Pharma-News

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Pharma-News
Pharma-News
Le journal de l'équipe officinale
Février 2010
Numéro 71
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
EPIDUO°
EFIENT°
QLAIRA°
Génériques du FLUDEX°
Pour en savoir plus : Prise en charge de l’acné
Les mycoses cutanées
En bref :
Du nouveau pour l’acné
Tablettes anti-plaquettes
Pilule pas si claire que ça !
La forme retard arrive enfin !
Les gestes et traitements efficaces
Un véritable guide
LUBEX° LOTION PLUS – PANTOPRAZOL NYCOMED° - REDUCTIL°
Tests
L’image du mois :
L’acné, maladie séculaire…
Editorial
Bonnes résolutions
Le début de l'année est souvent l'occasion de faire un peu le point et de prendre de bonnes
résolutions pour les mois à venir. Pour tout ce qui relève du domaine privé, nous ne nous
permettrons évidemment pas de vous donner des conseils. Mais en ce qui concerne votre formation
continue, nous vous suggérons les résolutions suivantes pour 2010 :
1. M'inscrire au test de lecture du Pharma-News : grâce aux questions portant sur le mois
précédent, je pourrai m'assurer que j'ai bien retenu l'essentiel du dernier numéro (si ce n'est
pas le cas, cela me motivera à relire certains passages pour bien les mémoriser). Et avec un
peu de chance, je gagnerai un bon de Fr. 100.- !
2. Choisir avec discernement parmi l'offre de formation continue à ma disposition : je
privilégierai les manifestations non-sponsorisées par l'industrie et/ou resterai très critique,
surtout si je dois participer à celles qui accompagnent le lancement d'un nouveau produit.
Bonnes idées, non ?! Nous vous souhaitons une excellente lecture et vous présentons tous nos
vœux pour 2010.
Pierre Bossert
Maria Morariu
© Pharma-News
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Caroline Mir
Christophe Rossier
page 2
Séverine Huguenin
Martine Ruggli
Numéro 71, janvier 2010
Nouveautés
EPIDUO° gel (0.1 % d’adapalène + 2.5% de peroxyde de benzoyle)
EPIDUO° est un gel contre l’acné vulgaire, remis uniquement sur ordonnance (liste B) et produit
par la firme Galderma. C’est une association de deux principes actifs disponibles isolément :
l’adapalène (DIFFERIN°), un rétinoïde aux propriétés anti-inflammatoires et kératolytiques, et le
peroxyde de benzoyle (BENZAC°, ACNEFUGE°), aux propriétés antimicrobiennes, exfoliantes,
sébostatiques et kératolytiques 1,2,3. Le peroxyde de benzoyle, les rétinoïdes ou les antibactériens en
application cutanée sont les traitements de première intention des acnés vulgaires, associés à un
nettoyage
avec
un
savon
doux
le
matin
et
le
soir 4.
Le gel EPIDUO° s’applique en fine couche, une fois par jour, le soir sur une peau préalablement
nettoyée et séchée, en évitant les muqueuses ou la peau lésée 1. Les mains devraient être lavées
avant, mais aussi après l’application 2. Prévenez le patient que le peroxyde de benzoyle peut
entraîner une décoloration des habits ou des cheveux. Si des irritations légères apparaissent,
conseillez d’appliquer le gel un soir sur deux, le temps pour la peau de s’adapter 2. Pendant le
traitement, il faut éviter l’exposition au soleil (ou aux lampes UV) et, si nécessaire, utiliser un
indice de protection élevé (>25).
EPIDUO° ne doit pas être utilisé pendant la grossesse ou l’allaitement car les données sont
insuffisantes, surtout concernant l’adapalène (risque tératogène des rétinoïdes) 1,5. Il faut donc
s’assurer que la patiente utilise un moyen de contraception, et le cas échant, lui recommander
d’arrêter le traitement en cas de grossesse supposée ou confirmée 1 (notons que le peroxyde de
benzoyle peut être utilisé pendant la grossesse ou l’allaitement, en cas de nécessité et sur une
surface limitée, même si peu d’études sont disponibles 5).
Mais est-ce que ce duo présente un réel avantage pour le patient ? Les études effectuées sur 12
semaines montrent pour cette association une efficacité clinique modeste, mais supérieure aux
principes actifs individuels 1,4 . Cela signifie qu’il y a une potentialisation des effets thérapeutiques,
mais aussi une augmentation des effets secondaires : les irritations cutanées, sécheresse de la peau,
1
Compendium suisse des Médicaments, 2009
Le Dictionnaire Vidal (www.theriaque.org)
3
La Revue Prescrire, novembre 2007/tome 27 n°289
4
La Revue Prescrire, juillet 2008/tome 28 n°297
5
Médicaments grossesse et lactation, 3ème édition, 2006
2
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Numéro 71, janvier 2010
desquamation, érythème et sensations de brûlures sont fréquents 1 ; ces effets secondaires devraient
s’estomper dans les quatre premières semaines de traitement 2.
Une application unique de gel par jour a l’avantage d’améliorer la compliance, ce qui peut
augmenter l’efficacité thérapeutique du traitement, surtout chez les adolescents. Cependant, il y a
un risque de banalisation du rétinoïde contenu dans cette association. La vigilance est donc
recommandée.
