Matière à reflexion Dans ce numéro
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Matière à reflexion Dans ce numéro
VOLUME 6 Février 2014 ORGANISME EN PRÉVENTION DE L’AGRESSION SEXUELLE ET DE TOUTE VIOLENCE ENVERS LES ENFANTS Matière à reflexion Une « maudite » journée… Je suis à peine réveillé mais je me dis qu’il y a de ces journées où je préférerais rester couché. Pourquoi? Simplement pour savourer pleinement un réveil tout en douceur. Je souris car je sais que je vais bientôt voir tourner la poignée de la porte. Je vais entendre une voix rassurante me demander : « tu as fait un beau dodo mon amour? »… et lentement ma journée va commencer. Rempli d’espoir, j’attends… Mais voilà, ce matin, tout ce que j’entends, c’est : « Merde, on est encore en retard! ». Je suis changé et habillé à une vitesse vertigineuse. Je n’ai même pas le temps de réaliser ce qui se passe. J’entends encore : « Merde, on est en retard! ». En un temps record, je suis installé dans la voiture, emmitouflé jusqu’au front. Il fait froid aujourd’hui! Ben voyons, ils ont oublié mes gants! C’est pour ça que mes mains gèlent! Pas étonnant, tout le monde était « sur le gros nerf » ce matin. Pas encore une bouchée de muffin en vitesse! Ça colle, c’est pâteux! Le matin, je n’arrive pas à avaler ça! Dans ce numéro : Matière à réflexion 1-2 L’importance d’être un adulte de confiance 3 Sur la route des écoles 4 Les bons coups des écoles 5 Le regard sur les enfants 6 Pensée à méditer 7 Et puis hop! Je me retrouve avec plein de monde. Me voilà avec mes petits amis. Bon, ça commence bien, je ne suis même pas encore déshabillé que je reçois un camion sur la tête. Ça promet! Ah non! Une remplaçante! Je n’aime pas ça quand c’est elle qui me prend dans ses bras, je n’aime pas son odeur. J’aimerais mieux attendre Martine… Ah non! On dirait qu’il faut toujours que Noémie renverse quelque chose. Et c’est toujours sur moi. Maman a oublié mon chandail de rechange…Non, ce n’est pas vrai, c’est papa qui était avec moi ce matin. Ça m’a tout l’air que je vais être sale pour le reste de la journée…Une « maudite » journée… Je n’ai pas réussi à faire de sieste. Il y a deux enfants qui ont des otites. Ils ont pleuré toute la journée. Je suis fatigué! Maintenant, il faut aller dehors. J’aime aller à l’extérieur mais je n’aime pas marcher quand on est tous attachés, on se pile sur les talons et ça prend dix minutes avant qu’elle se rende compte que le mien est sorti de ma botte. Je chigne pour lui faire comprendre mais elle crie : « ça sera pas long, on arrive ». Une « maudite » journée… 1 Ah oui, j’oubliais. J’ai voulu aller aux toilettes. Ben même là, il a fallu que je me dépêche… « Fais ça vite! »… une « maudite » journée… Papa est arrivé en retard à la garderie et, sans cesser de parler au téléphone, il m’a donné un bisou qui pique. Pendant tout le voyage du retour, il ne m’a pas dit un seul mot. Je me suis dit que rendu chez-nous, je retrouverais le calme…et bien non, c’était la tempête! Maman s’est dépêchée de faire le souper. Mon frère attendait papa avec son énorme sac et ils sont partis tous les deux en vitesse pour son entrainement de hockey. Maman a aidé ma sœur à faire ses devoirs et tout ce temps-là, je faisais la navette d’une paire de bras à l’autre. Tout à coup, j’ai vu arriver qui? La gardienne. Oh non! Pas celle qui va être à l’ordinateur toute la soirée! Moi, je veux ma doudou, ma suce, mon papa et ma maman pour enfin me sentir plus tranquille. J’ai eu une grosse journée et je suis trop petit pour vivre votre stress et le mien! (Tiré du livre « Ces parents que tout enfant est en droit d’avoir pour la vie… » de Claire Pimparé). Malheureusement, ce n’est pas un scénario de film mais souvent la triste réalité. Les enfants sont bousculés par notre rythme de vie effréné… Cours de piano, de violon, karaté, hockey, soccer, etc. Ils doivent idéalement savoir compter jusqu’à 100 pour entrer à la maternelle… Les enfants sont toujours stimulés. Ils ne « perdent » plus de temps à jouer, à courir, à ne rien faire. À être un enfant, quoi. Les enfants ont tellement d'activités qu'ils n'ont pas le temps de jouer dehors… L'enfant ressent assurément la pression du parent qui veut, qui espère, qui ambitionne, qui rêve de voir son petit trésor performer… Il faut comprendre que le stress vécu par un enfant est comparable au nôtre et qu’il est tout aussi néfaste. Des enfants ont reçu des congés de garderie sous ordonnance des médecins parce qu’ils étaient épuisés. Ça porte à réfléchir… Cette situation est-elle sans issue? Non, bien sûr! Vous avez le pouvoir de changer les choses. Vous