .................................................................................................. 33 5. SCENARIOS POUR DES RESULTATS POTENTIELS 2010 2015.................................................. 35 6. PROCESSUS DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA STRATEGIE 2010 - 2015 .................... 37 6.1 La mise en oeuvre ....................................................................................................................... 37 6.2 Les acteurs clés de la mise ne oeuvre ........................................................................................ 37 6.3 Les indicateurs clés de progrès ................................................................................................... 38 7. PLAN DE MISE EN OEUVRE ........................................................................................................... 39 8. ANNEXES.......................................................................................................................................... 43 7 8 AVANT PROPOS Le présent document de suivi et d’actualisation de la stratégie de développement de la filière manioc au Cameroun reflète la somme des débats, réflexions et propositions de l´ensemble des acteurs. Cette stratégie vise à créer une filière manioc, organisée, structurée et compétitive qui devient dans les 5 ans à venir, un des moteurs de la croissance forte et soutenue, réductrice de pauvreté par la création des richesses et d’emplois qui serviront à améliorer les conditions de vie des populations camerounaises. Cette vision est en droite ligne avec les priorités du Gouvernement en matière de développement social, économique et rural. Son impact est particulièrement attendu sur le front de la sécurité alimentaire en milieu rural. L’élaboration et la mise a jour de cette stratégie a fait l’objet d’une large concertation avec les divers maillons de la chaîne de valeur, des services de l’Etat ainsi que de l’expertise internationale. Elles présentent un ensemble de constats et d’orientations stratégiques pour lesquelles les acteurs ont acquis la conviction et la volonté commune d’être en mesure de la faire évoluer afin de contribuer activement à l’essor de la filière Manioc. Ce document invite les parties concernées à traduire les orientations et les objectifs identifiés en actions concrètes par la mobilisation des ressources de l´ensemble de la filière, et au-delà, dans un cadre intégré. Le succès de ce suivi et de l’actualisation de la stratégie est intimement lié à la capacité du Cameroun à se doter d’un cadre de mise en œuvre qui garantisse la priorité donnée au secteur, l’intégration des ressources et l’efficacité dans la réalisation. Pour garder toute son efficacité et sa validité aux yeux des acteurs de la filière, cette stratégie doit s’intégrer dans le cadre de planification reconnu dans l’action gouvernementale, être mise à jour régulièrement et bénéficier des meilleures ressources disponibles afin de mettre en œuvre les activités prioritaires identifiées. Elle est le point de rencontre pour le développement de la filière Manioc du Cameroun. 9 10 RESUME Le secteur rural reste au Cameroun le premier secteur de l’économie nationale représentant 30% du PIB et impliquant 70 % de la population. Le manioc, une des cultures vivrières les plus importantes a une production estimée à 2 882 734 tonnes en 2008 (source : AGRISTAT n°16), avec un rendement moyen de 14,4 tonnes/ha. L’essor du marché intérieur se structure autour des grandes villes que son Yaoundé, Douala, Bertoua, Kumba, Buea, Bamenda et Bafoussam. Les exportations régionales de manioc ont enregistré une croissance en quantité et en valeur de 22% en 2008 (AGRISTAT N° 16). Elles sont dirigées principalement vers les pays de la sous-région CEMAC (Gabon, République Centrafricaine, Guinée Equatoriale, République du Congo). Pour l’année 2009, selon les données de la FAO, l’offre mondiale de manioc a atteint les 218 millions de tonnes pour une valeur totale de 8 502 millions de dollars US. Le Cameroun est le 19e (FAOSTAT) exportateur mondial et ses principaux clients sont la France (93%), la Belgique (4%) et la Suisse (3%). Avec une population jeune, une diversité des zones agro-écologiques favorables à la culture du manioc et au développement d’infrastructures de communication et de transport dans la zone CEMAC, les atouts du Cameroun dans le développement de la production et des exportations du manioc en font un concurrent sérieux sur les marchés régionaux et internationaux. En 2009, les autorités Camerounaises ont sollicité l’appui de l’Union Européenne, dans le cadre du programme Tous ACP pour les produits de base (AAACP), afin de les soutenir dans le suivi et l’actualisation de la stratégie manioc (programme ITC/JITAP - 2006). Un groupe de travail regroupant l’ensemble des acteurs de la filière a été créé. Son officialisation par le gouvernement camerounais a eu lieu le 22 juillet 2010 par décision ministérielle N° 0140/D/MINADER/SG/DEPC/SDC. Les travaux de mise à jour de la stratégie par le groupe de travail ont abouti à la conclusion que la majorité des éléments d’analyse diagnostic permettant de formuler les axes stratégiques et objectifs prioritaires de la stratégie de la filière manioc sont toujours d’actualité et restent pertinents. De plus, il est primordial d’intégrer la stratégie au programme national afin de lui donner toute la visibilité nécessaire à sa mise en œuvre, de la rendre complémentaire des projets et activités déjà existantes et de faciliter le financement national ou international des activités prioritaires identifiées. Plusieurs éléments militent en cette faveur : la vision du Cameroun comme pays émergent d’ici à 2035, contenue dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), la mise en œuvre progressive du nouveau régime financier de l’État de 2007 (Gestion axée sur les résultats) et l’adoption des textes relatifs, à la décentralisation qui va apporter des changements profonds dans la conception et la mise en œuvre des projets et programmes de développement rural. La réflexion du groupe de travail et des experts a porté sur la formalisation du Groupe de travail et son élargissement aux partenaires du secteur privé ; des actions conjointes avec les partenaires tels que la FAO, la Banque Mondiale et l’ITC impliqués dans le programme Tous ACP et des leçons à tirer de l’expérience d’autres groupes de travail tel que celui du café ainsi que du choix des activités prioritaires à mettre en œuvre. Les conclusions ont permis de mettre en avant l’importance de la mise en place officielle d’un groupe de travail d’appui et de suivi de la mise en œuvre de la stratégie de développement de la filière Manioc auprès du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural , d’une coordination interministérielle du programme afin d’insuffler une dynamique efficace, de la mise en place d’une organisation faîtière et de la mise en place de mécanismes financements allouant les fonds nécessaires aux activités prioritaires. La stratégie de la filière manioc ainsi que toutes les prochaines actualisations seront intégrer au programme national du Cameroun afin de permettre une meilleure synchronisation des activités et une meilleure efficience de la mise en œuvre, du suivi et de son évaluation. 11 12 1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA FILIERE MANIOC Le secteur rural reste le premier secteur de l’économie nationale pour sa contribution au PIB, Il représente 30% du PIB avec 70 % de la population active qui s’y trouve. Il est le premier employeur et le premier pourvoyeur de devises avec 40 % du total des exportations. 1.1. L’importance du Manioc dans l’économie camerounaise Les cultures vivrières occupent plus de 50 % de la population active rurale au Cameroun et contribuent pour 64 % environ au Produit intérieur brut agricole. Le manioc est une des cultures vivrières les plus importantes de par : sa place dans l’échelle des féculents (deuxième denrée de base après le riz); son rôle économique auprès des petits producteurs et des revendeurs ; la grande variété de ses produits dérivés (tubercules, fufu, gari, cossettes, bâtons, feuilles etc); le niveau élevé de la demande : 80% de la population consomme au moins l’un des principaux produits. La production du manioc est estimée à 2 882 734 tonnes en 2008 (source : AGRISTATn°16), avec un rendement moyen de 14,4 tonnes/ha. La production en zone rurale est principalement destinée à l’autoconsommation, seul le surplus est commercialisé. La production périurbaine de Douala et de Yaoundé s’organise et s’oriente vers les marchés. La répartition de la production selon la taille de l’exploitation montre que 62,5% proviennent de petites parcelles. Depuis l’avènement de la crise alimentaire mondiale de 2007 - 2008, la tendance est à la recherche des revenus monétaires avec l’ouverture des parcelles moyennes et grandes. Tableau 1 : Répartition des producteurs selon la taille de leur exploitation Taille de l’exploitation Petites parcelles Parcelles moyennes Grandes parcelles Total * Enquête OCISCA, 2005 Superficie Pourcentage < ou =2 ha 2 - 4 ha 4ha < 62,5% 17,5% 20% 100% Les femmes sont majoritaires à la production et à la transformation du manioc qui est soit traditionnelle soit semi-industrielle et destinée au ravitaillement des marchés. La commercialisation du manioc est assurée par des acteurs