NOV 14 - Opéra national de Lorraine

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NOV 14 - Opéra national de Lorraine
NOV 14
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 494
N° de page : 47-48
8 RUE SAINT AUGUSTIN
75002 PARIS
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N
aguère tenu pour mineur, Owen Wmgiuit fait
aujourd'hui un retoui en force inattendu,
avec deux productions en France, la même
saison, suivant celle de l'Opéra Studio de l'Opéra
National du Rhin à Colmar, puis Mulhouse et
Strasbourg. Cette dernière avait su, avec une inventive et séduisante plastique, trouver le ton juste entie
le manifeste antimilitariste, le fantastique et la riche
thématique propre à Bntten (foil O M n° 84p 48 de
mai 2013).
Marie-Eve Signeyrole, qui semble avoir douté des
vertus de l'œuvre, a choisi un parti tout difféient, pour
investir celle-ci par une complète transposition et un
surcroît d'images et de données complémentaires, ou
même franchement étrangères. À commencer par
cette salle de musculation qui s'affiche sur l'Ouverture,
permettant d'exposer ensuite des anatomies masculines en nu intégral, accompagnées au premier plan
d'une dispute d'enfants préfigurant, seulement pour
qui tonnait déjà très bien l'œuvre, la «Ballade» réci-
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tée par le Narrateur, au début du II Et à suivre par
une première apparition de Miss Wingrave, nue elle
aussi, dans un copieux bain moussant
OWEN WINGRAVE
Le parti général singulier, pour ne pas dire plus, est
Br/lten
de jouer l'opéra sur une plate-forme pétrolière, à laquelle conduit une des surabondantes vidéos accomAsh/ey Riches (Owen IVmgmve)
Allen Boxe/ (Spencer Coyle)
pagnant l'action d'un bombardement d'images : le
CliadShehan (Lechrmre)
progiamme de salle propose certes un texte sur la
Or/a Ballon (Miss Wingrave)
plac e du petrole dans l'histoire de l'Angleterre, maîs le
Kalhenne Brodmck (Mrs. Coyle)
i apport avec la partition de Britten continue de nous
Judith Howarth (Mrs. Juhan)
échapper Et nous ne reconnaissons pas, non plus, le
Paty V^liately (Kate)
«ptaxintjscope» évoqué par Marie-Eve Signeyrole Mark Le Bmcq (General Sir Phhp Wmgiaie,
dans tes colonnes (vou O. M. n°99p. 22d'octobre2014).
Nanator)
Fabien Teigne n'a que trop bien suivi, avec un disposiRyan McAdams (dm)
tif scénique très complexe qui rend un hommage apMarie-Eve Signeyrole (msn)
puyé à son maître Pierre-André Weil/ (noir et blanc,
Fabien Teigne (d)
tubes de néons à nu, écrans blancs...), sans en a\oir
Yoshi (e)
llutippe Berthomé fl)
pourtant l'efhiauté . échafaudages métalliques compliqués et passerelles coulissantes sur un emboîtage de
multiples glissièies faisant plateau tout nant, el ne lais- Opéra National dè Lorraine, 7 octobre
Tous droits réservés à l'éditeur
NANCY
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CE CONSTANT
SURENCOMBREMENT
DU PLATEAU FAIT
QUE L'ACTION,
AUSSI BIEN QUE
LA PERSONNALITÉ
DE CHACUN DES
PROTAGONISTES,
S'Y DISSOLVENT
RAPIDEMENT.
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sant qu un espice de jeu tres reduit
Malgre quèlques meilleurs moments quand la video
consent a s arrete r et les elements ele deeoi a tourner, ce constant surcneombremc nt du plateau fait
que l'action aussi bien que la pe rsonnalite de chacun
des protagonistes, s v dissolvent rapide me nt Au point
qu on douterait même de la viabilité d Oiven \Vwgfave
a la scene si I experience de I Opel a National du
Rhin n avait démontre le contraire
La partie musicale compense en partie surtout av e e
la direction souple et précise de R) an McAdams i
la tete d un Orchestie Symphonique et Lyrique de
Nancy mentant et avec un Choeur denfants du
Conservatoire Regional du Giand \ancv tres pcrloimanl pour la belle scene d ouverture du II
Le rôle-titre manque malheureusement de la pusonnahte et des forces nécessaires pour transe e n d e l
les excessives contraintes de la production Ashlev
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Riches mince et plus grand que ses partenaires,
maîs aussi tres raide parvient diificilement a percer
vocale ment du fond du pl Ue au et tout autant dans
sa grande tirade du II adl essec aux portraits des ance tics malgre son application consciencieuse
Beaucoup plus éclatant presque trop pai contraste,
le brillant Lechmere de Chad Shelton faisant iiieme
pâlir le Coyle pourtant irréprochable d Allen Boxer, et
plus cncoie le Sir Philip en retrait de Mark Le Brocq,
alors que les i oies lcminms et tout spécialement la
puissante Mrs Co) Ic de Katherine Brodenck, sont
parfaits
On attend maintenant le spectacle du I heatrc du
Capitale de Toulouse a partir du 21 novembre Oivm
IVuigrave v sera couple avec The Twn u] the Saew en
espérant retrouver cette fois, I oeuvre si injustement
mésestimée dc Bntten
François Lehel