Le Parc mémorial australien, Fromelles (Français)

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Le Parc mémorial australien, Fromelles (Français)
Le Parc mémorial australien, Fromelles
Le Chemin de mémoire australien permet aux visiteurs de mieux comprendre la part
qu’a jouée l’Australie dans l’effort de guerre allié sur le Front occidental durant la
Première Guerre mondiale, et à découvrir les récits de soldats ayant combattu à cet
endroit. Il propose à cet effet douze sites, de Passchendaele en Belgique à divers
lieux où la Force impériale australienne a mené ses derniers combats en France,
autour de Péronne en 1918.
Ce bref enregistrement audio traite de l’un des douze emplacements du Chemin de
mémoire australien. Des informations sur les douze emplacements sont disponibles
au téléchargement depuis le site ww1westernfront.gov.au.
À cet endroit précis, votre guide personnel : Le Parc mémorial australien,
Fromelles
Voici le Parc mémorial australien de Fromelles, en France. Au-delà des champs plats
se trouve le cimetière VC Corner et Monument aux morts australiens et, un peu plus
loin le long de la route, mais difficilement visible à moins de se trouver juste à côté,
se situe la rivière des Layes, à peine plus grande qu’un ruisseau, traversant le
paysage du nord-est au sud-ouest. C’est dans ces champs que le 11 novembre
1918, Charles Bean, l’historien australien officiel de la Première Guerre mondiale,
découvrit les dépouilles des morts australiens tombés pendant la bataille de
Fromelles : « Dans l’ancien no man’s land s’entassaient littéralement nos morts (...) à
l’ouest de la rivière des Layes (...) les crânes, les ossements et les uniformes
déchirés jonchaient le sol de tous côtés. »
Charles Bean demanda au photographe qui l’accompagnait de capturer des images
de l’ancien champ de bataille, où plus de 5 500 hommes de la 5e Division
australienne furent tués, blessés ou portés disparus du 19 au 20 juillet 1916 à
l’occasion de l’attaque menée contre les lignes allemandes à Fromelles. Sur l’une
des photos on voit des tenues australiennes (des bottes et des morceaux d’uniforme)
avec deux bouteilles d’eau en avant-plan. Il est probable que Charles Bean les
trouva près de la rivière jusqu’où, selon lui, des hommes blessés rampèrent pour
s’approvisionner en eau. Et le spectacle le plus éprouvant après l’attaque manquée
de Fromelles était celui des blessés dans le no man’s land. « Aux alentours de la
rivière des Layes, on pouvait partout voir les blessés, levant les bras ou les jambes
de douleur ou se tournant désespérément, heure après heure, d’un côté et de
l’autre, » écrivit Charles Bean dans ses récits.
Pour leurs camarades regardant depuis la tranchée de la ligne de front, ce spectacle
devait être insoutenable. Leur instinct devait les pousser à faire une sortie pour les
aider, mais pour cela il fallait s’exposer aux tirs des Allemands. Charles Bean
mentionne certains (et il y en eut sans doute bien d’autres) qui se portèrent au
secours des blessés. Le sergent-major de la compagnie John Thorburn et le sergent
Alexander Ross, du 57e Bataillon ; les caporaux William Brown et William Davis, et
les soldats de deuxième classe Edgar Williams et Paul McDonnell, du 58e Bataillon –
tous, selon Charles Bean, « firent une sortie audacieuse en plein jour ». Brown et
Davis, malgré les tirs dirigés sur eux à plusieurs reprises, ramenèrent six hommes,
dont le dernier fut tué sur son brancard alors qu’ils essayaient de le faire passer pardessus le parapet de la tranchée. Brown fut grièvement blessé. Williams et
McDonnell reçurent tous deux une Médaille militaire pour avoir sauvé trois blessés et
cinq soldats indemnes. Lors de la dernière de ces tentatives, Williams fut touché
dans le no man’s land et porté « disparu ». Son corps ne fut jamais retrouvé.
Au Parc mémorial australien se trouve une statue appelée « Cobbers ». Elle
représente le sergent Simon Fraser, du 58e Bataillon, portant un blessé sur son dos.
Pourquoi « Cobbers » ? Cet ancien mot australien qui signifie « camarades » est
peu usité aujourd’hui, mais en 1916 Fraser l’utilisa dans une lettre pour décrire
comment il vint en secours à deux hommes : « Puis un autre homme à une trentaine
de mètres s’est écrié : « Ne m’oublie pas, cobber ». Je suis retourné avec quatre
volontaires et des brancards, et nous avons ramené les deux hommes sains et
saufs. » Ce n’est donc pas la défaite militaire de Fromelles qui est commémorée ici,
mais plutôt le courage et la compassion de ceux qui risquèrent leur vie pour aider les
blesses.