Spécialités à base de peroxyde de benzoyle ou/et d’adapalène utilisés pour le traitement de
l’acné en Suisse 1:
Principe actif
Propriétés de la
Monosubstance
Combinaison
monosubstance
antimicrobiennes,
ACNEFUGE° lotion ;
Peroxyde de
exfoliantes,
AKNEROXID° gel ;
benzoyle (PB)
sébostatiques et
BENZAC° gel ;
EPIDUO° gel (+ A)
kératolytiques
LUBEXYL° émulsion
anti-inflammatoires
Adapalène (A)
DIFFERIN°
et kératolytiques
ACNE CREME PLUS
Miconazole (M)
antifongiques
WIDMER° (PB + M)
DALACIN° T, V ;
Clindamycine (C) antibactériennes
DUAC° (PB + C)
CLINDAMYCINE° 1%
EPIDUO° gel – A retenir pour le conseil :






association d’un rétinoïde (l’adapalène) et de peroxyde de benzoyle contre l’acné vulgaire
une application par jour, le soir, sur une peau nettoyée à l’aide d’un savon doux
si des irritations apparaissent, conseiller d’appliquer le gel un soir sur deux pour
commencer
ne pas appliquer sur les muqueuses, ni sur les habits (risque de décoloration due au
peroxyde de benzoyle)
s’assurer que la patiente prend des mesures contraceptives car les rétinoïdes ne doivent pas
être utilisés pendant la grossesse, même de façon topique
éviter l’exposition au soleil pendant le traitement ou conseiller un indice de protection élevé
(>25)
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Numéro 71, janvier 2010
EFIENT° (prasugrel)
Le prasugrel est un antiagrégant
plaquettaire oral de la même
famille que le clopidogrel
(PLAVIX° et son générique de
Winthrop). Il est indiqué en
association avec l’aspirine pour
la prévention de l’athérosclérose
chez les patients présentant un
syndrome coronarien aigu et qui
sont traités par angioplastie 6.
Selon la Revue Prescrire,
l’association prasugrel-aspirine
ne présente pas d’avantage par rapport au traitement existant (PLAVIX°-aspirine). EFIENT°
réduirait plus efficacement les risques d’infarctus du myocarde non mortel, mais par contre
présente plus d’effets indésirables graves (surtout des hémorragies, insuffisances respiratoires ou
hypotensions) 7.
Définitions
Athérosclérose ou événements
athérothrombotiques : problèmes causés par
des caillots sanguins et un durcissement des
artères
Syndrome coronarien : groupe d’affections
incluant l’angor instable (ou angine de poitrine,
causant une douleur violente dans la poitrine) et
l’infarctus du myocarde (nécrose d’une partie
du muscle cardiaque due à une ou plusieurs
artères coronaires bouchées)
Angioplastie :
intervention
coronarienne
percutanée (à travers la peau) qui consiste à
traiter une artère coronaire rétrécie en la dilatant
au moyen d'une sonde munie d'un ballon
gonflable à son extrémité ; dans la majorité des
cas un treillis métallique appelée stent est posé
pour maintenir la dilatation de l’artère.
La posologie d'EFIENT° est d’une dose de charge de 60
mg juste avant l’intervention puis de 10 mg une fois par
jour ; les patients pesant moins de 60 kg doivent prendre 5
mg une fois par jour (il existe des comprimés à 5 mg et 10
mg). Le traitement doit associer également 100 à 300 mg
d’acide acétylsalicylique une fois par jour. Il est conseillé
de poursuivre le traitement pendant 15 mois.
Si un patient doit subir une opération chirurgicale
planifiée, c’est au chirurgien de décider si une
interruption d’EFIENT° s’impose; dans ce cas le
traitement doit être stoppé au moins sept jours avant
l’intervention.
EFIENT° n’est pas recommandé chez les enfants et
adolescents de moins de 18 ans, ni chez les patients âgés
de plus de 75 ans. Il n’y a pas de données disponibles
concernant l’utilisation d’EFIENT° chez la femme enceinte 8.
EFIENT° - A retenir pour le conseil :






nouvel antiagrégant plaquettaire de la famille du PLAVIX°, à associer avec l’aspirine
indication limitée aux patients présentant un syndrome coronarien et traités par angioplastie
pas d’avantage reconnu par rapport à l’association existante aspirine + PLAVIX°
effets indésirables potentiellement graves : hémorragies, insuffisances repiratoires,
hypotension
posologie de 10 mg une fois par jour pendant une année ou plus
EFIENT° n’est pas indiqué chez les jeunes < 18 ans et les personnes âgées > 75 ans, ni
pendant la grossesse
6
Rapport EPAR, EMEA/H/C/984, www.emea.europe.eu, 2009
La Revue Prescrire 2009, 29 (308) : 406-409
8
Compendium Suisse des Médicaments, Online 2009, Documed SA
7
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Numéro 71, janvier 2010
QLAIRA° (valérate d’estradiol +
diénogest)
QLAIRA° est le premier contraceptif
oral quadriphasique, produit par la
firme Bayer. Le terme « quadriphasique »
signifie que le dosage des deux hormones
oestroprogestatives (valérate d’estradiol
associé au diénogest) varie quatre fois au
cours du cycle pour que les
concentrations hormonales ressemblent le
plus possible à celles du cycle menstruel.
Important :
qu’il
s’agisse
d’une
première contraception orale ou d’une
reprise de contraception interrompue, l'efficacité contraceptive de QLAIRA° ne sera assurée
qu'après les neuf premiers jours 9; une méthode contraceptive complémentaire (préservatif, par
exemple) doit donc être utilisée. Les comprimés doivent être pris dans le bon ordre et en variant le
moins possible l’heure de prise ; de plus, il faut savoir qu'à chaque changement de dosage (ou
pallier), la couleur des comprimés change suivant le schéma ci-dessous :
-
2 comprimés jaune foncé à 3 mg de valérate d’œstradiol
5 comprimés rouge moyen à 2 mg de valérate d’œstradiol et 2 mg de diénogest
17 comprimés jaune clair à 2 mg de valérate d’œstradiol et 3 mg de diénogest
2 comprimés rouge foncé à 1 mg de valérate d’œstradiol
2 comprimés de placebo blancs : sans principe actif
Si un comprimé est oublié (ou s’il y a des vomissements dans les 4 heures suivant la prise ou de
fortes diarrhées) mais qu‘il est (re)pris avec un retard de moins de 12 heures, l’efficacité
contraceptive est intacte. Le comprimé doit alors être pris immédiatement, sauf les deux derniers
comprimés placebos (blancs) qui peuvent être jetés. Pour les retards de prise de plus de 12 heures,
veuillez-vous référer au tableau ci-dessous, car le comportement en cas d’oubli est différent tout au
long du cycle 9:
Oubli d’un
comprimé de
QLAIRA°
jours 1 à 17
Prise du comprimé
oublié (plus de 12
heures) ?
