INTRODUCTION en 5 POINTS (1)

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INTRODUCTION en 5 POINTS (1)
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CORRIGE DU COMMENTAIRE DU TEXTE DE PASCAL1
(INTRODUCTION ET PREMIERE PARTIE)
INTRODUCTION en 5 POINTS
(1) Antithèse à la thèse de l’auteur (évidence de bon sens ou référence érudite etc.)
Dans l’ouverture de ses Analytiques Postérieurs Aristote affirme péremptoirement que « toute connaissance rationnelle, soit
enseignée, soit acquise » se doit de jaillir de l’appréhension immédiate d’un certain nombre de « archaï » – principes premiers –
grâce auxquels seulement l’enchaînement « discursif » de ses démonstrations pourra jouir d’une effective fiabilité. Nous
pourrions en conclure que c’est donc à la « Raison Discursive » – la dianoia dont parle Platon dans son célèbre passage
concernant la « ligne de la connaissance » à la fin du livre VI de la République – de fournir la certitude non seulement de ses
conclusions, mais aussi de ses fondations.
(2) Anti-antithèse, qui nous fait aboutir à la thèse de l’auteur
Et pourtant, à la fois Aristote et Platon ne seraient pas de cet avis. Pour eux ce n’est pas de la dianoia que rayonne la lumière
des « principes », mais bien du nous, de l’ainsi dite « Raison Intuitive » : une Intelligence d’ordre supérieur qui nous permet
l’accès à ces intuitions premières qui sont à la source de toute vérité démontrable et donc dérivée et seconde par rapport à son
origine.
(3) Thèse de l’auteur
C’est bien à ce genre d’opposition que paraît nous renvoyer le texte dont il est question. A une exception près : qu’ici cette
faculté de saisie immédiate et intuitive des « premiers principes » n’est même plus l’affaire de la Raison, mais bien de
l’ « instinct » et du « sentiment ». Voilà donc la thèse de Pascal, qu’il énonce dès la première ligne, à la défense de ces fameuses
« raisons du cœur » qui lui étaient si chères : « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison, mais encore par le
cœur ». – Tout ce texte se charge en effet de montrer que notre connaissance rationnelle de la Vérité, si bien qu’elle soit
démontrée et parfaitement déduite, doit néanmoins sa complète certitude non pas à une seule source de savoir, mais bien à deux :
d’une part la Raison – qui « conclut » – de l’autre le Cœur qui, pour ainsi dire, se charge de démarrer, de fournir un
Commencement Premier à ces mêmes conclusions, et cela car il « a ses raisons » en ce qu’il les « sent », et qui sont finalement
coïncidentes enfin avec celles de la Foi.
(4) Enjeu
On voit bien l’énormité de l’enjeu : si Pascal dit vrai, la Raison scientifique n’arrête certes pas de pouvoir prétendre à une
saisie légitime et parfaitement fondé de ses vérités. Elle devra néanmoins admettre qu’elle n’en est pour autant la « propriétaire »,
ni d’autant moins la créatrice, mais seulement, disons-le comme cela, l’ « administratrice ». A une époque – la nôtre – où le
système des sciences paraît si souvent se prétendre le propriétaire unique de la Connaissance, et donc de la Planète, quelle leçon
d’humilité et de sagesse peut déceler une telle prise de conscience, que Pascal semble par ailleurs considérer, dans la dernière
partie du texte, comme une nécessité inscrite dans un plan à la fois cosmique et providentiel.
(5) Plan de lecture (subdivision du texte en ses parties, selon notre choix interprétatif)
Le texte peut être subdivisé en deux parties.
I. Dans la première (l.1-17) le même thème se répète plusieurs fois, vague après vague, jusqu’à la complète défaite de
l’adversaire ciblé : le « pyrrhonien », qui apparaît en effet immédiatement (l.2) en toute la « vanité » de son propos défaitiste. Ce
propos est celui de démontrer par la raison l’impossibilité de saisir par cette même raison une vérité absolument solide. C’est en
revanche la solidité inébranlable des certitudes du cœur que Pascal oppose à un tel orgueil autodestructeur, cultivé par un
« raisonnement » (l.2) rendu évidemment « ridicule » (l.13) par une « impuissance » (l.4) et une « faiblesse » (l.5) qui ne sont
« humiliantes » (l.16) qu’en ce qu’il s’obstine à ne pas les admettre.
