Rapport de mission humanitaire.

Transcription

Rapport de mission humanitaire.
La Guilde européenne du Raid. Rapport de mission humanitaire. Pérou . (Por un manana mejor) Année 2013. Alexandre, Perrine et Albane. I.
L’environnement./contexte général La mission se déroule dans deux villages situés dans la région Amazonas, dans le nord du pays, à environ 2 500 mètres d’altitude : Luya et Lamud, distants d’environ 2 kilomètres (10-­‐15 minutes en mototaxi, mais attention aux horaires !). Lamud est le chef-­‐lieu de l’une des sept provinces que compte la région, dont la capitale est Chachapoyas, qui est à une bonne heure de route (sinueuse et parfois vertigineuse !) en voiture. Luya compte 5 000 habitants et Lamud 3 000. Si l’association Por un mañana mejor rayonne théoriquement sur les 2 villages, l’essentiel de la mission se passe à Luya, où les bénévoles sont hébergés, et où sont dispensés les cours et les activités à l’école primaire et au collège. Le directeur de l’association n’est pas vraiment présent : il n’a répondu à aucun de nos mails avant le départ ou ne l’avons rencontré qu’à une seule reprise. Il vaut donc mieux prendre contact avec d’autres personnes, comme par exemple Cristi, la fille de la dame qui nous héberge (Cristi Campbell sur facebook). 1. La région La région reste relativement isolée des cohortes de touristes, nous en avons rencontré que 2 ou 3 petits groupes lors de notre séjour. Avec des routes sinueuses (attention au mal des transports !), étroites et non aménagées, il faut compter plusieurs heures pour parcourir certaines distances, notamment pour aller visiter les lieux touristiques. Ces derniers sont d’ailleurs nombreux, nous en avons visité une grande partie durant notre séjour (vous trouverez la liste des plus importants dans les rapports précédents, en particulier dans le rapport de la mission de 2012, et la famille vous donnera sans aucun doute quelques bons conseils). 2. Le lieu d’hébergement Nous étions logées dans une famille péruvienne très accueillante et chaleureuse. Enma, à qui appartient la maison, a été obligé de se déplacer à Chiclayo pour subir une opération durant notre séjour, elle n’a donc pas pu être très présente. Mais c’est sa co-­‐madre (elles vous expliqueront la définition !) ainsi que l’excellente cuisinière Marcelina qui ont pris parfaitement soin de nous. La maison se trouve à 5-­‐10 minutes à pied de l’école et à côté d’une multitude de petits commerce, d’un cyber-­‐café (attention à la connexion très lente) ainsi que d’un locutorio (avec des téléphones depuis lesquels vous pourrez appeler en France). 3. Infos pratiques Paludisme Pas de moustiques porteurs du paludisme à cette altitude. Pas nécessaire de prendre le traitement, sauf vous décidez de partir en excursion le week-­‐end dans la jungle. Ce qui n’a pas été le cas pour nous. Lessive Prévoir de la lessive liquide ou du savon de Marseille pour pouvoir faire ses lessives à la main. Douche / Toilettes Prévoir des tongs (!!), une serviette, ainsi qu’un maillot de bain si vous êtes très pudique (on peut vous voir depuis l’extérieur, par une fenêtre sans verre qui se trouve juste devant le lavabo où l’on fait la lessive/vaisselle). Médicaments -­‐ Antiseptique -­‐ Antalgiques et antipyrétiques -­‐ Antipaludique -­‐ Anti diarrhéique -­‐ Médicament contre le mal des transports -­‐ Pour les filles : médicaments contre le mal des transports -­‐ Pansements, coton, bande de contention, gaze, compresses -­‐ Pince à épiler, ciseaux -­‐ Thermomètre -­‐ Pompe à venin -­‐ Crème solaire -­‐ Répulsif anti-­‐moustiques et insecticide II.