qui ne sont pas des professionnels de la commercialisation. Des vendeurs impliqués peuvent être regroupés en deux catégories : les détaillants, les grossistes et semigrossistes. Les détaillants jouent plusieurs rôles : les vendeurs-producteurs ; les vendeurs-transformateurs ; les vendeurs-producteurs-transformateurs les revendeurs (Bayam-Sellam) Le commerce de gros se fait par l’intermédiaire des collecteurs qui sillonnent les campagnes. Les exportations de manioc du Cameroun ont enregistré une croissance en quantité et en valeur de 22% en 2008 (AGRISTAT N° 16). Elles sont dirigées principalement vers les pays de la sous-région CEMAC (Gabon, République Centrafricaine, Guinée Equatoriale, République du Congo). Le deuxième courant des exportations se dirige vers les pays du Nord à destination de la diaspora africaine. Une 13 part importante des exportations du manioc, tous produits confondus, s’est élevée à 645 133 tonnes en 2008. La production de manioc est en grande partie vendu sur le marché domestique de part son importance dans la consommation quotidienne des camerounais. L’essor du marché des produits du manioc se structure autour des grandes villes que son Yaoundé, Douala, Bertoua, Kumba, Buea, Bamenda et Bafoussam. Tableau 2 : Consommation des ménages par produit (en %) Produit Fufu Bâtons Manioc frais Gari Feuilles de manioc Pourcentage des ménages 89% 84% 80% 74% 48% 1.2 Les enjeux économiques et sociaux La filière manioc doit faire face à des préoccupations issues de problèmes suivants liés à l’inefficacité des moyens de production et à son inorganisation: Moyens de production Faible réponse aux apports d’engrais et tendance à l’appauvrissement des sols ; Système de culture peu performant (culture en association avec d’autres) pour l’augmentation de la production et de la productivité ; Attaques de virus (mosaïques), de bactéries et de cochenilles à l’origine de la pourriture des racines ; Attaques de prédateurs, rongeurs, oiseaux, fourmis ; Insuffisance du matériel végétal en qualité et en quantité ; Périssabilité du manioc frais (stockage) ; Organisation Habitudes des producteurs favorables à la culture des variétés douces, au rendement plus faible que les variétés amères au rendement plus important; Non maîtrise et coût élevé des méthodes de conservation ; Problèmes organisationnels et institutionnels ; Etroitesse et l’inorganisation des marchés dans les zones de production ; Enclavement des zones de production ; l’éloignement des points de vente par rapport aux zones de production (logistisque) ; Difficulté de développer l’approche coopérative ; Manque d’informations sur les marchés nationaux et internationaux ; Manque de formation des producteurs et plus spécifiquement des femmes ; Manque de synergie entre les acteurs de la filière ; Manque de recyclage. Problèmes financiers : Coût élevé des infrastructures/équipements et autres matériels ; Difficultés d’accès aux crédits pour les producteurs; Coût élevé du fret ; Faible fonds de roulement ; Faible capacité d’autofinancement. Problèmes managériaux : Non maîtrise des outils de gestion de production; 14 Mauvaise tenue des documents de production; Irrégularité des approvisionnements ; Mauvaise programmation des activités de production ; Faible professionnalisation des acteurs de la filière Toutes ces contraintes conduisent aux effets suivants : Faibles rendements ; Non disponibilité régulière de la variété amère destinée à la transformation ; Faible diversité des produits du manioc ; Faible compétitivité du manioc sur les marchés des pays du Nord. 1.3. L’avenir de la filière : une demande mondiale croissante de manioc Pour l’année 2009, l’offre mondiale de manioc a atteint les 218 millions de tonnes pour une valeur totale de 8 502 millions de dollars US en ce qui concerne le produit du manioc suivant les données de la FAO. Les 6 principaux exportateurs mondiaux de manioc en 2009 (FAOSTAT) ont été par ordre d’importance décroissante de part de marché : la Thaïlande avec 65% le Costa Rica 7% le Vietnam 15% les Pays-Bas 2% la Belgique 7% l’Indonésie 1% Les plus gros importateurs sont la Chine, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, les Etats-Unis, la Corée et le Portugal pour plus de 93% des quantités et 93% des valeurs importées. Positionnement du Cameroun sur le marché mondial e En 2009, le Cameroun est le 19 (FAOSTAT) exportateur mondial de racines de manioc, la France achète 93% des exportations camerounaises de racines de manioc alors que la Belgique (4%) et la Suisse (3%) se partagent le reste. Les points de départ des produits sont des aéroports de Yaoundé Nsimalen et de Douala, ainsi que le port de Douala. L’essentiel de ces exportations s’oriente vers l’Europe et les Etats-Unis. Tableau 3 : Exportations des produits du manioc (en tonnes) en direction de l’Union Européenne et des Etats-Unis en 2008/2009 Départ Yaoundé Douala Port Total Produit Nsimalen Feuilles de manioc 267 000 Bâton de manioc 342 254 Manioc / Farine de manioc / 609 254 TOTAL Source : AGRISTAT N°16 aéroport / 12.0 / 52.2 64.2 de Douala / / 1661.0 152.1 1813.1 267 000 342 254 1661.0 204.3 611 119.3 Les échanges avec les pays de la CEMAC et le Nigeria empruntent les voies terrestres et la voie maritime à partir du port Peschaud de Douala et d’Ekondotiti dans le Sud-Ouest. Tableau 4 : Les exportations de manioc vers les pays de la sous-région et au Nigéria. Produit Bâtons de Abang Minko Gabon Kyeossi Gabon Guinée Peschaud Gabon Guinée Aboulou Gabon 902,02 1 023,00 1 864,32 854,00 Kentzou RCA Ekondotiti Nigeria Total 396,05 1.1 5 039,39 15 manioc manioc 1 623,21 1 560,23 1 498,22 405,20 450,00 Farine de 1 233,02 1 355,03 1 275,00 68,23 690,00 manioc Tapioca 925,61 852,14 589,10 400,12 / Total 4 683,86 4 790,40 5 226,64 1 727,55 1 536,05 Source : Etabli par l’auteur à partir des statistiques, AGRISTAT n°16. / 5 536,86 1.3 4 621,28 2 458,36 2 458,36 5 225,33 20 422,86 A ce total, il faut ajouter 450 tonnes de cossettes de manioc exportées par Mouloundou vers le Congo et la République Démocratique du Congo. Ces données statistiques, malgré leur caractère peu fiable du fait de la non prise en compte du travail informel établissent que les exportations du manioc, tous produits confondus, sont trois fois plus élevées au niveau de la sous-région Afrique Centrale qu’avec les partenaires hors continent. Les atouts du Cameroun dans le développement de la production et des exportations du manioc en font un concurrent sérieux sur les différents marchés. Parmi ses forces, il faut relever : le dynamisme d’une population jeune qui ne demande qu’un minimum d’encadrement et d’incitation ; la diversité des zones agro-écologiques toutes favorables à la culture du manioc ; le développement des infrastructures de communication et de transport dans la facilitation des échanges en zone CEMAC. 16 2. PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE LA STRATEGIE DE LA FILIERE MANIOC ET SON ACTUALISATION En 2006, les représentants de la communauté des affaires, les agences gouvernementales et les acteurs du secteur du manioc ont participé à une série de réunions et d’ateliers à Yaoundé pour formuler une stratégie sectorielle et son plan de mise en oeuvre. Entre les ateliers, des réunions ont été tenues avec les producteurs, les exportateurs, les fournisseurs de services d’appui au commerce et aux affaires et les agences gouvernementales pour accroître le degré de représentation et de participation. Les résultats générés ont donc pu tenir compte des points de vue et des intérêts des représentants de chacune des étapes de la Chaîne de Valeur du secteur du manioc. 2.1 La méthodologie du ITC de développement de stratégies sectorielles La méthodologie du ITC a été utilisée afin de guider les acteurs du secteur à travers le processus de développement de stratégies et de laisser les participants aux ateliers libres de se concentrer sur le contenu de la stratégie et de ses plans d’action et de mise en œuvre. Un examen approfondi des points spécifiques de la stratégie et des activités de mise en œuvre a été fait en étroite collaboration entre le CCI à Genève et le Gouvernement camerounais avec l’appui de la Cellule de la Coopération technique de la Direction du Commerce Extérieur du Ministère du Commerce. 2.2. Le processus d’actualisation Le processus d’actualisation de cette stratégie de la filière manioc a démarré deux années et demi après sa formulation en décembre 2006, à la faveur d’une rencontre des acteurs à la table ronde organisée à Yaoundé en mai 2009 par le programme « Tous ACP », financé par la Commission Européenne, sur l’état d’avancement et la coordination de la mise en œuvre de la stratégie de développement de la filière Manioc au Cameroun. Les participants à cette table ronde étaient des Experts et Représentants des organisations partenaires du programme « Tous ACP» (FAO, Banque Mondiale, CNUCED et Centre du Commerce International), les membres du Groupe de travail et des acteurs des filières manioc et plantain. Au cours de cette rencontre, dont l’objectif était de faire l’état des lieux des initiatives en cours dans la mise en œuvre de la stratégie de la filière manioc au Cameroun, il est apparu que les problèmes identifiés dans la filière étaient encore très présents; que la mise en œuvre de ces initiatives avait été fragmentaire et partielle et que s’imposait, le besoin d’une nouvelle impulsion et coordination dans cette mise en œuvre. A l’issue de cette rencontre, les principaux résultats obtenus ont été : de formaliser le cadre de mise en œuvre et de suivi de cette stratégie donc, de rechercher l’endossement institutionnel idoine pour le Groupe de travail qui en outre, devait être suffisamment élargi au secteur privé et; de dégager à partir des stratégies sectorielles validées, des activités prioritaires à mettre en œuvre. 