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FICHE SUPPORT Leçon 6: Une Nation start-up Séquence 3: Une Nation industrielle: une vraie politique industrielle Les grands groupes La caractéristique essentielle de l’industrie israélienne est qu’elle compte encore des conglomérats. Le groupe Koor, le premier, fondé par la Histadrout 1 a été racheté en 1997 par la société Claridge. En 2004, Koor signe un ensemble d’accords avec Elbit Systems Ltd et Federmann Enterprises. En 2005, Koor a des parts dans de nombreuses sociétés, notamment ECI Telecom (30% ); Telrad (61% ); ECTel (15% ); Makhteshim Agan Industries (MAI, 33% ); Elbit Systems (8%). A noter en 2007, son entrée au capital de Carrefour : cet investissement atteignait près du milliard d’euros en 2009, en faisant le second actionnaire du premier groupe de distribution français après le fonds d’investissement Blue Capital. Le groupe Dankner a conclu en 2010 un accord d’investissement avec deux nouveaux associés du Qatar et d’Arabie Saoudite. Il contrôlait d’autres groupes économiques dans le bâtiment et les assurances (Clal). Aujourd’hui présent dans les télécommunications (Cellcom), et la distribution (Supersol), le groupe est endetté, et diverses procédures sont en cours, deux investisseurs, argentin et israélien, pouvant en prendre le contrôle. La politique de l’Etat consiste essentiellement à l’encouragement à l’investissement, à la recherche, au capital-risque. On pourrait aisément distinguer une politique classique fondée sur les soutiens à l’investissement par l’Etat, que nous avons déjà examiné (voir Cours 4) et une politique de soutien à la high tech basée sur l’initiative privée 1 En 1944, Koor Industries & Crafts Co. Ltd. fut fondée en tant que filiale de Solel Boneh, et comptait 500 ouvriers dans deux établissements, Phoenicia Glass et Vulcan Foundries. Entre 1951 et 1955, Koor entre dans le domaine des télécommunications en créant une filiale commune avec d’autres partenaires, Telrad, établit une usine d’artillerie, Soltam, ouvre une usine de céramique, Harsah Ceramics, puis crée avec des partenaires américains, l’Alliance Tire and Rubber Company. En 1962, Koor crée une société d’électronique, Tadiran, sous le contrôle conjoint de Koor et du ministère de la Défense. En 1963, Koor entre dans l’industrie chimique en rachetant Makhteshim. Entre 1969 et 1974, le nom est changé en Koor Industries, Koor achète Hamashbir Lataasiya, intervenant dans le secteur de l’agro-alimentaire, construit l’usine chimique Agan, et signe un partenariat avec Pratt & Whitney pour la construction de composants de moteurs à réaction. En 1988, Koor se lance dans une restructuration radicale, réduisant ses effectifs de 32 000 à 20 000 et éliminant une bonne partie des filiales. En 1991, des banques entrent au capital: Bank Hapoalim (presque 23% au milieu des années 1990), Bank Leumi (un peu plus de 6%). matérialisée par le recours massif au capital-risque. Mais la distinction serait artificielle. D’une part, en raison de la nature même de la high tech. Comme le déclarait un ancien gouverneur de la Banque d’Israël, Yaacov Frenkel: « La high tech ce n’est pas une catégorie de produits, mais une façon de produire ». On peut en effet utiliser des technologies très avancées dans des secteurs comme l’agriculture (informatique sur les bracelets des vaches dans les kibboutzim) ou le textile (textile intelligent en France). D’autre part, la high tech est également puissamment soutenue par l’Etat. L’intervention de l’Etat a toujours joué un rôle moteur pour lancer une politique, mettre en place des outils. Ensuite le capital privé peut prendre le relais (ex. cluster). Ce schéma a très bien fonctionné dans des domaines qui sont autant de conditions successives pour le succès d’un projet. Le soutien aux investissements. Rappel: il existe un cadre législatif depuis 1959 pour les investissements, depuis 1984 pour la R&D et des systèmes sectoriels (ex. pour l’industrie cinématographique avec Israel Film Fund). L’Office of Chief Scientist (OCS), doté d’environ 300 millions de dollars, permet de soutenir environ 1 000 projets portés par 500 entreprises chaque année. Le système était très décrié, puisque très administré, avec la division du pays en trois zones (cf. supra : l’ « infâme carnet noir » du ministre du commerce et de l’Industrie (Pinhas Sapir), et la notion d’ « entreprise agréée »). Cela correspondait à la stratégie de substitution aux importations. Désormais, la politique est beaucoup plus sélective (Jérusalem, Territoires, Néguev), mais souvent ces décisions ont un caractère décisif (cf. investissements d’Intel). Le zonage existe toujours. Pour la recherche, Israël avec 3,9 % (2011) se hisse sur le podium depuis des années. La progression est sensible, car ce pourcentage était de 2,4 en 1993. Mais dans la dernière période, ce pourcentage a régressé, comme dans tous les pays de l’OCDE (le record avait été atteint en en 2007: 4,5 %). Les dernières données montrent qu’Israël a été dépassé par la Corée, sans doute sous l’influence de la crise de 2008. La moyenne OCDE est de 2,3 % (Japon à 3,3 %, USA à 2,7 %). L’UE 28 avec 1,8 % a été dépassée par la Chine. Contrairement aux autres pays de l’OCDE, en Israël, la part de la recherche privée est plus importante que celle du secteur public. Illustrations Séquence 3 Illustration 1 Logo de l'Office of Chief Scientist (OCS)