Oui, immédiatement
(même si plus de 12
heures de retard)
Non
jours 18 à 24
jours 25 à 26
jours 27 à 28
9
Oui, immédiatement
(même si plus de 12
heures de retard)
Non, pas nécessaire car il
s’agit du comprimé
placebo (blanc)
Comment continuer la
contraception ?
Prise de la prochaine pilule à
l’heure habituelle le lendemain
Contraception non
hormonale supplémentaire
(préservatif p. ex)?
Oui, pendant 9 jours
- Stop plaquette actuelle
- Commencer prise d’une
nouvelle plaquette de
QLAIRA°
Prise de la prochaine pilule à
l’heure habituelle le lendemain
Oui, pendant 9 jours
Débuter la nouvelle plaquette le
jour 29
Non
Non
Compendium suisse des médicaments
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Numéro 71, janvier 2010
En comparaison avec les pilules monophasiques
Pour aller plus loin …
(BELARA°, MARVELON°, etc.), le risque d’erreur et
L’œstrogène de synthèse contenu dans
de confusion est plus grand avec les pilules
QLAIRA, le valérate d’estradiol est dit
« naturel » car après avoir été absorbé, il se
séquentielles, qu’elles soient biphasiques (GRACIAL°),
transforme en un œstrogène (ester du 17ßtriphasiques
(TRINOVUM°,
MILVANE°),
ou
estradiol) qui est une copie conforme de
quadriphasiques (QLAIRA°), en particulier lors de
l’œstrogène naturellement secrété 11. Cet
œstrogène diffère des œstrogènes de synthèse
l’oubli d’un comprimé (consulter le tableau). Pour le
habituellement utilisés dans les pilules
moment, les préparations séquentielles ne présentent
œstroprogestatives, l’éthinylestradiol ou sa
pas d’avantage prouvé par rapport aux contraceptifs de
prodrogue, le mestranol (par l’absence d’un
groupement éthinyl en position 17-alpha).
référence, à savoir l’association monophasique
d’éthinylestradiol
avec
du
lévonorgestrel
(MICROGYNON°, OLOGYN° MICRO, MIRANOVA°) ou de la noréthistérone
(MICRONOVUM°) 10,13
11
En encadré :
Les effets secondaires bénins et fréquents sont similaires à ceux que provoquent habituellement les
pilules œstroprogestatives (nausées, maux de tête, tensions mammaires, prise de poids). En ce qui
concerne les effets indésirables potentiellement rares et graves, il n’existe pour le moment pas
d’étude probante à ce jour.
Pour un rappel sur les contraceptifs hormonaux,
relisez le Pharma-News n°13 (avril 2004) et
éventuellement le chapitre sur la contraception
dans le pharManuel 2010, Manuel pratique du
pharmacien suisse, pp. 29-45.
Les principales contre-indications sont identiques aux
pilules œstroprogestatives, à savoir infarctus du
myocarde, hypertension artérielle sévère, thrombose
veineuse, cancer de l’utérus ou des seins, tabagisme
important, grossesse, etc.
En résumé, étant donné que la compliance risque d’être médiocre à cause de la complexité du
schéma de prise et par manque de recul concernant le risque thrombo-embolique, cette pilule n’est
pas un premier choix 12; il vaut mieux rester fidèle aux pilules mieux connues, telles que
l’association monophasique d’éthinylestradiol et de lévonorgestrel (p.ex. MICROGYNON°,
OLOGYN° MICRO, MIRANOVA°) 13.
QLAIRA° - A retenir pour le conseil :



première pilule quadriphasique
les comprimés doivent toujours être pris à la même heure (<12 heures de retard) et dans le
bon ordre (couleurs)
le comportement en cas d’oubli (> 12 heures de retard) est différent tout au long du cycle
10
pharManuel 20010, Manuel pratique du pharmacien suisse, p. 34
Documentation de la firme Bayer
12
Centre belge d’information pharmacothérapeutique : http://www.cbip.be
13
La Revue Prescrire n°314, décembre 2009 : p. 890-892
11
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Numéro 71, janvier 2010
Génériques du FLUDEX° (indapamide)
Quand le brevet du FLUDEX° est tombé
dans le domaine public il y a plus de dix
ans, la firme avait "réagi" en
commercialisant la forme SR à libération
prolongée à 1.5 mg, qui reste d’ailleurs
actuellement la seule forme de
FLUDEX° disponible sur le marché.
Désormais,
les
génériques
sont
également commercialisés en forme
retard (1.5 mg) : INDAPAMIDE-TEVA
SR° (1.5 mg), INDAPAMIDE-MEPHA°
retard, en plus des formes standards qui
existaient déjà : FLUDAPAMIDE° et INDAPAMIDE-MEPHA° (2.5 mg). On trouve également
l’indapamide dans deux associations avec un IECA, le périndopril : COVERSUM COMBI°,
PRETERAX° et PRETERAX FORTE°.
L’indapamide est un diurétique apparenté aux thiazidiques comme l’hydrochlorothiazide
(ESIDREX°), le diurétique que l’on trouve dans la majorité des associations (p.ex. COAPROVEL°) ; l’autre diurétique apparenté commercialisé en Suisse étant la chlortalidone (dans
HYGROTON° et plusieurs associations, p.ex. TENORETIC°).14
La posologie du FLUDEX° et de ses
génériques est toujours d’un comprimé une
fois par jour, que ce soit la forme standard à
2.5 mg ou la forme à libération prolongée à
1.5 mg. En pratique, il est préférable d’utiliser
la forme à 1.5 mg car elle induit moins
d’hypokaliémie et il n’y pas de différence
significative de l’effet antihypertenseur entre
les deux formes 15.
