Conduite à tenir en urgence devant une crise vertigineuse
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Conduite à tenir en urgence devant une crise vertigineuse
Conduite à tenir en urgence devant une crise vertigineuse Le vertige est une sensation erronée de déplacement du corps par rapport à l’espace. Le vertige de début brutal est une urgence classique en ORL, dont la prise en charge doit être standardisé et rigoureuse afin de ne pas ignorer une étiologie neurologique. I_ DIAGNOSTIC POSITIF A_ Eliminer l’urgence vitale L’urgence vitale est liée a l’atteinte vasculaire de la fosse postérieure (bulbe et cervelet). Il faudra surtout y penser devant un patient présentant des facteurs de risques cadio-vasculaires (HTA, tabac, diabète, ATCD d’ACV ou d’IDM). Des symptômes doivent être recherché en priorité dans ce contexte : céphalées postérieurs/nuchalgie et signes neurologiques d’accompagnement (hoquet, dysphonie, diplopie, dysarthrie, syndrome cérébelleux, déficit sensitivo moteur focal), nystagmus multidirectionnel aggravé a la fixation. Dans ce contexte, une IRM cérébrale et de la fosse postérieure doit être pratiquée en extrême urgence. B_ Eliminer un faux vertige Devant une plainte fonctionnelle de vertige, il s’agira d’éliminer les « faux vertiges » : malaise, sensation d’instabilité, dérobement des jambes, flou visuel, voile noir devant les yeux. En effet, les causes de ces symptômes peuvent être multiples, et nécessitent parfois une prise en charge adaptée en urgence : - Cardio- vasculaire : hypotension orthostatique, poussée d’hypertension Neurologique : crise d’épilepsie, AVC, AIT Médicamenteuse : antidépresseurs, neuroleptiques, inhibiteurs calciques, diurétiques Endocrinologique : hypoglycémie C_ Interrogatoire - - Faire préciser les caractéristiques du vertige : heure de début, facteur déclenchant (mouvement de la tête, trauma crânien, prise de médicament, épisode infectieux), durée, répétition dans le temps, caractère rotatoire ou non, sens horaire ou anti horaire Antécédents personnels : de vertige, orl, facteurs de risques cardio-vasculaires, traitement en cours Antécédents familiaux Signes associés : o Auditifs : accouphène, hypoaccousie, otalgie, otorrhée, plénitude auriculaire o Neurologiques : céphalées (postérieures ++), déficit sensitivo-moteur o Syndrome neuro-végétatif : nausées, vomissements D_ Examen clinique Examen otoscopique (+++) : recherche d’une pathologie de l’oreille moyenne Examen neurologique : déficit sensitivo-moteur (syndrome pyramidale et extrapyramidale), paires crâniennes ( III, IV, V, VI, VII et mixtes), syndrome cérébelleux Examen vestibulaire : - - - Nystagmus (lunette de Frenzel ou vidéonystagmoscope): sens, direction, intensité. Spontané, il est toujours pathologique. Le nystagmus d’origine vestibulaire est toujours diminué ou aboli par la fixation. Equilibre postural : largeur du polygone de sustentation, manœuvre de Romberg, épreuve des index (pathologique si déviation > 3 cm en 20 s), marche aveugle, épreuve de Fukuda Manœuvre de Dix et Hallpike : si suspicion VPPB Signe de la fistule : en cas d’otite chronique ou de trauma crânien Examen cardio-vasculaire : pouls, TA, souffles cervicaux E_ Examens complémentaires Examens cochléo-vestibulaires : - Auditifs : audiogramme tonal et vocal, tympanogramme Vidéonystagmographie / Video Head Impulse Test / Potentiels évoqués otolithiques/ Verticale visuelle subjective / Posturographie en fonction de l’anamnèse et de l’examen clinique Examens biologiques : en cas de doute sur un diagnostique diférentiel (glycémie, ionogramme…) et à visée pré-thérapeutique Examens radiologiques : IRM de la fosse postérieure en urgence si suspicion d’AVC vertébro-basilaire, TDM des rochers (si suspicion de l’oreille moyenne ou si traumatisme