Une raison incapable de se donner des limites, et prétendant vouloir « juger de tout, comme s’il n’y avait que la raison capable
de nous instruire » (l.16) est donc, certes, mise ici, et impitoyablement, sous accusation. Et pourtant Pascal est loin de tomber dans
l’excès opposé en affirmant que, dès lors, cela serait au cœur tout seul d’établir à la fois les principes et les conclusions (l.12-15)
de nos raisonnements. Nous-nous trouvons donc confrontés à une duplicité irréductible des « éléments » de la Connaissance. Et
c’est cela qui appelle le thème affronté dans la deuxième partie de ce texte : le pourquoi ultime de cette même duplicité
II. La deuxième partie (l18-24) s’ouvre en effet avec un vœu...– « plût à Dieu que nous connussions toutes choses par instinct
et par sentiment ! » – ... pourtant immédiatement frustré : «...mais la nature nous a refusé ce bien ». C’est que la Recherche de la
Source Unique du Savoir est pour Pascal quelque chose d’essentiellement destiné à l’échec. Un échec qui ne fait toutefois
qu’orienter notre attention sur sa provenance profonde : un Projet Providentiel qui révèle l’intuition janséniste que Pascal avait de
l’Homme et de sa position dans la Création. La Raison ne paraît faire partie de la nature humaine que pour lui révéler sont
impuissance non seulement à se « fonder », mais surtout à se sauver toute seule. S’il est bien vrai, en effet, que sans un
raisonnement aucune « conclusion » scientifique certaine ne peut être établie, il est vrai aussi, pour Pascal, que la foi dans ce
même raisonnement ne peut rien pour que les croyances religieuses ainsi certifiées soient en effet utiles à notre Salut. Un Salut qui
ne peut nous être octroyé que par une intervention de la Grâce divine demeurant pour notre raison tout à fait imperscrutable, en
ses raisons fondamentales.
Procédons maintenant à une analyse plus détaillée du texte, pour voir si notre interprétation s’en trouve confirmée.
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PREMIERE PARTIE : ANALYSE LINEAIRE DU TEXTE
I. La première partie établit l’irréductible duplicité d’éléments qui constituent tout acte de connaissance 1.
Les premières lignes l'affirment sans réserve: le « raisonnement » – qui n’est que la Raison même, « en acte » – n'est pas la
seule source de nos connaissances. Une autre source est au moins aussi fondamentale : c’est le « cœur », que Pascal appelle aussi
« instinct » (l.8) ou bien « sentiment » (l.14).
Ces expressions évoquant généralement notre vie affective, ils désignent ici, plutôt, une faculté de sentir immédiatement la
Vérité, de façon, dit-on « intuitive ». La raison, au contraire, ne « sent » pas ; elle « conclut » (l.12) ou « déduit » une proposition à
partir d'autres propositions antérieures : elle procède donc de manière médiate ou « discursive ».
Mais si la raison ne peut prouver une proposition qu'à partir d'une autre proposition, comment fonder sa démarche? Comment
éviter le risque d'une régression à l'infini qui laisserait la raison remonter sans fin en quête d'un introuvable point de départ ? La
réponse à la fois anti-« pyrrhonienne » et anti-aristotélicienne de Pascal, est que ce n’est pas à la raison mais bien au cœur qu'il
revient de le lui fournir, puisque c'est par lui que « nous connaissons les premiers principes » (l.2), dont la suite du texte. Non pas
une raison intuitive, donc, ma le cœur même, conçu ici comme une faculté de connaissance à part entière, originale puisqu'il se
distingue de la raison par son mode d'appréhension, et indispensable puisqu'il a d'autres objets qu'elle, ces principes « premiers »
sans lesquels nul raisonnement ne pourrait commencer ni, donc, aboutir.
Il est par conséquent inutile de tenter de combattre les premiers principes de la connaissance, c'est-à-dire d'en contester la
certitude ou le bien-fondé. Et comment le pourrait-on ? Puisqu'ils sont l'objet d'une connaissance immédiate, on ne peut leur
opposer de contradiction tirée d'une connaissance de même type, sauf à supposer que le cœur sente une chose et son contraire (la
cohérence du sentiment est ici un présupposé implicite de Pascal). Resterait alors à les combattre par la raison : combat « vain »
(l.2) et « inutile » (l.12), puisque la raison ne connaît rien en matière de premiers principes. Elle n'a donc rien de solide à opposer
au cœur, qui demeure souverain dans son ordre. C'est là, pour Pascal, l'aveuglement des « pyrrhoniens », selon le nom qu'il donne
aux sceptiques, dont l'école est issue du philosophe grec Pyrrhon (IV-III siècle avant J-C). Les sceptiques radicaux, en effet,
contestent la possibilité d'une connaissance certaine, quelle qu'elle soit. Il leur est donc indispensable de soumettre à leur critique
la connaissance des premiers principes, sur laquelle repose tout le reste de notre savoir. Mais c'est en vain qu'ils s'y essaient,
puisque le cœur dont procèdent ces principes ne peut être vaincu par la raison, seule arme à leur disposition.