Il est toujours indispensable de contrôler la
kaliémie en début de traitement et il est parfois
nécessaire d’administrer simultanément une
supplémentation
en
potassium
(p.ex.
POTASSIUM HAUSMANN° Effervettes,
KCL RETARD HAUSMANN°).
Tous les diurétiques sont contre-indiqués
pendant la grossesse car toxiques pour le
foetus. En cas d’absolue nécessité, seul le
LASIX° peut être utilisé sous surveillance
médicale et sur une durée brève 16.
Pour aller plus loin…
Les diurétiques sont indiqués en prévention des œdèmes
lors d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension. Ils
agissent en empêchant la réabsorption d’eau et de sel au
niveau rénal, ce qui augmente l’excrétion urinaire.
L’effet secondaire principal des diurétiques thiazidiques
et apparentés est un déséquilibre électrolytique et
surtout une hypokaliémie (baisse du taux sanguin de
potassium) qui peut avoir des conséquences cardiaques
graves. C’est pourquoi on associe parfois
l’hydrochlorothiazide avec un antikaliurétique, ou
épargneur potassique, qui prévient les pertes excessives
de potassium (spironolactone, voir ci-dessous). Une
hyponatrémie (baisse du taux sanguin de sodium) peut
également survenir ; elle se manifeste par des
symptômes tels que nausées-vomissements, confusion,
malaises, syncopes, somnolence, convulsions 14.
Les autres diurétiques disponibles :
la spironolactone (ALDACTONE°)
agit
différemment et n’influence pas l’excrétion de
potassium (on parle d’épargne potassique)
le furosémide (LASIX°) et le torasémide
(TOREM°) provoquent une diurèse plus
rapide et plus massive que les thiazidiques.
14
La Revue Prescrire 2002 ; 22 (231) : p.595
La Revue Prescrire 1997 ; 19 (169) : p.23-24
16
Compendium Suisse des médicaments 2009, online, Documed SA
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GÉNÉRIQUES DU FLUDEX° - A retenir pour le conseil :




FLUDEX° et ses génériques sont des diurétiques indiqués en cas d’oedèmes lors
d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension
l’effet indésirable principal du FLUDEX° est l’hypokaliémie qui peut avoir des
conséquences cardiaques ; la kaliémie doit impérativement être contrôlée surtout en début
de traitement
la posologie est toujours d’un comprimé une fois par jour quel que soit le dosage; les
formes à libération prolongée sont préférables car induisent moins d’hypokaliémie
tous les diurétiques sont contre-indiqués pendant la grossesse
Pour en savoir plus…
PRISE EN CHARGE DE L’ACNE
Plus de 85% des jeunes sont touchés par
l’acné. Bien que cette atteinte de la peau
soit généralement d’évolution spontanément
favorable17, l’acné peut persister parfois
jusqu’à l’âge adulte et/ou laisser des
cicatrices définitives 18. Les problèmes
émotionnels, psychologiques et sociaux
associés à l’acné sont considérables ; tout
patient qui le souhaite doit donc être pris en
charge, quelle que soit la sévérité de l’acné
19
. Voici quelques pistes de conseil pour
l’équipe officinale.
Le choix du traitement se fait selon le degré
de sévérité de l’atteinte. Dans les cas légers, il suffit de proposer des mesures non
médicamenteuses alors que dans les cas d’acné modérée à sévère, un traitement médicamenteux
local et/ou oral doit y être ajouté.
Avant de discuter d’une stratégie thérapeutique, éliminez les idées fausses très répandues : l’acné
n’est pas un problème d’hygiène ; il n’a jamais été prouvé que des aliments tels le chocolat, les
noix ou le salami provoquent ou aggravent l’acné 20 ; les traitements non-médicamenteux ne sont
pas anodins : on peut faire plus de dégâts que de bien (pommades grasses, p.ex) !
Lors du conseil, insistez bien sur les mesures non-médicamenteuses suivantes 17:
Toilette douce : elle permet de débarrasser la peau de ses impuretés, du sébum et des bactéries. A
faire de préférence deux fois par jour à l’aide d’un savon doux (LACTACYD°, LUBEX°, DERMED°…) ; elle permet aussi de contrebalancer les effets desséchants des traitements antiacnéiques.
17
Rev Prescrire 2009 ; 29 (313) : 838-843
N Engl J Med 2005;352:1463-72
19 Vidal Recos Acné, 2009
20
Forum médical suisse 2006 ; 6 : 576-582
18
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Numéro 71, janvier 2010
Eviter les topiques gras et occlusifs : ils favorisent la
formation des comédons. Rappeler aux jeunes que le
maquillage, même s’il masque les lésions, est occlusif !
Préférer des crèmes émulsions huile dans eau ou des fluides
non comédogènes.
Limiter l’auto manipulation : il est tentant de presser le
comédon pour en faire sortir le germe ou de gratter les
excroissances! A déconseiller : gare aux cicatrices !
Les produits d’hygiène ou cosmétiques n’ont pas
d’efficacité démontrée, faute d’évaluation adéquate, mais
certains paraissent utiles et sans danger 17 : l’acide
salicylique, p.ex., est un composant souvent présent
(exemple ACNE CREME ou ACNE LOTION°
WIDMER°) : il semble avoir une certaine efficacité mais non confirmée par des études. Le soufre
(par ex dans ACNE GEL WIDMER° est lui aussi souvent utilise, mais sans preuve d’efficacité 21.
