PDF - alexandre perigot

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PDF - alexandre perigot
ALEXANDRE PERIGOT
Blondasses
2002-2009
Digital print
Series of 8 photographs
27 x 40 cm (30,2 x 43,2 cm framed) each
Edition of 7
Blondasses
2002
Video, colour, sound
16ʼ in loop
Edition of 3
SOLANG PRODUCTION PARIS-BRUSSELS WWW.SOLANG.FR
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ALEXANDRE PERIGOT
Blondasses, 2002-2009
Courtesy of the artist
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ALEXANDRE PERIGOT
Blondasses, 2002-2009
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Blondasses, 2002-2009
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Extract of the text Blondasses, by Larys Frogier
(director of La Criée, Centre dʼart contemporain, Rennes)
from the catalogue Alexandre Perigot, Pipe Dream, Museu Coleccao Berardo, Lisbon, 2007
Nos stars ne sont les pas nos premiers OGM, organismes génétiquement modifiés, avec leurs seins siliconés, leurs
bouche et visage retouchés...
La blondasse est à la fois la rivale et celle qui pervertit le modèle de la blonde.
Avec des agriculteurs de l'Aude nous avons réalisé en plein champ des perruques surdimensionnées en paille, les
coiffures de Claudia Schiffer, Pamela Anderson, Sharon Stone trônaient dans le paysage agricole, perdues dans les
champs de blé. Une vidéo comme un diaporama avec le texte de Jean-Yves Jouannais, dit par une voix d'ordinateur.
Cette voix numérisée est issue d'un logiciel qui transforme vocalement les données du texte en voix avec accent
américain, ce qui rend le texte incompréhensible au premier abord, ni tout à fait français, ni tout à fait américain.
Cette dimension sonore vient ajouter une perturbation à des images bucoliques, des images qui retracent l'histoire de
la réalisation de ce projet, avec ses paysages à la Van Gogh, Millet, devenus des espaces où se joue l'avenir
incertain de l'agriculture face aux pressions techniques et géopolitiques liées aux OGM.
C'est dans cette région du Sud-Ouest que s'est cristallisé le combat des anti-OGM avec leur leader José Bové.
Are perhaps our stars our first GMOs (genetically modified organisms) with their silicon breasts, their touched up
mouths and faces…
The fake blond is at once the rival and that which perverts model blondness. In conjunction with the farmers of the
Aude region, we have constructed huge oversize wigs in the fields, recreating the hairstyles of Claudia Schiffer,
Pamela Anderson and Sharon Stone, emblazoned on the agriculture
landscape, lost among the wheat fields. A video like a slide show with text by Jean-Yves Jouannais, spoken by a
computer voice, a digitalized voice produced by software which transforms the text into a spoken voice, with an
American accent, which renders it incomprehensible at first, as not entirely French, not entirely American.
This sound dimension provides a troubling undercurrent to the bucolic images, pictures that retrace the history of the
project, with its landscapes reminiscent of Van Gogh and Millet, which have become spaces where the uncertain
future of farming is played out at the mercy of technical and geopolitical pressures related to GM crops.
It is in this region of the south-west of France that the anti-GM movement took shape, under the leadership of José
Bové.
Extract of the text Un art agricole by Jean-Yves Jouannais
from the catalogue Alexandre Perigot, Pipe Dream, Museu Coleccao Berardo, Lisbon, 2007
Blondasses, ce sont des meules de foin en plein champ coiffées à la manière de stars américaines, autant dire
internationales. Une meule Claudia Schiffer. Une meule Pamela Anderson. Une meule Sharon Stone. Où s'établit un
rapport d'équivalence entre les icônes médiatiques et les Organismes Génétiquement Modifiés. Autant d'organismes
en effet modifiés, profilés, sélectionnés, améliorés afin de gagner en aura, en vitesse de production et de diffusion, en
marges bénéficiaires. Des produits dont la part naturelle se voit réduite à sa dimension la plus congrue. Des produits
customisés pour la grande distribution, celle du grand marché céréalier comme celle du show business universel.