Il y a pourtant un enseignement à tirer de cette vaine tentative, et c'est la faiblesse de l'humaine raison. Pascal le montre sur
l'exemple traditionnel du rêve : d'après les sceptiques, puisque l'homme qui rêve ne se sait pas rêver et croit évoluer dans un
monde réel, rien ne peut assurer l'homme qui croit veiller qu'il n'est pas en train de rêver et d'habiter un monde imaginaire. Et
pourtant, contrairement à ce qu’il prétend le sceptique, « nous savons que nous ne rêvons point » (l.4) : il y a un savoir qui n'a nul
besoin de preuve, une certitude qui ne dépend pas de la raison mais du cœur et de l'assurance de son sentiment. Voilà défendue la
certitude de nos connaissances, mais voilà aussi mise au jour « la faiblesse de notre raison » (l.5), incapable de nous assurer d'une
vérité aussi élémentaire, aussi fondamentale, que celle de la réalité de notre état de veille et du monde qui nous entoure.
En procédant Pascal suit la même démarche, et continue de défendre la certitude de nos connaissances, appuyée sur la valeur
du cœur ou du sentiment, tout en insistant comparativement sur la faiblesse de notre raison. Il développe d'abord le cas des
premiers principes, dont on ne retiendra ici que quelques exemples, en remarquant que tous relèvent des mathématiques,
domaine par excellence de la certitude scientifique traditionnellement attribuée à la raison.
L'espace tout d'abord : c'est le cœur qui connaît son existence réelle, (l.7) et qui « sent qu'il y a trois dimensions» (l.10). La
raison serait bien en peine de le prouver...tout comme de prouver l'opposé. Les nombres ensuite : c'est le cœur encore qui sent «
que les nombres sont infinis », c'est-à-dire que pour tout nombre donné on peut trouver un nombre plus grand, et ainsi à l'infini.
Cette infinité révèle bien l'impuissance d'une raison finie, incapable de saisir ce qui déborde ses limites.
Elle peut ensuite raisonner sur ces premiers principes, et conclure (mais non sentir), par exemple, qu'on ne trouvera jamais
deux nombres qui soient chacun le carré d'un entier naturel, et tels que l'un de ces carrés soit égal au double de l'autre. Mais
outre que la raison ne procède pas immédiatement à la manière du cœur, elle s'appuie sur les connaissances qu'il lui fournit : que
signifierait cette démonstration si nous ne savions pas par intuition qu'il y a des nombres ?
La certitude de la raison est donc distinguée de celle du cœur, l'une et l'autre étant d'une égale fermeté, mais la première étant
subordonnée à la seconde quant à l'ordre de la connaissance. Il faut s'en pénétrer pour ne pas tomber dans « le ridicule » (l.13) des
sceptiques et des rationalistes dogmatiques qui se trompent d'ordre et confondent les exigences propres à chacune de ces facultés :
certes le cœur ne peut rien prouver ni la raison sentir, mais voilà bien ce qu'il est absurde d'attendre d'eux. Ce n'est combattre ni
l'un ni l'autre que de le montrer, c'est seulement faire preuve par là du vrai partage de nos connaissances. Et Pascal y revient
enfin encore une fois: cette prétention d’ « autarchie » absolue ne peut enfin « servir qu'à humilier » un raison » obstinément
désireuse de vouloir « juger de tout ».
Or cette humiliation, notons-le bien, n'est pas tout à fait totale, puisqu'il ne s'agit pas de contester à la raison son pouvoir de
connaître. Mais elle contredit le rationalisme absolu qui ne croit qu'en la raison et la tient pour seule valable. Deux sources sont à
disposition de nos entreprises de connaissance, et nous ne pouvons nous passer de l’une pas plus que de l’autre : « Il est aussi
inutile et aussi ridicule que la raison demande au cœur des preuves... qu'il serait ridicule que le cœur demandât à la raison
un sentiment... »
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Merci pour cette première partie du commentaire linéaire à M. Vincent Sullérot. J’ai adapté son commentaire aux exigences méthodologiques de mon corrigé
en y apportant plusieurs modifications.
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II. La seconde partie inscrit cette indépassable duplicité d’éléments dans un plan providentiel qui en elle se révèle.
