Les facteurs déterminants de l`investissement privé: cas de la

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Les facteurs déterminants de l`investissement privé: cas de la
Les facteurs déterminants de l’investissement privé : cas
de la République Démocratique du Congo (Résumé)
By : Bahati Ntumwa
Publication : 2007
75 pages
La République Démocratique du Congo traverse depuis plus d'une décennie une situation de
crise difficile à décrire car touchant tous les domaines de la vie, notamment le politique, le
social et l'économique. Pendant plus de trente ans, le pays a été dirigé par une dictature qui l'a
conduit dans le désordre, la corruption, et tous les attributs de la mauvaise gouvernance. Le
passage de cette dictature à la mise en place d'un Etat démocratique a été très mal négocié
depuis l'an 1990. L'instabilité institutionnelle, les pillages, les conflits interethniques et les
guerres à répétition qui en ont résulté plongent la RDC, jusqu'à ce jour, dans une crise
multiforme dont l'un des effets est l'aggravation de la pauvreté.
Malgré toutes ses immenses ressources humaines et naturelles, la RDC est classée parmi les
pays les plus pauvres du monde (167ème au classement IDH 2005). Près de 80% de sa
population vivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de US $ 0.20 par personne et
par jour. Tous les indicateurs socioéconomiques (y compris le taux d'investissement privé) et
institutionnels sont faibles et de loin en dessous des moyennes régionales de l'Afrique
subsaharienne qui, pourtant est reconnue comme l'une des Régions les plus pauvres de la
planète.
Pour palier à cette situation, certaines mesures ont été définies et d'autres ont déjà été mises en
application par le Gouvernement, lesquelles ont été couronnées par un début de croissance
depuis l'année 2002. Parmi ces mesures, figurent celles relatives à la stabilité
macroéconomique et à l'assainissement de l'environnement des affaires afin d'attirer les
investisseurs étrangers et d'inciter les investisseurs nationaux à entreprendre de nouveaux
investissements. Mais, jusque là, le taux d'investissement est trop faible pour soutenir une
croissance forte permettant de réduire la pauvreté, de résorber le chômage et d'arriver à un
niveau de développement souhaitable. Ainsi, l'objectif de cette étude est d'analyser le
comportement de l'investissement privé sur une période de 25 ans (1980 à 2004) afin
d'identifier les principaux facteurs qui expliquent sa tendance. La connaissance de ses facteurs
permettra d'apprécier les mesures prises et/ou de voir ce qu'il faudra faire concrètement pour
promouvoir les investissements privés en RDC.
Trois hypothèses centrales ont été émises pour guider cette recherche : 1) L'épargne intérieure
brute exerce un effet positif sur l'investissement privé, 2) l'investissement public exerce un
effet d'éviction, et 3) les termes de l'échange exercent un effet négatif.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons spécifié un modèle économétrique inspiré par les
travaux empiriques sur les PVD et PMA, tout en tenant compte des réalités de la RDC. Après
une série de tests de racine unitaire, à savoir les tests DF-GLS et les tests ERS avec point
optimal, nous avons trouvé que les variables du modèle étaient toutes intégrées d'ordre un. La
technique de cointégration de Johansen nous a permis de tester la cointégration et d'identifier
les relations de long terme. Aussi, pour prendre en compte l'effet de la guerre, nous avons
estimé les coefficients statiques de long terme par la méthode des MCO. Quant aux relations
de court terme, elles sont données par l'estimation d'un modèle à correction d'erreur.
Parmi les facteurs identifiés, nous avons constaté que l'épargne brute intérieure et
l'investissement direct étranger ont été les déterminants les plus importants de l'investissement
privé en RDC. Leur niveau faible explique l'insuffisance de l'investissement privé. En outre,
le taux d'intérêt réel exerce un effet positif mais faible sur l'investissement privé.
L'investissement public, quant à lui, exerce un effet d'éviction sur l'investissement privé. Les
fluctuations de termes de l'échange et la guerre exercent également un impact négatif et
significatif sur l'investissement privé. Cependant, la vitesse rapide de retour à l'équilibre de
long terme nous conduit à conclure que l'investissement privé est une variable de choix pour
la relance de la croissance économique en RDC.
Compte tenu de ces résultats, plusieurs recommandations ont été faites en vue de relancer
l'investissement privé en RDC, notamment: l'amélioration de la demande par le maintien d'un
taux de croissance économique positif, la mise en ceuvre des politiques efficaces de
mobilisation de l'épargne intérieure et l'attraction des IDE pour combler l'insuffisance
d'investissement privé et de l'épargne.
Descripteurs :
République Démocratique du Congo, investissement privé
Contact :
African Institute for Economic Development and Planning (IDEP)
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