Remboursement des primes, est-ce une si bonne affaire
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Remboursement des primes, est-ce une si bonne affaire
SOGEMEC ASSURANCES INC. YVES MARTEL, MBA, BAA CONSEILLER EN SÉCURITÉ FINANCIÈRE, CONSEILLER EN RÉGIMES D’ASSURANCE COLLECTIVE Remboursement des primes, est-ce une si bonne affaire ? ans le monde de l’assurance perte de revenu, plus Afin de ne pas perdre son remboursement des primes, communément appelée assurance invalidité, il existe l’assuré aura peut-être tendance à ne pas faire de une panoplie de clauses ou garanties facultatives que réclamations et mettra ainsi sa santé, tant physique, l’on peut ajouter à notre protection d’assurance de psychologique que financière, en péril. base. Certaines sont très pertinentes pour l’assuré et certaines autres sont Exemple : Médecin de 30 ans qui désire une couverture d’invalidité surtout très payantes pour les assureurs et les jusqu’à l’âge de 65 ans (pendant 35 ans) conseillers en sécurité financière. Le rembourSans Avec sement des primes fait partie, selon nous, de remboursement remboursement Différence cette deuxième catégorie. des primes des primes D Attardons-nous, dans ce texte, à clarifier le remboursement des primes. Une clause de remboursement des primes prévoit que l’assuré pourra recevoir le remboursement d’une partie, habituellement 50 %, des primes qu’il aura versées après une date prédéterminée. Prime annuelle Primes totales payées pendant 35 ans Remboursement total potentiel Investissement de 1 000 $/an à 4 % de rendement annuel pendant 35 ans Deux principales formules de remboursement existent. La première implique qu’il n’y aura qu’un seul remboursement et que celui-ci surviendra soit à 55 ans, soit à une date ultérieure, le contrat ayant une durée minimale de 10 ans. L’assurance prendra fin automatiquement avec le remboursement des primes. La seconde implique un remboursement après une période de temps donnée, par exemple, tous les 7 ans jusqu’à 65 ans. Au premier coup d’œil, cette clause peut sembler très alléchante, toutefois, il importe d’en bien cerner les implications avant de prendre la décision de l’ajouter à son contrat d’assurance. D'abord, parlons de la prime. Cette garantie facultative n’est pas gratuite. En effet, la prime additionnelle peut atteindre jusqu’à 60 % de la prime de base pour une formule de remboursement après 7 ans. La prime additionnelle requise sera moindre pour le remboursement à 55 ans, mais sera tout de même de l’ordre de 35 % de la prime de base. Il faut donc prévoir un déboursé supplémentaire important, et ce, pendant toute la durée du contrat, à défaut de quoi la clause de remboursement ne s’appliquera pas. Dans le tableau ci-contre, nous constatons que le médecin aurait avantage à investir 1 000 $/mois pendant 35 ans au lieu de souscrire au remboursement des primes. Il aurait ainsi accumulé 73 600 $ au lieu d’obtenir, peut-être, 61 250 $ en remboursement des primes. De plus, il est toujours stipulé, et ce, peu importe la formule de remboursement choisie, que le remboursement sera réduit du montant total des réclamations reçues. En pratique, une réclamation de quelques mois représente souvent plusieurs années de primes et aura comme effet d’annuler le remboursement des primes. 28 LE SPÉCIALISTE · VOL. 9 no 4 · Décembre 2007 2 500 $ 3 500 $ 1 000 $ 87 500 $ 122 500 $ 35 000 $ 0$ 61 250 $ 61 250 $ 73 600 $ 0$ (73 600 $) En souscrivant à la clause de remboursement des primes, l’assuré fait implicitement le pari qu’il ne fera pas de réclamations, ce qui va à l’encontre de la raison première pour laquelle il a souscrit l’assurance. Dans la même logique, nous pourrions aller jusqu’à préconiser de ne pas souscrire d’assurance perte de revenu et ainsi économiser encore plus. Ou encore, de ne pas assurer son habitation, en cas de feu ou vol, pour économiser la prime. Finalement, et ce point n’est pas à négliger, tout changement à la baisse des conditions des garanties de départ viendra affecter le niveau du remboursement comme si le changement avait été fait dès le début du contrat. Par exemple, une diminution du montant de couverture réduirait la prime et l’assureur réduirait son remboursement comme si cette nouvelle prime avait été payée depuis le début. On voit encore une fois que, pour ne pas affecter négativement son futur remboursement, l’assuré sera tenté de ne pas apporter de changement à sa couverture, ce qui pourrait aller à l’encontre de ses besoins réels. La clause de remboursement des primes ne représente donc pas une solution miracle pour l’assuré, car elle affectera sans contredit la flexibilité du produit d’assurance dans le contexte où ses besoins futurs changeront. Nous sommes d’avis que souscrire à cette clause de remboursement de primes équivaut à jouer à la loterie. Vous payerez 35 % à 60 % de plus dans l’espoir de, peut-être, recevoir un remboursement. N’hésitez pas à communiquer avec l’un de nos conseillers pour en discuter plus longuement.