MADAME BOVARY - Gustave FLAUBERT

Transcription

MADAME BOVARY - Gustave FLAUBERT
MADAME BOVARY - Gustave FLAUBERT
Lecture méthodique, la recherche d'un bonheur idéalisé :
Cet extrait raconte le retour d’Emma chez elle ; après la balade à cheval, elle devient la maîtresse de
Rodolphe.
Cet extrait offre deux niveaux de lecture : d'un côté figurent le lyrisme et le sentimentalisme d’Emma,
de l'autre une satire du lyrisme et du romantisme de la part du narrateur.
Lecture méthodique, le bal à la Vaubyessard :
Flaubert propose une situation en abyme : les paysans regardent Emma qui elle-même regarde les
invités
du
bal.
Elle
est
dans
un
état
intermédiaire,
provisoire
et
fragile.
Il s’agit bien d’un récit réaliste, il n’y a pas de prince charmant rencontré, mais un retour à la vie
quotidienne – pleine d’ennui et de frustration – et à la routine de son mariage.
Les deux côtés de la société sont séparés par des vitres qui se brisent mais ne s’ouvrent pas.
L'essentiel Le roman Madame Bovary est paru en 1857, après 56 mois de travail acharné. Cet extrait
se situe au chapitre VIII de la première partie du roman. Un événement rompt la monotonie de la vie
de l'héroïne sous la forme d’une invitation au bal du château de la Vaubyessard, appartenant au
marquis
d’Andervilliers.
Le bal est décrit à travers les yeux émerveillés et naïfs d’Emma et l’ironie du narrateur, qui vise à la
fois Emma et ses rêves romantiques mais également le Romantisme en général. Au final, l’épisode ne
servira qu’à alimenter l’insatisfaction d’Emma, et à accélérer sa chute.
Lecture méthodique, la mort d'Emma :
Le roman Madame Bovary est paru en 1857, après 56 mois de travail acharné, et un procès devant la
6e chambre correctionnelle pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ».
Cet extrait apparaît comme une tragédie réaliste : il contient de nombreux éléments réalistes,
notamment dans la précision de la description de l’agonie d’Emma, qui n’épargne aucun détail au
lecteur.
L’aspect tragique est très présent, la mort d’Emma étant annoncée et inéluctable, notamment à
travers la chanson de l’Aveugle. Toutefois, l’ironie et la moquerie du narrateur sont également
présentes et servent la critique effectuée par l’auteur de la société bourgeoise de l’époque.
Gustave Flaubert, le procès :
Le roman Madame Bovary est paru en 1857, après 56 mois de travail acharné, et un procès devant la
6e chambre correctionnelle pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs
».Après un très long réquisitoire d'Ernest Pinard, qui reproche la couleur « lascive » du roman et « la
beauté de provocation » qui caractérise Emma, aucune charge n'est retenue contre Flaubert grâce à
la plaidoirie de maître Sénard. Dans celle-ci, il plaide en faveur d’un fils de bonne famille respectée qui
montre la punition du vice par le suicide de son personnage. Flaubert est acquitté, mais restera blessé
par
cet
épisode
judiciaire.
Ce procès a finalement assuré le succès du roman et permis à Madame Bovary de se hisser au rang
de classique de la littérature française.
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Gustave Flaubert, la perfection du style :
Le roman Madame Bovary est paru en 1857, après 56 mois de travail acharné.
Flaubert est un écrivain qui travaillait et retravaillait ses textes. Jamais satisfait de la forme obtenue, il
raturait, puis raturait encore : les brouillons qu'il a laissés en fournissent la preuve. Après ce travail
acharné, il déclamait son texte à voix haute, dans ce qu’il appelait son « gueuloir ». C’est à l’épreuve
de l’oralité qu’il décidait si le rythme et la musicalité de ses phrases étaient satisfaisants. Il avait
l’ambition de trouver le style parfait, il visait « l’Art pur ».
« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache
extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être
soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait
presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de
matière. […] C’est pour cela qu’il n’y a ni beaux ni vilains sujets et qu’on pourrait presque établir
comme axiome, en se plaçant au point de vue de l’Art pur, qu’il n’y en a aucun, le style étant à lui
seul une manière absolue de voir les choses. »
Flaubert, Lettre à Louise Colet
Gustave Flaubert, composition et protagonistes :
Le roman Madame Bovary, sous-titré Comédie de mœurs et paru en 1857, est composé de 3 grandes
parties comportant chacune un nombre inégal de chapitres. Ce sont les scènes capitales pour Emma
qui donnent le rythme de la narration.Les personnages masculins sont nombreux autour d’Emma.
L’ensemble des personnages constitue une sorte de galerie de photographies réalistes de la société
d’une petite ville de Normandie au milieu du 20e siècle, ce qui demanda à l’auteur un effort particulier :
« Bon ou mauvais, ce livre aura été pour moi un tour de force prodigieux, tant le style, la
composition, les personnages et l’effet sensible sont loin de ma manière naturelle. Dans Saint
Antoine, j’étais chez moi. Ici, je suis chez le voisin. Aussi je n’y trouve aucune commodité. »
Lettre à Louise Colet, 13 juin 1852
Gustave Flaubert, les thèmes :
Dans ce roman Madame Bovary, paru en 1857, les thèmes des deux courants romantique et réaliste
se côtoient. Emma Bovary, jeune femme rêveuse nourrie de littérature sentimentale, qui idéalise la vie
et l’amour, est la représentation du romantisme. Tout le reste, c’est du réalisme : le mari ennuyeux,
l’enfant la réclamant sans cesse, les problèmes matériels et financiers, le comportement des voisins,
l’étouffement
de
la
société…
Ces deux aspects opposés sont également réunis dans la même personne de Flaubert qui avait
pleinement
conscience
de
l’existence
de
ces
deux
tendances
fondamentales :
« Il y a en moi deux bonshommes distincts, un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols
d’aigle […] ; un autre qui creuse et qui fouille dans le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait
aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu’il
reproduit. »
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La vie de Flaubert Issu d'une famille de médecins, Gustave Flaubert est le fils d'un chirurgien d'un
célèbre hôpital parisien. Le métier qu'exerça son père aura une influence sur sa sensibilité et son
écriture : la manie du détail, de la précision extrême mais aussi le pessimisme et la tristesse se
retrouvent
dans
toute
son
œuvre.
Lycéen doué mais indiscipliné, il connaît l'exaltation romantique que partagera toute sa génération,
exaltation née des rêves de conquêtes de Napoléon et nourries par les lectures de livres appartenant
au
courant
romantique,
comme
René,
un
héros
malheureux
et
passionné.
Il poursuit sa volonté d'être écrivain tout en faisant preuve d'un goût prononcé pour la moquerie, pour
l'ironie envers la bêtise et la stupidité. À 15 ans, il a déjà écrit beaucoup de productions de jeunesse
qui
resteront
dans
ses
tiroirs.
Flaubert a vécu sa vocation d'écrivain dans une perpétuelle tension, à la fois exalté, heureux mais
connaissant de nombreux moments d'abattement et de désespoir : « Ma Bovary m'assomme... »
revient comme un leitmotiv dans sa correspondance, pour évoquer les affres de la création littéraire.
Madame Bovary reste le roman le plus connu de Flaubert, qui aura consacré toute sa vie à la
littérature. Celui-ci a été adapté de très nombreuses fois aux 20e et 21e siècles.
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