2.3 Le champs de la stratégie Objectif de la stratégie L’objectif de la stratégie est d’améliorer la performance commerciale globale de la filière manioc au Cameroun en développant des activités hiérarchisées de mise en œuvre, en y intégrant des mesures de progrès pour le suivi de son exécution et en répertoriant les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ces activités. Elle permet également une planification et une coordination des différentes interventions orientées vers la filière manioc au Cameroun. 17 L’actualisation stratégie devra à terme, servir au renforcement de l’efficacité de toute la filière et sa compétitivité sur les marchés dans les 5 prochaines années. Délimitation du champ de la stratégie Le document de développement du secteur rural au Cameroun (DSDSR) en cours de révision, a été conçu pour être le cadre de cohérence de toutes les interventions susceptibles de concourir à l’amélioration des performances de ce secteur considéré comme moteur potentiel du développement économique du Cameroun dans le Document de Stratégie de Croissance et de l’Emploi (DSCE). Le DSCE constitue en effet, la nouvelle vision du Gouvernement pour le développement du Cameroun d’ici à 2035. Le DSDSR actualisé devra dont viser l’atteinte de quatre objectifs stratégiques que sont : Le développement institutionnel et le renforcement des capacités de l’ensemble des acteurs étatiques et privés ; La modernisation des infrastructures du monde rural et de production agricole ; La gestion durable des ressources naturelles et; L’amélioration de la compétitivité des filières agricoles. D’un point de vue géographique, la portée de la stratégie manioc concerne tout le territoire national, en intégrant une régionalisation des interventions, à l’intérieur ; mais également les dimensions sous/régionale et internationale. La filière manioc compte parmi les cultures identifiées dans le DSDSR comme étant stratégiques à la fois pour la sécurité alimentaire du pays et l’accroissement des revenus des producteurs. C’est ce qui justifie la mise en œuvre d’un certain nombre d’interventions publiques en cours pour son développement. Une étude réalisée en juin 2008 sur financement de la Banque mondiale sur la compétitivité de plusieurs filières vivrières dont le manioc, en vue de formuler des programmes plus ambitieux de leur développement a confirmé que : « Le Cameroun dans la sous région Afrique Centrale, dispose d’un avantage comparatif et des potentialités d’exportation des produits transformés du manioc vers les pays voisins de la zone CEMAC ; mais aussi de produits bruts comme matière première pour les industries de transformation du Nigeria. » La stratégie sectorielle pour le développement de la filière manioc a précisément ciblé beaucoup de contraintes identifiées par l’étude comme empêchant le développement du secteur manioc au Cameroun. Sa mise en œuvre en synergie ou en renforcement des initiatives déjà en cours ne peut que contribuer à l’atteinte des objectifs de la SDSR. Le MINADER, en étroite collaboration avec les Ministères du Plan et de l’aménagement du territoire et du Commerce, est aujourd’hui l’administration nationale en charge de la mise en œuvre de cette stratégie. Les autres administrations intervenantes sont représentées aux côtés d’autres acteurs dans les instances de suivi évaluation et de réorientation de cette stratégie. Etant entendu que, la stratégie manioc devra à terme, servir au renforcement de l’efficacité de toute la filière et de sa compétitivité sur les marchés dans les 5 prochaines années. Il faudra pour y parvenir : répondre aux exigences des acheteurs, en produisant des produits répondant aux normes internationales ; diversifier l’offre de produits camerounais ; permettre aux acteurs de la filière d’accéder à des financements adéquats à leurs besoins ; développer et renforcer les outils de promotion de la filière. A ce titre, elle concerne l’ensemble des acteurs de la filière : le secteur privé (Producteurs, transformateurs, Exportateurs) ; 18 les agences gouvernementales, les associations et les institutions internationales et/ou ONG impliquées dans le secteur ; les fournisseurs de services impliqués dans le secteur. Le nombre de bénéficiaires est estimé à plus de 120 000 ménages qui représentent environ 2,5 à 3 millions d’acteurs : les collecteurs, les producteurs, les acheteurs, les transporteurs, les emballeurs, les fournisseurs de services commerciaux, les Agences Gouvernementales, les associations et les ONG impliquées dans le secteur, les institutions internationales. Une meilleure production et rentabilité des récoltes peuvent être sérieusement envisageable car les rendements retenus pour le manioc à l’horizon 2015 (une production d’environ 4 millions de tonnes pour un rendement estimé à 20 T/ha) sont inférieurs en général de 20 à 40% au rendement optimum facilement accessible en milieu paysan avec les technologies actuellement disponibles. De même l’accroissement des surfaces des cultures est tout à fait compatible avec les réserves foncières actuelles, sous réserve d’une gestion rationnelle et concertée de l’espace. On prévoit d’ailleurs un aménagement de 150 000 ha de terres irrigables à l’horizon 2015. Un accent particulier sera également mis sur les acteurs du sexe féminin étant donné, que la production du manioc est assurée en majorité par les femmes dans de petites parcelles d’exploitation dans toutes les régions du Cameroun, en association avec d’autres cultures et de plus en plus dans des parcelles de culture pure. Ces actrices ont en général moins de 35 ans et ont suivi au moins des études primaires. Elles sont encore, les plus impliquées dans la commercialisation locale et sous régionale du manioc. 19 20 3. ACTUALISATION DE LA STRATEGIE 2006 L’actualisation de la stratégie de 2006 a permis d’identifier les principaux éléments du cadre conceptuel de la stratégie actualisée suite à l’analyse des enjeux, des objectifs opérationnels et des principaux résultats. Les détails des différents éléments de la stratégie incluant les activités, les indicateurs, les partenaires de mise en œuvre, les bénéficiaires directs ainsi que les soutiens requis sont condensés dans le plan de mise en œuvre. 3.1 Vision de la stratégie actualisée La filière manioc, organisée, structurée et compétitive devient dans les 5 ans à venir, un des moteurs de la croissance forte et soutenue, réductrice de pauvreté par la création des richesses et d’emplois qui serviront à améliorer les conditions de vie des populations camerounaises. Cette vision constitue le fil conducteur de la stratégie autour duquel s’articulent les quatre objectifs retenus à la suite du travail méthodologique impliquant l’ensemble des acteurs de la filière. 3.2 Objectifs stratégiques actualisés Afin de remédier aux préoccupations qu’engendre le développement sectoriel de la filière manioc au Cameroun, et dans l’objectif de développer des activités permettant d’améliorer la compétitivité de ce secteur, quatre objectifs stratégiques ont été définis à l’origine de la formulation de cette stratégie. Ces objectifs stratégiques restent d’actualité. On peut cependant noter un progrès dans la mise en œuvre de certaines activités du fait de l’existence du PNDRT, et dont le niveau de réalisation dépend des difficultés inhérentes et spécifiques à la mise en œuvre de chaque objectif stratégique. A ce titre, l’actualisation du cadre de mise en œuvre de la stratégie consistera à fournir des précisions des progrès accomplis dans la mise en œuvre des activités formulées depuis 2007, et à souligner les activités déjà réalisées ainsi que les nouvelles priorités dans chaque objectif stratégique. Notons également que l’article 8 de la loi N°2007/006 du 26 décembre 2007, portant régime financier de l’Etat, définit les éléments du nouveau régime financier de l’État qui se met en œuvre progressivement et, oriente l’adoption de l’approche Projets et Programmes. Ces éléments sont : La fonction de rattachement des programmes et projets : un ensemble d’activités répondant aux besoins collectifs fondamentaux de la nation dans les différents domaines d’intervention de l’Etat ; Le programme comme un ensemble d’actions à mettre en œuvre au sein d’une administration pour la réalisation d’un objectif déterminé dans le cadre d’une fonction Il est ici précisé qu’il en faut exactement 04 au maximum ; L’action est une composante élémentaire d’un programme, à laquelle sont associés des objectifs précis, explicites et mesurables par des indicateurs de performance, il en faut au maximum 09 par programme ; L’objectif comme résultat à atteindre dans la réalisation d’une fonction, d’un programme ou d’une action et mesurable par des indicateurs ; L’indicateur comme variable quantitative ou qualitative permettant de mesurer les résultats obtenus dans la réalisation des objectifs. Tout ceci nous amène à montrer que les quatre objectifs stratégiques de développement de la filière manioc, peuvent également donner naissance à la formulation de quatre grands programmes pour la mise en œuvre des activités de cette filière. 