Fiche Blé Tendre - Chambre d`Agriculture du Gard

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Fiche Blé Tendre - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Céréales
Septembre 2008
Rédigée par :
Blé tendre
Christophe BONNEMORT
Chambre d’Agriculture de l’Aude
Potentiel des marchés
Production, à retenir...
Surfaces en production en France
Production
Principaux pays producteurs
Le marché du blé tendre est un marché
mondial. Il s’intègre lui-même dans le
marché des céréales, comportant 3
grandes productions : le maïs, le blé
tendre, l’orge.
La spécificité du blé tendre est de
s’adresser
à
2
grandes
types
d’utilisation :
alimentation
humaine
(farine) et alimentation animale.
Quatre grands ensembles sont présents
sur le marché mondial : l’Amérique du
Nord, l’Amérique du sud (Argentine),
l’Union Européenne et les pays de l’exURSS.
Pour une production totale de 110 à
120 Mtonnes, la répartition entre pays
place la France comme le principal
producteur (en moyenne 30 à 35
Mtonnes) et surtout exportateur.
Production en France
Les 4,8 millions d’hectares français sont
situés principalement dans le Nord de la
France.
Avec 3800 ha en 2007, la région
Languedoc-Roussillon fait figure de petit
poucet, notamment par rapport à la
région Midi-Pyrénées (199 000 ha) ou
même par rapport à la surface régionale
de blé dur (80 800 ha).
En
AB,
la
production
est
de
52 000 tonnes (2007) pour des besoins
en meunerie estimés à 55 000 tonnes.
Production
en
LanguedocRoussillon :
La récolte blé tendre de la région
représente à peine 15 000 tonnes.
(2007 source ONIGC)
-
Beauce : 718 000 ha
Picardie : 528 000 ha
Normandie : 418 000 ha
Champagne : 396 000 ha
Rendements moyens :
-
-
France : 64 q/ha
Languedoc-Roussillon : 42 q/ha
En AB,
la collecte régionale est de
1000 tonnes (essentiellement réalisée
par GCO/Agri Bio Union), le blé tendre
remplaçant souvent le blé dur car moins
exigeant en azote et plus productif.
La moitié de la collecte se fait dans
l’Aude et ¼ en Lozère, sur un marché
d’alimentation animale.
Les départements du Gard et de l’Hérault
sont plutôt orientés sur un marché de
blé de force, en déclin.
Organisation commerciale
La collecte de blé tendre sont très
secondaires par rapport à celle du blé
dur. Elle se fait en fonction de 2 types de
marché :
- Marché régional de l’alimentation
animale, dont les clients sont les
Fabricants d’Aliments du Bétail (FAB)
situés dans l’ouest audois (2), dans le
Gard (3) et en Lozère (2). Ceux-ci
écrasent au total 40 à 45 000 tonnes de
blé tendre, qu’ils font venir des régions
voisines (Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes).
- Marché de blés de force, pour la
production de viennoiseries. Celui-ci est
basé
sur
l’utilisation
de
variétés
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
1
Partie 2 : Fiche Blé tendre
spécifiques et l’obtention de qualités
technologiques précises. La plupart du
temps, dans le cadre de contractualisation entre les producteurs, les
organismes économiques régionaux (qui
assurent la collecte et le stockage) et les
moulins nationaux et régionaux (2 dans
l’Aude, un dans le l‘Hérault et 4 en
Lozère).
Ces
derniers
produisent
70 000 tonnes de farine, soit l’équivalent
de 90 000 tonnes pour l’exportation de
blé tendre (blés de force et blés
panifiables confondus).
A noter la présence des 2 ports
régionaux par lesquels transitent 90 %
des 160 000 tonnes exportées vers le
pourtour
méditerranéen
(Grèce,
Espagne, Italie, Algérie), en provenance
des régions voisines.
Synthèse
En Languedoc-Roussillon, la production
est faible, liée à la concurrence du Blé
dur soutenue par des aides spécifiques.
Cependant, le potentiel de rendement
est supérieur à celui du Blé dur, avec des
variétés mieux adaptées aux conditions
séchantes.
En perspectives, le marché de blé de
force tend à disparaître, tandis que le
marché des blés panifiables AB et les
valorisations en circuits courts se
développent.
En AB, il y a très peu de transformation
locale : 1 seule minoterie en Lozère.