La mission 1. Les cours d’anglais au collège Lorsque nous sommes arrivées la première semaine du mois d’août, les enfants étaient en vacances scolaires, nous avons donc profité de cette première semaine pour faire un peu de tourisme, visiter la région, les sites alentours. La région offre de nombreux sites très intéressants et d’une beauté exceptionnelle digne du Pérou. Notamment les excursions dans les Andes qui valent vraiment le détour. La deuxième semaine, les collégiens ont repris les cours. Les élèves n’ont cours que le matin. Ils enchainent les cours, de 7h à 13h, entrecoupés de 3 petites récréation de 15 min. Nous avons donc accompagné Enma, la prof d’anglais (notre hébergeuse) à ses cours, nous avons également assisté à deux cours de sport. La première semaine, nous étions là davantage en tant qu’assistantes. Nous assistions le professeur d’anglais, nous passions dans les rangs pour vérifier que les élèves ne faisaient pas de fautes d’orthographe en recopiant le tableau (ils en font beaucoup, ils ont globalement du mal à se concentrer). Nous faisions un peu de discipline également car les professeurs disposent de peu d’autorité et ont vite tendance à se laisser marcher sur les pieds ce qui, nous, nous insupportait. Mais visiblement, faire cours dans une classe bruyante et peu attentive ne semble pas poser de problème aux professeurs. Alors que ça nous paraissaient inconcevable à nous petites françaises habituées à l’éducation française stricte. Enma semblait contente de notre présence pour la soutenir pendant les cours. En effet, elle n’a jamais eu l’occasion d’aller apprendre ou pratiquer l’anglais aux Etats-­‐Unis, son accent anglais laisse donc à désirer. Elle était ainsi contente que nous puissions faire bénéficier aux élèves d’un accent un peu meilleur que le sien. Nous lisions donc à voix haute les textes anglais en classe et faisions faire aux élèves des exercices de prononciation, à savoir, leur faire répéter le vocabulaire nouveau. Nous proposions à Enma d’écrire du vocabulaire au tableau. Il faut savoir que les élèves ont un niveau d’anglais très bas, et que pour arranger le tout, ils n’ont qu’une heure et demi d’anglais par semaine. Il ne faudra donc pas s’étonner qu’à 17 ans, ils ne sachent toujours pas conjuguer le verbe « to be ». Les élèves oublient d’une fois sur l’autre les règles de grammaire apprises et copiées soigneusement dans leur cahier et ont donc du mal dans cette matière qui ne leur semble, qui plus est, pas bien utile dans la mesure où seule une minorité d’entre eux auront les moyens d’aller étudier à Lima. Du coup, ils ont tendance à manquer de motivation et de bonne volonté. Il s’agissait pour nous de leur donner le goût de la matière, de leur faire prendre conscience de son utilité pour leur avenir professionnel et de leur donner envie de travailler, de développer leur curiosité. Ce qui nous a le plus impressionné c’était la lenteur des élèves, leur manque de dynamisme, il prenne un temps fou à sortir leurs cahiers, à recopier la consigne des exercices (ce qui ne nous semblait pas bien utile). La troisième et la quatrième semaine, Enma a dû partir à Chiclayo pour subir une opération de l’œil. Elle nous a donc demandé de bien vouloir assurer les cours d’anglais à ses différentes classes. Nous avons donc été livrées à nous-­‐
mêmes durant ces deux semaines. Mais nous étions contentes de pouvoir fonctionner ainsi. En effet, nous nous sentions davantage stimulées de pouvoir donner nous-­‐mêmes les cours, et non plus d’être simplement assistantes. De plus, nous pouvions donc booster un peu les élèves dont la lenteur et le manque de dynamisme pouvait parfois nous exaspérer un tantinet. Nous avons donc assuré les cours à des classes allant de la 6e à la 3e mais il y a un niveau de plus au collège donc les élèves ont jusqu’à 17 ans. Il faut savoir que les élèves sont répartis par classe de niveau. Certaines classes sont plus difficiles à gérer. De façon générale, les plus petits, les classes de 6e et 5e ne nous ont pas donné trop de fil à retordre. En effet, les plus jeunes sont moins indisciplinés et contestataires que leurs aînés. En revanche les classes de plus grands sont un peu plus difficiles à cadrer. Mais à trois, nous avons globalement réussi à tenir nos élèves. J’imagine que nous avons dû parfois choquer certains des élèves. En effet, nous aimions avoir une classe calme pendant nos cours, et n’hésitions donc pas à hausser le ton, voir à menacer nos élèves trop bruyants et agités de prendre la porte. Or, ce sont des choses qu’ils n’ont pas l’habitude d’entendre de la part de leurs professeurs et il n’est tout simplement pas de mise au Pérou d’avoir « autant » d’autorité sur ses élèves. Il a donc fallu que les deux parties (les élèves d’un côté et nous de l’autre) s’adaptent et tolèrent une façon de travailler différente de la leur. Enma nous avait laissé un programme de cours à donner pour les deux semaines en son absence. Aux classes de plus jeunes, nous avons enseigné le vocabulaire relatif à l’école en anglais, en leur faisant dessiner les objets