21 1. Poursuite de la structuration de la filière tout en explorant la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique ; Cette priorité découle de l’objectif 1 qui est de « structurer, organiser et améliorer la communication interprofessionnelle dans la filière ». Des discussions de la table ronde, il s’est dégagé que cette activité relative à la structuration peut être considérée comme prioritaire et transversale pour toutes les filières de produits vivriers. En ce qui concerne la filière manioc en particulier, les difficultés et les mesures de mitigation liées à cette activité prioritaire sont : « La poursuite de la structuration de la filière tout en explorant, la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique ». La structuration de cette filière conduit tout naturellement à la mise en place d’une organisation faîtière nationale du manioc. Toutefois, le problème de la représentation des différents acteurs de la filière en son sein se pose avec acuité notamment, par la situation géographique, le nombre important d’acteurs de la chaîne de valeur et l’importance du secteur informel dans ce secteur; Le processus d’actualisation de la stratégie de la filière manioc a permis de constater la levée de la difficulté relative à sa coordination au niveau national. En effet, le recours au Groupe de travail qui a élaboré la stratégie est effectivement préconisé pour réaliser certaines missions de suivi évaluation des recommandations et orientations ou des mesures correctrices. Ce groupe de travail a été formalisé par décision ministérielle N° 0140/D/MINADER/SG/DEPC/SDC du 22 juillet 2010 et, renforcé pour inclure des intervenants de la chaîne de valeur . On note également que la revue à mi-parcours du COSOP (Country Strategy Opportunity Programme) avec le FIDA en cours, envisage de centrer les actions du PNDRT exclusivement sur la filière manioc. 2. Etude des perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière ; Cette priorité découle de l’objectif 2 qui est de « produire en quantité et en qualité aux normes internationales ». La filière manioc compte des entreprises de transformation du manioc en (gari, cossettes, amidon, …) disséminées sur l’ensemble du territoire national, qui témoignent de l’importance du secteur pour le pays. Cependant, ces unités de transformation sont très peu développées pour la production commerciale de farine de manioc, d’amidon, de gari alimentaire, destinée à l’alimentation et à l’industrie. Le défi à relever reste d’assurer la mutation de ces unités de transformation artisanale et semiindustrielle de manioc en entreprises viables et rentables. 3. Actualisation des perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière ; Cette priorité découle de l’objectif 3 qui est d’« améliorer les mécanismes d’information et de promotion et les réseaux de distribution ». Des enquêtes menées auprès des bénéficiaires révèlent l’existence d’énormes difficultés de communication dans la filière. Pour palier à cet état de chose, un Observatoire National des Racines et Tubercules (ONRT) avait été envisagé. La structuration de (ONRT) demande en conséquence que les concertations inter-acteurs locaux de la filière Racines et Tubercule (R&T), se fassent parallèlement à la mise en place du Système d’Information sur les Marchés (SIM), conditions préalables à l’implication des bénéficiaires au fonctionnement et à l’appropriation de cet outil de pérennisation . 22 4. Proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières ; Cette priorité découle de l’objectif 4 qui est de « développer les mécanismes et produits financiers adaptés à la filière ». Comme pour l’activité de structuration de la filière, des discussions de la table ronde, il s’est dégagé que cette activité relative au financement peut être considérée comme prioritaire et transversale pour toutes les filières de produits vivriers. En ce qui concerne la stratégie de la filière manioc, les difficultés sont de divers ordres aussi bien du côté de la demande que de l’offre de produits financiers. Il s’agit de : La prédominance de l’informel et de petits exploitants sans véritable plan de développement des exploitations ; La difficulté de trouver des garanties pour les crédits ; La faiblesse de revenus pour les petits exploitants ; L’absence d’institution spécialisée dans le financement de l’agriculture du côté de l’offre ; Le manque d’intérêt pour le financement des activités agricoles du fait du risque élevé qu’elles présentent ; L’absence de produits financiers adaptés ; La dépendance vis-à-vis du financement extérieur qui ne permet pas la pérennisation de l’activité ; L’insuffisance des ressources publiques qui ne permet pas un soutien plus conséquent des pouvoirs publics sous forme de subventions aux activités agricoles ; Les mesures de mitigation pourraient tenir dans la recherche de financement auprès des bailleurs ou des nouveaux programmes non encore sollicités dans la mise en œuvre de la stratégie manioc. Tableau 1: Formulation des objectifs stratégiques Objectifs stratégiques de 2007 Objectif stratégique 1 : Structurer, organiser et améliorer la communication interprofessionnelle dans la filière manioc Objectif stratégique 2 : Produire en quantité et en qualité aux normes internationales (volume, Certification Bio, traçabilité) Objectif stratégique 3 : Améliorer les mécanismes d'information et de promotion et les réseaux de distribution (marchés actuels et potentiels) Objectif stratégique 4 : Développer des mécanismes et des produits financiers adaptés à la filière Objectifs stratégiques révisés de 2010 Objectif stratégique 1 : Renforcer la structuration de la filière tout en explorant la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique Programmes de mise en œuvre Programme de Développement de l’Office National du Manioc Objectif stratégique 2 : Étudier et mettre en œuvre les perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière Programme de Développement des produits dérivés du manioc Objectif stratégique 3 : Actualiser les perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière Programme de développement d’un Observatoire National des filières Objectif stratégique 4 : Proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières Programme de Développement de la Banque agricole et rurale 23 3.3 Résultats escomptés Tenant compte des préoccupations du secteur et des objectifs à atteindre, les résultats attendus sur les 5 prochaines années sont : Un Office National du manioc ; La production et les exportations Camerounaises du manioc et de ses dérivés augmentent significativement, conformes aux normes internationales ; Un système fiable de traçabilité des produits du secteur existe ; Un observatoire National des filières mis en place et opérationnel ; Un label qualité est développé afin d’être reconnu internationalement pour chaque produit du manioc ; Un volume et un nombre important de produits transformés à forte valeur ajoutée est commercialisé ; Produits financiers créés, adaptés et accessibles aux acteurs. 24 4. RESUME DE LA STRATEGIE ACTUALISEE 26 Objectif stratégique révisé 1: Renforcer la structuration de la filière tout en explorant la voie d’une obligation légale d’appartenance à une structure nationale unique L’organisation de la filière manioc reste quasi-embryonnaire au niveau national. Dans l’ensemble et à l’exception des villages prioritaires couverts par le Programme National des Racines et Tubercules, très peu d’acteurs sont organisés pour gérer leurs fonctions. Pour atteindre les résultats permettant de réaliser l’objectif de renforcement de la structuration de cette filière, la stratégie de la filière manioc doit mettre un accent particulier sur le renforcement des capacités et la structuration des organisations paysannes. La finalité est de permettre aux différents acteurs d’analyser leurs contraintes et opportunités, de planifier leurs actions de développement, de mobiliser les ressources internes et externes, et enfin de participer dans le dialogue « politique » au niveau local, régional et national en matière de développement de la filière. Pour ce faire, le PNDRT a commencé à stimuler la mise en place graduelle d’organisations paysannes des productrices/transformatrices de la filière manioc au niveau des villages, des bassins et des régions, et d’une interprofession nationale. Il est donc nécessaire que l’appui destiné à la filière renforce la structuration paysanne et améliore leur capacitation organisationnelle pour permettre aux bénéficiaires d’assurer et de gérer durablement leurs fonctions de services. Le développement d’une organisation faîtière interprofessionnelle permettra au secteur de mieux coordonner ses activités internes, de mieux gérer ses relations avec les interfaces et de mieux défendre ses intérêts. Enfin, l’amélioration de la communication tout au long de la filière, entre les acteurs et également les fournisseurs de services et les représentants des administrations, permettra de développer un dialogue entre le secteur public et le secteur privé dans le but final de trouver des solutions à l’amélioration des conditions de compétitivité dans la filière. Recommandations dans l’ordre de la hiérarchisation de mise en œuvre: Structure et organisation Regrouper