Prix
Le prix du blé tendre a bénéficié en 2007
de la tension sur les marchés mondiaux,
passant de 80 €/tonne à plus de 200
€/tonnes :
Augmentation
de
la
demande,
notamment
en
Asie
pour
la
production de viande blanche
Diminution de la production, du fait
d’usages
non-alimentaires
(effet
indirect de l’utilisation du maïs pour
la production de bio éthanol)
Cependant, l’offre européenne en grains
n’est pas déficitaire, et les marchés
devraient se stabiliser dans les prochains
mois autour de 200 €/tonne pour
l’alimentation animale.
Les prix en blé panifiable et en blé de
force se situent respectivement 10 et
50% au dessus du prix du blé tendre
fourrager.
En AB, le prix 2007 se situait autour de
270 €/tonne (livré), mais a fortement
augmenté depuis.
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Partie 2 : Fiche Blé tendre
Impact environnemental
Impact des intrants
Meilleure rusticité que le blé dur pour
quelques variétés.
Impact sur la ressource en eau
Meilleure tolérance au sec que le blé dur
pour quelques variétés.
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Type de sols
Culture envisageable sur tout type de sol
à partir de 50 mm de RFU* (soit 40 à 50
cm de sol). En deçà, la rentabilité de la
culture n’est pas assurée (rendement
probable < 20 q/ha) sauf si irrigation.
(*) RFU : Réserve facilement utilisable
Impact sur les paysages
Il contribue à maintenir des paysages
ouverts et participe à la lutte contre
l’enfrichement.
Topographie
Culture nécessitant de la mécanisation
(semis,
traitement,
récolte),
donc
impossible sur des pentes > 7%.
Impact sur la biodiversité
Les champs de céréales sont des zones
de nidification pour de nombreuses
espèces d’oiseaux, en particulier des
cailles et des perdrix.
La faible pression de désherbage permet
également le maintien d’un cortège de
plantes messicoles.
Adaptation au climat
Culture adaptée au climat méditerranéen.
Meilleure tolérance au froid que le blé
dur, sauf pour les variétés de blé de
force traditionnelles (Florence Aurore,
Manital, Galibier,….).
Synthèse
Effet indifférent à positif dans le cas de
conduites culturales appropriées (AB,
variétés rustiques,…)
Implantation de la production
L’implantation doit permettre :
Un enracinement profond
Une levée de culture rapide fin
octobre – début novembre
Une densité de 250 plantes / m² bien
réparties et protégées contre les
parasites)
Pour cela, il faut :
Utiliser des semences traitées
Enfouir les graines à 2-3 cm de
profondeur
Dans de la terre fine et rappuyée
Avec de petites mottes en surface
Conduite de la production
La protection de la culture est proche de
celle du blé dur, avec la possibilité de
choisir des variétés tolérantes aux
maladies en végétation et donc de
diminuer, voire supprimer la protection
fongicide.
La fertilisation est proche de celle du blé
dur avec moins d’azote nécessaire pour
produire un quintal mais des rendements
potentiellement supérieurs.
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Partie 2 : Fiche Blé tendre
Irrigation
Comme le blé dur, le blé tendre est
tolérant au sec sur des sols moyensprofonds à profonds, avec des variétés
tolérantes au sec bien adaptées à des
situations séchantes.
Calendrier de production
Octobre
Novembre
Sur les parcelles irriguées, les doses
apportées sont de 40 à 80 mm/ha en 1
ou 2 irrigations, essentiellement par
aspersion sauf cas particulier de pratique
ancestrale d’irrigation gravitaire ou par
submersion (Camargue).
L’évolution climatique actuelle tend à
faire augmenter les besoins en irrigation
pour assurer le rendement prévu.
Contrainte de main d’oeuvre
Les besoins sont faibles. Un agriculteur
peut gérer seul 100 ha sur un mi-temps,
si les parcelles sont assez regroupées.
Semis blés panifiables
et fourragers
Semis blés de force
Hivers
Protection des
cultures
Printemps
fertilisation
Fin juin à
fin juillet
Récolte étalée en
fonction des variétés
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Le blé tendre est une culture soumise au
régime PAC (cf. fiche « aides PAC »)
Contrainte foncière
C’est une contrainte importante car il
faut
un
parcellaire
adapté
à la
mécanisation, ce qui n’est souvent pas le
cas des parcelles viticoles de coteaux.
