Faire une interview
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Faire une interview
Faire une interview L’interview se prête bien au travail journalistique en classe. De l’idée au texte final, le processus peut en effet s’étaler sur plusieurs séances et permet d’aborder des tâches spécialisées telles que la recherche d’information (pour préparer l’interview), la circonscription du thème de l’interview, la rédaction de questions ouvertes ou encore la synthèse (pour définir le titre et le chapeau ainsi peut-être que quelques citations). Types d’interviews L’interview en face-à-face Il s’agit de l’interview traditionnelle. Elle permet de rencontrer directement la personne (Chef d’entreprise, un salarié..), de prendre des notes sur son attitude et les marques de personnalités, mais aussi de faire évoluer, au besoin, la nature ou l’ordre des questions au fil de l’entretien. L’interview peut donner lieu à une prise de notes ou bien à un enregistrement – il faut l’accord de la personne pour l’enregistrer. La combinaison des deux techniques est la meilleure, car elle permet de garder trace de tout ce qui est dit tout en ayant déjà une sélection de faits saillants ou d’expressions à citer. La réécoute peut-être parfois fastidieuse. L’enregistrement se positionne en tant qu’appui à une première sélection de paroles. L’interview téléphonique Lorsqu’il est impossible de rencontrer l’interviewé en personne, le téléphone est un bon palliatif dans la mesure où il permet d’obtenir un contact assez direct, au travers de la voix. Comme pour le face-à-face, la combinaison de la prise de notes et de l’enregistrement est efficace mais il faut en avertir l’interlocuteur. Rédiger les questions Pour être efficace et donner un bon article, une interview doit être bien menée. Les questions spontanées permettent de s’adapter au déroulement de l’entretien en rebondissant par exemple sur un propos inattendu de l’interlocuteur ou bien en reprenant un mot ou une idée au vol, mais de manière générale il est plus sûr et très utile d’avoir un canevas de questions déjà prêt. Une interview fonctionne selon un mécanisme précis de questions/réponses. Les journalistes varient les angles et les fonctions afin d’approfondir des points ou de faire évoluer l’entretien. Il existe donc plusieurs catégories de questions : Questions ouvertes ou fermées Les questions fermées sont restrictives. Elles appellent une réponse factuelle telle qu’une date, un nom ou encore une simple affirmation ou négation. Les réponses peuvent être davantage développées mais la question ne requiert pas ces précisions. Ex. : Quand aura lieu votre prochaine inauguration de crèche ? Quelle sera votre prochaine acquisition de marque ? Êtes-vous content du bilan annuel de votre groupe ? À l’inverse, les questions ouvertes sont larges et n’indiquent qu’un thème : l’interviewé a toute latitude pour répondre. Ex. : Comment avez-vous préparé l’intégration de FNAC Junior au sein d’ID Groupe? Qu’avez-vous comme futur projet d’acquisition ? Questions primaires et secondaires Plus 2 Com ! Fabrice, Emeraude & Elise – [email protected] / [email protected] Les questions primaires sont celles que le journaliste pose en premier. Elles permettent de définir le thème traité et d’enchaîner avec de nouveaux thèmes. Ces questions peuvent être rédigées à l’avance. Ex. : Comment êtes-vous devenu Chef d’entreprise ? Que peuvent faire les jeunes pour défendre les enfants exploités dans le monde ? Les questions secondaires apparaissent dans un second temps et servent à approfondir les réponses données par l’interviewé. Elles permettent de suivre le fil de la discussion ; on les nomme aussi "questions de suivi". Ces questions spontanées naissent au fil de l’entretien : il est donc important de bien écouter l’interviewé afin de ne pas manquer un aspect important qui devrait être creusé. Ex. : [Jean Duforest raconte qu’il est natif de Roubaix et qu’il souhaitait y implanter son siège] Pour quelles raisons, Roubaix lui est si cher ou importante ? Ex. : [La création de crèches, prioritairement pour ses salariés, sont implantés dans des quartiers voisins à Roubaix, dits sensibles et une partie des places sont accessibles aux enfants de ces quartiers : ouverture aux quartiers, sociabilité, mixité, etc.] Envisagez-vous de construire d’autres crèches dans d’autres villes ? Pour quelle raison défendez-vous la mixité et la différence sociale dans une crèche ? Est-ce que cela ne risque pas de créer une rupture sociale entre ceux qui travaillent et déposent leurs enfants et ceux qui sont aux chômages ?... Les questions de suivi ont plusieurs fonctions. Elles servent notamment à : Demander des explications supplémentaires sur un point mentionné par l’interviewé. Les termes "comment" et "pourquoi" sont très employés, de même que "quel", "qui", etc. Le journaliste peut aussi demander un exemple, une justification, des chiffres… ; Aider