les acteurs de la filière sous une fédération nationale du manioc ; Développer une cellule au niveau de la représentation nationale ; Organiser un partenariat dynamique entre les acteurs locaux et les importateurs étrangers ; Renforcer l’installation des unités de transformation opérationnelles ; Renforcer l’exploitation industrielle des résultats de la recherche ; Renforcer et appuyer les actions de promotion des acteurs de la filière ; Créer un comptoir d’achat pour centraliser les offres (organiser la mise en marché collective) et le marché dans le secteur du manioc ; Développer des facilitations commerciales (lois, conventions, accords, procédures) pour encourager les exportations ; Communication Finaliser un programme de rencontres entre les acteurs d'un même métier ; Finaliser l'élaboration et exécuter le calendrier de rencontres entre les opérateurs de la filière ; Améliorer la communication et la connexion avec les cellules régionales (CAMOTRA) ainsi que jusqu’à la base ; Promouvoir les activités de la filière ; Développer un dialogue PPP (Partenariat Public Privé) : Acteurs privés et gouvernement afin de créer un partenariat public privé dans lequel les représentants de la filière, du gouvernement et de 27 la société civile se réunissent dans le but de faciliter l’échange d’informations spécifiques à l’organisation et aux préoccupations de la filière (Concertation permanente et cohérence des interventions des structures publiques et parapubliques) ; Résultats escomptés Le partenariat Public Privé joue son rôle de facilitateur de discussion entre l’Etat et le secteur privé (Négociations OMC, accords nationaux et internationaux) ; Le comptoir d’achat permet de réguler l’offre dans le pays et de contribuer à stabiliser les prix ; Le travail informel tend à disparaître et la filière génère de nouveaux emplois. La simplification des procédures d’exportation et le développement de l’environnement législatif permettent aux exportateurs d’être plus compétitifs sur le marché international. Les acteurs du secteur acquièrent une meilleure technicité dans leur domaine spécifique. 28 Objectif stratégique 2 révisé : Etudier et mettre en œuvre les perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière Le secteur agro-industriel peut devenir un levier pour le développement de l’économie camerounaise. En effet, ce secteur est le résultat d’un passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marchés. Les gains de valeur ajoutée qui en découlent permettent de faire face non seulement aux problèmes de détérioration des termes de l’échange mais aussi de renforcer l’accumulation des revenus pour les différents acteurs agricoles. En outre, par la multiplication de nouvelles entreprises agricoles, se trouve résolu en partie le problème de l’emploi rural. En ce qui concerne la filière manioc, l’existence des entreprises de transformation du manioc en (gari, cossettes, amidon, …) disséminées sur l’ensemble du territoire national, témoignent de l’importance du secteur pour le pays. Cependant, ces unités de transformation sont très peu développées pour la production commerciale de farine de manioc, d’amidon, de gari alimentaire, destinée à l’alimentation et à l’industrie. Le défi à relever reste d’assurer la mutation de ces unités de transformation artisanale et semi-industrielle de manioc en entreprises viables et rentables. L’étude des perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière manioc au Cameroun est donc opportune dans la mesure où elle permettra d’amorcer une véritable industrialisation de la filière Recommandations dans l’ordre de la hiérarchisation de mise en œuvre: Production et assistance aux producteurs Maîtriser le processus de fabrication (transformation) et les itinéraires techniques ; Multiplier les champs de semences ; Former en nombre des techniciens de maintenance (séchoirs) ; Maîtrise des réseaux de distribution ; Améliorer les réseaux existants et développer de nouveaux réseaux vers les villages ; Effectuer le transfert de technologie du Bénin, du Ghana, de la RDC et du Nigéria vers le Cameroun ; Créer dans la filière des unités de recherche et développement et renforcer le partenariat avec les institutions de recherches ; Renforcer le développement des produits existants dans la sous région (développer la production de qualité des produits suivants : Gari, amidon, cossettes de manioc et autres produits novateurs tels la farine et les feuilles de manioc ; Formation Producteur/Transformateur : Techniques de production, contrôle de qualité, maintenance, gestion pour certains ; Exportateur Conditionnement, logistique, Gestion, Négociation, Traçabilité ; Collecteur: Magasinier, logistique, gestion des stocks ; Producteur: Semence, Gestion durable de production, Maîtrise de l’usage des engrais ; Développer des manuels techniques. Qualité et Traçabilité Créer des laboratoires pour tester les produits et les mécanismes de certification afin de pénétrer les marchés internationaux. Améliorer l'accès à l'eau pour assurer une meilleure production. Renforcer les efforts de développement du processus de traçabilité et qualité sanitaire dans la filière. Mettre en place un système de traçabilité (Mapping / Conditionnement). Renforcer les organisations professionnelles, les services de l’Etat et l’expertise internationale. Elaborer un mapping des parcelles de production par l’office géographique puis établir une codification pour la traçabilité. Renforcer le contrôle des produits et intrants importés. Former des techniciens dans le domaine de la qualité et du contrôle de qualité Développer une politique de l'assurance qualité. Elaborer un cahier des charges. Développer au sein des entreprises les normes HACCP / ISO traçabilité. Stockage, livraison et vente des produits Créer de zones de stockage pour les produits transformés avec un système de gestion de stocks ; Gestion par la profession des stocks et des marchés frontaliers grâce à des points de stockage. Aménager/réhabiliter des routes et création d'une flotte de camions de transport adapté (bâches) ; Réduction des taxes et baisse des coûts de fret, de conditionnement pour les produits frais. Application de la loi (route). Organiser un séminaire de formation pour les exportateurs dans les procédures douanières ; Priorité aux camerounais pour l'achat du manioc au niveau national. Résultats escomptés Les laboratoires camerounais répondent aux attentes de la filière et à la norme ISO 17025 et ISO 9001/2000 ; Les contrôles et analyses se font dans le pays, ce qui permet de diminuer les délais d’obtention de l’autorisation d’exportation. Le Cameroun répond aux critères et réglementations internationales en matière de conformité et de traçabilité. La certification et la labellisation acquises permettent une reconnaissance des produits camerounais. Le coût de certification baisse par rapport au nombre d’opérateurs dans une région donnée. Une nouvelle réglementation sur le marché local et un meilleur contrôle sont mis en place. Les zones de stockage répondent aux attentes des producteurs et permettent de conserver la qualité des produits. L’acheminement des récoltes vers les zones de stockage est bien réglé et diminue la perte de volume de production. La maintenance des zones de stockage est efficace et le technicien en charge reçoit une formation régulière. Le transport des marchandises des zones de stockage vers les clients locaux ou étrangers se fait grâce à des camions permettant de conserver la qualité des marchandises et l’amélioration des routes permet de diminuer les délais de livraison. La logistique est maîtrisée. Les livraisons deviennent régulières et les délais de livraison sont raccourcis. Grâce aux mesures prises par le gouvernement, les contrôles routiers sont de plus en plus rares 30 Objectif stratégique 3 révisé : Actualiser les perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière Des enquêtes menées auprès des bénéficiaires révèlent l’existence d’énormes difficultés de communication dans la filière. Pour palier à cet état de chose, un Observatoire National des Racines et Tubercules (ONRT) avait été envisagé. Il s’agissait d’une structure fonctionnelle où tous les acteurs de la filière seraient fortement impliqués. Ce serait également un indicateur fiable d’impact. La structuration de (ONRT) demande en conséquence que les concertations inter-acteurs locaux de la filière Racines et Tubercule (R&T), se fassent parallèlement à la mise en place du Système d’Information sur les Marchés (SIM), conditions préalables à l’implication des bénéficiaires au fonctionnement et à l’appropriation de cet outil de pérennisation. Pour atteindre les résultats permettant de réaliser l’objectif d’actualisation des perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière manioc, il doit mettre mis un accent particulier sur la revue des objectifs de l’ONRT en rapport avec la filière manioc, ses fonctions, l’importance et les atouts de son Système d’Information sur le Marché. L’amélioration de la communication tout au long de la filière, entre les acteurs et également les fournisseurs de services et les représentants des administrations, permettra de développer un dialogue entre le secteur public et le secteur privé dans le but final de trouver des solutions à l’amélioration des conditions de compétitivité dans la filière. Recommandations dans l’ordre de la hiérarchisation