Un minimum de 1.50 ha est requis de
forme rectangulaire, avec un accès pour
des engins agricoles de minimum 3 m de
large.
2 types d’aide sont possibles :
Une aide découplée (DPU) : le
blé dur permet d’activer les DPU.
Une aide couplée : le blé tendre
permet d’activer une aide couplée
en céréale sec.
L’octroi de ces aides est lié au respect de
la conditionnalité.
Mécanisation
Disposer de matériel grandes cultures.
Possibilité d’un recours au CUMA.
Sensibilité au précédent vigne
Risques ponctuels de toxicité cuivrique.
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Partie 2 : Fiche Blé tendre
Risque
financier
et
intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
L’intérêt économique du blé tendre se
justifiera dans les conditions suivantes :
Terres non éligibles ne permettant
pas d’activer les aides couplées
spécifiques au blé dur
Présence d’un marché de proximité
diminuant le différentiel de prix à
moins de 100 €/tonne entre blé dur
et blé tendre
Ecart prévisible de plus de 30% de
rendement
dans
des
situations
agronomiquement défavorables
au
blé dur (maladies du sol, problèmes
de désherbage,…)
Besoins de trésorerie
Les besoins en trésorerie restent
modestes par unité de surface, et sont
liés aux charges :
Charges opérationnelles : 300 €/ha
Charges de mécanisation : de 200 à
400 €/ha
La difficulté est d’assurer cette trésorerie
à partir du mois de septembre et jusqu’à
l’entrée des produits :
Produits de la
l’année d’après
récolte en juillet de
Aides, entre novembre et décembre
de l’année d’après.
Risque financier lié aux investissements
Les investissements en matériel ne sont
envisageables qu’à partir de 50 ha sur
un parcellaire homogène et regroupé.
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Partie 2 : Fiche Blé tendre
Personnes ressources
Chambres d’Agriculture :
C. BONNEMORT ; JM GILLOT (Est Audois) ; JL VERGE (Centre Audois) ; G. BOYER
(Ouest Audois) ; G. TERRES (Ouest Audois) ; F. ROZIS (Ouest Audois) Chambre d'Agriculture de l'Aude - ZA de Sautes à Trebes - CARCASSONNE cedex 9
C. FABRE ; A. ALLIES ; C. LAFON - Chambre d’Agriculture de l’Hérault - Mas de
Saporta CS 10010 34 875 Lattes Cedex
T. PIANETTI - Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture BP 80054
300023 Nîmes Cedex1
M. GASPARD – Chambre Régionale d’Agriculture Languedoc Roussillon - Mas de
Saporta CS 30012 - 34 875 Lattes Cedex
Instituts techniques et offices :
P. BRAUN – ARVALIS – Institut du Végétal - Domaine de la Bastide - route de
Générac 30900 NIMES
S. VALLADE - ARVALIS – Institut du Végétal (Ouest Audois) – 6 Chemin de la côte
Vieille - 31450 BAZIEGE
Offices nationaux interprofessionnels :
F. CAUSSANEL – Responsable orientation et suivi des filières– ONIGC - 12 rue Rol
Tangy 93550 Montreuil Sous Bois cedex
Organisations professionnelles et interprofessionnelles :
M . HAEFLIGER (céréales AB) – BIOCIVAM 11 - ZI de Sautès 22 r Industrie 11800
TREBES
Ainsi que l’ensemble des organismes économiques régionaux de la filière.
Bibliographie
Fiche Technique Blé Dur ABDD 2006
« Trajectoires » Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon - Mars 2006 : n°17
– Le blé dur en rotation est payant : exemple de Bayssan
Chiffres clés filière Grandes Cultures Languedoc-Roussillon- nov. 2007 - ONIGC
Diversification : Quelles pistes en production végétale dans l’Aude ? - Document interne
Chambre d'Agriculture de l'Aude - déc. 2007
Liens Internet :
Site Arvalis –Institut du Végétal www.arvalisinstitutduvegetal.fr
Site ODA (Offre et Demande Agricole) www.oda-agri.fr
Site ONIGC www.onigc.fr
Autres documents associés à la fiche :
Diaporama Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon sur les éléments de
cadrage de la filière
Documents réunions techniques régionales Arvalis d’Avignon et d’Auzeville - nov 2007
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Partie 2 : Fiche Blé tendre

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