concernés. Les élèves perdent beaucoup de temps à dessiner mais au moins ça les stimule un peu pour apprendre. Nous leur avons également demandé de préparer des petits dialogues deux par deux pour revoir les questions de base (Where are you from ? How old are you ? Where do you live ?..) et leur faire travailler l’oral et notamment leur accent. Avec les classes de 4e/3e, nous avons lu des textes en classe, avec des questions de compréhension auxquelles ils devaient répondre, sauf que les élèves ne comprennent rien aux textes anglais donc il faut leur expliquer tous les mots, en les écrivant au tableau et faire preuve de beaucoup de patience. Nous avons revu le présent de l’indicatif, nous avons fait pas mal de conjugaison. Nous avons également vu les phrases affirmatives, négatives et les questions au présent avec l’emploi du modal « to do » pour former la négation et l’interrogation. Le dernier jour, pour changer un peu des cours d’anglais, nous nous sommes proposé d’assister à un cours de communication/théâtre donné à des élèves de niveau 4e (ou l’équivalent au Pérou) par un professeur très sympathique. En présence du professeur, nous avons donné la consigne aux élèves de préparer par groupe de 4 ou 5 des petites saynètes, puis d’en donner la représentation devant toute la classe. Nous avions distribué des thèmes différents à chaque groupe comme par exemple « la campagne », « l’école », « la discothèque »… Nous avons bien ri face à la créativité des élèves et leur facilité à improviser. Les élèves ne sont pas du tout timides, et présentent des facilités à s’exprimer à l’oral en toute aisance. A la fin des sketches, le professeur, nous a demandé de faire un retour aux les élèves sur les points auxquels faire attention et les éléments à améliorer (comme la diction, l’articulation, le ton de voix, se tenir face au public…). 2. L’animation à l’école primaire Tous les après-­‐midis, nous avions la chance de pouvoir nous rendre à l’école primaire encore plus proche de la maison que le collège. Là nous organisions des activités artistiques et sportives afin d’occuper les enfants. Tout comme au collège, les enfants de l’école primaire n’ont classe que le matin. Ils ont donc tous leurs après-­‐midi de libre et il n’y a pas d’activité mise en place l’après-­‐midi. Comme leurs parents travaillent, les enfants trainent donc dans les rues, sans rien faire de particulier. Nous avons donc décidé de mettre en place des activités au sein même de l’école. Au début nous n’avions pas beaucoup d’enfants, mais le bouche à oreille va vite, de jours en jour notre groupe d’enfants se gonflait. Le premier jour, nous faisions notre communication en en parlant aux enfants que nous croisions dans la rue et en leur disant que nous organisions des activités tous les après-­‐midis à l’école primaire. Ensuite ils en parlent à leurs camarades et ainsi de suite. Les deux premiers jours, nous avions acheté des perles et du fil pour organiser une activité « bracelets ». Cette activité a marché du feu de dieu, les enfants ont adoré et nous en réclamaient tous les jours. Comme nous avions un groupe majoritairement constitué de filles la première semaine, l’activité leur a beaucoup plu, mais cette une activité plait aussi énormément aux garçons. Les rares garçons que nous avions avec nous se sont pris au jeu sans aucun problème. Nous avions apporté de France des crayons de couleurs et des feutres qui nous ont permis d’organiser une activité dessin et coloriage. Activité qui plait toujours aux enfants tous âges confondus. L’école et l’association disposent de peu de matériel mais on trouve toujours de quoi faire avec les moyens du bord et à l’aide de notre imagination. Nous avons également organisé des concours de dessins au tableau. Nous avons divisé la classe en deux équipes, et à chaque tour une personne de chaque équipe venant au tableau dessiner un objet que nous leur disions dans l’oreille pour pas que les autres entendent. La première équipe qui a deviné, gagne. Ce jeu marche bien, mais il faut veiller à faire passer tout le monde au tableau car les plus timides ne sont porteront pas spontanément volontaires pour aller au tableau alors qu’ils en ont très envie. Nous avons également organisé des jeux d’extérieur, notamment des chats, balles au prisonnier, 1,2,3 soleil, poissons/pêcheurs, chef d’orchestre, le facteur n’est pas passé… Le jeu préféré des enfants était de loin le jeu du « béret », qui a connu un succès sans nom. Les enfants nous le réclamaient tous les jours. Nous avions plus ou moins d’enfants en fonction des jours, nous ne pouvions donc pas vraiment prévoir à l’avance les activités. Le jeu du béret, appelé par les enfants le « chaleco » s’est avéré être un jeu qui plaît à tous les âges, aussi bien aux garçons qu’aux filles et quel que soit le nombre d’enfants présents. Il peut en effet se jouer à plusieurs équipes. Le jeu du relais a été également très apprécié par les enfants. Il est également possible de constituer plusieurs équipes lorsque les enfants sont nombreux et pour varier nous proposions différents