de mise en œuvre: Accès aux informations Renforcer l’accès aux informations de marchés et dissémination jusqu’aux collectivités ( Le Système d'Informations sur les Marchés du PNDRT pourrait être une des solutions). Retenir un délégué par GIC pour rechercher l'information ; Disséminer des informations commerciales, des accords commerciaux par le Ministère du commerce, par les comités de suivi au niveau régional ; Accroître le développement de brochures spécialisées dans le domaine commercial, technique, etc. spécifiquement pour le secteur du manioc. Elaborer et diffuser un programme radio rurale. Promouvoir la filière Organiser des tours d’orientation pour les entrepreneurs avec des contacts pré-établis avec des acheteurs potentiels ; Renforcer la capacité et l’expertise des intermédiaires ; Renforcer les moyens financiers des agences de promotions des exportations. ; Développer Label Cameroun. Renforcer les services commerciaux des ambassades et faire intégrer la filière Organiser des conventions d’affaires B2B. Sensibiliser l’Etat sur l’importance de la filière : emplois, devises. Développer de véritables interfaces pour toute la chaîne de valeur. Développer un programme d’information et de promotion de la filière auprès des banquiers. Permettre à tous les produits de la filière d’accéder aux marchés de tous les pays et non pas seulement à certains d’entre eux. Faire participer les acteurs de la filière à des salons, foires internationales et autres événements internationaux ; Mettre en place une politique de communication nationale et internationale sur les produits locaux ; Créer une maison du Manioc avec une vidéothèque et des points d'information commerciale agricole (PICA) centrés sur les produits du manioc ; Développer le e-commerce pour le manioc et créer un site Internet pour la commercialisation du manioc. 31 Diversification des produits et des marchés potentiels Renforcer le développement des produits existants dans la sous région. Développer la production de qualité du Gari. Développer la production de qualité de l’amidon. Développer la production de cossettes de manioc. Développer les autres produits novateurs tels la farine et les feuilles de manioc. Résultats escomptés Meilleur accès aux informations des marchés internationaux et aux importateurs. La fédération du secteur du Manioc reçoit un budget opérationnel pour promouvoir les produits de la filière. La filière acquiert une importance nationale grâce à ces structures déjà existantes et à une meilleure connaissance par les représentants nationaux du potentiel économique. La filière trouve enfin sa position par rapport aux autres secteurs. Les informations sont diffusées de manière plus efficace et sont de meilleure qualité. Les réseaux de distribution jouent parfaitement leur rôle de mise en avant des produits camerounais. Le label qualité est attribué pour les feuilles de manioc, la farine de manioc et les bâtons de manioc. 32 Objectif stratégique révisé 4 : Proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières ; Le problème du financement du secteur agricole est crucial et devrait pouvoir trouver des solutions dans les meilleurs délais, au risque de mettre en mal la réalisation des objectifs de développement économique et humain. L’offre de crédit reste inadaptée aux besoins de la filière. Le système informel de crédit et les systèmes financiers décentralisés restent les seuls recours pour les acteurs de la filière. Sans soutien financier, il est difficile à la filière de pouvoir se développer dans les meilleures conditions. Des mécanismes financiers adaptés et des services financiers abordables apporteraient à la filière l’assistance nécessaire permettant aux acteurs de moderniser leur équipement de productions, d’augmenter les volumes de productions, de diversifier les offres de produits et d’exporter dans des conditions similaires à leurs concurrents. L’actualisation de la stratégie de la filière manioc a placé le financement comme un des objectifs majeurs et prioritaires : proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement de la filière manioc. Il s’agit précisément de renforcer le cadre institutionnel de cette filière agricole, par la mise en place d’un mécanisme spécifique autoentretenu qui s’intègre dans le dispositif actuel de financement du secteur agricole au Cameroun (EMF, banques, Fonds PPTE, et autres ressources dédiées à l’agriculture). Recommandations dans l’ordre de la hiérarchisation de mise en œuvre: Renforcer les mécanismes d’accès aux financements Créer un mécanisme interne et auto-entretenu permettant à la fois de financer les équipements nécessaires à la production de manioc, au stockage, à la transformation, au conditionnement et à la conservation des produits. Développer des services financiers adaptés à chaque étape de la Chaîne de Valeur. Développer et renforcer les financements d’équipements, des récoltes et des exportations (Financement des producteurs et des transformateurs). Mettre en place des mécanismes fiscaux et incitatifs pour l'accès au carton Ŕ emballage et aux équipements de fabrication (Séchoirs, râpeuses, hacheuses, broyeuses, émietteuses, ensacheuses, etc.) Mettre en place un mécanisme de garantie des exportations ; Stimuler les rapports banques/micro finance (Taux adapté à 3 ou 4%) et mettre à leur disposition des fonds de garanti (Fonds de risque) pour les acteurs de la filière manioc à travers un système de garantie fiable, Renforcer la collaboration avec les institutions locales de micro finance ou d'appui à la micro finance. Mettre en place un mécanisme de garantie des exportations. Financer les formations des opérateurs producteurs selon des référentiels à établir. Sensibiliser les banquiers au secteur et aux produits du manioc en développant un programme d’information. Résultats escomptés Le secteur bénéficie des incitations pour accéder aux semences sélectionnées, aux séchoirs nécessaires et pour le transport des récoltes vers les séchoirs. Le secteur reçoit également des incitations pour les cartons d’emballage ce qui permet de mieux conserver et transporter les produits récoltés et/ou transformés. L’accès au financement est plus facile grâce à une simplification du mécanisme d’accès et à un meilleur dialogue entre les institutions financières et les acteurs du secteur. De meilleurs services financiers permettent aux taux de crédits de diminuer. 33 Le nombre de formations techniques des acteurs du secteur a fortement augmenté grâce à un financement continu et important résultant d’un accord entre le gouvernement camerounais et des bailleurs de fonds internationaux. Un programme regroupant toutes les activités de formation a été élaboré dans le but d’apporter une synergie entre les différentes formations. Les exportations augmentent grâce à l’augmentation des volumes, de la qualité, de la diversification des produits mais également grâce à une meilleure assistance financière à l’exportation. 34 5. SCENARIOS POUR DES RESULTATS POTENTIELS 2010 2015 5. 1. Scénario optimiste Si: physiques, d’informations et de financements dans la filière sont facilités ; et développent une approche interprofessionnelle pour atteindre les objectifs fixés ; de présenter leurs aspirations au gouvernement, aux services d’appui au commerce, aux ONGs et aux agences internationales de développement ; mesures gouvernementales appropriées et discutées avec les acteurs de la filière permettent aux exportations d’être plus compétitives ; transport permet à la production d’être envoyée dans d’excellentes conditions à destination avec un minimum de rejets ; et emballage) et la filière développe une politique de diversification des produits ; Les acteurs de la filière reçoivent des formations adaptées à chacune des étapes de la chaîne de valeur et permettent d’acquérir de meilleures techniques ; ne meilleure assistance grâce à une communication renforcée sur les besoins nécessaires ; acceptables des financements permettant de moderniser leurs outils de travail, de parvenir à développer des unités de transformation ; Les acteurs sont immédiatement informés des dernières informations de marché telles que les prix, les marchés demandeurs, les conditions d’accès à ces marchés, les contacts force grâce au programme de relance de la filière plantain et les activités de promotion de la filière sont de plus en plus efficaces. Alors, la filière se préparera dans les années à venir pour devenir compétitive et les acteurs de la filière se mobiliseront pour atteindre les objectifs qu’ils se sont eux même fixés. L’organisation de la filière permettra également d’avoir pour les acteurs une vision commune pour l’exportation, de se positionner dans la filière et de se préparer à la concurrence internationale. La filière deviendra dans les prochaines 5 années à venir, compétitive par rapport aux pays limitrophes, se renforcera sur les marchés existants et aura accès à de nouveaux marchés, sera reconnue par les acheteurs comme une filière qui tient ses engagements et propose des produits diversifiés de qualité. De plus, la participation à des foires internationales et la mise en place d’une politique de promotion de la filière contribueront à son développement et renforceront son image sur le plan international. Cet élan, vers une meilleure productivité et une approche plus professionnelle des marchés, permettra dans les 5 années à la filière de créer de la richesse qui augmentera les revenus des opérateurs et de leur famille, créera de nouveaux emplois et développera des activités/services nécessaires au bon développement de la filière. 