crânien), Angioscanner des TSAO en urgence si céphalées et examen neurologique normal. II_ SYNDROME VESTIBULAIRE A_ Syndrome vestibulaire périphérique Complet : symptômes vestibulaires tous présents dans leurs formes typiques Harmonieux : déviation segmentaire du coté atteint (déviation des index, chute latéralisée au romberg, marche aveugle, Fukuda), Nystagmus spontané controlatéral, diminué ou aboli par la fixation Signes cochléaire parfois associés B_ Syndrome vestibulaire central Incomplet et dysharmonieux. La recherche de céphalées postérieures est indispensable, la pathologie neurologique centrale est alors suspectée+++ III_ Etiologies A_ Causes ORL 1_ VPPB Cause la plus fréquente chez l’adulte, due à la présence d’otolithes dans un des canaux semi circulaires du vestibule. Le diagnostique est évoqué lors de l’interrogatoire sur des symptômes typiques : Vertige rotatoire intense, avec syndrome neuro-végétatif, de survenue brutale et de durée brève < 30s, déclenché par un mouvement stéréotypé de la tête, reproduit a chaque répétition de ce même mouvement. Il n’y a pas de signe cochléaire. Ll’otoscopie, l’examen neurologique sont normaux. L’audiogramme et le VNG, inutiles au diagnostic, sont normaux. Le diagnostic est confirmé par la manœuvre de Dix et Hallpike, qui localise les otolithes. Les vertiges cèdent généralement spontanément en quelques jours ou après réalisation d’une manœuvre libératoire (Semont / Epley / Barbecue) 2_ Maladie de Méniere (cs cours) 2 eme cause de vertige ORL de l’adulte et d’éthiologie inconnu, reposant sur la notion d’hydrops labyrinthiques. Son diagnostic repose sur une triade symptomatique : accouphènes, hypoaccousie homolatéral de perception, vertiges. 3_ Névrite vestibulaire D’origine probablement virale, elle se manifeste par un vertige d’apparition rapidement progressive accompagné d’un syndrome neurovégétatif intense avec instabilité majeure. Il dure plusieurs jours avec amélioration progressive. A l’examen, on retrouve un nystagmus horizonto-rotatoire battant du coté contro-latéral au coté atteint. L’examen neurologique est normal, il n’y a pas de céphalée. Le traitement consiste en une corticothérapie à la dose de 1 mg/kg en plus du traitement symptomatique, puis d’une rééducation vestibulaire, débutée le plus rapidement possible. 4_ Labyrinthite Dans ce cas, le syndrome vestibulaire périphérique est accompagné de signe otologiques. L’otoscopie est anormale (OMA ou une otite chronique). La prise en charge en urgence consiste en une hospitalisation en urgence en ORL, un bilan radiologique (TDM des rochers), associé à un traitement antibiotique et une corticothérapie en urgence. Le traitement de la cause pourra être secondairement chirurgicale en cas de cholestéatome. B_ Pathologie neurologique centrale - Origine vasculaire Les vertiges d’origine vasculaire sont les plus fréquents. Ils sont la conséquence d’un accident ischémique du territoire artériel vertébro-basilaire. Le syndrome de wallenberg, lors de l’atteinte du tronc cérébral, associe du coté ipsilatéral à la lésion un syndrome vestibulaire périphérique, un syndrome cérébelleux, une atteinte du V, IX X XI, un claude bernard horner et une anesthésie thermo algique de l’hémicorps contro-latéral. Les céphalées postérieures sont intenses. L’accident cérébelleux associe un syndrome cérébelleux pur (adiadococinésie, dysmétrie, dyschronométrie, asynergie, hypotonie, dysarthrie, nystagmus multidirectionnel aggravé a la fixation) à des céphalées postérieures. Attention aux hématomes cérébelleux (aggravation progressive, céphalées ++, facteurs de risque – Anticoagulants…). Dans les deux cas, l’IRM de la fosse postérieure et l’hospitalisation en réanimation en urgence s’imposent. - SEP Malformation d’Arnold Chiari Dissection des artères vertébrales …