pouvez, entre autres, choisir une journée et faites-en une journée sacrée : le jeudi par exemple… Ainsi, tous les jeudis, toute la famille se retrouve à la maison, pas de cours, pas de réunion, pas de cellulaire…On prépare le repas ensemble… on le savoure ensemble…on prend le temps. Il faut provoquer des moments où personne n’a d’autres activités à son horaire que de vivre ensemble pleinement ce moment en famille. Faites preuve de créativité… pendant la fin de semaine, pique-nique dans le salon, dodo camping dans le sous-sol, soirée cinéma popcorn, etc. L’important est de faire de vos moments en famille votre priorité… Vous bâtirez ainsi, une banque de souvenirs mémorables qui se transmettront de génération en génération! Susie Paillé Responsable au contenu 2 L’importance d’être un adulte de confiance (1ière partie) Ce thème vous paraîtra peut-être du "déjà entendu" ou un peu anodin mais comment vrai . Ces jours-ci, nous n'avons qu'à écouter les Jeux Olympiques d'hiver pour voir et entendre les messages publicitaires ainsi que les entrevues qui nous permettent de constater comment ces parents, mères, pères et entraîneurs ont eu une importance primordiale sur le développement de ces athlètes dont nous sommes fiers. Il n'est pas question ici de faire de tous les enfants, de futurs athlètes olympiques mais plutôt de futurs citoyens heureux qui se seront développés sainement. Des athlètes de la vie courante , des êtres heureux et fiers d'eux. Des êtres confiants en soi et en leur avenir. Comment me direz-vous ? Tout part de soi car nous sommes leur premier modèle, leur exemple de tous les jours. Si nous sommes vrais dans nos choix de vie, nos décisions, nos valeurs énoncées et que nous les affirmons devant eux, cela deviendra une évidence dans leur quotidien. Si nous mettons en pratique ce que nous prônons, nous sommes alors cohérents dans la parole et dans les gestes que nous exprimons en leur présence. Pas étonnant qu'à l'âge adulte, on se surprend soi-même de répéter des gestes ou des comportements de nos parents et même des paroles qu'ils utilisaient fréquemment. C'est en soi le cycle de la vie ! Mais ce cycle peut-être modifié si nous le désirons vraiment. Il s'agit d'être soi-même conscient de l'impact des gestes et des paroles sur l'enfant qui nous côtoie. L'enfant qui naît est fondamentalement bon mais vulnérable car en règle générale sa survie et son développement dépendent d'abord de ses parents, de son environnement immédiat et de plusieurs autres facteurs. Il n'est pas question ici de taper "sur le clou courbé" mais plutôt de sensibiliser sur l'importance , l'impact que nous aurons sur le développement de ces enfants qui nous sont confiés. Dès le début de ma carrière d'enseignant en adaptation scolaire, puis de direction d'école, combien de fois ai-je constaté avec étonnement, que j'étais un modèle pour mes élèves puis pour mon personnel ! Certains portaient des vêtements similaires aux miens. J'entendais des paroles ou voyais des gestes que certains répétaient ou encore s'appropriaient pour convaincre leur ami d'adhérer aux valeurs énoncées en classe ou en rencontre. Que d'exemples pourrais-je vous décrire ! Pour changer des comportements ou des attitudes, il sera primordiale d'être un adulte de confiance. La confiance est à la fois synonyme de crédibilité. Pour être crédible, il faut en avoir fait la démonstration par des gestes, des paroles que notre entourage immédiat aura pu remarquer, enregistrer dans sa mémoire ou encore, il aura été touché par la sincérité. Cela ne se fait pas du jour au lendemain mais il est un cumule de nos actions au quotidien. Ce sera ardu mais comment gratifiant ! N'oublions pas que les adultes sont de grands enfants qui ont grandi et qui se sont développés par les modèles qu'ils ont côtoyés et choisi d'imiter parce que les valeurs évoquées par ces derniers les rejoignaient. Il est important de développer chez ces êtres influençables des attitudes gagnantes qui sauront enraciner leur base de futur adulte. Les accompagner dans la résolution des difficultés rencontrées afin de savoir exercer leur jugement pour que leurs petites antennes puissent les orienter vers les bons choix. Dans le prochain article, j'aborderai ces derniers sujets : Qu'est-ce que des attitudes gagnantes ? Comment accompagner l'enfant dans la résolution de conflit ? Hubert Beaulieu Éducateur, enseignant, directeur retraité et membre du Conseil d’administration d’Enfance Libre Lanaudière 3 Sur la route des écoles… Les agentes de prévention sillonnent les routes de Lanaudière pour offrir des ateliers dans les différentes écoles de la Commission scolaire des Samares. Voici leur parcours de janvier à mai 2014… Ateliers de base en prévention de la violence École La Source ………………………………………….. Lavaltrie École Dusablé……………………….