Traitements médicamenteux
Commençons par les traitements locaux : ils ont une efficacité modeste, mais parfois suffisante
pour traiter l’acné légère à modérée. Leur action principale est de prévenir de nouvelles lésions : il
faut donc appliquer le traitement topique non seulement sur les zones atteintes, mais partout où
l’acné risque de se manifester 20. Il n’y a pas de stratégie optimale de traitement déterminée par des
études 17.
Le peroxyde de benzoyle (BENZAC°, ACNEFUGE°) : il est antibactérien et agit contre le
Propionibacterium acnes, bactérie qui participe à l’inflammation des comédons. En application
deux à trois fois par jour, le peroxyde de benzoyle à 5% diminue les lésions d’environ un tiers 17.
Les concentrations plus faibles ou plus fortes sont moins bien évaluées. Ce traitement dessèche
fortement la peau, provoquant des irritations (principalement au début du traitement, ce dont il faut
avertir le patient pour qu'il continue le traitement malgré tout), parfois une photosensibilisation ou
une décoloration de la peau. N’oubliez pas de mettre en garde les utilisateurs du peroxyde de
benzoyle contre la décoloration des tissus (habits, draps…) 17.
Les antibiotiques locaux (ERYAKNEN°, DALACIN° T) : leur efficacité, démontrée, est du
même ordre de grandeur que celle du peroxyde de benzoyle 17. Ces agents sont plus efficaces s’ils
sont utilisés en association avec le peroxyde de benzoyle ou avec les rétinoïdes topiques 18.
Malheureusement, l’usage d’antibiotiques locaux participe à l’augmentation des résistances
bactériennes. On les applique normalement deux fois par jour.
Les rétinoïdes locaux : (DIFFERIN°, RETIN A°, ROACCUTAN° gel…) :
ils sont anti-inflammatoires et diminuent les comédons17,18,22. Là aussi leur
efficacité est du même ordre de grandeur que celle du peroxyde de benzoyle.
Ils provoquent aussi une irritation cutanée et même parfois des exacerbations
au début du traitement 17. Selon les études, on voit une diminution de 40 à
70% de l’acné en environ 12 semaines 18. Attention : ils sont strictement
contre-indiqués durant la grossesse 20.
L’acide azélaïque (SKINOREN°) : un peu moins efficace que les traitements
ci-dessus avec un profil d’effets indésirables similaire 17,18.
21
22
CKS June 2009; Acne vulgaris
Pharmacist’s letter 2009 ; # 250112
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Numéro 71, janvier 2010
Souvent on débute par le peroxyde de benzoyle; parfois on ajoute un antibiotique local durant 6 à
12 semaines ou on préfèrera ajouter un rétinoïde. Si le traitement a échoué ou en cas d’acné sévère,
on associera ou privilégiera les traitements oraux :
Antibiotiques : doxycycline (VIBRAMYCINE° et génériques) ou minocycline (MINOCINE°
ACNE et génériques) sont les antibiotiques les plus fréquemment utilisés. Selon les études, on voit
une amélioration de 50 à 60% au niveau des lésions inflammatoires. La durée habituelle de
traitement est de trois à six mois 18. En plus des résistances provoquées par l’usage d’antibiotiques,
les effets secondaires fréquents sont des problèmes digestifs, des ulcérations au niveau de
l’œsophage et une photosensibilisation 17.
Contraception hormonale : lorsqu’une contraception hormonale est souhaitée, l’association
estroprogestative éthinylestradiol + lévonorgestrel (MICROGYNON° ou autre) a un effet
bénéfique démontré sur l’acné 17. L’association à base de cyprotérone (DIANE° ou autre) semble
être encore plus efficace mais expose à un risque plus élevé de thrombose et doit être réservée aux
femmes souffrant d’hyperandrogénie (apparition des caractères masculins comme la moustache par
exemple) 17. Les études montrent qu’après une utilisation de 6 à 9 mois, il y a une réduction de 30 à
60 % des lésions inflammatoires avec une amélioration chez 50 à 90 % des patientes 18.
Isotretinoïne orale (ROACCUTANE° ou génériques) : ce médicament utilisé dans les formes
sévères d’acné est efficace chez pratiquement tous les patients 22. Deux à cinq patients sur dix
auront une rechute à l’arrêt du traitement, nécessitant un traitement local; moins de deux
personnes sur dix devront reprendre un rétinoïde 18. Les effets secondaires sont malheureusement
assez importants : sécheresse de la peau et des muqueuses (absolument utiliser des laits pour le
corps, du baume pour les lèvres et des larmes artificielles), hépatotoxicité nécessitant des contrôles
fréquents des enzymes hépatiques, cas de dépressions et même de suicides décrits. En outre l’ennui
principal de cette médication est d’être un puissant tératogène : il est impératif de rappeler à chaque
dispensation que la contraception est obligatoire.
PRISE EN CHARGE DE L’ACNE - A retenir pour le conseil :






corrigez les idées fausses: l'acné n'est pas due au manque d’hygiène, elle n'est pas aggravée
par l’alimentation, les traitements non médicamenteux ne sont pas anodins
prise en charge de base : toilette douce, attention au maquillage et limiter l’auto
manipulation.
les produits d’hygiène ou cosmétiques contre l’acné sont mal évalués mais peuvent avoir
une certaine utilité
peroxyde de benzoyle (attention à la décoloration) ou, sur prescription, antibiotiques ou
rétinoïdes locaux sont les premiers traitements utilisés, seuls ou associés. Il faut les
appliquer partout où l’acné peut survenir et non seulement sur les lésions
en traitement oral, on utilise les antibiotiques (maximum 3 à 6 mois), les contraceptifs
oraux (si une contraception est souhaitée) ou les rétinoïdes
ces derniers dessèchent fortement : conseiller des produits hydratants pour les yeux, le
corps et les muqueuses. Attention, ils sont très tératogènes : contraception absolument
nécessaire
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Numéro 71, janvier 2010
LES MYCOSES CUTANÉES
Les mycoses cutanées représentent 10% des maladies de la
peau 23. De la tête aux pieds, elles peuvent présenter
différents symptômes. Leur diagnostic repose fréquemment
sur leur localisation et si nécessaire sur un prélèvement
mycologique. Grâce aux mécanismes de défense de
l'organisme, les mycoses se limitent généralement à la
couche cornée. Sans traitement, une guérison spontanée
survient souvent dans les deux mois 26.