Il ne s'agit pas néanmoins, avec Blondasses, d'illustrer plaisamment un des questionnements les plus brûlants de
notre actualité scientifique et biotechnologique. Nous sommes au-delà de l'allégorie. Et une vérité pointe à cette
occasion, qui concerne le lieu toujours hypothétique d'où s'exprime la modernité, ou plus précisément, les espaces
où le contemporain s'incarne avec le plus d'évidence. Il est troublant que cet épineux débat concernant les
développements de la génétique dans un proche avenir se voit posé sur le terrain dévasté de l'agriculture, territoire
progressivement désinvesti de toute symbolique, appauvri économiquement, moribond et unanimement sacrifié à
l'échelle européenne. L'avenir s'annonce, terrible et passionnant, dans les campagnes amputées de leur folklore,
avec plus d'évidence que dans les secteurs de la conquête de l'espace, de la microélectronique ou de la guerre
bactériologique. Le clin d'œil à l'adresse de l'américanisation de nos cultures, dans tous les sens de ce terme, ouvre
des perspectives sérieuses quant à une relecture du Land Art et à un redéploiement des opérations esthétiques dans
le cadre champêtre.
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Rappelons que les étudiants de l'académie des Beaux-Arts de Sofia, dont Christo faisait partie au début des années
1950, devaient durant les week-ends aller travailler à la campagne. Leur mission consistait à mettre en valeur le
paysage que traverse la section bulgare de l'Orient-Express. Ce train, venant de l'Ouest, était le seul d'où des
occidentaux pouvaient voir défiler un pays communiste. Il s'agissait de glorifier le travail des paysans dans les
kolkhozes. Les activités agricoles étaient dramatisées. Nous installions les machines dans des positions pleines de
dynamisme. Nous disions aux paysans : placez cette moissonneuse-batteuse sur une petite colline, bien visible,
comme sur un socle. Nous avons empilé des tuyaux, pour faire beau, alors qu'ils avaient été livrés pour construire
une conduite d'eau près de la Maritza…
Démarche similaire pour Nicolas Polissky et Constantin Batynkov qui ont construit cette année une sorte de ziggourat
géante en paille dans la campagne au sud de Moscou avec l'aide d'un groupe de paysans. Des photographies
documentent cette intervention. « L'édifice y est photographié comme s'il s'agissait du Taj Mahal tandis que les
portraits des paysans au travail évoquent l'esthétique soviétique. ».
Rappelons que la geste intellectuelle et burlesque initiée au début des années 1980 par la Société Perpendiculaire
est également marquée par cette problématique de l'art agricole. Entre le questionnement métaphysique du sens du
sillon et l'expertise esthétique des agencements de roues de foin bêchées, de l'art involontaire en milieu rural à la
pratique poétique du patois des Deux Sèvres.
Il semble difficile par ailleurs de ne pas faire le lien entre les mises en plis et en épis des Blondasses avec les
intuitions lumineuses qu'Agnès Varda nous livre à l'occasion de son documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse.
"Au départ d'un film, il y a toujours une émotion. Cette fois-ci, celle de voir tant de gens qui vont ramasser ce qui
traîne en fin de marchés ou récolter ce qu'ils peuvent dans les containers des grandes surfaces. Ces actions se
passent en France qui est un pays riche où les sur-consommateurs sont en majorité. En fait, c'est le geste de ceux
qui se baissent pour ramasser, qui sont obligés de le faire par pauvreté ou par économie, que j'ai vu se répéter, au
point de me sentir motivée pour faire un film, même si ce geste a été immortalisé, sans connotation sociale, par le
célèbre tableau des Glaneuses de Millet".
Mais surtout, utilisant une minuscule caméra numérique, il semble à la cinéaste quʼune nouvelle posture sʼimpose à
elle vis-à-vis de lʼimage, qui fait dʼelle une glaneuse. Ou comment au sortir dʼun siècle de cinéma comme art, une
cinéaste retrouve ses marques dans le plus humble des gestes de la vie agricole, celui du grappillage des raisins
laissés par le vendangeur, celui du rételage des herbes fanées, celui de la cueillette des baies sauvages dans les
haies, celui du glanage des épis abandonnés par les moissonneurs. Filmer comme on voit le glaneur cheminant pas
à pas recueillir les reliques de ce qui va tombant après le moissonneur (Du Bellay).