5.2. Autre scénario potentiel Si les activités et objectifs hiérarchisés ne sont pas mis en place, la filière devra encore faire face à des préoccupations grandissantes et la majorité des opérateurs et leur famille devra éventuellement développer de nouvelles activités en complément de cette dernière. La qualité des produits s’en ressentira et les acheteurs proposeront des prix en relation avec le volume et la qualité qui sera en deçà des aspirations des opérateurs. La filière ne saura pas utiliser le potentiel qui existe et aurait pu faire d’elle un exemple pour les autres filières. 35 36 6. PROCESSUS DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA STRATEGIE 2010 - 2015 6.1 La mise en oeuvre La mise en oeuvre de la stratégie permettra d’enclencher une croissance significative. Mais cette dernière seule ne suffit pas pour la satisfaction de certaines options de la politique nationale de lutte contre la pauvreté. Il convient que cette croissance soit équitablement répartie auprès du grand nombre d’acteurs. Pour ce faire, la mise en œuvre de la stratégie va privilégier : Le renforcement de la structuration et de l’organisation de la filière avec pour finalité l’existence d’une association inter professionnelle. La mise en place de cette association commencera par la base, à chaque niveau et au niveau de chaque type d’acteurs. La consolidation des marchés existants et le ciblage des nouveaux marchés. La consolidation des marchés existants va se faire avec l’action efficiente des groupements d’acteurs bien organisés qui au travers d’une chaîne commerciale performante assurent la satisfaction de la demande en quantité et en qualité. Les services d’appui et de promotion du commerce comme le ministère du commerce devront aide à l’identification de nouveaux marchés. Les contrôles et analyses se feront dans le pays, ce qui permettra de diminuer les délais d’obtention de l’autorisation d’exportation. La participation des acteurs aux foires, salons et autres événements internationaux seront facilités. produits financiers efficaces seront développés et fonctionnels pour faciliter le financement des activités exercées dans la filière. Ces produits financiers seront accompagnés des mécanismes fiscaux et incitatifs pour l’accès facilité aux besoins technologiques dans la filière. Les sociétés de cautionnement et de garantie mutuelle seront créées pour renforcer la crédibilité auprès des banques. Les liens banques/micro finance devront être renforcés. mené par le passé des activités dans la filière, les documents relatifs à l’exécution de leurs activités vont faciliter un premier repérage des produits dérivés. Ce premier repérage va être complété par des services compétents. Ensuite il y’aura une mise en examen des différents résultats de la recherche. Puis les processus de transformation, les micros unités de transformation seront disséminés avec l’appui des services compétents. Il y’aura un transfert de savoir-faire des pays avancés (Nigeria, Ghana) vers le pays. Les services compétents (commerce,) assureront la promotion de ces produits dérivés à l’extérieur. 6.2 Les acteurs clés de la mise en œuvre Les acteurs clés dans le processus de mise en œuvre de la stratégie sont les producteurs, transformateurs et exportateurs de manioc, le Ministère du Commerce, le Ministère de l’Industrie, le ministère des Finances, le ministère du Plan, le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le Programme National de Développement des racines et tubercules, l’ITC, les associations impliquées dans le secteur, FAO, Canada. 37 6.3 Les indicateurs clés de progrès Le contrôle efficace de la stratégie demande à utiliser une série d’indicateurs de progrès afin de suivre les développements les plus importants dans chacun des secteurs et de leur environnement. Les indicateurs doivent inclure : La valeur et le volume des exportations, de la consommation domestique et des importations si elles existent, des produits du secteur et de quel(s) pays ou origine ; aison avec les pays concurrents tels que le Nigeria, le Bénin, le Ghana, la Thaïlande, etc. ; le secteur ; aux investissements dans le secteur ; Les caractéristiques de qualité tout au long de la chaîne de valeur (conformité avec les standards internationaux (UE, USA, etc.); 38 1 Activités Regrouper les acteurs de la filière sous une fédération nationale du manioc Développer une cellule au niveau de la représentation nationale. Activité № Objectif № Renforcer la structuration de la filière tout en explorant la voie d'une obligation légale d'appartenance à une structure nationale Objectifs de unique la stratégie 7. PLAN DE MISE EN OEUVRE Partenaire leader de mise en œuvre Date prévue de mise en œuvre Mesures de progrès Aide extérieure requise Partenaires dans l'exécution MINADER PNDRT CAPEF CCIMA Comité; Bénéficiaires 1.01 Le PNRDT, Comité provisoire Jan-11 de pilotage Les résultats de la première étude de recensement sont disponibles Organiser un partenariat dynamique entre les acteurs locaux et les importateurs étrangers. Renforcer l’installation des unités de transformation opérationnelles. Renforcer l’exploitation industrielle des résultats de la recherche. Renforcer et appuyer les actions de promotion des acteurs de la filière. Créer un comptoir d’achat pour centraliser les offres (organiser la mise en marché collective) et le marché dans le secteur du manioc. 1.02 le PNDRT,…. Sep-10 La première rencontre Acheteurs/Vendeurs du secteur CCI, UE, FAO, CTA, FIDA a lieu (Rédaction et publication du rapport) CCI, UE, FAO, CTA, FIDA, PNDRT, CNUCED, MINADER, CAPEF, CCIMA, MINCOMMERCE Développer des facilitations commerciales (conventions, accords, procédures) pour encourager les exportations 1.03 Le MINADER, le MINPMEESA, le PNDRT Jan-11 Les statuts sont légalisés CCI, GTZ, UE, FAO, FIDA (IRTCM), PNDRT, CCIMA, CAPEF 1.04 Le PNDRT, le MINCOMMERCE Feb-11 Le calendrier de rencontres annuelles des opérateurs de la filière est disponible CCI La base est informée de l'évolution du secteur grâce à une communication améliorée CCI, PNDRT, MINADER, MIINCOMMERCE Le PNDRT Mar-11 Le rapport de la première rencontre du PPP est disponible CCI, FAO, UE, FIDA, MINADER, CCIMA, CAPEF Finaliser un programme de rencontres entre les acteurs d'un même métier Finaliser l'élaboration et exécuter le calendrier de rencontres entre les opérateurs de la filière améliorer la communication et connexion avec les cellules régionales (CAMOTRA) ainsi que jusqu’à la base Promouvoir les activités de la filière Développer un dialogue PPP (Partenariat Public Privé): Acteurs privés et gouvernement afin de créer un partenariat Public/Privé dans lequel les représentants de la filière, du Gouvernement et de la société civile se réunissent dans le but 1.05 de faciliter l’échange d’informations spécifiques à l’organisation et aux préoccupations de la filière (Concertation permanente et cohérence des interventions des structures publiques et parapubliques) CCI,UE, BM, FIDA CCI, GTZ, UE, FAO, FIDA CCI, UE, FAO, FIDA 39 Maîtriser le processus de fabrication (transformation) et les itinéraires techniques. Multiplier les champs de semences Former en nombre des techniciens de maintenance (séchoirs) Maîtrise des réseaux de distribution Améliorer les réseaux existants et développement de nouveaux réseaux vers les villages Effectuer le transfert de technologie du Bénin, du Ghana, de la RDC et du Nigéria vers le Cameroun Créer dans la filière des unités de recherche et développement et renforcer le partenariat avec les institutions de recherches Renforcer le développement des produits existants dans la sous région (développer la production qualité Gari, amidon, cossettes de manioc et autres prduits novateurs tels la farine et les feuilles de manioc. FORMER: Producteur/Transformateur : Techniques de production, contrôle de qualité, maintenance, gestion pour certains Exportateur Conditionnement, logistique, Gestion, Négociation, Traçabilité Collecteur: Magasinier, logistique, gestion des stocks Producteur: Semence, Gestion durable de production, Maîtrise usage des engrais Développer des manuels techniques Activité № Objectif № étudier et mettre en œuvre les perspectives et enjeux liés à l’industrialisation de la filière Objectifs de la stratégie Activités 2.01 Partenaire leader de mise en œuvre Date prévue de mise en œuvre Mesures de progrès Aide extérieure requise Partenaires dans l'exécution Le PNDRT, ITC, IRAD, IITA, SYNAPROMAC, CIRAD, PNVRA, MINIMINDT, MINPMEESA. Jan-11 Les champs de semence se multiplient et les nouvelles techniques (Béninoises et Nigériannes) apprises lors des formations continuent à s'appliquer La qualité des produits augmente et de nouveaux produits font leur apparition, valorisation des sous produits Un système d'informations sur les marchés (SIM) est opérationnel Dimunition des pertes post récoltes PADC, PNDRT, IITA, MINCOMMERCE, MINIMIDT, MINEE, SYNAPROMAC Jan-11 La traçabilité des produits augmente et dépasse 50% de la production CCI, FAO, UE Multiplication des points d'eau MINADER, CCI, FAO, UE, MINCOMMERCE, MINIMIDT, MINDAF, CHAGRI et Professionnels PNDRT, MINTRANS, MINTP, SYNAPROMAC, INTERPROFESSION, MINCOMMERCE, MINEFI, CCIMA, SNV Mar-11 Les zones de