Les dermatomycoses sont provoquées surtout par des
dermatophytes (Trichophyton, Microsporum, etc.) et des
levures (Candida albicans, Malassezia species, etc.) 24,25 :
-
Les dermatophytes sont des champignons qui ne vivent que dans du tissu mort, comme les
ongles ou les cellules cutanées mortes. Les infections à dermatophytes sont contagieuses. Elles
se transmettent par contact direct avec une personne ou un animal infecté. La contamination
peut être due à des vecteurs passifs (sol souillé dans des vestiaires, p.ex.).
Les infections cutanées provoquées par les dermatophytes sont :
 l’intertrigo des petits plis (tinea pedis ou mycose du pied ou pied
d’athlète) desquamation, macération et fissures de la peau.
 l’intertrigo des grands plis (tinea
cruris)
médaillon prurigineux, limité
par une bordure rouge, vésiculo-squameuse à extension
centrifuge se situant dans les plis inguinaux (aine) ou
axillaires (aisselle).
 la mycose de la peau glabre (tinea
corporis)
taches
rouges,
arrondies et squameuses, moins
colorées au centre et se situant sur le
tronc, les membres ou le visage. Peut
démanger.
 la mycose des ongles (onychomycose)
se fendent, ternissent et parfois tombent.
-
les ongles épaississent,
Les infections à levures ne se transmettent pas. Les levures vivent normalement en symbiose
avec leur hôte (l’homme, l’animal, etc.). Elles ne génèrent ni perturbations ni symptômes tant
que l'équilibre bactérien qui contrôle leur multiplication n'est pas altéré. C'est seulement
lorsqu’elles se multiplient de manière excessive qu'il y a infection cutanée.
Les facteurs favorisant leur multiplication sont :
 certains antibiotiques : en détruisant les bactéries, ils laissent le champ libre aux levures
qui en profitent pour se multiplier (peau, intestins, vagin),
 les corticoïdes : ils affaiblissent le système immunitaire et favorisent la prolifération des
levures,
 l’obésité et la grossesse : les levures affectionnent les replis cutanés.
23
www.doctissimo.fr
www.cma.ca (le portail des médecins canadiens)
25
Collège médicale de parasitologie et mycologie médicale, Lyon, 2006
24
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Les infections cutanées provoquées par des levures sont :
 l’onychomycose des mains -> tuméfaction douloureuse de la zone matricielle et du
pourtour de l’ongle. L’ongle se colore en jaune-verdâtre ou marron et se détruit
progressivement. Touche avec prédilection les femmes et les professions exposées
(coiffeur, femme de ménage, etc.).
 l’intertrigo à Candida -> plaque rougeâtre et prurigineuse à
bordure bien définie, suintante. La lésion débute au fond d’un pli
et forme une fissure recouverte d’un enduit blanchâtre qui s’étend
symétriquement. Se retrouve généralement dans la région de
l’aine, les replis fessiers, sous les seins, entre les doigts et les
orteils.
 le pityriasis versicolor -> plaques squameuses hypo ou
hyperpigmentées au niveau du tronc (thorax, abdomen, cou). Les
régions touchées ne bronzent pas. L’infection ne provoque
généralement pas de démangeaisons.
Traitements 26
Le traitement des dermatomycoses est instauré principalement pour des raisons esthétiques et pour
améliorer le confort des patients. Les plaintes associées à ces mycoses superficielles sont des
démangeaisons et des douleurs. Une diminution de la mobilité et des problèmes liés au port de
chaussures peuvent aussi survenir en cas d’onychomycose.
Le traitement a également pour but d’éviter la propagation des infections à dermatophytes chez le
patient, ainsi que la transmission de l’infection à d’autres personnes.
Durée de traitement 27
TRAITEMENTS LOCAUX*
mesures hygiéniques
amorolfine
LOCERYL° (B)
terbinafine
dérivés imidazolés
- éconazole
- clotrimazole
LAMISIL° (C ou D)
-
kétoconazole
PEVARYL° (C)
CANESTEN°(C),
IMAZOL° (B ou C)
NIZORAL° (B)
-
miconazole
DAKTARIN° (C)
nystatine
sulfure de sélénium
Vernis:
Ongles des doigts: 6 mois
Ongles des orteils: 9-12 mois
Mycose des pieds, candidose de la peau:
1 semaine
Pityriasis versicolor: 2 semaines
Dermatomycoses: 2 à 4 semaines
Dermatophytes et levures: 3 à 4 semaines
Pityriasis versicolor: 1 à 3 semaines
Dermatophytes, candidoses, Pityriasis
versicolor: 2 à 6 semaines
Dermatomycoses 2 à 6 semaines
Onychomycoses: 2 à 3 mois
Jusqu'à guérison (sic!)
Pityriasis versicolor: 1 semaine
MULTILIND° (B)
SELSUN° (D),
EKTOSELEN° (D)
* l’absorption des médicaments locaux peut atteindre 10%, ce qui peut mener à des effets
indésirables systémiques.
