1.2 Une socialisation plurielle
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1.2 Une socialisation plurielle
1.2 Une socialisation plurielle Il existe différents instances de socialisation comme la famille, l’école, les pairs, les médias …) Ces instances de socialisation vont agir les unes par rapport aux autres, soit de manière à renforcer leur socialisation, soit en s’opposant entre elles et en transmettant des valeurs différents aux individus. L’école transmet un certain nombre de connaissances et compétences scolaires mais elle contribue aussi à la socialisation en transmettant des valeurs telles que l’autonomie ou la vie en collectivité. Dans le cadre de l’école l’intervenant est l’enseignant aidé de l’équipe pédagogique. C’est aussi à l’école que la socialisation par les pairs se réalise. L’école est donc au carrefour des différentes instances de socialisation. Par comparaison avec la famille, l’école est une institution dont la raison d’être est l’éducation et la socialisation. La socialisation par les pairs se définit comme une socialisation entre semblables, entre individu ayant le même statut. Statut : position occupée par un individu ou par un groupe de personne dans un cadre donné en fonction de critère tel que, par exemple, l’âge ou le sexe et à laquelle correspond des attributs ( droits, pouvoirs … ). Le statut des individus détermine leur rôle dans la société. Rôle : comportement ou modèle de conduite qui découle du statut. Exercice : associer les statuts aux rôles correspondants Père Attitude respectueuse Enfant Comportement autoritaire Professeur Compétence Elève Comportement protecteur Obéissance On parle aussi parfois de socialisation horizontale, en opposition à la socialisation verticale entre individu de statuts différents. C’est une socialisation qui n’est pas institutionnelle, elle est uniquement relationnelle et elle est fondée sur la relation affective entre individu. Cette socialisation par les pairs est plus intense au moment de l’adolescence, on parle parfois de tyrannie des pairs. Document 3 Exemple d’opposition entre 2 instances de socialisation, l’école et la famille La socialisation se déroule différemment en fonction des milieux sociaux. Dans les milieux populaires elle se déroule dans la vie quotidienne, dans les classes moyennes il y a des moments dédiés à l’apprentissage. Ces moments sont utilisés pour jouer à des jeux éducatifs comme les jeux de société, les jeux d’éveil ou encore des jeux présentant des règles formelles. L’école est un moment spécifique d’apprentissage. L’enfant des catégories moyennes est donc préparé à son entrée à l’école grâce à sa socialisation. Dans les classes moyennes la socialisation est renforcée par l’école tandis que dans les classes populaires les enfants sont moins préparées à l’école. Les chances de réussite scolaire seront donc différentes. La socialisation par les industries culturelles. La part des enfants écoutant quotidiennement de la musque ou la radio augmente de 40%. La socialisation des industries culturelles entre en contradiction avec la socialisation scolaire. Elles ont tendance à valoriser le présent, le plaisir, l’affect alors qu’à l’inverse, l’école met l’accent sur le savoir élaboré dans le passé, sur le travail et l’intellect. 1.3 une socialisation différenciée La socialisation est différente en fonction de la classe sociale et du sexe. La différence entre sexe et genre a déjà été évoquée précédemment. Le genre désigne la construction sociale de la différence entre masculin et féminin. La différenciation des genres provient donc de la socialisation. On socialise les filles et les garçons différemment. Ils vont par exemple s’identifier aux modèles des contes de fée. Dans ceux ci hommes et femmes sont très nettement différenciés. On associe aux femmes l’esthétique, la gentillesse t la passivité et aux garçons le courage et la force. Ce qui correspond à des stéréotypes dont les exemples sont multiples. Document 9 La fin du XVIII ème siècle marque le triomphe de la bourgeoisie, cette classe sociale renouvelle l’opposition de genre. Donc un nouvel idéal masculin est porté par cette bourgeoisie. Il repose sur la force, le courage et le sens de la justice. Ces valeurs vont être portées par l’armée et le sport, notamment en Angleterre ou la bourgeoisie occupe une place centrale. Dans ce pays l’armée et le sport vont être des instances de socialisation qui vont contribuer à la diffusion de cet idéal masculin. En Angleterre 3 musées sur 5 sont militaires et beaucoup de sport ont été inventé ou se sont développé dans ce pays : football, rugby, tennis ; Socialisation selon la classe sociale L’histoire récente des catégories populaires est marquée par la crise, le chômage et la précarité. On observe une déstabilisation des classes populaires. Cette histoire récente imprègne de manière inconsciente les jeunes de ces catégories populaires. Il porte en eux ce l’histoire de leur groupe social comme les noirs américains portent en eux l’histoire de l’esclavage. Cette socialisation va agir sur le comportement de ces jeunes et va être à l’origine de ce que les sociologues appellent l’anomie. L’anomie se définit comme une situation dans laquelle les règles sociales sont affaiblies de sorte que les individus ne savent plus comment orienter leur conduite. C’est le cas de ces jeune,s ce qui réduit leur chance de réussite scolaire et nuit à leur intégration sociale. La retenue dans le milieu bourgeois Cette retenue se définit par le fait de se limiter, de se contrôler et de garder pour soi ses émotions. C’est une caractéristique de la bourgeoisie, elle n’est pas naturelle mais est intériorisée dans l’enfance par la socialisation. Comment les enfants l’intériorisent-ils ? Une des modalités de la socialisation est l’organisation de l’espace dans lequel l’enfant évolue par exemple le salon. Dans cet espace il y a des places réservées pour les membres de la famille. On y trouve aussi un mobilier abondant qui constitue autant d’obstacles qui obligent l’enfant à contrôler ses gestes. Le repas est aussi un moment fort où la socialisation est plus explicite, « des ordres sont donnés ». Dans le salon l’enfant comprend de lui-même qu’il doit gérer son espace, à table on le lui dit. TD. La socialisation et le débat nature/culture. Chapitre II Victor est un enfant sauvage trouvé dans l’Aveyron au début du XIX siècle. Les deux médecins ont une analyse opposée de son état, l’un met l’accent sur l’importance de la nature, car selon lui l’enfant à été abandonné parce qu’il était déficient mental. L’autre met l’accent sur l’importance de la culture : son état est le résultat du défaut de socialisation. Il se propose donc pour recommencer ce processus de socialisation. Les aspects de la socialisation sont la tenue du corps, les règles liées à la nourriture, s’habiller, dormir dans un lit, s’exprimer … Au moment du repas la socialisation se fait par démonstration. Dans la scène de l’apprentissage de l’alphabet elle utilise le principe de punition et de la récompense. Quel éclairage apporte cet article sur le débat nature/culture ? D’après les recherches récentes il semble que cet enfant présentait les symptômes de l’autisme. Les enfants sauvages sont un mythe, qui a servi aux sociologues pour démontrer l’importance de la socialisation donc le poids de la culture par rapport à celui de la nature dans le développement de l’être humain.