Confronté à un tel ridicule dirait-on « égalitaire », Pascal n’hésite pourtant pas a prendre partie quant à ses propres aspirations,
qui sont si essentiellement «anti-pyrrhoniennes » que s’il s’agissait de choisir, il n’hésiterait pas à conférer tout pouvoir non pas à
la raison, mais bien au cœur. La façon dont il exprime sa préférence est par ailleurs tout à fait éloquente, s’agissant d’une prière :
« Plût à Dieu que... » ... nous n’ayons aucun besoin du fatiguant labeur de notre « Raison Discursive », et « que nous connussions
toutes choses par instinct et par sentiment! » (l.18-20).
Mais, hélas, une très grande Puissance s’oppose apparemment à ce que ce vœu puisse être exaucé ; une Puissance n’est rien de
moins que celle de la Nature : «Mais la nature nous a refusé ce bien... » [l.19-20].
Or devons-penser que Pascal est ici en train de placer la Nature au dessus même de Dieu ? Que Dieu lui-même ne pourrait pas
dépasser cette nécessité naturelle qui nous oblige à remplir le vide qui nous sépare de nos connaissances certaines avec le travail
d’un raisonnement censé y aboutir? Cela serait évidemment une grossière erreur d’interprétation. Pascal n’était pas seulement un
« croyant ». Comme nous l’avons évoqué, il était un janséniste, c'est-à-dire quelqu’un qui croyait, sur la base des doctrines de
l’évêque Cornelius Jansen (XVII siècle) que la créature humaine – et avec elle, évidemment, tout l’Ordre de la Nature – ne peut
en aucun cas contribuer de façon causale et directe à son propre salut : l’homme « naturel » ne peut rien faire pour « provoquer »
le don de la Grâce. Cette idée est en effet bien confortée par les affirmations qui suivent, où fait son apparition un Dieu tout à fait
impénétrable quant aux raisons de ses dons : « ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment de cœur sont bien heureux et
légitimement persuadés » (l.22). Quant aux autres, qui n’ont pas reçu ce cadeau (ce dont nous ignorons le pourquoi) ... et bien
ceux là devront se contenter d’une « religion » certifiée par la pure et « simple raison », comme le dira Kant. Or une telle
« religion », dit Pascal, n’en est en réalité pas une, car sans la Grâce de la certitude du cœur « la foi n'est qu'humaine et
inutile pour le salut» (l.24).
C’est bien une telle conclusion qui nous conduit fatalement à nous demander à qu’est-ce qu’il « attend » (l.23) au juste le bon
Dieu pour concéder à tous les hommes, et dès le début, une « religion par sentiment du cœur ». La réponse plus pertinente nous
paraissant enfin celle que nous avons proposée : que le Dieu de Pascal – le Dieu d’Augustin et de Jansen – a un « plan », et que
dans ce plan les vérités de la raison n’ont en réalité aucune autre fonction que de « manifester la Gloire » du Créateur, en faisant
faire tout d’abord à l’homme l’expérience ultime de son impuissance, de façon à ce qu’il puisse finalement « lâcher prise » et
permettre ainsi aux vérités de la Révélation – à la Révélation de la Vérité – de pénétrer, par pure et simple grâce divine, dans son
cœur.
LE TEXTE
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«Nous connaissons la vérité non seulement par la raison, mais encore par le cœur. C'est de cette
dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement, qui
n'y a point de part, essaie de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n'ont que cela pour objet, y travaillent
inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point, quelque impuissance où nous soyons de le
prouver par raison. Cette impuissance ne conclut à autre chose que la faiblesse de notre raison, mais
non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent. Car la connaissance des
premiers principes, comme qu'il y a espace, temps, mouvement, nombres, est aussi ferme qu'aucune
de celles que nos raisonnements nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du cœur et de l'instinct
qu'il faut que la raison s'appuie et qu'elle y fonde tout son discours. (Le cœur sent qu'il y a trois
dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis, et la raison démontre ensuite qu'il n'y a
point deux nombres carrés dont l'un soit double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se
concluent, et le tout avec certitude, quoique par différentes voies). Et il est aussi
inutile et aussi ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes pour vouloir y
consentir qu'il serait ridicule que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions
qu'elle démontre pour vouloir les recevoir.
Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, mais non pas à
combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire. Plût à Dieu que
nous n'en eussions au contraire jamais besoin et que nous connussions toutes choses par instinct et
par sentiment! Mais la nature nous a refusé ce bien, elle ne nous a au contraire donné que très peu de
connaissances de cette sorte. Toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement.
Et c'est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment de cœur sont bien heureux et bien
légitimement persuadés. Mais à ceux qui ne l'ont pas nous ne pouvons la donner que par
raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne par sentiment du cœur. Sans quoi la foi n'est
qu'humaine et inutile pour le salut »