26
27
www.cbip.be, fiche de transparence, Prise en charge des dermatomycoses, 2007
Compendium suisse du médicament, 2009
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TRAITEMENTS SYSTÉMIQUES
terbinafine
dérivés imidazolés
- fluconazole
- itraconazole
- kétoconazole
LAMISIL°
DIFLUCAN°
SPORANOX°
NIZORAL°
Interactions entre les médicaments :
Les dérivés imidazolés sont métabolisés par le cytochrome P450 3A et peuvent inhiber
l’élimination d’autres médicaments métabolisés par cette enzyme (antiarythmiques, cortisol,
ciclosporine, estradiol, tacrolimus, etc.). La terbinafine n’agit pas sur le cytochrome P450 3A et
entraîne peu d’interactions avec d’autres médicaments.
Association à des corticostéroïdes à usage local (PEVISONE°, DAKTACORT°, etc.) :
Cette association n’est en principe pas recommandée, bien qu’un traitement de courte durée puisse
entraîner un soulagement rapide des symptômes en cas d’inflammation sévère. Les corticostéroïdes
ne doivent en tous cas pas être utilisés seuls !
1. La mycose du pied réagit généralement bien à une application locale d’antimycosique. Des
conseils d'hygiène des pieds peuvent être recommandés avec le traitement : laver et bien
sécher les pieds tous les jours, mettre des bas ou des chaussettes propres chaque jour,
supprimer les tapis de bain, etc. 28.
2. L’intertrigo des grands plis et la mycose de la peau glabre se traitent également avec un
antimycosique local (terbinafine ou dérivé imidazolé) 26.
3. L’onychomycose est très fréquente (env. 3% de la population). Les régressions spontanées
semblent rares, mais les complications aussi 30. Les onychomycoses des pieds sont le plus
souvent dues à des dermatophytes (>90%). Les traitements locaux à l'aide de solutions
filmogènes (p. ex. LOCERYL° vernis à ongles) viennent à bout d'à peu près 30% d'entre
elles 30. En cas d’instauration d’un traitement oral, la terbinafine pendant environ
12 semaines constitue le meilleur choix.29. L’association d’un traitement local au
traitement oral ne semble pas apporter de bénéfice. Dans la moitié des cas, la guérison de
l’ongle ne donne pas de résultat cosmétique satisfaisant (l’ongle reste déformé, coloré). En
cas d'onychomycose à Candida, les dérivés azolés par voie orale (kétoconazole,
itraconazole) paraissent plus actifs que la terbinafine 30.
La bénignité habituelle des mycoses unguéales doit rendre prudent dans l'emploi de
traitements aux effets indésirables graves (cutanés, hépatiques, hématologiques). Lorsque la
balance bénéfices-risques est défavorable, mieux vaut ne pas traiter 30.
4. L’intertrigo à Candida se traite préférentiellement avec les dérivés imidazolés à usage
local 26.
5. Le pityriasis versicolor se traite localement par le sulfure de sélénium, un dérivé imidazolé
ou la terbinafine. Le sulfure de sélénium constitue le premier choix. Ces traitements
diffèrent peu entre eux quant à leur efficacité et le risque de récidives 26.
Remarquons que dans tous les cas, un diagnostic correct est indispensable pour un bon traitement.
En aucun cas une mycose ne doit être confondue avec un eczéma, un psoriasis, un lupus, etc. Une
28
La Revue Prescrire, 2009, vol. 29, no309, pp. 503
www.cbip.be, fiche de transparence, Prise en charge des dermatomycoses, mise à jour 2009
30
La Revue Prescrire, 2008, vol. 28, no293, pp. 205-210
29
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fois la mycose reconnue, différents traitements locaux sont à disposition en liste C. Ceux-ci
diffèrent essentiellement par le nombre d'applications journalières, la durée de traitement et le prix.
LES MYCOSES CUTANÉES – A retenir pour le conseil :




les dermatomycoses sont essentiellement dues à des dermatophytes ou à des levures
le traitement local des infections mycosiques superficielles est efficace et sûr
les traitements locaux doivent être privilégiés en cas d’onychomycose. Les traitements
oraux ne devraient être utilisés que lorsque la balance bénéfice-risque leur est favorable
rester vigilant quant aux effets indésirables et aux nombreuses interactions des traitements
systémiques
En bref
LUBEX° LOTION PLUS
Après le savon doux LUBEX°, ultra-connu, et quelques autres produits utilisant sa notoriété
(LUBEX° Hair, Anti-âge, Peeling, etc.), la maison Permamed sort cette nouvelle lotion pour le
soin de la peau.
Pour la promouvoir, le fabricant n'hésite pas à mettre en avant une batterie de composants et de
leur attribuer des propriétés plus dingues les unes que les autres : régénération de la barrière
épidermique, protection contre les champignons et les bactéries, raffermissement de la peau,
antioxydation, etc. Au-delà de toutes ces belles paroles, notons que la plupart de ces propriétés sont
basées sur des expériences en laboratoire et non sur des vrais patients. Et que la multiplication des
molécules "actives" peut augmenter le risque d'effets secondaires (intolérances, allergies, etc.).
Rien de solide ne permet donc de penser que cette lotion serait meilleure qu'une autre pour les
soins de la peau.
PANTOPRAZOL NYCOMED°
Avant l'expiration de son brevet, et pour contrer la concurrence des génériques qui sortiront dans
six mois, Nycomed sort déjà sa propre copie du PANTOZOL°. Son principe actif n'est
cliniquement pas supérieur aux autres IPP, mais cette copie est pour l'instant moins chère que les
génériques de l'ANTRA° et de l'AGOPTON°, ce qui peut être intéressant. Notons toutefois que les
vrais génériques sortiront d'ici six mois et que les prix devraient alors encore baisser.
Attention : ce n'est pas un générique au sens de la LS, donc nous ne sommes en principe pas censés
proposer la substitution ni surtout facturer le forfait correspondant !
Parallèlement, Nycomed sort le PANTOZOL° CONTROL, qui est le premier IPP disponible sans
ordonnance. Nous vous le présenterons en détail dans le prochain numéro du Pharma-News.
