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Cher Monsieur l’Ambassadeur, cher Monsieur Boidin, chère famille, chers amis, chers clients et connaissances Tout d’abord excusez-moi pour mon accent. Beaucoup du monde pense que je suis d’origine alsacienne, sans doute dû ausssi à ma posture. C’est un très grand honneur de recevoir cette haute distinction de l’Etat français. Pour moi, c’est le couronnement de mon travail, d’abord en tant que journaliste et actuellement en tant qu’agent commercial en vins de Bourgogne. Le Ministre français de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche a choisi un moment propice, puisque, cette année, mon entreprise Karel de Graaf Bourgogne-Agenturen existe depuis 25 ans et, moi, j’ai fêté mes 70 ans, au mois de janvier. Monsieur l’Ambassadeur, j’apprécie beaucoup l’effort que vous avez fait de venir ici à Amsterdam avec votre collègue Monsieur Boidin pour me remettre cette médaille en personne. Je suppose que vous appréciez, vous aussi, un bon verre de Bourgogne. En effet, c’est grâce à vos efforts en tant qu’ambassadeur et représentant permanent de la France auprès de l’Unesco que les climats de Bourgogne ont été inscrits au patrimoine mondial ! De nombreux amateurs de vins de Bourgogne, moi le premier, vous en sont très reconnaissants ! Au cours de ma vie professionnelle, j’ai changé de carrière à plusieurs reprises. Pendant mes études d’économie, j’ai commencé en tant que professeur. L’enseignement m’a ouvert de nouveaux horizons, et j’ai fini par monter une maison d’édition de manuels scolaires. À l’époque, je parle de la fin des années ’70, j’ai appris à apprécier le vin. Le vin était français, bien sûr. J’apprenais tout sur le vin avec la même avidité que je vidais mes verres. En 1985, j’ai commencé à écrire pour le magazine Proefschrift. Je suis ainsi devenu journaliste et, en 1988, Ronald de Groot et moi lancions notre propre magazine sur le vin Perswijn. Quatre ans plus tard, j’ai décidé de mettre à profit mes expériences de journaliste et d’amateur de vin : je suis devenu agent commercial en vins de Bourgogne. Cela a fait rire plusieurs marchands de vin qui croyaient que c’était une activité peu rentable. Il faut dire que de nombreux marchands de vin néerlandais ne sont pas animés par la passion. Oserais-je dire que c’est plutôt l’argent qui les intéresse ? Mon amour pour la Bourgogne date de 1979. Ma première rencontre avec la Bourgogne viticole, pour être plus précis. C’étaient l’élégance et la finesse des vins de Bourgogne qui m’ont attiré. Ce sont des qualités que l’on ne retrouve que rarement ailleurs. J’étais également frappé et charmé par la petite échelle de production, le contact direct avec les vignerons et le travail méticuleux réalisé par les petits exploitants. Cela a suscité ma curiosité, car je n’avais jamais vu cela ailleurs. Au cours des années ‘80, les vins blancs de la Bourgogne, jusque-là à peine exportés, ont profité d’un cours de change favorable. Ils ont connu une hausse de popularité aux Etats-Unis. Actuellement, la plupart des Chardonnays proviennent des EtatsUnis, soit un tiers des Chardonnays produits dans le monde entier. Est-ce que le cépage Pinot Noir sera dévoyé aussi facilement que le cépage blanc le plus important du monde, à savoir le Chardonnay ? Je ne le pense pas, parce que le caractère du Pinot Noir est intimement lié au terroir bourguignon et à son climat frais. Quant à l’avenir proche de la Bourgogne, je ne suis pas très optimiste. On a souvent pensé que la Bourgogne bénéficierait du changement climatique. Pourtant les aléas climatiques (grêle, sécheresse et gel) qui ont touché la Bourgogne depuis 2012 me font craindre le pire pour l’avenir. Malgré les crises en Asie, l’intérêt grandissant des asiatiques pour les vins de Bourgogne entraîne une augmentation des prix. Et pourtant, même dans ce contexte, j’espère demeurer un représentant digne de cette région viticole unique qui est la Bourgogne, dans les années à venir. Enfin, j’aimerais remercier tous ceux qui m’ont aidé à me spécialiser dans les vins de la Bourgogne. Je pense tout d’abord à mes clients fidèles et aux viticulteurs que je représente en tant qu’agent. J’espère que vous allez tous vous régaler des vins, blancs et rouges, de la plus belle région viticole du monde, où j’ai la chance de posséder quelques ouvrées de vignoble depuis 1993. Si vous n’avez pas encore dégusté mon vin, je vous conseille de vous dépêcher. Je ne doute pas que vous vous régalerez autant des amuses-bouches et des autres délices préparées par mon ami John Halvemaan, évidemment lui aussi grand amateur des vins de Bourgogne. À votre santé !