stockage sont ouvertes dans les aires de FAO production pour les produits transformés CCI, FAO, UE, MINCOMMERCE, MINADER, MINIMIDT, MINTP, MINFI, CCI, UE, FIDA, FAO, AFD, ONUDI, PNUD MINADER, PNDRT, CCI, CNUCED, MINIMIDT, CAPEF, mincommerce Créer des laboratoires pour tester les produits et les mécanismes de certification afin de pénétrer les marchés internationaux 2 Améliorer l'accès à l'eau pour assurer une meilleure production Renforcer les efforts de développement du processus de traçabilité et qualité sanitaire dans la filière Mettre en place un système de traçabilité (Mapping / Conditionnement) Renforcer les organisations professionnelles, les services de l’Etat et l’expertise internationale 2.02 Elaborer un mapping des parcelles de production par l’office géographique puis établir une codification pour la traçabilité Renforcer le contrôle des produits et intrants importés Former des techniciens dans le domaine de la qualité et du contrôle de qualité Développer une politique de l'assurance qualité Elaborer un cahier des charges Développer au sein des entreprises les normes HACCP / ISO traçabilité Créer de zones de stockage pour les produits transformés avec un système de gestion de stocks Gérer par la profession des stocks et des marchés frontaliers grâce à des points de stockage Aménager/réhabiliter des routes et création d'une flotte de camions de transport adapté (bâches) Réduire des taxes et baisse des coûts de fret, de conditionnement pour les produits frais Appliquer la loi (route) Organiser un séminaire de formation pour les exportateurs dans les procédures douanières donner priorité aux camerounais pour l'achat du manioc au niveau national 2.03 40 Activité № Objectif № Actualiser les perspectives d’information sur les marchés en fonction des enjeux sur la filière Objectifs de la stratégie Activités Renforcer l'accès aux informations de marchés et dissémination jusqu’aux collectivités (Système d'Informations sur les Marchés du PNDRT pourrait être une des solutions) Retenir un délégué par GIC pour rechercher l'information Vulgariser des accords OMC, APE, AGOA, CEMAC Disséminer des informations commerciales, des accords commerciaux par le Ministère du Commerce, par les comités 3.01 de suivi au niveau régional accroître le développement de brochures spécialisées dans le domaine commercial, technique, etc., spécifiquement pour le secteur du manioc Elaborer et diffuser un programme radio rurale 3 Organiser des tours d’orientation pour les entrepreneurs avec des contacts pré-établis avec des acheteurs potentiels Renforcer la capacité et l’expertise des intermédiaires Renforcer les moyens financiers des agences de promotions des exportations. Développer Label Cameroun Renforcer les services commerciaux des ambassades et faire intégrer la filière Organiser des conventions d’affaires (B2B) Sensibiliser l’Etat de l’importance de la filière : emplois, devises Développer de véritables interfaces pour toute la chaîne de valeur Développer un programme d’information et de promotion de la filière auprès des banquiers 3.02 Permettre à tous les produits de la filière d’accéder aux marchés de tous les pays et non pas seulement certains d’entre eux Faire participer les acteurs de la filière à des salons, foires internationales et autres événements internationaux Mettre en place une politique de communication nationale et internationale sur les produits locaux Créer une maison du Manioc avec une vidéothèque et des points d'informations commerciale agricole (PICA) centrés sur les produits du manioc Développer le e-commerce pour le manioc et créer un site internet pour la commercialisation du manioc Partenaire leader de mise en œuvre Médias, SNAR, MINADER, INS, SAILD PNDRT, Date prévue de mise en œuvre Nov-10 CCIMA, MINADER, CHAGRI, Ministère de l'Emploi, MINREX, Sep-10 MINEFI, SYNAPROMAC, MINCOMMERCE, PNDRT Mesures de progrès Les acteurs du secteur ont facilement accès aux informations de marché répondant à leurs besoins Disponibilité des supports d'information Aide extérieure requise CCI, CIAT, FAO La visibilité du secteur devient de plus en plus importante, la première mission des acteurs est organisée FAO, CTA, FIDA, BAD, UE, BID Demande de produits en hausse, l'Etat est sensibilisé sur l'importance de la filière Partenaires dans l'exécution CCI, FAO, UE, MINCOMMERCE CCI, MINCOMMERE, MINADEr, CAPEF, CCIMA, PNDRT 41 Créer un mécanisme interne et auto-entretenu permettant à la fois de financer les équipements nécessaires à la production de manioc, au stockage, à la transformation, au conditionnement et à la conservation des produits Développer des services financiers adaptés à chaque étape de la Chaîne de Valeur Développement et renforcement des financements d’équipements, des récoltes et des exportations (financement des producteurs et des transformateurs) Stimuler les rapports banques/micro finance (Taux adapté à 3 ou 4%) et mettre à leur disposition des fonds de garantie (Fonds de risque) pour les acteurs de la filière manioc à travers un système de garantie fiable Renforcer la collaboration avec les institutions locales de microfinance ou d'appui à la microfinance Développer des mécanismes de garantie des exportations Financer les formations des opérateurs producteurs selon des référentiels à établir Sensibiliser les banquiers au secteur et aux produits du manioc en développant un programme d’information Activité № Objectif № Objectifs de la stratégie proposer des mécanismes alternatifs rapides et intermédiaires de financement des cultures vivrières Activités Partenaire leader de mise en œuvre Date prévue de mise en œuvre Mesures de progrès Aide extérieure requise Partenaires dans l'exécution 4.01 ANEMCAM, MINPMEESA, APECAM, PNDRT, MPPF/OCSD, ITC, FNE, PADC, Réseaux de microfinance, Ets de Microfinances(EMF), etc. Sep-10 L'accès au financement est simplifié grâce à de nouveaux mécanismes de financement Augmentation du volume de financement BAD, UE, CCI, Banque M, BID, FIDA, MINFI, MINADER, FIDA, BDEA MINCOMMERCE 4.03 MC2, CAMCCUL, PNDRT, Nov-11 Lignes de crédits disponibles Taux d'intérêts diminuent et les banquiers assistent mieux les opérations d'exportation Prêts à des taux concessionnels CCI 4 MINEFI, MINADER, FIDA, BEAC 42 8. ANNEXES 43 44 Annexe 1 : Chaîne des valeurs 45 Annexe 2 : Options stratégiques 46 47 48 Annexe 5 : Liste des documents et des rapports pris en considération « Analyse produits marchés prioritaires pour le développement des exportations du Cameroun » Genève 2005, Professeur ABENA NGUEMA Constantin; «Rapport bilan des exportations des produits agricoles non traditionnels dans la sous-région, AGROCOM ŔPDEA 1996 ; Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) 2010, MINEPAT Agristat 2008, MINADER ; Document de synthèse de l’étude de base sur les racines et tubercules au Cameroun MINADER 2005, Programme National de Développement des Racines et Tubercules, Diagnostic sommaire de la filière des racines et tubercules au Cameroun MINADER 2005, Programme National des Racines et Tubercules Contribution du Programme National de Développement des Racines et Tubercules, MINADER 2006 ; AGRISTAT n°16, MINADER 2009 ; Stratégie de Développement du Secteur Rural, MINADER 2010 49 50 Annexe 6. Liste des participants aux ateliers 1 et 2 Stratégie sectorielle sur le Manioc Atelier 1 du 23 et 24 août 2006 Atelier 2 du 19 et 20 décembre 2006 M. MBARGA Emmanuel Ministère du Commerce Chef de la Cellule de la Coopération Commerciale Coordonnateur de l’équipe sectorielle Tél/Fax : (237) 22.22.45.69 E-mail : [email protected] M. ABENA NGUEMA Professeur d’Université Université de Yaoundé II Soa Consultant Membre de l’équipe sectorielle Tél : (237) 99.98.64.37 E-mail : [email protected] M. MPOLO Stean Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) - Yaoundé Consultant Membre de l’équipe sectorielle BP : 83 Yaoundé Tél : (237) 22.23.39.39/77.52.46.80 Fax : (237) 22.23.33.80 E-mail : [email protected] M. ESSONO MESSANGA Ministère du Commerce Membre de l’équipe sectorielle Tél : (237) 22.22.66.79/77.64.18.80 M. YEMENE Samuel Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’artisanat (CCIMA) Membre de l’équipe sectorielle BP 36 Yaoundé Tél : (237) 22.22.01.55/77.73.98.18 E-mail : [email protected] M. TOLLY LOLO Programme National de Développement des Racines et Tubercules (PNDRT) Membre de l’équipe sectorielle Tél : (237) 22.22.75.25/99-31-95-22 Fax : (237) 22-22-74-16 E-mail : [email protected] Mme ATANGA Jeanine Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) Sous-directeur chargé de la Coopération Membre de l’équipe sectorielle Tél : (237) 22-22-16-13/77-78-40-03 Fax : (237) 22-20-54-91 E-mail : [email protected] M. EYINGA Patrice Parfait Ministère du Commerce 51 Membre de l’équipe sectorielle BP : 14410 Yaoundé Tél :(237) 77-22-47-60 E-mail : [email protected] Mme MINYONO NKODO Juliette GIC AFADYA Secrétaire Générale, Tél : 77-64-54-90 e-mail : [email protected] Mr TABOUNA Honoré ICRAF, Expert en commercialisation des produits vivriers en Afrique Ce Consultant en Marketing Tél : 99-10-22-84 Mr BEKO Alain AGROCOM Secrétaire Général, Tél : 77-28-10-60 Mr KONGA Georges GIC APPEL, Coordonnateur, Tél: 75-20-15-50 Mr AMOUGOU MBATSOGO Denis GIC PELON Délégué, Tél: 99-14-78-95 Mme MEWOLY Catherine GIC ASFEMAM Déléguée, Tél: 99-67-48-23 Mr NOMO Clément CATEF/Société civile Coordonnateur, Tél : 99-83-95-09 e-mail : [email protected] 52