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Retrait du REDUCTIL°
À fin janvier 2010, l'Agence Européenne du Médicament recommandait le retrait du marché du
REDUCTIL°, un coupe-faim à base de sibutramine. Une nouvelle évaluation de ce produit a en
effet montré que ses effets positifs en termes de perte de poids sont insuffisants pour
contrebalancer le risque d'effets secondaires cardiovasculaires qu'il fait courir aux patients (cf. PN
n°11, février 2004, pp. 11-13).
Pour l'instant, Swissmedic étudie encore les données et pourrait bien émettre le même avis. En
attendant, les patients sous REDUCTIL° peuvent continuer leur traitement sans trop de crainte,
mais il serait bien qu'ils en rediscutent avec leur médecin lors de leur prochaine visite pour voir s'il
est vraiment pertinent de le continuer.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données
disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
Résultats du test de lecture du PN 67 – Lauréates :
Sans faute !
Risse Monique
Fournier Nathalie
Pharmacie de la Vallombreuse
Pharmacie de Nendaz
Prilly
Haute-Nendaz
Une ou deux fautes pardonnées !
Cotter Cindy
Pharmacie Pralong
Fatio Marie-Jeanne
Pharmacie de Chardonne
Fonseca Solange
Pharmacie de Malagnou
Guinand Marie-Claire
Pharmacie du Sentier
Peguiron Nicole
Pharmacie de la Vallombreuse
Boson Gaëlle
Pharmacie de Nendaz
Porchet Aude
Pharmacie de la Vallombreuse
Bahni Magali
Pharmacieplus Flon
Cavallin Isabelle
Pharmacieplus Tobagi
Lambercier Patricia
Pharmacie Plus Centrale
Sacco Maria-Angela
Pharmacie de Malagnou
Masson Marylin
Pharmacie Plus Centrale
Fontanella Carine
Pharmacie Plus Centrale
Sion
Chardonne
Genève
Le Sentier
Prilly
Haute-Nendaz
Prilly
Lausanne
Colombier
Fleurier
Genève
Fleurier
Fleurier
La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor) de
notre tirage au sort est Nathalie Fournier que nous félicitons chaleureusement,
ainsi que toutes les participantes au questionnaire !!!
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TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 70
Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question.
1) Cochez les affirmations correctes concernant ALLI◦
a) ALLI◦ a la même composition que XENICAL◦ mais à un dosage inférieur de moitié
b) Il faut systématiquement prendre une capsule trois fois par jour même si l’on ne déjeune pas
le matin
c) Lors d’un repas particulièrement gras, type fondue au fromage, il faut avaler deux capsules
d’ALLI◦ au lieu d’une
d) Il est recommandé de faire une estimation de l’IMC du client qui désire se procurer un
emballage d’ALLI◦
e) Il est tout à fait possible de conseiller l’orlistat à un patient diabétique sans recommandations
particulières
2) VRAI ou FAUX sur le zona ?
a) On peut développer un zona sans avoir été infecté au préalable par le virus de la varicelle
b) Un zona ophtalmique doit toujours être traité par des antiviraux
c) Une des complications du zona est l’apparition de douleurs pouvant persister même après
disparition de l’éruption
d) Une personne peut contracter la varicelle après avoir été en contact avec quelqu’un
présentant un zona
e) Il existe un vaccin pour prévenir l’apparition d’un zona du nom de VARILRIX ◦
f) Pour le traitement des douleurs post-zona on utilise certains antidépresseurs et
antiépileptiques
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
VRAI
FAUX
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
VRAI
FAUX
VRAI
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
FAUX
VRAI
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
FAUX
3) Quel est le principal risque associé à l’utilisation du nouvel antiépileptique VIMPAT ◦ ?
En quoi le ZONEGRAN◦, le LYRICA◦ et maintenant le VIMPAT◦ sont-ils différents des autres
médicaments de la même classe ?
4) Tracez les médicaments qui ne sont pas des antiépileptiques :
ZONEGRAN◦-ZOMIG◦-TEGRETOL◦-TRYPTIZOL◦-LUMIGAN◦-KEPPRA◦-KINZAL◦TRILEPTAL◦-NEURODOL◦-PHENHYDAN◦-DEPAKINE◦-TRISEQUENS◦
5) VRAI ou FAUX sur TOPAMAX◦ et ses génériques ?
a) Les gélules ne doivent pas être ouvertes et leur contenu ne peut pas être mélangé à de la
nourriture
b) Les comprimés ne doivent être ni mâchés ni écrasés
c) Les antiépileptiques peuvent interagir entre eux
d) Le TOPAMAX◦ est plus facilement substituable par un générique que d’autres
antiépileptiques
e) Les anticonvulsivants en général renforcent les effets de l’alcool
f) On peut arrêter le traitement de topiramate sans précaution particulière
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Numéro 71, janvier 2010
6) Cochez les associations à risque :
a) VIMPAT◦-contraceptifs oraux
b) OBESIMED◦-contraceptifs oraux
c) TOPAMAX◦-contraceptifs oraux
d) ALLI◦-contraceptifs oraux
e) RISPERDAL◦-contraceptifs oraux
7) A quoi sert FORMOPATCH◦ ?
Quelles sont les trois formes qui existent ?
8) Quelles sont les recommandations qui doivent accompagner la délivrance d’OBESIMED◦ ?
9) Parmi les effets secondaires ci-dessous, lesquels ne sont pas provoqués par la rispéridone ?
a) Prise de poids
b) Augmentation de la pilosité
c) Problèmes cardiovasculaires
d) Mycoses vaginales
e) Hyperglycémie ou diabète
f) Coloration brune des ongles
g) Effets extrapyramidaux
10) Dans l’article concernant ALLI◦, nous citons par erreur le nom d’un médicament qui a été retiré du
marché, lequel est-ce ?
Test à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 25 février 2010.
Nom :
Timbre de la pharmacie :
Prénom :
Signature :
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