…………………….. Saint-Barthélemy École Sainte-Anne………………………………….……. Saint-Norbert Le courage, la sensibilité et la passion des enfants et des adultes rencontrés sur notre chemin, nous donnent espoir dans un changement social vers un monde de paix et de respect. Merci à chacun et chacune d’entre vous de faire la différence ! 4 Les bons coups des écoles Voici une nouvelle chronique dans notre bulletin électronique… Des écoles de la Commission scolaire des Samares nous partageront leurs bons coups, leurs fiertés en lien avec la prévention de la violence dans leur milieu. Nous espérons ainsi créer un élan de fierté et un partage d’idées. École de l’Ami-Soleil, Sainte-Émélie-de-L’Énergie. Le mois de janvier est pour notre école le mois de la prévention de l’intimidation. Je vais dans chaque classe une fois par semaine faire des ateliers et parler avec les élèves de l’intimidation et comment ils peuvent faire pour que cette dernière cesse. Nous avons observé une diminution de l’intimidation depuis la dernière année. Les élèves viennent plus dénoncer lorsqu’ils en voient ou qu’ils en vivent. Les rencontres dans chaque classe se déroulent avec des programmes différents qui sont adaptés à leur âge. Ensemble on fait une différence. Nadia Chamberland, Éducatrice spécialisée École des Grands-Vents Saint-Gabriel-de-Brandon Un pas de plus vers le respect…. Durant la semaine du 10 février, tous les élèves de l’école ont eu la chance de vivre un atelier sur la portée des mots (le langage). Chez les plus petits, ils devaient nommer des mots qui pouvaient blesser les autres et à l’inverse, ceux qui faisaient plaisir à entendre. À partir de cette activité, ils ont dessiné deux émotions : l’une lorsque les mots étaient blessants et l’autre, lorsque les mots étaient respectueux. Une exposition de ceux-ci sera faite dans les pavillons. Chez nos plus vieux, un vidéo intitulé « La puissance des mots » leur était présenté afin de voir de façon concrète la portée des mots (positifs ou négatifs). Par la suite, à tour de rôle, un élève venait sur la chaise des qualités afin que les autres puissent lui trouver des qualités. Ces dernières feront également partie d’une exposition dans le pavillon. Voilà ce que nous avons fait durant la semaine de l’amitié! Pascale Damato, directrice 5 Le regard que l’on porte sur les enfants Quelles idées entretenez-vous au sujet des enfants qui vous entourent? Comment les percevez-vous? Fermez les yeux une minute et pensez aux enfants que vous côtoyez… Est-ce que vous vous rappelez leurs points faibles et leurs défauts plus que leurs qualités et leurs possibilités? Si oui, le regard négatif que vous posez sur eux se transmettra à travers vos paroles… vous attirerez ainsi ce que vous vous voyez. Si vous dites : « les enfants sont des paresseux », c’est ce qu’ils vous donneront… et c’est l’image qu’ils auront d’eux-mêmes. Centrez-vous plutôt sur les bons côtés des enfants qui vous entourent… Faites-leur voir tout leur potentiel. Avec un enfant qui éprouve des difficultés à partager, profitez de toutes les occasions, si petites soient-elles, pour lui dire qu’il a fait preuve de générosité. Rappelez-lui l’importance de donner et de comment on se sent bien après un tel geste. Soyez un modèle d’altruisme… agir ainsi renforcera une bonne attitude. Prenez le temps de reconnaître les belles qualités des enfants, faites-le souvent. Le regard positif que vous posez sur eux est primordial : il les oriente, leur donne confiance en leurs capacités et leur permet de s’épanouir. Les enfants se voient d’abord dans le regard des adultes qui les entourent et c’est ainsi qu’ils forgent leur propre perception de qui ils sont… Portons sur eux un regard bienveillant. Voyons-les tels qu’ils sont : beaux, intelligents, généreux, vrais et courageux ! Susie Paillé Responsable au contenu 6 Pensée à méditer Chaque enfant apprend par l’exemple… S'il vit entouré de critiques, il apprend à blâmer. S'il vit entouré d'hostilité, il apprend à être agressif. S'il vit entouré de moquerie, il apprend à être timide. S'il vit entouré de honte, il apprend à se sentir coupable. S'il vit entouré de tolérance, il apprend à être patient. S'il vit entouré d'encouragement, il apprend à agir. S'il vit entouré de sécurité, il apprend à faire confiance. S'il vit entouré d'approbation, il apprend à s'accepter. S'il vit entouré d'amitié, il apprend à aimer la vie. (Dorothy LAW NOLTE) 7