L`entretien du mois

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L`entretien du mois
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L’entretien du mois
2016
http://www.fevad.com/documentation/newsletter-14-ecommerce-chine#entretien
Fevad
France/Belgique/Royaume-Uni,qui propose des solutions pour l’e-commerce transfrontalier, aussi appelé « cross-border », avec la Chine. Ce
modèle d’expansion à l’international est en plein développement.Il nous
éclaire sur cette tendance et sur les raisons du boom e-commerce et en
particulier m-commerce en Chine.
Pouvez-vous nous expliquer comment est né Azoya et le modèle d’e-commerce
CrossBorder en Chine ?
Pour comprendre, il faut retourner en 2008 lors de la crise du lait pour bébé frelaté qui a éclaté en Chine
suite à la contamination du lait par la mélamine. Cet événement a créé une crise de défiance en Chine et
les chinois se sont alors tournés vers les produits étrangers. En plus de la qualité, il y a également une
notion de prix car certains produits achetés en France sont revendus plus chers en Chine pour couvrir les
frais liés aux intermédiaires, ce que n’ont pas tardé à remarquer les touristes chinois lors de leurs voyages.
Azoya a été créé en Chine dans ce contexte en 2013 par des anciens collègues du géant électronique
Huawei pour offrir une solution qui permette de conserver un prix de vente identique en Chine et à l’étranger. Azoya a d’abord pris la forme d’une place de marché pour commercialiser des produits étrangers en
passant des accords de partenariats avec des e-commerçants à travers le monde. En passant du B2B au
B2C international, les entreprises étrangères ne sont plus soumises aux mêmes règlementations et l’importation devient la responsabilité du client. Cependant, ce modèle a posé deux problèmes. D’abord, il y avait
déjà plusieurs grandes places de marché bien installées (dont Alibaba et JD.com), et ensuite le consommateur chinois restait méfiant car l’origine des produits n’était pas prouvée.
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Pour répondre à ce problème, Azoya a transformé son business modèle et fait évoluer ses partenariats
avec des entreprises e-commerce étrangères, comme 1001pharmacie.com, pour s’occuper à la fois de
développer une version chinoise de leur site e-commerce, en adaptant des éléments aux habitudes de
consommation chinoises, mais également s’occuper du marketing, du service après-vente, de la logistique
internationale, des problématiques douanières à l'importation et du payement via les moyens de paiement
les plus utilisés en Chine comme UnionPay, AliPay, TenPay ou WeChat Pay. Le service, appelé CECS
(Chinese E-com Cloud Services), coûte 0 euros aux partenaires. Nous nous rémunérons à la commission
et pouvons donc nous permettre de sélectionner nos partenaires. Le consommateur chinois est prêt à
payer les frais de transport international et va du coup commander de plus grosses quantités, ce qui créé
des synergies de coût logistique.
Il y a actuellement une tendancede certaines entreprises étrangères présentes en Chine de quitter le pays
car leurs opérations chinoisessont trop chères à opérer, et de se lancer dans le commerce transfrontalier.
Nous allons annoncer prochainement un partenariat avec une société française qui est en Chine depuis
quelque temps et qui a décidé de revoir son modèle. Le modèle d’e-commerce transfrontalier est en train
de chambouler le secteur de l’import-export. Sommes-nous en train d’inventer le modèle économique de
demain ?
Ce marché est-il fortement concurrentiel ?
Alibaba et JD.com arrivent sur ce marché mais toujours en gardant leur modèle de place de marché. Nous
sommes les seuls à avoir un schéma aussi développé.
Vous proposez également du « cross-border O2O » d’après votre site internet.
Pouvez-vous nous en dire plus…
Ce service permet aux marchands qui possèdent une boutique physique d’accéder à l’immense marché
des touristes chinois et de continuer à engager ces clients même une fois retournés en Chine. Imaginez un
touriste chinois dans un magasin à Paris : il pourrait lancer WeChat sur son mobile, obtenir des informations en langue chinoise, recevoir des promotions en temps réel, payer avec son appli WeChat et acheter
à nouveau une fois rentré dans son pays. Cette solution est en test pour l’instant avec l’aéroport d’Auckland, en Nouvelle Zélande mais nous travaillons sur une diffusion large en Europe.
La Chine vient d’imposer depuis le 8 avril un nouveau système de taxe sur les biens
étrangers achetés en ligne. Est-ce que cela risque de ralentir le succès du modèle
d’e-commerce transfrontalier ?
Le gouvernement chinois a modifié la règlementation. Il semble se dessiner une tendance à l’augmentation
sur les produits à faible valeur et une diminution sur les produits à forte valeur. Cela devrait trouver un
nouvel équilibre rapidement. Le gouvernement va dans le sens de développer les modèles en « cross-border ». Ils ont d’ailleurs augmenté le nombre de bureaux de douane car ils ont été pris d’assaut par l’augmentation d’arrivée de colis.
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La Chine est clairement en avance par rapport à l’Europe en matière d’e-commerce,
et en particulier sur un téléphone mobile. Le pays représente le plus large marché
e-commerce au monde. Qu’est-ce qui explique cette avance ?
Tout d’abord, il s’agit d’un très grand marché sous une même langue. En Europe, il faut tout développer
pour chaque pays. Ensuite, les chinois sont très friands de nouvelles technologies. Même dans un tout
petit restaurant à Shenzhen qui ne paie pas de mine, il est possible de payer en flashant un QR code avec
l’application WeChat, alors que chez nous, il y a encore peu de temps, on se posait encore la question de
savoir si on devait mettre une puce RFID à la carte bancaire. Ils sont aussi beaucoup mieux équipés en
débit internet car nous avions commencé avec l’ADSL mais eux sont partis directement sur les dernières
technologies. Ils ont compris que leur développement dépend des opportunités offertes par les nouvelles
technologies, et ils sont donc très rapides à les adopter. Ils apprennent par expérience (« learning by doing
»). Par moment, ils donnent l’impression d’agir avant de réfléchir, ils ne s’ennuient pas de multiples
contraintes tandis qu’en France le passage à l’action est plus structuré mais donc plus lent. Le chinois a
aussi l’habitude de négocier, c’est culturel. Il recherche les bonnes affaires, le bon rapport qualité/prix.
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