défis comme courir à cloche pied, à pied joints, en pas chassés… on peut inventer ce que l’on veut et les enfants adorent ça! Nous avons également tenté une après-­‐midi de leur apprendre la chanson française « une souris verte ». Les enfants étaient super contents d’apprendre une chanson en langue étrangère mais la prononciation leur a posé quelques difficultés. Nous avions écrit les paroles au tableau en strophes, bien que les enfants ne sachent pas lire le français, toutefois il est conseillé de commencer par un petit cours de prononciation avant de démarrer à chanter autrement ils ne sauront pas comment prononcer notamment le « j », le «e », et le « u » français, différents de l’espagnol. Mais leur accent espagnol reste toutefois à croquer ! Dans tous les cas, les enfants ne regardaient pas le tableau mais se concentraient plutôt à répéter après nous, phrase après phrase. Les enfants étaient très volontaires mais je pense que pour que ça marche vraiment il faut répartir l’apprentissage de la chanson sur plusieurs jours, afin qu’ils se fassent l’oreille en français et qu’ils retiennent l’air de la chanson. Dans tous les cas, ça aura été une expérience amusante pour nous comme pour eux. Les enfants nous ont également réclamé d’aller à la Cruz, c’est un endroit en haut d’une petite colline à Luya, c’est à 10min à pied, et ils adorent aller là-­‐
haut car il y a des jeux pour enfants, toboggan, tourniquet…et une grande croix d’où le nom du lieu « la Cruz ». Enfin, Alexandra avait apporté quelques fiches téléchargées sur le site de la Guilde portant sur la constitution d’une dent. Nous avons donc pu donner aux élèves un cours sur la dent, leur expliquer la formation d’une carie, leur faire prendre conscience l’importance de se laver les dents, et d’aller régulièrement chez le dentiste et surtout de ne pas manger trop de bonbons, chose qu’ils font beaucoup. Bilan III.
1. Points négatifs * Le manque de discipline pendant les cours * Le manque d’autorité des professeurs * La lenteur des élèves * Le manque d’organisation des Péruviens Il faut noter quelques points faibles, comme le non-­‐respect des élèves face aux professeurs et leur nonchalance vis-­‐vis des cours. Faire un seul exercice en une heure était fréquent, pendant nos cours d’anglais… De plus, les professeurs avaient tendance à nous considérer comme des assistants et ne savaient pas réellement quoi nous faire faire. Il fallait toujours leur demander en quoi nous pouvons les aider. Il est important d’établir un réel dialogue car ils ne sont pas vraiment preneurs de décision ! Aussi, l’heure péruvienne est le quotidien des habitants, ils sont très souvent en retard et prennent le temps, ce qui n’est pas dans nos habitudes françaises... Ne pas avoir trop d’attente au risque d’être déçu de ne pas pouvoir tout mettre en place du fait du peu de moyens sur place et du manque d’organisation des Péruviens, pas au courant de notre venue etc…la mission peut mettre du tps à démarrer 2. Points positifs * Gentillesse, accueil, chaleur humaine des Péruviens. * Des enfants affectueux, attachants et partants pour toute activité * Contre toute attente, les enfants ne se sont pas moqués de notre accent espagnol et de nos fautes de grammaire/conjugaison à l’oral, ils sont très tolérants à ce point de vu là. * Le coût de la vie au Pérou, les taxis, les visites * Tourisme les week-­‐ends. Nous pouvons dire que l'accueil qui nous a été réservé nous a permis assez rapidement de nous sentir bien intégré à la vie de l'association et dans la famille. Par ailleurs, tout ce qui concerne la vie quotidienne (nourriture, chambre) avait été parfaitement organisé. Nous avions la chance de dormir toutes les 3, chez Enma non loin de l’école et d’avoir Marcelina comme cuisinière ! Les enfants étaient très enthousiastes, toujours contents de découvrir de nouvelles activités et d’apprendre de nouvelles choses. Ils étaient très affectueux et heureux qu’on s’occupe d’eux.. La cohésion entre les enfants s’est très bien faite, ils se connaissaient tous donc il n’y a eu aucun problème majeur. En termes de budget, le coût de la vie au Pérou reste très abordable. Nous avons pu faire beaucoup de tourisme autour de Luya et Lamud (randonnées, visites de grottes, sarcophages..). Cette expérience est unique, c’est une ouverture réelle et concrète vers les autres. Aller aider les autres et apporter sa contribution à un plus juste équilibre des ressources de la planète, prendre du recul sur nos envies dans la vie est une étape importante pour la construction de sa personnalité. Partir en mission humanitaire nous a permis de nous enrichir autant sur plan professionnel que personnel. Conseils pratiques. -­‐ Prévoir des vêtements chauds, et plusieurs gros pulls car il fait froid le soir et la nuit. -­‐ Prévoir un sac de couchage en plus -­‐ Traitement contre la tourista -­‐
-­‐
-­‐
-­‐
Crème solaire Un kaway car il pleut assez fréquemment Des chaussures de marche Des pantalons légers, des shorts Référent : "Perrine Vitrat" : contact transmis par la Guilde Bonne chance ! 

Documents pareils