Principales Oeuvres Madame Bovary (1857)
Transcription
Principales Oeuvres Madame Bovary (1857)
Principales Oeuvres Madame Bovary (1857) Le sujet Flaubert après avoir médité longuement sur le sujet, s’inspire d’un événement d’actualité: l’affaire Delamarc. La femme d’Eugène Delamarc est morte dans des circonstances mystérieuses après avoir trompé son mari –elle s’est probablement suicidée; fou de douleur, celui-ci est décédé quelque temps plus tard. La publication Madame Bovary paraît à l’origine sous forme de feuilleton dans une revue libérale d’opposition au régime de Napoléon III, la “Revue de Paris”, et le scandale ne se fait pas attendre. Le romancier et l’éditeur sont accusés «d’outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs». (On condamnait: les émotions et la douceur de la confession au couvent des Ursulines, le bal d’Emma avec le Vicomte, la médiocrité domestique qui la prépare à l’adultère, la scène de la mort d’Emma qu’aucun remords ne trouble, la joie presque sensuelle pour l’approchement du ministère sacré). Il est ensuite acquitté. La clameur suscitée par le procès favorise bien sûr le succès d’un livre que le public mais aussi la plupart des critiques apprécient. Madame Bovary porte le sous-titre, moeurs de province. L’action Le bovarysme On demanda un jour à Flaubert qui était Madame Bovary. Il répondit: «Madame Bovary, c’est moi». À travers cette boutade il avoue le caractère foncier de son esprit: son lyrisme excessif, son romantisme, la puissance de son imagination débridée. Cela signifie qu’il avait, comme son heroïne, le même désir d’émotions, la même disposition à croire réel ce qui était rêve et illusion. Ce penchant, qui a été appelé bovarysme, était en Flaubert, mais il le dominait; Madame Bovary le subissait. Le bovarysme, c’est la «faculté d’illusion d’une nature exaltée, une sorte de perversion imaginative qui entraîne un déséquilibre entre les possibilités réelles et les désirs». C’est qui pousse Madame Bovary au mensonge, à l’infidélité, au suicide, c’est donc sa «faculté d’illusion», sa recherche inassouvie d’évasion dans un monde qui ne lui appartient pas, à la poursuite d’aventures exceptionnelles qui ne seront, dans la réalité, que trop banales, médiocres et décevantes, comme l’avait été son médiocre mariage. L’Éducation sentimentale (1869) C’est un roman complexe auquel Flaubert a beaucoup travaillé, d’après un projet qu’il couva de longue date et dont il a donné deux versions. La première ébauche de ce roman date de 1863. D’abord conçu comme un récit autobiographique retraçant le grand amour de sa vie (Elisa Schlésinger), il s’est peu à peu élargit au point de retracer la vie de toute une époque. Autour de Frédéric Moreau vit une foule de personnages qui, comme lui, manquent leur vie. À travers leurs histoires, Flaubert interprète les souffrances et les déceptions de sa génération, celle d’entre 1840 et 1851, profondément romantique et éprise d’idéaux, qui se heurte contre la réalité des problèmes multiformes (politiques, sociaux, artistiques, littéraires, etc..) du Second Empire, borgeois et arriviste. L’action: L’oeuvre: caractères généraux Considérée dans son ensemble, l’oeuvre de Flaubert présente les deux aspects contradictoires de la personnalité de l’écrivain: la grande veine lyrique et le contrôle de la raison. Ces deux aspects contradictoires percent partout dans l’oeuvre de Flaubert, même si tantôt c’est le romantique qui l’emporte, tantôt le réaliste. Romantique par tempérament et par formation, ayant vécu en pleine ferveur romantique, Flaubert est passionné, ardent; il aime l’exotique, l’étrange, les épanchements lyriques. Dans sa jeunesse il avait lu Chateaubriand et Hugo. Mais, influencé par le milieu médical et scientifique où il vit, il prend bientôt conscience, malgré lui, de la triste réalité de l’homme, de la maladie et de la mort. Lorsqu’il est lui-même mortifié et compromis dans sa santé et dans son équilibre psychique par des crises de nerfs, il entreprend de se guérir tout seul par une analyse lucide de son mal et il cherche à dominer sa maladie, en développant ainsi sa volonté. Son oeuvre reflétéra ce drame intérieur: le tempérament romantique sera contrôlé par une extrême lucidité et par une volonté farouche, propre à développer le côté scientifique et la tendance classique de la maîtrise de soi. Il a acquis bientôt une forte culture positiviste: il a étudié les philosophes positivistes, il a lu des oeuvres d’anatomie et de pathologie. Converti au positivisme, il a voulu appliquer, en quelque sorte, la méthode scientifique à la littérature. Flaubert est aussi réaliste. Flaubert s’est bâti sa doctrine littéraire qui repose sur les principes suivants: • culte du travail: il considère le travail artistique le but essentiel de l’écrivain. Il avait le culte religieux de l’art et il s’est soumis à un labeur colossal pour donner à sa prose la perfection la plus absolue (par là il se rattache à l’idéal de l’art pour l’art des poètes parnassiens): «Rien ne s’obtient qu’avec effort; tout a son sacrifice» • impersonnalité et impartialité: il impose le contrôle de la volonté et de l’intelligence à son imagination et à sa sensibilité; Il précise qu’un roman n’a pas le droit d’exprimer son opinion sur quoi que ce soit. Est-ce que le bon Dieu l’a dite, son opinion? • choix de sujets terre à terre et d’individus médiocres: ses personnages ne sont pas des «héros» mais des médiocres qui subissent, plus qu’ils n’agissent. Et ils sont tous destinés à l’échec; • étude de l’influence du milieu sur l’individu; • analyse scientifique de la psychologie de ses personnages: • étude du détail et recherche du document vrai: il aime se documenter sur les moindres détails. Selon lui l’écrivain doit se documenter avec soin sur son sujet. Il doit décrire non pas ses sentiments ou sa vie, mais la réalité, la vie. Il doit s’effacer devant ses personnages et copier exactement la nature.