un interlocuteur qui aurait du mal à répondre, en posant par exemple des questions plus simples, notamment des questions fermées ; Etablir des liens entre différents passages de l’entretien, qu’ils soient cohérents ou au contraire contradictoires. Questions neutres ou tendancieuses Il existe bien des manières de formuler la même question. En fonction des termes qu’il emploie, le journaliste peut influencer ou non son interlocuteur et lui permettre d’obtenir la réponse qu’il attend. Ex. : Que pensez-vous des différences sociales au sein de vos crèches ? Ne pensez-vous pas que les différents publics qui inscrivent leurs enfants au sein de vos crèches marquent une rupture sociale ? Les différents publics risquent de marquer la rupture sociale au sein de vos crèches, non ? Préparer l’interview La préparation de l’interview est capitale. Le fait de s’être documenté sur le thème traité et la personne interviewée permet de poser des questions pertinentes : l’interlocuteur doit sentir que le journaliste est en terrain connu. Il est également utile de s’informer sur le sujet de manière générale. Ainsi, l’interview d’un PDG, d’un groupe comme OKAIDI peut donner lieu à des recherches sur les filières textiles, les lois qui s’y rattachent, les polémiques telles que celle de l’exportation à l’étranger de la fabrication des vêtements et de l’exploitation des enfants dans le monde. Cette recherche permet d’ouvrir de nouvelles pistes et de donner des Plus 2 Com ! Fabrice, Emeraude & Elise – [email protected] / [email protected] idées de questions. Les étapes de la préparation d’une interview sont les suivantes : 1. Demande d’interview : contacter la personne se présenter présenter le média pour lequel on souhaite faire l’interview indiquer le thème traité fixer la date, l’heure et la durée du rendez-vous (et le lieu, pour une rencontre) demander l’autorisation d’enregistrer l’entretien. Si la personne émet des réserves, le journaliste peut avancer que l’enregistrement sert à conserver une reproduction fidèle des paroles (et ainsi ne pas déformer les propos de l’interviewé) et par la suite à évaluer l’interview au niveau technique pour progresser. 2. Recherche d’informations : s’informer sur le sujet de l’interview (articles déjà parus, livres, rapports, autres interviews) s’informer sur la personne interviewée 3. Préparation des questions 4. Préparation du matériel d’enregistrement et éventuellement d’un appareil photo (pour les articles) et de son téléphone portable ou caméra main (pour la vidéo) Mener l’interview Une liste de questions doit être préparée avant l’interview. C’est pour cette raison qu’il est important de bien préparer la rencontre : un journaliste qui maîtrise son sujet reste détendu, naturel et spontané pendant l’entretien… et surtout à l’écoute de son interlocuteur ! Pour commencer, des questions "faciles" et fermées permettent aux interlocuteurs de prendre leurs marques et d’aborder peu à peu le cœur du sujet. Ainsi, l’interview d’un PDG tel que Jean Duforest d’OKAIDI pourrait commencer par son parcours scolaire, ses choix professionnels puis seulement aborder les anecdotes sur ses débuts de chefs, puis de patron dans le textiles. Il est très important de bien écouter ce que dit la personne et non de suivre à la lettre la liste de questions et d’enregistrer automatiquement les réponses. Cela permet de faire évoluer l’entretien en fonction des réactions de l’interlocuteur mais aussi de noter immédiatement les éléments saillants que vous allez mentionner dans votre article. L’obtention de faits, de chiffres ou encore d’impressions constitue la base de votre travail. À la fin de l’interview, après avoir remercié, vous pouvez demander s’il est possible de recontacter la personne ultérieurement pour repréciser des faits ou répondre à une ou deux questions supplémentaires par téléphone ou courrier électronique. Interview non enregistrée Dans ce premier cas, le journaliste ne pourra compter que sur sa mémoire et ses notes pour rédiger son article. Il est donc important de vite écrire les éléments importants. Pour cela, il est Plus 2 Com ! Fabrice, Emeraude & Elise – [email protected] / [email protected] préférable d’utiliser des abréviations et des codes (par exemple X pour une opposition, = pour une ressemblance ou encore ? pour une conséquence). Il est utile de relier les notes dès que possible après l’interview pour se la remettre en tête et compléter avec des souvenirs. Interview enregistrée L’enregistrement de l'interview permet de sélectionner les éléments les plus importants en note, en particulier ceux sur lesquels le journaliste souhaite rebondir. Ce procédé permet en outre de se concentrer sur les réponses et de réfléchir en même temps à la tournure et à la suite de l’entretien. Rédiger l’article (Voir fiche pratique : Rédaction d’un article) Plus 2 Com ! Fabrice, Emeraude & Elise – [email protected] / [email protected]