Blondasses are haystacks in open fields which are styled like American stars, that is to say international stars. A
Claudia Schiffer haystack. A Pamela Anderson haystack. A Sharon Stone haystack. Where a relationship of
equivalence has been set up between the media icons and the Genetically Modified Organisms. Indeed so
many organisms modified, shaped, selected, improved so as to gain in aura, production speed and distribution, in
profit margins. Products whose natural portion is reduced to its smallest congruent dimension. Customized products
for mass marketing, that of the huge cereal market and of universal show business.
However, with Blondasses itʼs not a matter of pleasantly illustrating one of the most current scientific and
biotechnological questions. We are beyond allegory. And a truth emerges at this point, one which concerns the
hypothetical place from where modernity expresses itself, or more precisely, the areas where the contemporary
becomes embodied more clearly. It is troubling that this thorny debate concerning genetic developments in the near
future should be laid on the devastated field of agriculture, a territory progressively dis-invested of all symbolism,
economically impoverished, moribund and unanimously sacrificed on the European scale. The future looks terrible
and fascinating, in the countryside bereft of their folklore, more obviously than in the sectors of the conquest of space,
of microelectronics or biochemical warfare. The nod in the direction of the Americanisation of our cultures, in all
senses of the term, opens serious perspectives as far as a re-reading of Land Art and a redeployment of aesthetic
operations in the rural context are concerned.
Remember that students from the academy of fine arts in Sofia, of which Christo was part of in the early 1950ʼs, had
to work in the country on weekends. Their mission consisted in highlighting the countryside that the Bulgarian section
of the Orient-Express crossed. That train, coming from the West, was the only place from where westerners could
see a communist country pass before their eyes. It was a question of glorifying the work of the peasants in the
kolkhozes. Agricultural activities were dramatized. We set the machines up in very dynamic positions. We told the
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farmers: put this combine harvester on a small hill in full view, as if it were on a pedestal. We stacked pipes, to look
pretty, whereas theyʼd really been delivered to construct a water main near the Maritza…
It was a similar approach for Nicolas Polissky and Constantin Batynkov who built this year [2001] a kind of giant straw
ziggurat in the countryside south of Moscow with the help of a group of farmers. There is photographic documentation
of this intervention. “The edifice is photographed as if it were the Taj Mahal while the portraits of the farmers at work
evoke Soviet aesthetics.”
Remember that the intellectual burlesque epic French poems of the middle ages initiated at the beginning of the
1980s by the Société Perpendiculaire [Perpendicular Society] are equally marked by this problematic of Land Art.
Between the metaphysical questioning of the direction of the furrow and the aesthetic expertise of the arrangements
of bailed haystacks, from the involuntary art in the rural field to the poetic practice of the dialect of the Deux Sèvres
region.
It seems otherwise difficult not to make the link between the setting and the gathering in of the ears of Blondasses
and the enlightened intuitions that Agnès Varda gives us during her documentary Les Glaneurs et la Glaneuse [The
Gleaners and I, 2000]: “At the beginning of a film, thereʼs always an emotion. On this occasion, seeing so many
people picking up what is left lying around at the end of the market or gather up what they can from the bins of
supermarkets. These things happen in France, which is a rich country where over-consumers are in a majority. In
fact, itʼs the gesture of those bending down to pick things up, who are obliged to do it through poverty or to save
money, that Iʼve seen over again, to the point where I felt motivated enough to make a film, even if this gesture has
been immortalized, without social connotation, by Milletʼs gleaners famous painting.”
But especially, using a minute digital camera, the filmmaker feels the need to redefine her posture towards the image
and becomes a gleaner. Or how at the end of a century of cinema as art, a filmmaker finds her feet in the most
humble of gestures of agricultural life, that of the gathering of grapes left by the grapepicker, of raking wilted grass, of
picking wild berries in the bushes and gleaning corn cobs abandoned by the harvesters. Filming as we see the
gleaner advancing step-by-step collecting the relics of what falls from the harvester (Du Bellay).
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