4ème Forum de Bamako sur « Les privatisations en Afrique, quelle

Transcription

4ème Forum de Bamako sur « Les privatisations en Afrique, quelle
4è FORUM DE L’IHEM
LES PRIVATISATIONS EN AFRIQUE
QUELLE ANALYSE CRITIQUE ?
S Y N T H E S E
Bamako,
le
19
Février
2004
à
l’Hôtel
SALAM
Organisé par l’IHEM, le 4ème Forum de Bamako a regroupé le jeudi 19 février 2004 à l’hôtel Salam
plusieurs personnalités d’Afrique, d’Europe et d’Amérique autour du thème « Les privatisations en
Afrique, quelle analyse critique ».
Deux décennies après le début des privatisations en Afrique, le Forum s’est fixé pour objectif de
susciter une réflexion sur les politiques et programmes de privatisation mis en œuvre et les
expériences nationales de privatisation.
Plusieurs communications ont été faites au cours du forum, dont les travaux, organisés en panels, on
été structurés autour de 4 thèmes majeurs :
1. Les principes et processus (Centre de développement de l’OCDE, Union européenne, Banque
Mondiale, BOAD, et UEMOA)
2. Quelques expériences (TransRail, EDM, Commission de privatisation du Burkina Faso,
compagnies Ivoiriennes d’Electricité et d’Eau).
3. Société civile et Privatisation (Animata Dramane TRAORE, UNTM)
4. Médias et Privatisation (RFI)
Placé sous la présidence de M. le Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, les débats ont été
conduits par les anciens Premiers ministres Mandé SIDIBE du Mali et Jean Paul NGOUPANDE de la
République Centrafricaine. Les débats qui se sont poursuivis dans la soirée sous la présidence du
Ministre délégué aux Investissements et au Secteur Privé ont porté sur la participation des nationaux
aux privatisations.
Les points saillants du débat
Les privatisations font partie du débat général sur le développement et la réduction de la pauvreté et
doivent être abordées sans idéologie. Le débat a porté sur les secteurs de services publics et a
bénéficié de l’exposé d’un certain nombre d’expériences concernant le Mali et d’autres pays africains
(Burkina Faso, Côte d’Ivoire).
Les entreprises publiques pèsent largement sur les budgets des Etats. Le désengagement de l’Etat
est devenu une condition des programmes d’ajustements. Les objectifs de la privatisation ont été les
suivants :
-
Objectif de recettes budgétaires
-
Objectif d’amélioration de l’allocation des ressources
-
Objectif d’amélioration de la gestion des entreprises
-
Développement du privé, de façon à en faire le moteur du développement économique.
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Mais il faut aussi tenir compte de l’impact sur la pauvreté (sur l’emploi, sur les prix et la qualité des
services). Cette dernière question doit être évaluée dans un contexte où ce ne sont pas les pauvres
qui ont accès aux services publics (seulement 12% des Maliens ont accès à l’électricité et 6% des
Centrafricains on accès à l’eau potable).
Certain nombre de réussites ont été reportées, mais le processus tarde à porter ses fruits et manque
d’appropriation. Les privatisations sont en effet vécues comme imposées : non pas survenues à la
suite d’un choix, mais comme conséquence de la mauvaise gestion.
Recommandations
1) Les réformes doivent être appropriées par l’Etat

Nécessité d’un changement de mentalité (rupture par rapport à une gestion clientéliste
de l’Etat)

Les objectifs prioritaires doivent être clairement édictés et surtout non contradictoires

Le schéma de privatisation doit être adapté au contexte local

La question de la séquence des réformes est essentielle (restructurations, régulation et
cession)

L’amélioration de la capacité de négociation de l’Etat est importante.
2) La nécessité d’une meilleure cohérence des politiques publiques

Les privatisations doivent être en cohérence avec la politique générale de
développement et de lutte contre la pauvreté

Les privatisations doivent s’inscrire dans les stratégies sectorielles
3) La nécessaire mise en place d’un cadre réglementaire efficient

La fixation dès le départ d’obligations contractuelles pour les 2 parties est
indispensable.

L’importance du volet réglementaire comme instrument de règlement des litiges et les
éléments non prévus au contrat.

La mise en place d’une autorité de régulation compétence, forte et indépendante est
indispensable.

Les domaines d’intervention de l’autorité de régulation doivent être clairement définis
au préalable (suivi des engagements contractuels des investissements, adaptation des
tarifs et mise en place de tarifs sociaux…)
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4) L’importance de la transparence et du dialogue social

Nécessité d’une évaluation objective des entreprises à privatiser pour la mise en place
d’une stratégie appropriée.

Transparence du processus par rapport à tous les acteurs (Citoyens, Etat, Secteur
Privé, Syndicats) et nécessité du dialogue social.

Importance de la stratégie de communication et du rôle des médias,

Devoir de rendre des comptes des autorités vis à vis des citoyens
5) Nécessité de définir un partenariat entre les différents acteurs de la privatisation

Importance du personnel dans le processus de privatisation

Importance du capital humain dans le succès (formation et management)

Promotion des opérateurs locaux

Réflexion en terme de partenariat public-privé plutôt que de privatisation totale

Poursuite d’un dialogue permanent entre les acteurs
6) Le rôle de l’intégration régionale

Nécessité de cohérence des programmes régionaux

L’intégration régionale peut permettre le partage d’expérience entre les pays

Nécessité d’un plus grand recours au marché financier régional (BRVM)

L’approche régionale (via UEMOA) peut permettre une meilleure crédibilité des choix
nationaux, notamment sur le plan réglementaire.
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