poesie decembre 2011.pub - Commune de Saint Beauzire
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poesie decembre 2011.pub - Commune de Saint Beauzire
VICTIME DU REVEILLON Hélas ! le bon gros cochon Qui, dans la paix de son âme, Agitait comme une flamme Sa queue en tire-bouchon ; Lui qui, sans la moindre pose, De l’air le plus avenant, Exhibait à tout venant Son cher petit groin rose. On l’a tué sans pitié ; Il n’ira plus, par le monde, Distribuer à la ronde, Ses grognements d’amitié. Par les pieds, à quelque poutre, Le voici, pauvre verrat, Pendu comme un scélérat, Déjà vidé d’outre en outre. Dans la seille en bois blanc, Fument ses tripes énormes. Devant ces restes informes, Les canards vont défilant. Triste spectacle, à vrai dire ! Mais au premier carillon De Noël, quand Réveillon Lèvera sa poêle à frire ; A l’heure où l’on danse en rond, Quelle odeur de goinfrerie Emplira la métairie Où les gars s’attableront ! Et, braves gens, que de joie, Lorsqu’en forme de boudin, Ressuscitera soudain, Le bon habillé de soie ! SONNET DE LA DINDE AUX MARRONS Pour faire une dinde aux marrons, Prenez de préférence une oie. La dinde est une pauvre proie Même pour les estomacs prompts. Autant vaut – nous le déclaronsMordre dans du cheval… de Troie. Quoi !votre mâchoire la broie ? Allons donc, tas de fanfarons ! Et, tenez … encore autre chose, Puisque de cette dinde on cause, Laquelle est donc une oie – Eh bien Sachez donc, bougres de Tartuffes, Que cela ne gâterait rien Si les marrons étaient des truffes. Raoul PONCHON LES AUTRES NEIGES Gabriel VICAIRE Il y avait des neiges pour les pauvres, qui finissait très noires, très sales Il y avait des neiges pour les riches, qui restaient blanches, très impeccables. Il y avait des neiges pour personne qui, dès qu’ils approchaient, tuaient les riches et les pauvres. Alain BOSQUET LE BAISER L’ESPOIR LUIT Toute tiède encore du linge annulé Tu fermes les yeux et tu bouges Comme bouge un chant qui naît Vaguement mais de partout L’espoir luit comme un brin de paille Comme une étincelle d’or sur les neiges d’antan Comme les voiles au loin descendant vers Harfleur Jusqu’à l’autre océan où la splendeur éclate. Odorante et vaporeuse Tu dépasses sans te perdre Les frontières de ton corps L’espoir luit comme cette eau courante Qui baigne les mains silencieuses Traçant de lentes lignes claires. Tu as enjambé le temps Te voici femme nouvelle Révélée à l’infini Jean Michel MAULPOIX Paul ELUARD Espace Culturel Municipal de Saint-Beauzire - Décembre 2011